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BELGICATHO

  • 11 décembre 1925 : publication de l'encyclique Quas Primas instituant la fête du Christ-Roi

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    QUAS PRIMAS

    LETTRE ENCYCLIQUE 
    DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE XI 

    DE L'INSTITUTION D'UNE FÊTE DU CHRIST-ROI.
     

    Aux Patriarches, Primats, Archevêques, Evêques et autres ordinaires de lieu, en paix et communion avec le Siège apostolique.

    1. Dans (1) la première Encyclique qu'au début de Notre Pontificat Nous adressions aux évêques du monde entier (2), Nous recherchions la cause intime des calamités contre lesquelles, sous Nos yeux, se débat, accablé, le genre humain.

    Or, il Nous en souvient, Nous proclamions ouvertement deux choses: l'une, que ce débordement de maux sur l'univers provenait de ce que la plupart des hommes avaient écarté Jésus-Christ et sa loi très sainte des habitudes de leur vie individuelle aussi bien que de leur vie familiale et de leur vie publique; l'autre, que jamais ne pourrait luire une ferme espérance de paix durable entre les peuples tant que les individus et les nations refuseraient de reconnaître et de proclamer la souveraineté de Notre Sauveur. C'est pourquoi, après avoir affirmé qu'il fallait chercher la paix du Christ par le règne du Christ, Nous avons déclaré Notre intention d'y travailler dans toute la mesure de Nos forces ; par le règne du Christ, disions-Nous, car, pour ramener et consolider la paix, Nous ne voyions pas de moyen plus efficace que de restaurer la souveraineté de Notre Seigneur.

    2. Depuis, Nous avons clairement pressenti l'approche de temps meilleurs en voyant l'empressement des peuples à se tourner - les uns pour la première fois, les autres avec une ardeur singulièrement accrue - vers le Christ et vers son Eglise, unique dispensatrice du salut: preuve évidente que beaucoup d'hommes, jusque-là exilés, peut-on dire, du royaume du Rédempteur pour avoir méprisé son autorité, préparent heureusement et mènent à son terme leur retour au devoir de l'obéissance.

    Tout ce qui est survenu, tout ce qui s'est fait au cours de l'Année sainte, digne vraiment d'une éternelle mémoire, n'a-t-il pas contribué puissamment à l'honneur et à la gloire du Fondateur de l'Eglise, de sa souveraineté et de sa royauté suprême?

    Voici d'abord l'Exposition des Missions, qui a produit sur l'esprit et sur le cœur des hommes une si profonde impression. On y a vu les travaux entrepris sans relâche par l'Eglise pour étendre le royaume de son Epoux chaque jour davantage sur tous les continents, dans toutes les îles, même celles qui sont perdues au milieu de l'océan; on y a vu les nombreux pays que de vaillants et invincibles missionnaires ont conquis au catholicisme au prix de leurs sueurs et de leur sang; on y a vu enfin les immenses territoires qui sont encore à soumettre à la douce et salutaire domination de notre Roi.

    Voici les pèlerins accourus, de partout, à Rome, durant l'Année sainte, conduits par leurs évêques ou par leurs prêtres. Quel motif les inspirait donc, sinon de purifier leurs âmes et de proclamer, au tombeau des Apôtres et devant Nous, qu'ils sont et qu'ils resteront sous l'autorité du Christ?

    Voici les canonisations, où Nous avons décerné, après la preuve éclatante de leurs admirables vertus, les honneurs réservés aux saints, à six confesseurs ou vierges. Le règne de notre Sauveur n'a-t-il pas, en ce jour, brillé d'un nouvel éclat? Ah! quelle joie, quelle consolation ce fut pour Notre âme, après avoir prononcé les décrets de canonisation, d'entendre, dans la majestueuse basilique de Saint Pierre, la foule immense des fidèles, au milieu du chant de l'action de grâces, acclamer d'une seule voix la royauté glorieuse du Christ: Tu Rex gloriae Christe!

    A l'heure où les hommes et les Etats sans Dieu, devenus la proie des guerres qu'allument la haine et des discordes intestines, se précipitent à la ruine et à la mort, l'Eglise de Dieu, continuant à donner au genre humain l'aliment de la vie spirituelle, engendre et élève pour le Christ des générations successives de saints et de saintes; le Christ, à son tour, ne cesse d'appeler à l'éternelle béatitude de son royaume céleste ceux en qui il a reconnu de très fidèles et obéissants sujets de son royaume terrestre.

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  • Saint Damase

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    saint_10.jpgSaint Damase 1er, Pape (source)

    (voir également : http://hodiemecum)

    Né à Rome vers 305, Damase fut diacre du pape Libère (352-366) qu’il accompagna en exil (355) ; retourné assez vite à Rome, il prit du service auprès de l’antipape Félix II (355-365) mais se réconcilia avec le pape Libère quand celui-ci fut autorisé à rentrer à Rome. A la mort de Libère (24 septembre 366) éclatèrent de violents désordres : les fidèles du défunt pape, réunis dans la basilique Julienne, élisaient le diacre Ursin à sa succession et le faisaient sacrer ; les autres où l’on voyait beaucoup de partisans du défunt antipape, choisirent Damase et soudoyèrent un bande de voyous qui firent l’assaut de la basilique Julienne où, pendant trois jours, on massacra des ursiniens. Le 1° octobre 366, après que ses partisans se furent emparé de la basilique du Latran, Damase fut sacré et, avec l’appui du préfet de la ville, fit chasser Ursin et ses fidèles de Rome d’où les derniers disparurent dans la prise de la basilique libérienne (26 octobre 366).

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  • La pratique de la présence de Dieu : la spiritualité du pape Léon XIV

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    De Miguel Cuartero Samperi sur In Terris :

    La pratique de la présence de Dieu : la spiritualité du pape Léon XIV

    Lors de la conférence de presse donnée à son retour de son premier voyage apostolique, le pape Léon XIV a suggéré de lire un livre. Ce petit livre, a-t-il dit, renferme sa spiritualité.

    6 décembre 2025

    Interrogé par la journaliste Cindy Wooden sur ses réactions et ses sentiments lors du conclave qui l'a élu Souverain Pontife, le Saint-Père Léon XIV a déclaré que sa foi inébranlable en la volonté de Dieu l'avait toujours guidé en toutes circonstances. Cette attitude l'a accompagné pendant de nombreuses années, dans son œuvre missionnaire et dans les moments les plus difficiles et les plus délicats de sa vie. Cette même foi est au cœur d'un livre qui l'a profondément marqué et inspiré, au point qu'il recommande sa lecture pour comprendre sa spiritualité personnelle.

    Les paroles de Léon XIV

    Voici les paroles du Pape : « L’un d’entre vous, un journaliste allemand, m’a demandé l’autre jour : “ Connaissez-vous un livre, outre saint Augustin , qui nous permettrait de comprendre qui est Prévost ?” Il y en a beaucoup, mais l’un d’eux s’intitule « La Pratique de la Présence de Dieu » . C’est un livre très simple, écrit il y a de nombreuses années par un certain frère Laurent , qui ne signe même pas de son nom. Il décrit une forme de prière et de spiritualité qui consiste simplement à remettre sa vie entre les mains du Seigneur et à se laisser guider par lui. Si vous voulez en savoir plus sur moi, sur ma spiritualité de ces dernières années, au milieu de grandes épreuves, vivant au Pérou pendant les années de terrorisme, appelé à servir dans des endroits où je n’aurais jamais imaginé être appelé, sachez que j’ai confiance en Dieu , et c’est un message que je partage avec tous. » L'ouvrage cité plus haut, publié pour la première fois en 1692 par le père Joseph de Beaufort, est un recueil de lettres , de témoignages et de paroles de frère Laurent, né Nicolas Herman. Il connut un succès immédiat et fut réimprimé et traduit en plusieurs langues au fil des ans.

