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BELGICATHO

  • Le cardinal Burke propose une neuvaine en vue du conclave

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Le cardinal Burke propose une neuvaine en vue du conclave, depuis ce 26 avril au 5 mai


    Le cardinal Raymond Burke, cardinal électeur au conclave qui devrait s’ouvrir dans quelques jours, exhorte les fidèles à prier pour l’Eglise en ces jours graves. Voici la traduction française officielle de la prière qu’il a composée pour une neuvaine commençant aujourd’hui, ce 26 avril, et prenant fin le 5 mai prochain. Je la publie ci-dessous avec l’aimable autorisation de Son Eminence.
    Neuvaine pour le Sacré Collège des cardinaux rassemblés en vue du conclave pour élire le Pontife romain 
    26 avril – 5 mai, 2025 
    Me voici à genoux à vos pieds, ô Vierge Mère de Dieu, Notre-Dame de Guadalupe, mère compatissante de tous ceux qui vous aiment, qui vous implorent, qui vous cherchent et qui ont mis leur confiance en vous. Je viens vous supplier pour l’Église au moment où elle traverse une période de grandes épreuves et de grands dangers. De même que vous êtes venue au secours de l’Église à Tépotzátlan en 1531, daignez intercéder pour le Sacré Collège des cardinaux réuni à Rome pour élire le successeur de saint Pierre, Vicaire du Christ et Pasteur de l’Église universelle. 
    En cette période de tumulte pour l’Église et pour le monde, plaidez auprès de votre Divin Fils afin que les cardinaux de la Sainte Église romaine, son Corps mystique, obéissent humblement aux inspirations du Saint-Esprit. Puissent-ils, par votre intercession, choisir l’homme le plus digne d’être le Vicaire du Christ sur terre. Avec vous, je mets toute ma confiance en Celui qui, seul, est notre secours et notre salut. Amen. 
    Cœur de Jésus, salut de ceux qui placent leur confiance en vous, avez pitié de nous ! 
    Notre Dame de Guadalupe, Vierge Mère de Dieu et Mère de la Divine Grâce, priez pour nous ! 
    Cardinal Raymond Leo BURKE
    24 avril 2025
    (Je remarque que le dernier jour de la neuvaine tombe le 5 mai, fête liturgique de saint Pie V dans le rite traditionnel. Que ce pape, dont le pontificat fut marquée par l’unification de la liturgie latine et le combat victorieux de Lépante sur les Ottomans par la puissance du Rosaire, nous obtienne un digne et saint successeur de saint Pierre ! – J.S.)
  • Les quatre voeux du cardinal Ruini pour l'avenir proche de l'Eglise

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Card. Ruini : quatre conditions sine qua non pour le bon gouvernement de l’Église

    Le cardinal Camillo Ruini offre cette « prière » aux cardinaux qui, dans quelques jours, entreront en conclave pour élire le prochain pape.

    Mais il l’offre également à l’ensemble du peuple chrétien que le prochain successeur de Pierre sera chargé de « confirmer dans la foi ».

    À 94 ans, Ruini a été le cardinal le plus proche de Jean-Paul II, dont il était vicaire pour le diocèse de Rome, en plus d’avoir présidé la Conférence épiscopale italienne. Il a été parmi les grands électeurs et admirateurs de Benoît XVI, dont il rappelle dans cet écrit la valeur mais également une limite : sa « piètre aptitude à gouverner ».

    Une limite dont le futur pape ferait bien de se garder.

    *

    Prière pour l’Église de l’avenir proche

    de Camillo Card. Ruini

    L’héritage du Pape François est une question qui agite et interpelle en profondeur l’Église. Dans ces quelques lignes, je l’aborderai dans une perspective confiante, parce que fondée sur la puissance miséricordieuse de Dieu qui guide nos pas sur le chemin du bien.

    Je formulerai quatre vœux – qui sont également des appels – pour l’Église d’un avenir que j’espère très proche. Je mets mon espoir en une Église bonne et charitable, doctrinalement sûre, gouvernée selon les normes du droit, profondément unie en son sein. Telles sont mes intentions de prière que je souhaiterais partager largement.

    1. En premier lieu, donc, une Église bonne et charitable. L’amour rendu efficace dans la vie est en effet la loi suprême du témoignage chrétien et dans de l’Église. Il est ce à quoi les gens, aujourd’hui encore, aspirent le plus. Éliminons donc de notre manière de gouverner toute dureté inutile, toute mesquinerie et toute sécheresse de cœur.

    2. Comme l’a écrit Benoît XVI, la foi est aujourd’hui une flamme qui menace de s’éteindre. Raviver cette flamme est donc une autre priorité majeure pour l’Église. Il faut pour cela beaucoup prier, il faut la capacité de répondre sur une note chrétienne aux défis intellectuels d’aujourd’hui, mais il faut également la certitude de la vérité et de la doctrine. Depuis trop longtemps, nous avons fait l’expérience que quand ces dernières s’affaiblissent, nous tous, pasteurs et fidèles, en pâtissons durement.

    3. Il y a ensuite la question du gouvernement. Le pontificat de Benoît XVI a été marqué par sa piètre aptitude à gouverner et il s’agit là d’un point d’attention valable en tout temps, y compris dans un avenir proche. Prenons garde à ne pas oublier qu’il s’agit de gouverner cette réalité très spéciale qu’est l’Église. Là encore, comme je l’ai dit, la loi fondamentale, c’est l’amour : le style de gouvernement et le recours au droit doivent être le plus conforme possible à cette loi, particulièrement exigeante pour chacun.

    4. Ces dernières années, nous avons éprouvé certaines menaces – que je ne voudrais pas exagérer – pour l’unité et la communion de l’Église. Afin de les surmonter et de faire apparaître en pleine lumière ce que je me plais à appeler la « forme catholique » de l’Église, la charité réciproque est, une fois encore, décisive, mais il est tout aussi important de raviver la conscience que l’Église, à l’instar de tout corps social, a ses propres règles, que nul ne peut ignorer impunément.

    À l’âge de 94 ans, le silence convient mieux que les mots. J’espère cependant que ces quelques lignes puissent être un petit fruit du bien que je veux à l’Église.

    ———

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l’hebdomadaire L’Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.
    Ainsi que l’index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • L'homélie du Cardinal Giovanni Battista Re lors des funérailles du pape François

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    Du Site de l'Eglise catholique de France :

    Funérailles du pape François : homélie du Cardinal Giovanni Battista Re

    Homélie prononcée par le Cardinal Giovanni Battista Re, Doyen du Collège des Cardinaux pour la messe de funérailles du pape François (1936-2025) qu’il a présidée, célébrée avec 700 cardinaux, 4000 prêtres et 250 000 fidèles.

