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BELGICATHO

  • La Présentation au Temple selon Benoît XVI

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    HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

    Basilique vaticane
    Samedi 2 février 2013

    Chers frères et sœurs !

    Dans son récit de l’enfance de Jésus, saint Luc souligne que Marie et Joseph étaient fidèles à la loi du Seigneur. Avec une profonde dévotion, ils accomplissent tout ce qui est prescrit après la naissance d’un garçon premier-né. Il s’agit de deux prescriptions très anciennes : l’une concerne la mère et l’autre l’enfant nouveau-né. Pour la femme, il est prescrit de s’abstenir des pratiques rituelles pendant quarante jours, et d’offrir ensuite un double sacrifice : un agneau en holocauste, et un pigeon ou une tourterelle pour le péché ; mais si la femme est pauvre, elle peut offrir deux tourterelles ou deux pigeons (cf. Lv 12, 1-8). Saint Luc précise que Marie et Joseph offrirent le sacrifice des pauvres (cf. 2, 24), pour souligner que Jésus est né dans une famille de gens simples, humble mais très croyante : une famille appartenant aux pauvres d’Israël, qui forment le véritable peuple de Dieu. Pour le fils premier-né, qui, selon la loi de Moïse, est la propriété de Dieu, le rachat était en revanche prescrit et établi au moyen de l’offre de cinq sicles, à payer à un prêtre n’importe où. Ceci pour faire éternellement mémoire du fait qu’au temps de l’Exode, Dieu épargna les premiers-nés des juifs (cf. Ex 13, 11-16).

    Il est important d’observer que pour ces deux actes — la purification de la mère et le rachat de l’enfant — il n’était pas nécessaire d’aller au Temple. Pourtant, Marie et Joseph veulent tout accomplir à Jérusalem, et saint Luc montre comment toute la scène converge vers le Temple, et se concentre ensuite sur Jésus qui y entre. Et voici que, précisément à travers les prescriptions de la Loi, l’événement principal devient un autre, c’est-à-dire la « présentation » de Jésus au Temple de Dieu, qui signifie l’acte d’offrir le Fils du Très-Haut au Père qui l’a envoyé (cf Lc 1, 32.35).

    Ce récit de l’évangéliste trouve un écho dans les paroles du prophète Malachie que nous avons entendues au début de la première lecture : « “Voici que je vais envoyer mon messager, pour qu’il fraye un chemin devant moi. Et soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur que vous cherchez ; et l’Ange de l’alliance que vous désirez, le voici qui vient !” dit le Seigneur... Il purifiera les fils de Lévi... et ils deviendront pour le Seigneur ceux qui présentent l’offrande selon la justice » (3, 1.3). Il est clair qu’on ne parle pas ici d’un enfant, et pourtant, cette parole trouve un accomplissement en Jésus, parce que « soudain », grâce à la foi de ses parents, Il a été amené au Temple ; et dans l’acte de sa « présentation », ou de son « offrande » personnelle à Dieu le Père, transparaît clairement le thème du sacrifice et du sacerdoce, comme dans le passage du prophète. L’enfant Jésus, qui est tout de suite présenté au Temple, est le même qui, une fois adulte, purifiera le Temple (cf. Jn 2, 13-22 ; Mc 11, 15, 19) et surtout, fera de lui-même le sacrifice et le prêtre suprême de la Nouvelle Alliance.

    Telle est également la perspective de la Lettre aux Hébreux, dont un passage a été proclamé dans la deuxième lecture, de sorte que le thème du nouveau sacerdoce est renforcé : un sacerdoce — celui inauguré par Jésus — qui est existentiel : « Car du fait qu’il a lui-même souffert par l’épreuve, il est capable de venir en aide à ceux qui sont éprouvés » (He 2, 18). Et ainsi, nous trouvons également le thème de la souffrance, très accentué dans le passage de l’Évangile, lorsque Syméon prononce sa prophétie sur l’Enfant et sur la Mère : « Vois ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même [Marie], une épée te transpercera l’âme ! » (Lc 2, 34-35). Le « salut » que Jésus apporte à son peuple, et qu’il incarne en lui-même, passe par la croix, par la mort violente qu’Il vaincra et transformera avec le sacrifice de la vie par amour. Ce sacrifice est déjà entièrement annoncé dans le geste de présentation au Temple, un geste certainement motivé par les traditions de l’Ancienne Alliance, mais intimement animé par la plénitude de la foi et de l’amour qui correspond à la plénitude des temps, à la présence de Dieu et de son Saint Esprit en Jésus. L’Esprit, en effet, plane sur toute la scène de la Présentation de Jésus au Temple, en particulier sur la figure de Syméon, mais également d’Anne. C’est l’Esprit « Paraclet », qui apporte le « réconfort » d’Israël et anime les pas et les cœurs de ceux qui l’attendent. C’est l’Esprit qui suggère les paroles prophétiques de Syméon et d’Anne, paroles de bénédiction, de louange à Dieu, de foi dans son Consacré, d’action de grâce parce que finalement nos yeux peuvent voir et nos bras embrasser « son salut » (cf. 2, 30).

    « Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël » (2, 32) : c’est ainsi que Syméon définit le Messie du Seigneur, au terme de son chant de bénédiction. Le thème de la lumière, qui fait écho au premier et au second poème du Serviteur du Seigneur dans le Deutéro-Isaïe (cf. Is 42, 6 ; 49, 6), est fortement présent dans cette liturgie. (...)

  • Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël

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    FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR AU TEMPLE

    HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II
    (Homélie lue par le Cardinal Somalo)

    Mardi 2 février 1999

    1. «Lumière pour éclairer les nations» (Lc 2, 32).

    Le passage de l'Evangile que nous venons d'entendre, tiré du récit de saint Luc, rappelle l'événement qui eut lieu à Jérusalem le quarantième jour après la naissance de Jésus: sa présentation au Temple. Il s'agit de l'un des cas où le temps liturgique reflète le temps de l'histoire: en effet, aujourd'hui, quarante jours se sont écoulés depuis le 25 décembre, solennité du Noël du Seigneur.

    Ce fait n'est pas sans signification. Il indique que la fête de la Présentation de Jésus au Temple constitue comme une «charnière», qui sépare et relie l'étape initiale de sa vie sur la terre, la naissance, de celle qui en sera l'accom- plissement, sa mort et sa résurrection. Aujourd'hui, nous quittons définitivement le temps de Noël et nous nous dirigeons vers le temps quadragésimal, qui commencera dans quinze jours avec le Mercredi des Cendres.

