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BELGICATHO

  • Ce qu'on ne vous dit pas sur la Guerre civile espagnole...

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    D'InfoVaticana :

    Ce qu'on ne vous dit pas sur la guerre civile espagnole : l'assassinat de 4 840 prêtres, 2 365 religieux et 283 religieuses

    19 juillet, 2024

    Le 18 juillet est la date à laquelle on considère que le soulèvement national a commencé, bien que la veille, le 17 juillet 1936, les troupes du camp national se soient soulevées à Melilla contre l'infâme et criminel gouvernement républicain.

    La haine anti-catholique était déjà présente depuis des années avant le déclenchement de la guerre civile en 1936. Les socialistes, les communistes, les syndicalistes et les anarchistes s'en étaient pris aux catholiques et les incendies d'églises et de couvents étaient devenus monnaie courante dans les années 1930.

    En 1931, le Premier ministre Manuel Azaña proclame : « L'Espagne a cessé d'être catholique ». En mai, une centaine d'églises et de couvents sont incendiés et le cardinal Segura, archevêque de Tolède et primat d'Espagne, est chassé. Tous les moyens sont bons pour atteindre l'objectif de destruction de l'Église. L'année suivante, plus de trente mille jésuites sont expulsés. En 1933, la loi sur les confessions et les congrégations interdit aux ordres religieux d'enseigner la foi et d'exercer toute activité.

    Au cours de ce que l'on a appelé « l'octobre rouge des Asturies », une violente persécution religieuse a été déclenchée. En dix jours, 12 prêtres, 7 séminaristes et 18 religieux sont tués ; 58 églises sont incendiées. C'est dans ce contexte de fureur que sont nés les martyrs. Torturés et tués pour l'odium fidei (la haine de la foi). Une Eglise « arrosée » par le sang rouge des martyrs.

    Francisco Franco, quant à lui, prononce son soulèvement en juillet 1936 et s'installe à Salamanque. De 1931 à 1939, 4 840 prêtres, 2 365 religieux et 283 religieuses ont été tués. Il ne faut pas oublier que certaines régions ont été plus virulentes que d'autres.

    Le diocèse de Barbastro fut l'un des plus martyrisés, où 87% du clergé fut exterminé, ainsi que l'évêque Florentino Asensio. Ce martyr s'est fait enlever les testicules après avoir été fusillé et enveloppé dans des feuilles d'un journal local, il a été exposé sur les places et dans les cafés. Les martyrs clarétains de Barbastro, pour la plupart des jeunes hommes d'une vingtaine d'années, sont morts en pardonnant à leurs bourreaux et en criant « Vive le Christ Roi ».

    Pratiquement à partir du 18 juillet 1936, le culte catholique a dû être suspendu et les citoyens catholiques ont dû entrer dans la clandestinité, car ils étaient recherchés pour être arrêtés et traduits devant des tribunaux arbitraires où, à des milliers d'occasions, la peine de mort a été décrétée, sous le seul chef d'accusation d'être catholique.

    La possession d'un chapelet ou le souvenir qu'un citoyen avait l'habitude d'aller à la messe ou de participer à des réunions de l'Action catholique suffisait pour être conduit devant un peloton d'exécution. Les exécutions étaient souvent immédiates et précédées de tortures sauvages.

    La situation la plus précaire est celle des ecclésiastiques (évêques, prêtres et religieux). Beaucoup d'entre eux fuient de refuge en refuge, au péril de leur vie et de celle des personnes qui les hébergent. Il fallait être très courageux pour accueillir un prêtre ou une religieuse chez soi, et tout le monde n'était pas prêt à le faire : il n'était pas rare que des amis d'ecclésiastiques soient exécutés. Parmi les prêtres qui ont dû fuir Madrid la rouge, il y a par exemple le fondateur de l'Opus Dei, saint Josémaria Escriva de Balaguer, qui a traversé les Pyrénées avec quelques membres de l'Œuvre pour se rendre en Andorre et s'installer dans la zone nationale.

    Selon Gabriel Jackson, « les trois premiers mois de la guerre ont été la période de terreur maximale dans la zone républicaine. Les passions républicaines sont à leur comble. Les prêtres furent les principales victimes du gangstérisme pur et dur ».

    Il est difficile de donner des chiffres, mais on estime à 10 000 le nombre de martyrs des persécutions religieuses pendant la guerre civile, dont 3 000 laïcs, appartenant pour la plupart à l'Action catholique. Environ 7 000 d'entre eux sont enregistrés avec des noms et des prénoms. Ces chiffres signifient que la persécution religieuse est considérée comme la pire persécution religieuse de l'histoire.

