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BELGICATHO

  • L'ECLJ agit pour sauver un pakistanais chrétien condamné à mort

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    Du site de l'ECLJ :

    Nous agissons en justice pour sauver Ahsan, un autre jeune pakistanais chrétien condamné à mort pour blasphème

    29 octobre 2024

    Un chrétien innocent a encore été mis derrière les barreaux et condamné à être exécuté par pendaison en vertu de la loi pakistanaise réprimant le blasphème. Nous avons immédiatement lancé une action en justice pour empêcher cette exécution, avant qu’il ne soit trop tard.

    Par Shaheryar Gill, Directeur de l’OLA au Pakistan.

    L’année dernière, une foule de musulmans pakistanais avait incendié plus de 20 églises et 80 maisons de chrétiens à Jaranwala après que deux frères chrétiens avaient été accusés d’avoir profané le Coran. La seule preuve présentée à la police était une page du Coran sur laquelle étaient griffonnés quelques mots. La police a alors arrêté les deux frères accusés d’avoir profané la page.

    Au cours de cette manifestation barbare, de nombreux assaillants ont pris des photos et réalisé des vidéos, les publiant et les partageant sur les réseaux sociaux. Une photo de la preuve présumée - la page du Coran profanée - a également circulé avec les photos et les vidéos de l’attaque et a été transmise ou repostée sur les réseaux sociaux par des milliers de personnes.

    Trois jours plus tard, à une centaine de kilomètres de Jaranwala, la police a arrêté notre client, Ahsan Masih, un chrétien de 26 ans, pour avoir soi-disant reposté la photo de la page profanée sur TikTok. Malgré les innombrables émeutiers violents qui ont publié l’image « blasphématoire » sur leurs réseaux sociaux ou transmis l’image à d’autres pour qu’ils la partagent et la repostent, ce jeune chrétien, qui n’était même pas présent lors de l’émeute, a été la seule personne arrêtée à la suite de l’événement.

    Notre organisation affiliée au Pakistan, l’Organization for Legal Aid (OLA), a pris en charge l’affaire d’Ahsan, qui a été confiée à la Cour antiterroriste du Pakistan parce que la police l’a accusé non seulement de blasphème, mais aussi de terrorisme. Son raisonnement est le suivant: en postant la photo sur TikTok, Ahsan a non seulement commis un blasphème, mais il a également commis un acte de terrorisme, car les musulmans risquaient d’être enragés par la photo et de s’en prendre à leur tour aux chrétiens. Nous sommes censés croire que les autorités pakistanaises ont ajouté cette accusation odieuse et incohérente à l’encontre de ce chrétien innocent dans le but de protéger les chrétiens?

    Le «crime» d’Ahsan, même s’il était juridiquement prouvé, serait d’avoir reposté une photo qui avait déjà été largement repostée sur internet par des musulmans et d’autres personnes. Pour cela, notre client a été qualifié de criminel et de terroriste méritant la mort. C’est absurde.

    Au cours du procès d’Ahsan, nos avocats sur le terrain ont croisé les témoignages de l’accusation (des officiers de police) et leur ont demandé s’ils disposaient d’éléments prouvant qu’Ahsan avait effectivement posté la photo. Aucune image de ce type n’a été retrouvée sur le téléphone d’Ashan ou sur son compte TikTok. En fait, les rapports d’enquête n’ont apporté aucune preuve contre Ahsan. En outre, nous avons cité un arrêt de la Haute Cour de Lahore faisant jurisprudence, selon lequel, pour condamner une personne, la partie qui l’accuse doit prouver que l’accusé est l’auteur du contenu blasphématoire présumé et qu’il l’a effectivement publié.

    Comme dans une affaire similaire que nous défendons actuellement au Pakistan pour Shahzad Masih, qui est également condamné à mort sur la base de fausses accusations de blasphème, aucune preuve n’a été présentée montrant qu’Ahsan avait effectivement reposté la photo.

    Néanmoins, sans donner de raison plausible, la Cour antiterroriste a déclaré que tous ces arguments étaient «dénués de force» et, comme dans le cas de Shahzad, a condamné Ahsan à la peine de mort par pendaison.

    Il s’agit d’une injustice flagrante fondée sur des lois archaïques condamnant le blasphème qui doivent être modifiées. En tant qu’État membre des Nations unies, le Pakistan a l’obligation de défendre les droits de l’homme et de protéger l’ensemble de sa population, y compris les chrétiens. Nous avons fait appel de la décision devant la Haute Cour et nous continuerons à nous battre pour ce jeune chrétien.

    Alors que nous travaillons avec notre équipe juridique au Pakistan, nous vous demandons de prier pour Ahsan, ainsi que pour les deux autres clients de l’OLA dans le couloir de la mort, Shahzad Masih et Amoon Ayub.

    aller sur la page de l'ECLJ pour signer la pétition pour la défense des chrétiens persécutés

  • Jubilé; "Luce", la mascotte de la controverse

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    D'Andrea Zambrano sur la NBQ :

    la mascotte de la controverse

    Jubilé, le Vatican mise sur les créatifs de la Gay Pride et des sextoys

    A peine présentée et déjà dans la tempête : la mascotte "Luce" du Jubilé 2025 ressemble non seulement à Greta Thunberg, mais a été créée par la designer Simone Legno, très active avec sa marque "Tokidoki". Et dans son catalogue, elle a produit des gadgets Gay Pride et une ligne de vibromasseurs. Est-il possible que le Dicastère pour l'évangélisation de Mgr Fisichella ne le sache pas ? 

    29_10_2024

    Les inévitables controverses et plaisanteries sur la mascotte du Jubilé 2025 choisie par le Dicastère du Vatican pour l’Évangélisation sont vouées à s’aggraver. Et pas seulement pour l'extraordinaire ressemblance de "Luce" avec Greta Thunberg et son inévitable imperméable jaune. La mascotte, en fait, est le résultat de la production artistique d'un designer qui a travaillé sur beaucoup de choses dans le passé, mais parmi celles-ci, il y a aussi quelques événements de la Gay Pride et même une ligne de sextoys . 

    La mascotte a été présentée lundi lors de la conférence de presse de présentation des événements culturels prévus à Rome avant l'ouverture officielle du Pavillon du Jubilé et du Saint-Siège à l'Expo Osaka et était dirigée par Mgr. Rino Fisichella, qui a conclu son discours en présentant " Luce ", la mascotte des deux événements : « Enfin et surtout, j'ai le plaisir de présenter la mascotte du Jubilé et d'Osaka ; c'est Luce , née du désir de vivre aussi dans la culture pop, tant aimée de nos jeunes", a expliqué Fisichella. «Née de la créativité de Simone Legno, Luce est la mascotte qui nous accompagnera. Comme vous pouvez le constater, c'est une pèlerine représentée avec les éléments typiques du pèlerin : le k-way jaune pour se protéger des intempéries ; les bottes sales de la terre du chemin parcouru ; la croix missionnaire autour du cou ; le bâton du pèlerin et surtout les yeux brillants, symbole de l'Espérance du cœur."