    Les paroles prophétiques prononcées par le vieux Syméon mettent en lumière la mission de l'Enfant amené par ses parents au Temple: «Vois! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction afin que se révèlent les pensées in- times de bien des cœurs» (Lc 2, 34-35). Syméon dit à Marie: «Et toi-même, une épée te transpercera l'âme» (Lc 2, 35). Les chants de Bethléem viennent de se taire et déjà se profile la croix du Golgotha, et cela se produit dans le Tem- ple, le lieu où sont offerts les sacrifices. L'événement que nous commémorons aujourd'hui constitue donc comme un pont entre les deux temps forts de l'année de l'Eglise.

    2. La seconde lecture, tirée de la Lettre aux Hébreux, offre un commentaire intéressant de cet événement. L'Auteur formule une observation qui nous invite à réfléchir: commentant le sacerdoce du Christ, il souligne comment le Fils de Dieu «se charge de la descendance d'Abraham» (cf. He 2, 16). Abraham est le Père des croyants: tous les croyants sont donc, d'une façon ou d'une autre, compris dans cette «descendance d'Abraham» pour laquelle l'Enfant, qui est dans les bras de Marie, est présenté au Temple. L'événement qui s'accomplit sous les yeux de ces quelques témoins privilégiés constitue une première annonce du sacrifice de la Croix.

    Le texte biblique affirme que le Fils de Dieu, solidaire des hommes, partage leur condition de faiblesse et de fragilité jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort, dans le but d'opérer une libération radicale de l'humanité, en vainquant une fois pour toute l'adversaire, le diable, qui trouve précisément dans la mort son point fort sur les êtres humains et sur chaque créature (cf. He 2, 14-15).

    Dans cette admirable synthèse, l'Auteur inspiré exprime toute la vérité sur la rédemption du monde. Il souligne l'importance du sacrifice sacerdotal du Christ, qui «a dû devenir en tout semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple» (He 2, 17).

    Précisément parce qu'elle souligne le lien profond qui unit le mystère de l'Incarnation à celui de la Rédemption, la Lettre aux Hébreux constitue un commentaire adapté à l'événement liturgique que nous célébrons aujourd'hui. Elle souligne la mission rédemptrice du Christ, à laquelle tout le Peuple de la Nouvelle Alliance participe. Vous participez à cette mission de façon particulière, très chères personnes consacrées, qui remplissez la Basilique vaticane et que je salue avec une grande affection. Cette fête de la Présentation est de façon particulière votre fête: en effet, nous célébrons la troisième Journée de la Vie consacrée.

    3. Je suis reconnaissant au Cardinal Eduardo Martínez Somalo, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, qui préside cette Eucharistie. A travers sa personne, je salue et je remercie ceux qui, à Rome et dans le monde, travaillent au service de la Vie consacrée.

    En ce moment, ma pensée s'adresse avec une affection particulière à toutes les personnes consacrées de la terre: il s'agit d'hommes et de femmes qui ont choisi de suivre le Christ de façon radicale dans la pauvreté, dans la virginité et dans l'obéissance. Je pense aux hôpitaux, aux écoles, aux oratoires, où ils œuvrent dans une attitude de dévouement total au service de leurs frères, pour le Royaume de Dieu: je pense aux milliers de monastères, dans lesquels on vit la communion avec Dieu dans un intense rythme de prière et de travail; je pense aux laïcs consacrés, témoins discrets dans le monde, et aux nombreuses personnes en première ligne parmi les plus pauvres et les exclus.

    Comment ne pas rappeler ici les religieux et les religieuses qui, récemment encore, ont versé leur sang alors qu'ils accomplissaient un service apostolique souvent difficile et pénible? Fidèles à leur mission spirituelle et caritative, ils ont uni le sacrifice de leur vie à celui du Christ pour le salut de l'humanité. La prière de l'Eglise est aujourd'hui dédiée à chaque personne consacrée, mais tout particulièrement à eux. Elle rend grâce pour le don de cette vocation et l'invoque ardemment: en effet, les personnes consacrées contribuent de façon déterminante à l'œuvre de l'évangélisation, en lui conférant la force prophétique qui provient de l'aspect radical de leur choix évangélique.

    4. L'Eglise vit de l'événement et du mystère. En ces journées, elle vit de l'événement de la Présentation du Seigneur au Temple, en cherchant à approfondir le mystère qui y est contenu. Cependant, d'une certaine façon, l'Eglise puise chaque jour à cet événement de la vie du Christ, en méditant sa signification spirituelle. En effet, chaque soir, dans les églises et dans les monastères, dans les chapelles et dans les maisons retentissent dans le monde entier les paroles du vieux Syméon, qui viennent d'être proclamées:

    «Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole,
    laisser ton serviteur en paix;
    car mes yeux ont vu ton salut,
    que tu as préparé à la face de tous les peuples;
    lumière pour éclairer les nations
    et gloire de ton peuple Israël
    » (Lc 2, 29-32).

    C'est ainsi que pria Syméon, auquel il avait été donné de voir la réalisation des promesses de l'Ancienne Alliance. Ainsi prie l'Eglise, qui, sans épargner ses énergies, se prodigue pour apporter à tous les peuples le don de la Nouvelle Alliance.

    Dans la mystérieuse rencontre entre Syméon et Marie, se rencontrent l'Ancien et le Nouveau Testament. Ensemble, le vieux prophète et la jeune Mère rendent grâce pour cette lumière qui a empêché les ténèbres de vaincre. C'est une Lumière qui brille dans le cœur de l'existence humaine: le Christ, Sauveur et Rédempteur du monde, «lumière pour éclairer les nations et gloire de son peuple Israël». Amen!

    https://www.unavoce.fr/fete-de-la-presentation-de-jesus-au-temple-et-de-la-purification-de-la-sainte-vierge-2/

  • La Chandeleur : une fête assez mystérieuse

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    De Presence-Info.ca : 

    Chandeleur: la recherche historique stagne

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    La Présentation de Jésus au Temple, par Fra Angelico (1440-41). 

    Pour plusieurs, la chandeleur est d'abord et avant tout synonyme de crèpes, reléguant l'aspect religieux de la fête de la Présentation de Jésus au temple au second rang. C'est en se penchant récemment sur les origines, les développements de cette fête et les rites qu'on y associe que le professeur Philippe Roy-Lysencourt, spécialiste en histoire du christianisme à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université, a constaté que la recherche historique bat de l'aile sur cette question. Portrait d'un terrain de recherche en attente d'être labouré.

