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Dimanche 30 mars 2025 – Marche pour la Vie – Place Poelaert, Bruxelles
Le dimanche 30 mars 2025, l’association CLARA Life appelle à une mobilisation citoyenne à Bruxelles à l’occasion de la Marche pour la Vie, un événement pacifique en faveur de la dignité humaine, de la conception jusqu’à la fin naturelle de la vie.
Cette édition 2025 est marquée par un constat douloureux : 35 ans après la dépénalisation de l’avortement, plus de 500 000 enfants n’ont jamais vu le jour en Belgique. Combien de femmes ont affronté une grossesse difficile sans alternatives réelles ? Combien ont été poussées vers l’avortement faute de soutien, de moyens ou d’écoute ?
Plutôt que de tirer les leçons de cette réalité, le gouvernement veut aller plus loin encore : allongement du délai légal d’avortement à 18 semaines, légalisation de la gestation pour autrui, élargissement des critères d’euthanasie. Ce sont autant de marches arrière pour la protection des plus vulnérables.
Qu’est-ce que Clara Life ?
Née en 2020, CLARA Life fonde ses actions de sensibilisation, de formation et d’assistance sur une anthropologie cohérente qui accorde une dignité intrinsèque à toute vie humaine. Elle agit pour défendre en particulier les plus fragiles: les enfants à naître, les mères en difficulté, les personnes malades, âgées ou en fin de vie.
Accompagner, pas abandonner
CLARA Life rappelle que l’avortement n’est pas un acte neutre. Il marque souvent une double détresse : celle de l’enfant privé de vie, et celle de la mère privée de soutien. Aujourd’hui encore, une femme sur trois subit des pressions professionnelles durant sa grossesse. Trop souvent, l’avortement apparaît comme la seule option, par manque d’alternatives concrètes.
Au lieu d’allonger les délais et de banaliser cet acte, l’urgence est de renforcer l’accompagnement des femmes, de leur offrir un vrai choix, une vraie aide, et une information complète. Une société juste ne laisse pas une femme enceinte seule face à la détresse.
Soigner, pas supprimer
En 2023, plus de 3 400 euthanasies ont été enregistrées en Belgique. CLARA Life alerte : la plupart des patients concernés cherchent l'apaisement de leurs souffrances, non la mort. Pourtant, au lieu de développer les soins palliatifs, la tendance est à faciliter l’euthanasie, y compris pour les personnes atteintes de démence ou les mineurs. Ce glissement transforme une mesure exceptionnelle en solution de facilité, voire de gestion économique.
Nous refusons une société où l’on « soulage » la souffrance en supprimant la personne. La vraie compassion, c’est l’accompagnement, pas la mort administrée.
Le 30 mars : marchons pour la vie
Puisqu’une civilisation s’honore du respect qu’elle porte aux plus fragiles de ses membres, CLARA Life appelle toutes les bonnes volontés à rallier la Marche pour la Vie ce dimanche 30 mars. Le rassemblement est fixé à 14h00 sur la Place Poelaert, que nous rejoindrons également vers 16h00 au terme de la marche.
Publiée le 25 mars 1995, l’encyclique Evangelium vitae, de saint Jean-Paul II, « sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine », demeure un texte prophétique plus pertinent que jamais.
L’encyclique Evangelium Vitae a trente ans ! Quels enseignements peut-on retenir au-delà de ce pour quoi nous combattons déjà depuis tant d’années ? D’abord arrêtons-nous sur la formule. Elle est étonnante. On parle habituellement d’Évangile de saint Matthieu ou de saint Jean, c’est-à-dire de son auteur inspiré ou de celui-là même qui en est l’objet, Jésus-Christ. Mais ici, la vie temporelle semble elle-même un évangile… A-t-on suffisamment compris cette étonnante extension du mot ? Jean-Paul II a voulu proclamer au monde entier cet évangile comme un héraut sur les remparts. C’est à la fois un appel à l’émerveillement et un cri d’alarme. Un seul message porté par deux mouvements contraires qui agitaient son cœur de pasteur.
Publiée le 25 mars 1995, cette bonne nouvelle de la vie nous rappelle d’abord la visite de l’ange, il y a 2025 ans. Un anniversaire qui donne à l’Église de jubiler et de rendre grâce pour les bienfaits reçus du Verbe de Vie, « venu pour nous donner la Vie et la vie en abondance ». Dans le même temps, en France, cette année 2025 est l’année du sombre anniversaire des cinquante ans de la promulgation de la loi Veil et la triste année, sans doute, des premières lois sur l’euthanasie. C’est là tout le drame de l’histoire du salut. Aux différents appels de Moïse, le cœur de Pharaon s’endurcit. Les plaies de l’Égypte ne font alors qu’augmenter. Ainsi en France, le bilan du nombre d’avortement en cinquante ans dépasse le nombre de morts pendant la Grande Guerre. Le taux de natalité n’a jamais été aussi bas (1,59 enfant par femme). Beaucoup de familles explosent. Le nombre de femmes seules avec enfants continue d’augmenter. Les centres de soins palliatifs manquent dans plus de vingt-sept départements et le sens de la dignité humaine est de moins en moins respecté, au nom du bien-être et de la wellness. La sexualité est dissociée de l’amour et de la fécondité. Un enfant en Europe a perdu le droit inaliénable de naître et de grandir dans l’amour d’un père et d’une mère. Pour finir, le wokisme veut détruire l’amitié naturelle que l’homme entretient avec sa propre identité sexuelle.