    Qui était Frère Laurent de la Résurrection ?

    Nicolas Herman naquit en 1614 à Hériménil, en Lorraine, dans le nord-est de la France. Pendant la guerre de Trente Ans, il s'engagea dans l'armée française , mais après trois ans de service, il dut déposer les armes suite à des blessures reçues au combat. C'est dans cette épreuve que, suite à une révélation, il décida de consacrer sa vie à Dieu . La vision d'un arbre nu, attendant le printemps, fit naître en lui le désir ardent d'une transformation radicale et d'une renaissance spirituelle. Après une tentative de retraite dans la vie d'ermite et un séjour de travail à Paris, il entra en 1640 dans l'ordre des Carmes déchaux à Paris, suivant ainsi les traces de son oncle carme. Après deux ans de noviciat, il prononça ses vœux solennels et prit le nom de frère Laurent de la Résurrection. Au couvent, il s'acquittait des tâches les plus humbles et les plus fatigantes, comme la cuisine – un rôle qu'il occupa pendant quinze ans, servant plus d'une centaine de personnes chaque jour –, le métier de cordonnier, et le travail dans le magasin et l'entrepôt.

    paix intérieure

    Après dix années de crise spirituelle, il trouva enfin la paix intérieure dans un abandon total à la volonté de Dieu. Durant ses dernières années, il cultiva des amitiés spirituelles avec de nombreux fidèles qui se tournaient vers lui pour trouver conseils et réconfort. Malgré ses infirmités et ses souffrances physiques, il se distingua par son humilité et sa profonde amitié avec Dieu . Cette amitié se nourrissait jour après jour, dans sa vie quotidienne, vécue constamment en présence de Dieu, comme en témoignent ses lettres et les récits de ceux qui l'ont connu. Il mourut à Paris à l'âge de 77 ans.

    Le secret de Frère Laurent

    Le secret de frère Laurent était donc, pour reprendre ses propres termes, « une conversation continue avec Dieu », même au cœur des tâches quotidiennes. Parler à Dieu, même fugitivement, même quelques instants, mais constamment, en gardant toujours à l'esprit la nécessité de demeurer en lien permanent avec Lui, en renonçant à tout ce qui s'interposait entre l'âme et Dieu , « en renonçant pour Dieu à tout ce qui n'était pas Dieu ». « Je m'appliquais donc avec soin », déclare Laurent, « tout au long de la journée, même au travail, à considérer Dieu toujours près de moi. » Même dans le tumulte du travail, au milieu d'une cuisine toujours en activité, Laurent maintenait un contact assidu avec Dieu par la méditation et la prière, comme il en témoigne lui-même : « Je possède Dieu si paisiblement dans le tumulte de ma cuisine… Je retourne mon omelette dans la poêle par amour pour Dieu. »

    Qu’est-ce que la « pratique de la présence de Dieu » ?

    La synthèse de l'enseignement spirituel de Frère Laurent se trouve dans la pratique de la présence de Dieu, qui n'est autre que le plus haut degré d'intimité avec Dieu vécue au quotidien, même dans les moments d'obscurité, de souffrance et de péché. Les lettres de Frère Laurent témoignent combien cette pratique était pour lui la clé et le secret du bonheur et du véritable épanouissement spirituel. Dans une lettre à une religieuse, il écrivait : « Je ne comprends pas comment les religieux peuvent vivre pleinement sans la pratique de la présence de Dieu. » Son principal conseil à ceux qui cherchaient à progresser spirituellement était de persévérer dans les difficultés, sans se laisser décourager par les distractions, les tentations, ni même par les péchés. Ces péchés étaient constamment présents à l'esprit de Laurent , surtout ceux de sa jeunesse, qui le tourmentaient et le poussaient à se confier toujours davantage au Seigneur, conscient de son indignité et de sa fragilité.

    La pratique la plus sacrée

    « La pratique la plus sainte et la plus nécessaire de la vie spirituelle est celle de la présence de Dieu, qui consiste à trouver sa joie et à s'habituer à vivre en sa divine compagnie, à lui parler humblement et avec amour en tout temps et à chaque instant, sans règle ni mesure, surtout lors des tentations, des souffrances, de l'aridité spirituelle, des aversions, et même des infidélités et des péchés. […] Nous devons sans cesse nous efforcer de faire en sorte que tous nos actes deviennent de petites conversations avec Dieu, non pas de manière calculée, mais comme ils jaillissent naturellement de la pureté et de la simplicité de notre cœur. » Cette attitude soutient le chrétien dans le combat spirituel contre le mal, assurant la victoire sur le diable et le péché : « Par cette attention constante à Dieu, nous écraserons la tête du diable et nous lui arracherons ses armes des mains. »

    Un don de la grâce de Dieu

    Avec cette disposition du cœur, le chrétien n'a plus à abandonner ses occupations ni à se ménager du temps et de l'espace pour Dieu, vivant ainsi une nette séparation entre vie active et vie contemplative. Au contraire, la pratique de la présence de Dieu assure à l'homme un contact constant avec Lui, lui permettant de Le rencontrer en lui-même à chaque instant. Cette pratique, affirme Laurent, est un don de la grâce divine . Comme pour tout sommet et tout but de la vie mystique, l'exercice et l'application du corps et de l'esprit sont nécessaires ; les mortifications, le jeûne et le renoncement sont autant d'étapes que le chrétien doit franchir pour se rapprocher de Dieu. Cependant, cette pratique ne peut être pleinement vécue que comme un don d'en haut, à accueillir avec humilité et gratitude .

  • Des fidèles du monde entier demandent au pape Léon XIV de réexaminer la « Mater Populi Fidelis ».

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    Du substack de Diane Montagna : 

    Des fidèles du monde entier demandent au pape Léon XIV de réexaminer la « Mater Populi Fidelis ».

    « Que l’honneur, la vérité et la vénération particulière dues à la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère, soient rétablis. »

    (Chef-d'œuvre de Dieu : Huile sur cuivre de Matteo Cristadoro, peinte en 1659 et conservée au monastère de San Martino delle Scale à Palerme)

    ROME, 8 décembre 2025 — Aujourd’hui, alors que les catholiques du monde entier célèbrent la solennité de l’Immaculée Conception, une initiative mondiale d’« appel filial » est lancée, exhortant respectueusement le pape Léon XIV à réexaminer Mater Populi Fidelis .

    Intitulée « Appel filial au pape Léon XIV », cette initiative intervient dans un contexte de préoccupations persistantes et croissantes concernant la note doctrinale du mois dernier sur les titres mariaux de « Corédemptrice » et de « Médiatrice de toutes les grâces », publiée par le Dicastère pour la doctrine de la foi.

    Substack de Diane Montagna est une publication financée par ses lecteurs. Pour recevoir les nouveaux articles et soutenir mon travail, pensez à vous abonner gratuitement ou en payant.

