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BELGICATHO

  • 13e dimanche du temps ordinaire : la résurrection de la fille de Jaïre

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    Une homélie du Père Simon Noël pour le 13e dimanche du temps ordinaire :

    Résurrection de la fille de Jaïre, homélie

    L'évangile de ce dimanche nous rapporte deux miracles opérés par Notre-Seigneur : la guérison de la femme qui souffrait d'une perte de sang et la résurrection de la fille de Jaïre. On définit habituellement le miracle comme une intervention extraordinaire de la puissance divine et qui suspend le cours naturel des choses. Le miracle est un signe que Dieu fait à notre foi pour nous faire connaître sa puissance et son amour. Le miracle n'est perçu généralement que par celui qui a la foi. Celui qui refuse la foi cherchera toujours à nier le miracle en cherchant une explication rationnelle à celui-ci. C'est d'autre part la foi qui suscite le miracle, comme le Seigneur le dit si souvent dans l’Évangile : Ta foi t'a sauvé. Parfois, c'est le miracle qui fait naître la foi chez quelqu'un qui a l'âme ouverte et qui cherche loyalement la vérité. Dans ce cas, le miracle opère la conversion, mais le vrai miracle n'est-il pas alors la conversion elle-même ?

    Mais pour celui qui croit en Dieu, la nature elle-même n'est-elle pas un miracle quotidien ? Pour quelqu'un qui sait adorer, le lever du soleil chaque matin ou la poussée des arbres au long des années ne sont-ils pas un signe permanent de la providence et de l'action divines, toujours à l’œuvre dans la création ? Cette belle création n'est-elle pas le premier des miracles ? Pour celui qui croit tout devient signe de l'amour divin.

    Grande est l'audace de la foi de la femme atteinte d'un flux de sang ! Elle était en effet dans un état d'impureté légale. Se mêler à la foule et oser toucher la frange du manteau de Jésus n'était rien d'autre qu'un sacrilège aux yeux de la loi juive. Cette audace lui venait de sa foi profonde et de sa confiance aveugle en Jésus. Il y a dans le geste de cette femme quelque chose qui relève de la religion populaire, comme lorsque de nos jours des pèlerins cherchent à toucher des reliques. La religiosité populaire n'est nullement contraire à l’Évangile, car le Seigneur a toujours manifesté une grande estime pour les pauvres, les petits et les humbles. L’Église a pour principe d'accompagner la religiosité populaire, en l'évangélisant de l'intérieur.

    Jésus ensuite en se rendant chez Jaïre rencontre sur le chemin des personnes qui viennent dire à ce chef de la synagogue : Ta fille est morte. A quoi bon importuner encore le maître ? Or précisément Jésus veut être importuné. Il demande de notre part que notre prière soit toujours insistante, que nous persévérions à demander inlassablement les grâces dont nous avons besoin, même et surtout lorsque les apparences se font contraires.

    Entré dans la maison de Jaïre, Jésus dit cette parole énigmatique : L'enfant n'est pas morte mais elle dort. Pourtant de toute évidence la fillette était bel et bien morte et tout espoir était perdu. Mais le Seigneur nous enseigne ainsi que pour le croyant la mort n'est pas un anéantissement mais un sommeil en attente de la résurrection. C'est pourquoi une prière eucharistique nous fait prier pour les défunts, comme ceux qui se sont endormis dans l'espérance de la résurrection. Et le canon romain dit encore mieux: Souviens-toi de tes serviteurs qui nous ont précédés, marqués du signe de la foi et qui dorment dans la paix. Rappelons ce que la foi nous enseigne à ce sujet. La mort ne concerne que le corps physique, car notre âme spirituelle est immortelle, et au moment de la mort, elle se sépare du corps pour aller au ciel, au purgatoire ou en enfer, selon l'état dans lequel elle se trouve au moment de la mort : état de grâce ou état de péché mortel. Mais à la fin des temps notre corps ressuscitera pour partager le sort de notre âme pendant l'éternité. On raconte que don Bosco avait lui aussi ressuscité un de ses élèves, mort en état de péché mortel et qui se voyait au bord de l'enfer. Revenu à la vie, l'enfant se confessa et fut remis en grâce avec Dieu. Il aurait ensuite souhaité mourir pour de bon afin d'aller vers la vie éternelle.

    Jésus ressuscite la petite fille en lui donnant l'ordre : Je te le dis, lève-toi. La résurrection est en effet le fait de se relever d'entre les morts. Les premiers chrétiens parlaient souvent de la résurrection du Christ comme d'un lever, d'un relèvement d'entre les morts. Telle est la manière traditionnelle de parler de la résurrection, qui met bien en valeur que la mort n'est pas un retour au néant ou au nirvana des bouddhistes mais un sommeil et un passage vers la vie éternelle.

    Une dernière chose. Jésus ordonne enfin de donner à manger à l'enfant. Cela nous rappelle que notre baptême est pour nous déjà une résurrection et que la vie du baptisé doit être nourrie par la méditation de la Parole de Dieu, la prière et l'eucharistie. Toutefois si nous ne pouvons communier sacramentellement, pour quelque raison que ce soit, l'assistance à la messe est à elle seule capable de nous nourrir parce que par elle-même la messe nous imprègne des grâces et des bénédictions divines, car elle est le sacrifice du Christ sur la croix, qui a sauvé le monde par sa mort, et qui nous communique dans l'eucharistie les fruits de sa rédemption, à partir du moment où nous assistons à la messe avec foi et piété.