    Il y a eu des épisodes de grande cruauté et de véritable sadisme ; il y a eu des cas où les victimes ont été brûlées vives, terriblement mutilées avant de mourir ou soumises à de véritables tortures psychologiques. Il y a aussi eu des personnes traînées par des voitures. Il y a eu des cas où le corps d'une personne assassinée a été donné en pâture à des animaux. Il y a même eu une véritable chasse aux prisonniers.

    Il convient également de noter ce que certains appellent « le martyre des choses ». Dès le début, les églises et les couvents ont été dévalisés, les images brûlées et les œuvres d'art pillées. Quelque 20 000 églises ont été détruites, dont plusieurs cathédrales, avec leur ornementation (retables et images) et leurs archives. Il est à noter que ces églises n'ont pas été détruites en temps de guerre, mais à l'arrière-garde. Aujourd'hui, de nombreuses provinces, comme Cuenca, Albacete et Valencia, qui n'ont pas connu une seule bataille pendant la guerre, n'ont pratiquement rien de leur patrimoine artistique religieux antérieur à 1936, parce qu'il a été détruit dans les flammes à l'époque.

  • L'Union Européenne : une construction artificielle et idéologique

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    De Stefano Fontana sur la NBQ :

    L'UE, une construction artificielle et idéologique

    L'élection d'une von der Leyen 2, au mépris du vote euro-parlementaire, révèle tout le danger du sujet UE : non pas un gouvernement mais une gouvernance qui s'éloigne d'une politique fondée sur le bien commun.

    22_07_2024

    Pour faire un bilan complet des élections européennes et de leur lourdeur, il ne faut pas s'arrêter à la nécessaire critique de la nouvelle majorité et de la Commission von der Leyen 2, mais élargir le regard à la nature même de l'Union que cette occasion a encore mise à nu. Tous les ingrédients de ce dernier événement électoral, qui a laissé de nombreux Européens abasourdis, déclarent sans l'ombre d'un doute que l'Union est une construction artificielle, qu'elle ne pourra pas durer longtemps ou, à tout le moins, qu'elle produira de graves dommages.

    La rhétorique de l'européanisme, la complexité et la lourdeur des règles de procédure, la non-représentativité des votes nationaux, l'influence d'individus et de groupes non élus, le retour sur la scène européenne de personnes déjà rejetées dans leur propre pays, le mépris de l'absence d'unité civique préalable et constitutive du moment électoral, la vacuité de la notion de bien commun européen, la dangereuse primauté du droit européen sur le droit national, le mélange insidieux du public et du privé dans la gestion administrative plutôt que politique de la Commission .... autant d'aspects inquiétants mis en lumière par la récente phase électorale.

    Le fait que nous ayons un doublon du précédent gouvernement européen, d'ailleurs plus à gauche que ne l'était le précédent, alors qu'une volonté évidente de changement s'était dégagée de ces élections, insuffisantes en termes de sièges mais politiquement très significatives, enlève une fois de plus les oripeaux de la nature même de l'Union et la montre pour ce qu'elle est : un artifice contre-nature et une construction idéologique.

    Dans l'Union européenne, il n'y a pas de gouvernement au sens politique classique du terme. Il y a une gouvernance, c'est-à-dire un réseau d'acteurs qui se mettent progressivement d'accord sur les choses à faire dans une complexité de relations qui semble destinée à désorienter.

    Désorienter d'abord les électeurs qui ne voient pas la relation de leur vote avec ce conglomérat de projets enchevêtrés. Cette gouvernance ne comprend pas seulement des acteurs institutionnels, comme les Etats membres dans leurs articulations, ou des parlementaires élus, ou des « experts » nommés par les différents gouvernements, mais aussi des acteurs privés, des resquilleurs, des techniciens aux compétences diverses, des fondations et des centres d'influence privés, des groupes de pression et des lobbies.

    L'Union européenne n'est pas un sujet politique à part entière, car elle combine le jugement politique avec le jugement apparemment neutre de l'« expertise », de l'« expérience » ou de la « technique ». Des agences indépendantes sont appelées à donner une appréciation réputée objective pour échapper aux résultats électoraux. À tout moment, un Draghi peut venir s'insérer dans le système pour donner des directives, ou une émanation du Forum de Davos faire pression pour la poursuite du New Deal vert comme instrument fondamental d'une remise à zéro générale de l'économie et même de l'alimentation.