    Présence : Que fête-t-on exactement le 2 février?

    Philippe Roy-Lysencourt : Le 2 février, en s’appuyant sur l’évangéliste saint Luc (Luc 2, 22-38), l’Église commémore trois épisodes bibliques qui eurent lieu le même jour: la Purification de la Vierge Marie, la Présentation de Jésus au Temple et la double rencontre de la Sainte Famille avec le vieillard Siméon et avec la prophétesse Anne.

    Les deux premiers événements font référence à deux prescriptions juives: celle qui imposait la purification de la mère après un enfantement et celle qui ordonnait de consacrer au Seigneur tout mâle premier-né. La première est une loi de Moïse qui ordonnait aux femmes juives ayant enfanté de demeurer quarante jours sans s’approcher du tabernacle. À l’issue de cette période, elles devaient offrir un sacrifice à Dieu pour être purifiées. Ce sacrifice consistait en l’offrande d’un agneau qui devait être consommé en holocauste, auquel devait s’ajouter une tourterelle ou une colombe. Si la famille était trop démunie pour offrir un agneau, ce qui était le cas de Marie et Joseph, il était permis de le remplacer par une autre tourterelle ou une autre colombe.

    La seconde loi ordonnait aux juifs de racheter à Dieu tout mâle premier-né. Pour comprendre cette prescription, il faut remonter à l’esclavage des juifs en Égypte et aux plaies qui touchèrent ce pays suite au refus obstiné du pharaon de les laisser quitter le pays. Après la dixième plaie au cours de laquelle tous les premiers-nés d’Égypte moururent – sauf ceux des enfants d’Israël – tous les garçons premiers-nés des juifs devinrent propriété de Dieu et devaient lui être rachetés (Exode 13). Ainsi, un mois après sa naissance, le premier-né tombait sous la loi du rachat dont le prix était de 5 sicles d’argent. Marie et Joseph se soumirent à cette prescription le jour où ils présentèrent Jésus au Temple. Il faut mentionner ici que cette dernière démarche n’était pas obligatoire ; ce qui était requis, c’était uniquement le rachat. Cependant la présentation de l’enfant était possible et c’était une pratique pieuse à laquelle Marie et Joseph s’astreignirent.

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  • Le Christ, Lumière pour toutes les nations

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    Du Père Simon Noël sur son blog :

    Chandeleur (archive 2014) 

    La fête de ce jour a reçu plusieurs dénominations, qui toutes évoquent un aspect essentiel du mystère célébré. Dans la tradition liturgique grecque, on parle de l'hypapante, mot grec qui signifie la rencontre, rencontre entre Jésus et Siméon, mystère de Dieu qui vient à la rencontre de son peuple. La liturgie latine parle de présentation du Seigneur au Temple: au début de sa vie, Jésus s'offre à son Père, pour le salut du monde, et il le fait par les mains de sa mère. On parle aussi de la Purification de Notre-Dame, pour rappeler que la sainte famille a observé les rites de purification, prévus par la loi mosaïque pour une femme qui a enfanté. Grand mystère: celui qui a donné la loi à Moïse sur le Sinaï se soumet lui-même à la loi et démontre ainsi qu'il veut vraiment partager la vie religieuse de son peuple. On parle enfin de chandeleur, pour rappeler que le Christ est la lumière qui brille dans nos ténèbres humaines.

    En célébrant aujourd’hui l’entrée de Jésus au temple, 40 jours après sa nativité, nous clôturons tout le cycle de Noël, au sens large. Un signe que nous changeons de temps liturgique est le fait que le soir, à l’issue des complies, nous ne chanterons plus l’Alma Redemptoris Mater, que nous chantions depuis le début de l’avent, mais ce sera désormais jusqu’à Pâques, le chant de l’Ave Regina caelorum.

    Dans l’évangile et l’icône de ce jour, nous voyons, rassemblés autour de l’enfant Jésus, quatre personnages : Marie, Joseph, Siméon et Anne. Ces quatre personnages ont une chose en commun : ils font partie des pauvres du Seigneur, ils sont les représentants du véritable Israël. Lorsque le peuple de Dieu fut exilé à Babylone, en punition de son infidélité, certains prophètes ont commencé à développer le thème du petit reste. Dans le peuple, majoritairement infidèle, il y avait un noyau resté fidèle à Dieu, un noyau qui en somme rachetait le peuple et sauvait son honneur. A ce petit reste allait échoir une mission de salut non seulement pour le peuple en son entier, mais aussi pour toutes les nations de la terre. Une mission universelle donc, comme le dira Siméon : Lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël, ton peuple. Beaucoup de psaumes sont l’expression de l’âme de ces fidèles fervents. Les pauvres du Seigneur, ce noyau de fidèles fervents, au sein du peuple de Dieu, avaient pour caractère d’être des âmes pieuses et qui n’attendaient leur salut que de Dieu. Ils portaient au maximum toute l’espérance messianique d’Israël.

      Eh bien ! aujourd’hui, ces 4 pauvres du Seigneur, sont en train d’accueillir et de célébrer le salut donné par Dieu, la réalisation des promesses de Dieu faites aux Pères, la fidélité de Dieu qui vient visiter et rencontrer son peuple.  Cette fête de clôture reprend et synthétise tout ce que nous avons déjà célébré lors de fêtes de Noël et de l’épiphanie. Examinons trois thèmes présents dans la liturgie de ce jour.

      Nous avons chanté ce verset du psaume 47 : nous accueillons, ô Dieu, ton amour au milieu de ton temple. En voici une autre traduction, tirée de la Bible en français courant : Dieu, à l’intérieur de ton temple, nous refaisons l’expérience de ta bonté. Dans l’action liturgique, nous revivons tous le mystère célébré. Avec Siméon, nous accueillons Marie, qui nous donne l’enfant Jésus, pour la plus grande joie de l’âme. Ce geste de Siméon qui prend l’enfant dans ses bras, nous le revivons tout spécialement au moment de la communion eucharistique. C’est vraiment tout l’amour de Dieu que nous recevons alors, au milieu de l’Église.