  • Je te le dis, lève toi ! (13e dimanche du temps ordinaire)

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    Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 5,21-43.

    Jésus regagna en barque l'autre rive, et une grande foule s'assembla autour de lui. Il était au bord du lac. 
    Arrive un chef de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma petite fille est à toute extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu'elle soit sauvée et qu'elle vive. »Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu'elle l'écrasait. [...]

    Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre pour annoncer à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. A quoi bon déranger encore le Maître ? » 
    Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de la synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » 
    Il ne laissa personne l'accompagner, sinon Pierre, Jacques, et Jean son frère. 
    Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l'agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. 
    Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L'enfant n'est pas morte : elle dort. » 
    Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l'enfant, et ceux qui l'accompagnent. Puis il pénètre là où reposait la jeune fille. 
    Il saisit la main de l'enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » 
    Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher - elle avait douze ans. Ils en furent complètement bouleversés. 
    Mais Jésus leur recommanda avec insistance que personne ne le sache ; puis il leur dit de la faire manger.

    Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

     

    Commentaire extrait du Discours adressé par Jean-Paul II aux jeunes du Chili en avril 1987 (trad. DC 1939, p. 481):

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  • Omnes gentes plaudite manibus (Introït du 13e dimanche du TO)

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    Introitus Introït
    Ps. 46, 2  
    OMNES gentes, pláudite mánibus: iubiláte Deo in voce exsultatiónis. Ps. ibid., 3 Quóniam Dóminus excélsus, terríbilis: Rex magnus super omnem terram. ℣. Glória Patri. Nations, battez toutes des mains ; célébrez Dieu par des cris d’allégresse. Ps. Car le Seigneur est très haut et terrible, roi suprême sur toute la terre. ℣. Gloire au Père.
  • Synodalité, subsidiarité et nature de l'autorité papale

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    De sur le CWR :

    Synodalité, subsidiarité et nature de l'autorité papale

    Le processus synodal semble être le triomphe du bureaucratique sur le personnel et des notions abstraites de « processus et structures » sur l'adresse locale contraignante du saint.

    La « synodalité » et la « voie synodale » tant vantées, telles qu’elles sont actuellement présentées et proposées, violent le principe de subsidiarité. Et compte tenu des idées fausses répandues autour de la subsidiarité, cette affirmation mérite d’être explicitée.

    Quel est le principe de subsidiarité ?

    L’un des aspects les plus mal compris de l’enseignement social catholique est le principe de subsidiarité. Dans sa forme la plus simple, ce principe stipule qu’en matière d’organisation sociale, si quelque chose peut être fait efficacement au niveau local, il faut le laisser là et ne pas le confier à une autorité supérieure.

    Ces derniers temps, ce principe a été mal interprété, comme signifiant que toutes les formes de gouvernance centralisée sont hautement suspectes et contraires à l’esprit de prise de décision partagée, qui devrait être la marque de fabrique de toute forme d’organisation véritablement démocratique. Or, ce n’est tout simplement pas ce que dit le principe. En effet, le corollaire des aspects localistes de la subsidiarité (et contenu dans sa logique interne) est l’implication que si un problème n’est pas mieux résolu au niveau local, alors un niveau d’autorité plus élevé est préférable.

    La subsidiarité exige donc une centralisation par une autorité supérieure précisément lorsque quelque chose ne peut pas être fait efficacement au niveau local. Et cela afin que la prise de décision véritablement locale soit efficace dans son domaine propre, avec toutes les formes de gouvernance existant au sein d’une hiérarchie imbriquée de juridictions interdépendantes et avec chaque niveau soutenant l’autre.

    Par conséquent, l’idée selon laquelle les formes hiérarchiques d’organisation sociale seraient contraires au principe de subsidiarité est également fausse.

    C'est précisément le principe de subsidiarité qui impose par exemple que les écoles soient gérées par les éducateurs compétents et non par les élèves eux-mêmes. Et cela vaut pour la famille, pour la plupart des entreprises et pour une foule d'autres entités sociales où la prise de décision par ceux qui détiennent une autorité supérieure est la seule option raisonnable, voire morale. Ainsi, les formes hiérarchiques d'autorité ne sont en aucun cas exclues, en principe, par le principe de subsidiarité.

    Chaque fois que nous avons expérimenté une prise de décision « ouverte » dans nos écoles et même dans la famille, des conséquences désastreuses s’en sont suivies. En outre, plus une société devient complexe, vaste et pluriforme, plus elle aura besoin d’une autorité centrale intégratrice précisément pour garantir et responsabiliser le bon fonctionnement de toutes les autorités locales. Autrement dit, la subsidiarité n’est pas synonyme du paléo-anarchisme de droite ou de l’égalitarisme radical de gauche. La subsidiarité est simplement une règle prudentielle permettant de déterminer quand les autorités locales sont suffisantes mais aussi, et souvent négligée aujourd'hui, quand elles ne le sont pas.

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  • Pakistan : les catholiques sont confrontés à d'intenses persécutions et à une discrimination systémique

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    De Catalina Scheider Galiñanes sur le NCR :

    Un nouveau rapport met en lumière la situation critique des chrétiens au Pakistan

    « Ils n'ont aucun espoir » : les catholiques du pays sont confrontés à d'intenses persécutions et à une discrimination systémique.

