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BELGICATHO

  • Le cardinal Hollerich et le synode qui devait inévitablement advenir

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Le cardinal Hollerich et le synode qui devait inévitablement advenir

    17 mai 2024

    Le rapporteur général du synode mondial sur la synodalité, le cardinal Jean Claude Hollerich, a soutenu cette semaine les progrès progressifs et « avec tact » vers l'ordination des femmes à la prêtrise.

    Le cardinal, qui est également archevêque de Luxembourg, a été nommé par le pape François pour superviser la collecte et la synthèse des discussions et des réponses au cours du processus synodal pluriannuel, qui doit se réunir à nouveau à Rome en octobre.

    L'appel de Mgr Hollerich à une discussion « patiente » sur l'ordination sacramentelle des femmes va à l'encontre de l'affirmation de François selon laquelle de telles ordinations sont impossibles et que le synode ne devrait pas être considéré comme un lieu de débat sur les changements doctrinaux.

    Mais si Hollerich est autorisé à poursuivre son rôle sans être corrigé, beaucoup pourraient remettre en question l'intégrité de l'ensemble du processus synodal - et même la sincérité du pape quant à ses intentions à cet égard.

    -

    S'adressant au portail officiel de la conférence épiscopale suisse le 17 mai, le cardinal luxembourgeois a déclaré que la campagne pour l'ordination sacramentelle des femmes devait faire preuve de « tact et de patience » s'ils voulaient voir de « vraies solutions ».

    « Si vous attaquez trop, vous n'obtiendrez pas grand-chose », a averti l'homme chargé de rassembler et de synthétiser les conclusions du processus synodal. « Il faut être prudent, faire un pas après l'autre, et alors on pourra peut-être aller très loin ».

    Selon le portail des évêques suisses, l'enseignement sur l'ordination sacramentelle réservée aux seuls hommes « n'est pas une doctrine infaillible », et le cardinal a semblé être d'accord, déclarant : « Cela peut être changé. Il faut des arguments et du temps.

    L'argument principal de Mgr Hollerich était, en résumé, que l'Eglise dans son ensemble n'était pas prête à accepter les femmes prêtres pour le moment, et qu'il fallait s'engager dans une argumentation à long terme en faveur du changement, et qu'en essayant d'en faire trop, trop tôt, on risquait de galvaniser l'opposition. « Nous devons faire très attention à ne pas provoquer un énorme retour de bâton », a-t-il déclaré.

    Pour ceux qui ont travaillé pour qu'un processus synodal authentique produise des fruits spirituels réels - et qui se sont efforcés de combattre les dénonciations cyniques et souvent stridentes du synode comme cheval de Troie doctrinal - les commentaires de Mgr Hollerich seront probablement comme un seau d'eau froide.

    Contrairement à ce qu'affirme Mgr Hollerich, l'enseignement de l'Église sur l'impossibilité sacramentelle de l'ordination des femmes ne peut être modifié. Il a été défini par les papes successifs, y compris François - plus d'une fois - comme étant au-delà de l'autorité de l'Église.

    Et, contrairement à l'appel de Mgr Hollerich en faveur d'un plus grand engagement synodal sur le sujet, en vue de gains à long terme, le pape François a déclaré à plusieurs reprises que le synode n'était pas destiné à débattre de la doctrine.

    Malgré l'enseignement de l'Église, l'affirmation des papes (au pluriel) sur l'immuabilité de cet enseignement et l'insistance du pape (au singulier) sur le fait que ce genre de choses n'a pas sa place dans le synode convoqué sous son autorité, le cardinal Hollerich a déclaré aujourd'hui qu'il était important de continuer malgré tout - bien que de manière synodale afin de ne pas provoquer « une tempête sur d'autres continents ».

    Que doivent donc penser les catholiques du rejet par le cardinal Hollerich de l'enseignement de l'Église et de l'autorité papale, et de son encouragement aux autres à faire de même (mais avec « patience et tact » pour ne pas contrarier les Africains, bien sûr) ?

