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BELGICATHO

  • Des martyrs par milliers : bilan d'un triste XXIe siècle

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    De Sylvain Dorient sur le site de La Nef :

    Le XXIe siècle, siècle de martyrs par milliers : bilan

    17 novembre 2025

    L’Aide à l’Église en Détresse (AED) a rendu public en octobre son rapport 2025 sur la liberté religieuse dans le monde. Le constat est alarmant, les deux-tiers de l’humanité vivent dans un pays qui ne respecte pas la liberté religieuse et les chrétiens sont au premier rang des croyants persécutés pour leur foi.

    «Ils tiraient en l’air et les gens fuyaient », décrit sœur Núbia Zapata Castaño. Cette carmélite colombienne a été envoyée au Cabo Delgado, province dangereuse du nord du Mozambique, où des groupes armés djihadistes harcellent la population chrétienne pour qu’elle quitte sa terre natale. En 2020, des hommes armés s’en sont pris à sa communauté de Macomia, tuant, enlevant, terrorisant la population civile sans défense. Pourtant, dès que les agresseurs sont partis, la petite religieuse est retournée à sa mission de directrice d’école, rassemblant les enfants qui s’étaient cachés pour reprendre les cours.

    Elle décrit sobrement les fusillades où elle aurait pu laisser la vie, comme si ce n’était pas un événement très important. En revanche, elle parle avec passion des enfants de réfugiés, ses élèves. Jetés sur les routes par ces mêmes groupes armés qui les rattrapent aujourd’hui, ils retrouvent avec l’école un semblant de normalité. Ils ne demandent pas mieux que d’étudier, se montrent assidus malgré les traumatismes et la misère qui s’abat sur leurs familles, assure sœur Núbia Zapata Castaño, très fière de ses élèves. Elle réside dans cette région depuis 2004, si loin de sa Colombie natale ! La sœur donne l’exemple d’une vie totalement donnée, et nous craignons pour elle, comme pour tant d’autres apôtres, que son nom ne vienne un jour s’ajouter à ceux des martyrs du XXIe siècle, dont la mémoire a été célébrée lors d’une cérémonie pontificale, le 14 septembre dernier à Rome.

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  • Le nouveau pontificat va-t-il vraiment commencer ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur Korazym.org :

    Léon XIV au début de son pontificat ?

    Le pape Léon XIV
     

    L'annonce de la convocation d'un consistoire par le pape Léon XIV les 7 et 8 janvier 2026 n'a pas encore été officialisée par le Bureau de presse du Saint-Siège. Depuis la publication de l'information par le National Catholic Register, de nombreuses confirmations ont toutefois émergé – certaines émanant des cardinaux eux-mêmes – et la lettre circulaire adressée à tous les cardinaux circule largement sur Internet.

    Ce consistoire n'aura pas pour objet la création de nouveaux cardinaux. Il y a déjà une douzaine de cardinaux en âge de voter de plus que ne le permet strictement la loi. Le nombre de cardinaux en âge de voter ne descendra pas en dessous de la limite légale de 120 avant fin 2026. Le consistoire des 7 et 8 janvier sera consacré à l'examen de questions importantes pour l'ensemble de l'Église – un examen qui n'a pas eu lieu ces dernières années.

    Le pape François a convoqué un consistoire en 2014, lors duquel le cardinal Walter Kasper a prononcé un discours sur la famille qui a suscité de vifs débats. Un autre s'est tenu en 2015, avec plusieurs sessions consacrées à la réforme de la Curie. Enfin, un troisième consistoire a eu lieu en 2022 pour discuter de la réforme de la Curie déjà promulguée.

    Le dernier consistoire extraordinaire du pape François – le premier en sept ans – a laissé un goût d'inachevé. Les cardinaux étaient répartis en groupes linguistiques, les interventions prolongées en séance plénière étaient impossibles, et beaucoup ont eu le sentiment que la collégialité – ou synodalité – dont parlait le pape François n'avait pas été véritablement appliquée.

    Léon XIV renoue avec les anciennes pratiques. Benoît XVI précédait toujours le consistoire pour la création de nouveaux cardinaux d'une réunion de l'ensemble du Collège des cardinaux. Jean-Paul II a convoqué les cardinaux à plusieurs reprises pour discuter de réformes et de décisions. Paul VI aimait même rencontrer les cardinaux résidant à Rome immédiatement après chaque voyage apostolique, dès son retour, presque avant même d'avoir franchi le seuil des appartements du Palais apostolique.

    Il reste à voir quel modèle suivra Léon XIV, mais la convocation d'un consistoire le 7 janvier est un signe significatif. En effet, le 7 janvier est le lendemain de la fin du Jubilé de 2025. Léon XIV a délibérément choisi de laisser traîner les choses pendant le Jubilé et de clore tous les dossiers ouverts du pape François. La publication de l'exhortation Dilexi te, la publication de la note du Dicastère pour la Doctrine de la Foi sur les titres mariaux, la publication prochaine d'un document sur la monogamie préparé par ce même dicastère durant le pontificat de François, et même le prochain voyage apostolique en Turquie et au Liban sont autant de questions laissées en suspens par son prédécesseur.

    Certaines décisions du pape François resteront en vigueur l'année prochaine. Par exemple, un voyage en Afrique, actuellement en préparation, dont il rêvait pour l'Année jubilaire. Cependant, la fin du Jubilé marquera aussi, concrètement, la fin de son mandat. Léon XIV a pris le temps de réfléchir à la question et il devrait maintenant annoncer clairement sa position.

    Que pourrait-il se passer au consistoire les 7 et 8 janvier ? Le pape souhaitera sans doute écouter. Il le fait toujours. Les nonces apostoliques affirment qu’il tient toujours à être informé en premier lieu de la situation dans le pays où ils exercent leur ministère.

    Mais le pape pourrait alors définir son équipe dirigeante. Il pourrait présenter un projet de ce qui deviendrait sa première encyclique. Il pourrait aborder des questions cruciales : l’impact de la période des procès, la crédibilité de l’Église et les réformes nécessaires à la restructuration de la Curie.

    Quoi qu'il arrive, ce sera un tournant fondamental. Les paroles du pape Léon XIV et la manière dont il dirige le consistoire nous permettent de comprendre le déroulement de son pontificat. Nous en avons déjà aperçu quelques éléments clés. La semaine dernière, Léon XIV a nommé le père augustin Edward Danian Daleng vice-régent de la Préfecture de la Maison pontificale. Ce poste n'existe pas dans l'organigramme – il pourrait tout au plus y avoir un régent adjoint – mais il témoigne de la volonté du pape de redonner toute sa place à l'institution. Le vice-régent travaillera aux côtés du régent, Mgr Leonardo Sapienza, qui a dirigé la Préfecture ces dernières années. Le pape François, en effet, n'a jamais nommé de préfet pour succéder à l'archevêque Gänswein. Le pape Léon XIV pourrait en nommer un, et l'archevêque Peter Rajic, actuellement nonce apostolique en Italie, serait pressenti pour ce poste.