Pourtant, et c’est là tout le mouvement même de la geste divine, les initiatives pour la vie, l’amour et la famille se sont multipliées, grâce à des fils de lumière courageux, persévérants, inventifs et compétents. Le forum « Viva », par exemple, en ce mois de mars, rassemblera pour la première fois tous les mouvements pro-vie pour un grand festival destiné à soulever une jeunesse enthousiaste et pleine d’espérance (1). Cette jeunesse, chère à Jean-Paul II, qui est celle de Dieu, quel que soit son nombre, continue donc de se lever, comme le petit peuple d’esclaves le fit au temps de Moïse. L’histoire n’est pas condamnée à n’être qu’une tragédie, aurait dit Benoît XVI, mais peut-être, au contraire, une « divine comédie ». L’histoire du salut est donc faite d’un double mouvement : « plus Dieu se donne, plus fort est le refus de l’homme » d’une part, et d’autre part « plus l’homme refuse, plus Dieu se donne ». Le tragique de notre histoire doit inviter les chrétiens non à l’optimisme (n’ajoutons pas aux mensonges, un autre mensonge !) mais à l’espérance, au « désespoir surmonté ». L’étoile sur le front de Caïn donné par Dieu pour le protéger de la mort est un signe éloquent de l’entêtement divin à promouvoir la vie ! Sans doute, la relecture de l’encyclique trouvera en nous un renouvellement de cette puissance divine qui nous tire : « sur le chemin sablonneux, mal aisé, la petite Espérance avance. »
Le salut des âmes
Reste que le cri d’alarme du Saint-Père est beaucoup plus grave qu’il n’y paraît. On a un peu oublié que l’enjeu définitif de cette encyclique est non seulement le combat pour la dignité humaine, mais aussi une parole forte adressée aux consciences pour le salut de leur âme. Ce thème est peu souligné dans les combats pour la vie. Peut-être parce que ce combat fut surtout envisagé dans un monde laïc pour et par des laïcs. Au passage, il faut souligner que ces chrétiens laïcs qui se consacrent à ces questions le font avec une générosité et un professionnalisme dignes des saints de notre histoire. Cela dit, quand on relit l’encyclique, on est frappé dès le départ par la visée surnaturelle du texte. Parler d’« Évangile » n’est pas neutre. Il dit tout à la fois une heureuse nouvelle et la parole du salut. D’ailleurs, pour saint Jean-Paul II, il est clair que l’Évangile de la vie est d’abord notre Seigneur lui-même, en personne, de sorte qu’accueillir ce plus petit menacé par la culture de mort, c’est l’accueillir Lui. Devant l’appel à s’émerveiller de ce don qu’est la vie humaine (à commencer par la nôtre propre) et à se donner généreusement pour elle, il y a la promesse qu’accueillir cette vie nous donnera et la vraie liberté et la vie éternelle ! A contrario, la refuser dans un acte intrinsèquement mauvais quelle qu’en soit l’intention, c’est commettre un acte d’une extrême gravité, qui nous rend esclave d’une logique de mort.
L’obscurcissement de la conscience
Moralement, il s’agit de l’évaluer selon deux points de vue. D’une part, cette culture de masse qui présente ces lois comme des progrès, diminue sans aucun doute la responsabilité personnelle. Mais d’autre part, l’obscurcissement de la conscience individuelle, loin d’excuser l’acte, aggrave au contraire la participation personnelle à la culture de mort en soi et autour de soi. L’éclipse de la dignité de toute vie humaine produit alors dans l’âme l’éclipse de Dieu, c’est-à-dire de Celui-là même qui peut nous sauver et nous pardonner ! « Plus la conscience humaine, succombant à la sécularisation, oublie la signification même du mot de “miséricorde” ; plus, en s’éloignant de Dieu, elle s’éloigne du mystère de la miséricorde, plus aussi l’Église a le droit et le devoir de faire appel au Dieu de la miséricorde “avec de grands cris” » (Dives in Misericordia, n. 15). Les initiatives auprès des mères qui ont perdu ainsi leurs enfants se sont d’ailleurs multipliées. Des « chemins de la consolation » comme celui qu’on trouve à la Sainte-Baume se propagent partout en France. Ces « mémoriaux » où les noms des enfants sont inscrits sur des murs, permettent non seulement de sortir du déni, du mensonge et du deuil caché, mais aussi d’inviter chaque maman à vivre autre chose que cette logique de mort qui ronge les consciences et les cœurs.
Sur notre chemin de catéchèses sur la famille, nous effectuons aujourd’hui une étape un peu particulière: ce sera une halte de prière.
En effet, le 25 mars, nous célébrons solennellement dans l’Eglise l’Annonciation, début du mystère de l’Incarnation. L’archange Gabriel rend visite à l’humble jeune fille de Nazareth et lui annonce qu’elle concevra et mettra au monde le Fils de Dieu. Avec cette Annonce, le Seigneur illumine et renforce la foi de Marie, comme il le fera ensuite pour son époux Joseph, afin que Jésus puisse naître dans une famille humaine. Cela est très beau: cela nous montre à quel point le mystère de l’Incarnation, tel que Dieu l’a voulu, comprend profondément non seulement la conception dans le sein de sa mère, mais aussi l’accueil dans une véritable famille. Je voudrais aujourd’hui contempler avec vous la beauté de ce lien, la beauté de cette condescendance de Dieu; et nous pouvons le faire en récitant ensemble le Je vous salue Marie, qui dans la première partie reprend précisément les paroles de l’Ange, celles qu’il adressa à la Vierge. Je vous invite à prier ensemble:
«Je vous salue Marie, pleine de grâce; Le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, Priez pour nous, pauvres pécheurs, Maintenant, et à l'heure de notre mort. Amen».
Et à présent un deuxième aspect: le 25 mars, solennité de l’Annonciation, on célèbre dans de nombreux pays la Journée pour la vie. C’est pourquoi, il y a vingt ans, saint Jean-Paul II signa à cette date l’encyclique Evangelium vitae. Pour rappeler cet anniversaire sont aujourd’hui présents sur la place de nombreux adhérents au Mouvement pour la vie. Dans Evangelium vitae la famille occupe une place centrale, dans la mesure où elle est le sein de la vie humaine. La parole de mon vénéré prédécesseur nous rappelle que le couple humain a été béni par Dieu dès le début pour former une communauté d’amour et de vie, à laquelle est confiée la mission de la procréation. Les époux chrétiens, en célébrant le sacrement du mariage, se rendent disponibles à honorer cette bénédiction, avec la grâce du Christ, pour toute la vie. L’Eglise, quant à elle, s’engage solennellement à prendre soin de la famille qui en naît, comme don de Dieu pour sa vie elle-même, dans la joie comme dans la peine: le lien entre Eglise et famille est sacré et inviolable. L’Eglise, comme mère, n’abandonne jamais la famille, même quand celle-ci est avilie, blessée et mortifiée de nombreuses manières. Pas même quand elle tombe dans le péché, ou bien qu’elle s’éloigne de l’Eglise; elle fera toujours tout son possible pour chercher à la soigner et la guérir, pour l’inviter à la conversion et la réconcilier avec le Seigneur.