      La procession avec les chandelles nous a d’autre part rappelé que le Christ est la lumière des nations. Le Christ est venu apporter aux hommes la vérité sur Dieu et sur l'homme. La lumière apportée par le Seigneur s'appelle la doctrine chrétienne. La doctrine chrétienne est la doctrine que Jésus est venu révéler aux hommes, que les apôtres ont prêchée et que l’Église continue à enseigner. C'est notre trésor le plus précieux. Étudier, approfondir cette doctrine de vérité et de salut remplit l'âme d'une lumière immarcescible et le cœur d'une joie ineffable.  La célébration de ce jour est une invitation à rechercher la lumière du Christ  en étudiant sa parole. Nous sommes invités à lire la Parole de Dieu, la Bible, à lire aussi des livres qui nous parlent de la foi, à lire la vie des saints, qui nous stimulent dans notre vie chrétienne. Saint Benoît nous rappelle l'importance des "saintes lectures" dans la vie spirituelle. Souvent en effet lorsque nous avons notre âme dans le vague, il suffit d'un bon livre pour nous réchauffer et nous enthousiasmer à nouveau pour les choses de Dieu.

      Le Seigneur Jésus sera, selon la prophétie du vieillard Siméon,  un signe de contradiction. Face à sa personne et à son message, les hommes vont devoir prendre position. L’Église est elle aussi en notre temps signe de contradiction. Elle n'est pas au-dessus de son maître. Nous ne devons donc pas nous étonner de constater, de nos jours particulièrement, le développement d'une haine du christianisme. Certains préfèrent les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres sont mauvaises. Dans un pays comme la France, il y a eu pour l'année 2013 pas moins de 800 profanations de lieu de culte, commis dans l'impunité la plus complète. 
     
       Quant à nous restons inébranlablement attachés à celui qui est notre lumière et notre vie, le seul sauveur : Jésus- Christ.
     
    On pourra également relire cette belle homélie de saint Jean-Paul II
  • RDC : cette grande guerre qui ne trouble pas l'opinion publique internationale...

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    République démocratique du Congo : une grande guerre oubliée

    Le conflit qui déchire la République démocratique du Congo a les dimensions d'une guerre mondiale. Il fait rage depuis 30 ans, a causé au moins 6 millions de morts et a livré les populations civiles aux pires atrocités. Pourtant cette grande guerre ne trouble pas l'opinion publique internationale, contrairement à la guerre en Ukraine et aux affrontements entre Israël et le Hamas.

    1er février 2025

    « C'est une guerre qui n'intéresse guère, elle dure depuis 30 ans, on ne distingue pas toujours les bons et les méchants, et parfois les rôles s'inversent…» avait prévenu Vincent Hervouet dans son éditorial international d'Europe 1 (27 janvier). Cependant, ajoutait-il, « c'est une guerre qui a fait 6 millions de morts, estimation basse (…). C'est la "Première Guerre mondiale africaine". Et pourtant, on a l'impression qu'elle se déroule sur Mars », ajoutait l'éditorialiste. Cette cruelle et interminable guerre occupe en effet rarement la une de nos médias, bien qu'elle soit beaucoup plus meurtrière que celles qui se déroulent en Ukraine ou à Gaza. Elle tourne souvent au génocide avec des atrocités comparables à celles dont avaient été victimes les Tutsis au Rwanda du 7 avril au 17 juillet 1994 (1 million de morts, en majorité tutsis). Mais le 28 janvier 2025, à Kinshasa, la capitale de la RDC, le siège de l'ambassade de France par des émeutiers a rappelé aux Français qu'ils sont à tort ou à raison tenus par les Congolais pour des complices du voisin rwandais, qui est en l'occurrence un agresseur.

    Le petit Rwanda, dirigé depuis 30 ans par des Tutsis, est en effet le principal attaquant de l'immense Congo RDC. Il convoite les métaux rares, en particulier le coltan, indispensable à nos smartphones, mais totalement absent de son sous-sol... bien qu'il en soit le premier exportateur ! Il va en effet se servir chez son voisin congolais, dans la région du lac Kivu (à l'Est du pays), qui regorge de mines de métaux rares — coltan, cuivre, cobalt, tourmaline, or, cassitérite... — devenus l'enjeu principal du conflit. Celui-ci implique des milices locales, souvent constituées sur des bases ethniques, notamment des Tutsis et des Hutus, qui ont fait allégeance soit à l'armée nationale congolaise, soit à l'armée rwandaise. Les rebelles du M23, le principal des groupes armés alliés au Rwanda, ont investi la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (entre le lac Kivu et la frontière rwandaise), peuplée d'un million d'habitants. « La ville, meurtrie et chaotique, semble livrée à elle-même » rapporte l'envoyé spécial de La Croix (31/01/2025). Privés d'eau et d'électricité, les habitants sont aussi menacés par la famine et les épidémies (notamment l'implacable fièvre hémorragique Ebola). Quant aux hôpitaux comme le Centre hospitalier Bethesda, dans le quartier Ndosho, ils sont submergés par les blessés alors qu'ils manquaient déjà de personnel soignant et de matériel.

    Lors de l'audience générale du mercredi 29 janvier à Rome, le pape François « a exprimé sa préoccupation pour la détérioration de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo [et] a vivement appelé à mettre fin aux violences et à rétablir la sécurité », rapporte l'agence I-media (29/01/2025). Le Pape a également confié « son "appréhension" pour les violences qui se sont étendues dans la capitale Kinshasa, où des ambassades – notamment de France, de Belgique et des États-Unis – ont été attaquées, en représailles à la crise. » Il a souhaité « que cesse le plus rapidement possible toute forme de violence contre les personnes, et contre leurs biens » et a demandé aux autorités locales et à la communauté internationale « un engagement maximum pour résoudre pacifiquement la situation. » Le Souverain pontife est bien informé de la situation. Il y a deux ans, le 1er février 2023, durant sa visite à Kinshasa, il avait rencontré des victimes des violences souvent abominables qui se déroulaient déjà à l'Est du pays, au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri. À présent, le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU estime que les affrontements qui s'y poursuivent ont engendré « l'une des crises humanitaires les plus alarmantes au monde ».

    Mais l'opinion publique occidentale semble en avoir pris son parti. Comme les Africains eux-mêmes, « la communauté internationale, à commencer par la France, est incapable de dépasser ses propres divisions pour imposer un cessez-le-feu », constate Le Figaro (28/01/2025): « Les tensions entre les puissances occidentales, d'une part, et la Russie et la Chine, d'autre part, bloquent toute initiative onusienne. » S'agissant de la France, rejetée quasiment partout sur le continent africain, elle reste dans un rôle de repentance envers le Rwanda, présidé par le tutsi Paul Kagame, qui l'accuse d'avoir été complice des génocidaires Hutus en 1994. La Croix (30/01/2025, également en lien ci-dessous) revient sur les trois mois de combats qui ont mis en déroute l'armée congolaise et mené à la prise de Goma par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Les rebelles poursuivront-ils leur offensive victorieuse ? Jusqu'où ? Pourraient-ils faire tomber la capitale de la RDC, Kinshasa ?

