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BELGICATHO

  • « Âmes errantes » ou mascarade démoniaque ? Pourquoi ce débat continue d’agiter exorcistes et théologiens

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    « Âmes errantes » ou mascarade démoniaque ? Pourquoi ce débat continue d’agiter exorcistes et théologiens

    On s'interroge sur des questions ancestrales concernant la vie, la mort et le mystère qui les unit.

    La frontière entre cette vie et l'au-delà peut-elle s'estomper d'une manière que l'Église n'a pas pleinement définie ? Chaque année, la Toussaint et le mois de la Toussaint ravivent des questions ancestrales sur la vie, la mort et le mystère qui les unit.

    Dans la culture populaire, les fantômes sont souvent imaginés comme des esprits prisonniers entre deux mondes, errant parmi les vivants. Cette image diffère sensiblement du concept d’« âmes errantes » qui, selon les théologiens et les exorcistes, ne sont pas condamnées à errer indéfiniment, mais peuvent être des âmes au purgatoire, temporairement autorisées par Dieu à prier ou à se repentir.

    Le sujet des âmes errantes, qui fascine nombre d'internautes, est devenu source de malaise au sein de l'Église, révélant des divergences de points de vue entre exorcistes, théologiens et évêques. Sur le terrain, plusieurs exorcistes rapportent avoir rencontré ce qu'ils interprètent comme des âmes errantes : des entités qui paraissent humbles, repentantes et implorant la prière, plutôt que démoniaques.

    Les âmes des défunts pourraient-elles, par permission divine, s'attarder quelque temps sur terre durant leur purification au purgatoire ? Ou une telle affirmation remet-elle en cause l'immédiateté du jugement particulier après la mort ?

    Le débat a été relancé ces derniers mois lorsque l'Association internationale des exorcistes (AIE) a publié une note interne condamnant la théorie des « âmes errantes », citant notamment l'exorciste espagnol, le père Javier Luzón Peña, et son ouvrage Las seis puertas del Enemigo: Experiencias de un exorcista  (2017). Fuité dans la presse en avril 2025, ce document mettait en garde contre les opinions jugées incompatibles avec la doctrine catholique.

    Le point chaud espagnol

    Le débat s'est intensifié en Espagne avec la parution du Traité des âmes errantes (2021) du père José Antonio Fortea. Ces deux auteurs, exorcistes expérimentés, suggéraient que certaines âmes, sauvées mais non pleinement purifiées, pouvaient temporairement demeurer proches de la réalité terrestre pour solliciter des prières. Initialement bien accueillis dans certains milieux catholiques, leurs ouvrages ont ensuite suscité de vives inquiétudes chez les évêques et les théologiens, qui craignaient une confusion entre la prière d'intercession légitime pour les défunts et les formes interdites de spiritisme.

    Cette théorie des âmes errantes a été dénoncée par d'éminents théologiens et exorcistes, dont Mgr Rubens Miraglia Zani, membre de l'AIE à Rome, comme étant théologiquement intenable. Dans un entretien accordé au Register, Mgr Zani a rappelé que la « Lettre sur quelques questions d'eschatologie » de 1979 de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi rejetait explicitement l'idée d'un état intermédiaire où le destin de l'âme demeurerait indécis. Il a également cité les Prénotanda du Rite d'Exorcisme, qui enjoignent aux exorcistes de ne croire aucun esprit possesseur se faisant passer pour un défunt. Reprenant les idées de saint Thomas d'Aquin, il a souligné que les démons peuvent imiter les âmes des morts pour semer la confusion et l'erreur, et que la position de l'Église sur ce sujet repose sur l'Écriture, la Tradition et l'enseignement magistériel. « Quiconque n'est pas d'accord sur ce point », a-t-il insisté, « se situe en dehors de la foi catholique ». Fort de son expérience, Mgr Zani a affirmé que la véritable libération s'opère toujours par l'autorité du Christ dans les sacrements et la prière, et jamais par une prétendue communication avec les morts.

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  • Le Vatican se prononcera sur le rôle de Marie dans le salut par un document doctrinal le 4 novembre

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    De kath.net/news :

    Annonce du Vatican : Un nouveau document « Mater Populi Fidelis » sera publié le 4 novembre.

    31 octobre 2025

    Vatican : « Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi publiera le 4 novembre le document « Mater Populi Fidelis », une note doctrinale sur certains titres mariaux en rapport avec la participation de Marie à l’œuvre du salut. » Par Petra Lorleberg

    Cité du Vatican (kath.net/pl) Cette nouvelle risque de faire sensation dans le monde catholique : « Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi publiera le 4 novembre le document « Mater Populi Fidelis », une note doctrinale sur certains titres mariaux en rapport avec la participation de Marie à l’œuvre du salut. » Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi l’a annoncé hier. Le blog « Silere non possum », proche du Vatican, a publié la lettre correspondante du Dicastère. « Mater Populi Fidelis » signifie « Mère fidèle du peuple ». 

    Parmi les participants à cette annonce, le 4 novembre, figureront le préfet du dicastère, Víctor Manuel Fernández, et le professeur Maurizio Gronchi, titulaire de la chaire à l'Université pontificale urbanienne de Rome et conseiller du dicastère. L'annonce sera animée par Mgr Armando Matteo, secrétaire du dicastère.