    L’ appel, qui tient sur une seule page, se poursuit :

    « En tant qu’enfants de l’Église, notre conscience est profondément troublée par les déclarations contenues dans cette Note concernant certains titres mariaux qui font référence à la coopération de Marie Très Sainte à l’œuvre de notre salut. Comment ne pas être affligés de voir cette nouvelle position mariologique s’opposer si clairement à l’enseignement transmis jusqu’à présent – ​​un enseignement qui a toujours reconnu en la Vierge Marie un rôle unique, réel et maternel dans l’économie de la Rédemption ? »

    Cette initiative « citoyenne » permet aux membres du clergé et aux laïcs de télécharger la lettre, de la signer et de la dater, d'indiquer leur pays et leur diocèse d'origine, et de l'envoyer directement au Saint-Père au Palais apostolique, au Vatican.

    Le père Lanzetta, conférencier en théologie dogmatique et auteur prolifique sur les thèmes mariaux, a déclaré avoir écrit cet appel pour servir les fidèles qui souhaitent respectueusement adresser leurs préoccupations au Saint-Père d'une manière fondée sur une évaluation théologique rigoureuse de Mater Populi Fidelis .

    Il fut parmi les premiers à exprimer de sérieuses réserves quant à la nouvelle note doctrinale. Une semaine après la présentation de Mater Populi Fidelis par le cardinal Victor Manuel Fernández, préfet de la Doctrine de la Foi , à Rome, le père Lanzetta publia une analyse approfondie soutenant que le document adopte une vision minimaliste de la Vierge Marie et représente un net recul, non seulement par rapport à l'enseignement des saints, des docteurs et du magistère ordinaire des papes, mais aussi par rapport à la position du concile Vatican II sur le rôle de Marie dans l'œuvre du salut.

    Le père Lanzetta n'était pas le seul à critiquer le MPF. Dans une interview accordée aux médias suisses, le père Salvatore Perrella, OSM, l'une des plus grandes autorités de l'Église en matière de mariologie – ancien professeur de dogmatique et de mariologie à la Faculté pontificale de théologie Marianum, estimé par le pape Benoît XVI – a formulé une critique acerbe du MPF, affirmant qu'il révélait l'incompétence théologique et méthodologique de ses auteurs.

    Et aujourd'hui, Mater Populi Fidelis a subi un autre revers important, l'une des principales associations de mariologues de l'Église ayant publié une réponse théologique à la Note, concluant que malgré certains éléments positifs, « il reste des points théologiques importants qui nécessitent des clarifications et des modifications substantielles ».

    Publié le 8 décembre par la Commission théologique de l'Association mariale internationale (IMATC), ce document de 23 pages évalue, à la lumière du magistère papal et des grands mariologues de l'Église, la position de la MPF sur les titres mariaux de « Corédemptrice » et de « Médiatrice de toutes les grâces », son traitement de la causalité instrumentale et secondaire de la grâce par Marie, la nature de son mérite et les implications pastorales de la réduction du rôle unique et actif de la Vierge Marie dans l'œuvre de Rédemption.

    La réponse de l'IMATC soutient qu'en présentant une Rédemption fondée sur « Jésus seul » et dépourvue de toute valeur rédemptrice humaine de la part de Marie, la note doctrinale de la DDF « semble ressembler davantage à une théologie protestante de la Rédemption qu'à celle de l'Église catholique ».

    Appelant à une « réévaluation » de Mater Populi Fidelis , ses signataires — parmi lesquels des cardinaux, des évêques, des prêtres et des théologiens laïcs tels que le célèbre bibliste Dr Scott Hahn et le mariologue renommé Dr Mark Miravalle — proposent une analyse objective mais finalement cinglante de MPF.

    Leur critique semble renforcer l’affirmation du père Salvatore Perrella selon laquelle la note « aurait dû être préparée par des personnes compétentes dans le domaine ».

    Face à ces critiques théologiques persistantes de Mater Populi Fidelis , la nouvelle initiative d’« appel filial » offre au clergé et aux laïcs un moyen simple, mais concret et efficace, de demander au pape Léon XIV d’« entendre leur douleur et d’intervenir de la manière qu’il jugera la plus appropriée, afin que l’honneur, la vérité et la vénération spéciale dus à la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère, soient rétablis ».


    Téléchargez et lisez ci-dessous une version imprimable de l'appel à la piété filiale en anglais. Si vous et/ou votre famille souhaitez vous joindre à cette initiative, il vous suffit de signer la lettre et de l'envoyer par courrier ordinaire à l'adresse suivante :

    Sa Sainteté le pape Léon XIV

    PALAIS APOSTOLICO

    00120 CITÉ DU VATICAN

    Appel filial au Saint-Père Mater Populi Fidelis
    121 Ko ∙ Fichier PDF
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    Vous pouvez également lire et télécharger une version imprimable de l'appel en italien, espagnol, portugais, polonais, allemand et anglais ici (la version française sera bientôt disponible) : https://sites.google.com/view/supplica-mater-populi-fidelis/filial-appeal-to-the-holy-father-pope-leo-xiv

  • Notre-Dame de Lorette (10 décembre)

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    Le 4 octobre 2012, Benoît XVI célèbrait la messe au sanctuaire de Lorette. Il y prononçait cette homélie :

     ... ici à Lorette, nous avons l’opportunité de nous mettre à l’école de Marie, de celle qui a été proclamée bienheureuse parce qu’elle a cru (Lc 1, 45).Ce sanctuaire, construit autour de sa maison terrestre, abrite la mémoire du moment où l’Ange du Seigneur est venu à Marie avec la grande annonce de l’Incarnation, et où elle a donné sa réponse. Cette humble habitation est un témoignage concret et tangible du plus grand évènement de notre histoire : l’Incarnation, le Verbe qui se fait chair, et Marie, la servante du Seigneur est la voie privilégiée par laquelle Dieu est venu habiter parmi nous (cf Jn 1, 14). Marie a offert sa propre chair, s’est mise tout entière à disposition de la volonté de Dieu, devenant un « lieu » de sa présence, « lieu » dans lequel demeure le Fils de Dieu. Ici, nous pouvons rappeler la parole du Psaume par laquelle, d’après la Lettre aux Hébreux, le Christ a commencé sa vie terrestre en disant au Père : « Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande, Mais tu m'as formé un corps… Alors j'ai dit : Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté » (10, 5.7). Marie prononce des paroles similaires devant l’Ange qui lui révèle le plan de Dieu sur elle : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38). La volonté de Marie coïncide avec la volonté du Fils dans l’unique projet d’amour du Père, et en elle, s’unissent le ciel et la terre, le Dieu créateur et sa créature. Dieu devient homme, et Marie se fait « maison vivante » du Seigneur, temple où habite le Très-Haut. Ici à Lorette, il y a cinquante ans, le Bienheureux Jean XXIII invitait à contempler ce mystère, à « réfléchir sur ce lien entre le ciel et la terre, qui est l’objectif de l’Incarnation et de la Rédemption », et il continuait en affirmant que le Concile avait pour but d’étendre toujours plus les bienfaits de l’Incarnation et la Rédemption du Christ à toutes les formes de la vie sociale (cf. AAS54, (1962), 724). C’est une invitation qui résonne encore aujourd’hui avec une force particulière. Dans la crise actuelle, qui ne concerne pas seulement l’économie, mais plusieurs secteurs de la société. L’Incarnation du Fils de Dieu nous dit combien l’homme est important pour Dieu et Dieu pour l’homme. Sans Dieu, l’homme finit par faire prévaloir son propre égoïsme sur la solidarité et sur l’amour, les choses matérielles sur les valeurs, l’avoir sur l’être. Il faut revenir à Dieu pour que l’homme redevienne homme. Avec Dieu, même dans les moments difficiles, de crise, apparait un horizon d’espérance : l’Incarnation nous dit que nous ne sommes jamais seuls, que Dieu entre dans notre humanité et nous accompagne.