    La nomination d'un vice-régent témoigne de la pratique constante du pape de confier des postes clés à des amis jeunes et de confiance. Il s'agit souvent d'augustins, mais pas nécessairement : les deux secrétaires particuliers ne le sont pas. Ils sont toutefois âgés de trente ans et possèdent une expérience et une fiabilité éprouvées.

    Au plus haut niveau, le Pape souhaite toutefois rétablir une hiérarchie claire. La Préfecture de la Maison pontificale constituera un organe central. Il reste à voir comment le Saint-Père réorientera le Secrétariat d'État, et l'on peut s'attendre à des changements au sommet après le Consistoire.

    Le Secrétariat d'État est actuellement privé de deux postes essentiels à son fonctionnement : celui d'évaluateur et celui de sous-secrétaire d'État pour les relations avec les États. Le rôle de l'évaluateur est d'autant plus crucial qu'il assiste le substitut pour les affaires générales dans la gestion du Secrétariat d'État. Il reste à voir si le Pape décidera d'apporter une réforme plus profonde au Secrétariat d'État, en nommant de nouveaux supérieurs pour l'évaluateur et le sous-secrétaire d'État. La question sera tranchée après le Jubilé.

    Parallèlement, Léon XIV poursuit la correction des carences institutionnelles. Suite au rescrit autorisant à nouveau les entités vaticanes à s'abstenir d'investir par l'intermédiaire de l'Institut pour les Œuvres de Religion, le pape a institué, le 13 novembre, un organe de coordination pour l'Apostolat de la Mer, appelé Stella Maris. Avec la réforme de la Curie, l'Apostolat de la Mer avait été marginalisé par le Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, qui avait certes assumé ses responsabilités, mais sans mettre en place de structure. Cette structure est en cours de déploiement, bien que des étapes supplémentaires soient nécessaires pour garantir son efficacité. Elle s'inscrit dans le cadre d'une adaptation plus large des réformes inachevées du pape François.

    Peut-être n'approchons-nous que très lentement du début du nouveau pontificat, ou du moins du nouveau gouvernement papal. Le pape semble déterminé à établir une institution et une organisation solides, sans renoncer à plus que le strict minimum des éléments qui ont caractérisé le pontificat de François. Il faudra beaucoup d'équilibre pour que cet effort porte ses fruits.

  • En RDC, un massacre dans la paroisse de Byamwe relance les appels à l’aide face aux ADF

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    De Vatican News (Jean-Paul Kamba, SJ) :

    En RDC, un massacre dans la paroisse de Byamwe relance les appels à l’aide face aux ADF

    La paroisse Saint-Paul de Byambwe, dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, a été victime d'une attaque meurtrière particulièrement sanglante. Tout se passe dans la nuit du 14 au 15 novembre 2025, lorsque les présumés combattants ADF-NALU font incursion et tuent au moins 28 personnes, incendient un centre de santé de la paroisse et ravagent plusieurs habitations.

    Dans l’interview accordée à Radio Vatican, le curé de la paroisse Saint-Paul, l’abbé Katsere Gislain, explique que les assaillants ont pris pour cible dans la nuit de vendredi à samedi des zones d’habitation, brûlant douze maisons du quartier Makuta et onze autres à Django. Le bilan humain est lourd: 28 morts, 16 femmes, dont une jeune fille ainsi que 12 hommes, dont deux garçons. La plupart des hommes ont été tués sur place, dans les quartiers Makuta et Django.

    Un drame sans explication, dans un climat d’insécurité permanente

    À Biambwe, les motivations des assaillants demeurent inconnues. «On ne connait pas leurs motivations. C’est la question que tout le monde se pose», confie le curé, évoquant les «présumés ADF-NALU» auxquels de nombreuses attaques sont attribuées dans la région. Au lendemain du massacre, un mouvement massif de fuite a été observé. Des habitants ont cherché refuge à Butembo et Ziampanga, abandonnant leurs habitations. «L’atmosphère n’est pas bonne. Tout le monde est inquiet. C’est vraiment un départ massif», témoigne le prêtre. Les habitants craignent un retour des assaillants, d’autant que plusieurs sources locales affirment que des éléments armés circuleraient encore dans la zone.

    La réponse des autorités: tardive mais visible

    Les autorités locales, administratives et militaires, se sont rendues sur place après les événements. Leur présence n’a toutefois pas empêché l’incursion meurtrière. Le curé regrette que ce massacre n’ait pas pu être empêché. Toutefois, il rassure, affirmant que des militaires ont été déployés dans le village pour tenter de prévenir une nouvelle attaque.

    La paroisse, ultime refuge spirituel d’une population traumatisée

    Face au choc, la paroisse demeure l’un des rares lieux de soutien. «Ce que je pouvais faire, c’est célébrer la messe de requiem», explique le prêtre, qui a organisé l’inhumation de la plupart des victimes dès le lendemain. Les familles endeuillées, privées de tout, ont trouvé dans la communauté chrétienne un espace de recueillement et d’accompagnement.

    L'appel du Pape Léon XIV: un signe d’espérance

    Dimanche, lors de l’Angélus, le Souverain pontife a évoqué les victimes de Biambwe, priant pour la paix dans l’Est de la RDC. Une attention chaleureusement accueillie dans la paroisse meurtrie. «Nous pensions être oubliés. Quand la voix du Saint-Père retentit pour parler de notre situation, nous sommes très, très contents», confie le curé.

    Au-delà de la compassion, l’Église locale appelle la communauté internationale à agir. «L’ennemi est presque international. Nous avons besoin d’aide», insiste le prêtre, lançant également un appel aux autorités congolaises pour un renforcement du dispositif sécuritaire.

  • Le pape Léon XIV demande une liturgie « sobre dans sa solennité » tout en respectant la piété populaire.

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    De Victoria Cardiel pour CNA :

    Le pape Léon XIV demande une liturgie « sobre dans sa solennité » tout en respectant la piété populaire.

    Le pape Léon XIII avec les responsables de la liturgie diocésaine en novembre 2025
    Le pape Léon XIV s'adresse aux responsables de la liturgie diocésaine lors d'une audience le 17 novembre 2025 au Palais apostolique au Vatican. | Crédit : Vatican Media

    Le pape Léon XIV a exhorté les paroisses à investir dans la formation liturgique, en particulier pour les lecteurs, tout en encourageant les fidèles à prier la Liturgie des Heures et en appelant à ce que l'on prête attention à la piété populaire.