    Mais. Il est possible que le Vatican, en lui ayant confié ce travail, ne savait pas qu'il se confiait à un créateur du secteur du merchandising appliqué aux marques commerciales qui, dans son respectable carnet, contenait également des produits difficilement associables à l'Église, comme comme des vibromasseurs en forme de diable et des licornes arc-en-ciel ?

    Pourtant, il suffit de faire quelques recherches pour découvrir que Simone Legno, c'est le nom du créateur, s'occupe en réalité de nombreuses productions et établit des partenariats commerciaux pour promouvoir les produits les plus disparates avec ses "personnages".

    C'est la loi du commerce, dira-t-on, mais dans tout le monde catholique n'y aurait-il pas d'artistes capables de concevoir une mascotte pour le Jubilé et qui n'auraient pas fait carrière dans des secteurs décidément inadaptés à l'Église ?

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  • Le regard perçant de Jean Quatremer sur le paysage politique et médiatique belge

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    De 21 News :

    Jean Quatremer : « Il n’y a pas de véritable pluralisme dans la presse belge francophone »

    Correspondant européen de Libération depuis 1990, Jean Quatremer est à la fois l’un des journalistes de référence sur l’Union et un fin connaisseur de notre pays. L’occasion pour nous de le rencontrer et d’évoquer sa vision de Bruxelles depuis vingt ans, ce qu’il pense des partis politiques belges ou du pluralisme dans la presse francophone et enfin d’évoquer sa vision de la commission von der Leyen II.

    21news.be : Comment avez-vous vécu l’évolution de Bruxelles depuis les années 90 ?

    Jean Quatremer : Ce qui m’a frappé lorsque j’ai découvert cette ville, ce sont les gens, leur gentillesse et leur sens de l’accueil accompagné d’une bonne dose d’humour. En outre, sur un plan très pratique, le pays n’était pas cher, que ce soit les logements ou la vie quotidienne – là aussi une vraie différence par rapport à Paris, beaucoup de restaurants vous servaient jusque tard la nuit. Aujourd’hui, tout s’est inversé : les rapports humains se sont dégradés, l’accueil dans les commerces et restaurants est déplorable et je ne parle pas des taxis bruxellois en passe d’entrer dans la légende… En outre, Bruxelles, la capitale de l’Europe, excusez du peu, est restée une désespérante ville de province où tout ferme à 18h30, où les restaurants ne vous servent plus après 21h30, où les dimanches et jours fériés sont d’une tristesse infinie, où la vie culturelle est réduite à la portion congrue. Alors que dans le même temps, le reste de l’Europe changeait pour vivre 24h sur 24h, Bruxelles est restée coincée dans les années 60. Ça peut avoir son charme pour certains, mais c’est désespérant de conservatisme pour moi. 

    La saleté à Bruxelles, une vieille histoire

    21 News : On se souvient aussi d’un papier pour Libération en 2013, « Bruxelles pas belle » où vous décriviez le chaos urbain et la saleté de la ville. Vous ne vous êtes pas fait que des amis…

    J. Q. : À ma grande surprise, alors que je décrivais la réalité d’une ville que la Belgique n’a jamais aimée et a consciencieusement détruite, j’ai subi un déchaînement de haine politico-médiatique. C’est à ce moment que j’ai compris à quel point la presse ne jouait pas son rôle critique dans ce pays, puisque mon article ne disait pas autre chose que ce que disaient les citoyens et associations, et qu’il y avait une vraie francophobie locale décomplexée. Si l’article avait été écrit par un Américain ou un Allemand, cela aurait conduit à une introspection. Moi, j’ai eu droit, y compris de la part de responsables socialistes, évidemment, à des « retourne en France si t’es pas content ». Ambiance.  

    21 News : Revenons aux médias belges. Comment les situez-vous par rapport aux médias français ? Quel est votre regard de journaliste sur la RTBF ?

    J. Q. : Ce qui est frappant, c’est la porosité extrême entre monde médiatique et politique. Lorsque vous parlez à un journaliste, rien ne dit que le lendemain, il ne sera pas porte-parole du Parti socialiste, le surlendemain député, bourgmestre, ministre régional voire ministre des Affaires étrangères… Et puis, il peut redevenir journaliste. Certes, on a le droit de changer de métier, mais ce sont ces allers-retours qui me gênent et qui expliquent largement la mollesse de la presse locale : on ne va pas mordre la main qui va peut-être vous nourrir demain. Imaginez la confiance que doivent accorder des sources qui risquent leur emploi à des journalistes, sachant que ces derniers pourraient, demain, se retrouver en position de pouvoir.

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  • Le treizième pèlerinage Ad Petri Sedem a rassemblé un grand nombre de fidèles à Rome du 25 au 27 octobre

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Pèlerinage Ad Petri Sedem : Un souffle de tradition au cœur de Rome

    29 octobre 2024
     

    Chaque année depuis 2012, pendant trois jours de pèlerinage, des représentants de communautés catholiques rassemblent à Rome des fidèles, prêtres et religieux du monde entier, désireux de participer à la nouvelle évangélisation à travers la messe tridentine.

    En plein achèvement du dernier synode sur la synodalité, le treizième pèlerinage Ad Petri Sedem a rassemblé un nombre croissant de fidèles à Rome du 25 au 27 octobre 2024. Le vendredi, les pèlerins se sont réunis à Sainte-Marie-des-Martyrs (Panthéon) pour des Vêpres solennelles. Le samedi, après une adoration eucharistique et une procession vers Saint-Pierre, une messe pontificale solennelle a été célébrée à l’autel de la Chaire dans la basilique Saint-Pierre. Le pèlerinage s’est achevé le dimanche, jour de la fête du Christ-Roi, par une messe d’action de grâce.

    Le pèlerinage, qui attire chaque année un public de plus en plus large, a vu la participation de plus de 550 fidèles lors du Salut au Saint-Sacrement, selon les autorités de sécurité de la basilique. Ce succès témoigne des bonnes relations établies avec les responsables du lieu, essentielles dans un contexte où les messes traditionnelles à Saint-Pierre n’ont pas pu être célébrées depuis 2022.

    La messe du dimanche à l’église de la Trinité des Pèlerins, paroisse de la Fraternité Saint Pierre, a également attiré plus de 350 personnes, posant la question d’une éventuelle nécessité d’un espace plus grand pour les futures célébrations.