    RDC : retour sur trois mois de combats ayant mené à la prise de Goma par le M23

    >>> Lire l'article sur La Croix

  • Face à Trump : euphoriques ou vigilants ?

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    D'Elisabeth Geffroy sur le site de la Nef :

    Face à Trump, euphorie … ou vigilance ?

    À quand dater la dernière fois que le résultat d’une élection nous a réjouis et nous a portés à croire que le cours de l’histoire allait peut-être cesser sa fuite en avant pour s’engager dans une direction plus souhaitable ? Certaines promesses de Trump, le choix de son colistier, l’étonnant J. D. Vance, la joie de bien des gens ordinaires qui se sentent représentés par lui, la déconfiture des démocrates et du camp woke, certains executive orders qu’il a signés sitôt investi, le retour à un certain bon sens, sont autant de raisons de saluer son arrivée au pouvoir. Une part de nous pourrait communier dans l’enthousiasme qui gagne la droite américaine et une frange importante des catholiques américains (qui ont voté pour lui à 56 %).

    Une autre vision de l’homme et de la morale

    Mais, une fois pris acte de ces heureux points de convergence, il nous est difficile de ne pas souligner ce qui nous éloigne de Trump, qui rend ces convergences elles-mêmes au fond assez friables et fragiles, l’éléphant au milieu de la pièce : il semble que nous ne partagions pas la même vision de l’homme et de la morale. Or tout homme politique qui ne reconnaît pas un ordre supérieur à son propre pouvoir, qui n’encadre pas l’exercice de sa puissance par la soumission à la loi naturelle, est tendanciellement guetté par un usage arbitraire ou mauvais de ce pouvoir – et éveille, à ce titre, davantage notre vigilance que notre euphorie. Il n’y a qu’à voir la façon inquiétante dont son ami Elon Musk souhaite intégrer comme composante du rêve américain l’aspiration à dépasser les limites de notre humaine condition et de notre monde habitable (transhumanisme, colonisation de Mars…). Nous répugnons d’ordinaire à endosser le rôle du rabat-joie briseur de fête, du porc-épic mauvais coucheur, mais il nous apparaît important de confronter cet allié de circonstance à nos propres idéaux politiques, de façon à ne pas oublier nos exigences fondamentales.

    lire la suite sur le site de La Nef

  • La dévotion des cinq premiers samedis du mois

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    Parmi les temps forts et les "balises" qui rythmaient la dévotion chrétienne jusqu'à ce que l'ère post-conciliaire aie trouvé bon de balayer tout cela, il y avait la dévotion à la Vierge, les cinq premiers samedis du mois, introduite lors des apparitions de Fatima :

    Le 1° novembre 1927, Soeur Lucie écrivait à sa marraine, Dona Maria de Miranda :
    « Je ne sais pas si vous connaissez déjà la dévotion de réparation des cinq samedis au Coeur Immaculé de Marie. Comme elle est encore récente, j'aimerais vous inspirer de faire cette pratique, parce que c'est demandé par Notre chère Mère Divine, et Jésus a manifesté un désir qu'elle soit pratiquée. En plus, il me semble que vous seriez fortunée, chère marraine, pas seulement de la connaître et de donner à Jésus la consolation de la pratiquer, mais encore à la faire connaître et enlacer par beaucoup d'autres personnes.
    Elle consiste en cela: Pendant cinq mois au premier samedi, de recevoir Jésus dans la communion, de réciter un Rosaire, de garder compagnie avec Notre Dame pendant quinze minutes en méditant sur les mystères du Rosaire, et de faire une confession. La confession peut être faite quelques jours auparavant, et si dans cette confession précédente vous avez oublié l'intention (requise), l'intention suivante peut être offerte, pourvu qu'au premier samedi l'on reçoit la communion sacrée dans un état de grâce, avec l'intention de réparer des offenses contre la Vierge la Plus Sacrée et qui affligent Son Coeur Immaculé.
    Il me semble, ma chère marraine, que nous sommes fortunés d'être capables de donner à Notre chère Mère Divine cette preuve d'amour, parce que nous savons qu'Elle la désire. Quant à moi, j'avoue que je ne suis jamais si heureuse qu'à l'arrivée du premier samedi. N'est-il pas vrai que notre bonheur le plus grand, c'est d'appartenir entièrement à Jésus et Marie et de Les aimer uniquement, sans réserve ? Nous voyons cela si clairement dans les vies des saints ... Ils étaient heureux parce qu'ils aimaient, et nous, ma chère marraine, nous devons chercher d'aimer comme eux, pas simplement de sentir de la joie en pensant à Jésus, ce qui est le moins important - parce que si nous ne l'aimons pas ici-bas, nous l'aimerons en haut au ciel - mais de donner à Jésus et Marie la consolation pour être aimé ... et que dans cet échange d'amour Ils pourraient sauver beaucoup d'âmes. »

    Voir : La dévotion des cinq premiers samedis du mois

  • En l'honneur de la Vierge, pour le premier samedi du mois

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    Salve sancta parens                   Salut O Sainte Mère,

    Enixa puerpera Regem                 Toi qui a enfanté un Roi

    Qui caelum terramque regit       Qui gouverne le ciel et la terre

    In saecula saeculorum                Pour les siècles des siècles.

    cfr : http://www.introibo.fr/Messes-de-la-Ste-Vierge-au-Samedi,350

    et : https://www.hommenouveau.fr/2238/culture/chantez-la-vierge-a-la-messe-le-samedi-brintroit-salve-sancta-parens.htm

  • Pape François, que reste-t-il encore à reconstruire ?

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    D' sur Monday Vatican :

    Pape François, que reste-t-il encore à reconstruire ?

    Le pape François a précisément exposé ce principe dès le début de son pontificat.

    Le secrétaire général de la Congrégation pour les religieux de l'époque, José Rodríguez Carballo OFM , ancien ministre général des Frères mineurs et aujourd'hui archevêque de Mérida-Badajoz en Espagne, a déclaré lors d'une réunion à l'Université pontificale Antonianum en 2013 qu'il discutait avec le pape de la nécessité d'élargir les critères pour les noviciats .

