Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

BELGICATHO

  • Kasper : le retour ?

    IMPRIMER

    D'Aldo Maria Valli sur son blog (traduction de "Benoît et moi") :

    Pape, cardinaux et décentralisation dans l’Eglise.

    Kasper le progressiste redescend sur le terrain

    Le 10 avril, l’abbaye Saint-Pierre de Salzbourg – le plus ancien monastère bénédictin du monde germanophone – était remplie de spectateurs venus écouter la conférence introductive donnée par un invité de marque dans le cadre du symposium  » Cardinaux et bénédictins« .

    Le cardinal Walter Kasper, défenseur d’une ligne progressiste dans l’interprétation du Concile Vatican II – et qui était autrefois en désaccord avec le cardinal Joseph Ratzinger pour cette raison – a intitulé son discours Les cardinaux au service de l’Église et de la papauté.

    Le cardinal, qui a joué un rôle de premier plan lors des deux derniers conclaves mais qui est aujourd’hui privé de ses droits en raison de son âge, reste une voix écoutée par le pontife actuel. Selon lui, le synode sur la synodalité sera l’occasion de ramener les cardinaux à leur vraie place.

    L’ex-évêque de Rottenburg-Stuttgart estime que, dans le cadre du synode, le pape François a lancé un grand mouvement de décentralisation de l’Église : il faudrait maintenant faire un nouveau pas vers la réforme du collège des cardinaux, dans le sens d’un prétendu retour aux sources.

    Dans cette perspective, les cardinaux se verraient attribuer une nouvelle prérogative : celle de présider les conciles pléniers dans les régions dont ils sont originaires, afin d’établir une sorte de système bicaméral dans le gouvernement de l’Église, composé du synode des évêques et du Conseil des cardinaux. Du jamais vu dans l’histoire de l’Église.

    D’abord ancrée dans la liturgie, la fonction cardinalice se serait, selon l’ancien professeur de l’université de Tübingen, « politisée » pour devenir le jouet des grandes familles romaines jusqu’à participer au déclin de la Rome décadente de la fin du Moyen-Âge.

    À l’époque moderne, la fonction de cardinal se serait alors réduite à exercer le rôle d’un fonctionnaire de la Curie romaine, avant la grande « redécouverte » de cette vénérable institution lors du Concile Vatican II, qui constitue toujours, selon Kasper, l’alpha et l’oméga de l’Église.

    Les spécialistes s’accordent à voir l’origine lointaine des cardinaux dans le presbyterium, une assemblée de prêtres et de diacres qui assistaient et conseillaient l’évêque dans la conduite de son troupeau. Saint Ignace d’Antioche le décrit comme « le sénat de l’évêque », auquel les fidèles devaient du respect parce qu’il représentait l’évêque, tout en étant en dessous de lui.

    L’évêque de Rome était également entouré d’un presbyterium. Mais « de la similitude d’origine et du fait que le nom de cardinal était commun au haut clergé de Rome et au haut clergé des autres évêchés, on aurait tort de conclure », précise le Dictionnaire de théologie catholique, « que ce nom répondait dans les deux cas à des prérogatives identiques ».

    « Le titre de pape était autrefois donné indistinctement à tous les évêques et il n’est venu à l’idée d’aucun catholique de les mettre tous, pour cette raison, au même rang. Il en va de même pour le nom de cardinal : il était à l’origine générique et n’impliquait en lui-même aucun rôle spécifique ; aucun degré uniforme de pouvoir ; sa valeur exacte était déterminée selon les circonstances. »

    « Les cardinaux d’un diocèse donné autre que celui de Rome ne pouvaient jamais recevoir de leur évêque, pour le partager avec lui, d’autre pouvoir que celui contenu dans les limites de ce diocèse ; mais les dignitaires associés par le Souverain Pontife à l’administration des affaires qui le concernent acquéraient nécessairement un pouvoir et une influence qui s’étendaient à toute l’Église. »

    Ces lignes autorisées suffisent à remettre en cause le bien-fondé historique du « bicamérisme » défendu par le cardinal Kasper, qui reviendrait à diluer davantage l’autorité du Pontife romain.

    « Nous espérons garder François encore quelques années et que ses successeurs achèveront ses réformes », a déclaré le cardinal Kasper.

    Le progressisme est encore loin d’avoir gagné et lors du prochain conclave, sous la grâce bienveillante de l’Esprit Saint, toutes les possibilités sont ouvertes.

    Source : katholisch.de

  • Cette formidable machine nommée Sant’Egidio, qui plaît tant au Pape François

    IMPRIMER

    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    La formidable machine nommée Sant’Egidio, qui plaît tant au Pape François

    Le Pape François n’est pas tendre avec les mouvements catholiques nés au XXe siècle qui étaient pour Jean-Paul II une « refloraison de l’Église dans le monde » : Opus Dei, Focolari, Communion et Libération, Légionnaires du Christ, charismatiques, Chemin néocatéchuménal, et bien d’autres encore. Plutôt que de les soutenir, il les punit.

    Mais il en est pourtant un qui trouve grâce à ses yeux : la Communauté de Sant’Egidio.

    François semble la privilégier de manière démesurée. Et la Communauté le lui rend bien en occupant de plus en plus de place dans les hautes sphères de l’Église.

    Les deux dernières conférences de presse organisée par la salle de presse du Vatican, dirigée depuis 2019 par Matteo Bruni, un membre de Sant-Egidio, en sont la preuve.

    Au cours de la conférence de presse du 8 avril, à l’occasion de la première sortie publique du controversé préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi, le cardinal argentin Victor Manuel Fernández, siégeait à ses côtés Paola Scarcella, professeur d’université et responsable de la Communauté de Sant’Egidio pour la catéchèse des personnes handicapées, qui était chargé de donner du crédit à la dernière déclaration doctrinale émise par le cardinal.