    Une diversité internationale au service de la tradition

    Le pèlerinage a vu une affluence de participants venus du monde entier, notamment des États-Unis, du Chili, et de divers pays asiatiques, signalant un intérêt croissant pour la messe traditionnelle. La présence significative de jeunes pèlerins, tant en famille que seuls, témoigne d’une quête de sens et d’authenticité dans la liturgie. Cette pluralité de nationalités et de cultures se reflétait également dans la diversité des participants.

    Les membres des principaux instituts traditionnels étaient bien représentés, et des prêtres de différents diocèses du monde entier ont également répondu présents.

    Un pèlerinage qui s’ancre dans la tradition

    Le pèlerinage Ad Petri Sedem s’affirme comme un moment fort pour les fidèles qui cherchent à affirmer leur foi dans un contexte ecclésial complexe. Les pèlerins se retrouveront l’année prochaine, dans un contexte jubilaire, promettant une nouvelle célébration de la foi et de l’héritage liturgique.

  • Pourquoi le Vatican a-t-il renouvelé son accord avec la Chine ? La réponse nuancée de Massimo Introvigne

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Pourquoi le Vatican a-t-il renouvelé son accord avec la Chine ?

    Le pape sur la place Saint-Pierre avec des drapeaux chinois. Depuis Weibo.
    Le pape sur la place Saint-Pierre avec des drapeaux chinois. Depuis Weibo.

    L’ accord Vatican-Chine de 2018 vient d’être renouvelé pour la troisième fois, non pas pour deux mais pour quatre ans. Le Saint-Siège a mentionné en anglais « le consensus atteint pour une application effective » de l’accord, mais dans l’ original italien, le mot traduit par « effective » est « proficua » (fructueuse), une qualification plus forte de ce qui se passe. La phrase est également quelque peu déformée en italien, comme si quelqu’un l’avait traduite d’une langue étrangère – du chinois, peut-être ?

    Immédiatement, deux réactions ont salué le renouvellement. Les critiques chinois et catholiques (et non catholiques) de l’accord, notamment l’entourage de l’évêque de Hong Kong à la retraite, le cardinal Joseph Zen Ze-Kiun, âgé de 92 ans, ont vu dans le renouvellement et le communiqué de presse le signe final d’une « trahison » et d’une « capitulation » du Vatican au régime de Xi Jinping . Ceux qui ont soutenu l’accord (ou œuvré pour sa signature) depuis le début présentent désormais le renouvellement de quatre ans comme rien de moins qu’un triomphe et demandent à ceux qui étaient sceptiques en 2018 de reconnaître leur erreur et de s’excuser. Ils soupçonnent également que l’opposition à l’accord provient de sinistres manœuvres géopolitiques des États-Unis, de Taïwan et du Japon.

    Les lecteurs de « Bitter Winter » savent que nous ne partageons pas ces deux positions. Bien que nous aimions et respections la vie et le témoignage extraordinaires du cardinal Zen, nous ne croyons pas que des catégories telles que « trahison » soient des outils d’interprétation adéquats pour une situation extrêmement compliquée. Le pape François n’est certainement pas un partisan de la pensée de Xi Jinping sur la religion qui vise à réduire toutes les religions à de simples porte-parole d’un régime politique. Après tout, c’est le même pape François qui vient de signer l’encyclique « Dilexit nos », qui enseigne le contraire. Il propose le « Royaume du cœur du Christ » (n° 182) comme modèle de société où la politique favorise l’épanouissement de la spiritualité comme cœur de la société plutôt que l’inverse. Sans compter que, compte tenu des politiques d’avortement forcé de la Chine, le pape continue de comparer les avortements aux meurtres du crime organisé, que nous soyons d’accord avec lui ou non, et au prix d’avoir des ennuis avec certains pays occidentaux.

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  • Comment la détention d'un prêtre a secoué la Pologne

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    De Luc Coppen sur le Pillar :

    Comment la détention d'un prêtre a secoué la Pologne

    28 octobre 2024

    Le prêtre polonais, le père Michał Olszewski, a été libéré sous caution vendredi dernier après presque sept mois de détention.

    Olszewski, qui appartient à la Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus ( Dehoniens ), a été accueilli avec des fleurs à sa sortie d'un centre de détention provisoire à Varsovie à 13 heures, heure locale, le 25 octobre, après avoir payé une caution de 350 000 złotys polonais (environ 87 000 $), payée par un autre membre de l'ordre.

    « Vos prières m'ont aidé à sortir de cette situation », a déclaré Olszewski à ses sympathisants, retenant ses larmes.

    Son ordonnance décrivait sa libération comme « un jour d'espoir », mais notait que M. Olszewski était toujours jugé pour des délits financiers présumés.

    « Aujourd'hui, ce n'est pas la fin de l'affaire, c'est une autre étape », a déclaré l'ordre, exhortant les catholiques à renouveler leurs prières.

    Pourquoi le père Olszewski a-t-il été placé en détention ? Pourquoi son cas a-t-il provoqué des secousses dans le paysage politique polonais ? Et que va-t-il se passer ensuite ?

    Pourquoi le Père Olszewski a-t-il été détenu ?

    En 1997, le gouvernement polonais a créé le Fonds pour la justice ( Fundusz Sprawiedliwości ) pour soutenir les victimes de crimes. 

    Olszewski, directeur de la Fondation Profeto de son ordre, a réussi à obtenir une subvention du fonds pour un projet appelé « Archipel – Îles sans violence ». 

    L'argent, estimé à 68 millions de złotys polonais (environ 16,9 millions de dollars), servirait à construire un centre dans le quartier de Wilanów à Varsovie pour les personnes « touchées par la violence physique, psychologique, spirituelle ou économique ». Les travaux ont commencé en 2022 et devaient être achevés au deuxième trimestre de cette année.

    La subvention a été accordée par l'intermédiaire du ministère polonais de la Justice, dirigé à l'époque par Zbigniew Ziobro, membre du parti Droit et Justice ( PiS ).

    En octobre 2023, des élections générales ont mis fin à huit ans de règne du parti. Une nouvelle coalition au pouvoir, dirigée par le vétéran Donald Tusk, a promis de procéder à un « bilan » (« rozliczenie ») après ce qu'elle a qualifié d'années de corruption et de mauvaise gestion.

    La Coalition civique, une grande alliance qui comprenait des éléments de gauche anticléricaux, a concentré son attention sur le Fonds pour la justice.

    En février de cette année, Olszewski a publié une déclaration affirmant qu'il y avait une « grande bataille » autour du projet Archipel et critiquant les médias pour avoir contacté sa mère malade.

