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  • Doucement et tendrement, Âme chèrement rachetée

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    Du sur The Catholic Thing :

    Doucement et tendrement, Âme chèrement rachetée

    Note : Aujourd'hui, à Rome, le grand converti anglais et théologien, saint John Henry Newman, sera proclamé Docteur de l'Église par le pape Léon XIV. Newman rejoindra ainsi ce cercle auguste et sélect – il est le 38e docteur (c'est-à-dire Maître) de l'Église parmi les milliards de catholiques ayant vécu sur terre. À juste titre. Ses dons étaient nombreux et exceptionnels. Et aujourd'hui, le père Stravinskas nous rappelle son œuvre – qui dépasse largement la théologie, l'histoire et la polémique – en tant que poète et guide spirituel. – Robert Royal

    À quinze ans, saint John Henry Newman entreprit un long cheminement spirituel, guidé par sa devise « ex imaginibus et umbris in veritatem » (« Des images et des ombres à la vérité »). Durant de nombreuses années, au cours de son parcours théologique, Newman s'en tint à l'enseignement des 39 Articles de Religion de la Communion anglicane, y compris celui qui qualifie le Purgatoire de doctrine « pernicieuse ». Fort d'une prière fervente, d'une étude approfondie de l'Écriture Sainte et du témoignage convaincant des Pères de l'Église, il composa l'un des plus beaux ouvrages sur le Purgatoire, « Le Songe de Gerontius », dont la profondeur et la beauté rivalisent avec celles de la vision du Purgatoire par Dante dans sa Divine Comédie. Cet ouvrage est sans doute surtout connu pour le magnifique hymne « Louange au Très-Saint », cité par le pape Benoît XVI lors de son homélie à l'occasion de la béatification de Newman.

    Dans le poème de Newman, une âme, en proie à l'agonie, tente de comprendre ses derniers instants, guidée par son ange gardien. Le mourant ne comprend pas pourquoi il est devenu si serein face à cette épreuve qu'il redoutait tant ; l'ange lui explique que les prières du prêtre et de ses amis qui l'entourent lui ont insufflé la confiance et, de plus, que « le calme et la joie qui s'élèvent en ton âme sont pour toi les prémices de ta récompense, et le commencement du Ciel ».

    L'homme sombre peu à peu dans la folie et s'inquiète de la perte de ses sens ; l'Ange le réconforte : « Jusqu'à cette Vision Béatifique, tu es aveugle ; car même ton Purgatoire, qui vient comme un feu, est un feu sans sa lumière. »

    L'âme, réconfortée par cette certitude, soumet sa volonté à celle de Dieu, ne demandant qu'un instant à contempler le Visage de Dieu avant d'entamer son chemin de purification. L'Ange lui déclare qu'il verra Dieu, ne serait-ce qu'un instant, mais l'avertit : « La vision du Très Beau te réjouira, mais elle te transpercera aussi. »

    Cette âme apprendra désormais que la flamme de l'Amour Éternel brûle avant de se transformer. Elle est maintenant prête à comparaître devant le Seigneur en jugement, dont la vue « allumera dans ton cœur toutes les pensées tendres, gracieuses et respectueuses ».

          Quelles pourraient être de telles pensées ? Mieux vaut laisser le génie poétique de Newman s'exprimer directement, car, comme il le savait, « cor ad cor loquitur » (sa devise cardinale : « Le cœur parle au cœur ») :

    Tu seras malade d'amour, et tu languiras après Lui
    et tu auras l'impression de Le plaindre,
    qu'un être si doux se soit jamais mis
    dans une situation aussi désavantageuse, pour être traité
    si vilement par un être aussi vil que toi.
    Il y a une supplication dans Ses yeux pensifs
    qui te transpercera jusqu'au plus profond de ton être et te tourmentera.
    Et tu te haïras et te détesteras ; car, bien qu'à
    présent sans péché, tu sentiras que tu as péché
    comme jamais auparavant ; et tu désireras
    te cacher, te soustraire à Sa vue ;
    et pourtant, tu auras toujours le désir de demeurer
    dans la beauté de Son visage.
    Et ces deux douleurs, si contraires et si vives, –
    le désir de Lui quand tu ne Le vois pas ;
    la honte de toi-même à la pensée de Le voir –
    seront Ton purgatoire le plus intense, le plus douloureux.