    Sur cette majestueuse place Saint-Pierre, où le pape François a célébré tant de fois l’Eucharistie et présidé de grandes rencontres au cours de ces 12 années, nous sommes rassemblés en prière autour de sa dépouille mortelle, le cœur triste, mais soutenus par les certitudes de la foi, qui nous assure que l’existence humaine ne s’achève pas dans la tombe, mais dans la maison du Père, dans une vie de bonheur qui ne connaîtra pas de crépuscule.

    Au nom du Collège des Cardinaux, je remercie cordialement chacun d’entre vous pour votre présence. Avec une profonde émotion, j’adresse un salut respectueux et mes vifs remerciements aux chefs d’État, aux chefs de gouvernement et aux délégations officielles venus de nombreux pays pour exprimer leur affection, leur vénération et leur estime envers le Pape qui nous a quittés. Le plébiscite des manifestations d’affection et de participation, que nous avons vu ces derniers jours après son passage de cette terre vers l’éternité, nous montre à quel point le pontificat intense du pape François a touché les esprits et les cœurs.

    Sa dernière image, qui restera gravée dans nos yeux et dans nos cœurs, est celle de dimanche dernier, jour de la solennité de Pâques, lorsque le pape François, malgré ses graves problèmes de santé, a voulu nous donner la bénédiction depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, puis est descendu sur cette place pour saluer depuis la papamobile découverte toute la foule venue assister à la messe de Pâques.

    Par notre prière, nous voulons maintenant confier l’âme du bien-aimé Pontife à Dieu, afin qu’Il lui accorde la félicité éternelle dans l’horizon lumineux et glorieux de son immense amour. La page de l’Évangile, où résonne la voix même du Christ interpellant le premier des Apôtres, nous éclaire et nous guide : “Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?”. Et la réponse de Pierre fut immédiate et sincère : “Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime”. Et Jésus lui confia la grande mission : “Pais mes brebis”. Ce sera là la tâche constante de Pierre et de ses successeurs, un service d’amour à la suite du Maître et Seigneur Jésus-Christ qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45).

    Malgré sa fragilité dernière et sa souffrance, le pape François a choisi de suivre cette voie du don jusqu’au dernier jour de sa vie terrestre. Il a suivi les traces de son Seigneur, le bon Pasteur, qui a aimé ses brebis jusqu’à donner sa vie pour elles. Et il l’a fait avec force et sérénité, proche de son troupeau, l’Église de Dieu, en se souvenant de la phrase de Jésus citée par l’apôtre Paul : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35).

    Lorsque le Cardinal Bergoglio a été élu le 13 mars 2013 par le Conclave pour succéder au pape Benoît XVI, il avait derrière lui des années de vie religieuse dans la Compagnie de Jésus et surtout il était enrichi par l’expérience de 21 ans de ministère pastoral dans l’archidiocèse de Buenos Aires, d’abord comme auxiliaire, puis comme coadjuteur et enfin, surtout, comme archevêque.

    La décision de prendre le nom de François est immédiatement apparue comme le choix d’un programme et d’un style sur lesquels il souhaitait fonder son pontificat, en cherchant à s’inspirer de l’esprit de saint François d’Assise. Il a conservé son tempérament et sa manière de guider son troupeau, et a immédiatement imprimé sa forte personnalité dans la gouvernance de l’Église, en établissant un contact direct avec les individus et les populations, désireux d’être proche de tous, avec une attention particulière pour les personnes en difficulté, se dépensant sans compter, en particulier pour les plus démunis, les exclus.

    Il a été un pape parmi les gens, avec un cœur ouvert à tous. Il a également été un pape attentif à ce qui émergeait de nouveau dans la société et à ce que l’Esprit Saint suscitait dans l’Église. Avec son vocabulaire caractéristique et son langage riche en images et en métaphores, il a toujours cherché à éclairer les problèmes de notre temps par la sagesse de l’Évangile, en offrant une réponse à la lumière de la foi et en encourageant à vivre en chrétiens les défis et les contradictions de ces années de changements, qu’il aimait qualifier de “changement d’époque”. Il avait une grande spontanéité et une manière informelle de s’adresser à chacun, même aux personnes éloignées de l’Église.

    Riche de chaleur humaine et profondément sensible aux drames actuels, le pape François a véritablement partagé les angoisses, les souffrances et les espoirs de notre époque de mondialisation, et s’est dépensé pour réconforter et encourager chacun par un message capable de toucher le cœur des gens de manière directe et immédiate. Son charisme de l’accueil et de l’écoute, unis à une manière d’être en phase avec la sensibilité d’aujourd’hui, a touché les cœurs, cherchant à réveiller les énergies morales et spirituelles. Le primat de l’évangélisation a été le guide de son pontificat, diffusant, avec une empreinte missionnaire évidente, la joie de l’Évangile, qui a été le titre de sa première exhortation apostolique Evangelii gaudium. Une joie qui remplit de confiance et d’espérance le cœur de tous ceux qui se confient à Dieu.

    Le fil conducteur de sa mission a également été la conviction que l’Église est une maison pour tous, une maison dont les portes sont toujours ouvertes. Il a souvent utilisé l’image de l’Église comme “hôpital de campagne” après une bataille qui a fait de nombreux blessés ; une Église désireuse de prendre en charge avec détermination les problèmes des personnes et les grandes souffrances qui déchirent le monde contemporain ; une Église capable de se pencher sur chaque homme, au-delà de toute croyance ou condition, pour soigner ses blessures. Ses gestes et ses exhortations en faveur des réfugiés et des personnes déplacées sont innombrables.

    Son insistance à œuvrer en faveur des pauvres a également été constante. Il est significatif que le premier voyage du pape François ait été celui à Lampedusa, île symbole du drame de l’émigration avec des milliers de personnes noyées en mer. Dans la même ligne, il y a eu également le voyage à Lesbos, avec le patriarche œcuménique et l’archevêque d’Athènes, ainsi que la célébration d’une messe à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, à l’occasion de son voyage au Mexique.

    Parmi ses 47 voyages apostoliques intenses, celui qu’il a effectué en Irak en 2021, au péril de sa vie, restera particulièrement gravé dans les mémoires. Cette difficile visite apostolique a été un baume sur les plaies ouvertes du peuple irakien, qui a tant souffert des actes inhumains de Daech. Ce voyage a également été important pour le dialogue interreligieux, autre dimension importante de son œuvre pastorale.

