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BELGICATHO

  • Un synode sans fin ?

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    D'Éd. Condon sur le Pillar :

    Un synode sans fin ?

    2 octobre 2024

    La session finale du synode mondial sur la synodalité a débuté cette semaine à Rome, avec des délégués du monde entier qui devraient se réunir pendant une grande partie du mois pour réfléchir à la série pluriannuelle de réunions à tous les niveaux de l'Église.

    Le processus synodal a été, depuis le jour de son annonce, salué dans certains milieux de l’Église comme un moment décisif, une sorte de quasi-Concile Vatican III qui, d’une manière indéterminée mais sismique, inaugurerait une manière nouvelle et irréversible « d’être Église ».

    Mais alors que la session finale est en cours, il semble de plus en plus difficile de voir la véritable fin du processus synodal – que ce soit en termes pratiques ou ecclésiastiques – et peu de signes de la part du pape François quant à quand ou comment il entend conclure le processus et consolider son héritage.

    Alors que les participants entament la dernière session du synode, certains pourraient se demander si c’est vraiment la fin. 

    Lorsque le pape François a annoncé pour la première fois son projet de processus mondial d’écoute et de dialogue cum Petro et sub Petro, l’ensemble du processus devait se conclure à Rome en octobre de l’année dernière. François a ensuite décidé de prolonger l’affaire avec une deuxième session en 2024.

    Mais même avec ce délai prolongé, il a encore été repoussé. 

    En mars, le pape François a annoncé que l’un des sujets les plus controversés soulevés – bien que par une minorité de participants – serait retiré de l’ordre du jour de la session finale. À la place, la discussion sur le diaconat féminin serait confiée à un groupe d’étude, qui poursuivrait ses travaux l’année prochaine, sans date fixée pour la présentation de son rapport.

    Sur la question du ministère féminin lui-même, cette décision n'est que la dernière occasion en date pour le pape de confier la tâche à un groupe d'étude : il a demandé au Dicastère pour la doctrine de la foi d'étudier la même question plus d'une fois. 

    Cela n’a pas empêché les partisans d’un ministère féminin pleinement ordonné sacramentellement de faire valoir leur programme. Alors qu’une poignée de militantes « prêtresses » ont tenté de perturber la dernière messe de François au stade Roi Baudouin à Bruxelles lors de sa récente visite en Belgique, au moins un nombre similaire de participants au synode ont signalé leur propre ouverture à l’ordination des femmes.

    Pourtant, malgré l’activisme minoritaire et les discussions ouvertes, François a été explicite : si une certaine renaissance du rôle des diaconesses de l’ère apostolique est possible, l’ordination sacramentelle des femmes ne l’est pas.

    Le pape François a fait passer ce message à son retour de Belgique. Interrogé lors de la conférence de presse à bord de l'avion au sujet de l'Université catholique de Louvain, affirmant que l'institution « déplore les positions conservatrices exprimées par le pape François sur le rôle des femmes », le pape a réitéré son enseignement constant - et celui de l'Église - sur la véritable dignité et le génie spirituel des femmes, distincts du ministère ordonné, réservé aux seuls hommes.

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  • Rik Torfs : "Quand on invite le Pape, on doit avoir la délicatesse de ne pas lui imposer comme unique vérité les opinions de l'Occident sécularisé"

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    De Rik Torfs sur le site de La Libre :

    "Quand on invite le Pape, on doit avoir la délicatesse de ne pas lui imposer comme unique vérité les opinions de l'Occident sécularisé"

    Le Pape a remis en question la pensée unique présentée par les universités qu'il a visitées. À Leuven, il a plaidé pour une université qui dépasse le rationalisme pur et simple.

    Une chronique "J'assume" de Rik Torfs, professeur de droit canonique, écrivain, recteur honoraire de la KU Leuven

    1er octobre 2024

    Je n'étais pas un grand partisan de la visite du pape François. Tout d'abord, J'étais loin d'être sûr qu'il allait réellement venir, vu son voyage en Asie, long et fatigant, qui précédait sa visite au Luxembourg et à la Belgique. En plus, le contexte du voyage était difficile. La visite risquait de se réduire à une longue discussion sur le sort des victimes d'abus sexuels. Et le climat et la migration, les thèmes choisis par les deux universités catholiques, semblaient formels et peu dangereux.

    Cependant, la réalité a été différente. Le Pape s'est entretenu beaucoup plus longtemps que prévu et apparemment en profondeur avec les victimes d'abus sexuels. Surtout pour la presse flamande c'était le seul thème de la visite qui comptait vraiment. À maintes reprises et avec fermeté le pape François est revenu sur le sujet, y compris au stade Roi Baudouin.

    Invitation universitaire

    Regardons maintenant de plus près la rencontre avec les universités. À Leuven, dans la salle de promotion donnant place à un peu plus de 200 personnes, surtout des dignitaires politiques, religieux et académiques étaient représentés. Les étudiants et les professeurs manquaient presque complètement. Même les deux prêtres enseignant à la faculté de droit canonique, dont je fais partie, n'étaient pas invités. Comparé à Leuven, l'ambiance à Louvain-la-Neuve était beaucoup plus enthousiaste, joyeuse et vivante, il faut le constater.

    Avant d'analyser l'accueil réservé au Pape par les autorités académiques, n'oublions pas que l'anniversaire de l'université de Louvain était la raison principale de la visite du Pape. Ce sont les universités qui, avec l'appui de la maison royale et des évêques, ont lancé l'invitation.

    À Leuven, le Pape a plaidé pour une université qui dépasse le rationalisme pur et simple, surmontant la fatigue mentale qui semble caractériser notre société.

    Ainsi, à Leuven, le recteur était l'hôte et le Pape l'invité. L'hôte vantait les mérites de son université, sa renommée internationale, sa méthode scientifique inébranlable. Dans la salle, projeté au-dessus du recteur et du pape, on pouvait lire la devise officielle de l'université pour cette année festive : "Knowledge knows no end". En anglais, comme il se doit.

    Non seulement l'université est un guide scientifique, elle se présente aussi comme boussole morale. L'hôte, le recteur, a clairement dit à son invité, le Pape, qu'il était grand temps de procéder à l'ordination sacerdotale de la femme et de changer ses points de vue sur les relations homosexuelles.

    Pensée unique

    À Louvain-la-Neuve, la réaction de la rectrice était comparable. Dans son fameux communiqué de presse, elle déplore, au nom de l'université, "les positions conservatrices du pape François quant à la place des femmes dans la société". Ce message donne l'impression qu'au sein de l'université, il y a une pensée unique partagée par tous les membres de la communauté académique.

    C'est justement cette pensée unique qui a été mise en question par le Pape. À Leuven, il a plaidé pour une université qui dépasse le rationalisme pur et simple, surmontant la fatigue mentale qui semble caractériser notre société. De toute façon, dans l'Église, il y a une place pour tout le monde, a-t-il précisé ailleurs.