    Il a expliqué qu'à un certain moment, il avait souligné que certaines idées n'étaient peut-être pas prévues dans le droit canonique, ce à quoi le pape François a répondu : « Nous pouvons changer le droit canonique . »

    A cela s'ajoute un autre principe du pape :  les réformes se font au fur et à mesure. Il n'y a pas besoin d'un plan précis, car le plan est simplement de réformer. C'est pourquoi les réformes du pape François ont tendance à aller un pas en avant et un pas en arrière, avec des ajustements ultérieurs en fonction des erreurs ou des dysfonctionnements.

    Alors, comment la nomination annoncée de Sœur Raffaella Petrini s’inscrit-elle dans cette logique ?

    Une question préalable se pose : pourquoi le pape François a-t-il décidé de nommer une religieuse à un poste qui est celui d’un cardinal ?

    La présidence de l'administration de l'État de la Cité du Vatican n'est pas la prérogative exclusive des ecclésiastiques. C'est une fonction administrative. Et il convient de rappeler que le gouverneur de l'État a toujours été, dans le passé, un laïc . Jean-Paul II a lié le pouvoir du pape et son exercice sur l' État de la Cité du Vatican à une commission de cardinaux . Le président de la Commission des cardinaux , qui doit être cardinal, est également président du Gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican. Ainsi, le pouvoir du pape est exercé par une commission de cardinaux dont le président exerce également des fonctions administratives.

    Le pape François ne semble pas avoir envisagé tout cela.

    Il pensait à la valeur de Sœur Petrini, au fait que le poste ne pouvait, du moins en théorie, pas être occupé par un ministre ordonné, et au fait que, de cette façon , il pourrait tenir sa promesse d'augmenter le nombre de femmes dans les postes gouvernementaux de l'Église.

    Cette mesure nécessite certainement un changement dans les lois . Soit le rôle du gouverneur est séparé de celui du président de la Commission des cardinaux, soit la Commission des cardinaux devient simplement une commission à laquelle n'importe qui peut être nommé .

    Plus qu'une réforme, c'est une révolution. Du moins parce que, surtout après le concile Vatican II, on a toujours tenté de lier le ministère de gouvernement à l'ordination . Jean XXIII a établi que les cardinaux devaient être au moins archevêques, à quelques exceptions près. Le droit canon établissait que les clercs ne pouvaient être jugés que par des clercs. La réforme de la Curie par Paul VI puis par Jean-Paul II a toujours prévu qu'au moins un archevêque dirige les départements du Vatican car celui-ci devait exercer la collégialité avec le pape , évêque de Rome.

    Le pape François revient à l'idée que l'investiture personnelle du pape suffit à lui donner une mission canonique . Le pape est au centre de tout, tandis que ce qui concerne le gouvernement peut être confié à n'importe qui. L'ordination ne concerne que les questions spirituelles, alors que l'ordination n'est pas cruciale lorsqu'il s'agit de gouverner . La potestas gubernandi, ou le pouvoir de gouverner, devient ainsi une simple fonction de travail, et non une partie d'un sacrement.

    Le pape n'a cependant pas repris cette idée par une réflexion théologique précise et systématique . Il y est parvenu par tâtonnements, par des choix de gouvernement qui ont davantage besoin de modifier les équilibres que de vouloir faire avancer une vision. Il y a une vision, mais il s'agit en fait, sinon dans l'intention, d'une vision presque laïque du gouvernement.

    En 2013, tout le monde s’accordait sur le fait que de nombreux aspects de la Curie romaine et de l’Église en général avaient besoin d’être réformés. Mais la manière dont les réformes sont menées n’est pas indifférente. Les choix d’un réformateur – les choix de n’importe quel réformateur – ont un impact sur la vie de l’Église.

    On pourrait alors se demander à quel point tout cela était nécessaire.

    Lors de l’élection du pape François, on a dit que quatre années de Bergoglio auraient suffi . Cette rumeur – relayée par des journalistes proches du pape et certainement pas par des ennemis – témoignait de la nécessité de rompre l’équilibre et, en même temps, de revenir à un point pour reconstruire selon l’ancien équilibre. Bergoglio était considéré comme le choc salutaire qui aurait permis par la suite une croissance plus organique.

    Après onze ans de pontificat, il faut reconstruire. Une grande partie du vieux monde a été détruite, mais le nouveau monde n'a pas encore été construit, et les fondations de ce nouveau monde n'ont même pas été posées. Les réformes du pape François semblent incomplètes parce qu'elles ne prétendent pas être complètes.

    Il y a un gouvernement asymétrique, avec des offices épiscopaux et des cardinaux attribués en fonction de la confiance personnelle, mais qui n’ont aucun poids réel dans ces offices. Et il y a une centralisation de tout dans la figure du pape. De plus, il y a une forte volonté de dessiner un nouveau récit . Ces dernières années, on a beaucoup parlé de la nécessité de faire de la théologie latino-américaine une source de théologie, du désir de remettre les mouvements populaires au centre, et du fait que l’on peut mieux voir le centre depuis la périphérie.

    Pour ce changement, il faut créer un nouveau récit et imposer un nouveau point de vue . Il reste à voir quelle direction prendront les quatre documents suivants du Dicastère pour la doctrine de la foi (intelligence artificielle, esclavage, monogamie et mariologie). En effet, le fait que le Dicastère publie autant indique un effort sans précédent . Auparavant, le Dicastère était considéré – parfois avec crainte – comme le lieu où l’on corrigeait les erreurs. Maintenant, il risque de devenir le lieu où l’on impose de nouveaux points de vue.

    En fin de compte, le pape François a fait reculer bien des choses . Malgré tous ses discours sur l’avenir, François nous a, à bien des égards, ramenés à des notions anciennes, comme s’il voulait réinitialiser l’histoire et repartir d’un point antérieur, voire de zéro, comme si l’histoire n’avait jamais eu lieu.

    Le travail ainsi entrepris ne peut rester purement cosmétique. A un moment ou à un autre, quelqu'un touchera aux fondations.

  • Ces prêtres excommuniés pour avoir qualifié François d'«antipape»

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    Un autre prêtre italien excommunié après avoir qualifié François d'«antipape»

    30 janvier 2025

    Un prêtre italien a été déclaré excommunié ce mois-ci, après une vidéo de décembre dans laquelle il qualifiait le pape François d'« antipape ».

    Ce prêtre est le dernier cas d'une série croissante de prêtres italiens excommuniés ou suspendus pour avoir rejeté l'autorité papale au cours des derniers mois.

