Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

BELGICATHO

  • Héritiers, fils adoptifs... Quelle est la postérité littéraire de Newman ?

    IMPRIMER

    D'Hubert Darbon sur le site de La Nef :

    13 novembre 2025

    La postérité littéraire de Newman : quels héritiers, quels fils adoptifs ?

    En plus de son immense œuvre théologique, Newman peut être considéré comme un grand homme de lettres. Joyce, Claudel, Chesterton, Tolkien, Lewis… sont à leur façon ses héritiers ou admirateurs.

    « Livres à lire : avant tout Pascal (…). Beaucoup de livres de mystique (…). Bossuet (…). Dante. Tout ce que vous pourrez trouver de Newman ». Voilà le conseil adressé par Paul Claudel à son correspondant Jacques Rivière qui, engagé sur un chemin de conversion semé de cahots, lui demandait ce qui était susceptible de le soutenir. L’œil de poète et de dramaturge de Claudel, cet inclassable chrétien, ne s’y trompait pas, qui reconnaissait à travers les siècles une familiarité entre ces grands noms qui ne tenait pas à la seule foi catholique. Pascal, Bossuet et Dante furent des écrivains chrétiens, mais de même qu’on ne saurait les considérer dépouillés de la foi qui animait leurs écrits, de même il serait malvenu d’oublier le génie littéraire et poétique à travers quoi s’exprima cette foi. Dressant sa liste, Claudel rappelait non seulement l’importance apologétique de John Henry Newman, mais encore sa légitimité d’homme de lettres.

    L’influence de Newman dépassa de beaucoup la stricte sphère des ecclésiastiques et des théologiens : il fut pour bien des écrivains un pair ou un maître loué pour la richesse et la « grave beauté de son style ». Le mot est de James Joyce, qui dans Portrait de l’artiste en jeune homme, sa pseudo-autobiographie, plaçait la prose de Newman, « claustrale et veinée d’argent », au-dessus de toutes les autres : « Personne n’a jamais écrit en anglais une prose comparable à celle d’un insignifiant petit pasteur anglican devenu plus tard prince de la seule véritable Église. » Des trente-deux auteurs que, démontrant sa virtuosité et sa grande culture, il entreprit d’imiter à l’épisode 14 d’Ulysse, le seul à n’être pas parodié mais « rendu dans toute sa pureté » fut Newman.

    Lire la suite sur le site de La Nef

  • Quel est le profil du nouveau président de la conférence des évêques des Etats-Unis ?

    IMPRIMER

    D'InfoVaticana :

    Profil du nouveau président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis : Mgr Paul S. Coakley

    L'élection de l'archevêque Paul Stagg Coakley à la présidence de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) marque une continuité dans l'orientation doctrinale de l'épiscopat américain et offre, en même temps, un aperçu intéressant des sensibilités liturgiques et spirituelles du prélat qui guidera l'Église américaine pendant les prochaines années.

    Né en 1955 à Norfolk, en Virginie, et ordonné prêtre en 1983 pour le diocèse de Wichita, Paul S. Coakley a exercé son ministère au Kansas avant d'être nommé évêque de Salina en 2004. En 2010, il a été nommé archevêque d'Oklahoma City, archidiocèse qu'il dirige depuis. Fort de nombreuses années d'engagement au sein des comités de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), d'une implication dans des initiatives caritatives internationales et d'une réputation de prudence doctrinale, Coakley s'est imposé comme l'une des voix les plus stables de l'épiscopat conservateur américain. Sa devise épiscopale, « Duc in altum » , résume parfaitement son style pastoral : sobre, axé sur le rétablissement des fondements et la prévention des ruptures inutiles.

    Mgr Coakley est connu pour ses positions fermes sur les questions centrales de la doctrine sociale de l'Église. En matière de défense du droit à la vie, il a dénoncé à plusieurs reprises l'avortement comme un mal intrinsèque, sans ambiguïté. Parallèlement, il a souligné que l'application de la peine de mort contribue à la déshumanisation de la société et a exprimé une réserve claire quant à son utilisation, sans toutefois recourir à des comparaisons hasardeuses. Concernant l'immigration, il a mis en garde contre les effets déshumanisants des politiques d'expulsion massive et a rappelé que la tradition américaine s'est construite sur le labeur de générations d'immigrants venus chercher une vie meilleure. Sa position publique maintient un juste équilibre entre la défense de principes non négociables et l'accompagnement pastoral des personnes vulnérables, sans pour autant sombrer dans une polarisation purement idéologique.

    Au-delà de ce que révèlent ses biographies officielles, Coakley possède des aspects formateurs rarement abordés dans les médias traditionnels, mais qui permettent de mieux comprendre sa sensibilité spirituelle. Des sources proches du prélat confirment que l'archevêque fut un disciple de John Senior, le célèbre penseur qui influença plusieurs générations de catholiques américains par sa défense de la tradition, de la culture classique et de la place centrale de la vie monastique comme fondement de la civilisation chrétienne. Il passa également un court séjour à l'abbaye de Fontgombault, l'un des monastères bénédictins les plus influents du renouveau liturgique traditionnel du XXe siècle. Ces détails, généralement passés sous silence dans ses biographies publiques, expliquent son aisance et sa familiarité dans les milieux où la tradition liturgique est pratiquée sans tension idéologique.

    Concernant la liturgie traditionnelle, Mgr Coakley est décrit par ceux qui le connaissent comme très favorable à la messe traditionnelle en latin. Il n'est pas un « évêque traditionaliste » au sens médiatique du terme, mais plutôt un prélat qui ne confond pas la forme extraordinaire du rite romain avec des divisions ou des « guerres culturelles », et qui la considère comme une composante légitime de la richesse liturgique de l'Église. Il la célèbre occasionnellement et entretient des liens étroits avec les communautés qui vivent la tradition liturgique en pleine communion avec l'Église. L'année dernière, lors du célèbre pèlerinage de Clear Creek, Mgr Coakley a assisté à la messe de clôture célébrée par Mgr Athanasius Schneider, au sein du chœur. Sa présence, discrète, modeste et sans publicité, a été grandement appréciée des fidèles, qui l'ont interprétée comme un geste de proximité avec ce monde spirituel, dénué de toute intention d'instrumentalisation.