    Des enfants de Lahore, au Pakistan, prient ensemble.
    Des enfants de Lahore, au Pakistan, prient ensemble. (Photo : Gary Yim/Shutterstock)

    La petite minorité catholique du Pakistan est confrontée à de violentes persécutions et à une discrimination systémique, qui se sont intensifiées au cours des dernières décennies.

    Le rapport annuel 2023 de la Commission des droits de l’homme du Pakistan (HRCP) sur la liberté religieuse au Pakistan a été publié au début du mois et a mis en évidence la persécution continue des chrétiens. Le rapport, intitulé « Une culture de la haine : la liberté de religion ou de conviction en 2022/23 » et rédigé par la journaliste pakistanaise Rabia Mehmood, documente les répercussions violentes des lois pakistanaises sur le blasphème, notamment les pillages, les incendies et les attentats à la bombe, ainsi que les assassinats ciblés. Il déclare : « La violence au nom de la religion est de plus en plus devenue le statu quo au Pakistan. »

    Les personnalités publiques chrétiennes sont rares et risquent d’être assassinées. Peter Bhatti, fondateur et président d'International Christian Voice, une organisation canadienne à but non lucratif dédiée à la défense des minorités religieuses pakistanaises, a parlé avec le Register de la persécution des catholiques. 

    Bhatti a déclaré au Register qu’au Pakistan, « il n’y a ni loi ni ordre… l’extrémisme grandit ». Il a fait référence aux attaques généralisées contre les chrétiens en août 2023, au cours desquelles « ils ont réduit en cendres 25 églises et des milliers de personnes ont été forcées de quitter leurs maisons ». 

    Il a ajouté à propos des auteurs : « Malheureusement, avec le temps, ils ont tous été libérés. »

    Bhatti est le frère aîné de Shahbaz Bhatti , le premier et le seul ministre fédéral chrétien pakistanais, assassiné en 2011 pour son opposition aux lois pakistanaises sur le blasphème ; il est reconnu comme martyr, portant le titre de « Serviteur de Dieu » dans l'Église catholique.

    Akash Bashir, autre martyr et serviteur de Dieu du Pakistan, a récemment rejoint Shahbaz Bhatti comme premier candidat pakistanais à la canonisation. Bashir a été tué à l'âge de 20 ans alors qu'il travaillait comme agent de sécurité bénévole pour sa paroisse du diocèse de Lahore. Il a été victime d'un attentat suicide perpétré par le groupe extrémiste islamique Tehreek-e-Taliban Pakistan Jamaatul Ahrar (TTP-JA). Son sacrifice a empêché le kamikaze d'entrer dans l'église et de nuire aux plus de 1 000 catholiques assistant à la messe à l'intérieur.

    Outre l'assassinat de son frère, Bhatti a évoqué l'assassinat en 2011 du gouverneur du Pendjab, Salman Kahn, qui soutenait Asia Bibi , une mère chrétienne faussement accusée de blasphème et emprisonnée pendant 10 ans avant son acquittement par la Cour suprême pakistanaise. Il a expliqué : « Il reste très peu de voix au Pakistan qui soulèvent ces questions. Les voix se taisent en raison du danger mortel que représente le fait de soulever ces questions.

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  • Le récit officiel de l'islam contesté par les historiens

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    D'Olivier Bonnassies sur La Sélection du Jour :

    Les historiens contredisent le récit officiel de l'islam

    Photo : Les manuscrits de Sanaa, le plus ancien texte du Coran qui a été retrouvé, est un palimpseste (texte écrit sur une première écriture, grattée ou lavée) qui diffère de la version actuelle du Coran.

    Une véritable révolution est en marche concernant les origines de l'islam après la publication, en 2019, du « Coran des historiens » qui remet tout en cause. Même le site de référence des musulmans en France "Oumma.com" reconnaît que La Mecque n'existait pas au temps de Mahomet ou que le Coran est le fruit d'un long processus éditorial. Enquête autour de la vérité sur l'islam.

    Le Coran des historiens, sorti en 2019, est une somme de 3 500 pages qui recense, en trois tomes encyclopédiques, les différentes découvertes historiques relatives à la naissance de l'islam et à la rédaction du Coran. 28 chercheurs et universitaires reconnus ont apporté leur contribution à cette synthèse présentée par certains comme « sans précédent dans l'histoire » (Gavin Mc Dowell) ou comme « le livre le plus important du XXIe siècle » (Hashim Saleh).

    Oumma.com, le site de référence des musulmans en France, a publié une série d'articles se référant à ces recherches. Par exemple : « L'islam à l'épreuve de ses origines »« Origines de l'islam : écueil du discours musulman »« Origines de l'islam : le tabou musulman ? » ou encore « Origines de l'islam : le déni musulman » expliquant qu' « une révolution copernicienne est en train de balayer le champ des études historiques sur les premiers temps de l'islam » en invitant « à ne pas nier l'évidence des acquis de la recherche historique » qui « ébranlent profondément l'historiographie musulmane des premiers temps de l'islam ».