    Tandis qu’à la conférence de presse du 22 avril, convoquée pour annoncer la rencontre de François « avec les grands-parents et les petits-enfants » programmée quelques jours plus tard, deux piliers historiques de la communauté trônaient, Vincenzo Paglia et Mario Marazziti, flanqués de l’acteur comique Lino Banfi, invité fréquent du Pape à Sainte-Marthe qui l’a affublé du titre de « papy d’Italie ».

    Cette rencontre du Pape avec les grands-parents, qui s’est tenue le 27 avril, était organisée par la Fondation « Età Grande », elle aussi créée par Sant’Egidio, présidée par Paglia et dont le secrétaire général est le P. Riccardo Mensuali, un autre membre de la Communauté. Cette fondation a été élevée au rang de « papale » et a ses bureaux dans les bâtiments du Vatican situés dans le quartier romain du Trastevere, à quelques encablures du siège historique de Sant’Egidio.

    Mgr Paglia, qui a été évêque de Terni mais qui a été rappelé au Vatican en 2012 pour y occuper des fonctions prestigieuses, est également engagé dans la politique italienne, où il préside depuis 2020 la Commission pour l’aide sociale et sanitaire aux seniors, en lien avec le ministère de la santé.

    Au Vatican, ses principales fonctions sont celles de président de l’Académie pontificale pour la vie et de Grand chancelier du l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille.

    Deux autres membres historiques de Sant’Egidio sont d’ailleurs vice-présidents de cet institut : Agostino Giovagnoli, professeur d’histoire contemporaine à l’Université catholique de Milan, et son épouse Milena Santerini, pédagogue dans la même université.

    Mais Giovagnoli est mieux connu comme étant le grand commentateur des questions entre le Vatican et la Chine pour « Avvenire », le quotidien de la Conférence épiscopale italienne, où il défend bec et ongles – en cheville avec le Pape – le bien-fondé de l’accord secret entre Rome et Pékin sur la nomination des évêques, malgré que cet accord n’ait jusqu’ici produit que des résultats controversés et d’ailleurs critiqués par plusieurs parties.

    La compétence sur la Chine que l’on attribue à Giovagnoli est notamment liée au fait qu’il est membre du comité scientifique de l’Institut Confucius de l’Université catholique de Milan, l’un des nombreux instituts du même nom que le régime de Pékin a essaimé dans le monde entier.

    Lire la suite

  • Edith Stein pourrait-elle être déclarée prochain docteur de l'Eglise ?

    IMPRIMER

    De Courtney Mares sur CNA :

    Edith Stein pourrait-elle être déclarée prochain docteur de l'Eglise ?

    Teresa Benedicta of the Cross (Edith Stein), pictured in 1938-1939.
    Thérèse Benedicte de la Croix (Edith Stein), photographiée en 1938-1939. | Crédit : Domaine public

    6 mai 2024

    Edith Stein pourrait être déclarée docteur de l'Église avec le titre de « doctor veritatis », ou « docteur de la vérité », à la suite d'une pétition des carmélites déchaussées.

    Le 18 avril, lors d'une audience privée au Vatican, le pape François a reçu une demande officielle du supérieur général des Carmes déchaussés, le père Miguel Márquez Calle, pour que soit reconnu l'héritage théologique de la sainte martyrisée à Auschwitz.

    Si cette demande est acceptée, Edith Stein, également connue sous le nom de Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, pourrait devenir la cinquième femme à être déclarée docteur de l'Église, titre qui reconnaît une contribution substantielle à la théologie et à la vie morale de l'Église.

    Grâce à cette pétition, le dicastère du Vatican pour les causes des saints peut officiellement entamer la procédure requise pour accorder ce titre à Edith Stein.

    Les carmélites ont d'abord lancé une commission internationale pour rassembler la documentation requise par le Vatican en 2022, année qui marquait à la fois le 100e anniversaire du baptême d'Edith Stein et le 80e anniversaire de son martyre.

    Un titre proposé pour elle à l'époque était « doctor veritatis » en raison de sa quête intellectuelle incessante de la vérité, qu'elle a reconnue dans la personne de Jésus-Christ après sa conversion.

    Edith Stein est née en 1891 dans une famille juive de ce qui est aujourd'hui Wrocław, dans le sud-ouest de la Pologne. La ville était alors connue sous le nom de Breslau et située dans l'Empire allemand.

    Après s'être déclarée athée à l'âge de 20 ans, elle obtient un doctorat en philosophie.

    Elle a décidé de se convertir au catholicisme après avoir passé une nuit à lire l'autobiographie de sainte Thérèse d'Avila, religieuse carmélite du XVIe siècle, alors qu'elle se trouvait chez une amie en 1921.

    "Lorsque j'ai terminé le livre", se souviendra-t-elle plus tard, “je me suis dit : c'est la vérité”.

    Edith Stein a été baptisée le 1er janvier 1922, à l'âge de 30 ans. Elle a pris le nom de Teresa Benedicta of the Cross (Thérèse Bénédicte de la Croix) lorsqu'elle est devenue novice au Carmel 12 ans plus tard.

    Dix ans après son entrée au carmel, elle a été arrêtée avec sa sœur Rosa, qui était également devenue catholique, et les membres de sa communauté religieuse.

    Elle venait d'achever la rédaction d'une étude sur saint Jean de la Croix intitulée « La science de la Croix ».

    Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix est morte au camp de concentration d'Auschwitz le 9 août 1942. Le pape Jean-Paul II l'a canonisée en 1998 et l'a proclamée copatronne de l'Europe l'année suivante.

