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  • Royaume-Uni : un homme condamné pour avoir prié en silence près d'un centre d'avortement

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    De l'OIDAC :

    Royaume-Uni : un homme condamné pour avoir prié en silence près d'un centre d'avortement

    ADF International : Dorset, Royaume-Uni (16 octobre 2024) – Un homme accusé d'avoir prié en silence dans une « zone tampon » d'avortement à Bournemouth a été reconnu coupable dans une décision choc du tribunal d'instance de Bournemouth. 

    Le conseil de Bournemouth, Christchurch et Poole a inculpé Adam Smith-Connor, un vétéran militaire et père de deux enfants, à la suite d'un interrogatoire du bureau sur « la nature de ses prières » lorsqu'il s'est arrêté pour prier pendant quelques minutes près d'un centre d'avortement en novembre 2022. 

    Le tribunal a condamné Smith-Connor à une libération conditionnelle et lui a ordonné de payer les frais de poursuite d'un montant de 9 000 £. Une libération conditionnelle est un type de condamnation qui signifie que Smith-Connor ne sera condamné que s'il est reconnu coupable d'une infraction future au cours des deux prochaines années. 

    Dans sa décision, le tribunal a estimé que sa prière équivalait à une « désapprobation de l’avortement »  car, à un moment donné, sa tête était légèrement inclinée et ses mains jointes. 

    En réponse à la décision, Smith-Connor a déclaré : 

    « Aujourd’hui, le tribunal a décidé que certaines pensées – des pensées silencieuses – peuvent être illégales au Royaume-Uni. Cela ne peut pas être correct. Tout ce que j’ai fait, c’est prier Dieu, dans l’intimité de mon esprit – et pourtant, je suis condamné comme un criminel ? 

    « J’ai servi pendant 20 ans dans la réserve de l’armée, notamment en Afghanistan, pour protéger les libertés fondamentales sur lesquelles ce pays est bâti. Je continue à faire preuve de cet esprit de service en tant que professionnel de la santé et bénévole dans une église. Je suis profondément troublé de voir nos libertés érodées au point que les délits de pensée sont désormais poursuivis au Royaume-Uni. » 

    Jeremiah Igunnubole , conseiller juridique d'ADF UK, a déclaré : 

    « C’est un tournant juridique d’une ampleur immense. Un homme a été condamné aujourd’hui en raison du contenu de ses pensées – ses prières à Dieu – dans les rues publiques d’Angleterre. Nous ne pouvons pas sombrer plus bas dans notre négligence des libertés fondamentales de parole et de pensée. Nous allons examiner de près le jugement et envisageons des options pour faire appel. Les droits de l’homme sont pour tous – quelle que soit leur opinion sur l’avortement. »  

    Lire le communiqué de presse complet d’ADF International  ici .

    S’adressant aux délégués du Royaume-Uni et d’autres États participants à la Conférence sur la dimension humaine du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’OSCE à Varsovie la semaine dernière, Anja Hoffmann , directrice exécutive de l’OIDAC Europe, a souligné le cas d’Adam Smith-Connor.

    « Autoriser la poursuite de la prière silencieuse et de l’expression pacifique de croyances religieuses personnelles constitue une atteinte dangereuse à la liberté de pensée, de conscience et de religion et a un effet néfaste sur nos sociétés démocratiques pluralistes »  , a déclaré Hoffmann aux délégués. 

  • Lettre à un cardinal participant au prochain conclave

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau ("Caelum et Terra") :

    Éminence, 

    Vous allez prochainement élire le successeur de Pierre à la tête de l’Église catholique. Comme vous le savez, il s’agit d’un choix crucial et déterminant. À l’évidence, il faudra que le Saint-Père professe entièrement la foi catholique et qu’il veuille réformer réellement le fonctionnement de l’Église dans la seule perspective du salut des âmes. Le reste, le monde, les médias, les puissances mondaines, les structures internes, ne sont rien à côté de cette vraie finalité de l’Église. 

    Si je puis me permettre de formuler une demande, choisissez un homme de silence. Élisez un pape qui n’écrira que peu d’encycliques et qui parlera avec parcimonie. Au début de son pontificat, il pourrait ainsi offrir au monde une première encyclique « programmatique », puis passer le reste de son temps à l’appliquer. 

    Dans le même ordre d’idée, que le Saint-Père, s’il vous plaît, renonce aux interviews et aux déclarations sur le vif. Le monde médiatique s’en empare le plus souvent avec l’avidité d’une meute de loups et les bassesses d’une bande de hyènes. Nous autres laïcs nous sommes le plus souvent perdus devant les propos rapportés, ne sachant pas évaluer le niveau d’autorité de telles interventions et devant interroger sans cesse notre conscience et notre catéchisme. Nous portons déjà notre croix quotidienne qu’une autre ne s’y ajoute donc pas, venant du Père commun.

    Dans le même ordre d’idées, Éminence, que celui que vous allez élire bannisse définitivement l’utilisation des réseaux sociaux comme moyen de communication pour le Saint-Siège. La communication de celui-ci, c’est l’Évangile, la Tradition et le magistère. Le reste est vain ! 

    Puisque le Saint-Siège doit faire des économies qu’il supprime le service de communication, se contentant des Acta Apostolicae Sedis. Nous en profiterons, nous autres, pour relire la Bible, les grands saints, notre catéchisme et les actes du magistère. Nous écouterons l’homélie du prêtre de notre paroisse. Une vie suffira à peine mais nous pourrons suivre ainsi plus facilement la voie qui mène au Ciel. 

    Éminence, j’espère que vous ne trouverez pas inconvenante cette démarche. La primauté du silence s’enracine, comme vous le savez, dans les Saintes Écritures et dans l’attitude du Christ lui-même, à plusieurs reprises. La tradition monastique, tant orientale qu’occidentale, en a fait l’éloge. Dans sa célèbre Règlesaint Benoit lui consacre tout un chapitre dans lequel il écrit notamment : 

    « S’il faut parfois s’abstenir de bons discours pour la pratique du silence, à combien plus forte raison la peine qui suit le péché doit-elle nous faire éviter les paroles mauvaises. On ne devra donc, en raison de l’importance du silence, n’accorder que rarement aux disciples –­ fussent-ils parfaits – la permission de parler, même à propos de choses bonnes, saintes et édifiantes. Car il est écrit : “En parlant beaucoup, tu ne saurais éviter le péché” (Pr 10, 19) ; et ailleurs : “La mort et la vie sont au pouvoir de la langue” (Pr 18, 21). C’est au Maître, en effet, qu’il convient de parler et d’instruire ; le rôle du disciple est de se taire et d’écouter. » (Chapitre VI)

    Alors, Éminence, s’il vous plaît, que celui que vous allez élire parle peu, mais parle clairement, selon le conseil de saint Paul : 

    « Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui doit juger les vivants et les morts, je te le demande solennellement, au nom de sa manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d’instruire. » (II Tim. 4,1-2)

    Philippe Maxence

  • L'archevêque de Toulouse vent debout contre le satanisme

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    De zenit.org (Anne Van Merris) :

    Symboles Ésotériques, Églises En Feux : L'archevêque de Toulouse réagit

    Mgr Guy de Kerimel : « On ne peut pas jouer impunément avec une symbolique satanique » 

    L’archevêque de Toulouse, en France, a consacré son diocèse au Cœur de Jésus

    17 octobre 2024

    Ce mercredi 16 octobre 2024, Mgr Guy de Kerimel a consacré la ville de Toulouse et son diocèse au Sacré-Coeur de Jésus. Une décision motivée par l’arrivée prochaine d’un spectacle qui le consterne et l’inquiète.