    En substance, il semble d'abord que « La Mecque n'existait pas au temps de Mahomet » (sic). Alors que le récit traditionnel islamique fait remonter la ville à Abraham ou même à Adam, la présentant comme « la mère des cités » (Coran 42,7), un carrefour « florissant » de grandes routes commerciales, y décrivant élevage, pêche et végétation abondante (blé, dattes, olives, vignes, …), tous ces éléments sont formellement contredits par les découvertes historiques. On a pu recenser en Arabie, avant l'islam, vingt-deux sanctuaires païens de forme cubique, appelés eux aussi « Kaaba ». La pratique de tourner autour d'une pierre est déjà attestée dans l'Arabie préislamique idolâtre ou chez les Nabatéens — et les Juifs aussi faisaient exactement cela : 7 fois autour du Temple. La Mecque, avec son pèlerinage et des rituels de même type, semble n'émerger qu'un siècle après Mahomet et auparavant, de 640 à 725, l'orientation de la prière (qibla) n'était jamais vers l'Arabie mais plutôt vers Jérusalem ou Pétra. Enfin, toute une série de faits concordants (descriptions, climat, eau, toponymie, linguistique, caravansérail des Quraychites, archéologie, guerres, témoignages, etc.) font localiser certains événements fondateurs de l'islam « près de Lattaquié » dans le nord de la Syrie, très loin de La Mecque. Elle ne devient centrale qu'à partir de 822, « au IXe siècle » explique Oumma.com qui conclue : « La Mecque serait une création tardive des califes omeyyades ».

    Le Coran, de son côté, apparaît non comme tombé du Ciel mais comme le fruit d'un long processus d'édition, sur environ un siècle, sous l'autorité des califes : les plus anciens manuscrits découverts à Sanaa au Yémen en 1972, analysés par les paléographes allemands Gerd & Elisabeth Puin, sont « datés de la deuxième moitié du VIIe siècle » et « probablement rescapés d'autodafés ordonnés par les califes ». Le livre de l'islam a donc « été élaboré dans le temps » et « procède d'un travail éditorial ». « Les études sur les manuscrits anciens révèlent des activités manifestes de réécritures et de corrections du texte » et « attestent de la circulation de versions concurrentes jusqu'au VIIIe siècle. »

    La figure de Mahomet enfin est également devenue très floue : « l'examen des témoignages non-musulmans contemporains du Prophète et des premières conquêtes arabes dressent de lui un portrait tout à fait étranger à la biographie convenue qu'en donnent Sira et Sunna » écrites du VIIe au Xe siècles sous l'autorité de califes exerçant un pouvoir absolu qui leur a permis de réécrire l'histoire. C'est ainsi qu'on constate « un véritable trou noir » de 150 ans entre la mort de Mahomet vers 632-635 et les premiers écrits musulmans qui contredisent les autres sources. Par exemple, il est établi qu'au départ et jusqu'à la prise de Jérusalem en 637, certaines factions arabes subissent l'influence déterminante de courants juifs ou judéo-chrétiens, mais tout cela sera gommé et oublié par la suite dans le discours qui se fixe à la fin du premier millénaire.

    Comment un récit islamique officiel si différent a-t-il alors pu se constituer ? La vidéo « L'islam est faux » publiée sur Internet propose l'explication la plus logique : les califes avaient objectivement intérêt à glorifier la figure de Mahomet dont ils se proclamaient les successeurs. Avec à la clé la justification « divine » d'une autorité absolue leur permettant de revendiquer le pouvoir, l'argent, les femmes et la soumission de tous leurs sujets au nom de la religion.

    Toutes ces découvertes sont « accablantes pour la crédibilité du discours musulman » (sic) si l'on en croit les articles du site Oumma.com ou les chercheurs du site Al-Kalam qui vient de se lancer. Tout cela devrait continuer à provoquer de grands débats et de grands remous dans l'avenir car effectivement « une véritable révolution est en marche dans les milieux de la recherche islamologique ».

    L’islam à l’épreuve de ses origines

    >>> Lire l'article sur Oumma.com

  • Dernière mesure pour restreindre la liturgie traditionnelle : le document est là

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    De BORGO PIO (NBQ):

    Dernière mesure pour restreindre la liturgie traditionnelle : le document est là

    La vaticaniste Diane Montagna le révèle : le texte décréterait l'arrêt total du rite ancien (avec une tolérance limitée pour les anciens instituts Ecclesia Dei). Mais cela vaut-il vraiment la peine que le Pape inflige une nouvelle blessure à une Église déjà désorientée ?

     26_06_2024

    «Après avoir mené plusieurs enquêtes sur l'actualité récente, j'ai été informée par des sources fiables qu'il existe actuellement un nouveau document du Vatican, plus restrictif que Traditionis Custodes, soutenu par le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin et présenté au pape François », déclare Diane Montagna, experte du Vatican (The Remnant ). Le document marquerait donc la « solution finale » pour l'ancien rite romain, longtemps aéré ou redouté, qui mettrait fin aux libertés résiduelles subsistant après Traditionis Custodes .