    « Dieu est la vérité », a écrit Stein après sa conversion. « Quiconque cherche la vérité cherche Dieu, qu'il en soit conscient ou non.

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour la Catholic News Agency. Diplômée de l'université de Harvard, elle a réalisé des reportages dans des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • « Nous devons défendre notre identité chrétienne » (le Président de la Conférence épiscopale polonaise)

    IMPRIMER

    De kath.net/news :

    Mgr Wojda : « Nous devons défendre notre identité chrétienne »

    6 mai 2024

    Président de la Conférence épiscopale polonaise de Jasna Góra : « Il est inacceptable d'exiger un 'droit à l'avortement', c'est-à-dire le droit même de tuer. Personne n’a le droit de tuer un autre être humain.

    Czestochowa (kath.net/Conférence épiscopale polonaise/pl) Nous devons défendre notre identité chrétienne, la souveraineté de notre conscience, notre pensée et notre liberté dans la profession de foi, afin de défendre les valeurs qui émergent de l'Évangile et notre tradition chrétienne. C'est ce qu'a déclaré le président de la Conférence épiscopale polonaise, Mgr Tadeusz Wojda SAC, dans son homélie lors de la messe célébrée à Jasna Góra le 3 mai, fête de la Bienheureuse Vierge Marie, reine de Pologne.

    Le Président de la Conférence épiscopale a souligné que « nous constatons de plus en plus l'affaiblissement de la foi dans notre nation, la négligence à l'égard de l'Eucharistie dominicale et des sacrements ». « Nous observons un manque de transmission solide de la foi dans les familles. La sécularisation fait des ravages, non seulement sur les adultes, mais aussi sur les enfants et les jeunes. Le sentiment de la nécessité de renforcer les relations conjugales par la Sainte-Cène s'affaiblit. Les attitudes morales qui contredisent l’Évangile et l’enseignement chrétien se répandent. Nous en avons assez des tensions, des divisions et des conflits sociaux qui en résultent. "Il est triste et alarmant que tant de haine soit apparue dans notre société ces dernières années - nous appelons aujourd'hui cela un discours de haine - qui a provoqué des émotions négatives, voire de la violence", a-t-il déclaré.

    Mgr Wojda a reconnu qu'« il est effrayant que nous, la Nation de Marie, perdions conscience de notre tradition et de notre culture polonaises, caractérisées par une attitude chrétienne d'ouverture et de respect des autres, ainsi que par une sensibilité au don de la vie humaine.» Il a ajouté que nous avons besoin d’une identité chrétienne « afin de ne pas tomber dans un vide existentiel et de ne pas perdre espoir dans la vie. Nous ne devons pas nous laisser priver de cette force intérieure dont la source réside dans le Fils de Marie, Jésus-Christ.»

    « C’est pourquoi nous devons préserver cette identité car elle nous donne un sentiment de connexion avec Dieu. Cela approfondit notre conscience que la vie humaine a une valeur unique et que personne ne devrait la détruire, même si elle est imparfaite. La vie, de la conception à la mort naturelle, reste un lieu de dialogue entre l'homme et Dieu », a souligné le président de l'épiscopat polonais.

    Mgr Wojda a souligné que chaque femme est soutenue par Marie dans sa vocation à devenir mère, « et en même temps elle attend que chaque famille devienne un sanctuaire où chaque nouvelle vie est célébrée et où la vie est aimée ».

    « Face à cette vérité, d’autres attitudes sont incompréhensibles. Il est inacceptable d’exiger un « droit à l’avortement », c’est-à-dire le droit même de tuer. Personne n’a le droit de tuer un autre être humain, surtout lorsqu’il s’agit d’un enfant innocent et sans défense », a-t-il souligné.

    Lire la suite

  • Les atrocités au Nord-Kivu se poursuivent dans le silence de la communauté internationale

    IMPRIMER

    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D. CONGO- Les atrocités au Nord-Kivu se poursuivent dans le silence de la communauté internationale

    6 mai 2024  

     

    Kinshasa (Agence Fides) - 16 morts et 30 blessés ont été les victimes du bombardement, le 3 mai, de deux camps de personnes déplacées au Lac Vert et à Mugunga, près de Goma, capitale du Nord-Kivu situé dans l'est de la République Démocratique du Congo. La plupart des victimes sont des femmes et des enfants, selon un communiqué de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), qui a sa propre mission militaire dans la région,

    Le gouvernement de Kinshasa accuse la guérilla du M23 et les forces armées du Rwanda voisin d'avoir bombardé les deux camps de réfugiés.

    La situation au Nord-Kivu est dramatique. Selon la Coordination de la société civile à Bukavu, il y a 7 millions de personnes déplacées dans la province voisine du Sud-Kivu. "Les femmes et les jeunes filles subissent des violences sexuelles dans les camps de déplacés, le taux de malnutrition augmente chez les enfants, les femmes enceintes et les mères allaitantes. "Ce qui étonne les citoyens ordinaires, c'est le silence coupable de la communauté internationale, plus préoccupée par ce qui se passe en Ukraine et dans la bande de Gaza, comme si la vie d'un Congolais ne comptait pas ", indique le communiqué envoyé à l'Agence Fides.

    "Malgré sa situation stratégique et son appartenance à diverses structures régionales, le gouvernement de la RDC semble complètement dépassé par les événements ", affirme la Coordination de la société civile.

