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BELGICATHO

  • Saint Etienne le protomartyr (26 décembre)

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    Lapidation-de-saint-Etienne-hors-des-murs-de-Jérusalement-Fra-Angelico.jpgHomélie du père Joseph-Marie Verlinde fsJ (Homelies.fr - Archive 2008) :

    « Méfiez-vous des hommes » : venant de la part de Jésus, cette injonction peut surprendre. L’Evangile ne nous exhorte-t-il pas tout au contraire à la charité qui « excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » (1 Co 13, 7) ? En compulsant les travaux des exégètes, on trouve cependant qu’une traduction plus littérale - et plus proche de l’intention du Seigneur - pourrait être : « Prenez de la distance dans vos relations aux hommes ». En clair : Jésus ne nous invite pas à nous replier frileusement dans un ghetto ecclésial, mais il nous recommande de garder un espace de discernement dans nos relations humaines.

    Par ce conseil de prudence, Notre-Seigneur veut éviter notre assimilation progressive au monde, à coups de compromissions répétées, que nous serions inévitablement amenés à concéder si nous ne gardions pas une « distance dans nos relations aux hommes ». Combien de croyants de nos jours, sous prétexte de ne pas se singulariser, de « respecter les autres dans leurs convictions et leurs choix de vie », ou de ne pas perdre la considération de leur entourage, commencent par taire leur référence aux valeurs chrétiennes, pour finalement renoncer aux exigences d’une vie évangélique. Nous savons comme il est facile de céder à la tentation de « faire comme tout le monde », pour préserver sa tranquillité.

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  • Saint Etienne, le premier martyr (26 décembre)

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    le martyre de saint Etienne par Fra Angelico (Vatican)

    Lors de l'audience générale du mercredi 2 mai 2012, Benoît XVI évoquait la figure du premier martyr :

    Chers frères et sœurs,

    Dans les dernières catéchèses, nous avons vu comment, dans la prière personnelle et communautaire, la lecture et la méditation de l’Écriture Sainte peuvent ouvrir à l’écoute de Dieu qui nous parle et nous éclaire pour comprendre le présent. Aujourd’hui, je voudrais parler du témoignage et de la prière du premier martyr de l’Église, saint Étienne, l’un des sept choisis pour le service de la charité auprès des personnes dans le besoin. Au moment de son martyre, rapporté dans les Actes des Apôtres, se manifeste, encore une fois, le rapport fécond entre la Parole de Dieu et la prière.

    Étienne est conduit au tribunal, devant le Sanhédrin, où il est accusé d’avoir déclaré que « Jésus... détruira ce lieu-ci [le temple] et changera les usages que Moïse nous a légués » (Ac 6, 14). Au cours de sa vie publique, Jésus avait en effet annoncé la destruction du temple de Jérusalem : « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 19). Toutefois, comme le note l’évangéliste Jean, « lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il ressuscita d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture et à la parole qu’il avait dite » (Jn 2, 21-22).

    Le discours d’Étienne devant le tribunal, le plus long des Actes des Apôtres, se développe sur cette prophétie de Jésus, qui est le nouveau temple, inaugure un nouveau culte, et remplace, avec l’offrande qu’il fait de lui-même sur la croix, les sacrifices anciens. Étienne veut démontrer que l’accusation qui lui est adressée de subvertir la loi de Moïse est infondée et il illustre sa vision de l’histoire du salut, de l’alliance entre Dieu et l’homme. Il relit ainsi toute la narration biblique, itinéraire contenu dans l’Écriture sainte, pour montrer qu’il conduit au « lieu » de la présence définitive de Dieu, qui est Jésus Christ, en particulier sa passion, sa mort et sa résurrection. C’est dans cette perspective aussi qu’Étienne lit son existence comme disciple de Jésus, en le suivant jusqu’au martyre. La méditation sur l’Écriture Sainte lui permet ainsi de comprendre sa mission, sa vie, son présent. En cela, il est guidé par la lumière de l’Esprit Saint, par son rapport intime avec le Seigneur, au point que les membres du Sanhédrin virent son visage « comme celui d’un ange » (Ac6, 15). Ce signe d’assistance divine rappelle le visage rayonnant de Moïse descendant du mont Sinaï après avoir rencontré Dieu (cf. Ex 34, 29-35 ; 2 Co 3, 7-8).

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  • Syrie : un arbre de Noël a été incendié à Hama et les croix du cimetière ont été détruites

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    De Lorenzo Cremonesi sur le Corriere della Sera :

    Syrie, arbre de Noël incendié à Hama : protestations de la communauté chrétienne à Damas et dans tout le pays

    Dans la ville de Hama, un arbre de Noël a été incendié et les croix du cimetière ont été détruites. Les minorités non sunnites ont peur : « Les fondamentalistes islamiques nous menacent, ils prétendent être modérés ».

    DAMAS - Un arbre de Noël incendié dans un petit village près de la ville de Hama au cours des dernières heures a déclenché des manifestations spontanées au sein de la communauté chrétienne de la capitale. Toujours à Hama, des croix du cimetière chrétien ont été détruites et un groupe de guérilleros a tiré à la mitrailleuse sur la cathédrale grecque orthodoxe. « Nous défendons les droits des chrétiens », scandait la foule à Bab Tuma, le quartier chrétien de la vieille ville de Damas, où les gens se dirigeaient vers le patriarcat orthodoxe de Bab Chargi.

    Ce sont des signes d'agitation et de nervosité. En réalité, les minorités non sunnites ont peur. Depuis le début des années 1970, les chrétiens s'étaient unis pour défendre la dictature laïque du clan Assad. Parmi eux, il y avait aussi des militaires, des agents de la fameuse police secrète et de la Shabiha, la milice paramilitaire tristement célèbre pour sa cruauté dans la répression des soulèvements déclenchés par le « printemps arabe » qui a débuté en 2011. Aujourd'hui, la peur est palpable. « Nous sommes très nombreux à vouloir émigrer. Les fondamentalistes islamiques nous menacent. Aujourd'hui, ils font semblant d'être modérés. Mais bientôt, ils dévoileront leur vrai visage intransigeant », nous dit un jeune homme d'une vingtaine d'années qui monte la garde à l'église du Patriarcat latin. Les mêmes voix s'élèvent parmi les commerçants.

    Les plus inquiets sont les vendeurs d'alcool. Nous serons tous obligés de fermer. Le gouvernement islamique imposera la loi religieuse comme il l'a déjà fait dans la région d'Idlib ces dernières années », déclare Naji Jaber, propriétaire d'un magasin de vins et spiritueux. Ces propos rappellent le ton et les inquiétudes de la communauté chrétienne irakienne après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003. Mais parmi les chrétiens syriens, la plus grande suspicion vient des guérilleros étrangers qui ont rejoint la campagne de Hayat Tahrir al-Sham, le principal groupe islamique qui, grâce au soutien de la Turquie le 8 décembre, a finalement réussi à défenestrer Bachar Assad.