    Le diocèse de Palestrina a annoncé dans un communiqué daté du 20 janvier que le père Natale Santonocito « conformément aux canons 751 et 1364 §1 du Code de droit canonique a encouru ipso facto l'excommunication latae sententiae , avec les effets et conséquences prévus au canon 1331 du Code de droit canonique. »

    Le père Santonocito a publié une vidéo le 8 décembre 2024 , dans laquelle il déclare : « Nous avons un antipape depuis 11 ans. Le soi-disant François n'est pas le pape et ne l'a jamais été, car Benoît XVI n'a pas démissionné du pontificat le 11 février 2013. »

    « [Benoît XVI] n'a pas abdiqué en renonçant au munus petrino , c'est-à-dire à l'investiture de pape qui dérive directement de Dieu, comme l'exige expressément le canon 332.2 ; mais le pape Benoît XVI a fait une déclaration dans laquelle il a renoncé au ministerium, l'exercice pratique du pouvoir, et non à la papauté », a ajouté Santonocito dans la vidéo.

    Les opinions de Santonocito sont connues sous le nom de « Benevacantisme », un mot-valise formé à partir du nom du pape Benoît XVI et du « sede vacantism », l'affirmation selon laquelle le siège de Pierre est vacant. Cette opinion marginale, promue par certains critiques éminents du pape François sur les réseaux sociaux, soutient que la démission de son prédécesseur n'était pas canoniquement valable, bien que cette théorie ait été rejetée par les canonistes.

    D'autres sédévacantistes estiment que la papauté est vacante depuis le concile Vatican II, car ils considèrent que l'Église est tombée dans l'hérésie depuis lors.

    Le père Santonocito lui-même n’a pas nié publiquement la validité du concile Vatican II. Il a été ordonné prêtre en avril 2023 et était connu pour célébrer la messe selon les normes postconciliaires.

    Le lendemain de la publication de sa vidéo, les facultés sacerdotales de Santonocito ont été limitées par le diocèse « par mesure de précaution », selon un communiqué diocésain.

    Le diocèse a également déclaré qu'une « déclaration de la curie épiscopale » a été distribuée aux prêtres du diocèse de Palestrina… afin d'aider les fidèles à s'orienter face aux déclarations du père Natale Santonocito.

    Mais selon le diocèse, Santonocito a publié une autre vidéo contenant les mêmes affirmations le 14 décembre, après quoi le diocèse a ouvert une procédure canonique contre lui, qui s'est terminée par la déclaration de son excommunication.

    Le diocèse affirme que l'évêque « a réprimandé verbalement le père Natale Santonocito lors d'une réunion le matin du 17 décembre 2024. Le père Santonocito a ensuite, au cours du processus pénal extrajudiciaire, comparu devant le juge... et a encore réitéré ses positions ».

    L'excommunication de Santonocito est la dernière d'une série de prêtres et de religieux déclarés excommuniés ou suspendus après avoir rejeté le pape François comme pape légitime.

    Rien qu’en Italie, au moins cinq prêtres ont été excommuniés ou suspendus pour des raisons similaires depuis 2024.

    Le cas le plus notoire est celui de l’ancien nonce apostolique américain, l’archevêque Carlo Maria Viganò , excommunié le 5 juillet 2024.

    Le 1er janvier 2024, le diocèse de Livourne a annoncé l’excommunication du père Ramon Guidetti après qu’il ait déclaré dans une homélie que le pape François « n’est pas le pape » et qu’il est « un usurpateur ».

    Mgr Simone Giusti a déterminé que l'homélie était un « acte publiquement schismatique » entraînant une excommunication latae sententiae , ce qui signifie que Guidetti a été automatiquement excommunié au moment de la déclaration, la sanction devenant pleinement effective dès sa déclaration formelle par les autorités ecclésiastiques compétentes.

    Le 13 novembre 2024, l'archidiocèse de Sassari, sur l'île italienne de Sardaigne, a annoncé la laïcisation de Fernando Maria Cornet , un prêtre argentin en poste à Sassari depuis 2011, après que Cornet ait écrit un livre intitulé « Habemus antipapam ? », plaidant contre la validité de la démission du pape Benoît XVI et de l'élection ultérieure de François.

    « De même qu’il ne peut y avoir deux Églises du Christ qui soient simultanément vraies, il ne peut pas non plus y avoir simultanément deux vrais papes », écrit Cornet dans son livre. « Le pape est un. Et l’autre ? Il ne peut être autre chose qu’un antipape. »

    Le 18 novembre 2024, le P. Miguel Márquez, OCD, supérieur général des Carmes Déchaux, a annoncé le renvoi du P. Giorgio Maria Faré, OCD, de l'ordre après avoir publié une vidéo dans laquelle il défendait une position similaire.

    « [François] est tombé dans diverses hérésies, ce qui prouve que son élection est invalide sur la base de l’infaillibilité du pape », a déclaré Faré dans la vidéo. « Les cardinaux créés avant 2013 doivent intervenir pour sauvegarder l’Église et convoquer un conclave pour proclamer un nouveau pape. »

    Bien que marquée en Italie, cette tendance est également présente ailleurs dans l’Église, comme on le voit dans d’autres cas, comme celui des Clarisses en Espagne et des Carmélites à Arlington .

    De plus, un prêtre costaricien de 81 ans a été excommunié en décembre 2024 après avoir nié l’autorité du pape François.

    Et un prêtre du diocèse d’Orihuela-Alicante en Espagne a été suspendu en février 2024 après avoir déclaré dans un manifeste de 20 pages que le pape François était un « hérétique » et son élection « invalide ».

  • « Nuit de terreur » au Nicaragua : la dictature force les religieuses cloîtrées à quitter les monastères

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    De Walter Sánchez Silva sur CNA :

    « Nuit de terreur » au Nicaragua : la dictature force les religieuses cloîtrées à quitter les monastères

    30 janvier 2025

    La dictature nicaraguayenne a forcé les sœurs Clarisses à quitter leurs monastères de Managua et de Chinandega, dans une action décrite par un chercheur bien connu comme une « nuit de terreur ». 

    Selon le journal Mosaico CSI , l'ordre de la dictature a été exécuté dans la nuit du 28 janvier, obligeant une trentaine de religieuses cloîtrées appartenant à l'Ordre de Sainte-Claire à quitter leurs monastères.

    Une source ecclésiastique citée par le journal nicaraguayen affirme que les envoyés de la dictature « sont d'abord allés avertir les sœurs (du monastère des Clarisses franciscaines) à Managua, puis se sont rendus à Chinandega (au monastère des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie) ».