    La Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) traverse une période complexe, marquée par des tensions internes concernant les priorités pastorales, des débats sur le rôle de la tradition liturgique, des défis en matière de bioéthique, d'éducation catholique et de liberté religieuse, ainsi que des relations délicates avec Rome sur les questions doctrinales et disciplinaires. L'élection de Coakley témoigne d'un épiscopat qui aspire à la stabilité doctrinale et à la sérénité stratégique. Il n'est ni un agitateur ni un administrateur purement technocratique ; il est avant tout un pasteur aux convictions profondes, doté d'une vie spirituelle intense et de la sensibilité nécessaire pour comprendre que le renouveau de l'Église repose autant sur la mission que sur la tradition.

    Le nouveau président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) offre une combinaison rare d'orthodoxie doctrinale sans véhémence, de rigueur intellectuelle ancrée dans la tradition classique et d'une véritable affinité pour la liturgie traditionnelle et la vie monastique. Son leadership sera crucial dans les années à venir, notamment dans un pays où l'Église fonde une grande partie de son identité sur d'intenses pressions culturelles et politiques. La discrétion de Mgr Coakley ne doit pas induire en erreur : son parcours et son expérience laissent penser que, sous sa direction, l'USCCB recherchera la clarté sans confrontation et, peut-être, un regain d'intérêt pour le trésor spirituel de la tradition catholique, mis à mal par le mouvement Traditionis Custodes et une vague d'interdictions et de persécutions.

  • Le combat spirituel de l'Europe : le massacre du Bataclan, dix ans après

    IMPRIMER

    D' sur European Conservative :

    Le combat spirituel de l'Europe : le massacre du Bataclan, dix ans après

    Lorsque nous rejetons Dieu, que nous démembrayons la vérité et que nous déconstruisons notre identité, nous ne devenons pas libres — nous devenons fragiles.

    Dix ans se sont écoulés depuis la nuit du 13 novembre 2015, nuit où le cœur de Paris a été transpercé par une vague d'attentats terroristes coordonnés qui ont coûté la vie à 130 personnes. Parmi les plus sanglants, on compte le massacre du Bataclan, où 90 spectateurs ont été abattus de sang-froid. 

    Une seule photo de cette nuit-là m'est restée en mémoire. Prise quelques minutes avant l'attaque, elle capture la joie et l'abandon. La foule est en extase. Les bras sont levés. Les sourires fusent de toutes parts. L'atmosphère est électrique, empreinte de liberté, de plaisir et d'impatience. Le groupe de rock américain Eagles of Death Metal est sur scène, et le public, emporté par leur performance, semble incarner tout ce que la vie nocturne occidentale moderne prétend être : libérée, exubérante, insouciante. 

    Mais ce concert, en apparence ordinaire, allait bientôt devenir le théâtre de l'un des attentats terroristes les plus horribles de l'histoire européenne moderne. Quelques instants après la prise de cette photographie, trois hommes armés islamistes pénétrèrent dans la salle et ouvrirent le feu. Ce qui avait commencé comme une célébration de la vie se termina en massacre. Cette photographie est bouleversante, non seulement parce que nous connaissons désormais la suite des événements, mais aussi parce que, rétrospectivement, l'instant qu'elle immortalise semble chargé de sens, voire prophétique. 

    Danser sur le fil 

    Ce soir-là, Eagles of Death Metal venait de commencer à jouer l'une de ses chansons les plus populaires : « Kiss the Devil ». Dès les premiers accords, une grande partie du public a répondu par le célèbre geste des « cornes du diable » — l'index et l'auriculaire levés, les autres doigts repliés — un symbole popularisé dans la culture rock, autrefois provocateur, aujourd'hui largement vidé de son sens pour la plupart de ceux qui l'utilisent. 

    Les paroles qu'ils chantaient au moment des premiers coups de feu étaient : 

    Qui aimera le Diable ? 

    Qui chantera sa chanson ? 

    Qui aimera le Diable et sa chanson ? 

    J'aimerai le diable 

    Je chanterai sa chanson 

    J'aimerai le Diable et sa chanson. 

    Quelqu'un dans la foule croyait-il vraiment qu'ils invoquaient Satan au sens propre ? Certainement pas. Tout cela faisait partie du spectacle : ironique, théâtral, sans prétention. Et pourtant, quand le mal véritable a fait irruption dans la salle sous les traits d'hommes armés, prêts à massacrer, le symbolisme est devenu difficile à ignorer. 

    Pour l'esprit moderne, qui perçoit le monde en termes strictement matérialistes, de tels moments sont considérés comme de simples coïncidences. La chanson et le massacre ne sont qu'un sinistre alignement d'événements sans lien apparent. Mais pour ceux qui croient encore au sens, aux signes et aux symboles, à la dimension spirituelle de la vie, la scène invite à une réflexion plus profonde. La question demeure : lorsqu'une culture se vide du sacré et flirte avec l'obscurité, même par plaisanterie, s'expose-t-elle à plus qu'une simple vulnérabilité politique ? Révèle-t-elle un vide spirituel – une maison nettoyée de fond en comble, mais terriblement sans défense ? 

    La parabole de la maison vide 

    L'image de la foule du Bataclan évoque un passage de l'Évangile selon Luc. Jésus parle d'une personne libérée d'un esprit impur. L'esprit s'en va et erre dans des lieux déserts, en quête de repos. N'en trouvant aucun, il retourne auprès de cette personne – à « la maison » – et la trouve « balayée et rangée », mais vide. Alors, il rassemble sept autres esprits plus méchants que lui, et tous reviennent y demeurer. « Et la dernière condition de cette personne », dit Jésus, « est pire que la première. »

    Lire la suite

  • Janvier 2026 : un consistoire pour quoi faire ?

    IMPRIMER

    De Christopher R. Altieri sur Crux :

    Le consistoire offrira à Léon XIV l'occasion de faire part de ses projets aux cardinaux.

    L'une des principales nouvelles de la semaine dernière était la tenue prochaine d'un consistoire début 2026. Prévu les 7 et 8 janvier 2026, ce rassemblement n'a pas pour but la création de nouveaux cardinaux, mais de donner aux cardinaux l'occasion de se rencontrer et de discuter ensemble.

    De telles rencontres furent rares et espacées durant le pontificat de François, un fait que de nombreux cardinaux déploraient en privé.

    « Ce sera une excellente occasion pour beaucoup d’entre nous de faire connaissance », a déclaré le cardinal Isao Kikuchi de Tokyo à Crux, « et de partager nos préoccupations du point de vue de la périphérie et d’aider le Saint-Père à discerner ensemble la direction du Saint-Esprit. »

    Ce sera l'occasion pour le pape Léon XIV de poser des questions à ses cardinaux, et ce sera l'occasion pour eux de s'adresser à lui ainsi qu'entre eux.

    L'un des enseignements du pontificat de François est que le pape ne s'isole que lorsqu'il ne dévoile pas ses pensées à ses plus proches collaborateurs.