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  • Comment la Sainte Maison de Marie à Nazareth a-t-elle pu se retrouver à Lorette, en Italie ?

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    De Courtney Marres sur CNA :

    Comment la Sainte Maison de Marie à Nazareth a-t-elle pu se retrouver à Lorette, en Italie ?sharethis sharing button

    La Sainte Maison de Notre-Dame dans le sanctuaire de Lorette Crédit Tatiana Dyuvbanova Shutterstock CNALa Sainte Maison de Notre-Dame dans le sanctuaire de Lorette. | Crédit photo : Tatiana Dyuvbanova/Shutterstock

    Quel est le point commun entre Galilée, Mozart, Descartes, Cervantès et sainte Thérèse de Lisieux ? Ils ont tous parcouru des centaines de kilomètres pour pénétrer dans la maison de la Vierge Marie, conservée dans une basilique de la petite ville italienne de Lorette.

    Les pèlerins catholiques affluent vers la Sainte Maison de Lorette depuis le 14e siècle pour se tenir à l'intérieur des murs où, selon la tradition, la Vierge Marie est née, a grandi et a accueilli l'ange Gabriel.

    En d'autres termes, si la structure provient effectivement de l'ancienne maison de Nazareth, les murs de la maison sainte ont été témoins du moment où le « Verbe s'est fait chair » à l'Annonciation, un moment autour duquel l'histoire de l'humanité a tourné.

    Le pape François a élevé la fête de Notre-Dame de Lorette en 2019 en décrétant qu'elle soit incluse dans le calendrier romain actuel comme mémorial facultatif chaque année le 10 décembre.

    La tradition veut que la Sainte Maison soit arrivée à Lorette le 10 décembre 1294, après un sauvetage miraculeux de la Terre Sainte alors que les Croisés étaient chassés de Palestine à la fin du XIIIe siècle.

    On raconte souvent que des anges auraient transporté la Sainte Maison de Palestine en Italie. Si les lecteurs contemporains peuvent douter de la véracité de cette légende, des documents historiques ont confirmé les croyances de pieux pèlerins au fil des siècles, avec une touche d'ironie.

    En 1900, le médecin du pape, Joseph Lapponi, découvrit dans les archives du Vatican des documents attestant qu'au XIIIe siècle, une noble famille byzantine, la famille Angeli, avait sauvé des « matériaux » de la « Maison de Notre-Dame » des envahisseurs musulmans et les avait ensuite fait transporter en Italie pour la construction d'un sanctuaire.

    Le nom Angeli signifie « anges » en grec et en latin.

    D’autres correspondances diplomatiques historiques, publiées seulement en 1985, évoquent les « pierres sacrées emportées dans la Maison de Notre-Dame, Mère de Dieu ». À l’automne 1294, des « pierres sacrées » furent incluses dans la dot d’Ithamar Angeli pour son mariage avec Philippe II d’Anjou, fils du roi Charles II de Naples.

    Une pièce de monnaie frappée par un membre de la famille Angeli a également été retrouvée dans les fondations de la maison de Lorette. En Italie, les pièces de monnaie étaient souvent insérées dans les fondations d'un bâtiment pour indiquer qui était responsable de sa construction.

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  • Les évêques européens se prononcent sur le récent arrêt de la Cour de justice européenne concernant la reconnaissance des mariages entre personnes de même sexe entre les États membres

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    De Vatican News :

    La Comece à l'UE: le mariage est basé sur l'union entre un homme et une femme

    Dans une déclaration rendue publique ce mardi 9 décembre, les évêques européens se prononcent sur le récent arrêt de la Cour de justice européenne concernant la reconnaissance des mariages entre personnes de même sexe entre les États membres. Rendu le 25 novembre dernier, il «semble pousser la jurisprudence au-delà des limites des compétences de l'Union européenne».

    «Nous nous sentons obligés de commenter certains aspects de l'arrêt, en notant avec inquiétude son impact sur des questions qui relèvent essentiellement des compétences nationales» écrit la Comece, après avoir analysé l’arrêt rendu par la Cour de justice de l'Union européenne dans l'affaire Wojewoda Mazowiecki, C-713/23.

    Le mariage entre personnes de même sexe

    Il s’agit de l’histoire de deux citoyens polonais qui, mariés en Allemagne, et ayant souhaité la transcription de leur acte de mariage dans le registre d’état civil polonais pour que leur mariage soit reconnu en Pologne, se sont vus refusés cette demande par les autorités compétentes, au motif que le droit polonais n’autorise pas le mariage entre les personnes de même sexe. L'arrêt déclare en effet qu'«un État membre a l'obligation de reconnaître un mariage entre deux citoyens de l'Union de même sexe qui a été légalement conclu dans un autre État membre, où ils ont exercé leur liberté de circulation et de séjour».

    La Cour de justice de l'UE reconnaît en effet que l'obligation affirmée dans son arrêt «ne porte pas atteinte à l’institution du mariage dans l’État membre d’origine, laquelle est définie par le droit national» et déclare que «en l’état actuel du droit de l’Union, les règles relatives au mariage relèvent de la compétence des États membres et le droit de l’Union ne saurait porter atteinte à cette compétence. Ces États membres sont ainsi libres de prévoir ou non, dans leur droit national, le mariage pour des personnes de même sexe». Toutefois, selon les évêques européens, la Cour de justice de l'Union européenne «restreint strictement la portée de cette affirmation en soulignant que, dans l'exercice de cette compétence, chaque État membre doit se conformer au droit de l'Union européenne», en particulier «aux dispositions des traités relatives à la liberté des citoyens de l'Union européenne de circuler et de séjourner sur le territoire des États membres».

    30/03/2025

    L'identité nationale 

    Au regard de toutes ces précisions, les évêques européens portent une réflexion, s'appuyant sur «la vision anthropologique de l'Église, fondée sur le droit naturel, du mariage comme union entre un homme et une femme». «Tout en respectant pleinement le rôle du pouvoir judiciaire de l'UE» précise la déclaration de la Comece, «compte tenu de l'importance de reconnaître la richesse et la diversité du panorama juridique et des traditions de l'UE, nous notons également le rôle décevant et limité attribué par la Cour au respect des identités nationales des États membres (article 4, paragraphe 2, du traité UE) et à leur ordre public», peut-on lire.

    La Comece rappelle dans sa note que «pour certains États membres, la définition du mariage fait partie intégrante de leur identité nationale». L'arrêt de la Cour de justice de l'UE, soutiennent les évêques européens, «aura une incidence sur les systèmes juridiques nationaux en matière de droit de la famille et pourrait inciter à les modifier». Il «crée en effet une convergence des effets du droit matrimonial, même si l'Union n'a pas pour mandat d'harmoniser le droit de la famille» et a également «un impact sur la sécurité juridique, car de plus en plus d'États membres ne seront pas en mesure de prévoir clairement quelles parties de leur droit de la famille resteront dans le cadre de leur autonomie».

    Des sentiments antieuropéens dans les États 

    La Commission des épiscopats de l'Union européenne émet une crainte liée au fait que cet arrêt «n'entraîne des développements négatifs dans d'autres domaines sensibles du droit familial transfrontalier, ouvrant par exemple la voie à des approches juridiques similaires concernant la maternité de substitution». Pour conclure, elle note que compte tenu du contexte difficile auquel l'Union européenne est actuellement confrontée, notamment en ce qui concerne la perception dont elle fait l'objet dans divers pays, «il n'est pas surprenant que ce type d'arrêts suscite des sentiments antieuropéens dans les États membres et puisse facilement être instrumentalisé à cet égard».