    Il est très probable que de nombreux catholiques, y compris des évêques - dont des délégués synodaux - seront indignés. Peut-être à juste titre 

    Comment, se demanderont-ils probablement, un cardinal ou l'Église peuvent-ils rejeter un enseignement de l'Église « considéré comme définitif par tous les fidèles de l'Église » et rester en poste en tant qu'évêque diocésain ?

    Et comment le rapporteur général du synode peut-il encourager ouvertement l'orientation du synode vers la mise en œuvre d'un moyen et d'une fin que le pape a déclarés contraires à ses souhaits ?

    Il se peut qu'il n'y ait pas de réponse facile à l'une ou l'autre de ces questions. 

    Le pape François s'est montré plus disposé que tout autre pape depuis des décennies, voire des siècles, à déposer des évêques de sa propre autorité lorsqu'il juge que leur ministère est devenu inefficace ou qu'il a provoqué un scandale. L'inaction papale continue sur les remarques de Hollerich invitera maintenant à la conclusion que François n'a tout simplement pas conclu que Hollerich est soit inefficace, soit scandaleux.

    Il en résultera que ceux qui, dans l'Église, ne peuvent accepter qu'il puisse jamais faire ce qu'il « n'a aucune autorité pour faire » verront le synode comme ce que Hollerich croit clairement qu'il est et ce que le pape François a insisté sur le fait qu'il n'est pas : un parlement pour voter et abroger la doctrine.

    Tant que Hollerich restera en poste, beaucoup de ces mêmes catholiques auront du mal à croire qui que ce soit, même et peut-être surtout le pape François, lorsqu'ils diront que ce n'est pas ce que le synode est, ou qu'il est censé réaliser.

    Et comme toutes les parties savent maintenant clairement comment le rapporteur général voit le synode, on peut raisonnablement s'attendre à ce que les délégués se comportent en conséquence lorsque l'assemblée synodale se réunira à nouveau en octobre. 

    La discussion sera probablement amère. Elle sera probablement source de division. Elle risque de semer la confusion dans l'Église et de nuire au bien des âmes.

    Ce ne sera pas le synode que le pape François a déclaré vouloir, mais étant donné qu'il a confié le processus à un cardinal qui croit que l'Église peut, doit et finira par tenter l'impossible sacramentellement, c'est probablement aussi le synode qu'il devait inévitablement obtenir.

  • « Dans 10 ou 15 ans, l’islam pourrait être la première religion de France »

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  • Aidons l'Institut Thomas More à contester le guide pour l'EVRAS

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    De Christian Boon Falleur (Institut Thomas More) :

    Rhode-Saint-Genèse, le 1er mai 2024

    Pourquoi suis-je contre le décret EVRAS

    La Communauté française a ajouté en juillet 2012 l’Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle dans les missions de l’enseignement obligatoire. Toutefois jusqu’à la publication de la première version du Guide pour l’EVRAS en avril 2022 le contenu de ce programme d’Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle n’était pas défini.

    Cette première version du Guide EVRAS a d’emblée suscité de vives réactions de la part de professionnels (pédopsychiatre, psychologues) , de personnes engagées depuis longtemps dans l’animation dans les écoles de sessions sur la vie relationnelle, affective et sexuelle et de parents quant à son contenu, ce qui a amené la Ministre de l’Enseignement Obligatoire, Madame Caroline Désir, à le faire revoir.

    Une nouvelle version « amendée » est sortie début juillet 2023 qui à l’examen n’a rien changé de fondamental. Dans la foulée le Parlement de la Communauté française a voté le 7 septembre 2023 le décret portant assentiment à l’accord de coopération du 7 juillet 2023 entre la Communauté française, la Région wallonne et Commission communautaire française, ainsi qu’à l’Accord de coopération d’exécution entre les mêmes parties ayant adopté le « Guide pour l’EVRAS » comme cadre de référence commun pour les animations EVRAS rendues obligatoires.

    Or qu’est-ce que ce guide nous démontre ? Fondamentalement que cette éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, telle que conçue par les promoteurs de cet EVRAS, ne peut pas être donnée de façon neutre car elle s’inscrit nécessairement dans une conception de la condition humaine et de sa destinée, ou non destinée, et dont découle les objectifs d’une éducation.