    Intitulé « La porte des ténèbres », cet opéra de rue sera donné les 25, 26 et 27 octobre prochains. Trois gigantesques créatures mécaniques vont défiler dans les rues de Toulouse. Sur les affiches diffusées un peu partout, des symboles ésotériques et sataniques choquent beaucoup de chrétiens, alors « qu’on a plutôt besoin d’espérance et de lumière ». Sur l’une d’entre elles, on voit à l’arrière-plan la ville en feu, les églises qui brûlent et des symboles de culture satanique. «

    C’est dommage d’imposer un spectacle ténébreux dans la ville de Toulouse » déplore l’archevêque.

    Consécration au Cœur de Jésus, une grande nécessité 

    Beaucoup de fidèles ont participé à la messe de consécration dans l’église du Sacré-Cœur à Toulouse. La dernière consécration du diocèse au Cœur de Jésus date du 20 juin 1941, à l’initiative de l’archevêque Jules-Gérard Saliège, compagnon de la Libération.

    Pour Mgr de Kerimel, ce moment essentiel visait à redonner à la ville de Toulouse « une espérance et manifester que seul l’amour est vainqueur » : « Consacrer une ville, un diocèse, un pays, c’est le présenter au Seigneur et lui demander de répandre sa grâce à profusion, pour que l’amour de Dieu soit accueilli et ressenti par tous ceux qui ne se savent pas aimés. » 

    Pour lui, un tel acte est d’une grande nécessité dans le monde actuel. Il invite les catholiques à se mettre à l’école du Sacré-Cœur de Jésus, face aux difficultés et aux évènements qui parfois les scandalisent et les blessent. Il explique par ailleurs que tous ces symboles sataniques révèlent une atmosphère généralisée de désespérance et d’attrait pour les ténèbres. 

    « Seuls l’amour et la vérité peuvent vaincre le mal »

    « Je pense qu’il y a une partie de la culture qui rejette clairement aujourd’hui le christianisme » explique l’archevêque, qui rappelle l’événement de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques en juillet 2024, signe que l’on évacue clairement la tradition chrétienne d’un pays pour aller chercher des dieux païens.

    Mgr Guy de Kerimel explique en outre « qu’on ne peut pas jouer impunément avec une symbolique satanique » : « Nous ne pouvons pas nous contenter de cela, et surtout ne pas répondre au mal par le mal, ou répondre aux mal par la force. Car la force peut canaliser, mais elle n’éradique pas le mal. Seul l’amour et la vérité peuvent vaincre le mal ». « Je pense que nous avons besoin de toute la grâce de l’humanité de Jésus, de son cœur de chair, pour nous-mêmes participer à l’humanisation du monde » conclut l’archevêque.

  • Les Statistiques de l'Église catholique 2024

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    De l'Agence Fides :

    VATICAN - Les Statistiques de l'Église catholique 2024

    17 octobre 2024

    Cité du Vatican (Agence Fides) - À l'occasion de la 98e Journée missionnaire mondiale, qui sera célébrée le dimanche 20 octobre 2024, l'Agence Fides présente comme d'habitude quelques statistiques choisies pour offrir une vue d'ensemble de l'Église dans le monde.

    Les données et les tableaux sont extraits du dernier « Annuaire des Statistiques de l’Église» publié (mis à jour au 31 décembre 2022) et concernent les membres de l'Église, les structures pastorales, les activités dans les domaines de la santé, de l'assistance et de l'éducation. Enfin, un aperçu des districts ecclésiastiques confiés au Dicastère pour l'Évangélisation - Section pour la première évangélisation et les nouvelles Églises particulières est donné.

    L'Église catholique dans le monde : synthèse des données

    Au 31 décembre 2022, la population mondiale s'élevait à 7.838.944.000 habitants, soit une augmentation de 53.175 000 personnes par rapport à l'année précédente. La tendance positive se confirme pour tous les continents à l'exception de l'Europe.

    Au 31 décembre 2022, le nombre de catholiques était de 1.389.573.000, soit une augmentation globale de 13.721.000 catholiques par rapport à l'année précédente. Une fois encore, l'augmentation du nombre de catholiques concerne quatre des cinq continents. Seule l'Europe enregistre une baisse du nombre de catholiques : - 474.000. Comme les années précédentes, l'augmentation du nombre de catholiques est la plus marquée en Afrique (+7.271.000) et en Amérique (+5.912.000). L'Asie (+889.000) et l'Océanie (+123.000) viennent ensuite. Le pourcentage de catholiques dans la population mondiale a légèrement augmenté (+0,03) par rapport à l'année précédente et s'élève à 17,7 %. En ce qui concerne les différents continents, les variations de ce chiffre sont minimes.

    Le nombre total d'évêques dans le monde a augmenté de 13 par rapport à l'enquête de l'année précédente pour atteindre 5.353. Les évêques diocésains ont augmenté (+19) et les évêques religieux ont diminué (-6). Il y a 2 682 évêques diocésains et 2.671 évêques religieux.

    Le nombre total de prêtres dans le monde a diminué : 407.730 (-142 l'année dernière). Une fois de plus, l'Europe (-2745), suivie de l'Amérique (-164) ont connu une baisse substantielle. Comme l'année dernière, des augmentations significatives ont été enregistrées en Afrique (+1.676) et en Asie (+1.160). L'Océanie, après avoir augmenté l'année dernière, est à nouveau dans le négatif (-69). Le nombre de prêtres diocésains dans le monde a diminué globalement de 911 pour atteindre 279.171. Le nombre de prêtres religieux a augmenté de 297 pour atteindre 128.559.

    Dans la dernière enquête annuelle, le nombre de diacres permanents dans le monde continue d'augmenter (+974), atteignant 50.159. L'augmentation est enregistrée en Afrique (+1), en Asie (+15) et en Europe (+267). Il diminue en Amérique (-308) et en Océanie (-1).

    Le nombre de religieux non prêtres a diminué de 360 par rapport à l'année précédente, pour atteindre un total de 49.414. Les diminutions ont été enregistrées en Afrique (-229), en Europe (-382) et en Océanie (-27), tandis qu'elles ont augmenté en Amérique (+27) et en Asie (+251). Même dans l'enquête la plus récente, la tendance mondiale à la baisse des religieuses, qui se poursuit depuis un certain temps, se confirme : elles sont 599.228 (-9.730). Les augmentations sont, une fois de plus, en Afrique (+1.358) et en Asie (+74), alors qu'elles continuent à diminuer en Europe (-7.012), en Amérique (-1.358) et en Océanie (-225).

    Le nombre de grands séminaristes, tant diocésains que religieux, a également diminué lors de la dernière enquête annuelle : il y a 108.481 séminaristes dans le monde (109.895 l'année précédente). Seules l'Afrique (+726) et l'Océanie (+12) ont connu une augmentation, tandis que l'Amérique (-921), l'Asie (-375) et l'Europe (-859) ont connu une diminution. Le nombre total de petits séminaristes, diocésains et religieux, a également diminué pour atteindre 95.161 (-553). En détail, une augmentation se produit seulement en Afrique (+1.065), tandis que des diminutions sont enregistrées dans les autres continents : Asie (-978), Amérique (-475), Europe (-153) et Océanie (-12).