  • Saint-Sépulcre : les archéologues confirment les récits des Évangiles

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    De Rafael Llanes sur zenit.org :

    Jérusalem : Les archéologues confirment les récits des Évangiles

    En découvrant un jardin sous le Saint-Sépulcre

    9 décembre 2025

    Des fouilles archéologiques récentes indiquent que des oliviers et des vignes poussaient il y a 2 000 ans sur le terrain aujourd’hui occupé par l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, selon des études de pollen et de restes végétaux trouvés dans des couches sous le sol de la basilique actuelle. 

    Les recherches du professeur Francesca Romana Stasolla de l’université Sapienza de Rome montrent que cette zone ne faisait pas partie de la ville à l’époque de Jésus. C’est sous le règne d’Hadrien que les Romains l’ont intégrée à Aelia Capitolina, une ville construite sur les ruines de Jérusalem au IIe siècle. 

    L’histoire chrétienne situe la crucifixion et la mise au tombeau de Jésus sur le site du Golgotha, un espace protégé par un édifice construit en 1810 à l’intérieur de l’église. Les fouilles, entamées en 2022 en vue de la rénovation du sol de ce bâtiment, ont été approuvées en 2019 par les trois communautés religieuses qui l’administrent. 

    Le chapitre 19 de l’Évangile de Jean contient des détails absents des autres Évangiles : « Or, au lieu où il avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans le jardin un tombeau neuf où personne n’avait encore été déposé » (Jean 19,41). La description de Jean concorde avec les découvertes faites. 

    Des analyses archéobotaniques réalisées par des scientifiques sur les différentes couches du sol indiquent la présence d’une zone agricole datant de l’époque d’Hérode, avant que la ville ne soit fortifiée. Il s’agissait vraisemblablement de terres cultivées situées hors des murs.

    Les découvertes montrent en-dessous un muret contenant de la terre utilisée pour les cultures, comme décrit dans l’Évangile selon Jean. De nouvelles études réhabilitent l’historicité du quatrième Évangile, à l’instar du dernier ouvrage de Craig Blomberg, qui souligne la nécessité de recherches sur le Jésus historique à partir de l’Évangile de Jean, une source souvent négligée. De même, le chercheur BD Ehrman, de l’Université de Caroline du Nord, affirme que « certaines sources antérieures à l’Évangile de Jean remontent aux premières années du mouvement chrétien, à ses balbutiements, quelques décennies avant la rédaction de l’Évangile de Marc ». 

    La basilique constantinienne a été construite au IVe siècle. Les analyses suggèrent que les vestiges végétaux datent d’une époque préchrétienne, bien que des tests de datation au radiocarbone n’aient pas encore été effectués. 

    Cette restauration représente l’intervention la plus importante depuis l’incendie qui a touché la basilique en 1808. L’église du Saint-Sépulcre dispose d’un sol temporaire pour faciliter le passage : l’équipe dirigée par Francesca Romana Stasolla a divisé l’espace en sections distinctes et maintient le site ouvert au public. 

    Les strates cachées sous la basilique offrent un aperçu détaillé de ce à quoi ressemblait la région de Jérusalem depuis l’âge du fer. Les fouilles révèlent que l’édifice repose sur une ancienne carrière, ce qui correspond au sous-sol d’une grande partie de la vieille ville. Avant la construction de l’église et après l’abandon de la carrière, une partie du terrain était cultivée. 

    À l’époque de Jésus, l’ancienne carrière abritait des tombes creusées dans la roche à différents niveaux. Avec le déclin de son activité, le nombre de sépultures augmenta. Constantin choisit l’une de ces tombes, historiquement liée à la mort de Jésus, l’isola et fit creuser autour : c’est la zone qui correspond aujourd’hui à la rotonde centrale.

    Jérusalem : Les archéologues confirment les récits des Évangiles | ZENIT - Français

  • La radio chrétienne nationale belge, 1RCF Belgique, va prochainement arrêter de diffuser en DAB+

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    Lettre aux amis de 1RCF Belgique : arrêt du DAB+ et renforcement des moyens de CathoBel

    9 décembre 2025

    La radio chrétienne nationale belge, 1RCF Belgique, va prochainement arrêter de diffuser en DAB+. Cette décision des évêques accompagne un recentrage sur ses missions médiatiques dans le numérique avec une priorité vers les jeunes.

    1RCF arrete le dabplus

    LETTRE AUX AMIS DE 1RCF BELGIQUE

    Wavre, le 9 décembre 2025

    Chers auditeurs, donateurs et invités de la radio 1RCF Belgique,

    Comme vous l’avez sans doute appris par les médias, la Conférence des évêques de Belgique francophone a décidé de mettre un terme à son soutien à la radio nationale 1RCF Belgique, après sept années de développement et d’accompagnement fidèle. Ce fut un long débat.

    Lancée en 2019, 1RCF Belgique assurait une couverture de l’ensemble de la Belgique francophone en DAB+ et sur internet. Les moyens de 1RCF Belgique (RCF FWB srl) seront transférés au cours du premier semestre 2026 à CathoBel, son actionnaire majoritaire à hauteur de 80 %, afin de contribuer à de nouveaux projets numériques, dont certains spécifiquement destinés aux jeunes.

    Cette décision a surpris l’équipe et a fait l’objet d’un communiqué de presse des évêques le vendredi 4 novembre 2025 sur le site cathobel.be, https://www.cathobel.be/2025/12/leglise-de-belgique-investit-dans-le-numerique-avec-le-souhait-de-toucher-davantage-les-jeunes-et-integre-1rcf-au-sein-de-cathobel/ 

    Gratitude

    Avant de décrypter les principales raisons ayant conduit à cette décision, nous souhaitons, au nom de toute l’équipe des permanents et des bénévoles, ainsi que de nos dizaines de milliers d’auditeurs et de followers, exprimer notre profonde gratitude à la Conférence des évêques pour son soutien constant au projet de média numérique 1RCF, depuis le dépôt de candidature au CSA au début de l’année 2019. Lancer un média à partir d’une page blanche, quelques mois avant le début du confinement, restera un souvenir particulièrement marquant.

    Notre reconnaissance s’adresse également aux nombreux donateurs et mécènes qui ont permis de financer 73% des frais de fonctionnement, soit 1,3 million d’euros depuis 2019. Enfin, nous remercions chaleureusement toutes celles et ceux — bénévoles et permanents — qui ont produit ensemble plus de 9 000 heures de contenus inspirants et accueilli autant d’invités belges.
    Le communiqué sus-mentionné relaie aussi la gratitude exprimée par les évêques pour l’ensemble du travail accompli. 

    Les principales raisons

    La radio FM perd chaque jour des auditeurs et ne représente plus aujourd’hui que 45 % du volume total d’écoute, contre 24 % pour le DAB+, 24 % pour internet et 7 % pour la radio filmée. La transition complète ne s’étalera probablement pas sur 10 mais sur 15 ans, jusqu’aux alentours de 2033 selon certains experts. L’avenir de la radio sera hybride : DAB+ et internet, avec une présence accrue en podcasts et sur les réseaux sociaux. Pour réussir cette mutation, il faut disposer d’une solidité financière suffisante, dans un contexte où les Big Tech renforcent leur emprise sur l’audience et où le nombre de producteurs de contenus numériques augmente, y compris dans le monde chrétien.