    Ce qui frappe de premier abord dans ce projet d’« éducation », c’est sa très grande permissivité, voire totale permissivité, pour autant que le consentement de l’autre soit respecté, ce qui est la moindre des choses. Cette très grande permissivité se retrouve dans tous les sujets traités dans ce guide.

    Nous sommes confrontés ici à une profonde divergence de vue quant à l’ « éducation » à donner à nos enfants. Je crois que de nombreux parents n’estimeront pas nécessaire ni opportun de parler dès l’âge des maternelles de la reproduction, du « plaisir non reproductif » et de la sexualité, d’apprendre à leurs enfants de 5 – 8 ans à exprimer leurs sentiments « amoureux », d’aborder la question des « intersexuations avec les 9 – 11 ans ni de leur parler de la possibilité de procréer autrement que par la pénétration vaginale, ni à encourager des relations amoureuses à leurs jeunes adolescents de 12 – 14 ans.

    Il est aussi assez évident que de nombreux passages de ce guide pour l’EVRAS sont fortement influencés par la théorie du genre. Cette théorie relève plus d’une opinion convictionnelle que d’une donnée scientifique objective et de nombreux aspects de cette théorie vont à l’encontre du bon sens le plus élémentaire. C’est un choix des auteurs qui ne sera pas nécessairement partagé par de nombreux parents et ce de façon tout-à-fait légitime. Un tel guide et le programme qui y est développé n’a pas sa place en tant qu’animation obligatoire dans l’enseignement organisé ou subventionné par la Communauté française car ce serait là une grave atteinte au principe de neutralité que celle-ci doit respecter dans les matières obligatoires.

    Ce qui dérange aussi profondément dans un certain nombre de passages de ce Guide c’est la place réservée aux parents, « personnes ressources des enfants » parmi d’autres, à l’influence desquels on n’hésite pas à chercher à distancier les enfants.

    Ces quelques considérations, qui ne se prétendent pas exhaustives loin de là, me convainquent que l’Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle relève d’abord de la responsabilité des parents, comme toute éducation d’ailleurs. Dans la mesure où une telle éducation découle nécessairement de la vision d’un chacun quant à la condition humaine et sa destinée, ou non, ce n’est pas à l’État à intervenir dans ces questions « morales ». Son rôle à cet égard doit strictement se limiter à ce qui est nécessaire pour bien vivre-ensemble et favoriser l’information objective liée aux questions de santé publique.

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  • Jean Paul II et Jérôme Lejeune : Deux vies au service de la vie

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    De George Weigel sur le National Catholic Register :

    Jean Paul II et Jérôme Lejeune : Deux vies au service de la vie

    COMMENTAIRE : Les menaces contre la dignité humaine et le caractère sacré de la vie auxquelles Jérôme Lejeune et Jean-Paul II se sont efforcés de résister avec tant d'énergie se sont intensifiées.

    Pope John Paul II alongside Dr. Jérôme Lejeune holding a child with Down syndrome.

    Le pape Jean-Paul II aux côtés du Dr Jérôme Lejeune tenant dans ses bras un enfant atteint du syndrome de Down. (photo : Denis Soto/Wikimedia Commons / Public Domain )

    18 mai 2024

    Note de l'éditeur : Le biographe de Jean-Paul II, George Weigel, a prononcé les remarques suivantes le 18 mai à Rome lors de la IIe Conférence internationale de bioéthique, Chaire internationale de bioéthique Jérôme Lejeune. Ce texte est reproduit avec son autorisation.

    De nombreux participants à cette conférence sont des experts de la vie et de la pensée d'un grand homme de science et d'un grand homme de foi, le vénérable Jérôme Lejeune, ce qui n'est pas mon cas. Mais en tant que biographe du pape Jean-Paul II, je sais quelque chose de ce disciple exemplaire et de ce penseur puissant, et je sais que ce grand saint avait la plus haute estime pour Jérôme Lejeune.