    Parmi les titres mariaux, on trouve Marie Reine, Théotokos et Mère de l'Église. Cependant, le titre de « Marie Corédemptrice » a longtemps fait l'objet de vifs débats au sein de l'Église catholique. Avant le concile Vatican II, environ 500 Pères conciliaires préconisaient de définir Marie comme « Médiatrice » (médiatrice des grâces). Une cinquantaine d'entre eux souhaitaient même la définir comme « Corédemptrice », c'est-à-dire « Co-Rédemptrice ». 

    Il est probable que la rédaction de la « note doctrinale » ait été commandée sous le pontificat du pape François. Un autre titre, tel que « Dénouer les nœuds », pourrait alors être envisagé, mais pour l’instant, cela reste incertain.

  • Personne n'est en sécurité dans la nouvelle Syrie

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    L'archevêque de Homs : Personne n'est en sécurité dans la nouvelle Syrie

    Les Syriens, persécutés comme ils l'étaient sous Assad, et les musulmans courent autant de danger que les chrétiens. Le prélat, ami et confrère du père Dall'Oglio, lui aussi enlevé, témoigne : « Si j'ai réussi à échapper à mes ravisseurs, c'est grâce à la force de la prière. »

    31/10/2025

    La Fondation pontificale Aide à l'Église en Détresse, qui se consacre à l'assistance aux chrétiens persécutés dans le monde entier, a récemment publié son Rapport 2025 sur la liberté religieuse , également relayé par La Nuova Bussola Quotidiana. Pour marquer la parution de ce document, qui analyse le niveau de liberté religieuse dans 196 pays, la section italienne de la Fondation a organisé à Florence, en collaboration avec le diocèse local et l'association Agata Smeralda, la rencontre publique « Témoins d'espérance de la Syrie blessée ». L'invité d'honneur était Son Excellence Monseigneur Jacques Mourad, moine syriaque catholique et ancien abbé du monastère Saint-Élian, archevêque de Homs à partir de 2023. Monseigneur Mourad a un parcours singulier : né et élevé à Alep, il est issu d’une famille de syriaques catholiques qui a fui Mardin (aujourd’hui en Turquie) en 1915 en raison des persécutions des Jeunes-Turcs contre les chrétiens, notamment les Arméniens (le tristement célèbre génocide), mais aussi les syriaques catholiques, les Chaldéens, les orthodoxes grecs et les Assyriens.

    Après des études de théologie au Liban, il entre dans la communauté monastique de Mar Moussa, fondée par le père jésuite italien Paolo Dall’Oglio, enlevé en 2013, vraisemblablement par des militants de l’État islamique. Ordonné prêtre, Mourad répond à la demande de son évêque de restaurer l’ancien monastère de Mar-Élian, dans la région de Homs, dont il devient l’abbé. En 2015, il est lui-même victime d’un enlèvement par l’État islamique, mais parvient à s’échapper après quatre mois de captivité.

    En marge de la réunion publique, Monseigneur Mourad a accordé un long entretien à Nuova Bussola Quotidiana au sujet de la Syrie et de son expérience personnelle en tant que chrétien.

    Monseigneur Mourad, dans un entretien accordé à l'Agence Fides le 31 janvier, vous aviez évoqué la profonde confusion qui régnait en Syrie après la prise de pouvoir par l'ancien groupe d'Al-Qaïda, Hayat Tahrir al-Sham. Quelle a été la situation aujourd'hui, près d'un an plus tard ?

    Il est difficile de se prononcer, car la situation est complexe et surtout parce que le nouveau gouvernement manque de clarté : ceux qui sont au pouvoir adoptent une stratégie de manipulation, c'est-à-dire qu'ils disent une chose et en font une autre. Les relations avec la population sont marquées par une absence totale de franchise. Pour les nouveaux dirigeants, la population syrienne, composée en grande partie de résistants ayant souffert et été persécutés sous le régime d'Assad, est une population de « flul » (alliés, terme sous-entendu par l'ancien régime) à persécuter.

    C'est ainsi que le peuple syrien a souffert et souffre encore aujourd'hui…

    Bien sûr. Le peuple subit innocemment les représailles contre Assad, et le paradoxe est que le nouveau gouvernement utilise, encore plus raffiné, les mêmes méthodes criminelles déjà éprouvées par l'ancien régime. De plus, le peuple syrien est appauvri : le nouveau gouvernement a licencié la plupart des fonctionnaires, les laissant sans salaire. Les rares qui ont pu conserver leur emploi sont payés en livres syriennes, tandis que les nouveaux arrivants le sont en dollars : 60 dollars par mois pour les premiers, 500 dollars pour les seconds. Le gouvernement a récemment déclaré que la situation allait changer le mois prochain et que tous seraient payés de la même manière. Espérons-le.

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  • 15 nouvelles béatifications dont celle de onze martyrs

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    De zenit.org :

    15 serviteurs de Dieu en route vers la béatification 

    11 sont reconnus martyrs et 4 deviennent vénérables 

    30 octobre 2025

    Les neuf martyrs polonais, Jan Świerc et 8 compagnons © causesanti.va

    Les neuf martyrs polonais, Jan Świerc et 8 compagnons © causesanti.va

    Jeudi 24 octobre 2025, le pape Léon XIV a reçu en audience le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints. Il l’a autorisé à promulguer les décrets concernant 15 serviteurs de Dieu, ouvrant ainsi la voie à leur béatification : 11 sont morts martyrs « en haine de la foi » et quatre deviennent vénérables.

    Parmi les martyrs, Jan Świerc et ses huit compagnons ont trouvé la mort dans des camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale. Prêtres polonais de la Société salésienne de saint Jean Bosco, ils ont été tués entre 1941 et 1942 à Auschwitz et à Dachau.