    Dans le domaine de l'éducation et de l'instruction, l'Église soutient 74.322 jardins d'enfants dans le monde, fréquentés par 7.622.480 élèves ; 102.189 écoles primaires pour 35.729.911 élèves ; 50.851 collèges et lycées pour 20.566.902 élèves. En outre, 2.460.993 élèves étudient dans des établissements d'enseignement supérieur, tandis que 3.925.393 sont des étudiants universitaires.

    Il existe au total 102.409 institutions de santé, caritatives et de soins gérées par l'Église dans le monde, dont : 5.420 hôpitaux et 14.205 dispensaires ; 525 léproseries ; 15.476 maisons pour personnes âgées, malades chroniques et handicapés ; 10.589 crèches ; 10.500 centres de consultation matrimoniale ; 3.141 centres d'éducation ou de rééducation sociale et 33.677 autres institutions.

    Les circonscriptions ecclésiastiques (Métropoles, Archidiocèses, Diocèses, Abbayes territoriales, Vicariats apostoliques, Préfectures Apostoliques, Missions sui iuris, Prélatures territoriales, Administrations apostoliques et ordinariats militaires) dépendant du Dicastère pour l'évangélisation sont au nombre de 1 123, selon la dernière variation enregistrée (+2). La plupart des circonscriptions ecclésiastiques confiées au Dicastère dont le siège est à Piazza di Spagna se trouvent en Afrique (525) et en Asie (481). L'Amérique (71) et l'Océanie (46) Viennent ensuite.

    Annexe : analyse de l'évolution sur 25 ans (1998-2022)

    En vue du prochain Jubilé, et pour aider à saisir dans un horizon temporel plus large la tendance des changements dans les données numériques relatives à la présence et à la mission de l'Église catholique dans le monde, l'Agence Fides, en plus du dossier habituel, publie cette année également une annexe résumant les données quantitatives recueillies sur une période de vingt-cinq ans, celles qui s'étendent de 1998 à 2022. Il s'agit de données concernant la population catholique, le nombre de prêtres, le nombre de religieux et religieuses et le nombre de baptêmes administrés dans le monde.

    Cette annexe rassemble et développe également les données et les tableaux du dernier « Annuaire statistique de l'Église » publié (mis à jour jusqu'au 31 décembre 2022). Contrairement au dossier classique, les données prises en compte dans l'annexe n'entrent pas dans les détails de chaque continent, mais se contentent d'esquisser par des chiffres le tableau général au niveau planétaire.
    Ce qui ressort immédiatement des données recueillies sur la période 1998-2022, c'est que le nombre de catholiques sur la planète n'a cessé d'augmenter au cours des vingt-cinq années considérées. Le chiffre des catholiques relu en pourcentage est significatif : en 1998, 17,4% de la population mondiale était catholique. Dans la dernière variation disponible, 17,7 % le sont. Ce dernier pourcentage est resté inchangé depuis 2015 après un mini-pic atteint en 2014 (17,8%).

    L'autre chiffre significatif concerne le nombre de prêtres. Au total, dans le monde, le nombre de prêtres est passé de 404.628 à 407.730 au cours des vingt-cinq années considérées. Le nombre de religieux non prêtres et le nombre de religieuses ont également diminué. Selon les chiffres, le nombre de religieux non prêtres au cours des vingt-cinq années considérées n'a jamais dépassé 60.000. La même courbe descendante se répète pour les religieuses, qui sont passées de 814.779 à 559.228 en vingt-cinq ans.

    Alors que la population catholique augmente, l'administration du sacrement du baptême a diminué dans le monde entier. Elle est passée de 17.932.891 baptêmes administrés en 1998 à 13.327.037 baptêmes administrés en 2022.

     
  • Saint Luc et la Vierge Marie

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    Le site "Marie de Nazareth", très bien construit, analyse l'évangile de saint Luc (fêté ce 18 octobre) et la très riche information qu'il contient concernant la Vierge Marie :

    L'Evangile selon saint Luc et la Vierge Marie

    Saint Luc est celui qui parle le plus de la Vierge Marie : sur 152 versets du Nouveau Testament regardant la Vierge de Nazareth,  environ 90 sont en Luc (cliquer sur les liens pour accéder aux textes).

     Partie : Evangile selon St Luc

  • Saint Luc (18 octobre), un évangéliste soucieux d'exactitude historique

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    Extraits des Evangiles de Noël du Père René Laurentin (1999) :

    L'historicité de l'Evangile de l'enfance selon Saint Luc

    • L'évangile de l'enfance selon Luc est préfacé par une claire déclaration d'historicité :

    « Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des évènements accomplis parmi nous, d'après ce que nous ont transmis ceux qui furent depuis le commencement témoins oculaires, et sont devenus serviteurs de la Parole, il m'a paru bon, à moi aussi, après m'être rigoureusement informé de tout depuis l'origine, d'en écrire pour toi un récit en bon ordre excellent Théophile, pour que tu saches la certitude des paroles que tu as reçues. »

    Le souci des « témoins oculaires », affirmé par ce Prologue, est patent dans les deux chapitres de l'enfance. Luc se réfère, à 3 reprises, aux témoins qui « gardaient ces paroles évènements » dans leur coeur (Luc 1, 66 ; 2, 19 et 51). Et son Évangile témoigne constamment du souci de s'informer, non seulement auprès des Douze, mais de la famille de Jésus, et des femmes qui l'avaient accompagné comme disciples dans son ministère (Ac 8, 1-3, etc.). Dans les actes des Apôtres (1, 14), il situe en bonne place dans la communauté primitive, ces 2 catégories (femmes et famille) au recoupement desquelles il nomme : « Marie, Mère de Jésus », témoin et source des récits de l'enfance, selon Lc 2, 19 et 51.

    • L'examen attentif des Évangiles de l'enfance manifeste leur souci d'une référence exacte aux faits et évènements. J'ai détaillé ces indices dans les Évangiles de l'enfance. En voici quelques-uns : 

    Luc a écrit le récit de la Visitation en reprenant, pas à pas, des thèmes et termes du transfert de l'Arche d'Alliance selon 2 S 6. Invente-t-il donc ce récit selon ce modèle symbolique ? On a un indice du contraire : « l'arche demeura 3 mois dans la maison d'Obededom », disait le récit-modèle (2 S 6, 11). Luc reprend cette phrase et ce chiffre en 1, 56 pour évaluer le temps que Marie passa dans la maison de Zacharie. Mais il ajoute le mot « environ » qui n'appartient pas au texte source. Cette nuance manifeste le souci de ne pas forcer le rapprochement. 

    Il ne fait pas de Marie une descendante de David, ce qui l'aurait bien arrangé pour étoffer les attaches davidiques du Christ. A partir du IIe siècle, les écrivains chrétiens, animé du même zèle généalogique, n'auront pas la même retenue. Ils feront de Marie une descendante de David, non par information, mais par logique et convenance. Luc est plus rigoureux. Il ne précise pas l'ascendance de Marie. Il lui eut pourtant été facile de l'affirmer avec celle de Joseph (1, 27) : « Tous deux », aurait-il pu dire, comme il dit 2 fois pour le couple Zacharie-Elisabeth. A la différence de cette dernière (1, 5) et de la prophétesse Anne (2, 36), Marie est la seule femme dont il ne précise pas la lignée. 