    Comme l'a dit Jean-Paul II dans une lettre adressée au cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, le lendemain du jour où le Dr Lejeune a été rappelé au Seigneur, le Dr Lejeune avait un « charisme » : un don de Dieu qui lui permettait « d'utiliser sa profonde connaissance de la vie et de ses secrets pour le véritable bien de l'homme et de l'humanité, et uniquement dans ce but ».

    Jérôme Lejeune, a poursuivi Jean-Paul II, était devenu « l'un des ardents défenseurs de la vie, en particulier de la vie des enfants à naître ». Ce faisant, il était prêt à devenir un « signe de contradiction », indépendamment des pressions exercées par une société permissive ou de l'ostracisme qu'il a subi.

    Ainsi, en Jérôme Lejeune, le monde a rencontré « un homme pour qui la défense de la vie est devenue un apostolat ». Le charisme donné au Dr Lejeune a été vécu dans le service évangélique du Christ et des petits du Christ.

    Les relations entre Jean-Paul II et Jérôme Lejeune, marquées par un profond respect mutuel qui s'est transformé en une forme d'amitié spirituelle, vous sont certainement familières.

    Nous connaissons la gratitude de Jean-Paul II pour le travail du Dr Lejeune au sein de l'Académie pontificale pour la vie, dont Lejeune était le président fondateur.

    Nous connaissons la gratitude de Jean-Paul II pour le travail acharné du Dr Lejeune dans la défense des enfants à naître, à laquelle il a apporté une autorité singulière, compte tenu de ses réalisations en tant que l'un des plus grands scientifiques du monde dans le domaine de la vie.

    Nous connaissons leur discussion lors du déjeuner du 13 mai 1981, au cours duquel ils ont évoqué les menaces qui pèsent sur la famille et auxquelles Jean-Paul II a tenté de répondre par la création du Conseil pontifical pour la famille, en liant la défense de la famille à la défense de la vie à tous les stades et dans toutes les conditions.

    Nous savons que Jean-Paul II a demandé au Dr Lejeune de diriger la délégation du Saint-Siège qui s'est rendue à Moscou après la mort du dirigeant soviétique Youri Andropov : un grand défenseur international de la vie représentant le pape aux funérailles de l'homme qui, en tant que chef de la police secrète soviétique, le KGB, avait incarné l'insensibilité du communisme à l'égard du caractère sacré de la vie - et qui pourrait bien s'être trouvé à la tête de la chaîne de causalité qui a conduit à un autre événement le 13 mai 1981.

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  • Pour comprendre la fête de Marie, Mère de l'Église, célébrée le lundi de la Pentecôte

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    De Noémie Bertin sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Comprendre la nouvelle fête de Marie, Mère de l'Église

    MAGAZINE – Sur décision du pape François, une nouvelle mémoire liturgique vient honorer la Vierge le lundi de Pentecôte. Explications.

    La Croix, l'hostie et la Vierge

    « Le vœu est que cette célébration rappelle que, si nous voulons grandir et être remplis de l’amour de Dieu, il faut planter notre vie sur trois grandes réalités – la Croix, l’hostie et la Vierge. Trois mystères pour structurer, féconder, sanctifier notre vie intérieure et nous conduire vers Jésus. »

    Cardinal Robert Sarah

    Notre-Dame du Suprême Pardon, Reine des Anges, Mère de l’Eucharistie... Les siècles de piété ont honoré la Vierge Marie de centaines de titres. Tirés de l’Écriture, de la Tradition ou de lieux d’apparitions, ces vocables expriment la belle majesté de celle que toutes les générations diront bienheureuse. Le 11 février dernier, Rome est venu inscrire l’un de ces titres dans le calendrier liturgique. La « mémoire obligatoire de la bienheureuse Vierge Marie, mère de l’Église » se célébrera désormais dans le monde entier le lundi de Pentecôte.

    Un décret du pape François, signé par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, l’a solennellement annoncé. Son préfet, le cardinal Robert Sarah, y voit un « progrès réalisé dans la vénération liturgique réservée à la Vierge Marie, suite à une meilleure compréhension de sa présence dans le mystère du Christ et de l’Église ». Désireux de veiller à « la croissance du sens maternel de l’Église », le pape François désire ainsi, selon ses mots, favoriser une « vraie piété mariale ».