    Les deux autres martyrs sont Jan Bula et Václav Drbola, prêtres diocésains, tués entre 1951 et 1952 en Tchécoslovaquie.

    Les martyrs tchèques Jan Bula et Václav Drbola © causesanti.va

    Les martyrs tchèques Jan Bula et Václav Drbola © causesanti.v

    Le pape Léon XIV a également reconnu les vertus héroïques de quatre serviteurs de Dieu. Le plus proche dans le temps est le P. Angelo Angioni (1915-2008), prêtre diocésain brésilien et fondateur de l’Institut missionnaire du Cœur immaculé de Marie. Les trois autres sont José Merino Andrés (1905-1968), prêtre espagnol de l’ordre des Frères prêcheurs, Gioacchino della Regina della Pace (né Leone Ramognino, 1890-1985), religieux italien de l’ordre des Carmes déchaux, et María Evangelista Quintero Malfaz (1591-1648), religieuse espagnole cistercienne.

    15 serviteurs de Dieu en route vers la béatification  | ZENIT - Français

  • Hannut, 1er novembre : Holywins 2025

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    Holywins 2025

    1 novembre 11:30 – 21:00

    Le concept ? Fêter tous les saints dans la joie et la lumière.
    En avant les enfants, en route avec les anges et les saints !

    Vous souhaitez participer ainsi que vos enfants à la 17ème grande fête HolyWins 2025, le samedi 1 novembre? La fête aura lieu dans un super lieu inspirant situé à Hannut, entre Liège, Bruxelles et Namur..

    PROGRAMME :
    11h30 Messe de la Toussaint
    12h30 Holy-buffet partagé, en mode auberge espagnole
    14h00 Holy-jeu de la Toussaint, animé par les ados
    15h30 Spectacle Pipo & Cooky (Un clown ventriloque nous parle de Jésus)

    16h30 Le saint du jour
    17h00 Holy-Goûter (crêpes, gauffres, chocolat chaud, rien que des délices)
    18h00 Holy barbecue

    CONCERT DE LOUANGE « REVIVAL »

    20h00 Concert de louange par le groupe Revival, visite leur page Instagram : https://www.instagram.com/revival_bxl?igsh=ODZub2R3bjV3Mjdk

    UNE EXPERIENCE A VIVRE EN FAMILLE.

    Evènement ouvert à tous, de 0 à 99 ans. Une expérience à vivre en famille, en équipe de caté ou groupe.

    Les enfants sont invités à venir déguisés en saints, saintes ou anges.

    PRIX

    • 20 eur pour la famille ou groupe de maximum 4 adultes et enfants
    • Si vous venez à plus de 4, il faut compter 4 EUR par participant (adulte et enfant).
    • 5 eur par personne pour le concert de Revival à 20h00
    • A verser sur le compte IBAN BE46 0018 6802 9636 , au nom de ASBL MANUB ou en cash sur place

    AU MILIEU DU CAMP ADOS DE LA TOUSSAINT

    L’évènement est au milieu du camp de Toussaint des ados de l’Emmanuel, qui accueillera une centaine d’ados. Ces ados et leurs animateurs prépareront la fête, de super jeux et animation

    Merci de vous inscrire en remplissant le formulaire en haut de la page.

    Cet évènement est proposé par la Communauté de l’Emmanuel, mouvement catholique. Contact : holywins.liege@gmail.com ou info@emmanuelyouth.be

  • Quatre problèmes majeurs au sein de l'Église dont peu parlent

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    De InfoCatolica :

    Quatre problèmes majeurs au sein de l'Église dont peu parlent

    Ces dernières années, le discours de l'Église s'est largement concentré sur des questions mondaines telles que le changement climatique, les politiques d'immigration et le dialogue interreligieux. Bien que ces sujets soient pertinents, ils détournent souvent l'attention de l'essence même de la vie de l'Église. Tandis que Rome organise des synodes, des conférences et publie des documents sur des sujets superficiels, on ne parle guère de ce qui est à la racine de tout : la foi, la grâce, le péché, la liturgie et le salut des âmes.

    Il existe des problèmes silencieux, profondément spirituels, qui n'apparaissent plus ni dans les plans pastoraux ni au sein des équipes synodales pourtant réputées actives, mais qui minent l'essence même de l'Église. Les classer en quatre catégories est une réduction insuffisante, simpliste et imprécise, mais je crois que, dans un contexte complexe, clarifier ces idées peut s'avérer utile.

    1. Communion sacrilège généralisée

    Dans des milliers de paroisses, une scène quasi identique se répète : de longues files d'attente pour la communion et des confessionnaux vides. L'idée qu'il est nécessaire d'être en état de grâce s'est estompée. La communion est reçue par habitude, sans examen de conscience, comme si le simple geste suffisait. Nombre de prêtres ont cessé de parler de péché mortel ou de jugement, et il en résulte une communion routinière, parfois même sacrilège.

    Le remède est simple et concret : les homélies doivent rappeler aux fidèles la nécessité de la confession sacramentelle avant la communion s’ils sont en état de péché mortel ; elles doivent expliquer ce qu’est le péché mortel ; et des confesseurs doivent être disponibles avant et après la messe. Il n’est pas nécessaire d’être sévère, mais plutôt d’enseigner avec clarté et charité. Les fidèles ont été infantilisés, mais la réalité est qu’ils sont prêts à entendre une proposition exigeante pour une vie de grâce. Par crainte de paraître durs ou de susciter le rejet, de nombreux prêtres abordent rarement le sujet du péché. Est-ce là le chemin du salut des âmes ?