    La visite du Pape aux universités m'inspire à trois idées, que je laisse bien entendu à votre appréciation.

    D'abord les recteurs, hôtes du Pape, ont manqué d'élégance. Personne n'a l'obligation de l'inviter. Mais quand on invite le Pape pour donner davantage de prestige à ses festivités, on doit avoir la délicatesse de ne pas, dans un esprit de supériorité, lui imposer comme unique vérité les opinions politiques ou morales de l'Occident sécularisé.

    Ensuite, j'avais l'impression que le Pape, malgré ses propos fermes sur certains sujets, laissait beaucoup d'espace à d'autres opinions et à des critiques justifiées. Sur différents sujets, y compris les abus sexuels, le pape a fait témoignage de beaucoup d'humilité. Ce n'est pas le cas des universités qui n'ont nullement mis en question leur propre idéologie et le fonctionnement parfois froid et bureaucratique de l'université actuelle.

    Enfin, dans les rues de Leuven, dans la salle et les rues de Louvain-la-Neuve, il y avait beaucoup de jeunes qui ne cachaient pas leur sympathie pour le pape sans pour autant partager toutes ses idées. Est-ce possible que c'est surtout une ancienne génération, actuellement au pouvoir dans les universités et les médias qui, toujours pas libérée de son passé catholique, demeure sceptique ou cynique vis-à-vis du Pape, tandis qu'une nouvelle génération, sans complexes et frustrations, se montre beaucoup plus ouverte ?

  • Le Pape ne doit pas craindre d’être taxé de conservatisme

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    Une tribune parue sur la Libre relayée par didoc.be :

    Le Pape ne doit pas craindre d’être taxé de conservatisme

    2 octobre 2024

    La mission d’évangélisation du Pape consiste à transmettre ce qu’elle tient pour vrai.

    Ses propos sur l’IVG témoignent qu’il entendait s’exprimer avec force. Il n’y a pas d’intégrisme religieux à vouloir, en l’espèce, se conformer au droit naturel.

    Certains mots excèdent involontairement la pensée mais il en est d’autres qui sont délibérément excessifs, à seule fin de la traduire avec plus de conviction. Le Pape François vient d’utiliser à dessein des mots tels que « tueurs à gage » pour qualifier les professionnels pratiquant l’interruption volontaire de grossesse. Il présente cependant ses excuses de devoir utiliser ce vocabulaire (« si vous me permettez l’expression »). Cette précaution oratoire écarte d’emblée toute intention injurieuse et témoigne qu’il entendait seulement s’exprimer avec force.

    Quiconque le connaît un tant soit peu ne peut ignorer ni sa bienveillance, ni sa miséricorde. Il entend dénoncer le mal mais s’interdit toujours de condamner celui qui le cause. Assimiler l’avortement à un meurtre prémédité, revient ici à faire ressortir que « tuer » signifie « mettre à mort », autrement dit « ôter la vie ». L’« interruption volontaire de grossesse » est indéniablement un euphémisme trompeur ; il dissimule l’horreur que le Saint-Siège veut manifestement souligner.

    Il se conçoit que, pour mieux se conformer à l’émotion générale, le législateur distingue à cet égard la vie intra-utérine de celle qui lui fait suite. L’avortement est légalement distinct de l’homicide. Sans doute est-il moins sage, toutefois, de mesurer la valeur de l’embryon ou du fœtus selon sa maturité, en considérant qu’elle est négligeable jusqu’à ce que le petit être atteigne un certain degré de développement. C’est qu’en effet, la vie existe ou n’existe pas, indépendamment de l’âge ou d’un handicap ; celle d’un vieillard ne vaut ni plus ni moins que celle d’un bébé, d’un enfant, d’un adolescent ou d’un adulte ; celle de l’enfant à naître doit être respectée dès sa conception.

    Un point de vue différent

    Si la loi use de son pouvoir d’opérer néanmoins une telle distinction en autorisant l’IVG jusqu’à la fin de la douzième semaine de grossesse, un guide spirituel (comme le chef de l’Église catholique) peut maintenir un point de vue différent dans sa sphère propre de compétence. Il est souhaitable que le droit s’adapte à la morale et non l’inverse ; l’un et l’autre ne correspondent cependant jamais parfaitement, d’autant plus que, contrairement à la règle juridique, les références morales peuvent différer d’un individu à l’autre, au sein pourtant d’une même communauté. Ceci permet de conclure que le magistère ecclésiastique peut (et doit au besoin) soutenir des conceptions éthiques opposées à celles de Thémis. Il ne doit pas craindre d’être de la sorte taxé de conservatisme. Sa mission d’évangélisation consiste, en effet, à transmettre ce qu’elle tient pour vrai. Il n’y a pas d’intégrisme religieux à vouloir, en l’espèce, se conformer au droit naturel.

    Renoncer à l’avortement implique assurément le devoir d’aider et d’assister les femmes enceintes, tant durant la grossesse qu’au moment de la naissance. Peut-être faudrait-il se souvenir que les chrétiens œuvrent en ce sens, autant sinon plus que d’autres, ainsi d’ailleurs que le Pape lui-même les y encourage.

    Puisque la Constitution garantit aux parlementaires la plus grande liberté d’expression, espérons qu’aucun parti ne donnera de directive à ses élus concernant l’éventuelle prolongation du délai durant lequel l’interruption volontaire de grossesse est légalement autorisée. Faisons donc confiance aux représentants de la Nation qui auront tous à cœur de voter à cet égard en totale liberté de conscience, sans crainte de possibles conséquences disciplinaires ou électorales.

    (*) Les signataires sont : Jean-Louis Bosteels, Alexandra Boux, Aude Brochier, Frédéric Close, Paul Donneux, Benoît Errembault, Camille Errembault, Marc Fichers, Jacques Galloy, Luca Marciano, Anne-Elisabeth Nève, Philippe Olivier, Marie Orban, Marie-Violette Teyssier, Elisabeth Théry, Alain Tiri, Teresa Trelles, Dominique Verpoorten, Côme de Viron et Pauline Wicquart.

    Source : https://www.lalibre.be/debats/opinions/2024/10/02/le-pape-ne-doit-pas-craindre-detre-taxe-de-conservatisme-XI442ACKEFEJBFTE43RHHA2BK4/

  • Cycle 2024-2025 du Cours de Chant Grégorien à Liège : les inscriptions sont ouvertes

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  • Le pape en Belgique : un contact physique avec une Église en état d'auto-sécularisation

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    De Bernhard Meuser sur le TagesPost :

    Quand le pape ose dire la vérité

    L'Université catholique de Louvain inflige une gifle retentissante à François. Le pape ressent ainsi ce que c'est que de vivre dans une Eglise en mode d'aliénation, une Eglise dans laquelle tu ne peux plus respirer parce que des idéologies implantées dominent l'espace et que des interdictions de langage empêchent l'expression de positions différentes.