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  • Aujourd'hui : on fête Marie, Mère de l'Eglise

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    (Archive 2018) Du Cardinal Philippe Barbarin, Archevêque de Lyon et Primat des Gaules (source) :

    Lundi de Pentecôte 2018, une nouveauté dans la liturgie de l’Église ! Depuis plusieurs années, la question était posée d’instituer une fête de Marie, Mère de l’Église, déjà célébrée en Pologne et en Argentine, le Lundi de Pentecôte. À Rome, la Congrégation pour le Culte divin, sans doute sollicitée depuis longtemps par beaucoup d’églises locales, a annoncé le 3 mars dernier la décision d’étendre cette fête à toute l’Église, un décret qui prend effet en 2018, ce lundi 21 mai. Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin depuis 2014, répond ainsi à un désir depuis longtemps ancré dans l’esprit et le cœur de beaucoup.

    La joie du temps ordinaire. Je me rappelle les lettres que m’avait écrites à ce sujet l’ancienne Mère Abbesse d’Argentan, dans le diocèse de Séez, et son insistance lors d’un passage à l’Abbaye : « Mais pourquoi ne faisons-nous pas cela aussi en France ? » Pourquoi en effet ? Maintenant que la décision est prise, il ne suffit pas de s’en réjouir, il faut aussi comprendre l’histoire et le sens de ce titre donné à Marie, de cette fête dont le cardinal Sarah a décrit l’esprit. 

    Dans l’année liturgique, le temps qui nous conduit vers Pâques et la Pentecôte est extrêmement riche et intense. Après le cheminement exigeant du carême, la Semaine Sainte et le feu de la Passion, vient une cinquantaine (c’est le sens du mot grec Pentecostès) de jours qui n’en font qu’un : « Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie. » Au terme de la cinquantaine pascale, une « solennité d’exultation », l’Esprit-Saint est donné aux Apôtres sous forme de langues de feu. C’est la promesse que Jésus leur avait faite dans les dernières paroles qu’il a prononcées sur terre et qui sont la meilleure catéchèse du sacrement de la confirmation :« Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins… » (Act. 1, 8). 

    Aussitôt après, le Lundi de Pentecôte, on « retombe » brusquement, comme on entend dire parfois, dans le temps ordinaire. C’est pourtant quelque chose de très beau pour nous que d’être envoyés en mission pour vivre et répandre l’amour reçu du Seigneur dans le concret de notre vie familiale, professionnelle ou sociale… Il y a une merveille du « temps ordinaire » ; j’ai lu un jour un bel Eloge du Temps ordinaire (Jeannine Marroncle, L’Atelier, 1995), inspiré peut-être de la manière dont Madeleine Delbrêl parle de la sainteté des « gens ordinaires » (La sainteté des gens ordinaires, Nouvelle Cité, 2009). Désormais, l’Église nous invite à entreprendre cette nouvelle étape de l’année liturgique sous le regard et avec la présence maternelle de la Vierge Marie ; c’est simple et réconfortant. L’obéissance à la Parole de Dieu de celle qui s’offre comme « la servante du Seigneur » à l’Annonciation, son attention à tous et dans toutes les circonstances (pensons au repas des noces de Cana où elle est la première à voir qu’« ils n’ont plus de vin »), tout cela nous aide et nous stimule pour rester fidèles à l’Amour de Dieu et réaliser notre vocation de « pierres vivantes » de l’Église.  

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  • Le lundi de la Pentecôte : une place de choix pour "Marie Mère de l'Eglise" dans le calendrier liturgique

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    Lundi de la Pentecôte : le pape offre une place de choix à Marie mère de l'Eglise

    Rédigé par Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements et le cardinal Robert Sarah (archive du  dans Religion (L'Homme Nouveau)

    Institution de la fête de « Marie, Mère de l’Église »

    L'Eglise catholique a toujours accordé une place importante à la Sainte Vierge. Elle déclarait dèjà, en 1964, par l'intermédiaire du Pape Paul VI, la bienheureuse Vierge Marie "Mère de l’Eglise", constatant que “le peuple chrétien tout entier honore toujours et de plus en plus la Mère de Dieu par ce nom très doux”. Une place de plus en plus importante était donnée à ce titre, par différents biais : messe votive, faculté d’ajouter l’invocation de ce titre dans les Litanies Laurétanes... 