    Lors de la réception, au Palais apostolique de Rome, de participants à un cours organisé par l’Institut pontifical liturgique Saint-Anselme pour les agents pastoraux liturgiques diocésains, le Saint-Père  a déclaré  que « dans les diocèses et les paroisses, il y a un besoin pour une telle formation » et a encouragé la création de « cours bibliques et liturgiques » là où de tels programmes de formation font défaut.

    Grâce à de tels cours, a déclaré le pape, l'institut pourrait aider les églises locales et les communautés paroissiales « à être formées par la parole de Dieu, en expliquant les textes du lectionnaire des jours de semaine et des jours de fête ».

    Pour le pape, il est important que la liturgie soit « l’expression d’une communauté qui prend soin de ses célébrations, les prépare et les vit pleinement ».

    Concernant la formation biblique associée à la formation liturgique, il a recommandé que les responsables du ministère liturgique accordent une « attention particulière » à ceux qui proclament la parole de Dieu.

    S’adressant aux lecteurs et à ceux qui lisent régulièrement les Écritures, le Saint-Père a déclaré que « la connaissance biblique de base, une diction claire, la capacité de chanter le psaume responsorial, ainsi que de composer des prières des fidèles pour la communauté sont des aspects importants qui mettent en œuvre la réforme liturgique et aident le peuple de Dieu à progresser sur son chemin. »

    « Nous sommes pleinement conscients que la formation liturgique est l’un des thèmes principaux de tout le cheminement conciliaire et postconciliaire », a déclaré Léon XIV.

    À cet égard, il a affirmé que malgré les « progrès considérables accomplis », « il reste encore beaucoup à faire ». « Ne nous lassons pas : reprenons avec enthousiasme les bonnes initiatives inspirées par la réforme et, parallèlement, recherchons de nouvelles voies et de nouvelles méthodes », a-t-il exhorté.

    Le pape a déclaré que l’objectif est « de favoriser la participation fructueuse du peuple de Dieu ainsi qu’une liturgie digne, attentive aux différentes sensibilités et sobre dans sa solennité. »

    Il a notamment expressément demandé à la liturgie diocésaine de promouvoir la Liturgie des Heures et de cultiver la dimension de la « piété populaire ».

    « Parmi les aspects liés à votre fonction de directeurs, je voudrais mentionner la promotion de la Liturgie des Heures, le souci de la piété populaire et l’attention portée à la dimension festive dans la construction de nouvelles églises et l’adaptation des églises existantes », a-t-il déclaré.

    « Dans de nombreuses paroisses, il existe donc aussi des groupes liturgiques qui doivent travailler en synergie avec la commission diocésaine », a fait remarquer le pape.

    comités de liturgie paroissiale

    Le Saint-Père a poursuivi : « L’expérience d’un groupe, même petit mais bien motivé, qui se préoccupe de la préparation de la liturgie, est l’expression d’une communauté qui prend soin de ses célébrations, les prépare et les vit pleinement, en accord avec le curé. »

    « De cette manière, nous évitons de tout lui déléguer et de ne laisser que quelques personnes responsables du chant, de la proclamation de la parole et de la décoration de l’église », a-t-il expliqué.

    De même, il a déploré que ces groupes paroissiaux « aient complètement disparu, comme s’ils avaient perdu leur identité ». Par conséquent, il a appelé à un engagement pour rendre « à nouveau attractif ce domaine de la vie de l’Église, capable d’impliquer des personnes compétentes ou du moins disposées à ce type de service ».

    Il encourageait donc les responsables liturgiques à proposer aux curés des « cours de formation pour créer ou consolider des groupes liturgiques dans la paroisse, former leurs membres et leur offrir des suggestions pour leurs activités ».

  • Dans de nombreuses conversions « politiques », le point faible c’est Dieu. L'analyse d'un grand historien

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Dans de nombreuses conversions « politiques », le point faible c’est Dieu. L'analyse d'un grand historien

    (s.m.) À contre-courant de l'avancée de la sécularisation, on assiste aujourd’hui en Occident à une vague de conversions. Nombre d'entre elles sont étroitement liés à une orientation politique.

    Il s’agit de conversions au christianisme que l'on pourrait qualifier de « culturelles », qui sont souvent vécues comme un « choix de civilisation ». Plusieurs grandes personnalités de la structure de pouvoir actuelle aux États-Unis, comme le vice-président J.D. Vance (sur la photo de l'AP, avec sa femme indienne et ses trois enfants), le ministre des Affaires étrangères Marco Rubio, le technocrate et humaniste Peter Thiel, l'activiste et victime de la haine Charlie Kirk appartiennent à ce mouvement. Cette tendance ne bénéficie pas en Europe ou ailleurs de noms aussi prestigieux, quoique cela ait été le cas entre le XIXe et le XXe siècle, et il suscite encore un sentiment répandu dans la droite politique et culturelle, que l’on peut résumer par la triade : « Dieu, patrie, famille ».

    Voici donc une analyse critique originale de ce phénomène, rédigée pour Settimo Cielo par Roberto Pertici, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université de Bergame et auteur de livres importants, dont le dernier en date est « Il caso Renan. La prima guerra culturale dell’Italia unita », publié en 2025 chez Mulino.

    Le professeur Pertici est un auteur que les lecteurs de Settimo Cielo ont déjà eu l'occasion d'apprécier à plusieurs reprises, dans la douzaine d’essais agiles et denses publiés entre 2018 et 2023, consacrés à l'analyse de la saison actuelle de l'Église.

    Nous nous bornerons à mentionner ici quelques-uns de ses essais, dont les titres donnent une petite idée du contenu, à défaut de l'irrésistible originalité interprétative dont l'auteur fait preuve :

    > Est-ce la fin du « catholicisme romain » ? (13 avril 2018)

    > Historiciser Vatican II (31 août 2020)

    > L'après-Concile et les « grands bonds en avant » de la modernité (14 septembre 2020)

    > Une « renaissance religieuse » est-elle possible ? I – Du Concile de Trente au début du dix-neuvième siècle (22 avril 2022)

    > Une « renaissance religieuse » est-elle possible ? II – De la moitié du dix-neuvième siècle à nos jours (28 avril 2022)

    Nous lui cédons une fois de plus la parole.

    *

    Dieu, la patrie, la famille. Une triade à corriger

    par Roberto Pertici

    1. Si l’on considère la foi religieuse comme un phénomène historique et humain (en mettant de côté les sempiternelles discussions théologiques sur son fondement surnaturel), on peut en identifier les différentes « modalités » : la foi par tradition familiale, par origine environnementale, par influence d'une personnalité charismatique, par esprit de groupe ou de secte et par réaction à une douleur insupportable. Au cours de ces deux derniers siècles, une foi étroitement liée à une orientation politique a également joué un rôle essentiel, avec un tel niveau d’imbrication qu'il a souvent été difficile de déterminer lequel de ces deux éléments avait la priorité sur l’autre, autrement dit si une certaine orientation politique découlait d'une option religieuse si c’était l’inverse.