    Il a reçu le soutien de l'évêque Artur Ważny, président de l'équipe de nouvelle évangélisation des évêques polonais, à laquelle Olszewski appartenait.

    Le 26 mars, mardi saint, Olszewski a été placé en détention provisoire pour des allégations d'irrégularités dans l'obtention de fonds du Fonds pour la justice. Les autorités ont perquisitionné trois maisons de ses membres le même jour. Un tribunal a décidé que Olszewski pouvait être détenu pendant trois mois. 

    Deux fonctionnaires travaillant au ministère de la Justice, identifiées dans les médias polonais uniquement comme Urszula D. et Karolina K., ont également été arrêtées. 

    Selon les dossiers consultés par le journal de centre-gauche Gazeta Wyborcza, les procureurs ont émis des soupçons sur 11 transactions d'Olszewski, d'une valeur estimée à 13 millions de złotys polonais (environ 3,2 millions de dollars), qui, selon eux, n'étaient pas liées au projet Archipelago.

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  • Les femmes diacres, la « sexualité » et bien plus encore : voici comment le document final du synode a changé par rapport au projet

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    De Jonathan Liedl  sur le NCR :

    Les femmes diacres, la « sexualité » et bien plus encore : voici comment le document final du synode a changé par rapport au projet

    Des amendements, ou d’autres moyens de modifier ce qui était inclus dans le texte, ont néanmoins fait une différence significative dans le texte de 2024 sur un certain nombre de sujets, notamment la sexualité et la sélection des évêques.

    Lorsque le document final du Synode sur la synodalité a été confirmé le 26 octobre, il a souligné que la possibilité d'avoir des femmes diacres reste incertaine.

    « La question de l’accès des femmes au ministère diaconal reste ouverte », peut-on lire dans le document, qui a été expressément approuvé par le pape François après que chacun de ses 155 paragraphes a été approuvé par 355 membres votants. « Ce discernement doit se poursuivre. »

    Mais ce langage n'était pas inclus dans le projet initial présenté aux membres de l'assemblée mensuelle plus tôt dans la semaine. 

    En fait, selon une copie du projet obtenue par le Register, il n’y était aucunement fait mention de la possibilité d’avoir des femmes diacres.

    L'insertion de cette phrase à la dernière minute peut être une indication de la raison pour laquelle le paragraphe en question a reçu une forte opposition de la part des délégués du synode lors du vote final, avec 27 % (97 sur 355) votant contre. Le nombre de votes « non » n'a pas été suffisant pour atteindre le seuil d'un tiers requis pour supprimer le paragraphe du document final, mais il s'en est rapproché de loin plus que tout autre paragraphe.

    Ce changement n’est qu’une indication de la manière dont le projet, reçu pour la première fois par les membres du synode le 21 octobre, a été modifié de plusieurs manières, petites mais parfois importantes.

    1000 amendements

    Alors que certains catholiques progressistes ont exprimé leur déception à l'égard du Synode au cours de sa dernière semaine, les délégués du Synode ont averti que le document final pourrait encore subir de grands changements via des amendements.

    Selon les organisateurs, 1 000 amendements au projet ont été soumis par les délégués, dont 900 ont été approuvés par des petits groupes et 100 autres par des particuliers. Les amendements ont été soumis à une équipe de rédacteurs avant la date limite du 23 octobre, puis ont été intégrés à la version finale, qui a été présentée aux délégués du synode le matin du 26 octobre avant le vote du soir.

    Ce total est inférieur aux 1 200 amendements qui ont été soumis au document de synthèse de la session synodale de l'année dernière, ce qui a entraîné la suppression du texte de changements tels que le terme « LGBTQ+ » et une proposition visant à établir un synode permanent basé au Vatican.

    Mais les amendements, ou autres moyens d’influer sur ce qui était inclus dans le texte, ont quand même fait une différence significative dans le texte de 2024 sur un certain nombre de sujets, notamment la sexualité et la sélection des évêques. 

    Par exemple, dans le même paragraphe où est mentionnée la possibilité d’avoir des femmes diacres, le texte parle du fait que les femmes occupent actuellement des rôles de direction dans la Curie romaine, avant d’appeler avec insistance à la nécessité d’une « pleine mise en œuvre » de toutes les opportunités pour les femmes actuellement autorisées par le droit canon. 

    « Il n'y a aucune raison ni aucun obstacle qui devrait empêcher les femmes d'exercer des rôles de direction dans l'Église : ce qui vient de l'Esprit Saint ne peut être arrêté », affirme le texte, une référence probable à la démarche du pape François d'ouvrir la gouvernance ecclésiale aux laïcs en découplant son exercice des ordres sacrés. 

    Le projet est toutefois plus clément, soulignant que la « pleine participation des femmes aux postes de responsabilité et de gouvernance dans l'Église, y compris dans les processus de prise de décision, reste limitée » et que la situation « doit être abordée ».

    La défense des femmes diacres , tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la salle du synode, a été un thème tout au long de la session de 2024, y compris un rapport partagé avec le Register par plusieurs membres du synode selon lequel un petit groupe de femmes membres ont imploré en larmes le pape François d'adopter la proposition le 22 octobre.

    Un groupe d'étude créé par le pape François pour examiner la possibilité d'ordonner des femmes diacres poursuivra ses travaux, avec un rapport final attendu en juin 2025. Le pape a déjà souligné qu'il n'était pas possible que des femmes soient ordonnées .

    Autres changements

    En ce qui concerne l’autorité doctrinale des conférences épiscopales, qui est apparue comme le sujet le plus controversé au cours des travaux du synode , le document final comprend plusieurs changements mineurs mais potentiellement significatifs par rapport à la version préliminaire.

    Le projet parle des conférences épiscopales comme de « structures fondamentales » qui aident à « surmonter la centralisation excessive des projets pastoraux et de la gouvernance ». La version finale les qualifie d'« outil fondamental » pour « adapter la vie chrétienne et l'expression de la foi aux différentes cultures ». Une clause qui précise que la portée de l'autorité doctrinale et disciplinaire des conférences épiscopales doit être évaluée en fonction de ce que « le droit canonique attribue déjà actuellement » a également été abandonnée, laissant la demande de précisions plus ouverte ; 45 délégués (13 %) ont voté contre ce paragraphe, le deuxième plus grand nombre de votes de tout le document final.

    Dans un autre ajout, le document final reprend le langage général du projet concernant les personnes qui se sont senties exclues ou jugées pendant le processus synodal et ajoute explicitement « en raison de leur situation matrimoniale, de leur identité ou de leur sexualité ».