    Désormais, par une décision du pape François, le lundi de la Pentecôte la mémoire de Marie Mère de l’Eglise sera obligatoire pour toute l’Eglise de Rite Romain. Vous retrouverez ici le décret sur la célébration de la bienheureuse Vierge Marie Mère de l’Eglise dans le Calendrier Romain Général ainsi qu'un texte explicatif du Cardinal Robert Sarah. 

    Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements

    DECRET sur la célébration de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise, dans le Calendrier Romain Général

    La joyeuse vénération dédiée à la Mère de Dieu dans l’Eglise contemporaine, à la lumière de la réflexion sur le mystère du Christ et sur sa propre nature, ne pouvait pas oublier cette figure de Femme (cf. Gal 4, 4), la Vierge Marie, qui est à la fois Mère du Christ et Mère de l’Eglise.

    Ceci était déjà en quelque sorte présent dans la pensée de l’Eglise à partir des paroles prémonitoires de saint Augustin et de saint Léon le Grand. Le premier, en effet, dit que Marie est la mère des membres du Christ, parce qu’elle a coopéré par sa charité à la renaissance des fidèles dans l’Eglise; puis l’autre, quand il dit que la naissance de la Tête est aussi la naissance du Corps, indique que Marie est en même temps mère du Christ, Fils de Dieu, et mère des membres de son Corps mystique, c’est-à-dire de l’Eglise. Ces considérations dérivent de la maternité de Marie et de son intime union à l’œuvre du Rédempteur, qui a culminé à l’heure de la croix.

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  • Lundi 20 mai : messe de clôture du pèlerinage à la cathédrale de Chartres célébrée par le cardinal Müller

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  • Les positions "progressistes" que "l'Eglise de Belgique" défendra lors du prochain synode

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    On peut s'interroger sur ce qu'est cette "Eglise de Belgique" censée inclure tous les catholiques du pays et sur son fonctionnement. Quelle est la véritable légitimité des organes qui prétendent exprimer les attentes des fidèles belges ? Et dans quelle mesure ceux-ci se sentent-ils concernés par les délibérations du synode ? L'Eglise réelle, celle des braves paroissiens dociles et résignés qui malgré tout fréquentent encore les églises, est bien éloignée de ces fantaisies doctrinales que veulent promouvoir les apparatchiks progressistes...  

    De cathobel.be (Clément Laloyaux) : 

    Diaconat des femmes, ordination d’hommes mariés, décentralisation… Voici les points que l’Eglise de Belgique ira défendre au synode

    17 mai 2024

    Confrontée à de nombreux défis et désireuse d'emboîter le pas de la synodalité, l'Eglise de Belgique a elle aussi mené sa propre introspection. Plusieurs centaines d'acteurs du paysage catholique belge (diocèses, UP...) ont ainsi été consultés autour d'une même question : "Comment développer une nouvelle dynamique missionnaire ?"

    Une démarche participative en vue d'une Eglise participative

    Pour bien saisir la démarche entreprise par les instances ecclésiastiques belges, remontons un peu dans le temps.

    Octobre 2023 : Le synode débouche sur un rapport de synthèse aux idées novatrices

    Le 28 octobre 2023, les 344 membres de l'Assemblée Générale du Synode, dont des laïcs hommes et femmes, votent un rapport de synthèse compilant les points de convergence et de divergence qui ont émergé lors des quatre semaines de travaux. Le texte, qui doit servir de feuille de route jusqu’à la session finale du Synode prévue en octobre 2024, propose des pistes pour rendre l’Église catholique plus participative et avance des propositions novatrices sur des sujets sensibles comme le diaconat féminin, la gouvernance dans l’Église, une participation accrue des laïcs...