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  • Réévangéliser l'Occident : un objectif des catholiques nigérians

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    De Matthieu Lasserre, envoyé spécial à Jos et Abuja (Nigeria) sur le site de La Croix :

    « C’est notre mission de raviver la foi » : l’Église catholique du Nigeria veut réévangéliser l’Occident

    Reportage

    L’Afrique, avenir de l’Église catholique ? Cet été, La Croix part à la rencontre de ce continent, laboratoire du catholicisme de demain, et de ses propres enjeux. (1/6) Aujourd’hui, premier volet de cette série au Nigeria, où les catholiques, en pleine croissance, ne cachent pas leur ambition de devenir les missionnaires du XXIe siècle face à un Nord global de plus en plus sécularisé.

    19/07/2024

    Akeelah Jr. Framinchi s’impatiente. « Viens vite, la messe commence dans quelques minutes ! » Âgé de 24 ans, le jeune homme s’est désigné comme le guide attitré de ce séjour de quelques jours à Jos, dans l’État de Plateau, au centre du Nigeria. Il enfile en vitesse une paire de Converse All Star noires et s’élance dans le dédale des maisons en pierre de son quartier. Sur sa lancée, il slalome entre les habitations, navigue entre des voitures d’un autre âge et les nuées de mototaxis.

    Sur le trottoir d’en face, l’église Saint-Louis est pleine à craquer en ce jeudi soir d’avril. « Ici, c’est comme ça, les gens sont très religieux, alors il faut venir en avance », tance-t-il gentiment. De toute l’Afrique, le Nigeria est, avec le Kenya, le pays qui affiche la plus forte participation de catholiques à la messe. Il ne reste plus qu’un banc caché derrière un pilier au fond de l’édifice. Tant pis, il fera l’affaire. Les pieux retardataires – nombreux, eux aussi – resteront debout de chaque côté de la nef, le dos au soleil. La moitié de l’assemblée est composée d’enfants. L’Église profite de l’essor démographique du pays : de 219 millions d’habitants en 2021, le Nigeria pourrait devenir dans une vingtaine d’années le troisième pays le plus peuplé au monde, avec 350 à 400 millions d’habitants.

    Une Église dynamique

    La procession s’avance, au rythme des percussions et des chants entraînants, qui ne laissent aucune chance au silence. La liturgie conserve cependant une certaine solennité : la communion se fait à genoux aux bancs situés autour de l’autel, la chorale reprend quelques chants en latin. Durant l’homélie, Akeelah tape frénétiquement sur son téléphone pour retranscrire les mots du prêtre. Ce mélange dit beaucoup de cette jeune Église héritière de la tradition catholique mais qui s’enracine dans son terreau culturel africain.

    Le nombre de catholiques oscille entre 20 et 30 millions, soit 10 à 15 % de la population, selon les estimations. Faute de recensement, impossible d’établir des statistiques plus précises. La région de Jos est majoritairement chrétienne ; le diocèse jauge à 30 % la proportion de fidèles. Et leur nombre ne cesse de croître d’année en année, comme dans de nombreux pays d’Afrique : le continent trône en tête du nombre de fidèles dans le monde.

    À lire aussi : Les violences contre les chrétiens ont atteint un « nouveau pic » selon l’ONG Portes ouvertes

    À la sortie de la messe, Emmanuel Duru Ifeangi, l’un des rares paroissiens ayant troqué le caftan, le vêtement traditionnel, pour un maillot de football, s’avance, souhaite la bienvenue et sonde les premières impressions de son interlocuteur. Pour un Français qui a grandi dans une société en pleine sécularisation, pareille pratique religieuse ne peut que surprendre. Satisfait de l’effet produit, le trentenaire, employé dans l’encadrement de la jeunesse, veut croire que le « zèle » des catholiques nigérians peut « inspirer le monde entier ».

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  • Aujourd'hui, on fête sainte Marie-Madeleine

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    images.jpgA la suite de la sortie d'un mauvais fillm (déjà oublié), transposé d'un roman (médiocre) qui a constitué un succès de librairie (inconcevable), le personnage de Marie-Madeleine est devenu l'objet de toutes les affabulations possibles et imaginables, totalement dénuées de fondements historiques mais d'autant plus appréciées par les faiseurs d'opinion qu'elles semblaient mettre à mal l'approche catholique de cette grande sainte.