    « On leur a dit qu'ils devaient partir et ils ont été autorisés à emporter certains de leurs biens », a ajouté la source.

    Martha Patricia Molina, avocate, chercheuse et auteure du rapport « Nicaragua : une Église persécutée ? » — qui, dans sa dernière édition, documente près de 1 000 attaques de la dictature contre l’Église catholique dans ce pays d’Amérique centrale depuis 2018 —, a décrit ce qui s’est passé comme une « nuit de terreur pour les religieuses ».

    Molina a déclaré sur X que les agents de la dictature « leur ont seulement permis de prendre quelques affaires, juste de quoi tenir dans leurs mains. La plupart des religieuses sont nicaraguayennes. On ignore où elles se trouvent ».

    Le chercheur a déclaré que « la personnalité juridique de la congrégation leur a été accordée par l’Assemblée nationale en février 2004, mais le 19 mai 2023, elle a été arbitrairement annulée ».

    Dans une déclaration du 29 janvier à ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de la CNA, Molina a déclaré que le statut juridique des religieuses avait été annulé par « dissolution volontaire », bien que « nous sachions déjà que la partie « volontaire » n'existe pas dans le pays mais que la dictature les oblige [à se dissoudre] sous un état de siège ».

    Le 28 janvier, la dictature s'est également rendue à la chancellerie de Matagalpa, résidence de l'évêque Rolando Álvarez, qui vit en exil à Rome depuis janvier 2024, et a retiré du lieu tous les biens, meubles et équipements, y compris les objets religieux.

    « C'est la même dictature qui enlève ces choses, parce qu'au moins au Grand Séminaire de Philosophie [Saint Louis de Gonzague], ils ne leur permettaient pas de prendre quoi que ce soit, ils laissaient seulement les séminaristes prendre leurs affaires personnelles », a déclaré un laïc de Matagalpa à Mosaico CSI .

    Molina a raconté à ACI Prensa que tout ce qu’ils avaient pris avait été chargé dans « plusieurs camions blancs utilisés pour enlever tous les biens, comme une croix. Ils [les témoins] m’ont dit que voir cela leur faisait mal ».

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    Walter Sánchez Silva est rédacteur principal d'ACI Prensa (https://www.aciprensa.com). Fort de plus de 15 ans d'expérience, il a couvert d'importants événements ecclésiaux en Europe, en Asie et en Amérique latine sous les pontificats de Benoît XVI et du pape François. E-mail : walter@aciprensa.com
  • Comment les évêques américains réagissent aux décrets de Trump sur l'immigration

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    De Jonah McKeown sur CNA :

    Voici comment les évêques américains ont réagi aux décrets de Trump sur l'immigration

    30 janvier 2025

    Depuis la semaine dernière, les évêques catholiques de tout le pays ont répondu publiquement aux récents décrets du président Donald Trump sur l'immigration, nombre d'entre eux appelant à une approche plus globale et plus humaine de la politique d'immigration qui respecte la dignité des migrants et des réfugiés. 

    Les agents de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE), nouvellement habilités à procéder à des arrestations dans des lieux tels que des églises et des écoles sans avoir besoin de demander l'approbation d'un supérieur, auraient déjà commencé à intensifier les arrestations dans certaines grandes villes après que Trump a promis « la plus grande opération d'expulsion de l'histoire américaine » se concentrant principalement sur « les criminels les plus dangereux ». 

    Les autres ordres du premier jour de Trump, faisant suite à de nombreuses promesses de campagne, comprenaient la déclaration d'un état d'urgence national à la frontière sud des États-Unis avec le Mexique, le rétablissement de la politique controversée de « rester au Mexique » à la frontière de son mandat précédent, et la désignation des cartels de la drogue comme « organisations terroristes étrangères ».

    Un autre décret signé par Trump a lancé un processus visant à mettre fin au droit de naissance pour les personnes nées sur le territoire américain, quel que soit le statut juridique de leurs parents, bien qu'un juge ait déjà bloqué ce décret dans le cadre d'un important défi juridique mené par une coalition d'États. 

    L’Église catholique enseigne que les pays, en particulier les plus riches, doivent essayer d’accueillir les migrants « dans la mesure où ils le peuvent », mais que les nations ont également le droit de réglementer la migration.

    Les plans d'immigration de Trump, dont beaucoup sont en voie de concrétiser, ont attiré les critiques des dirigeants catholiques au niveau national. Le président de la conférence des évêques américains, l'archevêque Timothy Broglio, a déclaré le 22 janvier que « certaines dispositions » des décrets d'immigration sont « profondément troublantes et auront des conséquences négatives, dont beaucoup porteront préjudice aux plus vulnérables d'entre nous ». 

    Le 23 janvier, l'évêque Mark Seitz d'El Paso, au Texas, président du comité épiscopal américain sur les migrations, a dénoncé « les généralisations hâtives visant à dénigrer un groupe, comme celle consistant à décrire tous les immigrants sans papiers comme des « criminels » ou des « envahisseurs » pour les priver de la protection de la loi ». Ce faisant, a-t-il écrit, « c'est un affront à Dieu, qui a créé chacun de nous à son image ».

    De nombreuses déclarations d’évêques ont été adressées directement aux immigrants, cherchant à leur offrir des mots d’encouragement et de soutien et à les assurer que l’Église les accueille avec plaisir.

    Les évêques catholiques du Michigan ont exprimé dans une récente déclaration leur inquiétude face aux « déportations massives et à la rhétorique néfaste qui rabaisse de manière générale nos frères et sœurs immigrés ». Ils ont promis « un soutien et un respect indéfectibles pour la dignité humaine de tous les migrants » et ont exhorté les élus à soutenir les politiques qui assurent la sécurité et l’unité des familles immigrées. 

    Les évêques du Michigan ont toutefois précisé que l’enseignement catholique sur l’immigration rejette l’idée de « frontières complètement ouvertes » en faveur d’une approche équilibrée qui donne la priorité à la sécurité des frontières et à un accueil empreint de compassion. Ils ont appelé à un « système d’immigration humain qui accueille les réfugiés et les immigrants en leur offrant un chemin équitable vers la citoyenneté ».

    Les évêques du Maryland ont publié une déclaration commune le 27 janvier pour exprimer leur solidarité avec les immigrants et renouveler leur engagement à défendre des politiques qui protègent les droits et défendent leur dignité. Citant le pape François, ils ont appelé à voir dans chaque migrant « non pas un problème à résoudre mais des frères et sœurs à accueillir, à respecter et à aimer ».

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