    Alors confrontée à des défis qui touchent à la fois le pays (débat sociétal autour des abus...) et l'Europe occidentale (baisse de prêtres et religieux, méfiance à l'égard des institutions religieuses...), l'Eglise de Belgique voit dans cette réflexion sur la synodalité un bon moment pour relever le défi "fondamental" de la gestion du pouvoir.

    Janvier 2024 : Les évêques de Belgique dressent trois axes prioritaires en vue de l'Eglise de demain

    Une question est sur toutes les lèvres : Comment promouvoir une Église plus synodale, travaillant sur la prise de décision participative, pour relever les défis de la mission et des abus ? La Conférence des Évêques de Belgique décide de se réunir en janvier 2024 avec les membres belges du synode pour discuter ensemble du rapport de synthèse voté quelques mois auparavant. Les évêques de Belgique formulent alors trois priorités "à discuter au niveau de l'Église universelle". Trois axes prioritaires qui orientent l'Église vers une réflexion profonde sur sa mission, ses traditions et son organisation interne.

    1. Une Église missionnaire en dialogue avec le monde
    2. Une compréhension dynamique de la Tradition
    3. Unité dans la diversité et responsabilité

    Février 2024 : Lancement d'un processus de consultation à échelle nationale

    Ces pistes de réflexion, et leurs implications concrètes, sont reprises dans un projet de texte qui, comme les évêques l'annoncent à l'époque, sera soumis à divers groupes et organes de l'Eglise belge pour consultation.

    Et c'est exactement ce qu'il s'est passé ! Dès la publication du texte en février 2024, les différents organes consultatifs diocésains et interdiocésains ont l'occasion d’y réfléchir et d'envoyer leurs avis. Certains diocèses ont même proposé à leurs Unités Pastorales (regroupement de paroisses) d’en discuter ; d'autres, compte tenu du temps limité, restreignent la consultation à leurs Conseils existants.

    Au total, plusieurs centaines de personnes ont été impliquées dans la consultation entre février et mai 2024.

    Et aujourd'hui, qu'est-ce qui ressort de cette vaste réflexion ?

    Le processus de consultation (au printemps 2024) a non seulement approuvé les trois priorités proposées par les évêques en vue de la session finale du Synode, mais les a également enrichies.

    Examinons de plus près le fruit de ces consultations pour voir ce que l'Église de Belgique va demander à mettre à l'ordre du jour lors du prochain Synode :

    1) Une Église missionnaire en dialogue avec le monde

    À partir des consultations, l'Église de Belgique demande "que la culture de l’écoute réciproque et discernement soit également utilisée pour entrer en dialogue en tant qu'Église avec les développements actuels dans le monde qui nous entoure. En même temps, une Église synodale doit continuer à assumer son rôle prophétique face aux nombreuses injustices existantes. Elle nous aidera à mieux comprendre les signes des temps à la lumière de l'Évangile et à témoigner avec pertinence de la Bonne Nouvelle."

    2) Une compréhension dynamique de la Tradition

    À partir des consultations, l'Église de Belgique demande "que le Synode définisse notre ou nos Tradition(s) ecclésiale(s) comme dynamique(s) et en développement constant. À partir de là, la Tradition peut être relue en dialogue avec les développements récents de la théologie, de la philosophie et des sciences. Nous espérons que les groupes d'étude établis entre-temps au niveau de l'Église universelle prendront cette idée très à cœur".

    3) Unité dans la diversité et responsabilité

    À partir des consultations, l'Église de Belgique demande "qu'un travail concret soit effectué sur la décentralisation de certaines décisions dans l'Église, ce qui permet à une légitime diversité de travailler sans renoncer à l'unité. Nous demandons une concrétisation de la "responsabilité" des évêques et autres responsables pastoraux dans une Église synodale".