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  • L'homélie du pape Léon XIV pour le Jubilé des Pauvres

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    IXe JOURNÉE MONDIALE DES PAUVRES
    JUBILÉ DES PAUVRES

    MESSE

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Basilique Saint-Pierre
    XXXIIIe dimanche du Temps ordinaire, 16 novembre 2025

    Chers frères et sœurs,

    les derniers dimanches de l’année liturgique nous invitent à considérer l’histoire dans ses ultimes aboutissements. Dans la première lecture, le prophète Malachie entrevoit l’entrée dans une ère nouvelle avec l’arrivée du jour du Seigneur”. Celui-ci est décrit comme le temps de Dieu, où l’espérance des pauvres et des humbles recevra une réponse ultime et définitive du Seigneur, comme une aube faisant lever un soleil de justice, et où l’œuvre des méchants avec leur injustice, surtout au détriment des sans-défense et des pauvres, seront éradiquées et brûlées comme de la paille.

    Ce soleil de justice qui se lève, comme nous le savons, c’est Jésus Lui-même. Le jour du Seigneur, en effet, n’est pas seulement le dernier jour de l’histoire, mais aussi le Royaume qui s’approche de chaque homme dans le Fils de Dieu qui vient. Dans l’Évangile, utilisant le langage apocalyptique typique de son époque, Jésus annonce et inaugure ce Royaume : Il est Lui-même, en effet, la seigneurie de Dieu qui se rend présente et se fait une place dans les événements dramatiques de l’histoire. Ceux-ci ne doivent donc pas effrayer le disciple, mais le rendre davantage persévérant dans son témoignage et conscient que la promesse de Jésus est toujours vivante et fidèle : « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu » (Lc 21, 18).

    Telle est, frères et sœurs, l’espérance à laquelle nous nous accrochons, même dans les événements pas toujours heureux de la vie. Aujourd'hui encore, « l’Église avance dans son pèlerinage à travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu, annonçant la croix et la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne » (Lumen gentium, n. 8). Et là où tous les espoirs humains semblent s’épuiser, la seule certitude - plus stable que le ciel et la terre - que le Seigneur ne laissera pas se perdre un seul cheveu de notre tête, devient encore plus forte.

    Dans les persécutions, les souffrances, les fatigues et les oppressions de la vie et de la société, Dieu ne nous laisse pas seuls. Il se manifeste comme Celui qui prend position pour nous. Toute l’Écriture est traversée par ce fil rouge qui raconte un Dieu toujours du côté des plus petits, des orphelins, des étrangers et des veuves (cf. Dt 10, 17-19). Et en Jésus, son Fils, la proximité de Dieu atteint le sommet de l’amour : c’est pourquoi la présence et la parole du Christ deviennent joie et jubilé pour les plus pauvres, car il est venu annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres et prêcher l’année de grâce du Seigneur (cf. Lc 4, 18-19).

    Nous vivons, encore aujourd’hui de manière particulière, cet an de grâce, alors que nous célébrons, en cette Journée Mondiale, le Jubilé des pauvres. Toute l’Église exulte et se réjouit, et c’est d’abord à vous, chers frères et sœurs, que je souhaite transmettre avec force les paroles irrévocables du Seigneur Jésus Lui-même : «Dilexi te - Je t’ai aimé» (Ap 3, 9). Oui, face à notre petitesse et à notre pauvreté, Dieu nous regarde comme nul autre, et Il nous aime d’un amour éternel. Et son Église, encore aujourd’hui, peut-être surtout en cette époque encore marquée par des pauvretés anciennes et nouvelles, veut être « mère des pauvres, un lieu d’accueil et de justice » (Exhort. ap. Dilexi te, n. 39).

    Combien de pauvretés oppriment notre monde ! Il s’agit avant tout de pauvretés matérielles, mais il existe également de nombreuses situations morales et spirituelles, qui souvent touchent surtout les plus jeunes. Et le drame qui les traverse toutes de manière transversale est la solitude. Celle-ci nous met au défi de considérer la pauvreté de manière globale, car il est certes parfois nécessaire de répondre à des besoins urgents mais, plus généralement, nous devons développer une culture de l’attention, précisément pour briser le mur de la solitude. C’est pourquoi nous voulons être attentifs à l’autre, à chacun, là où nous sommes, là où nous vivons, en transmettant cette attitude déjà de la famille, pour la vivre concrètement sur les lieux de travail et d’étude, dans les différentes communautés, dans le monde numérique, partout, jusqu’aux périphéries, en devenant témoins de la tendresse de Dieu.

    Aujourd’hui, les théâtres de guerre, malheureusement présents dans différentes régions du monde, semblent nous conforter dans un sentiment d’impuissance. Mais cette mondialisation de l’impuissance est fondée sur un mensonge : la croyance que l’histoire a toujours été ainsi et ne peut changer. L’Évangile, en revanche, nous dit que le Seigneur vient nous sauver précisément dans les bouleversements de l’histoire. Et nous, communauté chrétienne, nous devons être aujourd’hui, un signe vivant de ce salut au milieu des pauvres.

    La pauvreté interpelle les chrétiens, mais elle interpelle aussi tous ceux qui ont des responsabilités dans la société. J’exhorte donc les chefs d’État et les Responsables des nations à écouter le cri des plus pauvres. Il ne peut y avoir de paix sans justice, et les pauvres nous le rappellent de multiples façons, par leurs migrations comme par leur cri, souvent étouffé par le mythe d'un bien-être et d'un progrès qui ne tiennent pas compte de chacun et oublient même nombre de créatures en les abandonnant à leur sort.

    J’exprime ma gratitude aux opérateurs de la charité, aux nombreux bénévoles, à tous ceux qui œuvrent pour soulager les conditions de vie des plus démunis, et j’exprime en même temps mon encouragement à être davantage une conscience critique dans la société. Vous savez bien que la question des pauvres renvoie à l’essentiel de notre foi, qu’ils sont pour nous la chair même du Christ et pas seulement une catégorie sociologique (cf. Dilexi te, n. 110). C'est pourquoi « l’Église, comme une mère, marche avec ceux qui marchent. Là où le monde voit des menaces, elle voit des fils; là où l’on construit des murs, elle construit des ponts » (ibid., n. 75).

    Engageons-nous tous. Comme l’écrit l’Apôtre Paul aux chrétiens de Thessalonique (cf. 2 Th 3, 6-13), dans l’attente du retour glorieux du Seigneur, nous ne devons pas mener une vie repliée sur nous-mêmes ni dans un intimisme religieux se traduisant par un désengagement des autres et de l’histoire. Au contraire, rechercher le Royaume de Dieu implique le désir de transformer la coexistence humaine en un espace de fraternité et de dignité pour tous, sans exception. Le danger de vivre comme des voyageurs distraits, indifférents à la destination finale, et se désintéressant de ceux qui partagent notre chemin, est toujours présent.