    01.10.2024

    Voilà donc le pape qui vient spécialement en Belgique pour encourager une Eglise locale qui - à l'instar de l'Eglise allemande - est à bout de souffle. Et comme l'université « catholique » de Louvain a 600 ans d'existence (en partie très glorieuse), le pape l'honore de sa présence. Au lieu de saluer ce geste avec respect et gratitude, la direction de l'université, qui n'est plus vraiment catholique, lui donne une gifle retentissante, à peine le pontife a-t-il terminé son discours. Dans un document visiblement préparé d'avance, les professeurs supérieurs de l'université lui font part de leur « incompréhension et de leur désapprobation face à la ... position exprimée par le pape sur le rôle de la femme dans l'Eglise et dans la société ». Les vues du chef de l'Eglise sont « conservatrices », et en plus « déterministes et réductrices ».

    Le pape a donc osé affirmer des monstruosités, par exemple que la féminité « parle de réception féconde, de dévouement nourrissant et donnant la vie ». Plus encore, le pape avait osé faire des déclarations sur l'essence de la femme et se référer au droit naturel : « Ce qui caractérise la femme, ce qui est vraiment féminin, n'est pas établi par des consensus ou des idéologies, de même que la dignité elle-même n'est pas garantie par des lois sur le papier, mais par une loi originelle écrite dans nos cœurs ».

    Avec un sens aigu du paternalisme toxique, les enseignants de Louvain se sont énervés contre les paroles du pape, telles que : « La féminité nous parle. Pour cette raison, une femme est plus importante qu'un homme, mais il est terrible qu'une femme veuille être un homme : non, elle est une femme, et c'est 'lourd' et important » Comment le pape François a-t-il pu provoquer si brutalement l'intelligence féministe mondiale, au point de ne pas trouver un ton d'excuse, même dans l'avion, et de ne pas dévier d'un millimètre de son point de vue, même là ?

    Un contact physique avec une Église en état d'auto-sécularisation

    L'ensemble du processus rappelle de sinistres souvenirs du suicide collectif de l'Eglise hollandaise et belge dans les années soixante-dix et quatre-vingt du siècle dernier, lorsque les Eglises locales, autrefois florissantes, se sont émancipées de la grande tradition de l'Eglise, ont aboli toute autorité spirituelle - que ce soit celle des évêques ou celle du pape - et se sont jetées avec dévotion dans les bras du « monde ». En l'espace de deux décennies, la démission quasi totale de la "mater et magistra" a eu pour conséquence que les églises locales du Benelux ont d'abord sombré dans le chaos, puis dans l'insignifiance, et ne représentent plus aujourd'hui qu'un petit groupe de personnes. Certes, les premiers signes d'un nouveau printemps apparaissent, qui n'est en aucun cas le fruit de l'auto-sécularisation, mais bien celui de charismes qui fleurissent tranquillement, d'une piété intacte et d'une nouvelle dévotion à l'Évangile.

    Le pape d'Amérique latine a eu l'occasion d'entrer en contact avec des Eglises locales qui se disent encore « catholiques », mais dont les marges institutionnelles refroidies se sont depuis longtemps dissoutes dans l'anarchie. L'anarchie est le mot qui convient ; il vient du grec et signifie « absence d'autorité ». L'anarchie a l'avantage que tout le monde a le droit. Or, une université « catholique » - quelle que soit sa taille, son ouverture, ses liens avec l'État et son dévouement à la science - existe dans le cadre de convictions fondamentales élémentaires qui ont quelque chose à voir avec la Révélation. Celui qui se pare, même de loin, du titre de « chrétien » ou de catholique, vient de ce changement de domination que Jésus exige en Mt 16,16 et en bien d'autres endroits de ceux qui veulent lui appartenir. Il est le « Seigneur » (Ph 2,11) ; c'est à partir de lui et des révélations de Dieu que nous pensons et essayons de le rejoindre par la raison. Pour les institutions et les instances d'enseignement chrétiennes, il n'y a pas d'autorité au-dessus, pas de lieux secondaires qui iraient à l'encontre de l'intuition centrale de base. La structure de toute action et de toute pensée dans l'Église n'est pas un ring de boxe où le vainqueur se révèle après douze rounds. Être catholique signifie se mouvoir dans un ordre « sacré » - en grec : hiérarchie. Et cette hiérarchie est justement au stade d'une reconnaissance simplement formelle. L'anarchie accueille encore le pape. En réalité, elle le considère comme un Auguste de Dieu qui ferait mieux de faire censurer ses discours au préalable pour obtenir un consensus.

    Des extensions difficilement justifiables du terme « catholique ».

    Le pape a pu durant ce jour « sentir » ce que c'est que de vivre dans une Eglise en mode d'aliénation, une Eglise dans laquelle tu ne peux plus respirer parce que des idéologies implantées dominent l'espace et que les interdictions de parler sont à l'ordre du jour. La « maladie belge » est en réalité la maladie de la moitié de l'Europe. La question de l'identité ecclésiale, qui s'emballe brutalement, n'existe pas seulement en Belgique ; au fond, la situation n'est que graduellement différente en Allemagne et en Suisse - et en Autriche aussi, il existe des extensions à peine justifiables du terme « catholique ».

    Catholique devrait justement signifier : chacun fait ce qu'il veut et appelle cela une nouvelle morale. Chacun enseigne ce qu'il veut et appelle cela une conversion à la réalité de la vie actuelle. Dans les faits, nous avons affaire à une Eglise qui s'est laissée mettre sens dessus dessous : « L'Eglise ne doit plus convertir le monde, mais elle doit elle-même se convertir au monde. Elle n'a plus rien à dire au monde, elle n'a plus qu'à l'écouter ». (Louis Bouyer) L'université catholique de Louvain vient elle aussi avec son discours standard qui l'élève au-dessus de l'Eglise traditionnelle, elle est justement une « université inclusive qui s'engage contre les violences sexistes et sexuelles », il s'agit pour elle du libre épanouissement de l'être humain, « indépendamment de son origine, de son sexe ou de son orientation sexuelle ». Tandis que l'Eglise exclut et discrimine. Elle enseigne et agit de manière sexiste. Elle est l'incarnation de l'abus. Il ne manque plus que l'invocation des droits de l'homme, avec laquelle on aurait pu lever le nez encore un peu plus haut. 

    Un pape qui reste ferme dans un avion ...

    On peut maintenant être fier d'un pape qui exprime l'évidence avec franchise et qui récolte la raclée prévue à cet effet dans l'Evangile (Jn 15,20) : Qu'il y a des hommes et des femmes XX et XY - et sinon peut-être des personnes qu'il faut traiter avec respect, parce qu'elles sont peut-être blessées et que leur équilibre émotionnel n'est pas congruent avec leur identité corporelle. Qu'il existe quelque chose comme les « femmes », et que c'est beau qu'elles existent. Qu'elles ont un être qui est indisponible et qui échappe aux attributions extérieures, et que personne n'a le droit d'y toucher. Qu'il y a une dignité qui peut être reconnue à partir de la nature et du droit naturel, tout comme les juifs et les chrétiens le reconnaissent encore plus profondément dans l'amour créateur de Dieu, dans lequel l'homme et la femme sont appelés à la fécondité et à la ressemblance avec Dieu. 