Et bien, si cela est sa tâche, il apparaît clair à quel point l’Eglise a besoin de prière pour être en mesure, à chaque époque, d’accomplir cette mission! Une Eglise pleine d’amour pour la famille et pour la vie. Une prière qui sait se réjouir avec qui se réjouit et souffrir avec qui souffre.
Voilà alors ce que, avec mes collaborateurs, nous avons pensé proposer aujourd’hui: renouveler la prière pour le synode des évêques sur la famille. Nous relançons cet engagement jusqu’en octobre prochain, quand aura lieu l’assemblée synodale ordinaire consacrée à la famille. Je voudrais que cette prière, comme tout le chemin synodal, soit animée par la compassion du Bon Pasteur pour son troupeau, en particulier pour les personnes et les familles qui pour diverses raisons sont «fatiguées et abattues comme des brebis sans berger» (Mt 9, 36). Ainsi, soutenue et animée par la grâce de Dieu, l’Eglise pourra être encore davantage engagée, et encore plus unie, dans le témoignage de la vérité de l’amour de Dieu et de sa miséricorde pour les familles du monde, sans exclusion, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la bergerie.
Je vous demande s’il vous plaît d’assurer de votre prière. Tous — le Pape, les cardinaux, les évêques, les prêtres, les religieux et les religieuses, les fidèles laïcs — nous sommes tous appelés à prier pour le synode. C’est cela qui est nécessaire, pas les bavardages! J’invite également à prier ceux qui se sentent loin, ou qui ne sont plus habitués à le faire. Cette prière pour le synode sur la famille est pour le bien de tous. Je sais que ce matin une petit image vous a été donnée, et que vous la tenez entre vos mains. Je vous invite à la conserver et à la porter avec vous, de manière à ce qu’au cours des prochains mois, vous puissiez la réciter souvent, avec une sainte insistance, comme nous l’a demandé Jésus. A présent, nous la récitons ensemble:
Jésus, Marie et Joseph en vous nous contemplons la splendeur de l’amour véritable, à vous nous nous adressons avec confiance.
Sainte Famille de Nazareth, fais aussi de nos familles des lieux de communion et des cénacles de prière, des écoles authentiques de l’Evangile et des petites Eglises domestiques.
Sainte Famille de Nazareth, que jamais plus dans les familles on ne fasse l’expérience de la violence, de la fermeture et de la division: que quiconque a été blessé ou scandalisé connaisse rapidement consolation et guérison.
Sainte Famille de Nazareth, que le prochain synode des évêques puisse réveiller en tous la conscience du caractère sacré et inviolable de la famille, sa beauté dans le projet de Dieu.
Jésus, Marie et Joseph écoutez-nous, exaucez notre prière. Amen.
Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier les jeunes. Je vous invite à prier pour les familles et pour le synode, afin que tous puissent prendre une conscience plus grande du caractère sacré et inviolable de la famille ! Que Dieu vous bénisse !
Cette fête que nous célébrons aujourd’hui ne constitue pas le commencement de l'année liturgique, comme le fait la fête de la nativité de la Mère de Dieu, le 8 septembre. Du moins est-ce quand même la première des fêtes qui a son origine dans l’Évangile. C'est le commencement de l’Évangile. Juste au-dessus de l'iconostase, sur le mur de l’abside centrale, nous avons à gauche l'archange Gabriel et à droite la Vierge de Nazareth. Puis en tournant le long des murs de la nef dans le sens des aiguilles d'une montre, nous avons le déploiement de toute l'année liturgique : l'enfance du Christ, son baptême, sa transfiguration, sa passion et sa résurrection. Et dans le sanctuaire, l'ascension et finalement la pentecôte. Tout commence et finit dans le Saint-Esprit. A l'annonciation, il descend sur Marie pour qu'elle devienne la Mère de Dieu. A la Pentecôte il descend sur les apôtres et sur le cosmos tout entier, pour faire naître l’Église, corps du Christ et temple de l'Esprit.
Le récit évangélique de l'annonciation nous rapporte avec une simplicité admirable le fait le plus étonnant des relations de Dieu avec l'humanité, les fiançailles de Dieu avec son épouse. L'ange de l'incarnation, Gabriel, vient dans la maison de Marie, fiancée à Joseph, mais ne vivant pas encore avec lui, et la salue : Réjouis-toi. C'est ce que dit le texte grec. Probablement il dut lui dire en araméen : paix à toi. Le fameux shalom des juifs. Les grecs disaient eux : réjouis-toi, chaïré. Les Romains préféraient dire : salve, porte-toi bien, ou tout simplement avé, salut. La paix, la joie ou la santé : trois nuances d'un même salut, liées aux différentes cultures. Ensuite l'archange dit à Marie qu'elle est celle qui a reçu la grâce de Dieu avec une particulière abondance. Puis il dit : le Seigneur est avec toi. C'est une constatation, non un souhait. Le Seigneur était donc avec Marie d'une façon exceptionnelle, même avant la conception du Verbe. Tout cet éloge provoqua dans l'âme de Marie un grand trouble. Car Marie est la plus humble des créatures.
Dans un premier temps, elle se demanda quel était le sens des paroles angéliques. Selon certains interprètes, elle se posa peut-être la question d'une ruse du démon. Eve avait en effet elle aussi entendu une parole angélique, mais dans ce cas il s'agissait de l'ange déchu. Gabriel ce mit alors à rassurer doucement Marie, en lui certifiant qu'elle était, de la part de Dieu, l'objet d'une prédilection spéciale. Le prophète Isaïe avait prédit depuis longtemps que le messie naîtrait d'une vierge. Gabriel annonce à Marie qu'elle est celle en qui cette prophétie va se réaliser. Elle est celle qui a été choisie pour être cette mère virginale du messie. Ensuite l'archange lui révèle le nom du messie : Jésus, ce qui signifie qu'il est Dieu et Sauveur. Il donne ensuite quelques détails sur le grand rôle destiné au Fils de Marie. Il sera Fils de Dieu, héritier de David, roi perpétuel du monde entier. Toutes les prophéties de l'ancien testament vont se réaliser. Les juifs devaient être les premiers sujets de ce roi, mais son royaume devait devenir peu à peu universel. Et son royaume devait même devenir éternel. Tout ce langage devait être très clair pour Marie, puisqu'il ne faisait que résumer les principaux oracles de l'ancien testament relatifs au messie.