    Une autre leçon du pontificat de François – souvent apprise à ses dépens – est que le pape succède à Pierre et à tous ses prédécesseurs à la papauté. Ce fait, ancré dans l'histoire et fruit d'une longue et difficile construction de l'identité propre à l'Église, a constitué une force structurante essentielle au sein et pour la papauté à travers les siècles. Il a profondément influencé l'action des papes, leurs intentions et leurs convictions quant à leurs possibilités, ainsi que la manière dont ils l'ont menée.

    François l'a reconnu en théorie, mais les circonstances de son élection au siège de Pierre étaient extraordinaires et exceptionnelles, à l'image de sa personnalité et de son caractère. De l'avis général de ses plus fervents partisans comme de ses critiques les plus implacables, François accordait peu d'importance aux précédents (ni même aux protocoles établis au fil des siècles en fonction des traditions institutionnelles).

    Cela signifie que Léon XIV a une aiguille difficile à enfiler.

    Léon XIV doit prouver aux cardinaux qu'il est un homme indépendant, tout en assurant la continuité avec un prédécesseur anticonformiste et avec tous ses prédécesseurs à la charge qu'il occupe actuellement. C'est un peu comme le vieux précepte commercial : « Grand, Rapide, Bon ». Deux suffisent. Léon a besoin de trois : être lui-même, s'inscrire dans la continuité de François et s'inscrire dans la continuité de l'histoire même de la charge pétrinienne.

    Dimanche dernier – jour de la dédicace de la basilique du Latran, en réalité la cathédrale et archibasilique de Rome – Léon XIV a parlé de l'Église comme d'un « chantier » et a souligné que cette image, également utilisée par son prédécesseur, « évoque l'activité, la créativité et le dévouement, ainsi que le travail acharné et parfois des problèmes complexes à résoudre ».

    « Cela témoigne des efforts concrets et tangibles déployés par nos communautés qui grandissent chaque jour, partageant leurs charismes sous la direction de leurs pasteurs », a déclaré Léon.

    Si l'Église est un chantier, le pape n'en est pas l'architecte mais l'ingénieur en chef, et les cardinaux en sont les contremaîtres.

    Léon XIV a également souligné que la construction de la basilique du Latran « a connu son lot de moments critiques, de retards et de modifications des plans initiaux ».

    Les penchants anticonformistes de François et son goût pour un leadership déroutant – pour reprendre les mots de John L. Allen Jr., rédacteur en chef de Crux – ont souvent libéré une énergie énorme au sein de l'Église, mais en l'absence d'une direction claire, ces énergies se sont également dissipées rapidement.

    Le prochain consistoire est l'occasion pour le nouveau pontife, successeur de François, de marquer le début d'une nouvelle ère léonine, mais seulement s'il fait connaître à ses cardinaux – et leur permet de bien comprendre – quels sont ses projets.

    De manière subtile et réfléchie, Léon a déjà préparé le terrain. Il est d'un classicisme presque irréprochable quant aux attributs de sa charge et au respect du protocole pontifical. Il est remarquable de le voir retrouver une certaine régularité, voire une certaine dignité, dans ses actions, tout en tissant des liens avec les fidèles et en laissant transparaître sa personnalité avec subtilité, parfois à des moments clés.

    Lors de leur visite au pape Léon XIV au Vatican le mois dernier, le roi Abdallah II et la reine Rania de Jordanie ont été interrogés par la reine sur son prochain voyage au Liban – une étape d'un voyage prévu du 27 novembre au 2 décembre qui le mènera d'abord en Turquie pour le 1700e anniversaire du concile de Nicée – lui demandant : « Pensez-vous qu'il soit sûr d'aller au Liban ? »

    « Eh bien, » répondit Léon XIV, un léger sourire se dessinant aux coins de ses lèvres, « nous y allons. »

    L’idée de continuité papale – j’entends par là une continuité papale à travers les siècles, et non pas seulement ou même principalement d’un pape à l’autre – a certainement été éclipsée durant le pontificat de François, mais Léon XIV a déjà commencé à la faire renaître, ou du moins à créer les conditions de sa renaissance.

    Il existe un sens très réel et palpable dans lequel le conclave qui a élu Léon n'était pas tant un référendum sur le programme de son prédécesseur – en effet, il est même difficile de parler de programme pour un homme dont la devise papale officieuse était « Hagan lio ! » (mettons le désordre) – qu'un référendum sur la nécessité d'un retour à une gouvernance stable et ordonnée.

    C’est là une des principales raisons pour lesquelles le pape Léon XIV se doit d’exposer ses propres plans, de donner ses propres dispositions, en un mot : de dire ce qu’il pense de ce qui doit être fait.

    Le pape avait déjà expliqué aux cardinaux pourquoi il avait choisi Leo comme nom de règne.

    « Il y a différentes raisons à cela », a-t-il déclaré aux cardinaux réunis dans la nouvelle salle synodale le 10 mai dernier, « mais principalement parce que le pape Léon XIII, dans son encyclique historique Rerum Novarum, a abordé la question sociale dans le contexte de la première grande révolution industrielle. »

    « De nos jours », a déclaré Léon, « l’Église offre à tous le trésor de son enseignement social en réponse à une nouvelle révolution industrielle et aux développements dans le domaine de l’intelligence artificielle qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail. »

    Les cardinaux sont ravis de cette occasion de mieux se connaître, et ils sont impatients d'en savoir plus sur les projets de Léon XIV.

    Suivez Chris Altieri sur X :  @craltieri

    *Nirmala Carvalho a contribué à la rédaction de cet article.

  • Les évêques des États-Unis vont consacrer leur pays au Sacré-Cœur de Jésus

    IMPRIMER

    Du Catholic Herald :

    Les évêques vont consacrer les États-Unis au Sacré-Cœur de Jésus

     
    Les évêques des États-Unis ont voté pour consacrer leur pays au Sacré-Cœur de Jésus dans le cadre des célébrations marquant le 250e anniversaire de la fondation de la nation.

    Lors de leur assemblée annuelle à Baltimore le 11 novembre, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) a approuvé la proposition par 215 voix contre 8, avec sept abstentions.

    Aucune explication publique n'a été fournie concernant les huit votes dissidents, bien qu'il soit allégué que ces objections découlaient de préoccupations œcuméniques.

    L'acte de consécration aura lieu en juin 2026 et se conclura à la solennité du Sacré-Cœur de Jésus, qui tombe le 12 juin de cette année-là.