    L'organisation de la société civile rappelle également qu'avant le massacre du 3 mai, d'autres violations graves du droit humanitaire avaient été commises. Le 29 avril, le marché central de Minova a été bombardé alors que la Croix-Rouge distribuait des vivres et des médicaments aux personnes déplacées ; le même jour, une autre bombe est tombée à Bushishi, à trois kilomètres de Minova, près d'une source d'eau ; le 30 avril, une bombe est tombée sur la résidence du directeur du centre hospitalier de Minova. Cette localité abrite à elle seule 69 sites de déplacés, rappelle la Société civile de Bukavu, qui ont fui les atrocités commises par le M23 dans le territoire de Masisi et sont aujourd'hui doublement affectés malgré leur déplacement.

    Selon la Coordination de la société civile, l'objectif du M23 est "d'asphyxier les villes de Goma en coupant les vivres au Sud-Kivu. C'est pourquoi les bateaux sur le lac Kivu sont également bombardés".

    La Coordination de la société civile de Bukavu demande au Conseil de sécurité des Nations unies de charger le procureur de la Cour pénale internationale d'enquêter sur les crimes commis contre les civils dans la région et d'imposer un embargo sur la vente d'armes au Rwanda et à l'Ouganda accusés de soutenir le M23 ; enfin, elle demande aux organisations humanitaires de venir en aide aux personnes déplacées dans le Nord-Kivu. (LM) (Agence Fides 6/5/2024)

  • Le vénérable József Mindszenty et la bataille pour l'Église sous le communisme

    IMPRIMER

    De Dawn Beutner sur The Catholic World Report :

    Le vénérable Mindszenty et la bataille pour l'Église sous le communisme

    Il n'y a pas de réponses faciles pour trouver une façon christique de traiter avec une philosophie économique et une forme de gouvernement qui ne montre que peu ou pas de remords pour avoir causé la mort de millions de ses propres citoyens.

    6 mai 2024

    Le cardinal József Mindszenty (1892-1975) prononçant un discours le 1er novembre 1956. (Image : Jack Metzger/Wikipedia)

    Depuis que l'Église existe, ses dirigeants se sont souvent trouvés en désaccord avec les chefs de gouvernement. Le conflit peut porter sur des objectifs nationaux, des guerres à l'étranger, des trafics d'influence, des hérésies ou des enseignements moraux qui dérangent. Un pape ou un évêque peut être confronté à des empereurs ou à des rois, à des chefs de tribus ou à des seigneurs féodaux, à des bureaucrates ou à des autocrates, à des élus ou à des despotes totalitaires. Quels que soient les détails, la cause première est généralement la même : les dirigeants veulent naturellement garder le contrôle sur les personnes qu'ils gouvernent, et ils pensent souvent que leur tâche serait plus facile s'ils pouvaient également contrôler la religion, telle que l'Église catholique.

    Dans le conflit qui oppose l'Église au communisme et au socialisme (1), cette tension est exacerbée par l'incompatibilité des objectifs communistes avec l'enseignement catholique (2). Ainsi, lorsque les gouvernements communistes prennent le contrôle, l'une de leurs premières mesures est généralement d'essayer de réduire au silence les bergers de l'Église.

    Pendant la période de contrôle soviétique de l'Europe de l'Est, de nombreux évêques, ainsi que des prêtres et des laïcs, ont été menacés, emprisonnés, torturés, exilés et exécutés. L'Église reconnaît aujourd'hui la sainteté des évêques martyrs du communisme d'Albanie (3), de Bulgarie (4), de Croatie (5), de Lituanie (6), de Pologne (7), de Roumanie (8), de Russie (9), de Slovaquie (10) et d'Ukraine (11).

    Le vénérable serviteur de Dieu József Mindszenty (1892-1975) est né dans un village de l'ouest de la Hongrie. Il a fait ses études dans des écoles catholiques et a été ordonné prêtre catholique à l'âge de vingt-trois ans pendant la Première Guerre mondiale. József, qui était un homme instruit et éloquent, avait déjà pris le temps d'étudier les enseignements du communisme et du fascisme, et il a donc expliqué à son peuple ce qui n'allait pas dans les deux cas. Il a donc expliqué à son peuple ce qui n'allait pas avec les deux. Cela l'a conduit en prison plus d'une fois.

    Lire la suite

  • La pensée et l’action du docteur Pierre Simon: promoteur français de la contraception, de l’avortement, de l’euthanasie et de la GPA

    IMPRIMER

    De Grégor Puppinck sur le site de l'ECLJ :

    La pensée et l’action de Pierre Simon: Promoteur français de la contraception, de l’avortement, de l’euthanasie et de la GPA

    6 mai 2024

    Pierre Simon est une référence incontournable pour qui veut comprendre l’idéologie de la maitrise de la vie qui sous-tend la valorisation de l’euthanasie, de l’avortement ou de la procréation artificielle. Le Dr Pierre Simon (1925-2008) se présente lui-même comme la figure de proue en France de tous les combats menés dans la seconde moitié du XXe siècle pour la légalisation de ces pratiques. Pour lui, tous ces combats n’en forment qu’un : celui du renversement de la morale traditionnelle et de la prise de contrôle rationnel de la sexualité et de la procréation en vue du progrès biologique et moral de l’humanité dans une perspective évolutionniste, et finalement transhumaniste.

    LIRE LE DOCUMENT PDF

  • Etats-Unis : les catholiques cèdent de plus en plus la place aux conservateurs religieux qui pensent que les changements ont perverti l'Église

    IMPRIMER

    De Petra Lorleberg sur kath.net/news :

    Selon l'Associated Press : « Partout aux Etats-Unis, l'Eglise catholique vit une énorme transformation »

    6 mai 2024

    La plus grande agence de presse du monde décrète : « Les catholiques qui saluaient la tendance à la modernisation cèdent de plus en plus la place aux conservateurs religieux qui pensent que les changements ont perverti l'Église ».