Alors Marie interroge Gabriel : comment cela se fera-t-il ? Cette question ne contient pas l'expression d'un doute, mais celle de l'étonnement, de l'admiration. Certaine du fait, Marie désire être instruite du mode. L'archange lui répond alors : c'est d'une manière toute divine qu'elle enfantera. C'est l'Esprit-Saint, la force du Très-Haut, qui opérera ce miracle inouï dans l'histoire du monde. L'ombre de Dieu va couvrir la Vierge, comme autrefois la nuée mystérieuse reposait sur le tabernacle, la tente où Moïse rencontrait Dieu, symbolisant la présence de Dieu parmi son peuple. L'incarnation du Verbe, seconde personne de la Trinité, est une œuvre d'amour par excellence, de la part de Dieu, et l'Esprit-Saint est précisément l'amour substantiel et personnel du Père et du Fils. C'est pourquoi le Fils de Marie sera parfaitement saint et il sera reconnu par les croyants comme Fils de Dieu. Il s'ensuit que Marie va devenir Mère de Dieu au sens strict. Enfin l'archange donne un signe à Marie. Sa vieille cousine Élisabeth a conçu un fils. Le Seigneur, de même qu'il a pu faire enfanter une femme stérile, peut aussi donner un fils à une vierge. Rien n'est impossible à Dieu.
L'évangile nous rapporte alors l'humble et docile acceptation de la Vierge : un délicieux mélange de profonde humilité et de parfaite obéissance. C'est sans doute au moment où Marie prononça son fiat que le Fils de Dieu s'incarna dans son sein.
De nombreux dogmes de notre foi sont au cœur de cette fête : la sainte Trinité, la divinité de Jésus-Christ, son incarnation pour le salut de l'humanité, la maternité divine de Marie et sa virginité perpétuelle. Rendons grâce à Dieu d'avoir la foi et de connaître ces mystères. N'oublions pas non plus le mystère de l'eucharistie que nous sommes en train de célébrer. De même que Jésus a été réellement présent dans le sein de Marie, par le mystère de l'incarnation, il sera réellement présent dans notre cœur, par la communion, pour nous donner la vie et la sainteté. Puissions-nous, comme la Vierge de Nazareth, lui dire nous aussi notre fiat, nous mettre au service de sa divine volonté, pour le salut du monde entier.
Ramadan : plus de 500 personnes se sont réunies pour un iftar dans l'église Saint Jean-Baptiste de Molenbeek
"Ces valeurs de solidarité et de générosité qui se traduisent à travers l'esprit Sadaka que l'on retrouve dans différentes cultures sont les valeurs centrales de cette candidature et c'est ce que nous voulons montrer à l'Europe", ajoutent Fatima Zibouh et Jan Goossens, chargés de Molenbeek For Brussels 2030.
24-03-2025
Hier en fin de journée, plus de 500 personnes issues de toutes origines culturelles et sociales se sont réunies pour partager l'iftar de Ramadan à l'église en période de Carême, à l'occasion du 1er week-end de printemps. L'événement a eu lieu dans l'église Saint Jean-Baptiste de Molenbeek.
Cette initiative, organisée par Molenbeek For Brussels 2030, dans le cadre de la candidature au titre de capitale européenne de la culture, en collaboration avec les associations et les Molenbeekois, avait pour but de mettre en avant la solidarité et la générosité qui font partie de leur ADN.
"Ces valeurs de solidarité et de générosité qui se traduisent à travers l'esprit Sadaka que l'on retrouve dans différentes cultures sont les valeurs centrales de cette candidature et c'est ce que nous voulons montrer à l'Europe", ajoutent Fatima Zibouh et Jan Goossens, chargés de Molenbeek For Brussels 2030.
Après avoir été présélectionnée comme finaliste par le jury européen, cette soirée a permis de mobiliser et de fédérer les acteurs de la société civile avec les artistes pour soutenir en force la candidature de Molenbeek for Brussels, au titre de capitale européenne de la culture en 2030.
Les apôtres du mouvement « No-Kid » façonnent un monde invivable
Mettre un enfant au monde nous oblige à réfléchir, concrètement et quotidiennement, à ce que nous voulons pour l’avenir, loin des spéculations intellectuelles des révolutionnaires écologistes.
La tendance du « no-kid » – cette idée qu'une femme, pour s'épanouir et être libre, devrait s'abstenir d'avoir des enfants – est devenue, en France comme ailleurs, une véritable manie. Les jeunes femmes publient de plus en plus d'essais, plus ou moins inspirés, dans lesquels elles tentent de se convaincre et de convaincre les autres que le monde serait bien meilleur si nous ne nous reproduisions pas. La presse s'en donne à cœur joie, expliquant à grand renfort d'arguments statistiques pourquoi il n'est pas judicieux d'avoir des enfants. Mais les muses du nombrilisme, soucieuses de préserver ce qu'elles croient être leur petit bonheur individuel, ne sont pas très lucides quant à l'enfer qu'elles nous préparent à tous si chacun décide de suivre leurs conseils douteux.
Les raisons avancées pour ne pas avoir d'enfants sont bien connues, à tel point qu'elles sont reprises à l'envi par les médias grand public, notamment la presse féminine. La presse nous rappelle avec force chiffres qu'un enfant coûte extrêmement cher et que, pour le même prix, on pourrait avoir plusieurs chiens ( huit, pour être précis ). Certes, il faut dépenser de l'argent pour avoir des enfants : voiture, logement, école. Mais pourquoi serait-ce l'un des seuls domaines où l'on ferait des calculs, dans un monde où l'État-providence et les dépenses publiques sont illimités ?
Avoir des enfants, disent-ils, empêche aussi les femmes de faire carrière et de s'épanouir professionnellement – ces arguments commencent à être dépassés. L'idée selon laquelle les enfants sont anti-environnementaux est plus en vogue : ils consomment, produisent des déchets, et l'utilisation de couches lavables et de jouets recyclables ne suffira pas à enrayer le cataclysme qui nous emporte tous. Plus « intellectuel » et plus élaboré est l'argument selon lequel avoir des enfants est l'attitude attendue par le patriarcat dominant pour maintenir les femmes dans un état de subordination éternelle.