    Dans un message publié sur X, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) a annoncé que les évêques accompagneraient la consécration d'une nouvelle et de ressources de prière. « Par cet acte de consécration », précisait le communiqué, « les évêques cherchent à renouveler la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus et à reconnaître la royauté du Christ, en harmonisant l'ordre temporel avec l'esprit de l'Évangile. »

    L'évêque Kevin Rhoades de Fort Wayne–South Bend (Indiana), président du Comité sur la liberté religieuse de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), a présenté la proposition. Il a expliqué que l'initiative serait soutenue par une série de podcasts et d'autres médias « mettant en lumière des catholiques qui, de diverses manières, témoignent de l'expérience du catholicisme en Amérique ».

    Il a ajouté que ces réflexions seraient accompagnées de supports pédagogiques sur la contribution de l'Église à la vie nationale, notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'histoire des immigrants catholiques, ainsi que sur un « patriotisme authentique » enraciné dans la foi.

    Les évêques encouragent également les diocèses à impliquer les fidèles en promouvant des actes de dévotion liés à cet anniversaire, tels que 250 heures d'adoration eucharistique ou 250 œuvres de miséricorde. Mgr Rhoades a déclaré que cette initiative visait à approfondir la vénération nationale pour le Sacré-Cœur, symbole d'amour divin et d'unité.

    L'évêque a rappelé qu'en 1925, le pape Pie XI avait institué la fête du Christ Roi et avait parlé de consacrer les familles et les nations au Sacré-Cœur comme moyen de reconnaître la royauté du Christ.

    L'évêque Rhoades a conclu que la consécration offrait l'occasion de promouvoir une dévotion renouvelée et de rappeler aux fidèles leur mission de « servir notre nation en perfectionnant l'ordre temporel dans l'esprit de l'Évangile », faisant écho à l'appel du Concile Vatican II.

  • Le cardinal Fernández : "the right man in the right place" ?

    IMPRIMER

    De Michael Haynes sur le Catholic Herald :

    La nomination du cardinal Fernández au Vatican a provoqué un scandale et des divisions inutiles.

    L'irruption théologique provoquée par le cardinal Victor Manuel Fernández début novembre était parfaitement prévisible et ne fait que souligner l'état déplorable actuel du bureau qu'il dirige.

    Il semble depuis longtemps admis à Rome qu'un ecclésiastique n'a pas nécessairement besoin de posséder des aptitudes naturelles pour la fonction qui lui est confiée au Vatican. Le cas de l'évêque déchu Gustavo Zanchetta en est un exemple flagrant. Lorsque Zanchetta a démissionné de son siège en 2017, suite aux révélations d'abus sexuels sur des séminaristes, le pape François a créé un nouveau poste pour l'évêque au Vatican, le défendant pendant les deux années suivantes.

    Ce fut également le cas du père Marko Rupnik, dont les œuvres et les mosaïques ornaient les murs des notables romains, tandis que les accusations d'abus sur des religieuses étaient minimisées par sa hiérarchie. Qu'importe les abus répétés présumés et le lien étroit entre ces abus et son art, Rupnik était l'artiste le plus demandé de la saison, et quelle saison faste il a connue !

    Depuis 2023, l'Église a connu une situation similaire avec le cardinal Fernández, préparé à diriger la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (aujourd'hui DDF) par son ami et mentor de longue date, le pape François. Le passé de Fernández avait été si polémique que la DDF avait constitué un dossier en 2009 faisant état de préoccupations concernant ses écrits, ce qui avait conduit préventivement à une enquête lorsque le cardinal Bergoglio l'avait nommé recteur de l'Université pontificale catholique d'Argentine.

    Ces derniers mois, certains ouvrages scandaleux du passé de Fernández ont refait surface, notamment ses écrits à caractère sexuel explicite sur les baisers et les orgasmes. Tellement embarrassants pour l'image publique du cardinal, nouveau préfet de la Doctrine de la Foi, ils ont été omis des informations biographiques publiées par le Vatican, dans une tentative vaine d'effacer son passé.

    Son mandat à la tête de la DDF n'a pas été plus glorieux que son précédent mandat en Argentine. Moins de six mois après sa prise de fonction, Fernández publia Fiducia Supplicans, un texte qui faillit provoquer une scission majeure et une guerre civile au sein de l'Église, comme on n'en avait pas vu depuis le Concile Vatican II. Les critiques à l'égard de ce texte furent si nombreuses et si virulentes qu'il dut subir l'humiliation de voir un proche conseiller du pape François, le cardinal Fridolin Ambongo, négocier une clause d'exemption pour l'Afrique. Cette exemption fut obtenue grâce à une rencontre en personne entre François et Fernández.

    Fernández a certainement travaillé rapidement durant son mandat judiciaire, publiant un certain nombre de documents et s'attaquant également à l'arriéré de paperasse au DDF concernant les visions présumées, avec toutefois des résultats très mitigés, comme en témoigne son document lamentable du printemps 2024 sur les phénomènes surnaturels.

    Ses premiers mois ont suscité un tel déferlement médiatique et une telle controverse qu'il est vite apparu évident que quelqu'un lui avait conseillé de cesser les interviews et de ne plus répondre aux courriels externes. Les réactions provoquées par son travail n'ont fait qu'amplifier le scepticisme alors très répandu à l'égard du pontificat de François.

    Il n'est donc guère surprenant qu'avec son dernier document, Mater Populi Fidelis, sur Marie en tant que « Corédemptrice », Fernández n'ait fait qu'attiser la confusion et les querelles intestines, et dévaloriser davantage encore la fonction qu'il occupe. En déclarant que le terme « Corédemptrice » est « toujours inapproprié », le cardinal a balayé d'un revers de main des siècles de développement théologique et des décennies d'usage pontifical de ce terme, les reléguant au rang de simple note de bas de page.

    Il procéda d'ailleurs de manière singulière : en publiant le document lors d'une soirée de lancement plutôt que d'une conférence de presse classique, expliquant que c'était pour éviter les questions des journalistes, incapables de saisir les subtilités théologiques du texte – une citation quasi littérale. Cette stratégie se retourna contre lui, même au sein de la salle, puisqu'un spécialiste de la religion mariale se mit à crier après Fernández à propos du texte.

    Mais il convient de se demander pourquoi le cardinal a même rédigé ce texte. Le mouvement en faveur d'une déclaration formelle de Marie comme Corédemptrice reste relativement marginal au sein de l'Église, et ses plus fervents défenseurs sont des théologiens et des spécialistes mariaux respectés – loin d'être des figures marginales. En réalité, Mater Populi Fidelis n'a fait qu'élever le débat théologique à un niveau inédit. Les catholiques qui ignoraient jusqu'alors ce terme ou cette dévotion découvrent désormais des arguments en sa faveur, tandis que les mariologues qui la proposent redoublent d'efforts pour en préciser la nature.