    «Des sources bien informées ont confirmé que le nouveau document, s'il était publié», explique Montagna, «interdirait à tous les prêtres, à l'exception de ceux appartenant aux instituts Ecclesia Dei agréés, de célébrer le Saint Sacrifice de la Messe selon le  Vetus Ordo,  rite ancien, comme on l'appelle communément. Elle interdirait également aux évêques de célébrer ou d'autoriser eux-mêmes  la célébration du Vetus Ordo  dans leurs diocèses et suspendrait les autorisations existantes accordées par le Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements post- Traditionis Custodes. Les signes sont déjà là. De plus, ces mois-ci, les autorisations accordées sont sur le point "d'expirer" et la tendance du Vatican est de remplacer les messes actuelles selon le rite ancien par des messes selon le nouveau rite mais en latin et avec l'autel coram Deo, comme s'il ne s'agissait que d'aspects significatifs comme la langue ou l'orientation liturgique. 

    Seuls les anciens instituts Ecclesia Dei pourraient continuer, mais on ne sait pas de quelle manière : « Cependant, il n'est pas clair si et dans quelle mesure les prêtres de ces instituts seront autorisés à administrer des sacrements tels que le baptême, la confirmation et le mariage aux les fidèles sous la forme traditionnelle" et "si les ordinations diaconales et sacerdotales dans le  Vetus Ordo  continueraient à être autorisées". Ce qui serait pourtant conforme aux assurances papales à la Fraternité Saint-Pierre et aussi à l'audience cordiale de lundi dernier à l'Institut du Christ Roi Prêtre Suprême ( voici les photos et le communiqué). Tolérance limitée, face à la disparition totale. Et avec un renversement de tendance : ces réalités, qui sous le pontificat de Saint Jean-Paul II ont été créées pour favoriser la liturgie traditionnelle, seront utilisées sous le pontificat de François pour l'enfermer autant que possible dans et non au-delà de leurs limites.

    Il y a aussi toujours une inconnue favorable : « si » le document sera promulgué. Sera-t-il vraiment opportun pour François de le promulguer et de laisser son pontificat être marqué par une nouvelle blessure dans une Église déjà divisée et désorientée ? À l'époque, Traditionis Custodes avait affligé bien plus de fidèles et de prêtres que ceux réellement touchés par la répression, y compris le pape émérite. Et il y a peu d’explication sur la raison d’une telle fureur (contre une liturgie qui appartenait à toute l’Église latine jusqu’à il y a quelques décennies !) face aux divers  todos, todos, todos  accordés au « monde ». Serait-il question du sensus Ecclesiae, comme on le dit parfois spécieusement ? Si tel était le cas, plutôt que l’ancien rite, ils devraient abolir le Synode allemand.

  • S'autocréer, c'est se déshumaniser

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    De Joel Looper sur First Things :

    S'autocréer, c'est se déshumaniser

    6 . 28 . 24

    Réfléchis", dit mon ami, la voix teintée d'agressivité. "Pourquoi es-tu devenu un homme ? Parce que tu n'avais pas d'autre choix sur le plan social. Ne serait-ce pas mieux si les enfants n'avaient pas de telles contraintes sur ce qu'ils peuvent être ?

    Mon ami (appelons-le Jim) avait un préadolescent qui n'avait pas d'antécédents de dysphorie de genre et qui s'était récemment déclaré non binaire. Jim l'a soutenu, il s'est même montré enthousiaste. Il a raconté son histoire aux médias locaux et a invité les membres de notre petite église à poser des questions et à dialoguer. Je l'ai donc invité chez moi pour en savoir plus et, au moment opportun, lui faire part de mes craintes pour sa famille.  

    C'est sans doute la raison pour laquelle Jim m'a devancé en me demandant pourquoi j'avais choisi et continuais à choisir le sexe masculin. Répondre que, n'ayant pas le pouvoir d'échanger mes gamètes et mon ADN masculins contre des féminins, je n'avais pas le choix aurait été trop rapide pour entrer dans le vif du sujet. J'ai donc détourné la question.

    Le fait d'attendre n'a en rien apaisé la colère de Jim. Pour lui, exprimer ou même laisser entendre qu'il s'inquiétait de ses choix parentaux ou des décisions de son enfant n'était pas acceptable. En exprimant cette inquiétude, ce que j'ai fini par faire de manière plus explicite, j'ai fait de lui et de son enfant des personnes "peu sûres". Il semble, en fait, avoir ressenti ma crainte pour son enfant comme une agression. Notre amitié a pris fin. 

    Je ne doute pas que la motivation de Jim était de protéger sa famille. Mais il avait été séduit par un mouvement de masse à l'échelle de la culture, axé sur "la recherche de la liberté par rapport aux limites naturelles", comme l'a décrit le théologien anglais Oliver O'Donovan dans une série de conférences indispensables, à l'époque où Jim et moi étions encore en couches-culottes. Ce mouvement souhaite se passer de la nature humaine, en particulier en ce qui concerne la différence sexuelle et la sexualité. La nature, après tout, implique une limitation. "Haïr sa propre chair est la limite de l'auto-contradiction à laquelle tend notre liberté", a déclaré M. O'Donovan. "C'est le point où notre affirmation de nous-mêmes contre la nature devient une attaque contre nous-mêmes.

    Heureusement, ces conférences vieilles de quarante ans ont été rééditées en un mince volume qui comprend une nouvelle introduction de Matthew Lee Anderson et une rétrospective d'O'Donovan. Begotten or Made ? reste pertinent pour ses analyses théologiques claires de l'avortement, de la fécondation in vitro (et de l'élimination concomitante des embryons), de la maternité de substitution, de la contraception, du mariage, etc. O'Donovan commence cependant par aborder ce que l'on appelait en 1983 la "chirurgie transsexuelle", un sujet que son public d'origine aurait pu considérer comme une perte de temps, mais qui ne frappera personne de cette façon aujourd'hui.  