Le dernier essai sur le sujet s'intitule Personne ne m'appellera maman . C'est le titre choisi par la jeune auteure Caroline Jeanne, qui s'attache à démontrer qu'avoir des enfants ne peut en aucun cas être le but ultime de la vie. Elle prône un hédonisme facile et joyeux, et explique qu'« on peut aimer les enfants, mais être parfaitement heureux sans eux ». Point de discours catastrophique sur la fin du monde qui approche, mais simplement un insupportable petit credo individualiste sur les moyens d'atteindre son bonheur nombriliste, totalement inconséquent – c'est-à-dire incapable de s'interroger sur les conséquences d'un tel choix s'il devenait universel. Cette bonne dame n'a visiblement pas lu Kant, et la notion d'impératif universel lui dépasse visiblement.
Si les hérauts de ce mouvement meurtrier croient incarner un point de vue disruptif, ils sont loin de l'être. Rien n'est plus banal pour une femme aujourd'hui que de refuser d'avoir des enfants, et rien de plus audacieux et incongru que d'affirmer socialement le désir de s'entourer de quelques enfants, surtout s'ils sont nombreux.
Ce raisonnement repose sur deux axes. Soit il s'agit d'un raisonnement individualiste (avoir des enfants nuit à mon développement personnel), soit il est hyper-macro-structurel (avoir des enfants nuit à la planète). Mais le niveau intermédiaire est systématiquement ignoré : à l'échelle d'un pays, d'une nation, d'une société donnée, quelles sont les conséquences si nous n'avons plus d'enfants ?
L'absurdité de l'argument devient évidente lorsqu'on l'applique au système de retraite . La France a opté pour un système de retraite par répartition qui, par définition, ne peut fonctionner que si le taux de natalité est suffisamment élevé pour que les cotisations de la population active financent les retraites des personnes âgées. Or, paradoxe qui caractérise la gauche progressiste, les plus déterminés à défendre la destruction de la famille traditionnelle et l'épanouissement individuel des femmes sans enfant sont aussi les plus farouchement opposés aux retraites par capitalisation, où les individus ou les employeurs cotisent à des comptes d'épargne-retraite personnels au fil du temps – un système qui allégerait quelque peu l'emprise du coût des retraites sur les générations futures.
Lois anti-conversion et persécution des chrétiens en Inde
20 Mars 2025
Ce rapport analyse l’intensification de la persécution des chrétiens en Inde, à la suite de la 41ᵉ session de l’Examen Périodique Universel (EPU) de l’Inde en 2022. L’étude met en particulier l’accent sur l’impact des lois anti-conversion, qui sont utilisées comme un outil d’oppression contre les minorités religieuses, en particulier les chrétiens.
Les nationalistes hindous exploitent ces lois pour accuser faussement les chrétiens de conversions forcées. En 2024, plus de 160 attaques violentes contre des chrétiens ont été signalées en Inde.[1] Ces agressions vont des attaques contre des églises et des réunions de prière jusqu’aux agressions physiques[2]. Entre janvier et septembre 2024, près de 600 services religieux ont été interrompus par des extrémistes hindous[3]. Au cours du premier semestre 2023, 400 incidents avaient été recensés, contre 274 pour la même période en 2022[4].
Hier, la démission de Gemelli, annoncée comme une surprise, et la première apparition publique de François. Qui, près du Vatican, demande à reprendre le chemin du retour vers Santa Maria Maggiore. Un premier aperçu de la difficulté qu'il y aura à « confiner » la convalescence.
24_03_2025
Un pape souffrant qui ne renonce ni à ses mots ni à son ironie. C'est la première image de Bergoglio après 38 jours d'hospitalisation à Gemelli, passés par des fidèles et des travailleurs sur la balançoire des bulletins médicaux. Samedi dernier, il y a eu d'abord la nouvelle de la première apparition depuis la fenêtre lors de l'Angélus du dimanche, puis la convocation du briefing de l'après-midi avec le personnel médical au cours duquel a été faite l'annonce de la sortie de l'hôpital.
La pneumonie a été résolue, a expliqué le professeur Sergio Alfieri, chef de l'équipe médicale du Gemelli, mais certaines bactéries persistent et le pape a encore besoin d'oxygène et d'une convalescence d'au moins deux mois. Francesco, qui aime répéter « Je suis toujours en vie », a été en danger de mort à deux reprises en 38 jours. L'oxygénothérapie à haut débit a laissé des séquelles et a rendu la parole du vieux pontife plus difficile.
Compte tenu de ces prémisses, les fidèles qui l'attendaient sur la place Gemelli ne s'attendaient pas à l'entendre parler . Et au lieu de cela, Bergoglio, apparu vers midi sur le balcon du deuxième étage de la Policlinico, a réussi à prononcer quelques phrases. Un merci pour la prière et ensuite une belle louange à une dame – nous avons découvert plus tard qu’elle s’appelait Carmela, elle était calabraise et résidait à Rome et pendant plus d’un mois elle allait tous les jours à Gemelli pour prier sous la fenêtre papale – qui avait avec elle un bouquet de roses jaunes.
Voir le Pape désorienté, émacié, souffrant a eu un certain effet sur ceux qui, au cours de ces douze années, se sont habitués à admirer son énergie. Etant donné le lieu, il est difficile de ne pas évoquer l'image de Jean-Paul II qui, il y a exactement vingt ans, touchait sa gorge pour faire comprendre à « son » peuple qu'il était incapable de parler.
En sortant de l'hôpital, après avoir salué les responsables et les médecins de Gemelli, François fit François : arrivé à la Porta del Perugino prêt à retourner au Vatican, il demanda soudain aux hommes de sécurité de reprendre la route pour faire un arrêt à Santa Maria Maggiore. L’intention était de maintenir la tradition de la prière devant l’icône mariale de Salus Populi Romani. Mais une fois arrivé à la Basilique, le Pape n'est pas sorti de la voiture et a simplement fait livrer le bouquet de roses – le même que celui de Carmela – au cardinal Rolandas Makrickas. L'archiprêtre coadjuteur, fraîchement investi de pourpre lors du dernier consistoire, a suivi les instructions papales et a déposé des fleurs devant l'icône mariale. Le cortège papal est ensuite revenu, cette fois, au Vatican.
L'événement imprévu d'hier à Santa Maria Maggiore a donné un avant-goût de la difficulté qu'il y aura à convaincre le patient Bergoglio à une convalescence protégée. Mais à l'intérieur des murs sacrés, nombreux sont ceux qui se souviennent encore du précédent de Jean-Paul II qui, libéré de Gemelli le 10 février 2005, s'est immédiatement lancé à corps perdu dans l'agenda papal, avec des visites en papamobile, des audiences et des Angélus sans vitre anti-froid. Une activité frénétique qui a été suivie d'une crise plus intense et d'une nouvelle hospitalisation treize jours plus tard seulement.