    Il y a des musulmans chinois, des Tadjiks, des Ouzbeks : parmi eux, beaucoup viennent des rangs d'Al-Qaïda et d'Isis. Il semble que ce soit précisément certains djihadistes étrangers qui soient responsables des attaques à Hama. Le nouveau dirigeant de Damas, Abu Mohammad al Jolani, a déjà promis que les responsables seraient punis. « Nous voulons un gouvernement ouvert et inclusif de toutes les communautés. La nouvelle Syrie de demain n'aura rien à voir avec l'Afghanistan des talibans », répète-t-il même aux délégations étrangères qu'il rencontre à Damas.

    Mais tout cela ne suffit pas à apaiser les craintes. « Les hiérarchies chrétiennes locales ont généralement tendance à faire confiance au nouveau gouvernement de transition. Mais pas les fidèles, qui craignent beaucoup pour leur avenir », explique le nonce, le cardinal Mario Zenari, qui est ici depuis près de vingt ans et connaît bien le pays. « Avant 2011, les chrétiens représentaient environ 10 % de la population, aujourd'hui ils ne sont plus que 2 %. Un effondrement démographique qui s'explique par le manque de confiance dans les rangs de l'une des plus anciennes communautés chrétiennes du Moyen-Orient », ajoute-t-il. Rien qu'à Alep, il y avait 150 000 chrétiens avant 2011, aujourd'hui ils sont moins de 30 000.

    L'archevêque maronite Samir Nassar, qui est d'origine libanaise et vit ici depuis 18 ans, est plus confiant. « Je veux croire aux promesses du nouvel exécutif. Nous, chrétiens libanais, sommes habitués à vivre avec l'islam, même l'islam le plus radical comme le Hezbollah. Je suis convaincu que nous trouverons un moyen », déclare-t-il. Sa communauté est la seule à célébrer la messe de minuit de Noël. Toutes les autres églises sont fermées. Trop d'instabilité. Il n'y a pas seulement des radicaux djihadistes, il y a un manque de police et les villes sont infestées de voleurs. Dans l'obscurité, les gens restent enfermés dans leurs maisons la nuit », nous dit-on dans les églises latines et protestantes. En revanche, à Damas, les arbres de Noël et les illuminations festives sont visibles dans tout le centre. Les semaines à venir seront le test décisif pour les promesses du nouveau gouvernement.

  • Lorsque l’Incarnation du Fils de l’homme est rejetée, le rejet de l’homme s’ensuit inévitablement

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    Du Père

    La raison et la réalité de la Nativité

    Finalement, lorsque l’Incarnation du Fils de l’homme est rejetée, le rejet de l’homme s’ensuit inévitablement. C’est cette abolition de l’homme que nous voyons partout autour de nous.

    Détail de "Nativité" (1467-79) de Filippo Lippi [WikiArt.org]
    Note de l'éditeur : Cet essai, publié à l'origine le 24 décembre 2017, était le dernier essai de Noël que le père James V. Schall, SJ a écrit pour CWR ; il est décédé le 17 avril 2018 à l'âge de 91 ans.

    La Nativité du Seigneur suit l’Incarnation du Seigneur lui-même. Cette dernière, à son tour, rappelle l’annonce faite neuf mois auparavant à Marie, si elle l’acceptait, qu’un Fils naîtrait d’elle. Elle l’appellerait Emmanuel, « Dieu avec nous ». Et avant l’Incarnation, nous lisons que des prophètes et des rois désiraient ardemment un Sauveur, désiraient voir Dieu et s’attendaient à ce qu’il vienne à eux d’une manière ou d’une autre.

    Nous faisons tout notre possible pour célébrer Noël, mais nous ne voulons pas reconnaître pourquoi il vaut la peine de le célébrer. C’est presque comme si nous célébrions Noël pour éviter de célébrer ce qu’il représente dans l’histoire du monde. En fait, nous insistons pour célébrer simplement pour célébrer, une aberration s’il en est. Mais nous ne voulons en aucun cas reconnaître qu’un événement du passé est encore présent parmi nous et constitue le fondement de notre célébration. Nous refusons obstinément de reconnaître que ce qui s’est passé s’est produit. Nous craignons que si nous le faisions, cela nous imposerait des exigences que nous ne voudrions pas respecter.

    Il y a quelque chose d’étrange et de curieux dans cet effort minutieux et systématique pour détourner nos yeux et nos esprits du fait central de la Nativité. La Nativité est plus difficile à expliquer que l’Incarnation. Lorsqu’un enfant naît dans ce monde, nous ne pouvons pas nier sa présence. Nous pouvons nous demander, avec le chant de Noël, « Quel est cet enfant ? » C’est une question qui exige une réponse. Ce que l’on prétend de cet enfant transcende même le monde lui-même. « Au commencement était le Verbe » – c’est le Verbe qui a pris chair et a habité parmi nous, au moins pour un temps. Mais   Il a été avec nous assez longtemps pour que nous soyons certains qu’Il ​​a réellement existé dans des lieux de ce monde : Bethléem, Nazareth, la Galilée et Jérusalem.

    Les musulmans sont plus directs. Ils nient tout ce qui est inhabituel ici ; ils font tout leur possible pour interdire toute affirmation de Jésus-Christ, sauf en tant qu’homme bon. Une position similaire a été adoptée dans de nombreuses recherches bibliques modernes. Jésus pouvait être étudié comme un homme normal. Il était un modèle d’homme bon, rien de plus. Ce qu’il disait de lui-même, cependant, ne répondait à aucun de ces deux critères restrictifs.

    En examinant les preuves, les apologistes catholiques tels que G.K. Chesterton et C.S. Lewis disaient que le Christ était soit un fou, soit le Fils de Dieu. Mais il n’y avait aucune preuve réelle qu’il était un fou, sauf dans l’esprit de ceux qui pensent désespérément que ses affirmations doivent être rejetées à tout prix. La thèse du fou est une dernière chance désespérée d’éviter les preuves contraires avec toutes les implications que cela implique si le Christ était en fait Dieu, comme il le prétendait.

    Ceux qui réfléchissent à la Nativité du Seigneur se demandent souvent : « Pourquoi Dieu n’a-t-il pas rendu sa présence en Christ plus incontestable ? Pourquoi la Trinité compliquée comme origine ultime de l’événement de la Nativité ? Dans les temps passés, pourquoi Dieu n’a-t-il pas expliqué plus clairement ce qui se passait afin qu’il n’y ait plus de place pour le doute ? » Il faut noter que la tendance d’une telle pensée est de rejeter la charge de la preuve sur Dieu. Il a eu tort de ne pas avoir anticipé les querelles et les controverses sur qui Il était.   Cela n’a fait que semer la confusion chez les gens en envoyant Son Fils unique dans le monde par une Incarnation et une Nativité, de tous les endroits, en Palestine romaine.

    Dieu ne voit probablement pas d’inconvénient à ce que nous, êtres humains, nous nous demandions pourquoi Il a fait les choses de telle ou telle manière. En fait, la révélation de Dieu à nous a été en partie destinée à nous faire réfléchir correctement à la réalité, y compris à la réalité divine. Si la Divinité est directement ou indirectement décrite comme « trinitaire » dans les récits de la vie du Christ, nous ne sommes pas censés lever les bras au ciel et crier « charabia » ou « blasphème ». Nous sommes plutôt censés nous demander comment cela pourrait être la bonne façon de comprendre ce qu’est Dieu . Si un Platon ou un Aristote peuvent nous aider d’une manière ou d’une autre dans cette entreprise, comme ils le peuvent, tant mieux.