    "Le grand défi intellectuel auquel notre époque est confrontée au vu de ces innovations n'est pas de comprendre que ceci ou cela peut ou ne peut pas être fait", écrit O'Donovan, "mais de comprendre ce qui serait fait, si cela devait être fait". Un examen attentif de ce qui était considéré comme la meilleure pratique en matière de traitement de la dysphorie de genre devait clarifier, pour le public de l'époque Thatcher d'O'Donovan, où nous menait la quête de notre culture pour nous débarrasser de nos limites naturelles. De même, le petit enchiridion d'O'Donovan aidera le lecteur d'aujourd'hui à comprendre ce que nous faisons lorsque nous entreprenons des traitements de FIV, utilisons des contraceptifs, recourons à des mères porteuses ou subissons des soins dits "d'affirmation du genre". 

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  • Comment les enfants se font « laver le cerveau » pour les rendre favorables à l’idéologie du genre

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    « Laver le cerveau » des enfants pour les rendre favorables à l’idéologie du genre

    28 Juin, 2024
     

    Une étude[1], récemment publiée par la British Psychological Society, évalue la façon dont les enfants peuvent se faire « laver le cerveau » pour qu’ils soient favorables à l’idéologie du genre.

    Les travaux ont été menés par un groupe de psychologues qui a conçu une méthode afin de manipuler les enfants en « réduisant la croyance en l’immuabilité du genre », voire en encourageant les enfants à se déclarer eux-mêmes transgenres (cf. Dysphorie de genre chez l’enfant et l’adolescent : « ne pas promouvoir des traitements expérimentaux et inutilement invasifs »).

    Les résultats ont montré que les enfants de 10 ans et moins, certains étant âgés de 5 ans seulement, étaient plus susceptibles d’adopter des comportements favorables au transgenrisme après.

    « Les enfants âgés de 5 à 6 ans et de 9 à 10 ans qui ont visionné une vidéo d’une jeune fille transgenre nommée Jazz se sont distingués des enfants du groupe témoin, sans vidéo, à plusieurs égards : ils ont fait preuve d’une meilleure compréhension des identités transgenres, ont été moins enclins à considérer le genre comme immuable, et ont été moins enclins à juger que le genre à la naissance déterminait deux propriétés stéréotypées spécifiques au genre : jouer avec un service à thé plutôt qu’avec un camion ; aimer se maquiller plutôt que d’aller à la pêche » explique l’étude.

    Comme elle l’indique clairement, les jeunes esprits sont influençables (cf. Questionnements de genre chez les enfants : un colloque pour éclairer parents et professionnels) .

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    [1] The role of story videos on children’s reasoning about transgender identities, Rachel D. Fine, Solangel C. Troncoso, Susan A. Gelman, 19 June 2024, https://doi.org/10.1111/bjdp.12503

    Source : Washington examiner, Jeremiah Poff (24/06/2024)

  • Saint Irénée de Lyon, 37e docteur de l’Église catholique

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site du journal la Croix (archive du 21/01/2022):

    Le pape François reconnaît saint Irénée de Lyon comme docteur de l’Église

    Le Vatican a publié vendredi 21 janvier (2022) le décret, signé par le pape, reconnaissant saint Irénée de Lyon comme « docteur de l’unité ».

    Saint, théologien, deuxième évêque de l’église de Lyon. Saint Irénée de Lyon a été officiellement déclaré, vendredi 21 janvier, docteur de l’Église, avec le titre de « doctor unitatis », « docteur de l’unité ».

    « Il a été un pont spirituel et théologique entre les chrétiens d’Orient et d’Occident », peut-on lire dans le décret signé par François. « Son nom, Irénée, exprime cette paix qui vient du Seigneur et réconcilie et qui rétablit l’unité », écrit encore le pape.

    Celui qui fut le successeur de saint Pothin, fondateur de l’Église de Lyon, devient ainsi le 37e docteur de l’Église catholique, titre porté par des personnes non seulement reconnues saintes mais aussi étant à l’origine d’une « doctrine éminente ».

    L’unité comme méthode

    Saint Irénée, mort vers l’an 201, est considéré comme le premier grand théologien de l’Occident. Né en Asie mineure, il fut dans sa jeunesse un disciple de saint Polycarpe de Smyrne, réputé pour avoir été lui-même été proche de l’apôtre saint Jean.

    → COMPRENDRE. Les docteurs de l’Église

    Il fut en particulier l’un des défenseurs les plus virulents du dogme face aux doctrines gnostiques, qui connurent un grand développement à la fin du IIe siècle. Ses travaux sont regroupés dans un traité intitulé, Contre les hérésies. Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur.

    « Fidèle à sa conception de l’homme marquée par la croissance et la liberté, il propose moins l’unité comme un résultat que comme une méthode et un état d’esprit », peut-on lire dans la présentation d’un colloque international qui lui était consacré en octobre 2020 à Lyon.

    « Son nom, Irénée, porte l’empreinte du mot paix »

    C’est le cardinal Philippe Barbarin, alors archevêque de Lyon, qui, en 2017, avait demandé au pape de proclamer saint Irénée, docteur de l’Église. En octobre 2021, le pape François avait annoncé à un groupe de théologiens catholiques et orthodoxes son intention de faire d’Irénée un docteur de l’Église.