    Depuis 2019, 1RCF diffuse simultanément en DAB+ et sur internet et bénéficie d’une forte présence sur les réseaux sociaux. Toutefois, les moins de 35 ans écoutent de moins en moins la radio au profit des plateformes musicales internationales.

    Le coût annuel de la diffusion sur les 34 antennes DAB+ de la RTBF représente 35 % du budget de la radio, soit plus de 100 000 euros par an. Bien que le DAB+ coûte quatre fois moins cher que la FM, cette charge reste très lourde pour une petite structure comme la nôtre, d’autant plus que nous n’avons pas pu obtenir de la RTBF - opérateur unique nommé par le gouvernement - un tarif adapté aux radios qui émettent exclusivement en DAB+. 1RCF paie donc le même prix que les grands réseaux commerciaux (Nostalgie, Bel RTL, etc) et publics (RTBF), ce qui alourdit encore les coûts liés à une transition trop longue.

    Comme beaucoup d’organisations, le budget de l’Église catholique est lui aussi sous pression. Le temps est aux économies, aux synergies et à la clarification des priorités dans sa mission médiatique, notamment pour rejoindre les jeunes générations.

    Notre audience reste modeste et difficile à mesurer avec précision, à l’image de la plupart des médias de niche, y compris catholiques. La concurrence entre médias chrétiens pour attirer l’audience et les dons s’intensifie, même depuis la France, tandis que le nombre de donateurs diminue. Il existe également une confusion entre les radios locales RCF (Bruxelles, Liège et Namur) et la radio nationale 1RCF, chacune devant assurer son autonomie financière et produire une majorité de contenus propres conformément à la réglementation.

    L’idée de lancer un réseau radio national est né en 2018. Initiateur du projet, Jacques Galloy se souvient: “C’est lorsque j’étais président de RCF Liège que je ne concevais plus de dépenser autant pour couvrir seulement la moitié du diocèse de Liège, un si petit bassin de population, donc d’audience. Avec un budget légèrement supérieur, il était devenu possible de monter une radio capable de couvrir tous les francophones de Belgique en DAB+ ou internet, le format successeur de la FM qui est en train de disparaître progressivement. Comme pour Vivacité, la fréquence DAB+ permet des décrochages régionaux. Toutefois, fédérer est un défi humain qui demande de l’humilité et une vision partagée par tout le monde.”

    Après six années de bénévolat à mi-temps, Jacques Galloy souhaitait transmettre la direction opérationnelle de 1RCF. Or, début 2025, la nouvelle direction a été contrainte d’entamer un long traitement médical. Le fondateur a donc prolongé son engagement tout en recherchant une solution durable, notamment à travers un rapprochement avec CathoBel.

    Ces raisons sont compréhensibles. Il s’agit d’un choix stratégique, mais aussi d’un pari sur l’avenir. 

    Le verre à moitié plein

    La création de 1RCF a permis de rejoindre de nouveaux publics de chrétiens et de chercheurs de sens. Le nombre d’auditeurs comme celui des donateurs a progressé de manière continue, avec une croissance moyenne de 15 % par an.

    Sur les 1,8 million d’euros collectés en six années, 27 % provenaient de subventions de la Conférence épiscopale et 73 % de dons et de revenus diversifiés. La radio n'a reçu aucune subvention publique, hormis celle du COVID, et les dons n'étaient pas déductibles ficalement. Ceci sans tenir compte de la valeur des mécénats de compétence.

    Comment ne pas se souvenir de la traversée des 18 mois de confinement, quelques mois seulement après le lancement de la radio, alors que l’équipe permanente ne comptait que trois personnes ?
    En 2025, les contenus de 1RCF ont été vus plus de 3 000 000 de fois sur les réseaux sociaux, touchant notamment de nombreux jeunes en couvrant beaucoup d’évènements “jeunes”. 1RCF Belgique a su combiner une diffusion radio en DAB+ et sur internet pour les plus de 35 ans, avec une forte production de podcasts et une présence dynamique sur les réseaux pour rejoindre les moins de 35 ans.

    Afin de soutenir la longue transition FM/DAB+, le CSA a accordé à 1RCF une réduction exceptionnelle du quota de production propre, de 70 % à 45 % l’été dernier. Cette mesure a permis de réduire les coûts et d’enrichir l’offre.

    La qualité du programme n’a cessé de progresser, en particulier depuis la rentrée de septembre 2025, grâce à l’engagement de l’équipe professionnelle. Bravo à toutes et tous pour ce travail collectif: nous pouvons être fiers du chemin parcouru. 

    Cap sur 2026

    Parce que l’union fait la force, les compétences audio et numériques de 1RCF sont appelées à renforcer l’offre globale de CathoBel. Les modalités de cette intégration restent encore à définir.
    Les initiatives de 1RCF ont largement semé. Nous sommes convaincus qu’elles ont permis l’émergence d’un nouveau relais de croissance pour son actionnaire CathoBel, éditeur de l’hebdomadaire Dimanche, producteur d’émissions radio et TV pour la RTBF et les RCF, ainsi que gestionnaire du site cathobel.be.

    La date de l’arrêt de la diffusion DAB+ doit encore être précisée. Toutefois, l’annonce de l’arrêt prochain du DAB+, en pleine campagne de dons de fin d’année, risque d’impacter les moyens financiers disponibles début 2026.

    Les nouveaux bureaux et studios en construction à Wavre accueilleront la nouvelle organisation unifiée sous la bannière CathoBel autour de l’été 2026.

    Si l’équipe de 1RCF Belgique est naturellement affectée par cette annonce, elle regarde néanmoins l’avenir avec espérance car le numérique demeure une opportunité formidable pour partager la joie de l’Évangile.

    Créons, osons prendre des risques, entreprenons, à l’image de la parabole des talents (Mt 25, 14).

    Merci et à très bientôt pour vivre la nouvelle année avec la rencontre annuelle de Taizé à Paris,

    L’équipe 1RCF Belgique

  • 700 membres du clergé et religieux anglicans se sont convertis à la foi catholique entre 1992 et 2024

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    De Thomas Edwards sur le Catholic Herald :

    L'héritage durable de Newman

    9 décembre 2025

    Un rapport récent de la Barnabas Society a révélé que 700 membres du clergé et religieux anglicans se sont convertis à la foi catholique entre 1992 et 2024. Ces conversions ont abouti à 491 ordinations sacerdotales et, considérant que la conversion fait suite à une période de formation pour ceux qui souhaitent recevoir les ordres sacrés, ce nombre devrait augmenter.

    Les ordinations reçues à ce jour représentent 35 % du total des ordinations sacerdotales diocésaines et de l'Ordinariat personnel entre 1992 et 2024. Il n'est pas exagéré de parler d'un bouleversement majeur du paysage religieux de notre époque, dont les répercussions se font sentir dans toutes les communautés que ces hommes ont servies. On a observé des tendances similaires aux États-Unis, où l'on estime à 125 le nombre de prêtres catholiques romains, anciens épiscopaliens, exerçant leur ministère à travers le pays.