    En bref, tout comme pour Fiducia Supplicans , il n'y avait aucune raison valable d' écrire Mater Populi Fidelis , et tout ce que cela a fait, c'est se retourner contre l'intention publique de Fernández.

    Le journaliste catholique chevronné Phil Lawler a exprimé ce sentiment lorsqu'il a écrit :

    « Parfois, quand il n'est pas nécessaire de parler, il est préférable de se taire. C'était peut-être le cas ici. La réaction à la déclaration du Vatican était parfaitement prévisible : des cris de colère de la part de ceux qui se sentent trahis et abandonnés par les déclarations du Vatican depuis 15 ans. »

    Malheureusement, il ne s'agit là que du dernier épisode d'une longue série de désastres en matière de relations publiques et de controverses théologiques qui ont entaché le Vatican depuis l'arrivée du cardinal Fernández il y a un peu plus de deux ans.

    Avant d'occuper son poste actuel, l'archevêque Fernández avait déclaré : « Sur de nombreux points, je suis bien plus progressiste que le pape », en référence au pape François. À l'heure où les églises perdent massivement des fidèles et où les vocations, notamment en Europe, continuent de décliner d'année en année, cette affirmation était pour le moins audacieuse.

    J'ai demandé à l'un de ses précédents de réagir à une telle remarque. « Les éloges des grands médias à l'égard des réformateurs progressistes ne se sont pas encore traduits par une conversion des fidèles à la foi en Jésus-Christ », a déclaré le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la DDF, peu après la nomination de Fernández. « Car c'est dans le Fils du Dieu vivant seul qu'ils peuvent placer leur espérance, pour vivre et pour mourir. »

    Scandales, controverses, imprécisions et un manque général de rigueur scientifique sont devenus monnaie courante sous la direction de Fernández à la tête du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. Non seulement il a démontré son inaptitude à occuper cette fonction, mais il l'a même admis lui-même lorsqu'il a déclaré ne pas avoir les compétences requises pour gérer l'aspect disciplinaire du DDF.

    Les théologiens, les prélats les plus influents et même les simples journalistes désespèrent de plus en plus de l'état déplorable dans lequel Fernández a plongé la DDF, autrefois respectée, et si le pape Léon XIV souhaite rétablir un semblant de paix et d'ordre au sein de l'Église, Fernández ne doit pas être maintenu au pouvoir.

    Michael Haynes est un journaliste anglais indépendant et membre du corps de presse du Saint-Siège. Vous pouvez le suivre sur X ou sur son site web Per Mariam .

  • Trump, le Nigeria et l'imbroglio du Vatican; qui massacre les chrétiens et pourquoi ?

    IMPRIMER

    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Trump, le Nigeria et l'imbroglio du Vatican. Qui massacre les chrétiens et pourquoi

    Donald Trump n'a pas fait dans la subtilité en affirmant sur « Truth » le 1er novembre qu'il était prêt à déclencher une attaque armée « rapide, violente et en douceur » au Nigeria pour « anéantir complètement les terroristes islamistes » qui persécutent « nos chrétiens bien-aimés », si le gouvernement nigérian continuait à ne rien faire pour les défendre.

    Il est difficile de prédire quelles suites aura cette menace. Le fait est qu'au Nigeria, et au-delà, elle a suscité une controverse au sein de l'Église catholique.

    « Gloire soit rendue à Dieu, qui a utilisé le président Trump comme le Moïse qui, sorti de nulle part, a paru au palais du pharaon pour libérer son peuple », a déclaré Moses Iorapuu, curé et directeur du journal « Catholic Star » du diocèse de Makurdi, au site catholique américain « Crux ».

    Et heureusement qu’il est là, a‑t-il ajouté, parce que « beaucoup de Nigérians avaient perdu l'espoir que quelque chose advienne sur la scène internationale en faveur de notre Église persécutée, après l’imbroglio survenu à Rome ».

    L’imbroglio auquel le P. Iorapuu fait allusion fait suite à deux commentaires qui ont accompagné la présentation à Rome, le 21 octobre, du Rapport 2025 sur la liberté religieuse dans le monde, nation par nation, élaboré par la Fondation pontificale Aide à l'Église en Détresse.

    Le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin, interviewé à cette occasion par des journalistes, a déclaré qu'au Nigeria « le conflit n'est pas religieux mais plutôt de nature sociale, par exemple entre éleveurs et agriculteurs », et que de nombreux musulmans étaient également « victimes de cette intolérance », qui était le fait de « groupes extrémistes ne faisant aucune distinction pour mener à bien leur but, leur objectif », et utilisant la violence contre tous ceux qu'ils considèrent comme des opposants ».

    Interrogé par l'agence vaticane « Fides », l'Evêque nigérian Matthew Hassan Kukah, du Diocèse de Sokoto, a fait remonter le « ressentiment » actuel des musulmans à l’encontre les chrétiens aux dégcausés par colonialisme britannique, qui a détruit le califat islamique établi au début du XIXe siècle dans la région, et dont la capitale se trouvait à Sokoto.

    « La foi chrétienne est arrivée avec les Anglais », a ajouté l'évêque. Et cela signifie qu'aujourd'hui encore, « une partie de la population musulmane passe sa colère et sa frustration sur la minorité chrétienne, par exemple en incendiant une église », et les guérilleros islamiques de Boko Haram exploitent cette situation pour recruter des combattants.

    Lire la suite

  • Armistice : honorer ceux de 14-18, un devoir de piété filiale

    IMPRIMER

    De l'abbé Christian Vénard, sur son blog (archive 2018) :

    Honorer ceux de 14-18 pour mieux servir aujourd’hui notre Patrie

    Défendre sa patrie est pour le chrétien une œuvre de charité. Honorer les combattants morts à la guerre est non seulement un devoir de piété filiale, mais plus encore une manière d’accepter avec courage de reprendre le flambeau qu’ils nous ont transmis.

    Ces vers de Charles Péguy (Eve, 1913) semblent appartenir à un monde révolu, et ce n’est pas le spectacle désolant des controverses venues émailler le centenaire de l’armistice de 1918 qui démentira cette impression. 

    « Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles.
    Car elles sont le corps de la cité de Dieu.
    Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu,
    Et les pauvres honneurs des maisons paternelles.»