    → RELIRE. Qui est saint Irénée de Lyon

    « Son nom, Irénée, porte l’empreinte du mot paix », avait alors rappelé François. « Nous savons que la paix du Seigneur n’est pas une paix “négociée”, fruit d’accords pour protéger des intérêts, mais une paix qui réconcilie, qui rétablit l’unité. »

    Saint Irénée est le cinquième venant du territoire qui est aujourd’hui la France, après saint Bernard de Clairvaux (proclamé docteur en 1830), saint Hilaire de Poitiers (1851), saint François de Sales (1877) et sainte Thérèse de Lisieux (1997). Il est le deuxième dernier docteur de l’Église proclamé par le pape François, après l’Arménien saint Grégoire de Narek, proclamé docteur en 2015, à l’occasion du 100e anniversaire du génocide arménien.

    Lire : Rencontrez Saint Irénée de Lyon, Docteur de l'Église

    Lire l'enseignement de Benoît XVI consacré à Irénée de Lyon

  • Irénée de Lyon, défenseur de l'orthodoxie catholique (28 juin)

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    Saint Irénée de Lyon

    Le 28 mars 2007, Benoît XVI a consacré sa "catéchèse" du mercredi à ce grand témoin de la Foi (IIe siècle) que l'on fête aujourd'hui : saint Irénée de Lyon

    Chers frères et sœurs!

    Dans les catéchèses sur les grandes figures de l'Eglise des premiers siècles, nous arrivons aujourd'hui à l'éminente personnalité de saint Irénée de Lyon. Les informations biographiques à son sujet proviennent de son propre témoignage, qui nous est parvenu à travers Eusèbe, dans le livre V de l'Histoire ecclésiastique. Irénée naquit selon toute probabilité à Smyrne (aujourd'hui Izmir, en Turquie), vers 135-140, où, encore jeune, il alla à l'école de l'Evêque Polycarpe, lui-même disciple de l'Apôtre Jean. Nous ne savons pas quand il se rendit d'Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon:  c'est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres. C'est précisément cette année qu'il fut envoyé à Rome, porteur d'une lettre de la communauté de Lyon au Pape Eleuthère. La mission romaine qui permit à Irénée d'échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'Evêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison. Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Evêque de la ville. Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre.

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  • Belgique : quand l’Église doit indemniser une femme à qui on a refusé la formation de diacre

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    De Luc Coppen sur The Pillar :

    L’Église doit indemniser une femme à qui on a refusé la formation de diacre

    Un tribunal a ordonné mardi à deux responsables de l'Église belge de verser une indemnisation après qu'une femme n'ait pas été autorisée à s'inscrire à un programme de formation diaconale. 

    Le tribunal a ordonné au cardinal à la retraite Jozef De Kesel et à l'archevêque Luc Terlinden, son successeur comme archevêque de Malines-Bruxelles, de verser 1.500 euros (environ 1.600 dollars) chacun à Veer Dusauchoit.

    Veer Dusauchoit, une femme de 62 ans vivant à Herent, dans la province belge du Brabant flamand, sert depuis des années dans sa paroisse locale, qui n'a plus de prêtre en raison d'un déclin du clergé diocésain .

    Elle fait partie d'une équipe de laïcs qui organise des célébrations de la parole et de la communion, des funérailles et d'autres activités paroissiales – une situation courante dans l'Église catholique en Belgique. 

    En juin 2023 – lorsque l’archidiocèse de Malines-Bruxelles était dirigé par le cardinal De Kesel – Dusauchoit a postulé au programme de formation diaconale de quatre ans de l’archidiocèse, mais sa candidature a été rejetée.

    L'Église catholique enseigne que le sacrement de l'ordre est réservé aux hommes. Les trois degrés des ordres sacrés sont les diacres, les prêtres et les évêques.

    Veer Dusauchoit a postulé à nouveau sans succès en octobre 2023, après l'installation de Terlinden comme archevêque. 

    Dans une chronique d’avril pour le site d’information DeWereldMorgen.be, Veer Dusauchoit se décrit comme « une femme religieuse, socialement engagée, féministe et d’inspiration écologique ».

    « Les femmes dans l’Église ne sont toujours pas pleinement appréciées et n’ont pas la chance de prendre la place qui leur revient », écrit-elle.

    « De cette frustration, de la conviction que la formation de diacre pouvait aider l’Église à grandir, et en même temps de la détermination de ne pas rompre avec l’Église, j’ai décidé de m’inscrire au programme de formation de diacre. »

    Mais, a-t-elle ajouté, même si « l’archevêque De Kesel et Terlinden se déclarent publiquement favorables à l’admission des femmes à la formation des diacres et au ministère des diacres… dans leur réponse à ma question, nous ne trouvons rien de cette attitude volontaire ». 

    Veer Dusauchoit a déclaré que dans les années 1970, les épouses des candidats diacres étaient tenues de suivre une formation de diacre avec leur mari, même lorsqu'elles ne cherchaient pas réellement à l'ordination diaconale. 

    "Le fait qu'ils ne puissent pas être ordonnés diacres n'était en aucun cas un obstacle à suivre cette formation", a-t-elle déclaré.