L'équipe médicale qui s'occupe de Francesco ne veut pas courir un tel risque et a l'intention de demander des mesures disciplinaires au patient. Et ainsi Santa Marta, née comme un hôtel et restée telle jusqu'à aujourd'hui, se prépare à devenir aussi une sorte de maison de retraite pour son hôte le plus célèbre. Jusqu'à aujourd'hui, le deuxième étage de l'immeuble, celui de son appartement privé, est toujours resté à sa disposition complète. Mais désormais, la nécessité de protéger la convalescence la rendra encore plus inaccessible.
Les médecins comptent sur la persuasion morale que saura exercer sur Bergoglio son assistant personnel de santé Massimiliano Strappetti, l'infirmier qui l'a convaincu à l'été 2021 de subir une opération du côlon et lui a ainsi sauvé la vie et qui l'a assisté hier lors de l'apparition depuis le balcon des Gemelli.
Le pape nomme une théologienne « d'une loyauté critique » à l'agence de surveillance des universités ecclésiastiques
Le pape François a nommé vendredi une théologienne belge qui se décrit comme « d'une loyauté critique » envers l'Eglise pour siéger au sein d'un organisme du Vatican chargé de superviser les universités ecclésiastiques.
Bénédicte Lemmelijn. Crédit : KU Louvain.
Cette nomination risque de susciter la controverse, car la théologienne Bénédicte Lemmelijn est doyenne du département de théologie d'une université qui a appelé l'année dernière à l'ordination des femmes et à une « refonte » de la théologie morale de l'Église concernant la sexualité.
— Le Vatican a annoncé le 21 mars que Lemmelijn, doyen de la faculté de théologie et d'études religieuses de la KU Leuven, avait été nommée membre du Conseil scientifique de l'Agence du Saint-Siège pour l'évaluation et la promotion de la qualité dans les universités et facultés ecclésiastiques.
L'agence — AVEPRO — a été créée par le pape Benoît XVI en 2007 pour garantir que les universités et facultés ecclésiastiques maintiennent des normes de qualité reconnues internationalement en matière d'enseignement, de recherche et de services.
La KU Leuven, l'université la plus connue et la plus ancienne de Belgique, a été au centre d'une controverse lors de la visite du pape François dans le pays en septembre 2024, Lemmelijn elle-même étant proche du centre de la controverse.
Lemmelijn est professeure et chercheuse en Ancien Testament à la KU Leuven depuis 2003 et a été nommée à la Commission biblique pontificale en 2021. Elle est devenue doyenne de la théologie en 2022.
Lors de la visite du pape François en Belgique en septembre 2024, la KU Leuven a été largement critiquée pour une approche perçue dans le pays comme directement conflictuelle envers le pontife.
En fait, le conflit entre le pape et les universitaires catholiques du pays a éclipsé pour beaucoup tous les autres éléments de la visite du pape en Belgique.
Avant la visite du pape, la faculté de théologie et d'études religieuses de la KU Leuven, sous la direction de M. Lemmelijn, a publié un article soulignant son approche de la théologie comme étant « plus qu'un ventriloque de l'Église ».
La faculté a affirmé que les théologiens « ne se contentent pas de répéter les points de vue des autorités religieuses, mais les soumettent à une enquête approfondie et à une analyse critique ».
Et lors d'un événement académique à la KU Leuven le 27 septembre, le recteur de l'université, Luc Sels, a contesté l'enseignement catholique dans un discours adressé directement au pape.
Sels a critiqué la position de l'Église sur l'ordination des femmes et les questions LGBT, déclarant : « Pourquoi tolérons-nous cet écart considérable entre hommes et femmes dans une Église qui repose si souvent sur les épaules des femmes ? L'Église ne serait-elle pas une communauté plus chaleureuse si les femmes y occupaient une place importante, y compris dans la prêtrise ? »
« L’Église ne gagnerait-elle pas en autorité morale dans notre coin du monde si elle avait une approche moins forcée du sujet de la diversité des genres et si elle faisait preuve de plus d’ouverture envers la communauté LGBTQIA+ et offrait un soutien à tous ceux qui luttent avec leur identité de genre, comme le fait l’université ? » a-t-il ajouté.
Après les discours, Lemmelijn a remis au pape un livre — « L’évêque de Rome et les théologiens de Louvain » — qui comprenait un chapitre sur « repenser les normes de l’Église en matière de sexualité ».
Lemmelijn a déclaré aux médias après l'événement que l'université voulait « être un ami critique de l'Église, qui ne vous dit pas ce que vous aimez entendre, mais qui parle avec vérité, même lorsque cela est parfois difficile ».
Elle a décrit l’engagement de l’université envers l’Église comme étant « extrêmement loyal ».
« Je pense qu’un problème auquel l’Église est confrontée aujourd’hui est qu’elle a tendance à essayer de trouver des vérités universelles… c’est un problème parce que nous avons tellement de pays différents avec tellement de cultures différentes », a ajouté Lemmelijn.
« Et donc, tant que nous essayons d’avoir une vérité universelle et intouchable pour tous et chacun, cela est difficile », a-t-elle conclu.
Après la visite, Lemmelijn a déclaré à Vatican News que la faculté de théologie de l'université avait déployé le drapeau arc-en-ciel lors de la visite du pontife en signe de solidarité avec les Belges qui trouvent l'enseignement catholique ou son articulation blessante.
« Mais ce n’est pas un signe de protestation », a-t-elle déclaré, « mais d’inclusion et de soutien aux personnes qui se sentent blessées à cause de certaines déclarations trop fortes ou trop exclusives. »
Bien que la KU Leuven soit une université catholique, elle a changé son nom de Katholieke Universiteit Leuven à KU Leuven en 2011, semblant minimiser son identité catholique.
Et bien que l'archevêque de Malines-Bruxelles soit le grand chancelier de l'université, sa direction s'est éloignée de l'Église ces dernières années.
Lorsque l'université a changé de nom, passant de Katholieke Universiteit Leuven à KU Leuven, le recteur de l'époque, Mark Waer, a déclaré de manière ambiguë aux journalistes qu'ils pouvaient : « Interpréter le "K" comme on le souhaite. Il peut signifier "kwaliteit" [qualité] ».