    2. Le manque de foi des évêques et des prêtres

    Le second problème est invisible de l'extérieur, mais ses effets sont dévastateurs. Nombre de prêtres et d'évêques ne croient pas en Dieu incarné. Ils remplissent leurs fonctions, gèrent, organisent et vivent une sorte de mascarade, mais ils ont perdu la certitude intérieure du surnaturel. Par conséquent, ils célèbrent la messe sans conviction profonde, prêchent sans ferveur et gouvernent comme si l'Église n'était qu'une institution parmi d'autres. Le cléricalisme ne se limite plus à l'abus de pouvoir, mais englobe également la dépouillation spirituelle du ministère.

    La solution réside dans le retour du clergé à ses racines spirituelles. Un plan radical pourrait s'avérer bénéfique, autorisant les prêtres à se retirer un mois par an dans le désert. Un programme exigeant de croissance et de développement spirituels est également nécessaire. Les séminaires devraient instaurer des procédures de sélection plus rigoureuses, un véritable discernement des vocations et accorder une plus grande importance au silence et à la prière. Un prêtre qui prie peu finit par avoir peu de foi. Et lorsque les pasteurs perdent la foi, le troupeau se disperse.

    3. Mouvements sectaires

    De nombreux mouvements nés après le concile Vatican II se sont transformés en cercles fermés aux dynamiques sectaires. Ils partagent tous une vision salvifique : l’Église aurait commis de graves erreurs depuis Constantin jusqu’à leur avènement, et leur charisme serait supérieur à 1700 ans de tradition et de doctrine séculière. Le groupe devient la fin en soi ; le fondateur, une figure intouchable ; l’obéissance, une forme de contrôle. Par le biais de discussions fraternelles ou d’examens de conscience, la prise de conscience du péché et de la faiblesse d’un membre devient non seulement un élément pervers de cohésion, mais aussi une déformation pseudo-sacramentelle sacrilège et abusive.

    L’Église ne peut fermer les yeux. Une vigilance réelle est nécessaire : examens diocésains, limitation des mandats, transparence économique et doctrinale, et contrôle externe des pratiques spirituelles.

    4. La banalisation de la liturgie

    L'un des problèmes directement liés à tous les autres est sans doute la perte du sens sacré de la liturgie. Trop souvent, la messe s'est transformée en un spectacle improvisé. La prière est modifiée, tout est permis, l'autel est théâtralisé, et le tabernacle et le Saint-Sacrement sont réduits à de simples éléments décoratifs. Ce qui est présenté comme une tentative de rapprochement aboutit à une perte totale de mystère et à des produits jetables, chargés d'émotion.

    La liturgie n'a besoin ni de créativité ni d'émotion, mais de fidélité et de beauté. Elle est le langage de la foi : si elle est déformée, nos croyances le sont aussi. La véritable réforme ne consiste pas à retourner au passé, mais à s'ancrer dans l'intemporel. Il s'agit de se souvenir que Dieu lui-même est présent dans la messe. Là où la liturgie est respectée, la foi s'épanouit ; là où elle est banalisée, elle dépérit.

  • Nostra Aetate : un anniversaire opportun

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    De George Weigel sur le CWR :

    Un anniversaire opportun

    L'antisémitisme est une trahison du christianisme, car la haine des Juifs est une haine du Christ.

    Il y a soixante ans, le 28 octobre 1965, le concile Vatican II adoptait, et le pape Paul VI promulguait, la Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes, connue sous le nom de  Nostra Aetate  (De notre temps) dans le texte latin officiel. Je retrace le parcours parfois tumultueux de Nostra Aetate au sein de Vatican II dans mon ouvrage Sanctifier le monde : L’héritage essentiel de Vatican II .

    Il suffit de noter ici que le refus obstiné de certains États arabes de reconnaître la réalité et la permanence d'Israël en tant qu'État juif s'est immiscé dans les débats du Concile, engendrant des difficultés. Néanmoins, et en grande partie grâce au travail inlassable de l'ancien confesseur du pape Pie XII, le cardinal Augustin Bea, SJ, bibliste allemand,  la déclaration Nostra Aetate  a finalement été adoptée par le Concile – et Dieu merci, compte tenu de la résurgence actuelle du fléau culturel qu'est l'antisémitisme.

    Lors de la cérémonie commémorative de Charlie Kirk, Tucker Carlson a poursuivi sa descente aux enfers en attribuant la mort de Jésus aux « mangeurs de houmous ». Heureusement, l’Église catholique a solennellement déclaré, dans  Nostra Aetate, que « ni tous les Juifs sans distinction » au temps du Christ, « ni les Juifs d’aujourd’hui, ne peuvent être accusés des crimes commis pendant [la] Passion » – et a affirmé sans équivoque que l’Église « déplore toutes les haines, persécutions et manifestations d’antisémitisme, d’où qu’elles viennent et à quelque époque que ce soit, dirigées contre les Juifs ».

    Tout aussi important, nous avons la reconnaissance par le Concile de la dette religieuse que le catholicisme a envers le judaïsme :

    L’Église du Christ reconnaît que… les fondements de sa foi et de son élection se trouvent déjà parmi les patriarches, Moïse et les prophètes. Elle professe que tous ceux qui croient en Christ — les fils d’Abraham selon la foi (cf. Galates 3, 7) — sont inclus dans l’appel du même patriarche, et que le salut de l’Église est mystérieusement préfiguré par l’exode du peuple élu hors du pays d’esclavage. L’Église ne peut donc oublier qu’elle a reçu la révélation de l’Ancien Testament par le peuple avec lequel Dieu, dans son ineffable miséricorde, a conclu l’Ancienne Alliance. Elle ne peut oublier non plus qu’elle puise sa nourriture à la racine de cet olivier cultivé sur lequel ont été greffés les rejetons sauvages, les païens (cf. Romains 11, 17-24).