    Tout cela constitue le fer de l'enseignement et non de la pâte à modeler pour le séminaire supérieur de théologie. C'est aussi du bon sens. Car c'est bien sûr ce que croit la grande majorité des gens, qui se détournent avec dégoût d'une idéologie élitiste qui veut faire croire à nos enfants qu'on peut changer de sexe chaque année et qu'il est tout à fait acceptable qu'un homme se faisant passer pour une femme tabasse une femme sur le ring aux Jeux olympiques. Et heureusement, peu de femmes souhaitent vraiment avoir le droit de faire tuer leurs propres enfants.

    Sur l'autonomie universitaire et le libéralisme religieux

    Dans ce qui se passe en Belgique, nous avons une fois de plus affaire à une conception de l'autonomie qui s'autorise elle-même et qui se ferme à toute objection extérieure - même si c'est par l'intermédiaire d'un pape qui se réfère à la « doctrine », à la « vérité » et à la « parole de Dieu ». Nous retrouvons ce concept radical d'autonomie tout au long de l'humanisme (athée) et maintenant aussi dans l'interprétation erronée de Kant par Magnus Striet et d'autres théologiens. Chez Kant, l'autonomie est là pour faire le bien avec la plus grande authenticité, - le concevoir comme un « devoir » envers une loi morale objective et générale et non comme un droit à un événement de liberté libéré de toute détermination extérieure. Dans un espace de pensée où seule la liberté détermine la liberté, la « vérité » n'a nécessairement pas de place, ni la justice objective, ni la dignité, qui est plus grande et au-delà de ce que « je » veux ou de ce que « nous » voulons. La théologie et « Dieu » ne peuvent surtout pas être classés dans cette pensée de l'autonomie absolue. Magnus Striet fait ses adieux au Tout-Puissant non seulement de l'éthique, mais aussi de la raison ; il dit ainsi : « Si la liberté humaine a pour suprême dignité la liberté, elle ne peut accepter qu'un Dieu qui s'insère dans son univers moral ». La moralité de Dieu, résume Engelbert Recktenwald, « consiste en sa soumission aux attentes humaines ». L'université signifie alors : ne plus se laisser dire par personne ce que nous n'avons pas déjà découvert ou ne découvrirons pas encore par nous-mêmes. 

    Logiquement, nous n'aboutissons pas alors à la vérité, mais d'abord à la fameuse « dictature du relativisme, qui ne reconnaît rien comme définitif et ne laisse comme mesure ultime que son propre moi et ses envies ». (Pape Benoît XVI) Et deuxièmement, nous avons affaire au libéralisme religieux que John Henry Newman fustigeait déjà au XIXe siècle : « Le libéralisme en religion est la doctrine selon laquelle il n'y a pas de vérité positive en religion, qu'au contraire une profession de foi en vaut une autre. ... Il (le libéralisme) enseigne que tout le monde doit être toléré, mais que tout est affaire d'opinion. La religion révélée n'est pas une vérité, mais un sentiment et une affaire de goût, pas un fait objectif, pas surnaturel, et chaque individu a le droit de lui faire dire ce qui lui convient ». J'ai été très heureux d'entendre le philosophe américain D. C. Schindler déclarer dans l'interview du Tagespost à propos de l'idée du libéralisme religieux - où chacun est libre de décider si et à quoi il s'engage - : « Le problème est que nous modifions profondément la nature du bien, de la religion et de la tradition lorsque nous les transformons en objets de choix, au lieu de les concevoir comme des réalités qui nous précèdent, fondent notre existence et nous permettent en premier lieu de faire des choix ».

  • Après des faits dramatiques au Manipur (Inde) : un plan de paix qui laisse les chrétiens sceptiques

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    De kath.net/news :

    Inde : les chrétiens considèrent le plan de paix pour Manipur avec scepticisme

    2 octobre 2024

    Majorité hindoue et minorité chrétienne mêlées à un violent conflit depuis 16 mois - Depuis mai, plus de 230 personnes ont été tuées et 60 000 déplacées, pour la plupart des chrétiens. Plus de 300 églises ont été incendiées.

    New Delhi (kath.net/KAP) Les dirigeants chrétiens ont exprimé leur scepticisme quant à la nouvelle « Feuille de route vers la paix » présentée par le gouvernement fédéral dans l'État indien de Manipur, déchiré par les troubles. Dans cet État frontalier du Myanmar, la majorité hindoue et les chrétiens de souche sont impliqués dans un violent conflit depuis 16 mois. Les critiques se plaignent que le plan présenté aujourd'hui pour un chemin vers la paix arrive trop tard et est difficile à mettre en œuvre car aucune des deux parties ne veut s'écarter de sa position, comme le rapporte le portail en ligne "Vatican News" en référence à "Ucanews".

    "La situation aurait pu être différente si le gouvernement avait pris des mesures proactives peu après le début des violences le 3 mai de l'année dernière", a déclaré un haut responsable de l'Église, qui a souhaité garder l'anonymat pour des raisons de sécurité, cité par Ucanews.

    Lors d'une conférence de presse dans la capitale New Delhi le 17 septembre, le ministre indien de l'Intérieur, Amit Shah, a annoncé qu'une « feuille de route » pour la paix au Manipur était prête : « Nous avons préparé une feuille de route pour prendre diverses initiatives pour remédier à la situation au Manipur. " a déclaré Shah, faisant référence à la région qui borde le Myanmar déchiré par la guerre civile et qui est également l'un des principaux producteurs mondiaux d'opium. Selon le ministre de l’Intérieur, « numéro 2 » dans la chaîne de commandement du gouvernement, des pourparlers sont en cours avec les deux ethnies rivales, les Kuki et les Meitei, sans donner de détails.

    Cependant, il est difficile de réaliser une véritable avancée car les deux parties continuent à « insister sur leur point de vue », a déclaré le chef de l'Église anonyme, selon le portail d'information asiatique. Mais "si quelqu'un peut résoudre la crise, ce ne peut être que le gouvernement fédéral", selon l'évaluation du représentant de l'Église.

    L'annonce du plan de paix a eu lieu lors d'une conférence de presse sur les résultats des 100 premiers jours du troisième mandat consécutif du Premier ministre Narendra Modi. Le nouveau gouvernement fédéral a pris le pouvoir le 9 juin. Cependant, le Premier ministre ne s'est pas encore rendu dans cet État en difficulté, même si son parti pro-hindou Bharatiya Janata, dirigé par N Biren Singh, est au gouvernement.