    Le père jésuite James Martin, qui promeut une compréhension de l'inclusion LGBTQ qui, selon certains, porte atteinte à l'enseignement de l'Église sur la sexualité, a déjà salué cet ajout , écrivant que l'inclusion du terme « identité » était « une agréable surprise ». 

    Dans d’autres cas, cependant, les amendements n’ont pas eu d’impact sur le texte final. Par exemple, une source synodale a confirmé qu’un amendement avait été soumis pour modifier la discussion du document sur le sensus fidei , ou « sens de la foi », afin de souligner que celui-ci ne peut être exercé de manière fiable que par une personne s’efforçant de vivre « dans un véritable discipulat ». 

    Un tel langage a été inclus dans le rapport de synthèse de 2023 et est cohérent avec le document de 2014 de la Commission théologique internationale sur le sujet , mais n’a pas été retenu dans le document final de 2024.

    Le 27 octobre, l'évêque Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande, a cité la présentation du sensus fidei dans le document comme justification du projet de création d'un conseil synodal national composé d'évêques et de laïcs pour gouverner conjointement l'Église catholique en Allemagne. Cette proposition avait déjà été condamnée par le Vatican.

    Dans la discussion sur l’épiscopat dans une Église synodale, la version finale ajoute que « l’Assemblée synodale désire que le peuple de Dieu ait une plus grande voix dans le choix des évêques ». Dans un autre passage, la description du ministère diaconal « comme un ordre sacramentel propre et permanent » est abandonnée, reflétant peut-être le point de vue de certains selon lequel le diaconat n’est pas intrinsèquement lié aux ordres sacrés.

    Comme l'an dernier, certaines propositions grandioses n'ont pas non plus été retenues dans le document final. Par exemple, alors que le projet propose de rendre les synodes diocésains « permanents », se réunissant « au moins tous les 3 à 5 ans », la version finale indique simplement que ces organes devraient se réunir « régulièrement et non pas de manière rare ou peu fréquente ».

    Il est également intéressant de noter que la proposition du document final de créer un groupe d'étude axé sur la création de célébrations liturgiques plus synodales, y compris une réflexion sur la prédication, est apparemment une modification de l'appel du projet à un groupe d'étude qui se concentrerait exclusivement sur la prédication synodale, éventuellement une référence à la prédication laïque pendant la liturgie.

    Le paragraphe concerné a reçu 43 voix contre lui (12 %), soit le troisième plus grand nombre de voix dans le texte.

    D’autres ajouts dans le projet final incluent de fréquentes références à l’importance de la piété populaire, une insistance sur les droits des laïcs qui travaillent pour l’Église et la nécessité de veiller à ce que l’envoi de prêtres dans des endroits où il y a une « pénurie de clergé » profite à la fois à l’Église d’envoi et à celle d’accueil, sans dégénérer en « welfarisme » ou en un simple « remède fonctionnel ». 

  • Lumière sur l'occultisme (KTO)

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    Médiumnité, soins énergétiques, tirage de cartes : les pratiques occultes ont le vent en poupe.

    Les salons de la voyance, les cabinets de consultation privés ne désemplissent pas et l'on constate un véritable engouement des jeunes sur les réseaux sociaux. Si la baisse de l'influence chrétienne dans la société en est une des causes, elle n'est pas la seule.

    Pourquoi un tel succès ? Pour quelles raisons l'Église met-elle en garde contre ces pratiques ? Quels sont les pièges de l'occultisme ? Comment s'en sortir ?

    Pour répondre à ces questions, la réalisatrice Cecylia Rançon donne la parole non seulement à des experts de l'occultisme, comme le prêtre exorciste Dominique Auzenet, l'ancien adepte des sciences ésotériques, le Père Jean-Christophe Thibaut ou le théologien Pascal Ide, dont les propos nuancés apportent une véritable originalité à ce film, mais aussi à d'anciens adeptes qui ont réussi à s'en sortir.

    L'attraction pour les ténèbres présente de véritables dangers, mais il existedes contrefeux... allumés à la vraie Lumière.

    Lumière sur l'occultisme - Une coproduction KTO/ELLIS FILMS 2024 - Réalisée par Cecylia Rançon

  • Le rêve néo-ottoman d’Erdogan de rétablir l’Empire et le califat; les chrétiens en font les frais...

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    De Youssef Ayed sur le site de l'ECLJ :

    Erdogan: le néo-sultan ottoman contre les chrétiens de Turquie

    28 octobre 2024

    Sur la scène internationale, le président turc Recep Tayyip Erdogan impose sa vision impérialiste panturquiste et s’érige en leader du monde sunnite, pendant que l’Europe, infiltrée par les Frères musulmans, laisse faire. Le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) rappelle aussi la persécution systémique des chrétiens de Turquie, au nom du nationalisme turco-islamique, et la dénonce dans sa contribution à l’Examen périodique universel d'octobre 2024 pour la Turquie au Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

    À l’étranger, les Turcs se soucient moins de la terrible inflation en Turquie que de la défense de leur identité nationale et religieuse. Le président turc Recep Tayyip Erdogan sait s’en faire le champion, critiquant régulièrement «l’islamophobie» qui serait répandue en Europe, avec des déclarations comme «l'Europe, où vivent aujourd'hui 35 millions de musulmans, dont 6 millions de Turcs, se transforme de plus en plus en une prison à ciel ouvert pour nos frères et sœurs». À l’étranger, Erdogan défend même, bien que cyniquement, les chrétiens, réagissant avant le pape François pour faire savoir son indignation à la suite de l’obscène cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à Paris.

    Le rêve néo-ottoman d’Erdogan de rétablir l’Empire et le califat

    La totalité des expatriés turcs dépasse les 6,7 millions, et 5,7 millions d’entre eux vivent dans les pays d'Europe occidentale. L’Allemagne en particulier,  regroupe 2,9 millions de personnes d’origine turque, dont 1,5 million possèdent la nationalité turque. C’est la diaspora qui fournit les électeurs d’Erdogan. À l’élection présidentielle turque de mai 2023, sur les plus de 700 000 votes exprimés en Allemagne, les deux-tiers sont allés au leader du Parti de la justice et du développement (AKP). Les Turcs sont maintenant partout chez eux: à partir de cette rentrée 2024, les écoliers turcs ne disent plus «Asie centrale» mais «Turkistan», c’est-à-dire le «pays des Turcs».