    Dans la célèbre doxologie, le Te Deum , nous lisons que le Christ qui devait naître dans ce monde « n’a pas dédaigné le sein de la Vierge ». Autrement dit, il semble suspect qu’un niveau d’être supérieur puisse s’associer à un niveau inférieur. Et ce serait une inquiétude légitime si ce n’était pas le fait que devenir un être humain n’est pas une mauvaise chose en soi. C’est donc quelque chose que Dieu pourrait faire s’il y avait une raison pour cela. La question devient alors : y avait-il une  raison pour cela ?

    Nous supposons toujours que Dieu a une raison pour les choses qui découlent de sa connaissance et de sa volonté, comme la création elle-même. Nous pouvons donc en déduire que Dieu voulait que le monde existe. Mais il n’était pas obligé de le créer. Il n’a pas non plus créé le cosmos simplement pour le laisser là pendant qu’il profitait de ses levers et couchers de soleil variés et des autres explosions qui semblent parsemer le ciel.   Il a créé le monde afin qu’il puisse exister d’autres êtres dotés de la capacité innée, s’ils y sont invités, de L’aimer face à face, et Lui les aimer – et tous les êtres les uns pour les autres.

    Mais si Dieu veut rendre cette communauté possible, il doit faire en sorte que certains êtres de l’univers soient dotés du libre arbitre. Dieu lui-même ne peut pas créer automatiquement des créatures à son image et les forcer à l’aimer. Reprocher à Dieu d’avoir créé un monde dans lequel le salut de tous, quoi qu’il arrive, est assuré – même contre la volonté des créatures – revient  à souhaiter un monde dans lequel l’amour est impossible. Dieu lui-même est donc limité par la réalité des choses ; c’est-à-dire qu’il ne peut pas se contredire. Ce que Dieu a décidé par sa décision intérieurement trinitaire de poursuivre l’Incarnation et la Nativité, c’est qu’il valait mieux avoir un monde dans lequel le péché et le mal étaient possibles qu’un monde dans lequel il n’y avait pas de véritable liberté.

    Il est possible d’imaginer avec C.S. Lewis une race de créatures rationnelles qui, à leur origine, ont choisi Dieu et ont été confirmées dans leur choix. Qu’une telle race existe, nous ne le savons pas. Ce que nous savons, c’est que notre race, notre espèce, a laissé la possibilité d’accepter ou de rejeter Dieu au niveau de chaque vie humaine. Ce choix fondamental de son propre amour final est ce qui se passe dans la vie de ceux qui vivent dans le monde tel que nous le connaissons. Le Christ, dans une de ses paraboles, a dit qu’il y avait plus de joie au ciel pour quelqu’un qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf qui n’ont pas besoin de se repentir (Lc 15, 7). Cette parabole n’avait pas pour but de critiquer ceux qui obéissaient librement à la loi. Elle montrait simplement combien il est dangereux de rejeter ce qui constitue notre être fondamental dans nos vies réelles.

    La Nativité, cet événement que nous appelons Noël, exige de notre intelligence autant que de nos émotions et de nos sentiments. Tous les ornements et coutumes qui l'entourent et qui sont souvent charmants et captivants ne signifient rien si l'événement central n'est pas ce qu'il prétend être, à savoir la venue dans ce monde du Fils de Dieu selon un plan divin agissant depuis le commencement.

    Nous voyons un monde autour de nous, nous vivons dans un monde qui prend des précautions particulières pour ne pas reconnaître ou comprendre ce qui lui est arrivé lorsque Dieu a habité parmi nous. Des choses se produisent lorsque la vérité est rejetée. Finalement, lorsque l’Incarnation du Fils de l’homme est rejetée, le rejet de l’homme s’ensuit inévitablement. Cette abolition de l’homme est ce que nous voyons tout autour de nous. La raison pour laquelle nous n’admettons pas qu’il s’agit d’un déclin final du bien est que nous refusons d’affirmer ce qui s’est réellement passé à la Nativité.

  • Méditer Noël avec Benoît XVI

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    SOLENNITÉ DE LA NATIVITÉ DU SEIGNEUR

    HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

    Basilique Vaticane
    24 décembre 2012
     

    Chers frères et sœurs,

    La beauté de cet évangile touche toujours à nouveau notre cœur – une beauté qui est splendeur de la vérité. Le fait que Dieu se fasse petit enfant, afin que nous puissions l’aimer, afin que nous osions l’aimer, et que, comme un petit enfant, il se mette avec confiance entre nos mains, nous émeut toujours de nouveau. Il dit presque : je sais que ma splendeur t’effraie, que devant ma grandeur tu cherches à t’affirmer toi-même. Eh bien, je viens donc à toi comme un petit enfant, pour que tu puisses m’accueillir et m’aimer.

    La parole de l’évangéliste, dite presqu’en passant, affirmant que pour eux il n’y avait pas de place dans la salle commune, me touche aussi toujours de nouveau. Inévitablement surgit la question de savoir comment se passeraient les choses, si Marie et Joseph frappaient à ma porte ? Y-aurait-il de la place pour eux ? Et ensuite, nous vient à l’esprit que cette nouvelle, apparemment fortuite, du manque de place dans la salle commune qui pousse la Sainte Famille dans l’étable, l’évangéliste Jean l’a approfondie et l’a ramenée à l’essentiel quand il écrit : « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1, 11). Ainsi, la grande question morale de savoir comment chez nous se passent les choses concernant les personnes déplacées, les refugiés et les immigrés, devient encore plus fondamentale : avons-nous vraiment de la place pour Dieu, quand il cherche à entrer chez nous ? Avons-nous du temps et de l’espace pour lui ? N’est-ce pas peut-être Dieu lui-même que nous refoulons ? Cela commence par le fait que nous n’avons pas du temps pour Dieu. Plus nous pouvons nous déplacer rapidement, plus les moyens qui nous font gagner du temps deviennent efficaces, moins nous avons du temps à disposition. Et Dieu ? La question le concernant ne semble jamais urgente. Notre temps est déjà totalement rempli. Mais les choses vont encore plus en profondeur. Dieu a-t-il vraiment une place dans notre pensée ? Les méthodes de notre pensée sont organisées de manière qu’au fond, il ne doit pas exister. Même s’il semble frapper à la porte de notre pensée, il doit être éloigné par quelque raisonnement. La pensée, pour être considérée comme sérieuse, doit être construite de façon à rendre superflue l’“hypothèse Dieu”. Il n’y a pas de place pour lui. Même dans notre sentiment et dans notre vouloir, il n’y a pas de place pour lui. Nous nous voulons nous-mêmes. Nous voulons les choses tangibles, le bonheur expérimentable, la réussite de nos projets personnels et de nos intentions. Nous sommes totalement « remplis » de nous-mêmes, si bien qu’il ne reste aucun espace pour Dieu. Et c’est pourquoi, il n’y a pas d’espace non plus pour les autres, pour les enfants, pour les pauvres, pour les étrangers. En partant de la simple parole sur le manque de place dans la salle commune, nous pouvons nous rendre compte combien nous est nécessaire l’exhortation de Saint Paul : « Transformez-vous en renouvelant votre façon de penser » (Rm 12, 2). Paul parle du renouvellement, de l’ouverture de notre intellect (nous) ; il parle en général de la façon dont nous voyons le monde et nous-mêmes. La conversion dont nous avons besoin doit atteindre vraiment jusqu’aux profondeurs de notre rapport avec la réalité. Prions le Seigneur afin que nous devenions vigilants envers sa présence, afin que nous entendions comment il frappe de manière discrète mais insistante à la porte de notre être et de notre vouloir. Prions-le afin qu’il se crée au fond de nous-mêmes un espace pour lui et afin qu’ainsi nous puissions aussi le reconnaître en ceux par qui il s’adresse à nous : dans les enfants, dans les personnes qui souffrent et dans celles qui sont abandonnées, dans les personnes marginalisées et dans les pauvres de ce monde.