    Les violences ont commencé en mai 2024 lorsque des étudiants autochtones ont protesté contre une décision de justice accordant à l'influent Meiteis le statut tribal, qui comprend également l'octroi d'autres privilèges. Jusqu’à présent, plus de 230 personnes ont été tuées et 60 000 déplacées, pour la plupart des chrétiens. Plus de 300 églises ont été incendiées.

    Près de 53 pour cent des 3,2 millions d'habitants du nord-est du Manipur sont des hindous Meitei, tandis que 41 pour cent sont des chrétiens, appartenant pour la plupart à la tribu Kuki-Zo. Les chrétiens résistent à la décision du gouvernement pro-hindou de classer les hindous Meitei, déjà privilégiés, comme tribaux, ce qui leur garantirait leurs propres quotas en matière d'éducation et d'emplois gouvernementaux. De l'autre, ils réclament leur propre administration pour les zones de montagne dans lesquelles ils représentent la majorité.

    Expulsion et destruction

    De leur côté, les Meiteis, qui résident majoritairement dans les vallées, souhaitent que les Kuki-Zo soient retirés de leurs territoires. Cependant, cela signifierait que les chrétiens actuellement déplacés, qui vivent actuellement dans des camps d'urgence et chez des proches, ne pourraient pas retourner dans leur pays, explique le responsable de l'Église à "Ucanews". Selon les chrétiens, les Meiteis ont déjà détruit plus de 11 000 maisons chrétiennes et environ 360 églises dans les vallées afin d'effacer « jusqu'aux traces » de leur existence.

    Singh et son parti pro-hindou imputent le commerce florissant de la drogue au Myanmar aux troubles ethniques dans cet État vallonné. Les chrétiens du Manipur, à leur tour, entretiennent des relations étroites avec les chrétiens du Myanmar déchiré par le conflit, en Asie du Sud-Est.

    Le 6 février, l’Inde a annoncé qu’elle clôturerait la totalité de la frontière avec le Myanmar, longue de 1 643 km. Shah a maintenant indiqué que la clôture était déjà achevée sur une longueur de 30 kilomètres et que le budget pour l'ensemble du projet était en place. "Nous sommes convaincus qu'avec la nouvelle feuille de route, nous pouvons maîtriser la situation", a déclaré Shah.

  • Le Pape contesté par ceux qui s'inspirent de ses ouvertures

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    De Luisella Scrosati sur la NBQ :

    Le Pape interpellé par les partisans de ses ouvertures

    Le théologien belge Gabriel Ringlet ne digère pas les expressions « papales » de François contre l'avortement et le réprimande au nom de l'éthique des exceptions. A force d' « initier des processus », le Pontife est lui-même dépassé.

    2_10_2024

    Gabriel Ringlet, un prêtre belge et théologien, est de ceux qui aiment se qualifier de « libres penseurs ». Et ce n'est pas n'importe quel prêtre, mais un professeur et pro-recteur émérite de l'Université catholique de Louvain, celle qui s'est récemment fait remarquer pour avoir contesté le Pape (voir ici ).

    Ses protestations, à quatre-vingts ans, sont « historiques » et de grande envergure : contre l'Ordinatio sacerdotalis qui réitérait l'impossibilité de conférer l'Ordre aux femmes, protestant contre la rigidité doctrinale de Benoît XVI, se déclarant en faveur de l'euthanasie légale et « accompagnée », ouvert au dialogue entre l’Église catholique et la franc-maçonnerie. Et manifestant à présent contre le pape François pour ses récentes paroles condamnant résolument l'avortement.

    "Écoutez, c'est affolant", répond-il à un journaliste de la RTBF belge qui le provoque. « Et ce n’est pas seulement affolant, c’est injurieux pour des médecins qui sont attentifs à une souffrance tout à fait réelle et qui travaillent d’ailleurs dans un cadre légal. Le pape n’a pas l’air de s’en rendre compte ou bien ne veut pas l’entendre. Et j’ajoute, ce qui est un tout autre plan, c’est grave".

    Selon Ringlet, la gravité des propos de François réside dans sa vision éthique de l'avortement, incapable d'en saisir les « nuances » : «Théologiquement, l’éthique est une chose très sérieuse. C’est une chose complexe qui demande la nuance, qui demande l’accueil de situations difficiles. L’éthique peut exiger dans certaines circonstances la transgression d’une situation. C’est le cas dans certains cas d’avortement, dans certains cas d’euthanasie où cette transgression peut être tout à fait légitime. On dirait que tout cela a disparu et que cette théologie, qui est une théologie vraiment élémentaire, une théologie, une théologie essentielle, ne fait plus partie de la réflexion. Donc, cette déclaration du pape dans l’avion m’a vraiment, vraiment sidéré."

    Le théologien belge reproche donc au pape d'avoir abordé la question de l'avortement sans admettre d'exceptions, définissant tout acte avorté comme un meurtre, sans en comprendre les nuances et sans considérer les circonstances. En termes plus techniques, Ringlet pointe du doigt les absolus moraux, c'est-à-dire ces interdits de la loi morale qui sont toujours valables, sans exceptions, parce que l'acte accompli est intrinsèquement mauvais, et revendique au contraire une éthique plus élastique, une éthique capable de saisir des conséquences significatives. des exceptions qui nécessiteraient de transgresser l’interdit moral.

    On a l'impression de relire certaines allusions d'Amoris Lætitia et surtout les déclarations de divers commentateurs, qui déchiraient leurs vêtements pour montrer que c'est précisément la morale classique - que Ringlet qualifierait d'élémentaire et essentielle - qui admet des exceptions même dans les absolus moraux, en vertu de l'epicheia, du bien possible, de la gradualité de la loi (qu'on fait passer pour la loi de la gradualité), de la souveraineté absolue du discernement. C'est comme si on lisait les interviews et les textes de Don Aristide Fumagalli, Don Maurizio Chiodi, Don Davide Guenzi, tous démolisseurs « prudents » des absolus moraux avec leur ouverture à la contraception, à l'insémination artificielle homologue, à l'homosexualité, et argumentant assidûment sur le fait des circonstances, au nom duquel Ringlet a fustigé le Pape. Et, curieusement, tous récemment nommés consulteurs au Dicastère pour la Doctrine de la Foi par le pape.