    Avec sa visite apostolique de 2024 dans quatre pays d’Asie- Océanie, le pape a atteint “la périphérie la plus périphérique du monde”. Le pape François a toujours mis au centre l’Évangile de la miséricorde, soulignant à plusieurs reprises que Dieu ne se lasse pas de nous pardonner : Il pardonne toujours, quelle que soit la situation de celui qui demande pardon et revient sur le droit chemin. Il a voulu le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, afin de mettre en évidence que la miséricorde est “le cœur de l’Évangile”. Miséricorde et joie de l’Évangile sont deux mots clés du pape François.

    En opposition à ce qu’il a défini comme “la culture du déchet”, il a parlé de la culture de la rencontre et de la solidarité. Le thème de la fraternité a traversé tout son pontificat avec des accents vibrants. Dans la lettre encyclique Fratelli tutti, il a voulu faire renaître une aspiration mondiale à la fraternité, car nous sommes tous enfants du même Père qui est aux cieux. Il a souvent rappelé avec force que nous appartenons tous à la même famille humaine. En 2019, lors de son voyage aux Émirats arabes unis, le pape François a signé un document sur la “Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune”, rappelant la paternité commune de Dieu.

    S’adressant aux hommes et aux femmes du monde entier, la lettre encyclique Laudato si’ a attiré l’attention sur les devoirs et la coresponsabilité envers notre maison commune. “Personne ne peut se sauver seul”. Face à la fureur des nombreuses guerres de ces dernières années, avec leurs horreurs inhumaines, leurs innombrables morts et destructions, le pape François n’a cessé d’élever la voix pour implorer la paix et appeler à la raison, à des négociations honnêtes afin de trouver les solutions possibles, car la guerre, disait-il, n’est que mort d’êtres humains, destruction de maisons, d’hôpitaux et d’écoles.

    La guerre laisse toujours le monde pire qu’il n’était auparavant : elle est toujours une défaite douloureuse et tragique pour tous. “Construire des ponts et non des murs” est une exhortation qu’il a répétée à plusieurs reprises et son service de foi en tant que Successeur de l’Apôtre Pierre a toujours été lié au service de l’homme dans toutes ses dimensions. En union spirituelle avec toute la Chrétienté, nous sommes nombreux ici à prier pour le pape François afin que Dieu l’accueille dans l’immensité de son amour. Le pape François avait l’habitude de conclure ses discours et ses rencontres en disant : “N’oubliez pas de prier pour moi”.

    Cher Pape François, nous te demandons maintenant de prier pour nous et que, du ciel, tu bénisses l’Église, bénisses Rome, bénisses le monde entier, comme tu l’as fait dimanche dernier depuis le balcon de cette basilique, dans une dernière étreinte avec tout le peuple de Dieu, mais aussi, idéalement, avec l’humanité qui cherche la vérité avec un cœur sincère et qui tient haut le flambeau de l’espérance.

  • Quasi modo... Comme des enfants nouveau-nés, alléluia!

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    Introitus Introit
    1 Petri 2, 2  
    QUASI modo géniti infántes, allelúia: rationábile, sine dolo lac concupíscite, allelúia, allelúia, allelúia. Ps. 80, 2 Exsultáte Deo adiutóri nostro: iubiláte Deo Iacob. ℣. Glória Patri. Comme des enfants nouveau-nés, alléluia : en vrais spirituels, soyez avides de lait pur, alléluia, alléluia, alléluia. Ps. 80,2 Chantez avec allégresse Dieu notre protecteur, acclamez le Dieu de Jacob. ℣. Gloire au Père.
  • Homélie pour le dimanche de la Miséricorde

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    De homelies.fr (Famille Saint-Joseph)

    Homélie (Archive 2007)

    En ce premier dimanche après Pâque, l'Eglise nous invite à tourner notre attention vers le mystère de la Divine Miséricorde, selon la demande de Jésus lui-même à Sainte Faustyna Kowalska : « Je désire qu'il y ait une fête de la Miséricorde. Je veux que cette image que tu peindras, soit solennellement bénie le premier dimanche après Pâques. Ce dimanche doit être la fête de la Miséricorde ».

    Pourtant, les textes de ce dimanche ne nous parlent pas directement de la Miséricorde. Comment faire le lien entre celle-ci et la figure de Thomas doutant de la résurrection du Seigneur et demandant des preuves bien concrètes de celle-ci ?
    « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je n'y croirai pas » : Somme toute, une telle requête n’est-elle pas normale ? En effet, serait-il bien raisonnable d’engager toute sa vie à la suite de ce prétendu ressuscité sans un minimum de garanties ?

    Ce qui est touchant ici, c’est que Jésus va consentir à cette demande de Thomas. En invitant son Apôtre à avancer la main et à la mettre dans son côté, Jésus va bien lui donner une « preuve » tangible de sa résurrection. Mais en même temps, il lui intime de cesser d'être incrédule et de devenir croyant.
    Cette injonction n'aurait pas de sens s'il s'agissait seulement de « croire » en la résurrection, puisque celle-ci est maintenant pour Thomas de l'ordre de l'évidence sensible. C’est ici que nous devons être bien attentifs. En fait, Jésus invite Thomas à dépasser une incrédulité qui ne concerne pas le fait de la résurrection mais son interprétation. C'est au niveau du sens à donner à l'événement de la résurrection du Seigneur que Thomas doit passer de l’incrédulité à la foi.

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  • Dimanche de la Miséricorde

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    Fête de la Miséricorde (source)

    Swieto Milosierdzia w Krakowie-Lagiewnikach

    La fête de la Miséricorde est célébrée le premier dimanche après Pâques ou le deuxième dimanche de Pâques, appelé actuellement Dimanche de la Divine Miséricorde. Cette fête a été instituée en 1985, tout d’abord pour l’Archidiocèse de Cracovie par son pasteur, Mgr le Cardinal Franciszek Macharski, puis célébrée dans quelques autres diocèses de Pologne. Dix ans plus tard, en 1995, le Saint Père Jean Paul II l’a étendue sur tous les diocèses de Pologne, à la demande expresse de l’Episcopat de Pologne. Le 30 avril 2000, le deuxième dimanche de Pâques et le jour de la canonisation de sainte Faustine à Rome, le Souverain Pontife Jean Paul II l’a instituée pour l’Eglise universelle.

    Qui est l’auteur de cette fête ? – Le Seigneur Jésus ! Il dit à Soeur Faustine : Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde (P. J. 299). Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoulent les grâces (P. J. 699). Jésus parlait de cette fête à Soeur Faustine dans plusieurs révélations. Il en a indiqué la date dans le calendrier liturgique de l’Eglise ; Il en a expliqué la motivation et le rôle à remplir ; Il a instruit l’Eglise sur la façon de la préparer et célébrer, et surtout Il a donné de grandes promesses dont la plus insolite est celle « d’une totale rémission de ses fautes et de leurs châtiments » à « qui s’approchera, ce jour-là de la Source de Vie » (cf. P. J. 300).