    Erdogan concrétise toujours un peu plus son rêve néo-ottoman de rétablir l’Empire et le califat, s’assumant en chef aussi bien politique que religieux. Dans la course au leadership du monde sunnite, il soutient les Frères musulmans, considérés comme une organisation terroriste par l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Syrie, la Russie, et les Émirats arabes unis, mais bienvenus en Europe. Le 12 octobre 2024 à Hambourg, plus de 2 000 musulmans ont manifesté pour prôner l’instauration d’un califat et l’imposition de la charia, répondant à l’appel de l’organisation islamiste allemande Muslim Interaktiv, proche des Frères musulmans. L’Arménie, qui empêche la continuité territoriale entre la Turquie et l’Azerbaïdjan, est menacée de disparition après le nettoyage ethnique des 120 000 Arméniens du Haut-Karabakh en septembre 2023.

    Les chrétiens de Turquie victimes du nationalisme turco-islamique

    En Turquie, le fort sentiment de nationalisme religieux, associé à l'accent mis par le gouvernement sur les valeurs islamiques, exerce une pression considérable sur les minorités religieuses. Les chrétiens, en particulier, sont perçus négativement et sont considérés comme porteurs de l'influence occidentale. En 2023, les chrétiens étaient le groupe minoritaire religieux le plus persécuté, avec un total de vingt-deux attaques violentes contre les chrétiens documentées. Le Centre européen pour le droit et la justice a dénoncé cette persécution des chrétiens dans sa dernière contribution à l’Examen périodique universel de la Turquie au Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

    La persécution de l’Église grecque-orthodoxe est la plus emblématique. Elle varie en fonction de l’état des relations entre la Turquie et la Grèce. Les fondations grecques-orthodoxes sont régulièrement expropriées, sous le prétexte fallacieux qu’elles sont «désaffectées» et doivent donc être gérées par la Direction générale des fondations, qui dépend directement du ministère de la Culture et du Tourisme turc. Le séminaire de Halki, fermé en 1971, n’a toujours pas été réouvert. Ni la personnalité juridique ni le caractère œcuménique du patriarcat œcuménique de Constantinople ne sont reconnus. L’ECLJ fera part de ses observations dans l’affaire Mavrakis, en cours à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Cette affaire concerne des ecclésiastiques auxquels la Turquie interdit de devenir membres du conseil d’administration de fondations grecques-orthodoxes.

    Par ailleurs, le gouvernement turc utilise le Code pénal pour cibler le clergé religieux et les accuser faussement de travailler à saper sa souveraineté. Cela se vérifie particulièrement dans la région du sud-est de la Turquie, où les communautés chrétiennes arméniennes et syriaques sont prises dans les combats entre l'armée turque et les groupes de résistance kurde. Par exemple, le 9 janvier 2020, la branche antiterroriste a arrêté trois chrétiens syriaques dont un prêtre, qui n'ont pu être contactées par personne et ont été privées d'accès à un avocat. Le Père Sefer Bileçen a été accusé d'avoir fourni de la nourriture et de l'eau à des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), que la Turquie considère comme une organisation terroriste. Malgré son explication, selon laquelle, conformément à sa foi chrétienne, il aide toute personne dans le besoin sans discrimination, il a été condamné le 7 avril 2021 à deux ans et un mois de prison.

    L’expulsion des chrétiens étrangers pour «menace pour la sécurité nationale»

    Une autre forme de persécution des chrétiens en Turquie se manifeste par l'expulsion des missionnaires chrétiens, par l'application du code N-82, sous prétexte qu'ils constitueraient une menace pour la sécurité nationale de la Turquie. Les protestants turcs souffrent également de cette mesure puisqu’ils se retrouvent privés de formateurs et de professeurs. Selon l'Association des Églises Protestantes, 115 chrétiens étrangers ont été interdits d’accès ou de rester sur le territoire turc entre 2019 et 2023, mais en incluant les conjoints et les enfants qui ont dû suivre pour ne pas séparer la famille, le total des chrétiens affectés est porté à 250. À ceux-là, s’ajoutent dorénavant neuf autres chrétiens étrangers, dont l’expulsion a été validée conjointement par la Cour constitutionnelle turque le 7 juin 2024, alors qu’ils résidaient légalement en Turquie.

    Le fait de juger conjointement et non individuellement ces neuf cas indique que les faits et le droit en question sont très similaires dans chaque affaire. Cela suggère la mise en place d’un système gouvernemental visant à interdire les religieux étrangers dans le pays. Ces chrétiens peuvent maintenant porter l’affaire à la CEDH, à l’instar de Kenneth Wiest, un Américain protestant résidant légalement depuis plus de trente ans en Turquie, et soudainement privé d’y retourner après un voyage en juin 2019. Dans l’affaire Wiest, l’ECLJ fera également part de ses observations à la CEDH. L’expulsion de chrétiens étrangers concerne aussi des dizaines de convertis iraniens réfugiés, qui, quant à eux, risquent la mort dans leur pays à cause de leur apostasie de l’islam.

    Les chrétiens en Turquie, qu'ils soient citoyens turcs ou étrangers, qu’ils soient catholiques, orthodoxes, ou protestants évangéliques, font face à diverses formes de persécution et de discrimination, dans un climat de montée du nationalisme turc et de l'islam politique portés par les médias pro-gouvernementaux et les discours d’Erdogan. Leur situation est marquée par un mélange de restrictions administratives, de pression sociale, de harcèlement ou de violence directe. Les Turcs convertis au christianisme sont particulièrement vulnérables, car ils sont perçus comme ayant «trahi» l'identité musulmane turque. Les autorités surveillent étroitement les activités des églises, lorsqu’elles ne les ferment pas tout simplement, et privent de formation les leaders des communautés. Dans ce contexte dramatique, le Centre européen pour le droit et la justice continue de soutenir les chrétiens turcs et les chrétiens étrangers en Turquie, auprès des instances onusiennes mais également au Conseil de l’Europe et à la Cour européenne des droits de l’homme.

  • Un sacerdoce féminin ? (Denis Crouan)

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    De Denis Crouan, docteur en théologie :

    Un sacerdoce féminin ?

    Lors du « synode laïco-épiscopal » qui s’est tenu à Rome, on a beaucoup - au moins dans les petits cercles des happy few - de la possibilité d’ordonner des femmes prêtresses ou diaconnesse. Les personnes qui ne connaissent rien ou pas grand-chose à cette question sont généralement celles qui en parlent le plus. C’est donc à elles et à celles qui répètent leurs slogans en boucle, qu’il faut expliquer quelques points fondamentaux qui contribuent à protéger l’identité de l’Église catholique.