    Pour que le Christ cumule les traits des 2 Messies de Qumran : « Messie royal issu de David et Messie sacerdotal issu d'Aaron », Luc manifeste les attaches sacerdotales de Jésus : Elisabeth était « descendante d'Aaron (1, 5), et Marie, sa parente » (1, 36), dit-il. Mais il laisse ce lien dans le vague, et ne dit point Marie descendante d'Aaron. 

    René Laurentin, Les évangiles de Noël, Desclée, 1999

  • L'évangéliste saint Luc (18 octobre)

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    San_Luca_I.jpgD'"Evangile au Quotidien" :

    Saint Luc

    Évangéliste et martyr (Ier siècle)

    Luc, né à Antioche, est une des principales gloires de cette ville. On sait peu de chose de ses premières années ; on ignore même si, avant sa conversion, il était païen ou observait la religion juive ; cette dernière opinion est la plus généralement adoptée.

    Luc selon le témoignage de saint Paul, à la fin de sa Lettre aux Colossiens « Vous avez la salutation de Luc, le médecin bien-aimé, et de Démas. » (4, 14), était médecin. Personne n'a autant mérité que lui le titre de « porteur de la Bonne Nouvelle de Jésus Sauveur » !

    Son œuvre comporte deux parties reliées par Jérusalem : son Évangile en est comme l'ascension depuis Bethléem et Nazareth (l'évangile de l'Enfance), et le témoignage des Actes des Apôtres nous conduit de Jérusalem à Rome. Saint Luc nous a ainsi laissé, avec saint Paul, la plus importante contribution personnelle au Nouveau Testament : il est l'historien de l'Église naissante.

    Ami et compagnon de saint Paul, avec Timothée il sera l'un des amis les plus intimes de l'Apôtre des Nations, spécialement au cours des 2e et 3e missions, à travers l'Asie mineure, la Grèce, la Méditerranée et enfin Rome.

    Saint Luc, en communion étroite avec le témoignage des Apôtres et de l'Église de Jérusalem, se fera, selon l'expression de Dante, « le chantre de la mansuétude du Christ » ! Dans la personne et le visage de Jésus le Sauveur, Luc met d'abord en relief, avec une très vive sensibilité, l'amour qui est tendresse et miséricorde.

    C'est dans son évangile qu'on trouve les récits les plus forts : de l'Agonie de Jésus au Jardin des oliviers, de l'accueil sans limites à tous les pécheurs, à tous les malades d'où qu'ils viennent. On y trouve les paraboles du publicain et du bon Samaritain et le témoignage du bandit qui meurt dans la paix, en croix près de Jésus. Les femmes, dans l'œuvre de saint Luc, ont une place considérable qui correspond parfaitement aux attitudes du Seigneur : l'accueil de la pécheresse, l'hospitalité de Marthe et l'écoute de Marie à Béthanie, les veuves de Naïm et du Temple…et surtout la place faite à Marie, Mère de Jésus. Luc nous en a laissé la plus belle Icône en témoignant : « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur. » (Luc 2,19)

    Qui n'a entendu parler des Vierges peintes par saint Luc ? D'après une tradition, il aurait obtenu de Marie la grâce de faire son portrait, et la divine Mère aurait consenti à poser devant lui ; le travail terminé, la Sainte Vierge l'aurait béni en disant : « Ma grâce sera toujours avec cette image. » Les Madones de saint Luc sont vénérées en plusieurs lieux.

    Les Actes s'achevant brutalement, sans que l'on sache ce qu'il advint de saint Paul toujours détenu à Rome, le lecteur en conclut que saint Luc mourut avant lui. Cependant, Selon Épiphane (Haer. 51), à la mort de Paul, Luc serait revenu évangéliser en Macédoine. Vivant une vie de moine, il serait mort à l'âge de 84 ans.

    Selon d'autres sources, il aurait connu le martyre (crucifiement). Au IVe siècle, sa dépouille aurait été transférée de Patras à l'église des Apôtres de Constantinople, ce qui donna lieu à la dispersion et la vénération de nombreuses reliques du saint (comme celle de sa tête emportée par saint Grégoire jusqu'à Rome) ; en outre, plusieurs icônes de la Vierge étaient considérées comme ayant été peintes par saint Luc, car à sa pratique des langues, du droit et de la médecine il aurait ajouté celle de la peinture.

    Les peintres et les médecins le regardent comme leur patron.

    Luc est symbolisé par le taureau, animal de sacrifice, parce que son évangile commence par l'évocation d'un prêtre sacrificateur desservant le Temple de Jérusalem : Zacharie, le père de Jean-Baptiste.

    Pour un approfondissement :
    >>> Livre des Actes des Apôtres
    >>> Évangile selon saint Luc

    Sources principales : lejourduseigneur.com ; wikipédia.org (« Rév. x gpm »).

  • Saint Luc, évangéliste, patron des médecins, des sculpteurs et des peintres

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    Du blog "Christ Roi" :

    Patron des médecins, des sculpteurs et des peintres.

    Saint Luc l'évangéliste en peintre, Guerchin, 1562

    Saint Luc l'évangéliste en peintre, Guerchin, 1562

    Saint Luc, né à Antioche. On sait peu de chose de ses premières années ; on ignore si, avant sa conversion, il était païen ou observait la religion juive ; cette dernière opinion est la plus généralement adoptée. (1)

    L'historien des débuts de la vie de l'Église

    Doué d'un caractère ferme et d'une belle intelligence, il fut très habile médecin (Col 4,14), et ne dédaignait pas, dans ses loisirs, de cultiver l'art de la peinture, pour lequel il avait un goût prononcé.

    Il possédait une culture grecque vaste et une connaissance approfondie de la tradition et des observances juives, comme les observances alimentaires (Ac 10), le culte juif synagogal du sabbat à Antioche de Pisidie, composé de la lecture de la Loi et des Prophètes, et d'une parole d’exhortation qui est un commentaire homilétique de l'Écriture (Ac 13, 14-15).

    Dans son Évangile, il exposa avec soin tout ce que Jésus a fait et enseigné, en scribe de la miséricorde du Christ, et, dans les Actes des Apôtres, il se fit l'historien des débuts de la vie de l'Église jusqu'au premier séjour de saint Paul à Rome. (Martyrologe romain)

    On n'a pas connaissance dans l'Antiquité d'un païen aussi fin connaisseur du judaïsme et de la Septante. Une hypothèse récente établit que Luc viendrait de la mouvance des Craignant-Dieu, c'est-à-dire des païens attirés par le judaïsme et vivant dans son orbite. (2)

    La tradition chrétienne le considère comme l'auteur de l'Évangile qui porte son nom ainsi que des Actes des Apôtres(3)

    Pentecôte

    Luc serait sûrement arrivé à l'une des premières charges de la cité, quand il renonça à son brillant avenir pour aller voir, en Judée, ce Jésus qui venait d'inaugurer sa vie publique, et dont le nom, la doctrine, les miracles, faisaient grand bruit dans tous les pays voisins. Il le vit, crut en sa mission divine, et prenant pour lui la parole du Maître : Que celui qui veut être mon disciple quitte tout et me suive, il suivit dès lors le Sauveur pas à pas dans ses courses apostoliques ; il fut témoin de sa Passion, de sa Résurrection, de son Ascension, reçut le Saint-Esprit au Cénacle, le jour de la Pentecôte - ou envoi de l'Esprit-Saint sur les Apôtres que Luc affiche comme l'évènement fondateur de la Chrétienté - (Ac 1,13-14), et partit pour évangéliser Antioche, sa patrie.