    Il faut donc recevoir pendant la fête de la Divine Miséricorde la sainte Communion après une bonne confession (difficile dans le contexte actuel... ndB), c’est-à-dire sans avoir d’attache au moindre péché, et en toute confiance en la Miséricorde Divine et la miséricorde envers autrui. Jésus dit : toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition (cf. P. J. 699). La grâce de la fête – explique l’abbé prof. Ignace Różycki – dépasse la grâce de l’indulgence plénière. Citons ses paroles : La grâce de l’indulgence plénière consiste en la rémission des seuls châtiments temporaires dûs pour avoir commis des péchés, mais elle ne remet jamais les fautes elles-mêmes. La grâce absolument extraordinaire (de cette fête) dépasse aussi toutes les grâces des 6 saints sacrements (sept, hormis le baptême), parce que la rémission de toutes les fautes et peines est uniquement la grâce sacramentelle du saint baptême. Or, le Christ a promis ici la rémission des fautes et peines en fonction de la sainte Communion reçue le jour de la fête de la Miséricorde, c’est-à-dire qu’il Il l’a élevée au rang d’un « second baptême. » Comment se préparer à la fête de la Divine Miséricorde ? – Par une neuvaine qui consiste à réciter le Chapelet à la Miséricorde Divine pendant 9 jours consécutifs, à partir du Vendredi Saint. Jésus insista : Dis, ma fille, que la fête de la Miséricorde a jailli de mes entrailles pour la consolation du monde entier (P. J. 1517).

  • Le côté transpercé de Jésus, fontaine de miséricorde divine

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    De John Grondelski (*) sur le National Catholic Register :

    11 avril 2021

    Le côté transpercé de Jésus est une fontaine de miséricorde divine

    " Ô sang et eau, qui avez jailli du cœur de Jésus comme une fontaine de miséricorde pour nous, nous nous confions en vous. "

    François-Joseph Navez, “The Incredulity of Saint Thomas,” 1823François-Joseph Navez, "L'Incrédulité de saint Thomas", 1823 (photo : Public Domain)

    Aujourd'hui, c'est le deuxième dimanche de Pâques et le dimanche de la Miséricorde divine. Ce n'est pas un dimanche après Pâques, mais un dimanche de Pâques, parce que tout le temps pascal - les 50 jours qui vont de Pâques à la Pentecôte - est une célébration unifiée du mystère pascal dans laquelle "la joie de la Résurrection" ne peut être contenue dans un seul jour ou même dans une seule octave. La Pâque dure 50 jours.

    Les Évangiles de dimanche dernier nous ont laissés au tombeau vide - l'Évangile de la Veillée pascale relate la rencontre de Marie-Madeleine et de ses compagnons avec le jeune homme, qui leur montre le tombeau vide. L'Évangile de la messe du jour de Pâques raconte comment les saints Pierre et Jean se sont rendus au tombeau et l'ont trouvé vide, voyant les linges funéraires mis de côté et "voyant et croyant". 

    L'Évangile d'aujourd'hui (Jean 20, 19-31) relate la première rencontre des Apôtres avec le Christ ressuscité. Bien qu'une semaine se soit écoulée pour nous, l'Évangile raconte les événements de la nuit du dimanche de Pâques, lorsque les Apôtres - derrière des portes verrouillées, terrés et effrayés - reçoivent la visite de Jésus ressuscité. 

    Ils ont reçu toutes sortes de rapports. Marie-Madeleine voit d'abord un tombeau vide, puis rencontre le Jardinier qu'elle reconnaît comme étant Jésus. Pierre et Jean se sont également rendus au tombeau vide. Peut-être que les disciples qui sont partis frustrés vers Emmaüs sont revenus. Quoi qu'il en soit, les apôtres eux-mêmes rencontrent enfin le Seigneur ressuscité.

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  • Les lignes de force et les tensions d’un pontificat très débattu

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    D'Elisabeth Geffroy sur le site de la Nef :

    Pape François : lignes de force et tensions d’un pontificat très débattu

    Le pape François est mort le lundi de Pâques, 21 avril 2025. Il nous revient d’analyser ici les lignes de force de son pontificat, ses apports pour l’Église et le monde, mais aussi les tensions qui l’ont traversé et les doutes qu’il a suscités.

    Le merveilleux chant de l’Exultet qui illumine la nuit pascale se termine par cette supplique : « et que passent tous les hommes de cette terre à votre maison. » La joie de Pâques, joie du salut obtenu pour nous par le Christ, enveloppait encore nos cœurs quand le pape François a rejoint la maison du Père, à qui il avait donné toute sa vie. Maintenant qu’il nous a quittés et que son action terrestre est close, il nous revient d’analyser les lignes de force de ce pontificat long de douze ans.

    Lire l'article sur le site de La Nef où l'on dépeint "un homme qui a voulu être avant tout un pasteur universel, un apôtre de la miséricorde, mais qui a pu sembler ne pas toujours comprendre les besoins de son temps."

  • Les médias du Vatican entrent en Conclave en donnant la parole aux candidats les plus progressistes

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    D'InfoVaticana via Il Nuovo Sismografo :

    Selon le site espagnol InfoVaticana, les médias du Vatican entrent en Conclave en donnant la parole aux candidats les plus progressistes, parmi lesquels, au premier plan, se distingue le candidat de la Communauté de Sant'Egidio Matteo Zuppi, soutenu par une importante machine politico-médiatique à l'intérieur et à l'extérieur des murs du Vatican. Aucune interview des cardinaux qui, ces dernières années, sont restés en retrait et ont été écartés des rôles de direction. 

    Vatican Info - Chaque geste et chaque action qui émane des Palais Sacrés est mesuré au millimètre près et orienté vers un objectif précis. Il est donc intéressant d’analyser à quels cardinaux les médias officiels du Vatican donnent la parole.

    Évidemment, celui qui ne pouvait pas manquer cette campagne pour se faire connaître et faire connaître les candidats est l'Italien Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne. Les médias officiels ont publié des déclarations du cardinal italien sur ce que le pontificat du défunt pape signifiait pour lui. François « s'est adressé aux gens parce qu'il voulait communiquer à tous l'amour de Dieu pour l'humanité telle qu'elle est, sans filtres, sans hypocrisie, en impliquant tout le monde. » "Créer un certain mécontentement parmi ceux qui ont peur, parmi ceux qui préfèrent regarder de loin, parmi ceux qui ne veulent pas sentir - comme il le disait - la fameuse 'odeur des brebis', qui est aussi un peu gênante, mais qui est précisément l'odeur du Bon Pasteur", a déclaré Zuppi.