    En ce Jubilé des pauvres, laissons-nous inspirer par le témoignage des saints et des saintes qui ont servi le Christ dans les plus démunis et l'ont suivi sur le chemin de la petitesse et du dépouillement. Je voudrais notamment rappeler la figure de saint Benoît Joseph Labre qui, par sa vie de « vagabond de Dieu », a les caractéristiques pour être le patron de tous les pauvres sans abri. La Vierge Marie, à travers son Magnificat, continue de nous rappeler les choix de Dieu et de se faire la voix de ceux qui n'ont pas de voix. Qu’elle nous aide à entrer dans la nouvelle logique du Royaume, afin que l’amour de Dieu qui accueille, panse les blessures, pardonne, console et guérit se manifeste dans notre vie de chrétiens.

  • À propos du bon sens surprenant de Bill Gates sur le changement climatique… …et ce que l’Église catholique peut apprendre du récent essai de Gates sur le sujet

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    De sur le Catholic World Report :

    À propos du bon sens surprenant de Bill Gates sur le changement climatique…

    …et ce que l’Église catholique peut apprendre du récent essai de Gates sur le sujet.

    Voilà ce que j'enseigne depuis des années, et que j'ai développé récemment dans des cours magistraux sous l'égide de  l'écologie intégrale . Mais l'entendre de la bouche du fondateur de Microsoft, un homme qui a consacré des décennies à financer des initiatives visant à réduire l'impact humain sur le climat, c'était une toute autre histoire. Après avoir terminé cette chronique, je vous encourage à prendre cinq minutes pour lire au moins une partie de l'article de Gates. Oui, vous avez bien lu : Bill Gates a écrit un article remarquablement nuancé sur le changement climatique – « Trois vérités difficiles sur le climat »  (27 octobre 2025) – et vous devriez vraiment le lire. Certes, vous pourriez être en désaccord avec certains points. Mais Gates, malgré ses imperfections, a apporté une dose bienvenue de bon sens au débat climatique, offrant au passage un aperçu clair de la situation actuelle.

    Mais le but de cet article n'est pas simplement de faire l'éloge de Bill Gates ni de reprendre ses propos récents. Après avoir résumé quelques points essentiels, je souhaite mettre en relation ses réflexions avec les enseignements de nos papes sur le sujet et dégager quelques implications de ce dialogue. Je crois d'ailleurs que les papes pourraient tirer profit de la nuance que Gates apporte à ce débat.

    Les vérités dérangeantes de Gates sur le climat

    « D’ici quelques décennies, un changement climatique catastrophique anéantira la civilisation. Les preuves sont partout autour de nous : il suffit de voir toutes les vagues de chaleur et les tempêtes provoquées par la hausse des températures mondiales. Rien n’est plus important que de limiter cette hausse. »

    Nous avons tous entendu cet argument, ou plutôt ce discours incessant, un nombre incalculable de fois. À chaque tornade, ouragan ou vague de chaleur, les médias nationaux accusent automatiquement le changement climatique. À en croire les gros titres, les décès dus à la chaleur et aux catastrophes naturelles explosent, et la situation ne fait qu'empirer.

    « Heureusement pour nous tous », affirme Gates, « cette opinion est erronée. » Conformément au large consensus des climatologues et aux enseignements des papes récents, il soutient que la hausse des températures mondiales est due aux gaz à effet de serre d'origine humaine et qu'elle touchera plus durement les populations des pays les plus pauvres. Cependant, dans ce dernier article, il prend position en soulignant que le changement climatique n'entraînera pas la disparition de l'humanité.

    De plus,  bien qu'il ne soit absolument pas le premier à le souligner , Gates insiste sur le fait que le discours apocalyptique si souvent véhiculé par les écologistes transforme toute cette affaire en une compétition à somme nulle autour de quelques degrés sur un thermomètre, ce qui finit par « détourner des ressources des actions les plus efficaces que nous devrions entreprendre pour améliorer la vie dans un monde qui se réchauffe ».

    Gates étaye sa thèse par de nombreux arguments. Par exemple, il réfute l'idée reçue selon laquelle les décès liés à la chaleur sont les seuls à être mortels, en soulignant que les décès dus au froid sont en réalité dix fois plus nombreux que ceux dus à la chaleur à l'échelle mondiale. De plus, il constate que les décès liés à la chaleur sont en fait en baisse dans le monde, non pas parce que les températures mondiales diminuent, comme on pourrait le supposer, mais grâce aux progrès technologiques.

    Pour illustrer son propos, il cite le cas tragique, bien réel, d'un gouvernement sri-lankais qui, il y a quelques années, a interdit de manière imprudente les engrais synthétiques dans le but de lutter contre le changement climatique. Comme on pouvait aisément le prévoir, cette décision a entraîné une chute brutale des rendements agricoles, une flambée de l'inflation et des souffrances inutiles pour d'innombrables personnes – tout cela parce qu'il a été décidé de privilégier la réduction des émissions au détriment du bien-être humain à court terme. Plutôt que de blâmer une entité en particulier, Gates souligne que ce genre d'erreurs évitables résulte des pressions exercées par de riches bailleurs de fonds et actionnaires sur les pays en développement pour qu'ils laissent le pétrole, le gaz et le charbon dans le sol, au lieu de prendre des mesures simples pour garantir un accès fiable à l'électricité dans les foyers, les écoles et les centres de santé.

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  • France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne : des actes antichrétiens en augmentation

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    Du Tagespost (Franziska Harter) :

    Les attaques contre les chrétiens en Europe sont en augmentation

    Incendies criminels, agressions physiques, mais aussi discrimination juridique croissante : le centre de surveillance viennois OIDAC publie des chiffres inquiétants.

    17 novembre 2025

    En 2014, Ashur Sarnaya a fui l'Irak pour se réfugier en France afin d'échapper à l'État islamique. Plus de dix ans plus tard, le même sort l'a frappé. Alors que ce chrétien témoignait de sa foi devant une caméra, il a été assassiné par un inconnu. Un cas extrême, certes, mais loin d'être isolé : en Europe aussi, des personnes meurent parce qu'elles sont chrétiennes.

    Le rapport annuel publié aujourd'hui par l'Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens (OIDAC) est alarmant : les agressions physiques contre les chrétiens – y compris les meurtres – ont augmenté en Europe en 2024. La pression juridique sur les chrétiens et les positions chrétiennes s'accroît également dans de nombreux pays : des zones d'exclusion autour des cliniques pratiquant l'avortement et l'interdiction des symboles chrétiens dans les espaces publics aux restrictions de la liberté de conscience et des droits parentaux, l'OIDAC a recensé de nombreux cas qui suscitent l'inquiétude au sein des communautés chrétiennes en Europe.

