« Choisir la vie n’est pas un délit », « Liberté de conscience pour les médecins de France » Dimanche 19 janvier, alors que la loi Veil fête son 50e anniversaire (cf. 50 ans de la loi Veil : l’IVG, un « drame » devenu une « liberté »), ils étaient des milliers à se rassembler dans lune ambiance joyeuse malgré le froid sur la place du Trocadéro à l’occasion d’une nouvelle « Marche pour la vie ». Une « marche de l’anticipation » pour l’ancien ministre Philippe de Villiers qui était présent.
En dépit de cinquante ans d’« avancées » législatives (cf. De la loi Veil à l’inscription de l’avortement dans la Constitution), les marcheurs ne baissent pas les bras : « Si les fruits ne sont pour le moment pas des victoires législatives, vous pouvez être sûr qu’ils sont cachés mais si nombreux », assure Marie-Lys Pellissier, porte-parole de la Marche pour la vie. « Nous avons perdu beaucoup de batailles, mais il est possible de changer les choses », abonde Nicolas Tardy-Joubert, son président.
Des propositions concrètes
Face à celles du Planning familial qui promeut un « tout IVG » (cf. Accès à l’IVG : encore et toujours plus loin ?), l’association porte 10 propositions « pour que la protection de la vie humaine devienne une priorité nationale ». La première est de « faire réaliser une étude sur l’IVG par les pouvoirs publics ou un groupe d’associations, pour mieux comprendre les causes et les conséquences de l’avortement, comme le souhaitent 88% des Français (sondage IFOP octobre 2020) ». Avec plus de 240 000 avortements en 2023 (cf. France : 243 623 avortements en 2023, un chiffre encore en hausse), le sujet ne mérite-t-il pas en effet une étude approfondie ?
La Marche pour la vie voudrait aussi que les actes liés à une maternité soient pris en charge à 100% par la Sécurité sociale. C’est le cas pour les IVG. Alors que la France enregistre une baisse historique de la natalité en 2024 (cf. « Se réapproprier la question de la natalité, qui est celle de l’avenir même »), la première mesure à prendre ne serait-elle pas que les frais médicaux liés à la grossesse soient pris en charge par la solidarité nationale ?
Le collectif appelle en outre à mettre en place une politique familiale « pour combattre la précarité et accompagner tous les parents pour que l’IVG ne soit jamais un choix réalisé pour des raisons économiques ». L’avortement peut-il être un choix si c’est la précarité des femmes qui les conduit à le faire ?
Défendre les patients en fin de vie
La Marche pour la vie s’oppose également à la dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, des pratiques « contraires à la solidarité » (cf. « La fin de vie n’est pas avant tout un sujet de liberté individuelle mais de solidarité collective »).
François Bayrou a indiqué laisser l’initiative au Parlement sur le sujet, nul doute qu’il reviendra à l’agenda de l’Assemblée nationale (cf. Fin de vie : l’« obstination déraisonnable » d’Olivier Falorni). L’association appelle, elle, à « déployer un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles à tout Français qui en aurait besoin ».
Et alors que le Planning familial fait pression pour que soit supprimée la clause de conscience spécifique à l’avortement (cf. IVG dans la Constitution : la « liberté » des femmes au détriment de la liberté de conscience ?) et que la proposition de loi sur la fin de vie entend priver les pharmaciens de leur droit à l’objection de conscience (cf. « Aide à mourir » : les pharmaciens et les établissements exclus de la clause de conscience), la Marche pour la vie veut « défendre le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé ».
L’appel est lancé. Les pouvoirs publics s’en saisiront-ils ?