    Un autre cardinal mentionné par Vatican News est l'ultra-progressiste Jean-Claude Hollerich, qui a été rapporteur général du Synode sur la synodalité et est connu pour ses opinions hétérodoxes sur le sacerdoce féminin et l'homosexualité. Réfléchissant à l'héritage du Pape, le cardinal luxembourgeois souligne la valeur de la synodalité que François a transmise à l'Église. « Le Pape a toujours soutenu les démarches que nous avons entreprises au Synode. « Lorsque le cardinal Mario Grech et moi allions le voir chaque mois pour nous préparer, il nous encourageait toujours à continuer », a-t-il déclaré à Vatican News. Hollerich souligne ensuite que, déjà lors de son hospitalisation à la polyclinique Gemelli, François avait approuvé le début d'un itinéraire qui mènera à une rencontre en 2028, consolidant ainsi les acquis jusqu'alors, sans convoquer un nouveau synode.

    Une autre figure promue par la machine médiatique du Vatican est le cardinal brésilien Leonardo Ulrich Steiner, archevêque de Manaus. 

    Selon Steiner, le pape François « a restitué à l’Église le sens premier du Royaume de Dieu : être le royaume de la miséricorde, le royaume de l’attention ». C’est le grand héritage du pape François ; c'était un immense trésor. Même dans la question de la miséricorde, on peut lire son souci des pauvres et des personnes âgées. Mais nous lisons aussi ses gestes continus visant à ouvrir une participation toujours plus grande des femmes au sein de l’Église.

    Même l'actuel préfet du Dicastère pour les évêques, Robert Prévost, a été soutenu ces derniers jours par les médias officiels du Vatican. Le cardinal péruvien a été l’un des grands protégés de François ces derniers mois, au cours desquels il a été pointé du doigt pour sa mauvaise gestion dans des cas d’abus...

  • Le cardinal Müller prévient que l'Église risque une division si un pape « orthodoxe » n'est pas choisi

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    Lu sur le Catholic Herald :

    Le cardinal Müller prévient que l'Église risque une division si un pape « orthodoxe » n'est pas choisi

    24 avril 2025

    L'Église catholique risque un schisme si elle ne choisit pas un dirigeant « orthodoxe », a averti le cardinal allemand Gerhard Müller avant le conclave du mois prochain.

    Müller, 77 ans, est depuis longtemps une figure de proue parmi les catholiques traditionnels qui s'opposaient souvent à l'approche réformiste du pape François, et il est l'un des rares « penseurs conservateurs » de l'Église catholique basée à Rome, aux côtés du cardinal américain Raymond Burke, rapporte Le Times .

    Müller s'oppose à l'utilisation des étiquettes « libéral » et « conservateur » pour désigner l'Église catholique, soulignant que le clivage au sein de l'Église est plus profond. Le nouveau pape, a-t-il déclaré, « doit être orthodoxe – ni libéral ni conservateur ».

    Il a déclaré que « la question n’est pas entre les conservateurs et les libéraux mais entre l’orthodoxie et l’hérésie », ajoutant : « Je prie pour que le Saint-Esprit illumine les cardinaux, car un pape hérétique qui change tous les jours en fonction de ce que disent les médias de masse serait catastrophique. »

    Le prochain pape, soutient Müller, ne devrait pas « rechercher les applaudissements du monde séculier qui voit l’Église comme une organisation humanitaire faisant du travail social ».

    Müller a décrit François comme un « homme bon », malgré de nombreux désaccords. Il a énuméré ses divergences avec François, à commencer par la décision du défunt pape en 2023 d'autoriser la bénédiction des couples de même sexe. Le pape François avait alors déclaré que « nous ne pouvons pas être des juges qui se contentent de nier, de repousser et d'exclure », mais cette décision a suscité une vive controverse, des évêques d'Afrique et d'Asie ayant refusé d'autoriser ces bénédictions.

    La liste des griefs de Müller à l'égard du pape François s'étend également à l'attention portée par le défunt pontife aux migrants et à l'environnement, rapporte le Times .

    Müller note que « le pape François est bien vu par les médias et il y a un risque que [les cardinaux] disent : "Nous devons continuer". » Au contraire, a-t-il ajouté, « ils ont la responsabilité [au conclave] d'élire un homme capable d'unifier l'Église dans la vérité révélée ».

    Il a ajouté : « J’espère que les cardinaux ne sont pas trop influencés par ce qu’ils lisent dans les gros titres. »

    Près de 80 % des 135 cardinaux éligibles ont été choisis par François, ce qui laisse entrevoir une potentielle majorité dite libérale au sein du conclave, rapporte le Times . Mais les opinions de nombre d'entre eux ne seront connues que lorsqu'ils se mêleront à leurs confrères cardinaux lors des réunions pré-conclave, appelées congrégations générales, qui pourraient bien influencer les votes ultérieurs.

    Lorsqu'on lui a demandé s'il promouvrait sa marque de catholicisme doctrinal lors de ces réunions, qui commencent sérieusement après les funérailles de François ce samedi, Müller a déclaré : « Je dois le faire ; je le dois à ma conscience. »

    L’alternative, a-t-il averti, est une Église qui risque de se diviser en deux si un pape « orthodoxe » n’est pas élu.

    « Aucun catholique n’est obligé d’obéir à une doctrine erronée », a-t-il déclaré, ajoutant : « Le catholicisme ne consiste pas à obéir aveuglément au pape sans respecter les saintes écritures, la tradition et la doctrine de l’Église. »

    Nommé par le prédécesseur traditionaliste de François, Benoît XVI, chef doctrinal du Vatican, Müller a conservé son poste après l'élection du pontife argentin en 2013, mais a rapidement contesté le programme libéral de son chef.

    En 2017, il a été limogé par François après avoir critiqué la décision du pape d'autoriser la communion aux divorcés remariés hors de l'Église. Ses opinions sont probablement représentatives d'autres cardinaux « conservateurs » déterminés à élire un successeur plus orthodoxe à François.

    Ancien évêque de Ratisbonne en Allemagne, Müller a également été directeur de la théologie dogmatique à l'Université Ludwig Maximilian de Munich.

    Dans un livre de 2023 qui, selon le Times , « constituera un manuel pratique pour les conservateurs lors du conclave », Müller a critiqué l'accord de François avec la Chine pour nommer conjointement les évêques, le comparant à l'apaisement du Vatican envers les nazis dans les années 1930 et avertissant : « On ne peut pas conclure de pacte avec le diable. »

    Gerhard Müller a également mis en garde les cardinaux arrivant pour le vote du conclave afin d'éviter des manœuvres en coulisses comme décrites dans le film oscarisé Conclave.