    Les chiffres seront présentés au Parlement européen mardi.

    Mardi, l'OIDAC présentera également son rapport à l'Intergroupe du Parlement européen sur la liberté de religion, de conviction et de conscience. Il s'agit d'une étape importante, car les discours politiques et médiatiques contribuent aussi à créer un climat qui favorise les actes antichrétiens.

    Ce point a également été souligné dans un guide de l'OSCE publié en juin sur la lutte contre les actes antichrétiens. Ce guide attribue aux États une responsabilité centrale en matière de protection des communautés chrétiennes et souligne que, dans certains cas, « les discours et récits politiques ont contribué au maintien des préjugés et des stéréotypes antichrétiens ». L'OIDAC fait référence à des études internationales montrant que les médias véhiculent souvent des représentations stéréotypées ou déformées des questions religieuses : des exemples provenant de plusieurs pays démontrent comment la présentation négative et répétée des acteurs chrétiens peut abaisser le seuil de déclenchement de la violence. 

    En présentant ce rapport au Parlement européen, Anja Tang, directrice d'OIDAC Europe, souhaite « initier un débat factuel, dénué de toute considération politique et visant à trouver des solutions constructives ». La liberté de religion doit être davantage prise en compte, notamment en ce qui concerne les lois susceptibles de restreindre indirectement ce droit fondamental, a-t-elle expliqué à ce journal. Sa revendication spécifique : « Nous plaidons pour la création d'un poste de coordinateur européen de la lutte contre les crimes de haine antichrétiens, à l'instar des dispositifs existants contre l'antisémitisme et la haine antimusulmane. »

    La collecte de données en Allemagne doit être améliorée.

    Selon l'OIDAC, les pays les plus touchés par les actes antichrétiens sont la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Espagne. L'organisation basée à Vienne a recensé 2 211 crimes de haine antichrétiens. Ses conclusions reposent sur sa propre documentation, les données officielles de la police et les documents d'autres organisations internationales, collectés annuellement par l'OSCE. Les infractions les plus fréquentes sont le vandalisme, les incendies criminels, les profanations, les agressions physiques, les vols et les menaces, auxquels s'ajoutent plusieurs incidents à motivation terroriste, dont certains ont été déjoués par les services de sécurité, précise le rapport. L'Allemagne arrive en tête du classement des incendies criminels d'églises en 2024 : 33 des 94 incendies criminels recensés – soit près du double de l'année précédente – ont eu lieu en Allemagne.

    L’OSCE et l’OIDAC appellent les États européens à améliorer la collecte de données sur les crimes antichrétiens. En Allemagne, les crimes de haine antichrétiens sont actuellement enregistrés exclusivement dans le cadre de la criminalité à motivation politique. De ce fait, les infractions sans mobile politique évident – ​​comme le vandalisme ou les incendies criminels – n’apparaissent tout simplement pas dans les statistiques. Tang a expliqué à ce journal : « Cela crée une image faussée. De nombreuses attaques restent invisibles, alors que la réalité sur le terrain est tout autre : de plus en plus d’églises doivent rester fermées en dehors des offices pour des raisons de sécurité. » 

    En 2023, les statistiques policières relatives aux crimes à motivation politique n'ont recensé aucun incendie criminel à caractère antichrétien. L'OIDAC, quant à elle, en a documenté 12 durant la même période. Le directeur de l'OIDAC déplore : « Malgré ce constat, le gouvernement fédéral ne juge pas nécessaire d'agir. C'est problématique. Il est urgent de mettre en place un système de statistiques indépendant recensant les crimes de haine antichrétiens et de proposer une formation ciblée aux policiers afin que ces incidents soient correctement identifiés et enregistrés. »

    Le nombre de cas non déclarés est bien plus élevé.

    Le rapport indique clairement que le nombre réel d'actes antichrétiens est probablement bien plus élevé dans de nombreux pays : l'OIDAC cite une étude anonyme menée en Pologne, selon laquelle près de la moitié des prêtres interrogés ont subi des agressions au cours de l'année écoulée, mais plus de 80 % n'ont pas signalé ces incidents, qui ne figurent donc pas dans les statistiques officielles. Les personnes interrogées font également état d'un sentiment d'insécurité croissant dans les espaces publics et pointent fréquemment du doigt les représentations médiatiques négatives qui, à leurs yeux, contribuent à ce climat hostile. Une étude espagnole a abouti à des conclusions similaires. Une autre étude menée en Grande-Bretagne confirme ces résultats : de nombreux chrétiens y font état de discriminations dans leurs milieux professionnels et sociaux, discriminations qui, elles aussi, sont souvent tues.

    Les positions chrétiennes seront-elles bientôt illégales ?

    Le rapport décrit en détail les restrictions légales croissantes qui affectent les chrétiens en Europe. Il met notamment l'accent sur la criminalisation de l'enseignement chrétien et de l'accompagnement pastoral . Par exemple, en Grande-Bretagne, plus de 1 000 responsables d'Églises chrétiennes ont averti qu'une nouvelle loi encadrant les prétendues « thérapies de conversion » pourrait aboutir à une interdiction de facto de l'éthique sexuelle chrétienne, car ses dispositions sont formulées de manière si vague que même les sermons, les prières ou les entretiens pastoraux pourraient être criminalisés.

    Le rapport conclut que, dans ces conditions, même la transmission de croyances religieuses fondamentales comporte des risques juridiques. Les positions chrétiennes, comme la défense du fait – également prouvé biologiquement – ​​de la binarité des sexes chez l’être humain, risquent d’être qualifiées de discours haineux et, par conséquent, de faire l’objet de discriminations, même en Allemagne.

    L'éducation laïque est préférable à l'éducation religieuse.

    Un autre chapitre aborde la restriction des droits parentaux et de l'éducation religieuse. Le rapport explique que les normes internationales relatives aux droits humains garantissent clairement aux parents le droit de déterminer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants. Néanmoins, l'OIDAC documente plusieurs cas d'ingérence grave. On peut notamment citer un arrêt de la Cour constitutionnelle espagnole interdisant à un père protestant d'emmener son fils à l'église ou de lire la Bible avec lui, conférant ainsi à la mère laïque l'autorité exclusive en matière d'éducation religieuse. L'OIDAC critique cet arrêt car il considère l'éducation laïque comme « neutre » et qualifie l'éducation religieuse de potentiellement nuisible, constituant ainsi une atteinte manifeste aux droits parentaux et à la liberté de religion.