    Tandis que l'homme s'avance vers le tribunal divin, il est stupéfait d'entendre des voix terrestres ; une fois encore, il se souvient qu'il entend le prêtre et ses amis prier le Subvenite (« Venez à leur secours, saints de Dieu ») en sa faveur, amenant ainsi le même Ange de l'Agonie qui a fortifié le Christ dans ses dernières heures à faire de même pour cette pauvre âme, l'escortant dans l'éternité.

    Le cardinal Newman  par Henry Joseph Whitlock, 1879 [National Portrait Gallery, Londres]

    Une fois là, cet aspirant à l'amour de Dieu « vole aux pieds d'Emmanuel », mais n'y parvient jamais pleinement car la sainteté du Tout-Saint consume et dessèche l'âme, la plongeant dans la passivité « devant le Trône redoutable ». Et pourtant, l'Ange peut s'exclamer : « Ô âme heureuse et souffrante ! Car elle est en sécurité, consumée, mais vivifiée, par le regard de Dieu. »

    Et l'âme acquiesce ; paradoxalement, elle se dit « heureuse dans sa souffrance » et souhaite même quitter immédiatement la présence de Dieu, afin d'accélérer le jour où elle pourra y revenir pour une expérience pleine et entière, désirant se précipiter vers ce que l'Ange appelle « la prison dorée » du Purgatoire. L'homme affirme avec confiance : « Là, je chanterai mon Seigneur et Amour absent : – Emmène-moi, afin que je puisse m'élever plus tôt, aller au-delà et Le voir dans la vérité du jour éternel. »

    Ainsi, l'Ange de l'âme se plie à ces vœux sacrés. Écoutons comment Newman conclut cette œuvre magnifique, à la fois imaginative et théologique, réaliste et poétique, en donnant la parole au messager de Dieu :

    Doucement et tendrement, âme chèrement rachetée,
    dans mes bras les plus aimants je t'enlace maintenant,
    et, sur les eaux pénitentielles qui roulent,
    je te soutiens, je te descends et je te tiens.

    Et avec précaution je te plonge dans le lac,
    Et toi, sans un sanglot ni une résistance,
    Tu traverses le flot rapidement,
    Sombrant toujours plus profondément dans la lointaine et obscure.

    Les anges, à qui cette tâche est confiée de bon cœur,
    veilleront sur toi, te nourriront et te berceront pendant ton repos ;
    et les messes sur la terre et les prières au ciel
    t’assisteront auprès du Trône du Très-Haut.

    Adieu, mais pas pour toujours ! Cher frère,
    sois courageux et patient sur ton lit de chagrin ;
    ta nuit d'épreuve passera vite ici,
    et je viendrai te réveiller demain.

    La Toussaint rassemble donc de nombreux thèmes essentiels de la théologie chrétienne : la justice et la miséricorde divines ; la responsabilité et la dignité humaines ; la solidarité dans la prière et la souffrance ; la vie désormais envisagée dans la perspective de l’éternité, dans une Église et un Seigneur qui nous rassemblent en son Corps mystique, véritable Communion des Saints dont les liens ne sont pas rompus par la mort mais au contraire fortifiés.

    Dès lors, qui parmi nous ne pourrait être plein d'espoir et de joie devant de si grandes et consolantes vérités ? Et la sobriété de la liturgie du jour est comme l'instant même du Purgatoire – un prélude approprié à la gloire de mille fois mille ans de possession de l'Amour et d'être possédé par Lui pour l'éternité.

    Oui, Seigneur, nous prions aujourd'hui pour tous ceux qui aiment et aspirent à Ton amour purificateur ; fais qu'ils soient – ​​et nous aussi – cum sanctis tuis in aeternum, quia pius es (« Avec tes saints pour toujours, car Tu es miséricordieux ») !