    « Ce n'est pas un jeu de pouvoir joué par des gens stupides qui cherchent à manipuler, comme dans ce film, qui n'a rien à voir avec la réalité », a déclaré le cardinal allemand.

  • Un historien appelle à un examen attentif des archives concernant le pape Pie XII et l'Holocauste

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    De Martin Barillas pour CNA sur le CWR :

    Un historien appelle à un examen attentif des archives concernant le pape Pie XII et l'Holocauste

    Pape Pie XII. (Crédit : Vatican Media)
    Ann Arbor, Michigan, 24 avril 2025

    « Il y a eu un changement ces derniers temps concernant Pie XII », a déclaré l'historien William Doino à CNA. Le pontife en temps de guerre a souvent été vilipendé, a-t-il ajouté, ajoutant : « Il sera bientôt reconnu à sa juste valeur » pour ses efforts visant à sauver les Juifs et autres personnes persécutées par les nazis et les fascistes il y a plus de 80 ans.

    Cette année, Yom HaShoah, également connue sous le nom de Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste , est célébrée le 24 avril aux États-Unis et en Israël, selon le calendrier lunaire juif. Ailleurs, la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste est célébrée le 27 janvier.

    Doino a consacré des décennies à étudier l'héritage du pape Pie XII et les efforts déployés par le pontife pendant la guerre pour sauver les Juifs, les militaires alliés et d'autres personnes poursuivies par l'occupant nazi. Il a interrogé des membres du clergé et des diplomates qui connaissaient personnellement Pie XII et pouvaient témoigner de vive voix. Contrairement à d'autres chercheurs, Doino a enregistré ces entretiens, qui éclairent ses rapports sur le pontife.

    Il est également co-auteur de « The Pius War: Responses to the Critics of Pius XII ». L'éditeur du livre est le rabbin David G. Dalin, qui a noté que des juifs éminents, dont Albert Einstein, Golda Meir et le grand rabbin Yitgzhak HaLevi Herzog, ont loué Pie XII pour avoir sauvé des milliers de juifs.

    Doino a déclaré qu'une « montagne de preuves » fournies par la recherche moderne et des documents récemment révélés offrent un nouvel éclairage sur le pape Pie XII (ex-Eugenio Pacelli), et que ses efforts ont été ignorés par ses détracteurs. Cependant, Doino a également déclaré dans une interview que l'Église doit faire face aux « fléaux croissants de l'antijudaïsme et de l'antisémitisme, qui représentent une grave menace pour la communauté juive du monde entier ».

    D'éminentes figures catholiques, comme Pie XII, ont réagi en luttant contre « ces péchés dangereux » et en défendant les Juifs. « La dignité et les droits fondamentaux de chaque être humain, donnés par Dieu, doivent être respectés en tout temps ; notre foi catholique n'exige rien de moins », a-t-il déclaré.
     
    William Doino (à droite) aux côtés de l'ancien président de l'Association du barreau catholique, Peter H. Wickersham (à gauche). À l'arrière-plan, un portrait du vénérable Pie XII. Crédit : Martin Barillas/CNA
    William Doino (à droite) aux côtés de l'ancien président de l'Association du barreau catholique, Peter H. Wickersham (à gauche). À l'arrière-plan, un portrait du vénérable Pie XII. Crédit : Martin Barillas/CNA

    Pie XII, comme ses prédécesseurs, cherchait à rester neutre et à œuvrer pour la paix. « Il n'était pas seulement un diplomate aux manières douces. Il était prêt à sortir des sentiers battus et à prendre des risques », a déclaré Doino. Il subissait une pression énorme, et les sauveteurs étaient menacés de mort. Nombre des efforts du pape et de l'Église étaient trop dangereux pour être consignés sur papier, a affirmé Doino, ce qui constituait un défi pour les historiens. Doino a ajouté que le clergé du Vatican recevait des instructions orales du pape pour secourir les Juifs.

    Plusieurs auteurs , dont le journaliste catholique John Cornwell, ont lié le pape Pie XII à la destruction des Juifs d'Europe. Cornwell a soutenu qu'avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, Pie XII avait légitimé le régime d'extermination d'Adolf Hitler. Il l'a accusé d'antisémitisme et de vouloir magnifier la papauté. Cependant, de nombreuses informations remettent en question le récit de l'indifférence papale , voire de sa complicité, dans ces crimes.

    Doino a déclaré que Pie XII avait usé de moyens diplomatiques et secrets pour réprimander les nazis pour leur eugénisme et leur racisme et pour éviter la guerre. Mais les fascistes et les nazis n'ont pas écouté, a déclaré Doino, « car, comme nous le savons, les psychopathes et les meurtriers n'écoutent pas les gens honorables. » Il a également souligné que Pie XI, prédécesseur de Pie XII, avait publié en 1937 Mit Brennender Sorge , une encyclique dénonçant l'antisémitisme et le fascisme, que Pie XII avait confirmée.

    Les généralisations hâtives sur l'Église et la papauté, a déclaré Doino, doivent être écartées, même si des cas spécifiques de clergé et de laïcs européens antisémites ont soutenu l'Axe. Doino a également confirmé que le pape avait activement soutenu les résistants antinazis et cherché à renverser Adolf Hitler.

    Doino a déclaré que les chercheurs doivent aller au-delà des archives du Vatican pour documenter les efforts de Pie XII. Il a déclaré que dans « Myron Taylor, l'homme que personne ne connaissait », l'auteur C. Evan Stewart a révélé en 2023 que Taylor – le représentant officiel des États-Unis auprès du Saint-Siège – avait appris que le pape, lors d'une célèbre rencontre en 1940 avec le diplomate nazi Joachim von Ribbentrop, avait exigé que deux représentants du Vatican soient autorisés à se rendre en Pologne pour documenter les atrocités nazies lorsqu'il avait appris que les Juifs étaient pris pour cible. L'Allemand a admis que les Juifs étaient exterminés, puis a refusé la demande papale. « Cela prouve que Pie XII a défendu les Juifs », a déclaré Doino, ce qui dément les affirmations contraires.

    Les critiques de Pie XII peinent à prouver qu'il était antisémite ou indifférent au sort des Juifs d'Europe. « Ils tentent de le relier à d'autres responsables qui étaient, malheureusement, antisémites ou antijuifs. Mais même dans ces cas-là, Dieu a agi sur eux. Certains antisémites, confrontés aux horreurs nazies, ont changé ou ont laissé leurs sympathies humaines transcender leur intolérance afin de pouvoir sauver les Juifs », a-t-il déclaré.