    Le rapport mentionne également des cas illustrant les tensions croissantes entre la présence religieuse dans l'espace public et les interprétations de plus en plus restrictives de la neutralité de l'État. Parmi ceux-ci figurent la menace de fermeture d'hospices catholiques en Grande-Bretagne suite à de nouvelles lois sur l'euthanasie, l'interdiction d'un crucifix dans une école bavaroise par un tribunal allemand et le retrait, ordonné par la justice, d'une crèche à Beaucaire, en France.

    Selon l'OIDAC, de tels exemples témoignent d'une tendance qui problématise la visibilité publique du christianisme et relègue les expressions religieuses hors de la sphère publique.

  • La musique sacrée bénéfique pour le cerveau comme pour l'âme

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    De Terry O'Neill sur CNA :

    La musique sacrée est bénéfique pour le cerveau comme pour l'âme, affirme un neuroscientifique.

    Il y a seize siècles, saint Augustin aurait dit : « Celui qui chante, prie deux fois. » Aujourd'hui, la recherche scientifique montre que chanter, jouer de la musique ou en écouter enrichit et renforce également son cerveau, selon la neuroscientifique catholique Kathlyn Gan.

    De plus, la musique sacrée pourrait produire des effets encore plus bénéfiques.

    Gan, qui dirige un laboratoire de recherche à l'Université de Toronto, a annoncé cette bonne nouvelle à une cinquantaine de personnes lors d'une conférence le 30 octobre à l'église Saint-François-de-Sales de Burnaby, en Ontario.

    Dans sa présentation d'une heure intitulée « La neuroscience de la musique sacrée », Gan, ancienne directrice de chœur et accompagnatrice, a décrit comment des recherches montrent que la musique peut faire partie d'un mode de vie sain qui contribue à lutter contre le déclin mental lié au vieillissement.

    La musique peut également contribuer à prévenir l'apparition de la maladie d'Alzheimer qui, dans près de 95 % des cas, peut être provoquée par des facteurs non génétiques, notamment l'obésité, l'hypertension artérielle, le tabagisme, la surdité, les lésions cérébrales et l'isolement social.

    « Non seulement la musique stimule le cerveau de manière particulière, mais elle favorise également des liens sociaux sains lorsqu'elle est pratiquée en groupe », a déclaré Gan, actuellement musicien liturgique dans l'archidiocèse de Toronto.

    Dans un entretien accordé au journal The BC Catholic, elle a expliqué que la musique est encodée et intégrée par de multiples régions du cerveau, stimulant les voies neuronales qui régulent la mémoire, le mouvement, la récompense, les émotions et l'empathie.

    « Compte tenu de ces effets, la musique peut nous aider à garder l'esprit actif et à favoriser les liens sociaux, ce qui peut contribuer à atténuer le risque de maladie d'Alzheimer », a-t-elle déclaré.

    Gan, qui a obtenu son doctorat à l'Université Simon Fraser de Burnaby et a effectué des études postdoctorales à l'Université Stanford en Californie, a déclaré que la musicothérapie est largement utilisée dans le cadre d'une approche de traitement holistique pour améliorer les problèmes comportementaux et encourager les liens sociaux aux stades intermédiaires et avancés de la maladie d'Alzheimer.

    Gan a noté que Radio-Canada avait récemment rapporté que des médecins de Montréal s'étaient associés à l'orchestre symphonique de la ville pour prescrire de la musique comme médicament.

    « Les médecins recevront des ordonnances qu’ils remettront à leurs patients », a déclaré Mélanie La Couture, directrice générale de l’Orchestre symphonique de Montréal. « Les patients nous appelleront et nous offrirons deux billets gratuits à chacun d’eux. »

    On pourrait concevoir que l'écoute ou le chant de musique sacrée, que Gan définit comme toute musique — du chant grégorien et classique au jazz et au gospel — qui contribue à la solennité et à la beauté de la messe, favorise une réflexion plus profonde sur les lectures bibliques et l'homélie, et glorifie Dieu, apporte encore plus de bienfaits.

    Cela dit, il sera difficile pour les scientifiques de prouver les bienfaits particuliers de la musique sacrée en raison des perceptions subjectives de la musique par les auditeurs ou les musiciens et de leur niveau variable de formation et de compréhension spirituelles, a déclaré Gan.

    À tout le moins, écouter ou interpréter de la musique sacrée aide une personne à approfondir sa foi et à aimer Dieu, a-t-elle déclaré dans sa présentation.

    Outre ses trois diplômes de l'Université Simon Fraser (SFU), Gan est également titulaire d'un diplôme d'études collégiales du Conservatoire royal de musique. Pianiste classique accomplie, elle partage son talent et sa foi dans les églises et au sein de la communauté. Elle se produit notamment avec ses élèves de piano dans des résidences pour aînés et des établissements de soins de longue durée, et intervient également dans des programmes de musicothérapie et d'accompagnement spirituel.

    Elle considère son ministère musical comme une forme de prière qui la pousse non seulement à reconnaître les thèmes et les images des Écritures, mais aussi à les communiquer « d'une manière qui honore le contexte historique des hymnes et qui partage ma propre spiritualité et mon expérience vécue ».

    Ses études et son ministère ont non seulement approfondi son appréciation de la complexité de l'esprit humain et de sa capacité à refléter l'humilité, la compassion, le pardon et l'amour du Christ, mais ils ont également « favorisé ma croissance spirituelle et enrichi ma foi », a-t-elle déclaré.

    Terry O'Neill est un collaborateur régulier du journal The BC Catholic à Vancouver, en Colombie-Britannique.
  • Mgr Rey : ses choix, ses combats et ce qu'il croit

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    Du Forum Catholique (DumVolviturOrbis) :

    Le Figaro Magazine publie des extraits exclusifs du livre de Mgr Dominique Rey intitulé « Mes choix, mes combats, ce que je crois ».

    Ce texte revient sur les raisons de sa démission demandée par Rome, ainsi que sur plusieurs controverses ayant marqué son épiscopat, notamment les questions de gouvernance, de séminaire, de finances, mais aussi son engagement sur les sujets de société et sa vision anthropologique.

    L’article original est ici :
    https://www.lefigaro.fr/vox/societe/ma-demission-a-ete-une-experience-crucifiante-les-extraits-exclusifs-du-livre-de-mgr-dominique-rey-ancien-eveque-de-frejus-toulon-20251116

    Mgr DOMINIQUE REY
    « Mon combat pour ce que je crois »

    Évêque emblématique et peu conformiste de Fréjus-Toulon de 2000 à 2025, Mgr Dominique Rey a fini par démissionner sur fond de tensions avec le Saint-Siège. Dans « Mes choix, mes combats, ce que je crois », livre au titre en forme de profession de foi, il s’exprime sur ce départ vécu, selon ses mots, comme une expérience « crucifiante ». Extraits exclusifs de ce livre écrit avec les journalistes Samuel Pruvot et Henrik Lindell.