L'université a autorisé ses étudiants et ses facultés à utiliser l'Université de Louvain ou l'Universiteit Leuven comme noms valides pour l'université.
Lors de la visite du pape François en Belgique en septembre, l'homologue francophone de la KU Leuven, l'UCLouvain, a provoqué une controverse similaire.
Dans un discours prononcé le 28 septembre à l’UCLouvain, le pape a déclaré que « ce qui caractérise les femmes, ce qui est vraiment féminin, n’est pas stipulé par des consensus ou des idéologies, tout comme la dignité elle-même est assurée non pas par des lois écrites sur du papier, mais par une loi originelle inscrite dans nos cœurs. »
Dans un communiqué de presse publié quelques instants après le discours du pape, l'UCLouvain a critiqué les propos de François sur les femmes, les qualifiant de « conservateurs » et « déterministes et réducteurs ».
« L'UCLouvain est une université inclusive et engagée dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles », précise le communiqué.
Elle réaffirme sa volonté de voir chacun s'épanouir en son sein et dans la société, quels que soient son origine, son genre ou son orientation sexuelle. Elle appelle l'Église à suivre le même chemin, sans aucune forme de discrimination.
Lors de sa conférence de presse à bord du vol papal, le pape François a qualifié le communiqué de presse de « pré-établi » et « non moral » pour avoir été publié « au moment où je parlais ».
Le pape a ajouté que si sa perspective semblait « conservatrice » à l’université, c’est parce qu’« il y a un esprit obtus qui ne veut pas entendre parler de cela ».
En même temps que François nommait Lemmelijn au comité du Vatican, le pontife nommait également le père Juan Chapa Prado, professeur à la Faculté de théologie de l'Université de Navarre, le père Léonard Santedi Kinkupu, recteur de l'Université catholique du Congo, et le professeur Emilio Marin, vice-recteur pour la coopération internationale de l'Université catholique de Croatie à Zagreb.
La faculté de théologie de Navarre est largement connue comme conservatrice sur le plan théologique, ce qui suggère que le Vatican aurait pu avoir l'intention de créer un équilibre entre les universitaires catholiques.
La victoire de l'Azerbaïdjan sur l'Arménie n'émeut guère l'Occident
Le 13 mars, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont annoncé un accord de paix après 40 ans de conflit. Il consacre la défaite de l'Arménie après les offensives azéries de 2020 et 2023 et le « nettoyage ethnique » qui a chassé 110 000 Arméniens du Haut-Karabakh. Le berceau de la plus ancienne nation chrétienne a été envahi par son voisin musulman tandis que les Occidentaux regardaient ailleurs.
L'annonce d'un accord pour un traité de paix a été faite séparément, le 13 mars, par l'Azerbaïdjan d'abord,puis par l'Arménie.«Signe de tensions néanmoins, l'Arménie a reproché dans son communiqué à l'Azerbaïdjan d'avoir fait une annonce "unilatérale", alors qu'elle souhaitait qu'elle soit "commune" » relève France 24 (14/03/2025). On ne sait pas encore quand et où ce traité sera signé. Néanmoins, la haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, l'estonienne Kaja Kallas, a salué « un pas décisif vers une paix et une sécurité durables dans la région ». Chose rare, une même satisfaction s'est exprimée à l'ONU, Washington et Moscou, sans oublier Paris où Emmanuel Macron a déclaré dans un message sur X : « Plus rien ne s'oppose désormais à la signature d'un traité de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui doit ouvrir la voie à une paix durable dans le Sud-Caucase. » (Le Monde, 14 mars).
Ce soulagement et cet optimisme ne sont pas partagés par des amis et défenseurs de l'Arménie, tel le député européen François-Xavier Bellamy (voir son discours au Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, du 11/03/2025) ou l'éditorialiste d'Europe 1 (17/03/2025), Vincent Hervouët : « La première nation chrétienne de l'histoire a été rayée de la carte, les églises sont fermées, les villages ont changé de nom, les chefs de la province ont été jetés aux oubliettes », rappelait-il. Mais cette épuration ethnique et religieuse (« en trois jours, 110 000 habitants du Karabakh ont fui la montagne à laquelle ils s'accrochaient depuis 2000 ans») n'a pas pesé lourd au regard des intérêts du moment : « Les Arméniens [ont été] abandonnés par les Russes qui ont besoin de l'Azerbaïdjan pour contourner les sanctions, l'Europe s'est couchée, elle a besoin de gaz. » De fait, « en juillet 2022, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'affichait à Bakou [la capitale de l'Azerbaïdjan], tout sourire, aux côtés du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, pour entériner une hausse graduelle des volumes de livraisons de gaz en Europe, d'ici 2027 » rappelait Le Figaro (22/09/2023). Elle avait alors décrit l'Azerbaïdjan comme un « partenaire clé dans nos efforts pour nous éloigner des combustibles fossiles russes »... Deux ans plus tard, l'irréparable étant accompli, la Commission de l'UE affichait des pleurs hypocrites : « La commission européenne veut bien pleurer avec l'Arménie mais continue de commercer avec l'Azerbaïdjan » constatait l'écrivain Sylvain Tesson dans un reportage saisissant publié l'an dernier par Le Figaro Magazine (29/03/2024, notre sélection aujourd'hui, en lien également ci-dessous).
Ce «diktat imposé à l'Arménie» est «une honte pour l'Europe» dénonce, dans le JDD (19/03/2025), Thibault van den Bossche, chargé de plaidoyer au Centre européen pour le droit et la justice. « Le texte [du traité de paix], encore confidentiel, prévoit l'ouverture des frontières, la fin des revendications territoriales, notamment celles de l'Arménie sur le Haut-Karabakh, et la dissolution du Groupe de Minsk [assemblée composée de nations européennes et des États-Unis pour encourager la recherche d'une négociation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan]. Il impose aussi à Erevan [la capitale de l'Arménie, et donc, son gouvernement],de renoncer à toute présence militaire étrangère sur son sol. »
Jusqu'où l'UE ira-t-elle dans les concessions à l'Azerbaïdjan? Certes, le Parlement européen a voté le 13 mars 2025 une résolution condamnant « la détention illicite et le simulacre de procès d'otages arméniens, dont des représentants politiques de premier plan du Haut-Karabagh, par l'Azerbaïdjan » et demandant la suspension du partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie, passé avec Bakou en juillet 2022. Mais l'épuration ethnique du Haut-Karabakh est achevée. Cette terre chrétienne a été vidée de ses habitants et les Azéris y multiplient les destructions d'églises et de monuments chrétiens. Quant au droit au retour des réfugiés — mais combien auraient la témérité de se jeter dans la gueule du loup ? — personne ne semble se soucier du fait qu'il avait été exigé par la Cour internationale de justice, le 17 novembre 2023.