  • La messe de la Pentecôte du Pèlerinage de Chartres en direct sur CNEWS

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  • Qui est ou qu'est-ce que l'Esprit Saint ? La réponse de Benoît XVI

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    De "Benoît et moi" (archive 2015) :

    Homélie de Benoît XVI lors de la Veillée de la Pentecôte 2006, avec les mouvements ecclésiaux

    Lorsque nous récitons le Credo, nous disons:

    Je crois en l'Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie
    Il procède du Père et du Fils.
    Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire.
    Il a parlé par les prophètes.

    Mais qu'est-ce que cela signifie? Et cet Esprit, dont se réclament abondamment en ce moment ceux qui veulent changer la Doctrine de l'Eglise, qu'est-Il, au juste?

    C'est une question à laquelle il est difficile trouver une réponse qui satisfasse à la fois la raison et la foi.
    Et c'est la réponse de Benoît XVI que nous trouvons ici. Cette homélie, inhabituellement longue, a été prononcée le samedi 3 juin 2006, lors de la veillée de la Pentecôte, alors que le saint Père rencontrait les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles. Elle est particulièrement sublime, et elle doit être relue plusieurs fois pour être longuement méditée.

    [On trouvera toutes les homélies de Pentecôte de Benoît XVI, sur le site du Vatican, ICI]

    L'HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

    www.vatican.va/liturgical_year/pentecost/2006/pentecoste_fr.html#4 juin 2006

    [après les salutations d'usage]

    (...), nous nous demandons: qui est ou qu'est-ce que l'Esprit Saint? Comment pouvons-nous le reconnaître? De quelle façon allons-nous à Lui et Lui vient-il à nous? Qu'est-ce qu'il fait?

    Une première réponse nous est donnée par le grand hymne de Pentecôte de l'Eglise, par lequel nous avons commencé les Vêpres: "Veni, Creator Spiritus... - Viens, Esprit Créateur..." .
    L'hymne fait ici référence aux premiers versets de la Bible qui évoquent, en ayant recours à des images, la création de l'univers.

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  • Hymne au Saint-Esprit: Veni Creator Spiritus

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    Veni, creator Spiritus,
    Mentes tuorum visita,
    Imple superna gratia
    Quæ tu creasti pectora.

    Qui diceris Paraclitus,
    Donum Dei altissimi,
    Fons vivus, ignis, caritas
    Et spiritalis unctio.

    Tu septiformis munere,
    Dextræ Dei tu digitus,
    Tu rite promissum Patris,
    Sermone ditans guttura.

    Accende lumen sensibus,
    Infunde amorem cordibus,
    Infirma nostri corporis
    Virtute firmans perpeti.

    Hostem repellas longius
    Pacemque dones protinus ;
    Ductore sic te prævio
    Vitemus omne noxium.

    Per te sciamus da Patrem,
    Noscamus atque Filium ;
    Te utriusque Spiritum
    Credamus omni tempore.

    Deo Patri sit gloria,
    Et Filio, qui a mortuis
    Surrexit, ac Paraclito
    In saeculorum saecula. Amen.

    1) Viens, Esprit Créateur,
    Visite l'âme de tes fidèles,
    Emplis de la grâce d'En-Haut
    Les cœurs que tu as créés.

    2) Toi que l'on nomme le Conseiller,
    Don du Dieu Très-Haut,
    Source vive, feu, charité,
    Invisible consecration.

    3) Tu es l'Esprit aux sept dons,
    Le doigt de la main du Père,
    L'Esprit de vérité promis par le Père,
    C'est toi qui inspires nos paroles.

    4) Allume en nous ta lumière,
    Emplis d'amour nos cœurs,
    Affermis toujours de ta force
    La faiblesse de notre corps.

    5) Repousse l'ennemi loin de nous,
    Donne-nous ta paix sans retard,
    Pour que, sous ta conduite et ton conseil,
    Nous évitions tout mal et toute erreur.

    6) Fais-nous connaître le Père,
    Révèle-nous le Fils,
    Et toi, leur commun Esprit,
    Fais-nous toujours croire en toi.

    7) Gloire soit à Dieu le Père,
    au Fils ressuscité des morts,
    à l'Esprit Saint Consolateur,
    maintenant et dans tous les siècles. Amen.