    New York (kath.net/pl) « Un pas en arrière dans le passé ». C'est de ce phénomène qu'il s'agit dans les transformations actuelles de l'Eglise catholique aux Etats-Unis, établit la plus grande agence de presse du monde « Associated Press » dans une dépêche écrite par Tim Sullivan, qui est actuellement souvent reprise dans les médias américains et au-delà.

    L'article de presse n'est neutre qu'en apparence, mais en réalité, il attire habilement le lecteur vers sa propre opinion - qui n'a rien de « catholique conservateur ». Un paroissien d'une paroisse qui aurait nettement évolué ces dernières années n'a osé exprimer ses opinions à ce sujet que de manière soi-disant anonyme.

    En se basant sur la paroisse concrète de St. Maria Goretti dans le Wisconsin, l'article de l'AP décrit que beaucoup de choses ont changé ces dernières années. D'abord la musique, puis les thèmes du péché et de la confession sont apparus dans le contenu des sermons, les prêtres ont presque toujours porté des vêtements/soutanes sacerdotaux, dans les rangs des laïcs, on voit, outre les changements de style vestimentaire, davantage de familles nombreuses. C'est à l'école primaire que les élèves auraient entendu parler « pour la première fois » de l'avortement et de l'enfer - il est pour le moins surprenant que les « enfants » d'une école catholique n'aient pas entendu parler de l'avortement auparavant, car le système scolaire américain appelle tout cela « école primaire » jusqu'à la 8e année incluse !

    L'article part d'une polarisation entre catholiques « libéraux » et « conservateurs » et arrive ensuite à la formulation étonnante suivante : « Il y a encore beaucoup de communautés libérales, beaucoup qui se considèrent comme des joueurs de milieu de terrain » - aha, donc « libéral » serait le « milieu » ? N'avons-nous pas tous appris un jour en géométrie que le centre se trouve à mi-chemin entre deux coordonnées ? Comment peut-on alors affirmer que le centre entre libéral et conservateur se trouve unilatéralement chez les « libéraux » ?

    Les changements auraient peut-être commencé en 1993, lors des Journées mondiales de la jeunesse à Denver, réfléchit l'article, avec Jean-Paul II, qui était certes d'accord sur certaines questions avec des catholiques aux idées libérales, mais qui était « intransigeant » « lorsqu'il s'agissait de dogmes ». Mais le pape François serait depuis longtemps « nerveux » au sujet de l'Eglise catholique aux Etats-Unis.

    Lien vers l'article de l'AP dans son intégralité dans « ABC News » : 'A step back in time' : America's Catholic Church sees an immense shift toward the old ways - Across the United States, the Catholic Church is undergoing an immense shift

  • « L’être humain est devenu d’une légèreté criminelle à l’égard du vivant »

    IMPRIMER

    De Danielle Moyse sur Gènéthique :

    « L’être humain est devenu d’une légèreté criminelle à l’égard du vivant »

    29/4/2024

    Danielle Moyse, philosophe, professeur et chercheuse associée à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, réagit suite à l’arrêt rendu par la Cour suprême de l’Alabama en le 16 février 2024 qui a autorisé trois couples à demander réparation pour la destruction de leurs embryons cryoconservés (cf. Alabama : la décision de la Cour suprême continue de faire des vagues). Elle dénonce toutes les manipulations des hommes sur le vivant, et sur la vie humaine en particulier.

    Tout le problème commence pour moi, à la cryogénisation. Que les embryons puissent être l’occasion de « stockage », dont on pourra à l’occasion « faire usage » ou non, suivant le bon vouloir de couples, témoigne du fait que l’humanité s’est arrogé les pleins pouvoirs sur l’ensemble des phénomènes, sans s’apercevoir qu’elle allait elle-même être prise dans la réquisition (cf. Embryons congelés : le casse-tête des cliniques, le dilemme des parents).

    Que d’un seul coup, quelqu’un ou quelques-uns se soient en l’occurrence avisés qu’il s’agissait d’un enfant potentiel fait soudain frémir, parce qu’on préfère voir dans ledit embryon un « projet parental » qui n’a pas, en tant que tel, d’existence propre (cf. Le projet parental légitime-t-il la venue de l’enfant ?). Il est vrai que le sort des embryons est « suspendu » à la décision des couples qui en sont l’origine. Pourtant, si l’enfant potentiel n’est que potentiel, le devenir de celui-ci aboutirait bien à l’existence d’un être humain s’il se développait. Le paradoxe c’est de vouloir traiter des embryons comme des pièces en stock, puis ensuite de dire que ce n’en sont pas. Il est vrai que ce n’en sont pas, mais il fallait peut-être s’en apercevoir avant.

    « L’impossibilité de composer avec les objections que nous oppose le réel »

    Le vocabulaire employé est ici décisif. Si on disait : « on va cryogéniser des enfants potentiels », il est possible qu’on ne puisse plus les cryogéniser. De même, tant qu’on parlait de mère porteuse, l’expression était en soi « préventive » contre le développement du phénomène. Dès qu’on parle de gestation pour autrui (GPA), on désigne une action philanthropique qui pourrait emporter l’approbation (cf. Exploitation de la GPA : une forme de traite des êtres humains selon le Parlement européen).

    De l’adoption à la culture de tant de formes possibles de fécondité, hors la procréation, il existe d’autres voies pour parvenir à réaliser un désir d’enfantement (cf. Le désir d’enfant, envers et contre tout ?). Ce n’est pas la même chose, objectera-t-on, mais l’impossibilité de composer avec les objections que nous oppose le réel me paraît la voie la plus sûre pour le détruire. C’est d’ailleurs ce que nous sommes en train de faire.