    L’Église garde toujours à l’esprit les paroles de l’Apôtre concernant ses frères : « à eux appartiennent l’adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte et les promesses… » (Romains 9, 4-5)… Elle rappelle également que les Apôtres, piliers et fondements de l’Église, ainsi que la plupart des premiers disciples qui ont proclamé l’Évangile du Christ au monde, étaient issus du peuple juif.

    En compagnie des Prophètes et de saint Paul, l’Église attend ce jour, connu de Dieu seul, où tous les peuples s’adresseront au Seigneur d’une seule voix…

    Comme je l'ai dit lors d'une conférence le mois dernier à l'Université du Colorado à Boulder, l'antisémitisme est une trahison du christianisme, car la haine des Juifs est une haine du Christ.

    Pourquoi ? Parce que Jésus de Nazareth n'a aucun sens sans le comprendre comme il se comprenait lui-même : comme un fils de l'alliance de Dieu avec le peuple juif qui, depuis la Croix, a évoqué le Psaume 22 et son affirmation triomphante que « la domination appartient au Seigneur », qui « règne sur les nations » et devant qui « tous les orgueilleux de la terre se prosternent ».

    De plus, le christianisme est incompréhensible sans son fondement juif, tout comme le Nouveau Testament chrétien est incompréhensible sans la Bible hébraïque. Sans son ancrage dans le judaïsme, le christianisme n'aurait été qu'un culte à mystères éphémère de l'Antiquité, avec Jésus de Nazareth comme version galiléenne thaumaturge du néopythagoricien Apollonius de Tyane, lui aussi thaumaturge au premier siècle. Les premiers chrétiens l'avaient compris. Ainsi, dès ses débuts, historiquement parlant, le catholicisme a rejeté avec fermeté l'hérésie du marcionisme, qui méprisait l'Ancien Testament et proposait une caricature répugnante du Dieu de la Bible hébraïque.

    L’antisémitisme est un fléau pour la société. Tout au long de l’histoire politique moderne, sa montée a été un signe indéniable de déclin culturel. Et comme la politique est le reflet de la culture, les conséquences publiques de ce déclin peuvent être draconiennes, comme l’histoire nous l’enseigne : des passions déchaînées lors de l’affaire Dreyfus sous la Troisième République française, à l’effondrement culturel de l’Allemagne de Weimar et ses conséquences politiques génocidaires, jusqu’à la barbarie démente du Hamas le 7 octobre 2023.

    Si nous imaginons le monde occidental du XXIe siècle immunisé contre ces passions politiques, nous nous leurrons et nous ne prêtons pas attention.

    Alors, célébrons le 60e anniversaire de  Nostra Aetate  en faisant taire, puis en clouant, la fenêtre d'Overton qui s'élargit sur l'antisémitisme.

    George Weigel est chercheur émérite au Centre d'éthique et de politique publique de Washington, où il occupe la chaire William E. Simon d'études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont * Témoin de l'espérance : Biographie du pape Jean-Paul II* (1999), *La fin et le commencement : Jean-Paul II – La victoire de la liberté, les dernières années, l'héritage* (2010) et *L'ironie de l'histoire catholique moderne : Comment l'Église s'est redécouverte et a interpellé le monde moderne sur la réforme *. Ses publications les plus récentes sont *Le prochain pape : Le ministère de Pierre et une Église en mission* (2020), *Inoubliables : Élégies et souvenirs d'une multitude de personnages, pour la plupart admirables* (Ignatius, 2021) et *Sanctifier le monde : L'héritage essentiel de Vatican II* (Basic Books, 2022).
  • Là où le Christ n'est pas roi, le chaos règne (Mgr Robert Mutsaerts)

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    Ci-dessous la traduction du discours de Mgr Robert Mutsaerts (évêque auxiliaire de Bois-le-Duc aux Pays-Bas), prononcé le 23 octobre 2025 lors de la Conférence sur l'identité catholique (C.I.C) qui se tient chaque année à Pittsburgh (source) :

    Là où le Christ n'est pas roi, le chaos règne .

    "On parle beaucoup des crises de notre époque : divisions politiques, incertitudes économiques, menace de guerre. Pourtant, sous ce tumulte se cache une crise plus profonde, souvent négligée : une crise spirituelle. Comme l'observait mon héros Chesterton, nous avons tendance à nous préoccuper des mauvais dangers. Nous craignons les guerres et les effondrements financiers, alors que la véritable menace est la corruption morale et spirituelle qui ronge l'âme.

    À la base, notre monde moderne a négligé la dimension spirituelle. Ce n'est pas tant le chaos qui nous entoure que le vide intérieur qui déstabilise la société. Les gens se perdent car ils ne savent plus pourquoi ils sont là – un problème profondément spirituel. Nous avons besoin d'idéaux plus élevés et d'une boussole morale, et non de simples slogans politiques. Lorsque l'humanité détourne le regard de Dieu, un vide se crée, comblé par des substituts : idéologies, modes et obsessions qui masquent le malaise sans jamais le guérir.