    Premier point : il y a sept sacrements dans l’Église. Ils ont été institués par le Christ ; le sacerdoce (la prêtrise précédée par le diaconat) est conféré à des hommes par le sacrement de l’Ordre. On ne voit pas que Jésus ait dit à ses Apôtres : « Voici les sacrements sur lesquels sont établis les piliers de la foi ; je vous conseille vivement d’en modifier le sens pour que vous et vos successeurs puissent toujours les adapter à l’air du temps... » Jésus n’a jamais dit de telles choses et aucun concile, aucune assemblée, aucun pape n’a pu s’arroger le droit de modifier le sens d’un sacrement, ce qui, si cela avait été fait, aurait nécessairement diminué ou complètement effacé la puissante efficacité d’un sacrement.

    Deuxième point : un réformateur comme Martin Luther avait si bien compris le premier point explicité ci-dessus, qu’il n’a jamais songé à modifier le sacrement de l’Ordre pour permettre à des femmes d’exercer un ministère sacerdotal. Il a tout simplement supprimé le sacrement et par conséquent la prêtrise. On oublie trop souvent, en effet, que le pasteur protestant, n’est pas l’équivalent d’un prêtre : sa fonction est celle d’un catéchiste. Et c’est parce qu’il est catéchiste comme le sont les catéchistes dans l’Église catholique qu’il peut se marier, fonder une famille. Rien d’exceptionnel à cela.

    Mais la suppression du sacrement de l’Ordre par Martin Luther a eu des conséquences qu’il fait rappeler. Parmi celles-ci : plus de messe (sans prêtre, pas de consécration possible du pain et du vin), plus de sacrement du Pardon, plus d’adoration eucharistique, plus de communion pour les mourants... Et, dernière conséquence trop souvent oubliée : plus l’Église au sens catholique du terme, mais un patchwork de communautés au sein desquelles chaque fidèle peut s’autoproclamer « pape » pour son propre compte ou pour une communauté qui lui reconnaît une capacité à enseigner et à diriger une communauté locale.

    Troisième point : l’idéal de tout baptisé doit consister à grandir en sainteté et non à revendiquer de droit d’exercer une fonction spécifique. L’ordination sacerdotale ne fait pas du prêtre un saint ; certains scandales que les médias ont exagérés l’ont rappelé. Si elle était conférée à des femmes, elles ne feraient pas davantage d’elles saintes. L’Église a toujours grandi grâce à la sainteté de certains de ses membres - hommes ou femmes - et non grâce au seul exercice d’une fonction ministérielle.

    Quatrième et dernier point : le sujet employé par tout prêtre qui dit une formule sacramentelle est à la première personne du singulier : « Je te pardonne... », « Ceci est mon Corps... » On voit par là que le prêtre agit « in persona Christi » c’est-à-dire en s’identifiant à la personne du Christ, lequel était - n’en déplaise aux féministes de tous poils - un homme : le nouvel Adam. Par conséquent, l’exercice, du sacerdoce ne saurait correspondre à l’exercice d’une sorte de ministère asexué qui, nécessairement, en viendrait à ignorer l’authentique nature du genre humain.

    Ces quatre points brièvement exposés expliquent pourquoi le sacrement de l’Ordre ne peut être et ne doit être conféré qu’à des personnes de sexe masculin. Vouloir modifier cette spécificité qui découle directement des enseignements du Christ conduirait fatalement à transformer l’Église en une ONG qui, dans le domaine de la foi salvatrice, n’aurait aucune plus ni sens ni efficacité.

  • Cinq nouveautés qui vont guider la gouvernance de l'Eglise catholique

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Les cinq nouveautés qui vont guider la gouvernance de l'Église catholique

    27 octobre 2024

    356 évêques et laïcs ont voté samedi au Vatican dans le cadre d’un synode mondial des propositions donnant plus de responsabilités aux laïcs et ouvrant à une décentralisation inédite des décisions ecclésiales, mesures aussitôt acceptées par le pape François.

    Le oui de l'Église catholique à la possibilité d'ordonner un jour des femmes diacres a été l'article le plus mal voté, samedi, au Vatican, dans le document final du synode sur la nouvelle gouvernance de l'Église. Il a cependant dépassé la majorité des deux tiers, nécessaire, soit 237 pour et 97 contre. 

    Cet article invite à une pleine reconnaissance du rôle des femmes dans l'Église catholique : « Cette Assemblée appelle à la pleine mise en œuvre de toutes les possibilités déjà prévues par la législation actuelle concernant le rôle des femmes, en particulier dans les endroits où ces possibilités ne sont pas encore exploitées. Il n'y a aucune raison d'empêcher les femmes d'assumer des rôles de leadership, (« ruoli di guida », « rôle de guide » dans la version de référence en italien) dans l'Église : ce qui vient de l'Esprit Saint ne peut être arrêté. La question de l'accès des femmes au ministère diaconal reste également ouverte. Un discernement plus approfondi est nécessaire à cet égard. »

    Adoption immédiate

    Ce même pape n'avait-il pas exclu la question du diaconat féminin en février dernier pour la confier à un « groupe de travail » du Vatican, mais extérieur au synode pour éviter la polarisation des débats à cet égard ? C'était sans compter sur la pugnacité des 58 femmes invitées à ce synode et au soutien de nombreux prélats à leur cause. Même si le mouvement de promotion de la femme dans l'Église catholique semblait irrémédiable, il a maintenant pris un tournant décisif même s’il reste à l’étude. Des femmes qui pourront désormais, même si cela se fait déjà, participer à la formation dans les séminaires et au discernement des candidats au sacerdoce.

    Car, c'est la deuxième nouveauté de ce synode, beaucoup moins spectaculaire, mais extrêmement significative, le texte que l'assemblée synodale a voté ce samedi 26 octobre, va être promulgué, tel que, par le pape François, sans correction de sa part. Il devient instantanément le texte de référence de ce synode.

    L'usage voulait en effet que le pape rédigeât une « exhortation apostolique » dans les mois qui suivait la clôture de tous les synodes. Ce document pontifical s'installait alors comme la synthèse de référence, digérée par le pape, et qu'il inscrivait dans son magistère. Il pouvait abandonner des mesures qui avaient pourtant été votées par le synode. Il le fit en février 2020 en laissant tomber dans son exhortation post-synodale, Querida Amazonia, une proposition ouvrant l'ordination d'hommes mariés - pourtant votée - par le synode sur l'Amazonie en octobre 2019.

    Samedi soir, dans son discours de clôture devant les membres du synode, le pape François a ainsi justifié sa décision : « Ce que nous avons approuvé est suffisant, le document contient déjà des indications très concrètes qui peuvent servir de guide pour la mission des Églises […], c'est pourquoi je le mets immédiatement à la disposition de tous ». Il a expliqué vouloir « reconnaître ainsi la valeur du chemin synodal accompli », sans éluder pour autant « des décisions à prendre à la lumière du chemin synodal ».