    Documents sur Marie Madeleine

    Les métamorphoses de Marie-Madeleine (évangiles synoptiques, évangile de St Jean, évangiles gnostiques) par le Père JEAN-MARIE SEVRIN, Franciscain
      http://www.lalibre.be/article.phtml?id=11&subid=118&art_id=187885    
     

    Régis Burnet, Marie-Madeleine, De la pécheresse repentie à l'épouse de Jésus ( Histoire de la réception d'une figure biblique) Cerf. 2004    http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?n_liv_cerf=6715   

    Jésus a-t-il épousé Marie-Madeleine ?    http://www.opusdei.fr/art.php?p=15400    

    Jésus et Marie-Madeleine   http://dominique-le-tourneau.hautetfort.com/archive/2006/02/16/jesus-et-marie-madeleine.html  

    Benoît XVI nous rappelle l'histoire de Marie de Magdala

  • Fêtée aujourd'hui : sainte Marie-Madeleine

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    van_der_weyden_marie_madeleine_lisant.jpgMais qui était cette sainte au sujet de laquelle on a écrit tout et n'importe quoi ?

    (ci-contre : détail de Roger van der Weyden (XVe s.) représentant Marie-Madeleine lisant)

    "... Ce que dit la Bible : Marie Madeleine est une des femmes qui accompagnent Jésus, et dont certains noms sont donnés dans l’évangile (Marthe et Marie : Lc 10, 38-42 ; Jeanne, Marie de Magdala, Suzanne : Lc 8, 1-3). Marie Madeleine se montre profondément attachée au Christ, auquel elle donne le titre solennel de « Rabbouni », lorsqu’elle le rencontre après la résurrection (cf. Jn 20, 16). Jamais les évangiles ne laissent supposer qu’il existe une relation amoureuse entre Jésus et Marie Madeleine. Dans le Nouveau Testament, il est dit clairement, en revanche, que le Christ est l’époux de l’Église, exactement dans le même sens que, dans l’Ancien Testament, Yahvé se présentait comme l’époux de son peuple Israël.

    Quant à Marie Madeleine, les évangiles disent d’elle que Jésus en avait chassé « sept démons » (cf. Mc 16, 9 ; Lc 8, 1-3). Une longue tradition l’a associée à la pécheresse qui oignit de parfum les pieds de Jésus (cf. Lc 7, 36-50), et à Marie, sœur de Marthe et Lazare (cf. Lc 10, 39 ; Jn 11, 1-45 et 12, 1-8). De nos jours, l’identité entre ces trois personnes (Marie de Magdala, Marie, sœur de Marte et Lazare, et la pécheresse pardonnée et aimante) n’est plus considérée comme probable par de nombreux spécialistes.

    Ce que dit l’Église : l’Église n’a d’autre raison d’être que de transmettre fidèlement la foi des Apôtres et la gràce de Jésus-Christ. Elle ne veut rien ajouter ou retrancher du témoignage des Apôtres sur le Christ. C’est sur cette base qu’elle affirme que Jésus n’a jamais pris femme. À partir de ce fait, et de ce qu’en dit l’Ecriture, l’Église approfondit sa compréhension du mystère de Dieu et de son dessein de salut. Dans cette perspective, le fait que le Christ n’ait pas été marié permet à l’Église, Peuple de Dieu, de se reconnaître comme l’épouse du Christ.

    En Marie Madeleine, la tradition chrétienne a toujours reconnu une figure insigne du repentir, un modèle de l’amour confiant du pécheur pardonné par le Christ, un exemple de vie contemplative. Loin de dévaluer Marie Madeleine, l’Église l’honore comme sainte Marie Madeleine, et de nombreux sanctuaires lui sont dédiés (comme la basilique de Vézelay). Il n’existe aucune trace de la prétendue lignée royale de Marie Madeleine. Pour les chrétiens, la noblesse des origines n’est rien : c’est l’accueil de la grâce et du pardon de Dieu qui fait la grandeur du chrétien. Le Royaume des Cieux, a dit Jésus, est pour les pauvres, les enfants, et ceux qui leurs ressemblent. «  Les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers » (Mt 20, 16)." (source)

  • Mais qui était vraiment Marie-Madeleine ? (22 juillet)

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    De KTO :

    Marie-Madeleine

    15/04/2018

    Cette semaine, la Foi prise au mot, en partenariat avec le Monde de la Bible, vous propose de revenir sur l’un des personnages les plus attachants et les plus populaires des évangiles : Marie-Madeleine. Qui est-elle cette femme dont on parle tant ? Marie de Béthanie, assise aux pieds du Seigneur pendant que sa soeur Marthe vaque aux tâches de la maison ? Marie de Magdala qui reconnaît son maître ressuscité au matin de Pâques ? Est-elle aussi la pécheresse qui essuie les pieds de Jésus avec ses cheveux ? Universellement célébrée, très à la mode depuis quelque temps, Marie Madeleine fascine et interroge. Pour essayer de percer le mystère nous retrouvons trois invités : Sylvaine Landrivon, théologienne, maître de conférences à l’université catholique de Lyon, Raphaëlle Ziadé, responsable de département des arts byzantins au Petit Palais, et le père Jean Pierre Brice Olivier, prêcheur dominicain.