    Il y a encore une deuxième parole dans le récit de Noël sur laquelle je voudrais réfléchir avec vous : l’hymne de louange que les anges entonnent après le message concernant le Sauveur nouveau-né : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes objets de sa bienveillance ». Dieu est glorieux. Dieu est pure lumière, splendeur de la vérité et de l’amour. Il est bon. Il est le véritable bien, le bien par excellence. Les anges qui l’entourent transmettent simplement d’abord la joie pour la perception de la gloire de Dieu. Leur chant est une irradiation de la joie dont ils sont remplis. Dans leurs paroles, nous entendons, pour ainsi dire, quelque chose des sons mélodieux du ciel. Là aucune question sur l’objectif n’est sous-entendue, il y a simplement le fait d’être comblés du bonheur venant de la perception de la pure splendeur de la vérité et de l’amour de Dieu. Nous voulons nous laisser toucher par cette joie : la vérité existe. La pure bonté existe. La pure lumière existe. Dieu est bon et il est la puissance suprême, au-dessus de toutes les puissances. De cela nous devrions nous réjouir simplement en cette nuit, avec les anges et les bergers.

    La paix sur la terre entre les hommes est en relation avec la gloire de Dieu au plus haut des cieux. Là où on ne rend pas gloire à Dieu, là où Dieu est oublié ou même renié, il n’y pas non plus de paix. Aujourd’hui, pourtant, des courants de pensée répandus soutiennent le contraire : les religions, en particulier le monothéisme, seraient la cause de la violence et des guerres dans le monde ; il conviendrait avant tout de libérer l’humanité des religions, afin qu’il se crée ensuite la paix ; le monothéisme, la foi dans le Dieu unique, serait tyrannie, cause d’intolérance, car, en fonction de sa nature, il voudrait s’imposer à tous avec la prétention de l’unique vérité. Il est vrai que, dans l’histoire, le monothéisme a servi de prétexte à l’intolérance et à la violence. Il est vrai qu’une religion peut devenir malade et arriver ainsi à s’opposer à sa nature la plus profonde, quand l’homme pense devoir prendre lui-même en main la cause de Dieu, faisant ainsi de Dieu sa propriété privée. Nous devons être vigilants face à ces travestissements du sacré. Si dans l’histoire un certain usage inapproprié de la religion est incontestable, il n’est pourtant pas vrai que le « non » à Dieu rétablirait la paix. Si la lumière de Dieu s’éteint, la dignité divine de l’homme s’éteint aussi. Alors, il n’est plus l’image de Dieu, que nous devons honorer en chacun, dans le faible, dans l’étranger, dans le pauvre. Alors, nous ne sommes plus tous frères et sœurs, enfants de l’unique Père qui, à partir du Père, sont en relation mutuelle. Quels types de violence arrogante apparaissent alors et comment l’homme déprécie et écrase l’homme, nous l’avons vu dans sa toute cruauté au cours du siècle dernier. Seulement si la lumière de Dieu brille sur l’homme et dans l’homme, seulement si chaque être humain est voulu, connu et aimé par Dieu, seulement alors, quelle que soit sa situation de misère, sa dignité est inviolable. Dans la Sainte Nuit, Dieu lui-même s’est fait homme, comme le prophète Isaïe avait annoncé : l’enfant né ici est “Emmanuel”, Dieu avec nous (cf. Is 7, 14). Et au cours de tous ces siècles, vraiment, il n’y a pas eu seulement des cas d’usage inapproprié de la religion, mais des forces de réconciliation et de bonté sont toujours venues de nouveau de la foi en ce Dieu qui s’est fait homme. Dans l’obscurité du péché et de la violence, cette foi a introduit un rayon lumineux de paix et de bonté qui continue à briller.

    Ainsi, le Christ est notre paix et il a annoncé la paix à ceux qui sont loin et à ceux qui sont proches (cf. Ep 2, 14.17). Comment ne devrions-nous pas le prier en cette heure : Oui, Seigneur, annonce-nous aussi aujourd’hui la paix, à ceux qui sont loin et à ceux qui sont proches. Fais qu’aujourd’hui encore les épées soient transformées en socs (cf. Is 2, 4), qu’à la place des armements pour la guerre succède de l’aide pour ceux qui souffrent. Éclaire les personnes qui croient devoir exercer la violence en ton nom, afin qu’elles apprennent à comprendre l’absurdité de la violence et à reconnaître ton vrai visage. Aide-nous à devenir des hommes « objets de ta bienveillance » – des hommes à ton image et ainsi des hommes de paix.

    À peine les anges se furent-ils éloignés que les bergers se disaient entre eux : Allons jusque là-bas, à Bethléem et voyons cette parole qui s’est réalisée pour nous (cf. Lc 2, 15). Les bergers partirent donc en hâte vers Bethléem, nous dit l’évangéliste (cf. 2, 16). Une sainte curiosité les poussait à voir dans une mangeoire ce petit enfant, dont l’ange avait dit qu’il était le Sauveur, le Christ, le Seigneur. La grande joie, dont l’ange avait parlé, avait touché leur cœur et leur donnait des ailes.

    Allons là-bas, à Bethléem, nous dit aujourd’hui la liturgie de l’Église. Trans-eamus traduit la Bible latine : “traverser”, aller là-bas, oser le pas qui va au-delà, la “traversée”, par laquelle nous sortons de nos habitudes de pensée et de vie et dépassons le monde purement matériel pour arriver à l’essentiel, au-delà, vers ce Dieu qui, pour sa part, est venu ici, vers nous. Nous voulons prier le Seigneur, afin qu’il nous donne la capacité de dépasser nos limites, notre monde; afin qu’il nous aide à le rencontrer, particulièrement au moment où lui-même, dans la Sainte Eucharistie, se pose dans nos mains et dans notre cœur.