    Ici, on traite un enfant à venir comme une pièce en stock, puis ensuite on dit « c’était un enfant ». Jusqu’à nouvel ordre, on n’a pourtant pas encore entendu dire qu’on pouvait mettre ses enfants au congélateur ! Il semble que le juge ait reconnu que les parents n’ont pas perdu qu’un « projet », ou un objet, mais un possible enfant. Il dit quelque chose de vrai. Mais le problème est antérieur à la destruction des dits « embryons », il commence dans le projet de les stocker.

    « Nous nous sommes autorisés toutes les manipulations sur le vivant »

    Récemment, une pétition a été déposée parce qu’on projette en Irlande d’abattre 200 000 vaches. On vient de s’apercevoir qu’elles produisent de la pollution. On est ici dans les mêmes logiques : on a produit des stocks de vaches, en oubliant seulement que ce sont des êtres sensibles. D’un seul coup, elles sont devenues gênantes, et on les liquide. Peut-être un malheureux éleveur s’écriera-t-il : « mais ce sont des vaches, ce sont mes vaches ! »

    L’être humain est devenu d’une légèreté criminelle à l’égard du vivant, qu’il a converti en stock à disposition. Et parmi les êtres vivants, il y a l’homme lui-même. Tout cela semble presque relever de la science-fiction : nous nous sommes autorisés toutes les manipulations sur le vivant, et sur la vie humaine en particulier, et de temps en temps la violence, les incohérences de ce dispositif nous éclatent à la figure.

  • De féministes à conservatrices : une transition inattendue

    IMPRIMER

    D'Hélène de Lauzun sur The European Conservative :

    De féministes à conservatrices : une transition inattendue

    Moutot et Stern ont rompu leurs liens avec la gauche dont elles sont issues et s'en tiennent fermement à la vérité.

    5 mai 2024
     
    « De plus en plus de gens me qualifient de féministe conservatrice. Et ça me va très bien. Si garder le sens des réalités, dire qu'il y a 2 sexes et que 2 + 2 = 4, c'est être conservateur, ne vous inquiétez pas, je suis conservatrice. Je suis conservatrice ! Je suis conservatrice ! »

    Tels sont les mots facétieux que Dora Moutot, féministe convaincue, a postés sur son compte X il y a un peu plus d'un an - un « coming out » plutôt inattendu de la part d'une jeune femme que rien ne prédisposait à de telles déclarations. Diplômée en arts et mode, elle avait lancé un blog sur Le Monde destiné à désinhiber la sexualité des femmes, puis un compte Instagram à succès visant à critiquer les relations sexuelles traditionnelles, qu'elle accusait d'être soumises à la domination masculine. Elle a été rédactrice en chef adjointe de Konbini, un site web destiné aux jeunes qui a déversé son lot d'opinions politiquement correctes sur tous les sujets, de l'écologie à la cause des migrants en passant par le sort des actrices porno - toutes choses qui produiraient normalement une réaction allergique mais saine chez le lecteur moyen de The European Conservative.

    Et Marguerite Stern ? Dans l'hebdomadaire conservateur Valeurs actuelles, elle déclarait il y a quelques jours : « Sur la place de l'Eglise catholique en France, j'ai un peu changé de position : sans être croyante, je pense qu'elle a un rôle structurant à jouer dans le pays. » C'est cette même femme qui, en d'autres temps, a paradé seins nus autour de Notre-Dame de Paris en tant que membre des FEMEN, un collectif féministe qui s'est fait une spécialité d'exécuter tout ce qui relie encore vaguement la société française à ses racines catholiques traditionnelles. Aujourd'hui, elle envisage de prendre son bâton de pèlerin et de se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. 

    Comme le dirait Hegel (pour les nuls), la ruse de la raison se trouve partout ; et comme le dirait Voltaire (toujours pour les nuls), l'ouverture d'esprit apporte des surprises inattendues. Un esprit authentiquement libre ne peut pas classer définitivement les gens sans prendre le temps de découvrir exactement ce qui se cache derrière. Un esprit authentiquement chrétien sait que même une brebis apparemment perdue mérite que l'on s'occupe d'elle - et qu'elle vous le rendra sûrement un jour ou l'autre. C'est dans cet esprit qu'il nous fallait regarder plus loin que le bout de notre nez et écouter ce que ces deux charmantes dames avaient à nous dire. Nous les avons rencontrées et nous avons passé un excellent moment en leur compagnie.  

    Si Dora Moutot et Marguerite Stern ont été approchées par The European Conservative, ce n'est pas en raison de leurs réalisations passées, mais en tant qu'auteures impertinentes de Transmania, qui dénonce l'avancée inexorable et destructrice de l'idéologie transgenre dans nos sociétés occidentales. 

    C'est la défense originelle de la cause des femmes qui les a amenées à mener un nouveau combat, cette fois contre les méfaits du « transgenderisme », qui n'est pas tant l'existence de personnes transgenres que leur agrégation en un lobby ultra-puissant dont le but est de déconstruire violemment la réalité et les corps - et dont les femmes sont les premières victimes. Anciennement féministes, Stern et Moutot sont devenues « fémellistes ». (féministes). Ce néologisme leur permet de souligner une vérité éternelle, à savoir que les femmes sont les femelles de l'espèce homo sapiens à laquelle nous sommes censés appartenir - même si notre côté « sapiens » laisse franchement de plus en plus à désirer. 