    LES RAISONS DE SA DÉMISSION

    À la demande du pape François, Dominique Rey a envoyé sa démission à Rome le 7 janvier 2025. La fin définitive de cet épiscopat long d’un quart de siècle a été accompagnée par des cris de victoire et des soupirs de soulagement de ceux qui le critiquaient [...] Pourquoi, au juste, Dominique Rey devait-il démissionner ? Contrairement à ce que suggèrent nombre d’enquêtes journalistiques orientées ou serviles à l’égard de l’évêque, une réponse précise et objective à cette question est difficile à obtenir. Le rapport de la visite apostolique n’a pas été rendu public et ne le sera jamais. Mais l’homme n’a pas convaincu ses adversaires et n’a jamais été admis à la justice pour les faits qu’ils auront avancés. Si sa gestion était parfois critiquée en interne, par exemple pour une organisation normative « bordélique », et si certaines nominations et ordinations pouvaient surprendre plus d’un, y compris au Vatican, il nous semble difficile de prouver que Dominique Rey a commis de véritables fautes graves nécessitant son départ.
    Samuel Pruvot et Henrik Lindell

    Mgr Dominique Rey :

    « Fin 2024, le nonce m’a informé que le pape François me demandait de déposer ma charge d’évêque diocésain de Fréjus-Toulon. Par fidélité au successeur de Pierre, j’ai accepté de remettre la charge qui m’avait été confiée en l’an 2000 par Jean-Paul II. Au moment même où j’écris, j’aurais déjà fait mes adieux au diocèse lors de la messe d’action de grâce célébrée le 1er février au domaine de La Castille. Que m’a-t-on reproché ?

    La critique la plus sévère qui m’a été faite concernait l’accueil trop large, dans le diocèse, de communautés et de personnes par lesquelles beaucoup venaient de l’étranger. J’aurais fait preuve d’un manque de prudence et d’un excès de décision, jugent le nonce, Pierre, et, certainement, certains évêques qui, venant de l’extérieur, sont peu révélés. Certaines de ces réceptions portaient surtout sur des prêtres externes et de groupes issus du monde traditionaliste, ce qui aurait fragilisé l’unité du diocèse.

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  • Sainte Elisabeth de Hongrie (17 novembre)

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    Du site de la Communauté franciscaine capucine de Mons :

    bio ste elisabeth de hongrie - Prière des Futurs Parents

    Ste Élisabeth de Hongrie, fille du roi de Hongrie née en 1207, est la patronne du Tiers-Ordre régulier et du Tiers-Ordre séculier (ou OFS, Ordre Franciscain séculier) 

    Sa vie

    Élisabeth est née à Presbourg, en 1207.
    Fille du roi de Hongrie, André II, et de Gertrude de Méranie.
    Elle est fiancée dès l’âge de 4 ans, avec Louis, le fils aîné du landgrave de Thuringe, Herman I.
    La cour de Thuringe est alors brillante, cultivée ; et Élisabeth y reçoit une éducation soignée, dans le château de Wartburg, forteresse qui domine la ville d’Eisenach.
    Dès son enfance, elle manifeste une grande piété, un esprit de pénitence, et un constant dévouement envers les pauvres qu’elle appelle « ses plus chers amis ».
    En 1221, âgée de 14 ans, elle épouse son fiancé, Louis IV, qui vient de succéder à son père, comme landgrave de Thuringe.

    Il semble que le couple soit très uni et en plein accord sur la place à accorder à la prière et à la charité envers les pauvres. Louis IV porte le surnom de Louis le Charitable.

    Ce prince, à la différence des courtisans, a toujours admiré sa vertu. Partageant la sollicitude de sa femme pour les misères du peuple, le landgrave lui laisse toute liberté de continuer ses exercices religieux; il l’aide même à fonder près de son château un hôpital de lépreux.

    À cette époque, les Frères mineurs nouvellement fondés, commencent à se répandre dans toute l’Allemagne et un certain frère Rüdiger d’Halberstadt rencontre la princesse et l’initie à l’esprit franciscain qui correspond si bien à ses propres aspirations.
    Près du château de Wartburg, elle fait édifier un hôpital, pour accueillir les pauvres et les lépreux.
    En 1227, Louis IV part pour la Ve croisade, mais tombe malade avant de s’embarquer, et meurt à Brindisi. Ses ossements sont rapportés en Thuringe.

    Restée veuve en 1227, Élisabeth a d’abord à souffrir des persécutions de ses beaux-frères qui, désirent le pouvoir et l’accusent de négliger les affaires de l’état et de dissiper en aumônes les trésors de l’État, la privent de la régence et la chassent brutalement avec ses quatre (ou trois?)* enfants de la résidence souveraine. Son oncle, alors évêque de Bamberg, lui offre un asile jusqu’au moment où on lui propose de reprendre le pouvoir, qu’elle refuse. Peu après elle décide de se consacrer totalement à la prière et aux bonnes œuvres et se met sous la direction spirituelle de son confesseur, Conrad de Marburg, auprès duquel elle vient résider, dans une humble habitation.
    Après avoir assuré l’avenir de ses enfants et confié leur éducation à de nobles amies, elle prend l’habit des pénitents (ce n’est pas encore le Tiers-Ordre de saint François).

    Elle utilise les revenus de son douaire pour la construction et la gestion d’un hôpital à Marbürg, l’hospice St-François, et vit dans la pauvreté, la prière et l’assistance aux pauvres et aux malades.
    Quelques unes de ses suivantes et de ses anciennes servantes vivent auprès d’elle, au service des malades.
    Conrad de Marburg, son confesseur, lui ayant interdit de demander l’aumône, elle doit travailler aussi pour assurer sa subsistance. Sous son influence, elle se livre à des mortifications qui abrègent sa vie. Épuisée par les malheurs, les fatigues et les mortifications, elle meurt à peine âgée de 24 ans, le 17 novembre 1231.
    Le pape Grégoire IX la canonise en 1235,.

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  • Le Seigneur dit : Mes pensées sont des pensées de paix et non d’affliction (introit du 33e dimanche du T.O.)

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    Introitus

    Dicit Dominus:
    ego cogito cogitationes pacis,
    et non afflictionis:
    invocabitis me,
    et ego exaudiam vos :
    et reducam captivitatem vestram
    de cunctis locis.
     
    Le Seigneur dit :
    Mes pensées sont des pensées de paix et non d’affliction:
    vous m’invoquerez,
    et moi, je vous exaucerai:
    et je vous ramènerai de captivité,
    de tout lieu.
     
    Ps.  1
    Benedixisti, Domine, terram tuam.
    Vous avez-béni, Seigneur, votre terre.
     
    Avertisti captivitatem Iacob.
    Vous avez révoqué la captivité de Jacob