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  • Le Synode est terminé, le Nouvel Ordre Synodal commence

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    De Stefano Fontana sur la NBQ :

    Le Synode est terminé, le Nouvel Ordre Synodal commence

    Un document interlocutoire, adopté par le Pape, conclut les travaux du Synode. Mais ce qui est considéré par certains comme un pas en arrière par rapport aux ouvertures progressives attendues, est en réalité le signal que l’on souhaite le processus synodal qui, sans hâte, crée une nouvelle Église.
    28_10_2024

    Ce Synode est également terminé. La deuxième session du Synode sur la synodalité qui a débuté le 2 du même mois s'est terminée hier, 27 octobre. La première session avait occupé le même mois que l'année dernière. Les membres du synode ont approuvé un document final . Tous les articles ont reçu plus des deux tiers des votes, même si dans certains cas les opinions négatives ont été plus nombreuses que dans d'autres. Beaucoup avaient pensé que la nouvelle synodalité avait trouvé dans ce synode son moment d'actualité et d'épopée, que c'est dans cet événement qu'elle s'était manifestée et que ses implications pour la vie de l'Église avaient été révélées.

    Pour cette raison, les progressistes attendaient des décisions très innovantes, tandis que les conservateurs espéraient un ralentissement significatif qui ramènerait la nouvelle synodalité dans le courant dominant de la synodalité traditionnelle. Beaucoup ont observé qu’en fin de compte, le travail du synode a été réduit. François a retiré les principaux sujets brûlants de la discussion synodale, les confiant à des groupes d'étude blindés, puis a déclaré que le temps n'était pas encore venu pour les femmes diacres et a donc arrêté toute décision sur ce sujet. Le cardinal Fernandéz a dû s'excuser de son absence à une discussion importante sur le diaconat féminin.
    La « nouveauté » de la liturgie pénitentielle dans laquelle le pardon des péchés était demandé contre un nouveau décalogue s'est déroulée avant le début du synode et donc en dehors de ses procédures. Tout cela signifiait que beaucoup pensaient que les attentes à l'égard du Synode avaient été délibérément refroidies et que son « courage prophétique » avait été réduit au silence.

    Cependant, nous ne sommes pas d’accord avec ces interprétations ; nous ne sommes même pas avec celui qui voit le Synode comme un moment fort et central de la synodalité en raison de ses décisions de rupture, ni avec celui selon lequel les travaux synodaux ont été refroidis avec des ralentissements et des dommages pour la nouvelle synodalité. Les deux thèses ne voient pas que le Synode doit être considéré, en fin de compte, seulement comme un moment de la nouvelle synodalité, un simple passage qui n’est en aucune façon décisif ou décisif.

    D'où le caractère "interlocutoire" de son Document final, qui ne fait pas de choix clairs de rupture et en même temps garde toutes les portes ouvertes pour l'avenir, dans la conscience que le Synode est fermé mais que la synodalité ne l'est pas. C'est précisément ce qui a été clairement exprimé, par exemple, par Sœur Jeannine Gramick et le Père James Martin dans leurs interventions à la conclusion du Synode. Un communiqué du New Ways Ministry , l'association pro-LGBT de Gramick, a exprimé sa déception car le document n'a pas fait de choix décisifs dans ce domaine, mais a ensuite reconnu que le processus synodal « a préparé un terrain fertile pour le changement ».
    Le Père Martin, qui s'était également montré agacé, a ensuite changé d'avis, estimant qu'avoir retiré les questions brûlantes du Synode était utile car cela permettait de dialoguer davantage sur la nature même de la synodalité plutôt que de se perdre dans les détails.

    Ce qui intéresse les partisans du nouveau, ce n'est pas tant un synode , qui commence et se termine immédiatement, mais le processus de synodalité qui se poursuit bien au-delà de ces nominations. Le caractère « interlocutoire » du Document final n’est pas une mauvaise chose mais une bonne chose pour ceux qui dirigent le processus synodal. Ceux qui se soucient beaucoup des documents, y compris celui-ci, sont perdus. La synodalité veut une nouvelle Église. Cependant, il ne peut pas en décrire trop rapidement les caractéristiques, avant que, comme François le disait pour les femmes diacres, le moment ne soit venu.

    Le processus synodal se déroulera non pas à travers des documents synodaux mais à travers des actes concrets. Le Père Martin lui-même en énumère quelques-unes : synode annuel dans les diocèses, nouveaux ministères dans les paroisses, expériences de « conversation dans l'Esprit » entre familles ou groupes. Notre impression est que la baisse de ton du Synode profite à la nouvelle synodalité et non l'inverse.

    Le Document final ne dit pas oui aux femmes diacres, mais laisse ouvert le thème des femmes dans l'Église (n° 60) ; n'indique pas spécifiquement de nouveaux ministères, mais maintient cette possibilité en indiquant à titre d'exemple la possibilité d'un ministère « d'écoute et d'accompagnement » (n. 78) ; ne nie pas la compétence décisionnelle des évêques ou du Pape (n. 92) mais ajoute que "une orientation qui émerge dans le processus consultatif comme résultat d'un juste discernement, surtout si elle est réalisée par des organismes de participation, ne peut être ignorée" et espère une révision du droit canonique à cet égard ; ne reconnaît pas explicitement la compétence doctrinale des Conférences épiscopales (n° 120-129) mais affirme qu'« il sera nécessaire de mieux clarifier leur statut théologique et canonique, ainsi que celui des groupements continentaux de Conférences épiscopales, afin de être capables d'exploiter leur potentiel pour le développement ultérieur d'une Église synodale » ; et propose d'approfondir la « décentralisation » théologique et canonique en distinguant les matières réservées au Pape de celles qui pourraient être accordées aux Conférences épiscopales.  

    Une nouvelle post-synodale ne peut être négligée : François a déclaré que cette fois il n'écrirait aucune Exhortation apostolique post-synodale. Dans un  de mes livres d'il y a quelques années sur le Synode 2014/2015 sur la famille, j'avais prédit qu'Amoris laetitia serait la dernière Exhortation Apostolique post-synodale. Cette prédiction est maintenant confirmée par François. Communiquant cette décision, il a également déclaré que le document final du Synode a une valeur « magistrale », même si dans un sens non normatif.

    Cette décision, comme le nouveau décalogue de la liturgie pénitentielle du 1er octobre [ ICI ], fait un pas de géant à la nouvelle synodalité. Que les synodaux discutent pour assimiler le nouvel appareil conceptuel et linguistique, qu'ils produisent des documents interlocutoires finaux qui n'entravent pas le long chemin... ce qui compte c'est la nouvelle Église de la nouvelle synodalité qui procède par des actes comme ceux-ci.