  • Marie-Madeleine (22 juillet)

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    mariamagdalena01.jpgHomélie du Père Joseph-Marie Verlinde (Famille de Saint-Joseph) (Homelies.frArchive 2008)

    Comme la Bien-aimée du Cantique, Marie-Madeleine cherche « celui que son cœur aime » (1ère lect.) « alors qu’il fait encore sombre ». Mais comment pourrait-elle le chercher si elle ne l’avait pas déjà trouvé ? Son désir témoigne de la présence et de l’action en elle de l’Esprit Saint qui l’attire irrésistiblement vers Jésus. Avec l’intuition sûre de l’amour, elle se rend au rendez-vous de son Seigneur, mais il lui faut du temps pour reconnaître les signes de sa présence. La mise en scène et les dialogues rapportés par Saint Jean sont d’une esquise délicatesse. Marie ne semble même pas s’étonner de voir deux personnages - identifiés à « des Anges vêtus de blanc » - dans l’espace réduit du tombeau. A moins que le caractère saugrenu de cette situation soit une invitation explicite de l’évangéliste à nous élever à une lecture symbolique. Le propitiatoire posé sur l’Arche de l’Alliance n’était-il pas flanqué lui aussi de deux Anges, « l’un à la tête, l’autre aux pieds » ? Ce tombeau vide apparaît tout à coup comme le Temple de Dieu, le lieu où repose sa gloire, où demeure sa présence.

    Ce n’est pas un divin impersonnel qui remplit le tombeau de sa nuée : les « Anges » s’adressent à Marie-Madeleine avec les paroles mêmes que le Ressuscité reprendra quelques instants plus tard. Comme l’étymologie du terme Ange l’indique, ces Etres de lumière sont les messagers, les porte-paroles de Dieu ; ils sont évoqués pour éviter de prononcer le Nom du Seigneur lui-même. Le fait qu’ils prononcent les paroles que reprendra Jésus, sous-entend que celui-ci partage désormais la gloire du « Nom qui surpasse tous les noms » (Ph 2, 9). Il est « le Seigneur », celui devant qui toute créature au ciel et sur la terre fléchit les genoux, et dont toute langue proclame la Seigneurie universelle (cf. Ph 2, 10-11).

    Marie n’en est pas encore là dans son cheminement ; pour le moment, elle cherche encore un cadavre. Aveuglée par la tristesse, elle ne reconnaît pas la présence du Vivant au cœur du tombeau vide dont elle se détourne. Mais le Ressuscité n’est plus lié à un lieu précis ; il n’est plus conditionné ni par l’espace ni par le temps : il est bien réellement présent partout où un cœur le désire ardemment. Marie-Madeleine est littéralement enveloppée de toute part par sa présence qui se fait plus pressante : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Marie ne se trompe pas vraiment en prenant Jésus pour le jardinier : n’est-il pas le nouvel Adam que le Père a établi gardien de cette terre où est planté l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, que sa Résurrection a transformé en Arbre de Vie ? Il faut cependant un appel particulier, personnel de Notre-Seigneur pour la réveiller de sa torpeur et la faire entrer dans le monde nouveau inauguré par la Pâque de celui qu’elle cherche éperdument.

    « Marie » : interpellation empreinte de douceur, mais aussi sans doute supplication de l’amour mêlée d’étonnement : « comment se fait-il que tu ne me reconnaisses pas ? » C’est en prononçant notre nom que Jésus se fait connaître, ce « nom nouveau gravé sur une pierre blanche, que personne ne connaît sauf celui qui la reçoit » (Ap 2, 17). Se retournant une seconde fois, c’est au cœur même du tombeau vide devenu chambre nuptiale, que Marie cherche cette fois à retenir son Seigneur en confessant son amour : « Rabbouni ».