    Plein d'enthousiasme pour le génie de saint Paul, Luc le prit pour son maître et se joignit à lui pour l'aider dans ses travaux ; il lui fut si fidèle, qu'il l'accompagna dans tous ses voyages et supporta patiemment avec lui fatigues, souffrances et persécutions. 

    Après la mort du grand apôtre, Luc continua son apostolat en Italie, dans les Gaules, la Dalmatie, la Macédoine. Il rédige en Grèce, sous l'inspiration de l'Esprit-Saint, ses deux ouvrages, l'Évangile qui porte son nom et les Actes des Apôtres.

    Son Évangile est surtout précieux par ses récits assez détaillés des mystères de l'Incarnation et de la Nativité du Sauveur, de l'Annonciation et de la Visitation. Les Actes des Apôtres servirent à faire disparaître beaucoup de mensonges qu'on répandait sur le christianisme naissant, et à confirmer les fidèles dans la foi.

    L'Évangile selon Luc + les Actes des Apôtres sont situés de manière habituelle dans les années 80, mais ils pourraient bien être aussi des années 60. L'Évangile selon Marc est situé autour des années 60 après l'avoir été autour des années 70, mais il pourrait bien être des années 50. L'Évangile selon Jean est situé autour des années 90, mais à cause de son caractère mystique et de certaines caractéristiques relevant de la topographie et de la chronologie il pourrait bien être des années 60." (4)

    Les Actes des Apôtres sont la suite de l'Évangile selon Luc. D'un point de vue historien, ils ont été considérés comme rapportant des récits sur l'histoire des origines du christianisme. Leur premier objectif pourrait avoir été de montrer aux disciples de Jésus que le message de Pierre et de Paul est tout aussi légitime que celui de Jacques le Juste si ce n'est plus et de présenter les apôtres Pierre et Paul comme les continuateurs principaux de l'oeuvre de leur maître, le Messie Jésus. (5)

    Cette oeuvre (Évangile selon Luc + Actes des Apôtres) attribuée à Luc, [...] présente l'activité religieuse du mouvement des disciples de Jésus à ses débuts." (6)

    Pour les exégètes, l'auteur "lucanien" expose comment Dieu se détourne d'Israël qui refuse le Messie pour adopter l'universalité du monde gréco-romain, tout en situant l'Église dans l'exacte continuité d'Israël, dans une volonté de tenir ensemble les Judéens qui accueillent Jésus-Messie et les Gréco-Romains "craignant Dieu". (7)

    Simon Claude Mimouni avance l'hypothèse que les élites judéennes disparues de certaines régions de la Diaspora romaine de langue grecque entre 70 et 135, voire après, consécutivement à la destruction du Temple de Jérusalem, "n'ont pas tout simplement adhéré au mouvement chrétien, [...] et n'existant plus désormais que comme chrétiennes. [...] Auquel cas, les Actes des Apôtres, quelques décennies plus tard auraient joué leur rôle auprès des Judéens de la Diaspora romaine." (8)

    Les autorités chrétiennes de la seconde moitié du IIe siècle (150-200) ont intégré l'Évangile selon Luc au corpus des Évangiles, en constituant ainsi le "premier canon dont le document de Muratori pourrait en être le témoin principal.(9)

    Saint-Luc-Evangeliste.jpg
    Saint Luc, Évangéliste

    Qui n'a entendu parler des Vierges peintes par saint Luc ?

    Un tableau de la Vierge Marie fut retrouvé à Jérusalem quelques années après sa mort : on considère que saint Luc en est l'auteur. (10)

    D'après une tradition, il aurait obtenu de Marie la grâce de faire son portrait [Selon la tradition, la représentation de "Notre-Dame du Perpétuel Secours" est tiré de ce premier dessin] ; le travail terminé, la Sainte Vierge l'aurait béni en disant : "Ma grâce sera toujours avec cette image."

    Les Madones de saint Luc sont vénérées en plusieurs lieux. 

    C'est lui qui nous a parlé avec tant de délicatesse de la Mère de Dieu, la toute pure et toujours Vierge Marie dont il nous dit: "Elle méditait toutes ces choses en son cœur", ce qui veut dire qu'avec amour Marie relisait dans sa mémoire les faits et gestes du Seigneur, pour en approfondir toute la signification, comme saint Luc l'a fait en écoutant saint Paul et en nous transmettant cet évangile de la bonté de notre Père du ciel.(11)

    Luc répandit son sang pour la foi, à l'âge de 84 ans, soit dans le Péloponnèse, soit en Bithynie.

    Saint Luc, fêté le 18 octobre, dans Christine Barrely, Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011. (12)

    Les peintres et les médecins le regardent comme leur patron.

    En France, l'Académie de Saint-Luc préfigurait avant la Révolution l'Académie des Beaux-Arts.

    Saint Luc est représenté accompagné ou symbolisé par un taureau. (13)

    Saint Luc, Évangéliste, Patron des médecins (Ier s.)

    "Je m’engage à suivre Luc, Saint Patron des soignants, en montrant par mon attention aux autres que le seul souhait du Sauveur est de nous guérir de notre mal intérieur par Sa Miséricorde pour pouvoir ainsi accéder au Royaume de l’amour éternel qui nous unit au Seigneur !" (Mgr JM LE GALL Twitter)(14)

    Saint Luc peignant la Madone, Andrea Delitio, 1477

    Saint Luc peignant la Madone, Andrea Delitio, 1477

    Sources : (1) l'Évangile au quotidien ; (2) Daniel Marguerat, Le Judaïsme synagogal dans les Actes des Apôtres, dans Les Judaïsmes dans tous leurs états, aux Ier – IIIe siècles (Les Judéens des Synagogues, les chrétiens et les rabbins), Actes du Colloque de Lausanne, 12 – 14 décembre 2012, publiés sous la direction de Claire Clivaz, Simon Claude Mimouni et Bernard Pouderon, Brepols 2015 , p. 182-184 ; (3) Wikipedia ; (4) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianisme, Bayard, Italie 2018, p. 21 ; (5) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianismeibid.,, p. 88-90 ; (6) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianismeibid., p.  117 ; (7) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianismeibid., p. 103 ; (8) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianismeibid., p. 108 ; (9) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianismeibid., p. 99 ; (10) Priya Hemenway, Saints, Evergreen, Taschen 2007 p. 57 ; (11) Nominis ; (12) Christine Barrely, Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 115 ; (13) Marguerite-Marie Thiollier, Dictionnaire des religions, Collection Marabout Université, Saint-Amand 1982, p. 222-223 ; (14) https://twitter.com/mgrjmlegall/status/1582236232255696896?s=20&t=6ZoGcFKqBt-pkUx0w-XwLw

  • Le synode donne la priorité aux tendances de la mode plutôt qu'à l'évangélisation

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    De Larry Chapp sur le NCR :

    Le synode donne la priorité aux tendances de la mode plutôt qu'à l'évangélisation

    COMMENTAIRE : C’est une occasion perdue de souligner que l’évangélisation est le produit d’un mandat du Christ et l’essence même de la raison d’être de l’Église.