    À une époque où la foi était encore vivante, l'impossible se produisit : le christianisme conquit l'Empire romain, édifia des cathédrales, engendra l'art, la littérature et des systèmes juridiques. Mais le monde moderne, qui se prétend rationnel et éclairé, a abandonné les miracles et vit dans une pauvreté spirituelle. Il nie le surnaturel et se plaint ensuite de son absence. C'est là la tragédie du monde moderne. Il dit : « Montrez-moi un miracle, et alors je croirai. » Mais en réalité, c'est l'inverse : croyez, et alors vous verrez le miracle. Le miracle n'est pas que Dieu apparaisse dans toute Sa splendeur et Sa majesté ; le miracle, c'est qu'Il Se soit tenu dans un atelier, en train de scier des planches.

    « L'idolâtrie ne se commet pas seulement en érigeant de faux dieux, mais aussi en érigeant de faux démons ; en faisant craindre aux hommes la guerre, l'alcool ou les lois économiques, alors qu'ils devraient craindre la corruption spirituelle et la lâcheté. » – G.K. Chesterton

    Cette remarque spirituelle de 1909 résonne aujourd'hui comme une prophétie. Nous identifions toutes sortes d'ennemis terrestres – du changement climatique aux épidémies virales – et nous nous mobilisons contre eux, tout en ignorant les ennemis invisibles de l'âme : l'absurdité de la vie, la décadence morale et le désespoir. C'est comme si l'humanité s'affairait à éteindre un petit feu dans le jardin, tandis que les fondations de la maison – le socle spirituel – s'affaissent lentement.

    L'un des aspects les plus remarquables et radicaux de l'envoi des apôtres par Jésus est son commandement : « Si quelqu'un ne vous reçoit pas et ne vous écoute pas, secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre lui. » Nous voyons ici quelque chose de presque impensable de nos jours : la certitude absolue de la foi. C'est un point crucial : le catholicisme n'est pas une opinion parmi d'autres sur Dieu et le monde. Il est la vérité, toute la vérité et rien que la vérité (je connais cette réplique d'une série télévisée américaine). Et la vérité n'est pas sujette à débat, à synodalité ou à compromis. Les apôtres n'ont pas reçu l'ordre de débattre, de négocier indéfiniment ni de s'adapter aux désirs de leurs auditeurs. Si quelqu'un n'accepte pas ce que proclament les apôtres, il passe à autre chose.

    C'est tout le contraire du christianisme moderne, qui s'excuse souvent lui-même et se contorsionne par tous les moyens pour rester acceptable et pertinent aux yeux du monde séculier. L'injonction de secouer la poussière de ses pieds n'est pas un appel au mépris, mais un signe de la vérité objective de la foi. Refuser le Christ n'est pas une question d'interprétation, mais un rejet tragique de la réalité elle-même. Un avertissement retentit ici pour l'Église occidentale : n'ayez pas peur d'être impopulaire. Les apôtres ne l'étaient pas non plus. Et pourtant, ils ont changé le monde.

    Les apôtres appellent à la repentance, à la conversion. Non pas à une spiritualité vague, ni à un message général d'amour, de paix et de compréhension, mais à la conversion – l'appel à un mode de vie radicalement nouveau. La religion n'est pas une simple préférence personnelle sans conséquences. Le christianisme n'est pas un mode de vie spirituel optionnel. C'est le chemin du salut. Et c'est pourquoi la mission des apôtres est la mission de l'Église à travers les âges. L'Église n'est pas une institution neutre qui préserve le patrimoine culturel. Elle est une défenseure de la vérité, une Église qui ne se soumet pas aux caprices du temps mais accomplit sa mission sans compromis. L'Église qui prend sa mission au sérieux sera persécutée. L'Église qui cherche à plaire au monde sera ignorée.

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  • Pourquoi les catholiques ne fêtent pas Halloween

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    De Marie de Varax sur Famille Chrétienne :

    Pourquoi les catholiques ne fêtent-ils pas Halloween ?

    28/10/2025

    Un héritage païen

    Il y a plus de deux mille ans, les Celtes célébraient le 31 octobre leur nouvel an, au moment de la fin des récoltes et du changement de saison. Cette cérémonie festive permettait de communiquer avec l'esprit des morts. Ce jour-là, les portes entre le monde des vivants et des morts s'ouvraient. Surgissaient alors des hordes d'esprits maléfiques qui pouvaient emporter un vivant dans le monde des morts. A l'approche de la nuit, des rituels organisés par des druides costumés éloignaient les mauvais esprits, apaisaient les esprits des morts et les puissances surnaturelles. De grands feux étaient allumés, et les druides allaient de maison en maison distribuer le feu sacré pour protéger le foyer. En contrepartie, ils réclamaient des offrandes et en cas de refus, proféraient des malédictions sur maisons et habitants.

    « En réalité, cette fête celte de Samain a cessé très tôt d’être célébrée, dès le premier siècle avant Jésus-Christ, mis à part en Irlande où elle survit sous une forme populaire, éclaire le Père Jean-Christophe Thibaut qui scrute depuis vingt ans les Nouveaux visages de l’ésotérisme (Artège). C’est un mensonge de dire que l’Eglise catholique a voulu au Moyen-Age la remplacer par la Toussaint. Cette fête a été instaurée au 1er novembre parce que c’était la date de la dédicace d’une chapelle à Rome dédiée à tous les saints. » Halloween, comme son étymologie l’indique : « all hallows’ eve » était donc simplement à l’origine « la veille de la fête de tous les saints », le 31 octobre, où l’on priait pour les défunts, avant que l'on place cette prière spécifiquement au 2 novembre.