    Pourtant cette rencontre n’est que préfigurative : le temps des noces n’est pas encore venu. Jésus « monte vers son Père et notre Père, vers son Dieu et notre Dieu » pour nous préparer une place dans sa demeure d’éternité. En attendant le face à face, il nous faut comme Marie, et dans la foi, poursuivre notre route et annoncer nous aussi : « J’ai vu le Seigneur ressuscité au fond de mon cœur. Il a pris autorité sur toutes mes morts et transformé mes tombeaux en sanctuaires de sa gloire ; et voilà ce qu’il m’a dit : “Cherchez-moi de tout votre cœur ; je me laisse trouver par les âmes de désir” ».

    « Seigneur arrache de ma poitrine mon cœur de pierre ; cœur lourd, opaque, indifférent, insensible. Et donne-moi un cœur de chair qui “languit de toi comme une terre aride, sans eau” (Ps 62). Accorde-moi de pressentir ta force et ta gloire, afin de réaliser que ton amour éternel vaut mieux que ma pauvre vie mortelle. Je pourrai alors “lever les mains pour te bénir en invoquant ton nom, m’attacher à toi de toute mon âme, et crier de joie à l’ombre de tes ailes” (Ibid.). »

  • Tous pélagiens ?

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    De sur Crisis Magazine :

    Sommes-nous tous pélagiens à présent?

    Pour de nombreux disciples modernes de Pélage, entrer au Ciel n’est rien d’autre qu’une entreprise d’entraide, le résultat d’une simple volonté de faire le bien, en contournant le besoin de grâce en cours de route.

    20 juillet 2024

    Tel est le « compliment terrifiant », comme le décrit C. S. Lewis, que Dieu nous a fait en accordant un sérieux extrême aux choix que nous faisons. Il nous laisse entièrement libres, pour ainsi dire, de nous rendre en enfer, transformant sa grâce en notre chagrin.

    « Dans sa volonté est notre paix », nous dit Dante dans le Chant III du Paradis . Mais supposons que quelqu’un décide qu’il ne veut pas vraiment la paix de Dieu ? Ou qu’il puisse se la procurer lui-même – assez facilement, en fait – sans recourir à la grâce ?

    Orthodoxe. Fidèle. Libre.

    C'est la position adoptée par un moine breton, Pélage, qui s'était installé à Rome au début du cinquième siècle, provoquant une riposte massive de la part d'un personnage aussi important que le Docteur de la Grâce lui-même, saint Augustin, qui dura des années et des années. Ce fut la dernière grande controverse de la vie d'Augustin, dont l'issue fixa non seulement les paramètres du problème mais aussi sa solution. Le pauvre Pélage languit parmi les archi-hérétiques, où il demeure encore aujourd'hui malgré les efforts de certains pour le réhabiliter.

    Pour Augustin, dont l'intérêt pour la question était loin d'être académique, les deux pôles de toute position raisonnable étaient, d'une part, la misère de l'homme sans Dieu, livré à ses propres moyens pécheurs et, d'autre part, l'efficacité imprévue de la prescience et de la grâce divines, qui disposent l'homme à accepter l'offre la plus étonnante de toutes, à savoir le don gratuit du salut de Dieu. La grandeur pure à laquelle nous avons été appelés face à la misère dans laquelle nous sommes depuis longtemps plongés. Et entre les deux extrémités se trouve le témoignage bouleversant de la vie même d'Augustin, qui lui interdit d'oublier à jamais la délivrance miséricordieuse de Dieu d'une vie de péché et de mort. 

    Il fallait donc combattre, combattre et renverser le pélagianisme, car il représentait une attaque frontale contre le mystère central de la foi, qui est notre rédemption par le Christ. Ce fut l’expérience décisive de la vie d’Augustin, un moment d’enseignement qu’il allait passer le reste de sa vie à transmettre aux autres. Car si l’exercice du libre arbitre, même lorsqu’il est associé à de hautes activités humaines, suffisait à mettre la vertu et sa récompense céleste à la portée de tous, comme l’enseignait Pélage, pourquoi aurions-nous besoin du Christ ? 

    Pourquoi nous enseigner le Notre Père , avec sa demande de pardon pour nos péchés présents ou pour être épargné de la tentation de commettre des péchés futurs, si nous nous en sortons très bien sans Lui ? Il ne serait rien de plus qu'une cinquième roue du carrosse, tout à fait superflue pour maintenir la voiture sur la route, puisque la nature humaine à elle seule suffirait à allumer le moteur. Et s'il doit y avoir une grâce, qu'elle reste purement cosmétique, apportant un brillant lisse à un modèle par ailleurs parfait de la vie morale.