    L'archevêque Angelo Roncalli, futur pape Jean XXIII, est connu pour avoir sauvé des milliers de Juifs alors qu'il était diplomate pontifical en Turquie et en Grèce pendant la Seconde Guerre mondiale. L'archevêque Clemens August Graf von Galen de Münster, en Allemagne, a protesté contre l'euthanasie nazie en 1941.

    « Cela ne serait pas arrivé si le pape Pie XII ne les avait pas autorisés. Tout a été fait sous ses ordres et son inspiration », a déclaré Doino. « Distinguer les actions de Roncalli de celles du pape est incorrect. »

    Doino a déclaré que les critiques qui examinent les horreurs de l'Holocauste devraient « être humbles et ouverts à la vérité et suivre les faits où qu'ils mènent ». Il a noté que l'historien Père Hubert Wolf, critique acerbe de Pie XII, a depuis appelé à une réévaluation de l'héritage du pape sur la base de nouveaux documents.

    Des documents du Vatican révélés par l'archiviste papal Johan Ickx ont révélé dans « Le Bureau — Les Juifs de Pie XII », publié en 2020 et basé sur une décennie de recherche, que le pape a constamment recherché la paix et a créé un bureau pour sauver les personnes en danger.

    Ickx a déclaré : « Je pense qu'il y a 2 800 cas , il y a une liste équivalente à la liste de Schindler, une « liste de Pacelli » ; je me demande comment il se fait que le Saint-Siège ne l'ait jamais rendue publique. » Pendant l'occupation allemande de l'Italie, 81 % des 39 000 Juifs d'Italie ont été sauvés.

    Suzanne Brown-Fleming, du Musée commémoratif de l'Holocauste des États-Unis, a déclaré lors d'une conférence à Rome en octobre 2023 qu'avant le Concile Vatican II, de nombreux catholiques considéraient les Juifs et le judaïsme comme « quelque chose de dangereux, quelque chose de différent ». Mais beaucoup ont lutté contre ces préjugés et ont sauvé des Juifs « parfois au prix de leur vie » .

    Parmi les sauveteurs, a-t-elle déclaré, figuraient ceux qui ont inspiré le Concile Vatican II, comme le pape Jean XXIII, qui l'a inauguré. Elle a ajouté que les laïcs, les paroisses, les séminaires, les ordres religieux et les institutions papales abritaient des Juifs, fabriquant de fausses identités et faisant entrer clandestinement des Juifs en Suisse sous peine de mort.

  • Les cardinaux électeurs, en chiffres

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    De Brendan Hodge sur The Pillar :

    Les cardinaux électeurs, en chiffres

    Les données sur les hommes qui choisiront le pape

    24 avril 2025

    Sur les 135 cardinaux électeurs éligibles dans l'Église aujourd'hui, 133 devraient entrer dans la chapelle Sixtine début mai pour élire un nouveau pape, tandis que deux ont déclaré qu'il était peu probable qu'ils y assistent en raison de leur maladie.

    Mais qui sont ces hommes, et en quoi ce conclave sera-t-il différent – ​​et similaire – à ceux qui l’ont précédé ?

    Le Pillar regarde les chiffres.


    Avec 135 cardinaux éligibles — et presque tous attendus — l’élection de 2025 sera le plus grand conclave organisé dans l’histoire moderne de l’Église.

    Avant le pape saint Jean XXIII, qui l'agrandit en 1958, la taille du Collège des cardinaux était fixée à 70 membres depuis le XVIe siècle.

    Soixante-dix était un plafond, mais le collège ne comptait pas toujours 70 cardinaux. Dans les siècles précédant Jean XXIII, les nominations au collège n'intervenaient qu'en cas de décès de plusieurs cardinaux, de sorte que le pape en nommait d'autres pour ramener le nombre à 70 (ou presque).

    Cette pratique a parfois donné lieu à de petits consistoires, et parfois à plusieurs consistoires par an. Par exemple, en 1927, le nombre de cardinaux tomba à 67 ; le pape Pie XI tint donc un consistoire le 20 juin, nommant deux cardinaux supplémentaires, portant le total à 69.

    Mais lorsque six cardinaux supplémentaires moururent au cours du second semestre de l’année, le pape tint un second consistoire et en nomma cinq autres.

    À d'autres moments, des événements mondiaux ont empêché la nomination de davantage de cardinaux, si bien que le nombre de cardinaux au Collège a considérablement diminué. Le point le plus bas de l'histoire moderne de l'Église a été la Seconde Guerre mondiale.

    Lorsque le pape Pie XI tint le dernier consistoire de son pontificat en décembre 1937, il porta le nombre de cardinaux à 70. Mais en raison de la mort de Pie XI en février 1939 et du déclenchement de la guerre en Europe six mois après l'élection de Pie XII, un autre consistoire ne fut pas tenu avant 1946.

    Au moment où Pie XII convoqua ce premier consistoire d'après-guerre en 1946, le nombre de cardinaux était tombé à 38. Pie XII le rétablit en créant l'un des plus grands consistoires jusqu'alors, en nommant 32 nouveaux cardinaux et en portant le total à 70.

    En raison de la coutume de ne jamais dépasser 70 cardinaux à la fois, les conclaves d’avant Vatican II avaient tendance à être moins de la moitié de celui que l’Église est sur le point de connaître.

    C'est en 1958 que le pape Jean XXIII a élargi le Collège des cardinaux au-delà de 70. Et en 1975, le pape saint Paul VI a fixé la taille cible actuelle à 120 cardinaux électeurs.

    Depuis lors, les papes ont considéré 120 comme un objectif plutôt qu'une limite stricte. Ils ont souvent nommé suffisamment de cardinaux pour porter le nombre d'électeurs au-dessus de 120, s'attendant à ce qu'il redescende sous 120 d'ici un an ou deux, lorsque les cardinaux dépasseront 80 ans, l'âge maximum pour voter.

    Cet âge maximum de vote résulte également d'un droit ecclésiastique relativement récent. Le pape Paul VI a établi la distinction entre cardinaux votants et non-votants en 1971, décrétant que les cardinaux ayant atteint l'âge de 80 ans n'étaient plus éligibles au vote en conclave.

    Le résultat est que, même si les cardinaux continuent de vivre plus longtemps grâce aux progrès de la technologie médicale, les cardinaux qui ont voté lors des récents conclaves étaient en réalité légèrement plus jeunes que ceux qui ont élu les papes Jean XXIII et Paul VI, avant la règle d’âge.

    En effet, les électeurs éligibles pour le conclave de 2025 sont légèrement plus jeunes, en moyenne, que ceux de 2005 et 2015, mais légèrement plus âgés que les deux conclaves de 1978.