    Pour comprendre ce phénomène ecclésiastique, il est important de souligner l'influence durable de John Henry Newman, converti au XIXe siècle. Converti, prévôt de l'Oratoire de Birmingham, cardinal, saint, puis docteur de l'Église, il compte parmi les figures les plus éminentes de l'époque victorienne, malgré le fait qu'il ait été écarté au profit de son contemporain, le cardinal Henry Edward Manning, dans l'ouvrage de Lytton Strachey intitulé « Éminents Victoriens ». De l'évangélisme à la Haute Église, le parcours de Newman a embrassé un large éventail d'expériences protestantes.

    Durant ses années d'évangélisation, au début de sa vingtaine, Newman a appris à prendre au sérieux les affirmations de vérité du christianisme. Il aborde les questions théologiques de son temps avec franchise, comme la régénération baptismale, même si ses conclusions étaient souvent imparfaites. Il croyait que le pape était l'Antéchrist et était obsédé par ce que la numérologie de Daniel et de l'Apocalypse pouvait révéler sur le destin du monde, laissant ainsi sa foi être influencée par des préjugés et un désir de nouveauté plutôt que par l'héritage des Pères de l'Église.

    Pourtant, même durant ses années évangéliques, Newman ressentait profondément la responsabilité liée à son identité de pasteur anglican. Dans son journal, lors de son ordination diaconale, le jeune Newman écrivait : « C'est terminé. Je suis à toi, Seigneur. » Ses réflexions théologiques de cette période l'ont également conduit à des positions sur lesquelles il s'appuierait plus tard. Étudiant la doctrine de la succession apostolique à Oriel College, à Oxford – un enseignement qu'il décrira plus tard comme une certaine impatience –, il parvint à une compréhension plus complète de la Tradition, concluant que « la Bible n'a jamais eu pour vocation d'enseigner la doctrine, mais seulement de la preuve. »

    Ces intuitions, conjuguées à sa disposition intellectuelle et à l'influence de John Keble et d'Edward Pusey, l'ont conduit à l'anglicanisme de la Haute Église, un mouvement ecclésiastique que Newman a contribué à fonder et qui perdure encore aujourd'hui. Ce mouvement visait à rapprocher la foi et la pratique anglicanes des modèles catholiques romains. Selon ses propres termes : « L'Église anglicane doit avoir une liturgie et une doctrine complètes, ainsi qu'une ferveur profonde, si elle veut rivaliser avec l'Église romaine. »

    Cette reconnaissance des atouts du catholicisme et l'ouverture des tractariens à la Tradition ont finalement contribué à de nombreuses conversions, notamment par le biais de l'Ordinariat personnel Notre-Dame de Walsingham, fondé en 2011 pour les anciens anglicans recevant les ordres sacrés catholiques. Les compagnons de Newman au sein du mouvement tractarien, dont le nom est tiré de la série de pamphlets « Tracts for the Times », avaient initialement l'intention de rester au sein de la Communion anglicane, à l'instar de Keble, mais leur ouverture à la foi catholique a conduit nombre d'entre eux à embrasser pleinement le catholicisme.

    L'héritage des saints repose sur leur enseignement, l'exemple de leur vie, ou une combinaison des deux. Newman compte parmi ceux dont l'enseignement et la vie ont façonné son héritage. Son cadre théologique, exposé dans des œuvres telles que la « Grammaire de l'assentiment », l'« Essai sur le développement de la doctrine chrétienne » et son « Apologie » de 1864, a exercé une influence constante sur la pensée anglicane et catholique.

    La pauvreté, le manque de financement, les conflits et les revers juridiques ont marqué une grande partie de la vie catholique de Newman. Durant les premières années de son oratoire, presque aucune vocation ne s'est concrétisée et la période a été marquée par des tensions internes, notamment dans ses relations initiales avec William Faber. Pendant son mandat de recteur fondateur de l'Université catholique d'Irlande, de 1851 à 1858, l'université a peiné à attirer suffisamment d'étudiants, n'a pas obtenu de charte ni de reconnaissance gouvernementale et est restée chroniquement sous-financée. Il a également été condamné pour diffamation lors d'un procès contre Giacinto Achilli, un ancien prêtre catholique à la moralité douteuse devenu prédicateur anglican.

    Pourtant, les dernières années de Newman lui valurent un prestige renouvelé. En 1878, il devint le premier membre honoraire du Trinity College d'Oxford, et en 1879, le pape Léon XIII le créa cardinal. Son influence s'accrut encore après sa mort, notamment sur la conception de la conscience au sein de l'Église catholique.

    Malgré les épreuves, la vie de Newman fut marquée par une volonté inébranlable de rechercher la vérité, même au prix de sacrifices personnels. C'est cet exemple, ainsi que sa théologie, qui ont conduit de nombreux anglicans à se convertir au catholicisme. Son héritage s'est manifesté avec une clarté particulière en 2013, lorsque douze religieuses anglicanes ont quitté leur couvent pour devenir catholiques. Trois d'entre elles étaient octogénaires et trois septuagénaires. Expliquant sa décision, l'une des sœurs les plus âgées a simplement déclaré : « Je veux mourir catholique. » 

    L'Église catholique a retenu d'une grande grâce en accueillant tant de convertis ces dernières décennies. Il convient toutefois de ne pas oublier le profond sacrifice personnel qui a guidé ces parcours. Nombreux sont ceux qui ont suivi l'exemple de Newman, qui, à 44 ans, a quitté sécurité et prestige pour se convertir à une religion étrangère, et pouvoir cet héritage perdurer.

  • La nomination d'un évêque à Xinxiang représente-t-elle une forme de « progrès » pour le Vatican et la Chine ?

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    D'Ed. Condon sur le Pillar :

    La nomination de Xinxiang représente-t-elle une forme complexe de « progrès » pour le Vatican et la Chine ?

    Cette nomination intervient après des années d'impasse et de conflit au sein de la préfecture apostolique.

    Vendredi, le Vatican a annoncé que le père Francis Li Jianlin avait été consacré ce jour-là évêque de la préfecture apostolique de Xinxiang, dans la province du Henan, le pape Léon XIV ayant désigné le prêtre comme évêque du diocèse en août.

    Selon le Saint-Siège, le pape Léon XIV a procédé à cette nomination « conformément à l’Accord provisoire entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine », et après avoir « accepté la démission de la charge pastorale de la même préfecture apostolique présentée par l’évêque Joseph Zhang Weizhu », qui n’a que 67 ans.

    Le lendemain, le Saint-Siège a fait part de sa « satisfaction » quant à la reconnaissance par les autorités chinoises de l'évêque retraité Zhang comme « évêque émérite » du territoire, tandis que, dans le même temps, l'Association patriotique catholique chinoise a publié une déclaration au nom de Zhang affirmant le patriotisme de l'évêque et son engagement envers le projet gouvernemental de sinisation de la religion en Chine.

    La succession des événements met apparemment un terme à des années d'impasse et de conflit dans la préfecture apostolique — un territoire fonctionnellement semblable à un diocèse en droit canonique, mais désigné comme territoire missionnaire sous l'autorité du Dicastère pour l'Évangélisation à Rome.

    Le remplacement d'un évêque clandestin bien connu par un candidat approuvé par l'État a ravivé les inquiétudes quant à la mise en œuvre de l'accord Vatican-Chine de 2018, critiqué par de nombreux observateurs comme un mécanisme unilatéral permettant au Vatican de reconnaître des candidats approuvés par l'État sous la menace d'une action unilatérale de Pékin.

    Toutefois, l'histoire particulière de l'évêque Zhang et de la préfecture apostolique semble apporter des nuances supplémentaires à cette situation, tout comme la révélation que la nomination n'a été approuvée par Leo qu'en août.