    Le fait est que l’interdiction de tuer une personne innocente est un absolu moral, que le pape François tient à réitérer à juste titre en référence à l’avortement et à l’euthanasie, tout comme l’interdiction d’empêcher la conception par des actes contraceptifs ou d’avoir des relations sexuelles avec une femme qui n'est pas votre épouse ou avec un homme qui n'est pas votre mari. Il n'y a aucune raison de penser que le Pape n'ait pas été sincèrement convaincu lors des propos tenus contre l'avortement, opposition qu'il a eu l'occasion d'exprimer à plusieurs reprises ; mais il y a plus d'une raison de douter qu'il se rende compte que c'est précisément l'approche de son pontificat, notamment à travers la nomination de certains personnages à des postes décisifs, qui ne sont certainement pas « inférieurs » au théologien belge, qui a apporté un soutien théorique aux reproches comme ceux que Ringlet a adressés au pape. Parce que l'éthique des exceptions n'admet pas d'exceptions : s'il existe des circonstances capables de transformer l'adultère en une réalisation imparfaite du mariage, alors il doit y avoir des circonstances analogues qui transforment l'avortement en un support imparfait pour la vie naissante. Si la contraception peut être configurée comme le bien actuellement possible pour un couple afin de préserver l'union conjugale, alors l'avortement peut être vu comme la possibilité hic et nunc pour un médecin de faire face à la souffrance d'une femme.

    En raison d'une sorte d'hétérogénéité des fins, le Pape se retrouve désormais confronté aux conséquences indésirables de ses propres processus ; et même si le temps est supérieur à l'espace, il y a un moment où le temps rend ce qui a été semé, dans un espace bien précis.

    C'est au pape François de décider ce qu'il veut faire : s'il entend continuer à condamner sans si ni mais, comme nous l'espérons, l'avortement et l'euthanasie pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire des meurtres, alors il doit renvoyer de manière cohérente d'où ils viennent les personnages qu'il vient de nommer à la DDF et clôturer définitivement la discussion sur la contraception et l'adultère. Sinon il se retrouvera acculé le dos au mur par les fidèles disciples de ses ouvertures, qui n'acceptent pas les exceptions (justement). Et il ne semble plus y avoir d’hésitations possibles.

  • Le point sur la politique religieuse de l'Etat communiste chinois à l'égard des chrétiens

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    Du rapport de la Commission des Etats-Unis concernant la liberté religieuse dans le monde :

    Chrétiens catholiques et protestants

    Les autorités ciblent les chrétiens catholiques et protestants pour les siniser. Le gouvernement a ordonné le retrait des croix des églises, remplacé les images de Jésus-Christ ou de la Vierge Marie par des images du président Xi, censuré des textes religieux, imposé des slogans du PCC à l'entrée des églises et a demandé au clergé de prêcher l'idéologie du PCC.

    Alors que les organisations religieuses chrétiennes contrôlées par l'État ont poussé et appliqué les restrictions de l'État en matière de religion, des dizaines de millions de chrétiens ont choisi de ne pas adhérer à ces organisations et de pratiquer leur culte de manière indépendante.

    Les catholiques clandestins ne reconnaissent pas l'autorité spirituelle du clergé religieux soutenu par le gouvernement et considèrent le Vatican comme l'unique légitimateur de l'autorité spirituelle, ce que le PCC considère comme une menace.

    Bien que le Vatican et la Chine aient signé en 2018 un accord non divulgué pour coopérer à la nomination des évêques dans le pays, le gouvernement a unilatéralement installé des évêques alignés sur le PCC sans la consultation et l'approbation du Vatican. En outre, le gouvernement continue de faire disparaître de force les dirigeants catholiques clandestins qui refusent d'adhérer au CCPA-BCCCC.

    Les protestants indépendants des églises de maison sont confrontés à une répression similaire pour ne pas avoir rejoint le TSPM-CCC, le gouvernement détenant, arrêtant et incarcérant des dirigeants et des laïcs protestants indépendants.

  • Le "rite amazonien" en cours de fabrication sera introduit avant la fin de l’année

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    De "Paix liturgique" (lettre 1105 du 21 septembre 2024) :

    ET MAINTENANT, POUR CONFIRMER L'UNITÉ LITURGIQUE PRÉTENDUEMENT SI ESSENTIELLE, VOICI NAÎTRE LE RITE AMAZONIEN

    ET PENDANT CE TEMPS LÀ L'USUS ANTIQUIOR EST TOUJOURS PERSÉCUTÉ ET INTERDIT...
    NOS PASTEURS VIVENT DANS UN DRÔLE DE MONDE

    Oyez, oyez, mes chers Amis : le rite vénérable de l’Église romaine est interdit, mais en revanche le rite amazonien en cours de fabrication sera introduit avant la fin de l’année ! Il sera en « phase expérimentale » à la fin de 2024 pour trois ans, jusqu'en 2028, date à laquelle, avec sans doute quelques modifications et « enrichissements », il deviendra définitif. C'est ce qu'a annoncé le Conseil épiscopal latino-américain par la voix du P. Agenor Brighenti, coordinateur de l'équipe théologique du CELAM. Disons par parenthèse que ce Brighenti est favorable à l'ordination des femmes et à l'abolition du célibat sacerdotal.

    Il faut savoir que la confection de ce rite de la forêt a demandé, depuis 2020, un travail considérable. Pas moins de 13 commissions ont œuvré d’arrache-pied pour sa composition. Mais on n’a pas de détails : ce sera une surprise.

    Ce rite amazonien pourrait s’inspirer du rite maya en cours de fabrication au Mexique, notamment en ce qui concerne la relation à la « Terre Mère » : beaucoup d’encens tout au long de l’eucharistie répandu par des hommes et des femmes « encenseurs » ; prières dites par des laïcs dits « principaux », hommes ou femmes, qui se tiennent à côté du prêtre comme des quasi-concélébrants ; danses rituelles d’action de grâce ; usage de coquillages mayas, qui servaient jadis pour communiquer avec les ancêtres ; allumage de bougies mayas qui permettent d'entrer en contact avec d'autres personnes vivantes ou décédées et avec « notre sœur la Terre Mère » ; autel maya, dit « offrande maya », qui porte des produits de la terre et du travail des hommes, plantes, fleurs, fruits, graines, et encore des bougies de différentes couleurs pointant vers les quatre points cardinaux plus ou moins divins chez les mayas.

    Intéressant, non ? Le rite amazonien pourrait aussi s’inspirer du rite zaïrois, ce qui est logique, compte tenu des apports de populations noires au Brésil. Le rite zaïrois, considéré comme une adaptation congolaise du rite romain, avait été promu par le cardinal Joseph Malula, archevêque de Kinshasa, membre du Consilium pour la réforme liturgique : il comporte des gestes et mouvements rythmés, des danses processionnelles, ouverture de la célébration par une litanie invoquant les ancêtres aux côtés des saints, une préparation pénitentielle avant l’offertoire, et aussi des palabres, des dialogues coutumiers entre prêtre et peuple. Le pape François s’intéresse d’ailleurs énormément à ce rite zaïrois. Il a signé la préface d’un ouvrage de la Sœur Rita Mbogshu Kongo, Le Pape François et le Missel romain pour les diocèses du Zaïre (Librairie Éditrice Vaticane, 2020), et il estime qu’il est « une voie prometteuse pour l’élaboration d’un rite amazonien ».