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  • PHOTOS : Procession eucharistique massive dans le centre-ville d'Indianapolis

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    De CNA :

    PHOTOS : Procession eucharistique massive dans le centre-ville d'Indianapolisbouton de partage sharethis

    Procédure NEC 1Des évêques et des prêtres défilent devant le monument aux soldats et aux marins dans le centre-ville d'Indianapolis. | Crédit : Jonah McKeown/CNA

    Des milliers de personnes ont bordé les rues d'Indianapolis le 20 juillet pour une procession eucharistique d'un mile, du centre des congrès de l'Indiana au mémorial de guerre de l'Indiana, portant le  renouveau eucharistique national  dans les rues dans la démonstration la plus publique de dévotion et d'unité de la conférence de cinq jours. 

    Les catholiques, jeunes et moins jeunes, se sont alignés dans les rues pour regarder Jésus passer et se joindre à la procession. Des prêtres, des évêques, des séminaristes, des religieux et des religieuses et de nombreuses familles avec enfants ont fait le déplacement, ainsi qu'un grand groupe d'enfants qui venaient de faire leur première communion. 

    L'Eucharistie, conservée dans un ostensoir doré béni par le pape, a voyagé dans une remorque spéciale, accompagnée de l'évêque Andrew Cozzens de Crookston, Minnesota, et de l'archevêque Charles Thompson d'Indianapolis. 

    L'Eucharistie passe devant le Monument aux soldats et marins à Indianapolis. Crédit : Jonah McKeown/CNA
    L'Eucharistie passe devant le Monument aux soldats et marins à Indianapolis. Crédit : Jonah McKeown/CNA

    Les fidèles qui bordaient les rues se sont agenouillés au passage de l'Eucharistie. Des hymnes spontanés ont retenti au fur et à mesure du défilé des manifestants. 

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  • Mozambique : Les chrétiens sont devenus la cible principale des insurgés islamistes

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    De kath.net/news :

    Mozambique : « Les chrétiens semblent être devenus la cible principale des insurgés »

    20 juillet 2024

    Morven McLean dans l'interview de kath.net : « De nombreuses églises sont incendiées, la plupart des chrétiens sont chassés. Le groupe djihadiste État islamique du Mozambique (EI-M) appelle à l'établissement d'un califat ou d'un gouvernement islamique à Cabo Delgado.»

    Binz (kath.net) « Les rapports sont horribles. Les personnes qui ont réussi à fuir leurs villages affirment que les insurgés clouaient souvent des panneaux d'avertissement sur les arbres. Les villageois fuient, puis les terroristes arrivent, brûlent les églises et les maisons, torturent et décapitent ceux qui n'ont pas pu s'échapper et refusent de se convertir à l'islam. Les prêtres de Cabo Delgado dorment la nuit en tenue complète et laissent un sac de nourriture près de la porte avant de se coucher au cas où ils devraient s'échapper. » Morven McLean explique cela dans l'interview de kath.net. Elle est chercheuse à Christian Solidarity International (CSI) et s'occupe, entre autres, des développements au Mozambique. Christian Solidarity International (CSI) est une organisation chrétienne internationale de défense des droits de l'homme qui défend les chrétiens persécutés dans le monde entier.

    kath.net : Mme McLean, depuis 2017, de graves attaques ont été répétées contre des chrétiens au Mozambique. Au cours des derniers mois, la situation a encore empiré. Quel est le contexte ?

    Morven McLean : Les islamistes du nord du Mozambique ont déclenché un soulèvement en 2017. Depuis lors, le groupe djihadiste État islamique du Mozambique (IS-M) terrorise à plusieurs reprises la province de Cabo Delgado avec des attaques meurtrières.

    Le Mozambique est un pays majoritairement chrétien, mais la province de Cabo Delgado est majoritairement musulmane et l'une des régions les plus pauvres du pays. De nombreuses personnes se sentent exclues par le gouvernement central de Maputo. En 2011, d’importants gisements de gaz naturel ont été découverts au large de Cabo Delgado. Ils ont été développés par trois sociétés énergétiques multinationales étrangères, mais la violence des insurgés a bloqué ce projet.

    Fin 2023, les autorités mozambicaines, soutenues par les troupes rwandaises et un contingent militaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe, semblaient avoir maîtrisé l’insurrection. Cependant, elle a repris en 2024. Des dizaines de personnes ont été tuées et des dizaines de milliers déplacées depuis le début de l'année. Au moins 18 églises ont été incendiées.

    kath.net : Y a-t-il une stratégie plus large derrière les attaques ?

    McLean : Les chrétiens semblent être devenus la cible principale des insurgés, comme en témoignent les incendies d'églises et l'expulsion de leurs maisons de villageois majoritairement chrétiens. Cela est également cohérent avec l'objectif apparent du groupe d'établir un califat, ou un gouvernement islamique, à Cabo Delgado.