    D’où vient alors le glissement de la fête d’Halloween vers une fête flirtant avec l’ésotérisme et l’occulte ? Pour le Père Thibaut, « c’est au XIXe siècle qu’il y a une résurgence ésotérique qui répand le mythe que les sorcières sont en réalité des prêtresses de la religion druidique ou des religions pré-chrétiennes, bien sûr persécutées par les méchants catholiques qui les accusent de sorcellerie. Des cartes postales à leur effigie se répandent pour fêter le « vrai » passage à la nouvelle année, le 31 octobre… Le Halloween actuel est né. Il se répand néanmoins en France et en Europe surtout un siècle plus tard, dans les années 1980, avec les marchands de bonbons qui veulent relancer la consommation à une période creuse de l’année. »

    Même s'il s'agit aujourd’hui de sorcières pour rire, l'univers du paganisme reste donc toujours présent dans cette fête avec deux éléments :

    • la présence plus ou moins importante de forces occultes qui dominent le monde, de puissances secrètes qui interviennent dans le monde des vivants. « Le principal danger d’Halloween est le développement d’une vision païenne de la mort et de la vie après la mort, éclaire le Père Thibaut, avec les fantômes qui n’ont rien à voir avec l'idée des âmes du purgatoire qui se purifient pour rejoindre le ciel. Il y a un amalgame entre les âmes des morts et les esprits errants, les entités spirituelles, les démons, voire les anges. Le risque est aussi la banalisation de concepts occultes mis à hauteur d’enfants : la communication avec les esprits – donc le spiritisme, les malédictions et les sorts jetés en cas de non rétribution, etc. »
    • La communication avec les esprits : or la communion des saints dans la religion catholique n’a rien à voir avec la communication avec les morts par les techniques de la médiumnité. Même du point de vue chrétien orienté vers la vie éternelle, la mort reste une séparation. Invoquer les morts revient à les appeler « et à chercher à obtenir des connaissances, car le spiritisme est toujours très intéressé », confirme le père Thibaut. À l’inverse, solliciter l’intercession des âmes du Purgatoire ou des saints consiste à leur demander d’intercéder auprès de Dieu, dont ils sont les amis au Ciel. On n’attend donc pas une réponse des défunts, mais une réponse de Dieu. Là où l’évocation des morts est un chemin qui conduit à la mort, ouvrant la porte à un être dont on n’est pas sûr de l’identité (cela peut être un démon), l’intercession des saints, elle, conduit vers la vie et rapproche de Dieu. « La communion des saints se réalise par le coeur, dans l'amour et par l'amour, car l'amour est plus fort que la mort », note le Père Thibaut.

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  • Sacré Coeur : un film qui dépoussière, décloisonne et dépolitise cette vérité centrale et vitale du christianisme : Dieu s’est fait Cœur.

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    De Pascal Ide en tribune sur le site du journal La Croix :

    « Le film Sacré-Cœur dépoussière, décloisonne et dépolitise une vérité centrale du christianisme »

    Extrait du film Sacré-Cœur
    Extrait du film Sacré-Cœur  SAJE
    Docteur en philosophie et théologie, le père Pascal Ide livre son enthousiasme après avoir vu le film de docu-fiction Sacré-Cœur. Il se montre particulièrement touché par la proximité de Jésus dans le long-métrage et se réjouit des échanges nourris entre spectateurs après la projection.

    Que j’étais heureux en sortant du cinéma hier soir ! Heureux de cette salle de 175 fauteuils, tous occupés par des spectateurs dont certains me disaient qu’ils avaient dû parfois essayer plusieurs cinémas avant d’en trouver un où il restait des places disponibles. Heureux de la qualité du silence, le silence d’attente avant, d’attention pendant, de méditation après.

    Heureux de voir les spectateurs longuement demeurer sur le trottoir comme à une sortie de messe – j’ai d’ailleurs retrouvé des paroissiens, sauf que, si ceux-ci y parlent rarement de l’évangile et de l’homélie, ici, ils échangeaient sur leurs impressions (faudrait-il passer des extraits de film pendant la prédication ?)… Heureux d’entendre que chacun était rejoint par un ou des passages différents du long métrage, signe s’il en est de sa richesse et de sa variété.

    Heureux, plus encore, de percevoir que les spectateurs étaient des expérimentateurs qui ne se contentaient pas de donner un avis extérieur, mais parlaient à la première personne et osaient confier que tel ou tel aspect du documentaire les avait rejoints : « Je n’avais jamais compris le lien si étroit entre l’Eucharistie et le Sacré-Cœur » ; « D’avoir vu tous les députés du San Salvador se consacrer au cœur du Christ, cela m’a reboosté dans mon espérance pour notre pays » ; « D’entendre les paroles de l’absolution, cela m’a rendu la confession plus proche » ; « Waouh ! Je l’ai vu deux fois ! Passer ainsi de Jésus qui a vécu il y a deux mille ans aux témoignages de Rodrigue à Bondy ou des détenus à vie dans ce quartier de haute sécurité, cela me le rend tellement actuel ! » ; etc.

    Jésus si proche

    Et je continue à être heureux quand je me souviens des multiples scènes qui se sont engrangées dans le « trésor de ma mémoire ». Si je devais sélectionner, parmi beaucoup d’images et de paroles, ce qui m’a le plus touché, c’est assurément la personne de Jésus, je veux dire son intense désir de rejoindre personnellement chacun au plus intime, de vivre un intense Cœur à cœur.