    Le document de travail du Synode sur la synodalité, qui se réunit à Rome jusqu'au 27 octobre, a répété que l'Église est fondamentalement missionnaire et évangélisatrice et que c'est donc l'un des objectifs premiers du Synode. Et pourtant, en réalité, l'année dernière et jusqu'à présent cette année, on n'a accordé que peu d'attention à ce sujet.

    C'est une honte et, à mon avis, une occasion perdue de souligner une fois de plus que l'évangélisation n'est pas une tâche parmi tant d'autres, mais le produit d'un mandat du Christ et l'essence même de la raison d'être de l'Église.

    Après la Résurrection, Jésus apparaît à ses disciples et leur confie la grande mission missionnaire :

    « Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Matthieu 28:19).

    Et depuis lors, l’Église s’est efforcée de suivre ce commandement et s’est même rendue dans le monde entier pour apporter à tous le message libérateur du Christ.

    Les disciples ne pouvaient pas ignorer que ce que Jésus leur ordonnait de faire dans sa mission d’évangélisation était directement lié au fait que le Royaume de Dieu était désormais arrivé d’une manière définitive qui avait tout changé de fond en comble. La révolution était sur le point de se produire, le monde et ses dirigeants avaient été vaincus et bouleversés.

    Ce que l’on ne saurait trop souligner, c’est que ce n’est qu’à la lumière de la réalité de la Résurrection que tout cela a un sens. Et le point central est qu’il s’agissait d’une réorientation fondamentale du monde naturel par l’irruption dans le temps et l’histoire d’un grand événement surnaturel qui avait désormais transformé le monde de l’intérieur en quelque chose d’orienté vers l’éternité et loin de l’annihilation qui attend toutes les choses « simplement » finies.

    L'odeur nauséabonde et fumante de l'aiguillon de Satan, la mort, a été vaincue et inversée. C'est pourquoi la mission des disciples est universelle, et c'est pourquoi l'Église doit évangéliser. Et si elle n'évangélise pas, elle n'a aucune raison d'être.

    L’Église doit être missionnaire et évangéliser, car elle seule possède le seul véritable point d’appui sur lequel repose toute la réalité : le Christ. Seul le Christ est le fondement de la véritable fraternité humaine. Seul le Christ est celui qui possède de l’intérieur le feu de cette révolution. Seul le Christ a vaincu le péché et la mort. Seul le Christ est assez vaste pour contenir en lui chaque être humain qui ait jamais vécu.

    C'est pourquoi la constitution dogmatique sur l'Eglise de Vatican II s'appelle Lumen Gentium (Lumière des Nations). L'Eglise est d'abord et avant tout le sacrement mystérieux de la présence de Dieu au monde entier, dans et par le Christ, et c'est pourquoi l'Eglise est missionnelle et évangélisatrice. Faire moins serait admettre, par la pratique de l'omission, que l'Eglise ne croit plus qu'elle est ce sacrement de la présence de Dieu dans le monde.

    Le Christ existe pour « attirer tous les hommes » à lui (Jn 12, 32), et donc ne pas évangéliser revient à dire : « Le Christ ne fait pas une telle chose ».

    Nous en arrivons ainsi au cœur de la crise actuelle de l’Église : une crise de croyance dans sa mission centrale et dans la signification universelle absolue et contraignante du Christ. Il n’y a aucun moyen d’édulcorer cette situation ou de lui donner une tournure positive. Ce qui envahit l’Église, c’est le relativisme religieux étouffant et étouffant qui voit l’Église comme une construction purement humaine et comme une société volontaire qui n’est que le simple agrégat de ceux qui ont des pensées affectueuses à propos de Jésus. C’est la prolifération d’un faux « pluralisme » qui considère le Christ comme une simple projection de l’imagination mythopoétique humaine.

    Cette marginalisation du Christ, en tant qu’irruption absolue de Dieu dans l’histoire, a pour conséquence qu’un tel Christ – un Christ de la seule mythopoïèse – ne peut plus servir de point de solidarité pour l’humanité. Le point pivot de l’histoire et l’élément clé qui « réalise » la fraternité humaine ne sont plus alors une élévation vers Dieu par le Christ.

    Au contraire, cette marginalisation mythopoétique est un solvant acide qui dissout la véritable intégrité de notre finitude en la réduisant à un simple conglomérat de forces et de « parties » subpersonnelles. Et cela crée alors une destruction cynique des « biens » supérieurs qui ont été classiquement associés à la nature humaine : la justice devient une vengeance voilée, l’amour n’est qu’une convoitise voilée, la raison est une volonté de puissance voilée et le bien moral n’est qu’une forme voilée de manipulation au service d’un intérêt personnel éclairé.

    Ce solvant, parfois appelé « mondialisme », a pour thème principal la chanson Imagine de John Lennon , dont le message peut se résumer en cette affirmation selon laquelle si nous parvenons à dissoudre tous les liens qui nous unissent, la libération qui en résultera apportera la paix au monde. Mais c’est la paix d’une histoire déchristifiée qui ne verra en réalité que le retour des puissants dieux du sang et de la terre. Et ces puissants dieux, comme les archontes d’autrefois, raviveront les liens entre une mort à nouveau considérée comme définitive et irréversible et le royaume entier de l’érotisme.

    Quand la mort revient comme le dernier mot de l'histoire, il ne faudra pas longtemps avant que l'apothéose du sexuel ne s'ensuive. Ce sera un monde - si ce n'est déjà le cas - de pornographie et de kamikazes suisses .

    Pour revenir à mon point de départ, répondre aux « signes des temps » exige donc que l’Église réaffirme résolument son message fondamental selon lequel seul le Christ peut constituer le fondement d’une véritable solidarité. Mais dans le synode actuel, on accorde peu d’importance à l’évangélisation comme raison d’être de l’Église . Et même si de nombreux participants au synode se préoccupent de cette question, ce que nous avons vu dans les conférences de presse ne montre guère de signes d’une insistance sur ce sujet.

    Mais nous voyons ici l’impulsion typiquement moderne qui consiste à se concentrer sur l’érotisme et l’égalitarisme. Et il existe un lien étrange entre ces deux fixations, car avec la démocratisation de tout vient la destruction des principes prudentiels classiques du discernement des esprits. Ces principes sont fondés sur une conception hiérarchique du « Bien » comme seul point final légitime de nos divers « désirs » et constituent donc le seul véritable baromètre pour les trancher de manière chrétienne. Mais maintenant, notre « écoute » synodale doit être orientée vers une forme de réception ecclésiale qui ne fait pas de telles appréciations et qui traite tous les désirs exprimés comme la voix même du Saint-Esprit.