    Allons là-bas, à Bethléem : avec ces paroles que, en union avec les bergers, nous nous disons les uns aux autres, nous ne devons pas penser seulement à la grande traversée vers le Dieu vivant, mais aussi à la ville concrète de Bethléem, à tous les lieux où le Seigneur a vécu, agi et souffert. Prions en ce moment pour les personnes qui aujourd’hui y vivent et y souffrent. Prions pour qu’il y ait la paix. Prions afin qu’Israéliens et Palestiniens puissent mener leur vie dans la paix du Dieu unique et dans la liberté. Prions aussi pour les pays environnants, pour le Liban, pour la Syrie, pour l’Iraq et ainsi de suite : afin que la paix s’y renforce. Que les chrétiens dans ces pays où notre foi a trouvé son origine, puissent maintenir leur demeure; que les chrétiens et les musulmans construisent ensemble leurs pays dans la paix de Dieu.

    Les bergers sont partis en hâte. Une sainte curiosité et une sainte joie les poussaient. Parmi nous, il arrive peut-être très rarement que nous nous hâtions pour les choses de Dieu. Aujourd’hui, Dieu ne fait pas partie des réalités urgentes. Les choses de Dieu, ainsi pensons-nous et disons-nous, peuvent attendre. Pourtant, il est la réalité la plus importante, l’Unique qui, en dernière analyse, est vraiment important. Pourquoi ne devrions-nous pas être pris, nous aussi, par la curiosité de voir de plus près et de connaître ce que Dieu nous a dit ? Prions-le afin que la sainte curiosité et la sainte joie des bergers nous touchent nous aussi en ce moment, et allons donc avec joie là-bas, à Bethléem – vers le Seigneur qui, aujourd’hui aussi, vient de nouveau vers nous. Amen.

  • "Jésus, la véritable espérance de la Terre Sainte et du monde entier" (Cardinal Pizzaballa)

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    De Pierbattista Pizzaballa, patriarche de Jérusalem (source) :

    Jésus, la véritable espérance de la Terre Sainte et du monde entier

    La dureté de la réalité ne doit pas nous enlever la joie de Noël, cette joie déjà vécue, malgré les difficultés, par Joseph et Marie. Cet Enfant entre dans l'histoire de l'humanité comme Prince de la Paix et héraut de la Vie éternelle : il est l'issue pour la Terre Sainte et pour le monde entier. Extrait de l'homélie du Card. Pizzaballa pour la messe de la nuit de Noël.

    25_12_2024

    Nous publions ci-dessous le texte de l'homélie préparée par le Cardinal Pierbattista Pizzaballa, Patriarche de Jérusalem des Latins, pour la Messe de la nuit de Noël 2024 (Is 9, 1-16 ; Tit 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14), à Bethléem.

    ***

    Chers amis,

    Cette année, je n'ai aucun mal à reconnaître ma difficulté à vous annoncer, à vous qui êtes ici et à ceux qui, dans le monde entier, regardent vers Bethléem, la joie du Noël du Christ. Le chant de gloire, de joie et de paix des anges me semble peu adapté après une année épuisante de larmes, de sang, de souffrance, d'espoirs souvent déçus et de projets de paix et de justice brisés. Les lamentations semblent submerger le chant et la rage impuissante semble paralyser tout chemin d'espoir.

    Je me suis demandé plusieurs fois au cours de ces dernières semaines comment vivre, voire surmonter, cette fatigue, ce sentiment désagréable de l'inutilité des mots, même ceux de la foi, face à la dureté de la réalité, à l'évidence d'une souffrance qui semble ne pas vouloir s'éteindre. Mais j'ai été aidé par les bergers de Noël qui, comme moi et comme les évêques et les prêtres de ce pays, ont veillé la nuit sur leur troupeau. Cette nuit-là, qui est la nôtre, ils ont écouté les anges et ils ont cru. C'est ainsi que j'ai décidé, moi aussi, d'écouter à nouveau l'histoire de Noël dans le contexte de souffrance dans lequel nous nous trouvons, qui n'est pas très différent de celui de l'époque.

    Comme nous l'avons entendu :

    « En ce temps-là, un décret de César Auguste ordonna le recensement de toute la terre. Ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Tout le monde alla se faire recenser, chacun dans sa ville. Joseph lui-même, de la maison et de la famille de David, monta de la ville de Nazareth et de Galilée en Judée, à la ville de David, appelée Bethléem, pour se faire recenser avec Marie, sa femme, qui était enceinte » (Lc 2, 1-5).

    J'ai été frappé par cet aspect : Joseph et Marie vivent la grâce de leur Noël, le vrai Noël, non pas d'une manière, à un moment ou dans des circonstances décidées par eux, ou qui leur sont particulièrement favorables. Une volonté de puissance impérialiste régnait alors sur le monde et pensait décider de ses destinées, sociales et économiques. Cette Terre Sainte qui est la nôtre était alors, pas moins qu'aujourd'hui, soumise aux jeux des intérêts internationaux. Un peuple de pauvres vivait en se faisant recenser, en contribuant par son labeur au bien-être des autres... Pourtant, sans se plaindre, sans refuser, sans se rebeller, Joseph et Marie sont allés à Bethléem, préparant là même Noël. Leur résignation ? Cynisme ? Impuissance ? Ineptitude ? Non, c'était la foi ! Et la foi, quand elle est profonde et vraie, est toujours un regard nouveau et éclairé sur l'histoire, car « celui qui croit, voit ».

    Et qu'ont vu Joseph et Marie ? Ils ont vu, à travers la parole de l'Ange, Dieu dans l'histoire, le Verbe fait chair, l'Eternel dans le temps, le Fils de Dieu fait homme ! Et c'est ce que nous voyons aussi ici, ce soir, éclairés par la Parole de l'Évangile.

    Nous voyons dans cet Enfant le geste inédit et inouï d'un Dieu qui ne fuit pas l'histoire, ne la regarde pas de loin avec indifférence, ne la rejette pas avec indignation parce qu'elle est trop douloureuse et mauvaise, mais l'aime, l'assume, y entre avec le pas délicat et fort d'un Enfant nouveau-né, d'une Vie éternelle qui parvient à faire place, dans la dureté du temps, à des cœurs et à des volontés disposés à l'accueillir. Le Noël du Seigneur est là : par son Fils, le Père s'implique personnellement dans notre histoire et en porte le poids, partage ses souffrances et ses larmes jusqu'au sang, et lui offre une issue de vie et d'espérance.

    Il ne rivalise cependant pas avec les autres puissances de ce monde. La puissance de l'amour divin n'est pas simplement plus puissante que le monde, mais elle est autrement puissante. Cet Enfant, ayant vécu pleinement notre vie, le révélera avec une clarté lumineuse : « Mon royaume n'est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne sois pas livré... mais mon royaume n'est pas de ce monde » (Jn 18,36). Le pas avec lequel Dieu entre dans l'histoire est celui de l'Agneau, parce que seul l'Agneau est digne de pouvoir et de puissance, et seul à lui appartient le salut (cf. Ap 5,12). Les Césars augustes de ce monde sont dans le cercle vicieux du pouvoir, qui élimine les ennemis des uns et des autres pour en créer toujours de nouveaux (et nous devons en faire l'amère constatation chaque jour). L'Agneau de Dieu, en revanche, immolé et victorieux, gagne, parce qu'il gagne vraiment, en guérissant à la racine le cœur violent de l'homme, avec un amour disposé à servir et à mourir, générant ainsi une vie nouvelle.

    Marie et Joseph, bien qu'ils semblent obéir passivement à une histoire plus grande qu'eux, l'ont en réalité traversée et dominée du pas de ceux qui regardent Dieu et son projet, et y apportent la gloire et la paix.