    Ce fait est dû à l’approche moins standard de François dans le choix des cardinaux au cours de son pontificat.

    Alors que le plus jeune cardinal du conclave de 2013 était le cardinal Baselios Thottunkal, alors âgé de 53 ans, il y aura au conclave de cette année cinq cardinaux plus jeunes que le cardinal Thottunkal en 2013, dont le cardinal Mykola Bychok, âgé de 45 ans.

    La dernière fois qu'un homme aussi jeune a été nommé cardinal, c'était en 1973, lorsque Paul VI a nommé cardinal l'archevêque Antonio Ribeiro, patriarche de Lisbonne âgé de 44 ans.

    Ces jeunes cardinaux étaient autrefois plus fréquents, à une époque où l'espérance de vie était plus courte qu'aujourd'hui. Le pape Léon XIII a nommé huit cardinaux âgés de 45 ans ou moins, dont un qui n'avait que 37 ans lorsqu'il a reçu le chapeau rouge. Mais le plus jeune cardinal nommé par le pape Benoît XVI avait 53 ans, et le plus jeune nommé par le pape saint Jean-Paul II avait 47 ans.

    Bien sûr, une autre différence essentielle souvent évoquée à propos des cardinaux nommés par François est leur dispersion géographique, « vers les périphéries ».

    Selon les pays de naissance des cardinaux électeurs éligibles en 2025, le plus grand changement par rapport aux conclaves précédents est qu'il y a beaucoup moins d'Italiens.

    Avant la Seconde Guerre mondiale, le Collège des cardinaux était composé à plus de 50 % d'Italiens. La situation changea après la guerre, avec la nomination de nouveaux cardinaux venus de toute l'Europe et du reste du monde.

    Lors des conclaves de 1978 — et jusqu'à celui de 2013 qui a élu le pape François —, le collège comptait encore environ un quart d'Italiens de naissance. Mais lors du conclave de 2025, seulement 14 % des cardinaux éligibles sont italiens.

    Les plus grands gains sont ceux de l'Asie-Pacifique, dont la part au sein du collège est passée de 10 % à 16 %. On compte désormais plus de cardinaux votants originaires de la région Asie-Pacifique que d'Italie.

    La représentation a également augmenté pour la région Afrique et Moyen-Orient, ainsi que pour l’Amérique latine, qui égalent ou dépassent désormais l’Italie en termes de représentation.

    Comme l’Italie, l’Amérique du Nord a vu sa part de représentation au conclave diminuer, passant de 12 % des électeurs éligibles au conclave de 2013 à 9 % aux élections de 2025.

    Le reste de l’Europe, à l’exception de l’Italie, a légèrement augmenté sa part.

    Même si l'Italie et les États-Unis compteront tous deux moins de cardinaux natifs lors du conclave de 2025 que lors des précédents, ils restent les deux pays comptant le plus grand nombre de cardinaux natifs.

    Il y aura 19 hommes nés en Italie éligibles pour participer à ce conclave, contre 28 en 2023, et neuf nés aux États-Unis, contre 11.

    Le pays qui compte le plus grand nombre de représentants éligibles est le Brésil avec huit, contre cinq auparavant, suivi de l'Espagne avec sept, contre cinq auparavant — bien qu'un cardinal espagnol ait indiqué qu'il ne participerait probablement pas.


    Alors que la composition des cardinaux électeurs change, un facteur reste relativement constant : le pourcentage de cardinaux en âge de voter qui sont membres de la curie plutôt que des évêques diocésains actuels ou retraités.

    Le conclave de 2013 a enregistré un pourcentage inhabituellement élevé de cardinaux de la Curie, soit 27 %. Cependant, la représentation de 20 % de la Curie au conclave de 2025 est pratiquement identique à celle des conclaves de 2005 et de 1978.

    Ce qui a clairement changé, en revanche, c’est l’origine des cardinaux membres de la curie.

    Alors que la curie était autrefois majoritairement italienne, avec seulement 14 % des cardinaux actuels en âge de voter venant d’Italie — et beaucoup d’entre eux étant situés dans des sièges géographiques répartis dans tout le pays — beaucoup des cardinaux qui travaillent à plein temps à la curie sont nés dans d’autres parties du monde.

    Bien sûr, toute la discussion sur la manière dont le pape François a façonné le Collège des cardinaux qui choisira son successeur soulève la question évidente : dans quelle mesure s’agit-il désormais d’un collège « François » ?

    La réponse est que la grande majorité des cardinaux qui voteront pour choisir le successeur de François seront des hommes élevés au collège par François lui-même — mais ils ne constituent pas un pourcentage inhabituel d’un point de vue historique.

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    Quatre-vingt pour cent des cardinaux éligibles pour voter au conclave de 2025 ont été choisis par le pape François.

    C'est certainement plus d'influence que celle qu'avait Benoît XVI sur son successeur. Lors du conclave de 2013, 58 % des cardinaux en âge de voter avaient été nommés par Benoît XVI, tandis que les 42 % restants avaient été nommés par Jean-Paul II.

    Après le long pontificat de Jean-Paul II, 98% des cardinaux ayant voté en 2005 avaient été nommés par Jean-Paul II.

    Mais il est intéressant de noter qu'après les 15 ans de pontificat de Paul VI, 90 % des cardinaux électeurs votant lors des deux conclaves de 1978 avaient été nommés par lui.

    Ainsi, même si François — par ses choix pour le Collège des cardinaux — aura plus d’impact sur le conclave qui choisira son successeur que Jean XXIII ou Benoît XVI sur leurs successeurs, il aura eu moins d’influence que Paul VI ou Jean-Paul II.

    Jean-Paul II et François lui-même ont tous deux été perçus comme s'éloignant significativement des hommes qui avaient nommé les cardinaux qui les avaient élus. De même, il est difficile de prédire, du seul fait que François les ait nommés, ce que les cardinaux choisis par François rechercheront chez un pape.

    Il s’agira néanmoins du conclave le plus vaste et le plus diversifié de l’histoire de l’Église.

    Beaucoup d'entre eux seront des hommes qui ne se connaissent pas bien, car ils s'occupent habituellement des besoins de leurs églises dans les « périphéries » du monde.

    Les 20% de cardinaux électeurs qui travaillent à la curie, et les autres qui voyagent souvent de leurs diocèses à Rome, peuvent former un noyau de cardinaux qui se connaissent mieux, et qui peuvent former un noyau important dans les discussions entre les cardinaux.

    Mais par ailleurs, la composition de ce conclave pourrait être particulièrement conçue pour générer des surprises.

    De la part du « pape des surprises », ce n’est pas du tout une surprise !