Les dirigeants arméniens ne sont pas, eux non plus, exempts de reproches. Nikol Pachinian, le Premier ministre arménien, est critiqué par une bonne partie de ses concitoyens et de la diaspora arménienne (trois fois plus nombreuse que les Arméniens restés au pays) pour avoir lâché trop de lest face aux exigences d'Aliev. Au nom du réalisme, il avait déclaré l'an dernier, sept mois après la perte du Haut-Karabakh, « que le pays devait cesser de croire aux illusions d'une “Arménie historique” et se concentrer sur l'“Arménie réelle”, dont le territoire serait amputé officiellement. Discours inaudible pour la presse en Arménie, qui accuse le chef de l'État d'agir dans les intérêts de l'Azerbaïdjan » rapportait alors Courrier International (12/04/2024). Le Premier ministre arménien a même fait du zèle, en acceptant d'abandonner la référence au génocide arménien dans l'espoir de débloquer les relations avec la Turquie d'Erdogan, puissant allié et fournisseur d'armes de l'Azerbaïdjan.
Sylvain Tesson: «La commission européenne veut bien pleurer avec l'Arménie mais continue de commercer avec l'Azerbaïdjan»
« Il n’est jamais trop tard pour se convertir: c’est urgent, c’est maintenant! Commençons aujourd’hui ! », exhorte pape François qui a évoqué la « patience invincible » de Dieu, avant la prière de l’angélus de midi, place Saint-Pierre, dimanche, 28 février 2016.
« Chacun de nous ressemble un peu à un arbre qui, pendant des années, a donné de nombreuses preuves de sa stérilité », a expliqué le pape en reprenant la parabole du figuier stérile.
« Mais, heureusement pour nous, Jésus est comme le paysan qui, avec une patience sans limite, obtient encore un délai pour le figuier stérile: ‘Laissez-le encore cette année – dit le maître – Nous verrons s’il portera des fruits à l’avenir’. Une «année» de grâce: le temps du ministère du Christ, le temps de l’Église avant son retour glorieux, le temps de notre vie, ponctuée par un certain nombre de carêmes, qui nous sont offerts comme des occasions de repentance et de salut. »
« La patience invincible de Jésus ! Avez-vous pensé à la patience de Dieu, et aussi à sa préoccupation irréductible pour les pécheurs ? Comme cela devrait nous provoquer à l’impatience contre nous-mêmes! », s’est exclamé le pape avant d’affirmer : « Il n’est jamais trop tard pour se convertir, on peut se convertir jusqu’au dernier moment. »
Le pape a donné en exemple l’histoire de sainte Thérèse de Lisieux qui intercède pour la conversion de Pranzini : « Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, quand elle priait pour cet homme condamné à mort, un criminel, qui ne voulait pas recevoir le confort de l’Église, il refusait le prêtre, il voulait mourir ainsi. Et elle, priait (…). Lorsque l’homme arrive au moment d’être exécuté, il se tourne vers le prêtre, prend le crucifix et l’embrasse. »
Le pape François y voit l’image de Dieu qui « fait la même chose avec nous, avec nous tous! » « Combien de fois sommes-nous là, sur le point de tomber, et le Seigneur nous sauve, nous sauve, car il a beaucoup de patience envers nous. Et c’est cela sa miséricorde ! »
« Il n’est jamais trop tard pour se convertir, a repris le pape: c’est urgent, c’est maintenant! Commençons aujourd’hui ! »
A son habitude, le pape a commenté l’évangile du dimanche, tiré de saint Luc, qui évoque des catastrophes de l’époque comme « la répression sanglante des soldats romains à l’intérieur du Temple » de Jérusalem, « l’effondrement de la tour de Siloé », qui a fait 18 morts, à Jérusalem également.
Il a actualisé le message car aujourd’hui aussi, « des mauvaises nouvelles sont rapportées chaque jour : meurtres, accidents, catastrophes… ».
« Jésus connaît la mentalité superstitieuse de ceux qui l’écoutent, et il sait qu’ils interprètent ce genre d’événements dans un mauvais sens. Comme s’ils disaient: «ils le méritaient». (…) En effet, ils pensent que si ces hommes sont morts si cruellement, c’est le signe que Dieu les a punis pour une faute grave (…). Et le fait d’avoir échappé au malheur équivalait à se croire «bien» : ‘Eux le méritaient, moi je vais bien’. »
Au contraire, le pape François a affirmé que personne ne mérite le mal subi : « Jésus rejette clairement ce point de vue, parce que Dieu ne permet pas une tragédie pour punir les péchés, et il affirme que ces pauvres victimes ne sont aucunement pires que les autres. »
Jésus, a ajouté le pape, « nous invite à tirer de ces événements douloureux, un avertissement qui concerne tout le monde, parce que nous sommes tous pécheurs. » Et Jésus dit à ceux qui lui avait demandé: «Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière ».
« Aujourd’hui encore, face à certains malheurs et à des événements tragiques, on peut être tenté de « décharger » la responsabilité sur les victimes, ou même sur Dieu lui-même », a constaté le pape, invitant à s’interroger: « Quelle idée de Dieu nous sommes-nous faite? Sommes-nous certains que Dieu est ainsi? Ou n’est-ce pas notre projection d’un dieu fait ‘à notre image’? »
Le pape invité à abandonner tout « compromis avec le mal » à renoncer à « l’hypocrisie » pour prendre le « chemin de l’Evangile » : « Mais là encore, fait observer le pape, nous sommes tentés de nous justifier. Le Pape nous met devant notre propre hypocrisie où nous nous disons : « Mais de quoi devrions-nous nous convertir ? Ne sommes-nous pas, dans l’ensemble, de bonnes personnes? Ne sommes-nous pas croyants, et même assez pratiquants? « . Et ainsi nous nous justifions. »