    Après avoir pris Mucojo, une base militaire située sur la côte de l'océan Indien, en février, les insurgés auraient interdit la consommation d'alcool et imposé un code vestimentaire conforme à une interprétation stricte de la charia. Ailleurs, ils ont exigé que les non-musulmans paient la jizya (impôt de vote).

    kath.net : Quels autres rapports recevez-vous de là ?

    McLean : Les rapports sont horribles. Les personnes qui ont réussi à fuir leurs villages affirment que les insurgés clouaient souvent des panneaux d'avertissement sur les arbres. Les villageois fuient, puis les terroristes arrivent, brûlent les églises et les maisons, torturent et décapitent ceux qui n'ont pas pu s'échapper et refusent de se convertir à l'islam. Les prêtres de Cabo Delgado dorment la nuit en tenue complète et laissent un sac de nourriture près de la porte avant de se coucher au cas où ils auraient besoin de s'échapper.

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  • 21 juillet

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  • Formes liturgiques : savoir discerner avec le cardinal Newman

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    De sur le site de la revue Catholica :

    Autour des « formes liturgiques ». Quelques réflexions du cardinal Newman

    8 juillet 2024

    La vie de l’Église, au cours des dernières décennies, a été traversée par un débat très intense sur le renouvellement des « formes » : dans le langage théologique, dans la liturgie, dans la proclamation de l’Évangile, dans la manière de s’adresser au monde contemporain. C’était d’ailleurs l’objectif principal que le pape Jean XXIII avait assigné au Concile Vatican II, comme le pontife l’avait exprimé dans le discours d’ouverture de l’assemblée conciliaire :

    « Ce qui intéresse le plus le Concile, c’est que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit conservé et enseigné sous une forme plus efficace. Car une chose est le dépôt de la foi, c’est-à-dire les vérités contenues dans notre vénérable doctrine, et une autre est la manière dont elles sont proclamées, mais toujours dans le même sens et la même signification. […] Il faudra donc adopter la forme d’exposition qui correspond le mieux au Magistère, dont la nature est principalement pastorale[1]. »

    C’est sur la base de cette distinction légitime entre le dépôt ou le contenu de la foi, d’une part, et ses formes historiques et changeantes, d’autre part – également corroborée par le grand développement des études historiques entre le XIXe et le XXe siècle –, que l’on a donc tenté de donner un nouvel élan à la vie et à la mission de l’Église. Au fur et à mesure que l’on avançait dans ce travail, qui est loin d’être simple, on se rendit compte qu’il n’était pas toujours facile de distinguer entre ce qui relève de la simple forme ou d’une option éphémère et ce qui, au contraire, touche dans une certaine mesure au cœur même du catholicisme, même si cela n’est pas directement lié à la révélation divine elle-même.

    C’est précisément autour de cette question difficile que de fortes tensions sont apparues au sein de l’Église. Ce débat, même s’il a connu des phases alternées, ne s’est jamais complètement apaisé, jusqu’à aujourd’hui. Comme on le sait, il concerne surtout le domaine de la liturgie et toutes les formes de prière et de ritualité qui expriment la dévotion ou la foi des fidèles.

    La vie de l’Église n’est pas entièrement nouvelle face à de tels problèmes, même s’ils se présentent aujourd’hui avec une intensité particulière. En témoigne le texte d’un sermon du cardinal John Henry Newman (1801–1890), intitulé Ceremonies of the Church[2] et prononcé à l’occasion de la fête liturgique de la Circoncision de Jésus. Il s’agit d’un des sermons de Newman avant sa conversion au catholicisme, alors qu’il appartenait encore à l’Église anglicane. Dans ces écrits « anglicans » du futur cardinal, proclamé saint il y a quelques années par le pape François (2019), nous sommes déjà confrontés à une pensée qui ne révèle aucun conflit avec la foi catholique, à l’exception peut-être de quelques nuances qui mériteraient d’être précisées.

    Dans ce texte, que nous voulons examiner et relire attentivement, nous trouvons des indications précieuses et très pertinentes concernant les « formes religieuses » en général, surtout liturgiques, et les critères à adopter pour leur conservation ou leur changement. Il s’agissait d’un sujet très sensible dans les milieux anglicans de la première moitié du XIXe siècle, déjà très exposés à l’époque aux tendances sécularisantes et libéralisantes, contre lesquelles le jeune Newman cherchait à mettre en garde l’Église d’Angleterre.

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