    Il est vrai que l’effroyable massacre de la Première guerre mondiale a poussé les intellectuels européens vers des philosophies pacifistes et antimilitaristes, au point que la défense de la patrie a pu, jusqu’à une période très récente, apparaître comme une valeur réactionnaire, sinon « fascisante », à tout le moins définitivement dépassée.

    Le chrétien défend sa patrie

    Pour les fidèles, le Catéchisme de l’Église catholique (n°2239) est pourtant clair : «L’amour et le service de la Patrie relèvent du devoir de reconnaissance et de l’ordre de la charité.» Ces lignes n’induisent pas que la Foi catholique serait en elle-même porteuse de valeurs bellicistes ; bien au contraire : on le voit ainsi dans la manière dont, aujourd’hui, les théologiens évitent l’utilisation sémantique de la « guerre juste », les principes en étant saufs. De nombreux auteurs, ethnologues, paléontologues, philosophes, écrivains ou juristes ont cherché à comprendre si la guerre et la violence étaient inscrites au cœur même de l’être humain, et de la société. Pour nous chrétiens, cet état est la conséquence terrible du péché de nos premiers parents, de la destruction de l’harmonie voulue aux origines par le Créateur. Au travers de tant et tant de lettres et de témoignages des poilus de 14-18, on entend la lutte intérieure entre leur volonté de défendre la Patrie et leur aspiration à la paix. Leurs expériences décrivent tout à la fois ce désir de paix, de retour au foyer, l’absurdité de la guerre, mais aussi, la ferme décision de remplir leur devoir de Français, quoi qu’il en puisse coûter. Le saint prêtre Daniel Brottier disait : « Si j’ai fait quelque chose de bien dans ma vie, c’est sur les champs de batailles.» Jésus lui-même, dans sa vie terrestre, exprime l’un de ses plus beaux compliments à un officier de l’armée romaine… d’occupation ! « Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi », dit-il à son sujet à ceux qui le suivaient à Capharnaüm (Mt 8.10). La défense de la Cité, par la force armée, n’est pas contradictoire avec le désir de paix universelle que porte le message évangélique. Ainsi poursuit le Catéchisme (n°2310) : « Les pouvoirs publics ont dans ce cas le droit et le devoir d’imposer aux citoyens les obligations nécessaires à la défense nationale. Ceux qui se vouent au service de la patrie dans la vie militaire, sont des serviteurs de la sécurité et de la liberté des peuples. S’ils s’acquittent correctement de leur tâche, ils concourent vraiment au bien commun de la nation et au maintien de la paix.»

    Un devoir de piété filiale

    Laissons donc les controverses benoîtement pacifistes aux oubliettes de l’histoire contemporaine et aux vieilles lunes soixante-huitardes. Un journaliste écrivait il y a quelques jours : « Ne pas placer les commémorations du 11 Novembre sous le signe de la victoire revient à nier la motivation patriotique des soldats français d’alors et à laisser entendre qu’ils sont morts pour rien. » Se pose néanmoins, au moment où nous commémorons la victoire de 1918 la question du pourquoi. Pourquoi commémorer tant de sacrifices consentis ? La première réponse semble évidente : par sens de l’honneur et par respect pour l’héritage reçu. Ainsi le père Doncoeur, célèbre aumônier des tranchées, s’écriait aux lendemain de la Grande Guerre : « Nos morts ont des droits sur nous. Ils exigent autre chose qu’une démarche : un engagement et un don […] Une main vigoureuse nous entraîne au sacrifice, en des modes différents mais également impérieux, et –qui sait ?- peut-être demain à une mort analogue. » Oui c’est un devoir de piété filiale vis-à-vis de ceux qui sont morts, qui ont été blessés dans leur chair et très souvent dans leur âme. Comme le fit Judas Maccabées pour les soldats d’Israël morts au combat : « Car, s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient succombé ressusciteraient, la prière pour les morts était superflue et absurde. Mais il jugeait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui meurent avec piété : c’était là une pensée religieuse et sainte. Voilà pourquoi il fit ce sacrifice d’expiation, afin que les morts soient délivrés de leurs péchés.» (2M 12, 44-45).

    Reprendre le flambeau

    La deuxième réponse est tout aussi impérieuse. À l’heure où nos pays européens (...) sont confrontés à une nouvelle guerre totalitaire, face à l’islamisme combattant, il est du devoir de chacun d’entretenir la mémoire des héros passés, mais plus encore de relever les défis à venir. Or, pour ce faire, il importe que chaque citoyen sache quelles valeurs, quelles vertus, quelle société valent la peine d’y sacrifier son bien le plus cher : sa propre vie. Commémorer n’est donc pas seulement regarder avec respect et émotion le passé glorieux des soldats de 14-18, mais plus encore, accepter avec courage de prendre le flambeau transmis, de retrouver le sens de la transcendance dans une société qui en manque tant. Cela nécessite ce courage dont parlait si bien le père Jerzy Popielusko : « Malheur à la société dont les citoyens ne sont pas guidés par le courage ! Ils cessent alors d’être des citoyens pour devenir de simples esclaves. Si le citoyen renonce à la vertu du courage, il devient esclave et se cause le plus grand des torts, à lui-même, à sa personne, mais aussi à sa famille, à son groupe professionnel, à la Nation, à l’État et à l’Église ; même si la peur et la crainte lui font facilement obtenir du pain et des avantages secondaires… ».

  • Les chrétiens sont confrontés à une persécution croissante en Éthiopie, les attaques se propageant à travers l'Oromia

    IMPRIMER

    De Thomas Edwards sur le Catholic Herald :

    10 novembre 2025

    Les chrétiens sont confrontés à une persécution croissante en Éthiopie, les attaques se propageant à travers l'Oromia

    Rien qu'en octobre, la région a déploré plus de 25 meurtres de chrétiens orthodoxes dans la zone d'East Arsi. Une attaque dans le woreda de Honqolo Wabe (Siltana) a fait cinq morts, apparemment membres d'une même famille. Dans une autre attaque, le monastère historique d'Asebot, perché sur une colline, a été pris pour cible ; un chrétien orthodoxe a été tué et son fils grièvement blessé.

    Une recrudescence similaire des persécutions a également touché la communauté catholique, incitant la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie à publier une déclaration condamnant les violences et appelant le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour protéger les citoyens. Les évêques ont indiqué que « des catholiques sont morts et des biens ont été incendiés » lors d'une attaque près de l'église catholique Sainte-Marie de Hararghe Ouest. Ils ont ajouté : « Notre Église condamne fermement cet acte inhumain. Par conséquent, elle appelle le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour garantir la paix et la sécurité des citoyens. »

    L'Armée de libération oromo (OLA), un groupe insurgé armé qui lutte pour l'autodétermination et les droits du peuple oromo, le plus grand groupe ethnique d'Éthiopie, est tenue responsable d'une partie des violences. Cependant, son ancienne branche politique accuse le gouvernement d'être responsable de « nombreuses atrocités commises contre des civils » ces dernières semaines. On soupçonne également des extrémistes ethno-religieux d'être à l'origine de la recrudescence des attaques.