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  • Un ami dresse un portrait intime du pape Léon dans un nouveau livre

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    D'Elise Ann Allen sur Crux :

    Un ami dresse un portrait intime du pape Léon dans un nouveau livre

    ROME – Un nouveau livre, qui dresse un portrait profond et intime de la longue amitié entre le pape Léon XIV et l'un de ses plus proches amis, offre un nouvel éclairage sur le pontife et montre comment l'amitié authentique peut être un remède à un monde polarisé.

    Lors d'une récente présentation de son livre en espagnol, « Da Roberto a Leon » (De Robert à Léon), Armando Jesús Lovera Vásquez a déclaré : « L'amitié est fondamentale pour l'humanité. Elle est essentielle à la vie humaine » et est capable de « jeter de nouveaux ponts et de panser les blessures. Il y a tant à partager. »

    Lovera, un ancien augustinien qui a rencontré le père Robert Prevost en 1991 et qui parle du pape comme de son amigo de alma , a déclaré que l'amitié selon la spiritualité augustinienne est un « lieu de rencontre (et) d'immense joie ».

    Dans une brève introduction au livre, le pape Léon XIV lui-même a cité son discours prononcé lors d'une veillée pendant le Jubilé des jeunes durant l'été, dans lequel il soulignait l'importance de l'amitié avec le Christ comme fondement de la foi.

    Le père augustinien Juan Antonio Cabrera Montero, qui a proposé une longue réflexion sur la notion augustinienne d'amitié lors de la présentation du livre à Rome, a déclaré que l'amitié authentique est quelque chose que le monde moderne a perdu, et qu'elle est « une vocation de l'Église, une manière de construire des communautés vivantes où les liens ne sont ni de pouvoir ni de commodité ».

    « C’est une source de mission, car l’amitié est ouverte à Dieu et au service de l’humanité. C’est un don, elle nous humanise et nous divinise », a déclaré Cabrera, ajoutant qu’il est nécessaire de « retrouver le véritable sens de l’humanité, de l’expérience du Christ avec les disciples, et pas seulement ».

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  • Là où François s'est égaré

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    De sur The Catholic Thing :

    Où François a-t-il dévié ?

    29 octobre 2025

    Lorsque j'ai pris ma retraite après dix ans de service au Saint-Siège, la situation était loin d'être idéale. C'était en 2016. À vrai dire, elle l'était déjà sous Benoît XVI. La Curie romaine est un véritable chaos bureaucratique.

    Mais les erreurs commises par des magistrats sont encore pires, et une erreur massive s'est produite quatre ans après mon départ.

    Il ne s'agissait pas d'une remarque spontanée faite lors d'une conférence de presse improvisée. Il ne s'agissait pas d'une déclaration vague et ambiguë sur un sujet comme le mariage, les droits LGBTQ+ ou la peine de mort. Il s'agissait d'une vision théologique à part entière. Ou plutôt de son absence.

    Ce mois d'octobre marque le cinquième anniversaire de la plus grande erreur du pontificat de François. Malheureusement, elle est étroitement liée au nom même que Jorge Bergoglio a choisi lors de son élection au siège de Pierre. Interpréter saint François, son héritage et le charisme qu'il a légué à l'Église a toujours été difficile. Fratelli Tutti a considérablement aggravé cette difficulté.

    La plupart des critiques de l'encyclique du pape François de 2020 se concentrent sur un point précis de la longue liste de questions qu'il présente comme cruciales pour notre époque : le racisme, l'immigration, le dialogue interreligieux, la dignité de la femme, la peine de mort, etc. Mais j'ai constaté très peu de critiques concernant le principe fondateur du document.

    Bien que François lui-même ait décrit l'encyclique comme un assemblage disparate d'homélies, de discours et de catéchèses antérieurs, elle repose en réalité sur une entreprise très douteuse et risquée : à savoir, la mise entre parenthèses du Christ et du christianisme dans la tentative d'entamer un dialogue avec le monde sur le sens de la « fraternité et de l'amitié sociale ».

    « Bien que j’aie écrit ce texte à partir des convictions chrétiennes qui m’inspirent et me soutiennent, j’ai voulu en faire une invitation au dialogue entre toutes les personnes de bonne volonté », a-t-il écrit. (6) C’est ce « bien que » qui est crucial. François sous-entend que les convictions sur la fraternité et l’amitié sociale qui découlent de sa foi chrétienne peuvent être communiquées à autrui indépendamment de cette foi, puisqu’elles peuvent tout aussi bien provenir d’autres religions ou simplement de la condition humaine non évangélisée.

    François justifia sa démarche en faisant appel à l'engagement de saint François auprès du sultan d'Égypte, Al-Malik al-Kamil, en 1219 :

    Sans se soucier des difficultés et des dangers encourus, (saint) François alla à la rencontre du Sultan avec la même attitude qu'il avait inculquée à ses disciples : s'ils se trouvaient « parmi les Sarrasins et autres non-croyants », sans renoncer à leur propre identité, ils ne devaient pas « s'engager dans des arguments ou des disputes, mais être soumis à toute créature humaine pour l'amour de Dieu ».

    Saint François devant le sultan d'Égypte Malec-el-Kamal par Zacarías González Velázquez, v. 1787 [Prado, Madrid]

    Saint François enjoignit aux frères de s'abstenir de toute dispute et de tout conflit, non pas pour contourner le commandement du Christ de prêcher la Bonne Nouvelle, mais précisément pour l'accomplir. Saint François avait la ferme intention de convertir le sultan, et non de simplement partager avec lui une vision chrétienne de la fraternité et de l'amitié sociale, dénuée de toute dimension chrétienne.

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