    Li a été nommé pour la première fois par les autorités chinoises en avril comme le nouvel évêque du « diocèse de Xinxiang », créé en tant que diocèse par l'Église anglicane centrale (CPCA), organisation parrainée par l'État, et qui fonctionne en parallèle avec la préfecture apostolique du même nom, que le gouvernement ne reconnaît pas.

    Li a été « élu » comme seul candidat au poste d'évêque diocésain lors d'une initiative coordonnée par l'Association patriotique catholique chinoise et mise en œuvre par une assemblée de clercs locaux invités, durant l'interrègne papal qui a suivi la mort du pape François.

    Cette décision fut largement perçue à l'époque comme un geste fort des autorités chinoises, destiné à souligner l'indifférence de l'Église pacsienne catholique à l'égard de l'autorité romaine en matière de nomination des évêques.

    Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, a affirmé par la suite que la nomination de Li comme évêque à la tête d'un diocèse non reconnu par Rome avait été organisée et approuvée par le pape avant la mort de François, bien que cette version des faits soit difficilement compatible avec l'annonce du Vatican selon laquelle Li avait été accepté comme candidat à la tête de la préfecture approuvée par le Vatican par Léon en août.

    Toutefois, la démission de Zhang et l'installation de Li la semaine dernière, suivies de la reconnaissance par le gouvernement de Zhang comme « évêque émérite » légitime du diocèse CPCA de Xinxiang, semblent indiquer que le gouvernement a désormais effectivement reconnu la légitimité de la juridiction du Vatican sur le diocèse créé par l'État.

    La reconnaissance par l'État de l'autorité du Vatican sur la création, la suppression et la fusion des diocèses est devenue ces dernières années un point de discorde encore plus pressant entre Rome et Pékin que la nomination des évêques pour les diriger.

    Depuis son élection, Leo a constaté certains progrès dans la nomination d'évêques clandestins à des postes diocésains reconnus par l'État sur le territoire continental, et il semblerait que même parmi les évêques approuvés par la CPCA, certains soient proches à la fois de Rome et de leurs homologues clandestins.

    Cependant, la démission prématurée de l'évêque Zhang de son poste, ainsi que la publication par les autorités d'une déclaration inhabituellement favorable de sa part, ont soulevé de sérieuses inquiétudes quant à son niveau réel d'enthousiasme et même de liberté dans les événements récents.

    Jusqu'à samedi, Zhang exerçait son ministère dans la clandestinité, son autorité pastorale et la préfecture apostolique qu'il dirigeait n'étant reconnues par le gouvernement. De ce fait, il a subi des années de harcèlement et de détention, et est assigné à résidence ou étroitement surveillé par l'État depuis 2021.

    Certains commentateurs se sont demandés si Zhang avait réellement démissionné de son poste d'évêque et rédigé ou autorisé la déclaration publiée en son nom, ou si de telles décisions étaient le résultat de fortes pressions de Rome, voire prises pour lui.

    Toutefois, bien que l’évêque n’ait pas montré auparavant de signes de volonté de coopérer avec les autorités, il convient de noter que des évêques ayant des antécédents similaires d’activisme clandestin et de défiance envers la réglementation étatique ont été reconnus par l’État après avoir fait des déclarations similaires de patriotisme, mais sans toutefois aller jusqu’à reconnaître la suprématie de l’État sur l’Église ou à adhérer formellement à la CPCA .

    On aurait pu présenter à Zhang sa démission de la direction de la préfecture apostolique comme le moyen d'obtenir sa propre reconnaissance comme évêque par l'État – et avec elle une certaine liberté relative – ainsi que la suppression effective du pseudo-diocèse érigé par l'État au sein de la préfecture légitime du Vatican.

    Chacun de ces résultats aurait probablement été considéré comme une « victoire » relative par le Secrétariat d’État du Vatican ; leur combinaison est presque certainement considérée à Rome comme une victoire.

    La question de savoir si les catholiques locaux parviendront à la même conclusion dépendra probablement du ministère de l'évêque Li et de ses relations avec Rome, l'État et son prédécesseur à partir de maintenant.

  • Première année sans Assad : les chrétiens de Syrie vivent dans la peur

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    De Stephan Baier sur le Tagespost :

    Première année sans Assad : les chrétiens de Syrie vivent dans la peur

    Le chef terroriste al-Sharaa règne sur la Syrie depuis un an. Il a abandonné son nom de guerre et son uniforme de combat, mais ses anciens compagnons d'armes menacent désormais les minorités religieuses.

    8 décembre 2025

    Un an après la chute de Bachar el-Assad, les chrétiens de Syrie vivent dans la peur. Et à juste titre : les violences perpétrées par des terroristes sunnites contre les Alaouites, les Kurdes et les Druzes ont démontré que le nouveau régime ne peut ni ne veut protéger ces minorités . D’abord, la guerre régionale en Syrie, qui n’a jamais été une véritable « guerre civile » et a été déclenchée lors du Printemps arabe de 2011 , a dévasté ce pays profondément attaché à ses traditions. Ensuite, le régime du « président intérimaire » Ahmed al-Charia, au pouvoir depuis le 8 décembre 2024, poursuit ce travail de destruction.

    Il y a un an, ce n'étaient pas seulement les Syriens sunnites qui exultaient dans les rues ; on les retrouvait aussi en Allemagne et en Autriche. La diplomatie occidentale, les médias et même les milieux religieux s'inquiétaient des crimes de la dictature d'Assad, saluaient « l'année zéro de la Syrie » et offraient au chef terroriste al-Sharaa toutes les chances de repartir sur de nouvelles bases. Al-Sharaa abandonna son nom de guerre et son uniforme de combat, se mit à la rhétorique diplomatique et promit à tous ce qu'ils voulaient entendre. L'Occident (les États-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni) retira le putschiste et son groupe terroriste de toutes les listes d'organisations terroristes. Donald Trump couvrit d'éloges le nouveau dictateur syrien lors d'une réception à la Maison-Blanche.

    Ressentiments sunnites

    Après des décennies de dictature et de sanctions occidentales meurtrières, après des années de guerre sanglante et de destructions effroyables, la Syrie a désespérément besoin d'un nouveau départ. La levée des sanctions et l'octroi d'un soutien international ne relèvent plus seulement de la politique, mais de l'humanitaire. Il est cependant fort douteux que les nouveaux dirigeants syriens aient changé d'avis ou d'objectifs. Pour les derniers chrétiens de Syrie, c'est une question de survie, car si l'État ne protège pas ces minorités fragiles, la mort est la seule alternative à l'exil.

    Le régime Assad, dirigé par le père et le fils, avait créé des espaces de survie pour les chrétiens de diverses confessions. Non par amour, certes, mais par calcul : le clan Assad appartenant à la minorité alaouite de Syrie, il n'avait à craindre que la majorité sunnite. Toutes les minorités apparaissaient comme des alliés précieux dans ce contexte. Ainsi, la vie chrétienne dynamique en Syrie, présente depuis l'époque des apôtres, a pu se développer avec plus de force, d'assurance et de visibilité que dans les autres pays arabes (à l'exception du Liban). C'est aussi ce qui fait aujourd'hui des chrétiens une cible de représailles sunnites.

    L’Occident doit donc conditionner son soutien au régime d’Al-Charia à la protection inconditionnelle des minorités ethniques et religieuses. Sans cela, les Alaouites et les Druzes n’auront guère de chances de survie en Syrie, et les chrétiens n’en auront aucune.