    L'Éthiopie a une histoire marquée par la violence religieuse, et la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, est intervenue après la mort de 30 personnes lors d'affrontements meurtriers entre musulmans et chrétiens orthodoxes en 2022.

    Les récentes violences partisanes rappellent également les meurtres de chrétiens orthodoxes éthiopiens en Libye en 2015. Dans deux vidéos distinctes diffusées par l'État islamique, des militants masqués ont décapité et abattu des chrétiens éthiopiens vêtus de combinaisons orange. L'Église orthodoxe éthiopienne a reconnu ces hommes comme des martyrs et a décidé de les commémorer chaque année.

    L'Éthiopie abrite l'une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde, dont les racines remontent au IVe siècle. Vers 330 après J.-C., le roi Ezana d'Aksoum, dans l'actuelle Éthiopie, se convertit au christianisme, qui devint religion d'État. Aujourd'hui, environ 44 % de la population pratique l'orthodoxie éthiopienne, tandis que les protestants représentent 23 %. Les catholiques constituent moins de 1 % de la population de ce pays d'Afrique de l'Est.

  • Un "réveil inattendu de l'Eglise de France" après des années sombres ?

    IMPRIMER

    Sur le site du Figaro, Jean-Marie Guénois évoque "un réveil inattendu de l'Eglise de France après des années sombres" :

    extraits :

    Portés par le renouveau spirituel chez les jeunes catholiques, le cardinal Aveline et les évêques ont dressé, cette semaine à Lourdes, leurs priorités pour accompagner ce dynamisme. (...)

    Quant à l’afflux soudain de jeunes adultes candidats au baptême, il ne cesse d’intriguer dans une société qui peine à imaginer un tel réveil spirituel dont le congrès Mission, ce week-end à Paris, a encore témoigné. L’été dernier, lors du jubilé des jeunes à Rome, le cardinal Pietro Parolin, numéro deux du Vatican, avait lâché : « Il se passe quelque chose dans l’Église de France. »

    De fait, cette dernière est plus admirée hors de l’Hexagone que chez elle. Sa centaine d’évêques œuvre autant que possible, avec dix mille prêtres, pour tenir allumée la flamme de la foi, de la charité et de l’espérance chrétienne dans une des sociétés les plus laïques du monde. Naguère princes de l’Église, ses évêques ne payent pourtant pas de mine. Rémunérés au smic, ils sont, comme les prêtres, simplement habillés et voyagent modestement. L’Église de France est ainsi la plus modeste de tous les pays occidentaux, où les législations, non laïques, assurent aux Églises un train de vie nettement supérieur.

    Cette pauvreté est peut-être un atout pour l’archevêque de Marseille, qui prend en main ce bateau pour un mandat de trois ans, une fois renouvelable. Très éprouvé ces dernières années, son équipage semble avoir retrouvé du cœur à l’ouvrage ce printemps avec le raz de marée des baptêmes de jeunes adultes. Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, le confirme : « Jeune prêtre, je voyais dans mon diocèse un ou deux baptêmes d’adultes ou d’adolescents par an. Aujourd’hui, on en voit mille ! » Ces jeunes adultes baptisés, inscrits dans les paroisses, vont bientôt dépasser en nombre la génération des catholiques des nouvelles communautés des années 1990.

    « Jeune » évêque de 58 ans, nommé début 2025 à Châlons-en-Champagne, Mgr Franck Javary vivait sa première assemblée de Lourdes cette semaine. Ce polytechnicien des ponts et chaussées devenu prêtre de paroisse et aujourd’hui évêque, témoigne lui aussi de ce nouveau climat dans l’Église de France : « C’est la fin du déclin. Quand on a touché le fond, on remonte ! »

    Le moral de l’Église catholique retrouverait donc des couleurs. Mais quel cap le cardinal Aveline va-t-il choisir pour poursuivre ce redressement ? Interrogé vendredi à ce sujet, l’archevêque de Marseille a fixé trois « priorités ». La première est d’avoir « une Église à sa place ». Elle n’est pas une « institution » comme une autre, avait-il développé dans son discours d’ouverture, mais un « mystère ». « Son message n’est pas la résultante démocratique de ses membres »« elle est une action que Dieu lui-même accomplit pour le salut du monde ». La deuxième priorité du cardinal est « la communion », à savoir « l’unité de l’Église » et le service pour « la paix dans le monde » et « dans la société ». Troisième et ultime priorité, « la liberté » « L’Église, a-t-il lancé, doit garder sa liberté de parler, à temps et à contretemps, d’exprimer son opinion quand elle n’est pas d’accord ou qu’elle a quelque chose à dire à cause de l’Évangile. » Certes, « l’Église n’a pas d’adversaire, mais elle a un message, et elle doit le dire, que ce soit facile ou pas ». Notamment dans la « période électorale qui vient où il y aura besoin de liberté, pour ne pas être à la remorque des idées dominantes ». (...)

  • Le lobby de la mort exige que l'Union Européenne finance l'avortement

    IMPRIMER

    D'Ermes Dovico sur la NBQ :

    Financement de l'UE pour l'avortement, la demande du lobby de la mort

    La commission des droits des femmes a approuvé un projet de résolution appelant au financement de l'avortement transfrontalier et à la « lutte contre les mouvements anti-genre ». Puis, le parallèle absurde : de même que l'UE a financé le dépistage du cancer, elle doit également financer l'avortement.

    11/11/2025

    L’avortement, en tant que « droit fondamental », doit être garanti même aux femmes vivant dans des pays où il est interdit, leur permettant ainsi de se rendre – aux frais du contribuable – dans un autre pays de l’Union européenne. Tel est, en résumé, le contenu du projet de résolution approuvé le 5 novembre par la commission des droits des femmes et de l’égalité des genres (FEMM), avec 26 voix pour – dont celle de Giusi Princi de Forza Italia – et 12 contre. Ce document est issu de l’initiative « Ma voix, mon choix : pour un avortement sûr et accessible », qui a recueilli 1,2 million de signatures et est soutenue par plus de 300 organisations pro-avortement à travers l’Europe. Ce vaste lobbying vise donc à étendre l’accès à l’avortement dans l’UE et, simultanément, à restreindre la liberté de celles et ceux qui défendent la vie des enfants à naître. Examinons maintenant les points principaux de cette proposition, présentée par Abir Al-Sahlani, membre de Renew Europe.