    Nous aussi, nous pouvons et nous devons habiter cette terre qui est la nôtre et vivre cette histoire qui est la nôtre, mais sans y être contraints, sans être résignés et encore moins prêts à fuir dès que possible. Nous sommes appelés par les anges de cette nuit à la vivre avec foi et espérance. Nous aussi, comme Joseph et Marie, comme les bergers, nous devons choisir et décider : accepter avec foi l'annonce de l'ange ou suivre notre propre chemin. Croire ou partir. Décider pour le Christ et faire nôtre le style de Bethléem, le style de celui qui est prêt à servir avec amour et à écrire une histoire de fraternité. Ou prendre le style de César Auguste, d'Hérode et de tant d'autres, et choisir d'appartenir à ceux qui ont la prétention d'écrire l'histoire avec le pouvoir et l'oppression.

    L'Enfant de Bethléem nous prend par la main cette nuit et nous entraîne avec lui dans l'histoire, nous accompagne pour l'assumer jusqu'au bout et pour la traverser en faisant le pas de la confiance et de l'espérance en lui.

    Il n'a pas eu peur de naître dans ce monde ni de mourir pour lui (non horruisti Virginis uterum). Il nous demande de ne pas avoir peur des puissances de ce monde, mais de persévérer sur le chemin de la justice et de la paix. Nous pouvons et devons, comme Joseph et Marie, comme les bergers et les mages, emprunter les chemins alternatifs que le Seigneur nous montre, trouver les espaces adéquats où peuvent naître et grandir de nouveaux styles de réconciliation et de fraternité, faire de nos familles et de nos communautés les berceaux de l'avenir de la justice et de la paix, qui a déjà commencé avec la venue du Prince de la Paix. Il est vrai que nous sommes peu nombreux et peut-être même insignifiants dans les constellations du pouvoir et sur l'échiquier où se jouent les jeux d'intérêts économiques et politiques. Mais nous sommes, comme les bergers, le peuple auquel est destinée la joie de Noël et qui participe à la victoire pascale de l'Agneau.

    Nous nous sentons donc particulièrement interpellés par l'invitation que le Saint-Père a fait résonner il y a quelques heures pour toute l'Église, en franchissant le seuil de la Porte Sainte et en inaugurant ainsi le Jubilé 2025 : nous sommes des pèlerins de l'espérance. Nous, chrétiens, ne traversons pas l'histoire comme des touristes distraits et indifférents, ni comme des nomades sans but, ballottés au gré des événements. Nous sommes des pèlerins et, tout en connaissant et en partageant les joies et les travaux, les tristesses et les angoisses de nos compagnons de route, nous marchons vers le but qui est le Christ, la véritable Porte Sainte grande ouverte sur l'avenir de Dieu (cf. Jn 10,9). Nous osons croire que, depuis que le Verbe s'est fait chair, en toute chair et en tout temps, il continue à féconder l'histoire, en l'orientant vers la plénitude de la gloire. Ainsi, chers amis, cette année même, ici, il est encore plus logique d'écouter le chant des anges qui annoncent la joie de Noël ! En ce moment même, il est logique et beau de vivre l'Année Sainte du Seigneur, en fait, l'Année Sainte qui est le Seigneur ! Car ce chant n'est pas désaccordé, mais il rend les bruits de la guerre et la rhétorique vide des puissants désaccordés ! Ce chant n'est pas trop faible, mais il résonne puissamment dans les larmes de ceux qui souffrent, et il nous encourage à désarmer la vengeance par le pardon. Nous pouvons aussi être des pèlerins de l'espoir dans les rues et les maisons brisées de notre pays, car l'Agneau marche avec nous jusqu'au trône de la Jérusalem céleste.

    Dans la tempête, une foi sûre
    L'année du jubilé, selon la tradition biblique, est une année spéciale au cours de laquelle les prisonniers sont libérés, les dettes sont annulées, les biens sont restaurés et même la terre se repose. C'est une année où l'on fait l'expérience de la réconciliation avec son prochain, où l'on vit en paix avec tous et où l'on promeut la justice. C'est une année de renouveau spirituel, personnel et communautaire. Cela se produit parce que, avec le jubilé, c'est Dieu qui, le premier, annule toutes les dettes avec nous. C'est l'année de la réconciliation entre Dieu et l'homme, où tout est renouvelé. Et Dieu veut que cette réconciliation s'achève dans le renouvellement de la vie et des relations entre les hommes. Tel est mon souhait pour notre Terre sainte, qui a besoin plus que quiconque d'un véritable jubilé. Nous avons besoin d'un nouveau départ dans tous les domaines de la vie, d'une nouvelle vision, du courage de regarder l'avenir avec espérance, sans se laisser aller au langage de la violence et de la haine qui, au contraire, ferme toute possibilité d'avenir. Que nos communautés connaissent un véritable renouveau spirituel. Qu'il y ait aussi ce nouveau départ pour nous en Terre Sainte : que les dettes soient remises, que les prisonniers soient libérés, que les biens soient restitués, et que des voies sérieuses et crédibles de réconciliation et de pardon, sans lesquelles il n'y aura jamais de paix véritable, s'ouvrent vraiment avec courage et détermination.

    Je tiens à remercier nos frères de Gaza, que j'ai pu rencontrer à nouveau récemment. Je vous renouvelle, chers frères et sœurs, nos prières, notre proximité et notre solidarité. Vous n'êtes pas seuls. Vous êtes vraiment un signe visible d'espoir au milieu du désastre de la destruction totale qui vous entoure. Mais vous n'êtes pas détruits, vous êtes toujours unis, fermes dans l'espoir. Merci pour votre merveilleux témoignage de force et de paix !

    Mes pensées vont également à vos chers frères et sœurs de Bethléem. Cette année aussi a été un triste Noël pour vous, marqué par l'insécurité, la pauvreté et la violence. Le jour le plus important pour vous est vécu une fois de plus dans la fatigue et dans l'attente de jours meilleurs. À vous aussi, je dis : courage ! Ne perdons pas espoir. Renouvelons notre confiance en Dieu. Il ne nous laisse jamais seuls. Et ici, à Bethléem, nous célébrons le Dieu-avec-nous et le lieu où il s'est fait connaître. Courage. Nous voulons qu'ici retentisse la même proclamation de paix qu'il y a deux mille ans pour le monde entier !

    Alors, avec les bergers, allons voir encore et encore cet événement que le Seigneur nous a fait connaître. Célébrons aussi Noël avec les signes extérieurs de la fête, car un Enfant est né pour nous et a rempli d'espérance l'histoire et le monde entier. Il a transformé la douleur en accouchement et nous a donné à tous la possibilité d'anticiper l'aube d'un monde nouveau !