    Elle a ajouté : « La décision des archevêques De Kesel et Terlinden de me refuser le droit de recevoir une formation de diacre au seul motif que je suis une femme, à mon avis, viole le principe de l’égalité des sexes, est illégale et également juridiquement erronée. »

    Veer Dusauchoit a porté son affaire devant un tribunal civil, arguant que les archevêques étaient coupables de discrimination, l'égalité entre hommes et femmes étant inscrite à l'article 10 de la constitution belge . 

    Selon les journaux belges, les archevêques n'ont pas contesté l'affirmation selon laquelle Dusauchoit s'était vu refuser une place au cours parce qu'elle était une femme.

    Un porte-parole du tribunal de Malines, une ville de la région flamande de Belgique, a déclaré : 

    "Le tribunal estime que les archevêques ont commis une erreur lors de l'évaluation de la demande." 

    "Il s'agit uniquement de l'admission à une formation, pas de la question de la nomination effective comme diacre."

    Le porte-parole a ajouté que le tribunal n'avait pas le pouvoir de décider si un candidat individuel devait être admis à un programme de formation au diaconat.

    « Le tribunal n’a aucune compétence en la matière », a-t-il déclaré. « Cela serait contraire à la liberté religieuse. Les archevêques doivent pouvoir décider eux-mêmes quels sont les candidats aptes à suivre une formation. »

    Commentant le jugement, les avocats de Veer Dusauchoit ont déclaré : « Pour la première fois dans l'histoire, des évêques belges sont condamnés par un tribunal pour discrimination fondée sur le sexe. Le tribunal accorde des dommages et intérêts à Mme Dusauchoit pour cela.

    "Le tribunal estime qu'il ne peut pas contraindre les évêques à admettre Mme Dusauchoit à une formation, car cela porte atteinte à l'autonomie de l'Église." 

    Faisant référence à la session du synode sur la synodalité d'octobre dernier, les avocats ont ajouté : « Madame. Dusauchoit est heureux que le tribunal ait conclu qu'il y avait eu discrimination. Elle espère que cette décision contribuera à garantir que les femmes seront autorisées à suivre la formation de diacre à l’avenir. Cette question est à l’ordre du jour du Synode des évêques cet automne.

    Un porte-parole de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles a déclaré au site catholique allemand katholisch.de : « Nous avons reçu le verdict hier après-midi, nous l'étudions actuellement et nous déciderons ensuite de la suite à donner. »

    Il y a eu de profondes tensions entre l'Église et l'État en Belgique ces dernières années à la suite de l'éclatement de la crise des abus religieux. 

    En 2010, le Vatican a protesté après que la police belge ait perquisitionné les propriétés de l'Église et interrompu une réunion des évêques alors qu'ils recherchaient des preuves dans des affaires d'abus.

    L'Église en Belgique conteste actuellement une ordonnance des autorités de protection des données visant à effacer une inscription dans un registre de baptême, suite à une demande de « débaptisation ».

    L'Église catholique de Belgique a appelé à l'ouverture du diaconat aux femmes dans son rapport d'information en prévision de la réunion synodale d'octobre. 

    Il disait : « Le Concile Vatican II a rétabli le diaconat permanent pour les hommes. Toutes les conférences épiscopales n'ont pas fait usage de cette possibilité.» 

    "Par analogie, nous demandons, sur la base de nos consultations en tant qu'Église belge, que le diaconat permanent pour les femmes soit également rétabli." 

    « Selon notre analyse, conférer des responsabilités pastorales majeures aux femmes et l’ordination diaconale ne devraient pas être universellement obligatoires ou interdites. » 

    D’autres pays ont également enregistré un fort soutien de la part des catholiques locaux à l’égard des femmes diacres dans leurs rapports de retour d’information.

    En Allemagne, pays limitrophe de la Belgique, une organisation indépendante appelée Réseau pour le diaconat féminin organise depuis 1999 des formations de trois ans pour les femmes, destinées à se rapprocher de la formation diaconale.

    Mgr Ludger Schepers, évêque auxiliaire du diocèse d'Essen, a célébré la messe de clôture d'un cours en avril.

    Selon un communiqué de presse , Schepers a déclaré dans son homélie que les femmes se sentaient à juste titre discriminées et marginalisées dans l'Église en raison de leur vocation. 

    "Cela le met en colère que ce déséquilibre ne soit pas considéré comme un grief auquel il faut remédier", indique le communiqué.

    « Même s’il n’est pas encore en mesure d’ordonner les femmes, lui et les animateurs du cours ont béni chaque femme lorsqu’elles ont reçu leurs certificats. »

    Le président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, a envoyé un message félicitant les 13 femmes pour avoir terminé le cours.

    « Vous êtes une bénédiction pour notre Église », a-t-il écrit.

    Le pape François doit se rendre en Belgique, pays avec lequel il entretient des liens de longue date , du 26 au 29 septembre. 

    On a demandé au pape lors d'une interview à CBS en mai s'il était ouvert à la possibilité que des femmes soient diacres.

    "S'il s'agit de diacres des ordres sacrés, non", dit- il . "Mais les femmes ont toujours eu, je dirais, la fonction de diaconesses sans être diacres, n'est-ce pas ?"

    « Les femmes rendent de grands services en tant que femmes, non pas en tant que ministres, mais en tant que ministres à cet égard, au sein des ordres sacrés. »