    Il n’est d’ailleurs possible que l’étrange cérémonie qui avait eu lieu dans les jardins du Vatican le 4 octobre 2019, au début du Synode sur l’Amazonie, ait été une synthèse de la religiosité locale présentée au pape de façon pédagogique et pouvant servir de référence à l’inculturation-christianisation par le rite amazonien. Pour le coup, on était allé très loin : la cérémonie s’était déroulée autour de plusieurs statuettes de la Pachamama, avec évocation spiritualisée de la « Terre Mère », qui engendre et nourrit les peuples de la forêt, qui les punit aussi par le tremblement s’ils lui prennent trop de ressources. Le rite qui consiste à assouvir sa faim et sa soif en lui présentant des offrandes prises sur ce qu’elle a donné sur une couverture placé sur le sol, pouvant être assimilé à une sorte de « présentation des dons ».

    Intéressant, vraiment intéressant. La diversité religieuse amazonienne, sorte de nouvelle Pentecôte dans sa bio-fraîcheur, ferait ainsi découvrir d’autres chemins de salut (salut/santé) pour les hommes. Sauf que tout cela est bien entendu une reconstitution purement folklorique : tous les peuples amazoniens ont été évangélisés par les missionnaires portugais et espagnols, mais leurs croyances, surtout depuis le XXe siècle, se sont mêlées et remêlées sans cesse d’apports très divers y compris de ceux venant d’une religiosité afro-américaine, et aussi à des chamanismes d’importation, greffés sur l’utilisation traditionnelle de substances hallucinogènes. Nos très sérieux liturgistes ont réussi à composer avec cette soupe une « religiosité amazonienne » pouvant être récupérée par la liturgie conciliaire.

    Ainsi, les communautés ecclésiales concernées vont enfin pouvoir « exprimer leur foi selon leur culture et leurs coutumes dans cet immense territoire qu'est l'Amazonie », disait le représentant du CELAM. Fort bien. Et nous, nous n’avons pas le droit d’exprimer notre foi selon notre culture ? Et le pape d’insister : « Le christianisme n’a pas un modèle culturel unique et doit apporter le visage des nombreuses cultures et des nombreux peuples dans lesquels il est accueilli et enraciné. ». Pourquoi pas ? Et nous, le christianisme ne peut-il pas nous apporter le visage de la culture dans laquelle il a été si profondément enraciné ?

  • Quand Benoît XVI évoquait l'existence des anges

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    source

    Le 29 septembre 2008, rencontrant les communautés religieuses et civiles de Castelgandolfo avant de prendre congé, le Pape leur disait déjà (le texte original est en italien sur le site du Vatican , référence en français ici):

    * * *

    « Chers frères et sœurs invoquons leur aide (ndlr: celle des trois archanges, Michel, Gabriel et Raphaël) avec confiance, ainsi que la protection des anges gardiens, dont nous célébrerons la fête le 2 octobre (ndlr: La fête des anges gardiens a été établie au 2 octobre par le pape Paul V dès 1608)
    La présence invisible de ces esprits bienheureux nous est d'une grande aide, et d’un grand réconfort : ils marchent à côté de nous, ils nous protègent, en toute circonstance, ils nous défendent dans les dangers, et nous pouvons avoir recours à eux à tout moment.

    Beaucoup de saints, ont entretenu avec les anges un rapport de véritable amitié, et nombreux sont les épisodes qui témoignent de leur assistance dans des occasions particulières ».

    Benoît XVI a également expliqué la mission spéciale des anges en citant la Lettre aux Hébreux (1, 14) : « Les anges sont envoyés par Dieu pour ‘servir ceux qui hériteront le salut’. C’est pour cela qu'ils nous sont d’une aide valide dans notre pèlerinage terrestre vers la Patrie céleste ».

    * * *

    Pareillement, à la fin de l'habituelle homélie d'Angelus, le 2 octobre 2011, il a dit:

    Chers amis, le Seigneur et toujours présent et agit dans l'histoire de l'humanité, et il nous accompagne aussi avec la présence singulière de ses Anges, que l'Eglise vénère aujourd'hui comme "gardiens", c'est-à-dire ministres de la sollicitude divine pour chaque homme. De son début jusqu'à l'heure de la mort, la vie humaine est entourée de leur incessante protection.

    * * *

    Dans le second livre d'entretiens avec Peter Seewald, traduit en français sous le titre "Voici quel est notre Dieu" (Plon 2001), voici comment s'exprimait le cardinal Ratzinger:

    - Selon la doctrine chrétienne, le monde est divisé en deux domaines, un monde invisible et un monde visible. Elle parle d'en haut et d'en bas. Que veut-elle dire par là ?

    - Parler de haut et de bas, c'est évidemment une façon imagée de parler qui provient de notre propre expérience. Bien sûr, ce symbolisme peut aboutir à une conception naïve du monde où tout est vu de manière physique et qui passe à côté de l'essentiel. En tant qu'image originelle, qui est parlante en elle-même, elle est précieuse. Elle nous apprend qu'il existe des profondeurs et des hauteurs, qu'il y a des degrés d'être, l'infiniment grand et l'infiniment petit, que la vraie hauteur existe, le Dieu vivant.

    De même nous faisons concrètement l'expérience de la distinction entre le visible et l'invisible. Il y a des forces que nous ne pouvons voir et qui sont pourtant réelles. Prenons d'abord les réalités proprement dites, les réalités de l'esprit et du cœur. Je peux voir dans les yeux de quelqu'un, dans son expression et dans d'autres faits, quelque chose de son intériorité mais seulement en tant que reflet de sa profondeur. Ainsi, à travers des réalités matérielles, l'invisible transparaît, de sorte que cet invisible devient une certitude pour nous et nous attire. Dans tous les cas les forces invisibles, dont nous pouvons pourtant sentir les effets, nous indiquent que le monde a une profondeur qui échappe à notre regard et aux phénomènes sensoriels.

    - En relation avec « le haut et le bas », avec « le visible et l'invisible », l’Ancien Testament nous présente des êtres mystérieux. Ils se présentent comme les messagers de Dieu ou « anges du Seigneur ». Trois de ces anges, les archanges, portent même des noms. Il y a Michel, (le nom signifie : « Qui est comme Dieu »), puis Raphaël (« Dieu a guéri »), et Gabriel (« Dieu a rendu fort »). Nous apprenions autrefois, à l'école, que les anges sont de purs esprits, ayant raison et volonté. Est-ce toujours vrai ?

    Oui, c'est toujours vrai. L'Écriture nous le dit et, par ailleurs, nous savons au fond de nous-mêmes que nous ne sommes pas les seules créatures spirituelles. Dieu a aussi peuplé le monde d'autres créatures spirituelles qui nous sont proches parce qu'il n'y a qu'un seul monde. Ces créatures sont, elles aussi, l'expression de sa plénitude, de sa grandeur, de sa bonté. Dans ce sens les anges appartiennent véritablement à la conception chrétienne du monde. Ils entrent dans l'espace de la création qui comporte aussi des créatures spirituelles non matérielles, différentes de nous. Les anges sont en présence immédiate de Dieu dans laquelle nous sommes appelés à être intégrés.