  • L'homélie du pape pour l'ouverture du Jubilé

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    OUVERTURE DE LA PORTE SAINTE ET MESSE DE LA NUIT DE NOËL
    DÉBUT DU JUBILÉ ORDINAIRE

    SOLENNITÉ DE LA NATIVITÉ DU SEIGNEUR

    HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

    Basilique Saint-Pierre
    Mardi 24 décembre 2024

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    Un ange du Seigneur, enveloppé de lumière, illumine la nuit et annonce la bonne nouvelle aux bergers : « Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd'hui, dans la cité de David, un Sauveur vous est né, qui est le Christ Seigneur » (Lc 2, 10-11). Au milieu de la stupéfaction des pauvres et du chant des anges, le ciel s'ouvre sur la terre : Dieu s'est fait l'un de nous pour nous rendre semblables à Lui, Il est descendu parmi nous pour nous relever et nous ramener dans l'étreinte du Père.

    Cela, sœurs et frère, est notre espérance. Dieu est l'Emmanuel, Il est Dieu avec nous. L'infiniment grand s'est fait petit ; la lumière divine a brillé à travers les ténèbres du monde ; la gloire du ciel est apparue sur terre. Et comment ? Dans la petitesse d'un Enfant. Et si Dieu vient, même lorsque notre cœur ressemble à une pauvre mangeoire, alors nous pouvons dire : l'espérance n'est pas morte, l'espérance est vivante, et elle enveloppe notre vie pour toujours ! L’espérance ne déçoit pas.

    Sœurs et frères, avec l'ouverture de la Porte Sainte, nous avons inauguré un nouveau Jubilé : chacun de nous peut entrer dans le mystère de cette annonce de grâce. C'est la nuit au cours de laquelle la porte de l'espérance s'est ouverte au monde ; c'est la nuit au cours de laquelle Dieu dit à chacun : il y a de l'espérance pour toi aussi ! Il y a de l’espérance pour chacun d'entre nous. Mais n'oubliez pas, sœurs et frères, que Dieu pardonne tout, Dieu pardonne toujours. N'oubliez pas cela, c'est une manière de comprendre l'espérance dans le Seigneur.

    Pour accueillir ce don, nous sommes appelés à nous mettre en route avec l'étonnement des bergers de Bethléem. L'Évangile dit qu'ayant reçu l'annonce de l'ange, ils « se mirent en route sans tarder » (Lc 2, 16). C'est là l'indication pour retrouver l'espérance perdue, pour la renouveler en nous, pour la semer dans les désolations de notre temps et de notre monde : sans tarder. Et il y a tant de désolation en ce temps ! Nous pensons aux guerres, aux enfants mitraillés, aux bombes sur les écoles et les hôpitaux. Ne tardez pas, ne ralentissez pas le pas, mais laissez-vous attirer par la bonne nouvelle.

    Sans tarder, allons voir le Seigneur qui est né pour nous, avec un cœur léger et alerte, prêts à la rencontre, pour pouvoir ensuite traduire l'espérance dans les situations de notre vie. Et ceci est notre mission : traduire l'espérance dans les différentes situations de la vie. Car l'espérance chrétienne n'est pas une fin heureuse à attendre passivement, ce n’est pas l’happy end d’un film : c'est la promesse du Seigneur à accueillir ici, maintenant, sur cette terre qui souffre et qui gémit. Elle nous demande donc de ne pas nous attarder, de ne pas nous enfermer dans nos habitudes, de ne pas nous enfoncer dans la médiocrité et la paresse ; elle nous demande - dirait saint Augustin - de nous indigner des choses qui ne vont pas et d'avoir le courage de les changer ; elle nous demande de devenir des pèlerins à la recherche de la vérité, des rêveurs qui ne se lassent pas, des femmes et des hommes qui se laissent bouleverser par le rêve de Dieu, qui est le rêve d'un monde nouveau, où règnent la paix et la justice.

    Apprenons de l'exemple des bergers : l'espérance qui naît en cette nuit ne tolère pas l'indolence des sédentaires et la paresse de ceux qui se sont installés dans leur confort - et tant d'entre nous, risquons de nous installer dans notre confort -; l’espérance n'admet pas la fausse prudence de ceux qui ne se lancent pas par peur de se compromettre et le calcul de ceux qui ne pensent qu'à eux-mêmes ; l’espérance est incompatible avec la vie tranquille de ceux qui n'élèvent pas la voix contre le mal et les injustices qui se commettent sur le dos des plus pauvres. Au contraire, l'espérance chrétienne, tout en nous invitant l’attente patiente du Royaume qui germe et croît, exige de nous l'audace d'anticiper aujourd'hui cette promesse, par notre responsabilité, et pas uniquement cela, aussi à travers et notre compassion. Et c'est peut-être là qu'il est bon de s'interroger sur notre compassion : est-ce que j'ai de la compassion ? Puis-je souffrir-avec ? Pensons-y.

    En regardant comment souvent nous nous installons dans ce monde, en nous adaptant à sa mentalité, un bon prêtre écrivain priait ainsi pour Noël : « Seigneur, je te demande un peu de tourment, un peu d'agitation, un peu de remords. À Noël, je voudrais me trouver insatisfait. Content, mais aussi insatisfait. Heureux à cause de ce que Tu fais, insatisfait à cause de mon manque de réponses. Enlève-nous, s'il te plaît, nos fausses paix et mets une branche d'épines à l'intérieur de notre “mangeoire” toujours trop pleine. Mets dans nos âmes le besoin de quelque chose d’autre » (A. Pronzato, La Novena di Natale). Le désir d'autre chose. Ne restez pas immobile. N'oublions pas que l'eau stagnante est la première à se corrompre.

    L'espérance chrétienne est précisément ce « quelque chose d'autre » qui nous demande d’avancer « sans tarder ». À nous, disciples du Seigneur, il est en effet demandé de trouver en Lui notre plus grande espérance et de la porter sans tarder, comme des pèlerins de la lumière dans les ténèbres du monde.

    Sœurs, frères, c'est cela le Jubilé, c'est le temps de l'espérance ! Il nous invite à redécouvrir la joie de la rencontre avec le Seigneur, il nous appelle à un renouveau spirituel et nous engage à transformer le monde, afin que ce temps devienne vraiment un temps jubilaire : qu'il le devienne pour notre mère la Terre, défigurée par la logique du profit ; qu'il le devienne pour les pays les plus pauvres, accablés de dettes injustes ; qu'il le devienne pour tous ceux qui sont prisonniers des anciens et des nouveaux esclavages.

    À nous, à nous tous, incombe le don et l'engagement de porter l'espérance là où elle a été perdue : là où la vie est blessée, dans les attentes trahies, dans les rêves brisés, dans les échecs qui brisent le cœur ; dans la lassitude de ceux qui n'en peuvent plus, dans la solitude amère de ceux qui se sentent vaincus, dans la souffrance qui laboure l'âme ; dans les longues journées creuses des prisonniers, dans les chambres étroites et froides des pauvres, dans les lieux profanés par la guerre et par la violence. Porter l’espérance là, semer l’espérance là.

    Le Jubilé s'ouvre pour que soit donnée à tous l'espérance, l’espérance de l'Évangile, l'espérance de l'amour, l'espérance du pardon.

    Et revenons à la crèche, regardons la crèche, regardons la tendresse de Dieu qui se manifeste sur le visage de l'Enfant Jésus, et demandons-nous : « Y a-t-il dans notre cœur cette attente ? Y a-t-il dans notre cœur cette espérance ? [...] En contemplant la bonté aimante de Dieu qui surmonte nos méfiances et nos peurs, nous contemplons aussi la grandeur de l'espérance qui nous attend. [...] Que cette vision d'espérance illumine notre chemin de chaque jour » (C. M. Martini, Omelia di Natale, 1980).