    Il est difficile de voir comment tout cela se rapporte au grand commandement missionnaire du Christ à ses disciples. Il s’agit plutôt d’une déviation de ce commandement au nom d’une fausse « écoute du monde » qui cherche un terrain d’entente pour un « dialogue » qui « met entre parenthèses » le Christ comme un obstacle à une fraternité mondiale, dont les fondements sont recherchés dans diverses abstractions tirées du lexique des notions laïques modernes sur la communauté mondiale.

  • La proposition du Synode de « décentraliser » l’autorité doctrinale rencontre une forte opposition

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    De Jonathan Liedl sur le NCR :

    La proposition du Synode de « décentraliser » l’autorité doctrinale rencontre une forte opposition

    La décentralisation de l’autorité doctrinale, ou la décision de certaines questions doctrinales au niveau local plutôt qu’universel, a été considérée comme une étape cruciale pour ceux qui souhaitent apporter des changements radicaux à l’enseignement catholique.

    Une proposition visant à décentraliser l'autorité doctrinale dans l'Église catholique a rencontré une forte opposition mercredi lors du Synode sur la synodalité, ont déclaré trois participants distincts au Register.

    Ce refus a eu lieu alors que les délégués examinaient une proposition figurant dans l' instrumentum laboris du synode , ou document de travail, visant à reconnaître les conférences épiscopales « comme des sujets ecclésiaux dotés d'une autorité doctrinale, assumant une diversité socioculturelle dans le cadre d'une Église multiforme ».

    Selon des sources du synode, plusieurs délégués de différents groupes linguistiques et origines géographiques ont exprimé leur inquiétude quant au fait que cette décision pourrait briser l’unité de l’Église et relativiser l’enseignement catholique.

    Un membre du synode a qualifié le degré de résistance d’« énorme ».

    « Une majorité s'y oppose clairement. De manière écrasante », a déclaré le délégué, s'exprimant sous couvert d'anonymat, compte tenu des règles strictes de confidentialité du synode.

    Un autre délégué a déclaré au Register que l'inquiétude exprimée par l'assemblée concernant la proposition était la plus forte jamais exprimée au cours de la session synodale de cette année, qui a débuté le 2 octobre et se termine le 27 octobre.

    Depuis la publication de l' instrumentum laboris en juillet , les observateurs théologiques et les délégués du synode ont déclaré au Register qu'ils considéraient la proposition de donner aux conférences épiscopales une autorité doctrinale comme l'un des sujets les plus critiques de tout l'ordre du jour. 

    La décentralisation de l’autorité doctrinale, ou la décision de certaines questions doctrinales au niveau local plutôt qu’universel, a été considérée comme une étape cruciale pour ceux qui souhaitent apporter des changements radicaux à l’enseignement catholique. 

    Par exemple, la nécessité d’une autorité décentralisée est régulièrement mise en avant par les partisans de la Voie synodale allemande , qui a fait pression pour que soient modifiés les enseignements de l’Église sur la sexualité et les ordres sacrés réservés aux hommes.

    Les critiques sur la proposition de l'Instrumentum laboris ont été formulées pour la première fois le 16 octobre, lorsque les cinq groupes linguistiques du synode ont présenté un résumé de leurs discussions en petits groupes. Des sources ont indiqué que les inquiétudes concernant la décentralisation de l'autorité doctrinale étaient plus prononcées parmi les groupes francophones et anglophones, par rapport aux groupes hispanophones et italiens.

    Les critiques ont continué à affluer lors des « interventions libres », ou discours, prononcés par des membres individuels du synode devant l’assemblée entière ce matin.

    Des sources ont indiqué que les délégués ont parlé de la nécessité d'éviter de tomber dans le relativisme en présentant la foi à différentes cultures ; d'éviter tout ce qui pourrait nuire à l'unité de la foi ; du fait que la papauté et l'épiscopat sont constitués par Dieu, alors que les conférences épiscopales ne le sont pas ; et que l'unité et la catholicité de l'Église sont menacées si le mariage homosexuel est acceptable dans un endroit et pas dans un autre.

    Les médias catholiques allemands ont également fait état de cette réaction négative , citant un délégué du synode qui a déclaré dans une intervention : « Une foi fragmentée signifie aussi une Église fragmentée ! »

    Comme l’a indiqué un autre délégué au Register, « la majorité des interventions n’allaient pas dans le sens espéré », faisant référence à un désir perçu parmi les organisateurs de voir la proposition être largement acceptée.

    Le théologien intervient

    La résistance a été si importante qu'elle semble avoir incité les organisateurs du synode à prendre la décision sans précédent de demander à un expert théologique du synode, le père Gilles Routhier, de faire une présentation impromptue après la pause du matin devant toute l'assemblée pour tenter de clarifier la proposition et d'apaiser les inquiétudes.

    Un délégué a qualifié cela de « très inhabituel » et a déclaré que « cela l’a surpris » car les évêques et les autres délégués du synode avaient déjà exprimé leur point de vue sur la question.

    Les délégués qui ont pris la parole au Register ont déclaré que la présentation du théologien canadien-français semblait satisfaire certains membres de l'assemblée, mais qu'ils avaient encore des inquiétudes.

    Selon une source synodale, l’argument du père Routhier selon lequel les conciles locaux ont toujours eu une autorité doctrinale dans la tradition de l’Église a suscité des inquiétudes quant à la nécessité de la proposition d’étendre cette autorité aux conférences épiscopales. Un autre membre du synode s’est inquiété du fait que le père Routhier semblait sous-entendre que l’autorité doctrinale d’une conférence épiscopale serait « fondée sur la hiérarchie des vérités », ce qui impliquerait peut-être que si certains dogmes centraux seraient maintenus par l’autorité doctrinale universelle de l’Église à Rome, les conférences locales seraient en mesure d’enseigner avec autorité dans d’autres domaines.

    Ce délégué a déclaré qu’il s’attendait à ce que les organisateurs tiennent compte de la résistance à la proposition lors de la rédaction du document final du synode. Dans le cas contraire, « je me sentirais alors, honnêtement, manipulé par ces théologiens ».

    Ce document final serait ensuite présenté au pape François, qui pourrait s’y référer pour publier son propre document d’enseignement, ou pourrait même accepter le texte tel quel, lui conférant ainsi une autorité magistérielle.

    Les débats du jour sur la décentralisation de l'autorité doctrinale ont été évoqués lors du point de presse quotidien du synode , les porte-parole notant que des appels à éviter la fragmentation dans l'Église ont été lancés lors de l'assemblée. 

    Le thème a également été évoqué lors d'un forum théologique nocturne sur la relation entre les Églises locales et l'Église universelle, le cardinal Robert Prevost, préfet du Dicastère pour les évêques, parlant de la nécessité de distinguer entre le type de décentralisation qui pourrait être autorisé pour l'inculturation nécessaire et ce qui est essentiel pour l'unité de l'Église.

    Inquiétudes croissantes concernant la décentralisation

    Le sujet de l’unité de l’enseignement de l’Église semblait également être dans l’esprit des délégués en dehors de la salle du synode – et dans l’Église au sens large – dans les jours précédant la discussion du 16 octobre.

    L’évêque Stefan Oster de Passau, en Allemagne, critique de la Voie synodale allemande, a déclaré au Register le 14 octobre que certains dans son pays d’origine cherchent à « régionaliser » la doctrine, notamment en ce qui concerne les questions de genre et la moralité sexuelle.