    Lire la suite

  • Transhumanisme et transgenrisme : Quand la famille devient obsolète

    IMPRIMER

    De Susanne Hartfeld sur le Tagespost :

    Transhumanisme et transgenre : Quand la famille devient obsolète

    La transsexualité n’est pas du transhumanisme, mais il existe des preuves suggérant que les transhumanistes promeuvent l’agenda transgenre. Les familles ne peuvent s’attendre à rien de bon de l’une ou l’autre idéologie

    5 mai 2024

    Le transhumanisme est une religion scientifique qui vise à créer un nouvel être humain. La manipulation génétique et la fusion de l’intelligence biologique et artificielle sont pour cela les méthodes privilégiées. Les transhumanistes spéculent que les nouveaux posthumains seront supérieurs aux humains d'aujourd'hui, atteindront un niveau d'évolution plus élevé et deviendront finalement immortels. Des personnes riches et influentes occupant des postes élevés dans les affaires, la politique et la science à travers le monde adhèrent à cette idéologie et favorisent sa mise en œuvre avec beaucoup d’argent.

    La séparation complète de la sexualité et de la reproduction fait partie de l’agenda transhumaniste. Du point de vue des transhumanistes, la sexualité est un acte purement physique qui procure plaisir et satisfaction. À cette fin, les sensations sexuelles désirées peuvent également être évoquées ou augmentées par la pornographie, les drogues et d'autres moyens, tandis que les sensations indésirables peuvent être réduites.

    La mère n'a plus d'importance et l'enfant devient un produit

    Les transhumanistes considèrent la fécondation in vitro comme un premier pas dans cette direction, mais tentent de développer (davantage) des technologies supplémentaires telles que les utérus artificiels, le clonage et la reproduction unisexuée, afin de séparer la conception et la naissance d'enfants des rapports sexuels et de la maternité à l'avenir. . Les processus naturels n’y jouent plus aucun rôle, par lesquels la femme en tant que mère disparaît tout comme l’enfant reçu en cadeau devient un pur produit.

    Ces idées des transhumanistes sur les questions du mariage, de la famille et de la sexualité peuvent être lues dans le livre du transhumaniste allemand Stefan Lorenz Sorgner intitulé Transhumanisme. « L’idée la plus dangereuse au monde ! ? » ou dans l’essai des postgenderistes américains James J. Hughes et Georges Dvorsky intitulé « Postgenderism : Beyond the Gender Binary ».

    Produire industriellement des enfants en masse

    Le magazine MIT Technology Review, qui proclamait fièrement « Nous pouvons désormais concevoir la race humaine » sur sa couverture en mai/juin 2015, a annoncé en septembre 2023 que l’utérus artificiel était sur le point d’être testé sur des humains. Les scientifiques qui travaillent là-dessus – par exemple dans Children ? L’hôpital de Philadelphie, le projet australo-japonais EVE Therapy ou le projet Perinatal Life Support financé par l’UE soulignent qu’il s’agit uniquement d’une amélioration des soins pour les naissances prématurées.

    Il y a deux ans, le biologiste moléculaire Hashem Al-Ghaili avait fait sensation avec une vidéo promotionnelle pour une société fictive appelée EctoLife, dans laquelle il décrivait comment, à l'avenir, des enfants pourraient être produits en masse dans des incubateurs. Il avait réfléchi logiquement aux idées transhumanistes et aux projets scientifiques actuels.

    Conception du genre selon les souhaits individuels

    Dès lors, la famille naturelle ne joue plus de rôle dans le transhumanisme. Elle peut être abolie et remplacée par des relations entre deux adultes ou plus dont les enfants sont créés artificiellement à l’aide du matériel génétique de deux personnes ou plus.

    Les transhumanistes considèrent également le genre biologique comme une restriction déraisonnable à la liberté humaine de développer une identité de genre individuelle. Les transhumanistes promeuvent la conception du genre selon les souhaits individuels et considèrent les formes humaines intermédiaires entre l’homme et la femme comme tout aussi acceptables que la création artificielle d’organes sexuels complètement nouveaux aux fonctions modifiées.

    Lire la suite

  • "La famille chrétienne traverse une véritable tempête culturelle et se trouve menacée" (pape François)

    IMPRIMER

    DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS
    AUX RESPONSABLES INTERNATIONAUX
    DU MOUVEMENT ÉQUIPES NOTRE DAME

    Samedi 4 mai 2024

    Chers frères et sœurs !

    Je suis heureux de vous rencontrer, responsables internationaux du Mouvement des Équipes Notre-Dame. Merci d’être venus et surtout merci pour votre engagement en faveur des familles.

    Vous êtes un mouvement en expansion : des milliers d’équipes répandues partout dans le monde, de nombreuses familles qui cherchent à vivre le mariage chrétien comme un don.

    La famille chrétienne traverse en ce changement d’époque une véritable “tempête culturelle” et se trouve menacée et tentée sur plusieurs fronts. Votre travail est donc précieux pour l’Église. Vous accompagnez de près les époux afin qu’ils ne se sentent pas seuls dans les difficultés de la vie et dans leur relation conjugale. De cette façon, vous êtes l’expression de l’Église “en sortie” qui se fait proche des situations et des problèmes des personnes et qui se dépense sans réserve pour le bien des familles d’aujourd’hui et de demain.

    C’est une véritable mission aujourd’hui que d’accompagner les époux ! En effet, protéger le mariage c’est protéger une famille entière, c’est sauver toutes les relations qui sont engendrées par le mariage : l’amour entre les époux, entre parents et enfants, entre grands-parents et petits-enfants ; c’est sauver ce témoignage d’un amour possible et pour toujours, auquel les jeunes ont du mal à croire. Les enfants, en effet, ont besoin de recevoir des parents la certitude que Dieu les a créés par amour, et qu’un jour eux aussi pourront aimer et se sentir aimés comme l’ont fait maman et papa. Soyez assurés que la semence de l’amour, déposée dans leur cœur par les parents, germera tôt ou tard.