    Ma sœur, mon frère, en cette nuit, c'est pour toi que s'ouvre la « porte sainte » du cœur de Dieu. Jésus, le Dieu-avec-nous, est né pour toi, pour moi, pour nous, pour chaque homme et chaque femme. Et tu sais ? Avec Lui, la joie fleurit, avec Lui la vie change, avec Lui l'espérance ne déçoit pas.

  • Joyeux Noël, chers amis

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    Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix » (Isaïe, 9, 5)

     

    Nous vous souhaitons une joyeuse fête de Noël en savourant la merveille du Dieu incarné dans la fragilité de l'enfant de Bethléem. Puisse cette fête raviver notre foi, renouveler notre espérance et dissiper toutes nos ténèbres.

  • Une homélie de Monseigneur Léonard pour la fête de Noël

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    Le dernier Noël de Mgr Léonard comme archevêque de Malines-Bruxelles : la cathédrale des saints Michel et Gudule était archi-comble. Voici son message :

    « Il se passe toujours d’étonnantes merveilles la nuit et le jour de Noël. En lisant les chroniques de la Grande Guerre, j’ai lu, comme vous, comment, un soir de Noël, par-dessus les tranchées qui les séparaient, des combattants anglais et allemands ont alterné des chants de Noël et en sont venus à fraterniser entre eux. Car, ce soir-là, ils n’étaient plus des belligérants, mais des frères en humanité et, souvent, dans la même foi chrétienne. Le lendemain, hélas, les « ordres » reçus d’en-haut leur imposaient à nouveau de se tirer dessus au nom d’intérêts dits supérieurs. 

    Mais, pour quelques heures, ce fut un moment d’intense humanité au milieu d’un océan de barbarie collective. Pour un instant s’était vérifiée la prophétie d’Isaïe entendue à la messe de minuit : « Toutes les chaussures des soldats qui piétinaient bruyamment le sol, tous leurs manteaux couverts de sang, les voilà brûlés : le feu les a dévorés ! » (Is 9, 4).  Et cela simplement parce que « Oui ! Un enfant nous est né, un fils nous été donné ! » (Is9, 5). Tout nouveau-né soutire de ses parents des merveilles de générosité et de tendresse. Ah ! Les trésors d’amour et de patience qu’un nourrisson peut susciter même au milieu des bombes et de la violence !

    Il en va de même quand l’amour de Dieu fait homme est déposé dans une mangeoire pour animaux dans la nuit du premier Noël. Que de cœurs s’attendrissent devant une crèche ! Certes, beaucoup fêtent « Noël », c’est-à-dire la « naissance » de Jésus, sans même lui souhaiter « bon anniversaire » et sans même penser à le rejoindre dans l’Eucharistie et la communion, alors que, dans sa « mangeoire », l’Enfant-Jésus leur dit déjà, sans paroles : « Prenez et mangez, ceci est mon corps qui est livré pour toi ».

    Mais beaucoup se laissent attirer. Mes confrères et moi avons été impressionnés de constater qu’en plein milieu des « plaisirs d’hiver » (Winterpret) à Bruxelles, des milliers de personnes entrent dans l’église Sainte-Catherine sur le Vismet, pour regarder, visiter, mais aussi allumer un cierge, prier un instant devant le Saint-Sacrement, et même se confesser. Et cela se passe en bien d’autres lieux encore.

    Oui ! Ce n’est pas pour rien qu’en ce jour « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes » (Tite 2, 11). Quand le Verbe éternel de Dieu se fait chair dans le temps et vient habiter parmi nous, plein de grâce et de vérité (cf. Jn 1, 14), cela touche le cœur humain et suscite des sursauts d’amour et d’oubli de soi. Je pense aux équipes qui, en ce jour, sillonnent les rues des grandes villes pour y offrir accueil, chaleur et douceurs de Noël aux personnes sans abri.  Je pense à la détenue qui, lors de mon premier Noël en prison, à Namur, m’a confié : « Moi aussi, je suis née à nouveau, en prison. Je suis entrée ici en odieuse criminelle. Mais, grâce à des visiteurs de prison, j’ai rencontré Jésus. Et, même si je dois demeurer enfermée ici jusqu’à la fin de ma vie – et je le mérite – je suis désormais une femme libre. Jésus m’a permis de renaître en prison ». Je garde aussi le souvenir ému d’un Noël à la prison d’Ittre. Au moment de la prière universelle, un détenu s’est exprimé ainsi : « Je devrais être heureux aujourd’hui. C’est le soir de Noël et demain je verrai ma famille. Mais je ne peux pas être pleinement heureux. Je pense aux gens qui, à Bruxelles, vont dormir dans la rue, sur un carton, dans le froid. Moi, je loge dans une cellule chauffée et je dispose d’un lit. Seigneur, je te prie de veiller sur eux ». Quelle splendide prière de Noël !

    Et, à titre tout à fait personnel, je te remercie, Jésus, pour ce jour de Noël 1946. J’avais 6 ans et demi. Ce fut ma toute première communion. Après la messe, au pied de la crèche, tu as obtenu de moi ce mot d’enfant, devenu ensuite l’idéal et la réalité de toute ma vie d’homme : « Jésus, pour toi je serai prêtre ! ». Merci, Seigneur, pour tout ce que tu obtiens de notre cœur à chacun. De mes frères détenus. Et même de moi, aussi. Surtout en ce jour de Noël !

    + ANDRÉ-JOSEPH LÉONARD,

    archevêque de Malines-Bruxelles

    25.12.2014 » 

  • Adeste fideles

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    Sous la direction de Sofi Jeannin, la Maîtrise de Radio France chante le traditionnel "Adeste, fideles" (Accourez, fidèles).
    Extrait du concert "Noël allemand" enregistré le 18 décembre 2018 en direct de l'auditorium de la Maison de la Radio.
  • Les pièces grégoriennes de la Messe du Jour de la Nativité

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    D'Una Voce :

    Nativité de Notre-Seigneur – 25 décembre – Messe du Jour – Solesmes 33T (1955)

    « Intr. Púer nátus »Nativité de Notre-Seigneur - 25 décembre - Messe du Jour - Solesmes 33T (1955)

    C’est le microsillon vinyle 33T que nous utiliserons. Rien ne vaut l’image et la parole ! 

    La suite sur le site d'Una Voce

  • Puer natus est nobis

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    introït latin français
    Livre d'Isaïe,
    chapitre 9, verset 6
    Puer natus est nobis,
    et filius datus est nobis ;
    cuius imperium super humerum eius ;
    et vocabitur nomen eius, magni consilii angelus.

    Un enfant nous est né ;
    et un fils nous a été donné ;son pouvoir est sur son épaule,
    et on l'appellera Ange de grand conseil

    Psaume 98 (97), verset 1 Cantate Domino canticum novum ;
    quia mirabilia fecit.
    Chantez au Seigneur un cantique nouveau
    car il a fait des merveilles.