    - D'après l'enseignement de l'Église, dans le domaine des anges, il n'y a pas que les archanges, les chérubins, les séraphins et les anges ordinaires. Il y a les anges gardiens. Il est difficile de croire que chaque être humain a un ange gardien avec qui il peut même collaborer.

    - C'est pourtant la foi de l'Église qui s'est formée au cours de l'histoire et qui a des fondements sérieux. Personne n'est obligé d'y croire. Cette foi n'a pas le même degré de certitude que les déclarations concernant Jésus ou Marie. Elle appartient aux convictions intérieures qui sont nées dans l'expérience chrétienne : Dieu place un compagnon à mes côtés qui m'est particulièrement assigné et à qui je suis assigné. Chacun, bien sûr, ne se familiarisera pas intérieurement de la même manière avec ce compagnon.

    Connaissez-vous votre ange gardien personnellement ?

    - Non. Je me sens moi-même si directement concerné par Dieu que, tout en étant reconnaissant qu'il y ait un ange gardien, j'échange directement avec Dieu lui-même. C'est une question de tempérament. À d'autres il est donné d'échanger avec leur ange gardien, et c'est pour eux une certitude qui les console. Évidemment, il ne faut pas s'y arrêter mais se laisser conduire vers Dieu : tout doit être orienté vers la relation à Dieu.

  • Les saints anges gardiens (2 octobre)

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    Les Saints Anges Gardiens (2 octobre) - BELGICATHO

    belgicatho.hautetfort.com/.../10/.../les-saints-anges-gardiens-5459582.ht...
     
    2 oct. 2014 - De Missel.free.fr : Encore que les Anges Gardiens sont absents de l'index thématique de l'édition française du Catéchisme de l'Eglise...

    Les saints Anges Gardiens (2 octobre) - BELGICATHO

    belgicatho.hautetfort.com/.../les-saints-anges-gardiens-2-octobre-5186183....
    2 oct. 2013 - Mémoire des Saints anges gardiens (2 octobre) Commentaire du jour ( EAQ ) Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien,...

    Prier son ange gardien (2 octobre) - BELGICATHO

    belgicatho.hautetfort.com/.../10/.../prier-son-ange-gardien-2-octobre.htm...
     
    2 oct. 2012 - On fait aujourd'hui mémoire des Anges gardiens (voir ICI ) Ange tutélaire, aux soins de qui Dieu m'a spécialement confié, quelles...

    Eglise - BELGICATHO

    belgicatho.hautetfort.com/archives/category/film/index-82.html
    En ce 2 octobre, fête des Saints Anges Gardiens, le Pape François est revenu sur ce « compagnon que Dieu a mis à nos côtés sur notre chemin de vie ».

  • Notre ange gardien existe (pape François)

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    De Radio Vatican :

    Le 2 octobre 2014, fête des Saints Anges Gardiens, le Pape François était revenu sur ce « compagnon que Dieu a mis à nos côtés sur notre chemin de vie ». Au cours de son homélie à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, il a expliqué que ce n’était pas « une doctrine fantaisiste ».

    Les textes d’aujourd’hui font intervenir deux personnes : l’ange et l’enfant. Dans la première lecture, tirée du livre de l’Exode (Ex 23, 20-23a), le Seigneur déclare  « Je vais envoyer un ange devant toi pour te garder en chemin ». « Si l’un de nous pensait pouvoir cheminer seul, il se tromperait tellement », a affirmé le Pape François. Il tomberait « dans ce piège si laid qu’est l’orgueil », a-t-il continué. Jésus, dans l’Evangile, apprend aux apôtres à être comme des enfants. « Les disciples se disputaient pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand : il y avait une dispute dans le groupe…eh, c’est le carriérisme, hein ? », a lancé le Pape. « Eux qui sont les premiers évêques, étaient tentés par le carriérisme : ‘Moi, je veux devenir plus grand que toi…’. Le fait que les premiers évêques aient fait cela n’est pas un bel exemple, mais c’est la réalité », a reconnu le Pape François. « Et Jésus leur montre la véritable attitude » à adopter, celle des enfants : « la docilité, le besoin de conseils, le besoin d’aide, parce que l’enfant est le vrai signe du besoin d’aide et de docilité pour aller de l’avant… C’est cela la route à suivre ». Ainsi l’on est « plus proches de la contemplation du Père », selon le Pape. Les enfants écoutent avec un cœur ouvert et docile leur ange gardien :

    « Chacun de nous, selon la tradition de l’Eglise, a expliqué le Pape François, a un ange avec soi, qui nous garde, qui nous fait sentir les choses. Combien de fois avons-nous entendu : ‘Mais…cela…tu devrais le faire comme ça…Ça, ça ne va pas, fais attention…’ : tellement de fois ! C’est la voix de notre compagnon de voyage. Soyons assurés qu’il nous accompagnera jusqu’à la fin de notre vie avec ses conseils, et par conséquent ouvrons l’oreille à sa voix, ne nous rebellons pas… Car la rébellion, l’envie d’être indépendant, c’est une chose que nous avons tous en nous ; c’est l’orgueil, ce qu’a connu notre père Adam au Paradis terrestre : la même chose. Ne te rebelle pas : suis ses conseils », a indiqué le Pape François.

     “Personne ne marche tout seul et aucun d’entre nous ne peut penser qu’il est tout seul”, a-t-il poursuivi, parce qu’il y a toujours “ce compagnon”. Et « quand nous ne voulons pas écouter ses conseils, écouter sa voix, c’est comme lui dire : ‘Mais, enfin, va-t’en !’. Chasser ainsi son compagnon de route est dangereux, parce qu’aucun homme, aucune femme, ne peut se conseiller soi-même. Je peux conseiller quelqu’un d’autre, mais pas me conseiller moi-même. Il y a l’Esprit Saint qui me conseille, il y a l’ange qui me conseille. C’est pour cela qu’on en a besoin. Ce n’est pas une doctrine un peu fantaisiste sur les anges : non, c’est la réalité », a insisté le Pape.

    Puis, en conclusion, le Pape a proposé à l’assemblée : « Moi, aujourd’hui, je me poserais cette question : quel rapport j’entretiens avec mon ange gardien ? Est-ce que je l’écoute ? Est-ce que je lui dis bonjour le matin ? Est-ce que je lui dis : ‘Protège-moi pendant mon sommeil ?’ Est-ce que je parle avec lui ? Je lui demande des conseils ? Il est à mes côtés. Cette question, chacun de nous peut y répondre aujourd’hui : comment est ma relation avec cet ange que le Seigneur a envoyé pour me garder et m’accompagner en chemin, et qui voit toujours le visage du Père qui est aux cieux”.