    Je vois une grande urgence aujourd'hui : aider les jeunes à découvrir que le mariage chrétien est une vocation, un appel spécifique que Dieu adresse à un homme et à une femme pour qu’ils puissent se réaliser pleinement en devenant géniteurs, en devenant père et mère, et en apportant au monde la Grâce de leur Sacrement. Cette grâce, c’est l’amour du Christ uni à celui des époux, sa présence parmi eux, c’est la fidélité de Dieu à leur amour : c’est Lui qui leur donne la force de grandir ensemble chaque jour et de rester unis.

    Aujourd’hui, on pense que la réussite d’un mariage ne dépend que de la volonté ferme des personnes. Ce n’est pas ainsi. S’il en était ainsi, ce serait un fardeau, un joug posé sur les épaules de deux pauvres créatures. Le mariage est en revanche un “pas fait à trois”, où la présence du Christ entre les époux rend possible la marche, et le joug se transforme en un jeu de regards : regard entre les deux époux, regard entre les époux et le Christ. C’est un jeu qui dure toute la vie, dans lequel on remporte la victoire ensemble si l’on prend soin de la relation, si on la conserve comme un trésor précieux, en s’aidant mutuellement à franchir chaque jour, aussi dans la vie conjugale, cette porte d’accès qu’est le Christ. Il l’a dit: « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé » (Jn 10, 9).Et en parlant de regards, une fois, lors d’une audience générale, il y avait un couple, marié depuis 60 ans, elle avait 18 ans quand elle s’est mariée et lui 21 ans. Ils avaient donc 78 et 81 ans. J’ai demandé : “Et maintenant, continuez-vous à vous aimer ?” Ils se sont regardés et sont venus vers moi, les larmes aux yeux : “Nous nous aimons encore !”. C’est beau !

    Je voudrais donc vous laisser deux brèves réflexions : la première concerne les couples à peine mariés. Prenez soin d’eux ! Il est important que les nouveaux époux puissent expérimenter une mystagogie nuptiale, qui les aide à vivre la beauté de leur sacrement et une spiritualité de couple. Dans les premières années de mariage, il est surtout nécessaire de découvrir la foi au sein du couple, de la savourer, de la goûter en apprenant à prier ensemble. Beaucoup se marient aujourd’hui sans comprendre ce que la foi a à voir avec leur vie conjugale, peut-être parce que personne ne la leur a pas témoignée avant le mariage. Je vous invite à les aider avec un parcours “catéchuménal” – disons-le ainsi – de redécouverte de la foi, à la fois personnelle et de couple, afin qu’ils apprennent tout de suite à faire place à Jésus et, avec Lui, à prendre soin de leur mariage.

    En ce sens, votre travail aux côtés des prêtres est précieux ; vous pouvez faire beaucoup dans les paroisses et les communautés, en vous ouvrant à l’accueil de familles les plus jeunes. Nous devons repartir des nouvelles générations pour féconder l’Église : engendrer de nombreuses petites Églises domestiques où l’on vit un style de vie chrétien, où l’on se sent en famille avec Jésus, où l’on apprend à écouter ceux qui sont à nos côtés comme Jésus nous écoute. Vous pouvez être comme de petites flammes qui allument à la foi d’autres petites flammes, surtout parmi les couples les plus jeunes : ne les laissez pas accumuler souffrances et blessures dans la solitude de leurs maisons. Aidez-les à découvrir l’oxygène de la foi avec délicatesse, patience et confiance dans l’action de l’Esprit Saint.

    La deuxième réflexion porte sur l’importance de la coresponsabilité entre époux et prêtres au sein de votre mouvement. Vous avez compris et vous vivez concrètement la complémentarité des deux vocations : je vous encourage à la porter dans les paroisses, pour que les laïcs et les prêtres en découvrent la richesse et la nécessité. Cela aide à dépasser ce cléricalisme qui rend l’Église moins féconde – faites attention au cléricalisme - ; et cela aidera aussi les époux à découvrir que, par le mariage, ils sont appelés à une mission. Eux aussi, en effet, ont le don et la responsabilité de construire, avec les ministres ordonnés, la communauté ecclésiale.

    Sans communautés chrétiennes, les familles se sentent seules et la solitude fait beaucoup de mal ! Avec votre charisme, vous pouvez vous faire secouristes attentifs de ceux qui sont dans le besoin, de ceux qui sont seuls, de ceux qui ont des problèmes en famille et qui ne savent pas à qui en parler parce qu’ils ont honte ou perdu l’espérance. Dans vos diocèses, vous pouvez faire comprendre aux familles l’importance de s’aider mutuellement et de faire réseau; construire des communautés où le Christ puisse “habiter” dans les maisons et dans les relations familiales.

    Chers frères et sœurs, en juillet prochain, vous aurez votre Rassemblement international à Turin. Au milieu du chemin synodal que nous vivons, que ce soit aussi pour vous un temps d’écoute de l’Esprit et de projets féconds pour le Royaume de Dieu.

    Nous confions votre mission et toutes vos familles à la Vierge Marie, afin qu’elle vous protège, qu’elle vous garde fermes dans le Christ et qu’elle fasse toujours de vous des témoins de son amour. En cette année consacrée à la prière, puissiez-vous faire découvrir et redécouvrir le goût de prier, de prier ensemble à la maison, avec simplicité et dans la vie quotidienne.Cette fois-ci, je ne dirai rien concernant les belles-mères, car il y en a ici ! Je vous bénis de tout cœur. Et je vous demande s’il vous plaît de prier pour moi. Merci.