    L'évêque bavarois a déclaré que ces approches ne tiennent pas compte de la « sacramentalité de la personne », qui appelle chacun à « communiquer l'amour de Dieu au monde », y compris à travers le signe de son corps créé.

    « Si cela est vrai, alors il ne peut pas être vrai qu’en Afrique on traite différemment, par exemple, ces questions de morale sexuelle. Ce n’est pas vrai », a déclaré Mgr Oster, notant qu’il pourrait y avoir des différences dans l’approche pastorale.

    Le lendemain, l’archevêque de Sydney, Anthony Fisher, a déclaré à EWTN News que l’Église « ne peut pas enseigner un catholicisme différent dans différents pays ».

    « Pourrions-nous, par exemple, imaginer une Église où l’ordination des femmes est autorisée dans certains pays mais pas dans d’autres, où le mariage entre personnes de même sexe est autorisé dans certains pays mais pas dans d’autres, ou où il existe une christologie arienne dans certains pays et une christologie nicéenne dans d’autres ? » a demandé l’archevêque australien, de manière rhétorique. « Vous pourriez deviner : ‘Je pense que non’. »

    Le cardinal néerlandais Willem Jacobus Eijk, dans une interview publiée mercredi dans la version allemande de la revue théologique Communio, a averti que la recherche de solutions régionales aux questions controversées pourrait nuire profondément à l'Église.

    « Si l’unité dans la proclamation est perdue », a déclaré l’archevêque d’Utrecht , « l’Église perd sa crédibilité. »

  • L'Église doit parler d'une seule voix (cardinal Eijk)

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    Du site de la revue Communio :

    L'Église doit parler d'une seule voixLe cardinal Eijk sur la mission, la sécularisation et le synode mondial

    L’Église des Pays-Bas était autrefois considérée comme particulièrement progressiste. La désillusion et l’effondrement ont suivi. Le cardinal Willem Jacobus Eijk met en garde dans une interview : ne répétez pas nos erreurs ! Dans une société extrêmement sécularisée, l'archevêque d'Utrecht mise sur un nouveau départ missionnaire.

    16 octobre 2024

    COMMUNIO : Les Pays-Bas sont considérés comme l’une des sociétés les plus laïques d’Europe occidentale. Dans quelle mesure les Pays-Bas sont-ils encore chrétiens ?

    Cardinal Willem Jacobus Eijk : En 2022, une enquête menée auprès des Néerlandais a montré que pour la première fois, plus de 50 pour cent de la population se décrivaient comme athées ou agnostiques. Dans mon enfance, à la fin des années 50 et au début des années 60, les choses étaient très différentes. Dans notre petit village à la périphérie d’Amsterdam, presque tout le monde allait à l’église le dimanche. Il y avait quatre messes : trois messes basses et une grand-messe avec orgue et chœur. L'église était pleine d'enfants et de jeunes. Il y avait encore ces grandes familles catholiques à l’époque ; une famille de dix-sept enfants vivait dans notre rue. Mais après 1965, les choses ont changé très rapidement. Entre 1965 et 1975, le nombre de fidèles a diminué de moitié. À Amsterdam et dans ses environs, on pouvait constater à l'œil nu que moins de gens venaient à l'église chaque dimanche. Dans le même temps, la vie des clubs catholiques s’est également rapidement effondrée.

    COMMUNIO : Comment est-ce arrivé ?

    Eijk : La sécularisation a commencé avec une prospérité croissante. Cela permettait aux gens de vivre individuellement, détachés de la communauté. Les individus se placent au centre et deviennent pour ainsi dire leur propre pape : ils choisissent leur propre interprétation religieuse et leurs propres valeurs éthiques. En conséquence, ils perdent le lien avec l’Église. La prospérité mène à l’individualisation et l’individualisation mène à la sécularisation. C'est dans cet ordre. Aux Pays-Bas, cela s’est produit rapidement, notamment dans les années 1960, lorsque la richesse a augmenté à un rythme sans précédent. Par exemple, tout à coup, tout le monde avait une machine à laver et un réfrigérateur.

    COMMUNIO : Quelle est la situation aujourd’hui ?

    Eijk : En 2012, nous avions encore accueilli 250 000 fidèles. Après la période du Corona, ce nombre est tombé à moins de 90 000 et se situe désormais autour de 100 000. Cela représente environ 2,5 pour cent des catholiques inscrits. 

    COMMUNIO : Cela ne vous décourage-t-il pas en tant qu'archevêque ?

    Eijk : Non, ce n'est pas le cas. Nous sommes conscients de la réalité de la sécularisation, mais nous faisons aussi quelque chose pour y remédier. Plusieurs diocèses sont en train de mettre en place des projets missionnaires dans leurs paroisses. Il n’y a pas un homme désespéré devant vous.

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  • L’Italie fait de la gestation pour autrui (GPA) un « délit universel »

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    L’Italie fait de la GPA un « délit universel »

    16 octobre 2024

    Mercredi 16 octobre, par 84 voix pour, 58 voix contre, et aucune abstention, le Sénat italien a adopté un projet de loi faisant de la gestation par autrui (GPA) un « délit universel » (cf. GPA à l’étranger : bientôt déclarée un « crime universel » en Italie ?). Ainsi, tout Italien qui aurait recours à une mère porteuse, y compris à l’étranger, encourra une peine allant de 3 mois à 2 ans de prison et une amende comprise entre 600 000 et un million d’euros.

    La loi italienne interdisait déjà à quiconque de « réaliser, organiser ou faire, sous quelque forme que ce soit, la publicité de la commercialisation de gamètes ou d’embryons, ou de la gestation par autrui ». Avec cette nouvelle loi les autorités italiennes pourront juger des faits commis à l’étranger par un justiciable italien et le condamner, quand bien même la pratique de la GPA y serait légale.

    « Les gens ne sont pas des objets, les enfants ne s’achètent pas et on ne peut pas vendre ou louer des parties du corps humain », rappelle Eugenia Roccella, ministre italienne chargée de la famille. « Cette simple vérité, qui figure déjà dans notre système juridique où la pratique aberrante de la GPA est un délit, ne peut plus être contournée », se félicite-t-elle.

    « A l’heure où le marché de la gestation pour autrui est mondialisé, il est aisé pour les commanditaires de se rendre à l’étranger et d’échapper aux lois de leurs propres pays », souligne l’association Juristes pour l’enfance (cf. Wish for a baby : des GPA commerciales proposées à Paris). « L’Italie s’honore par cette modification de la loi et se présente ainsi comme le fer de lance de la protection des femmes et des enfants contre ce néo-esclavage et ces nouvelles traites des êtres humains que constituent la location d’utérus et la vente d’enfant », se réjouit l’association (cf. “Exploitation de la GPA” : une forme de traite des êtres humains selon le Parlement européen).

    « L’Italie donne l’exemple : la répression pénale du recours à la GPA, y compris à l’étranger, est nécessaire », pointe Juristes pour l’enfance. « Les sanctions pénales sont avant tout dissuasives et, avant même de sanctionner si besoin, jouent d’abord un rôle pédagogique : faire comprendre aux citoyens que la GPA méconnait les droits des femmes et des enfants. »

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    Sources : Déclaration de Casablanca, CP (16/10/2024) ; Juristes pour l’enfance, CP (16/10/204)