    Le document appelle la Commission européenne à « établir un mécanisme d'adhésion facultatif, ouvert aux États membres sur une base volontaire, avec un soutien financier de l'UE afin de garantir la solidarité, sans interférer avec les législations et réglementations nationales » ; et, en outre, « à présenter une proposition de soutien financier aux États membres leur permettant de garantir l'interruption de grossesse en toute sécurité, conformément à leur législation nationale, à toute personne dans l'UE n'ayant pas encore accès à un avortement sûr et légal ». En clair, comme indiqué, cela revient à utiliser des fonds publics pour financer des avortements transfrontaliers. Nika Kovač, représentante de My Voice My Choice, en donne un exemple frappant : « Les Polonaises disposent d'un bon réseau d'organisations non gouvernementales qui les aident à se déplacer et à bénéficier de procédures médicales [pour un avortement]. Mais ces procédures sont coûteuses, et nous cherchons donc un moyen de faire en sorte que les ONG ou les femmes elles-mêmes n'aient pas à les financer. » Si la proposition est adoptée, elles ne paieront pas, nous paierons tous.

    Tout cela est justifié comme un appel à « créer une UE plus sûre et plus égalitaire », au nom de « nos valeurs européennes », telles que la « non-discrimination » et le respect de « l'intégrité mentale et physique » : il est étrange que toutes ces « valeurs » que nous venons de mentionner ne s'appliquent pas aux enfants dans le ventre de leur mère et soient donc en conflit avec le droit à la vie, qui est le fondement de tous les autres droits.

    De plus, l'égalité et la non-discrimination illusoires prônées par les partisans de l'avortement à l'origine du mouvement « Ma voix, mon choix » ne s'appliquent même pas à ceux qui ne partagent pas leur avis. Le projet de résolution appelle à « une action européenne plus décisive pour contrer les mouvements anti-genre, préserver l'autonomie physique et garantir l'accès universel à la santé sexuelle et reproductive », c'est-à-dire à la contraception et à l'avortement. Par conséquent, les plus de 300 groupes de pression mentionnés ci-dessus ne se contentent pas d'un financement public accru pour l'avortement ; ils visent également à intimider et à éliminer les groupes pro-vie et pro-famille.

    Le document réitère l'appel à l'inscription du droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne et demande également une révision des traités. En bref, le respect des législations nationales, tel qu'énoncé au point 2, n'est qu'une mesure superficielle. Cela est d'autant plus vrai qu'au point 9, le projet de résolution exerce une pression supplémentaire sur les pays dotés de législations plus restrictives et « invite les États membres à réformer leurs lois et politiques en matière d'avortement afin de les aligner sur les normes internationales relatives aux droits humains et les recommandations de santé publique ».

    Le texte, dans son introduction détaillée, déplore que « deux États membres [la Pologne et Malte étant mentionnées de manière implicite] continuent de ne pas autoriser l'avortement sur demande ; huit États membres maintiennent un délai de réflexion obligatoire ; plusieurs États membres ne remboursent ni ne subventionnent les soins liés à l'avortement, ou offrent une couverture limitée ; onze pays européens ne pratiquent pas l'avortement médicamenteux (non chirurgical) ; et seuls cinq pays autorisent l'avortement par télémédecine ». Il apparaît donc clairement que le financement de l'avortement transfrontalier n'est qu'une étape – certes importante – de cette initiative, qui vise à légaliser, étendre et normaliser davantage l'avortement.

    Concernant cette normalisation, il suffit de dire que les partisans de l'avortement vont jusqu'à affirmer que le financement de l'avortement par des fonds européens devrait être considéré comme faisant partie des compétences de l'UE pour « réduire les inégalités en matière de santé », puisque – attention à cette équivalence glaçante – il est déjà arrivé que « des ressources de l'UE soient utilisées dans d'autres cas, par exemple pour le dépistage du cancer ». Autrement dit, pour les promoteurs de « Ma voix, mon choix », l'avortement et l'égalité d'accès aux soins de santé sont… Après tout, il s'agit là depuis toujours de propagande pro-avortement.

    Enfin, ce groupe de pression demande que la proposition soit incluse dans le cadre financier pluriannuel actuel, c'est-à-dire le budget à long terme de l'UE.

    Le projet de résolution devrait être inscrit à l'ordre du jour de la prochaine session plénière pour discussion et vote. Comment voteront les eurodéputés italiens ? Le site officiel du Parlement européen indique également qu'une audition publique sur cette initiative aura lieu le 2 décembre. À noter : en 2014, une initiative citoyenne de nature opposée, « One of Us », visant à protéger les embryons humains, a recueilli 1,8 million de signatures, soit 600 000 de plus que le nombre de signatures revendiquées actuellement par les organisations pro-avortement. Cependant, ce projet a rapidement été mis de côté par les institutions de l'UE. Cela confirme les priorités poursuivies entre Strasbourg et Bruxelles, et marque le déclin d'un continent.

  • France : le Congrès Mission a réuni près de 15 000 catholiques à l’Accor Arena de Paris, les 7 et 8 novembre

    IMPRIMER

    mariage

    De Clémence Nava sur le site de Famille Chrétienne :

    Congrès Mission : le cœur missionnaire de l’Église battait à Bercy

    Selon les premières estimations de l’équipe d’organisation, entre 13 000 et 15 000 personnes ont pris part à cette grand-messe de la mission à Bercy ainsi qu’en divers points de la capitale tout au long du week-end.

    Le pari est réussi, et haut la main ! Pour fêter son dixième anniversaire, le Congrès Mission avait vu grand, les 7 et 8 novembre, en investissant un lieu d’ordinaire dévolu aux stars du sport et de la chanson : l’Accor Arena de Paris-Bercy. Après des éditions délocalisées en région et à l’international, celle-ci a franchi un cap qui restera dans les mémoires.

    En témoigne la densité du programme, autour du thème « Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie » : veillées spirituelles dans un décor digne d’un show à l’américaine, messe présidée par le cardinal Dieudonné Nzapalainga, spiritain centrafricain archevêque de Bangui, ateliers, tables rondes, village d’exposants, projection de films, temps d’adoration, marches au départ de quatre églises parisiennes… Selon les premières estimations de l’équipe d’organisation, entre 13 000 et 15 000 personnes ont pris part à cette grand-messe de la mission à Bercy ainsi qu’en divers points de la capitale tout au long du week-end.