    Laissons le dernier mot au cardinal Newman lui-même en recourant à deux de ses plus belles prières :

    Puisse-t-Il nous soutenir tout au long du jour, jusqu'à ce que les ombres s'allongent, que le soir vienne, que le tumulte du monde s'apaise, que la fièvre de la vie retombe et que notre tâche soit accomplie. Alors, dans Sa miséricorde, puisse-T-Il nous accorder un refuge sûr, un repos saint et la paix éternelle.

    Et ceci :

    Ô mon Seigneur et Sauveur, soutenez-moi en cette heure par la force de vos Sacrements et par le parfum de vos consolations. Que les paroles d'absolution soient prononcées sur moi, que l'huile sainte me marque et me scelle, que votre Corps soit ma nourriture et votre Sang mon aspersion ; que ma douce Mère, Marie, souffle sur moi, que mon Ange me murmure la paix et que mes glorieux Saints… sourient à moi ; qu'en eux tous et par eux tous, je reçoive le don de la persévérance et que je meure comme je désire vivre, dans votre foi, dans votre Église, à votre service et dans votre amour. Amen.

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  • Il y a 75 ans : la proclamation du dogme de l'Assomption de la Vierge Marie

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    D'Henri de Villiers sur le site de la Schola Sainte-Cécile :

    Proclamation du dogme de l’Assomption le 1er novembre 1950

    La Dormition (la mort paisible, tel un sommeil) et l’Assomption (la non corruption du corps et sa montée au ciel) de la Sainte Vierge sont unanimement célébrées dès l’époque patristique dans toutes les Eglises d’Orient & d’Occident. L’Église catholique a considéré que les traditions anciennes sur lesquelles ont été établies la célébration liturgique (outre le fait objectif qu’il n’y a jamais eu mention de reliques du corps de la Vierge Marie qu’une église aurait détenu) étaient conforme au dépôt de la Foi.

    A partir du XIXème siècle, des pétitions commencent à affluer à Rome pour que soit officiellement défini le dogme de l’Assomption. De 1854 à 1945, huit millions de fidèles écriront à Rome en ce sens ! Chiffre auquel il faut ajouter les pétitions de 1 332 évêques (représentant 80 % des sièges épiscopaux) et 83 000 prêtres, religieux et religieuses. Face à ces demandes répétées, Pie XII, par l’encyclique Deiparae Virginis, publiée en mai 1946, demande à tous les évêques du monde de se prononcer sur la question. La réponse est quasi unanime : 90 % des évêques y sont favorables. La plupart des 10 % restant s’interrogent sur l’opportunité d’une telle déclaration, seulement six évêques émettant des doutes sur le caractère « révélé » de l’Assomption de Marie. A la suite de ces réponse, le Pape décide de proclamer solennellement le dogme de l’Assomption en 1950 au cours de célébrations magnifiques & grandioses, dont voici ci-dessous quelques photographies d’époque.

    Notons que la proclamation dogmatique de l’Assomption reste à ce jour le seul & unique cas où l’infaillibilité pontificale, telle que définie au Concile de Vatican I, a été mise en oeuvre ; infaillibilité assise du reste sur la collégialité : tous les évêques du monde s’étaient prononcés sur la question, & la présence de 800 évêques autour du Pape lors de la proclamation ressemble à s’y méprendre à un concile.

    D’une tradition enseignée par la liturgie & professée par les Pères & Docteurs des premiers siècles (dès saint Ephrem au IVème siècle), et paisiblement continuée durant l’histoire de l’Eglise, l’Assomption devint donc dès lors un dogme de foi que doivent tenir les catholiques. C’est un avis tout à fait personnel, mais il est possible que l’apparition croissante au cours du XXème siècle de pseudo-théologies contestataires & modernistes, de plus en plus irrespectueuses de la grande Tradition de l’Eglise, ait joué un rôle dans cette prise de décision du vénérable Pie XII, finalement prophétique…

    La proclamation dogmatique ne se fit pas – comme on aurait pu s’y attendre – un 15 août mais le 1er novembre de l’Année Sainte 1950, jour de la Toussaint, situant ainsi Marie dans la communion de tous les saints.

    Plus discutable fut la refonte des textes liturgiques de la fête du 15 août qui fut alors décidée. On trouvait que ces textes liturgiques, pourtant vénérables (ils avaient traversés les siècles depuis l’institution de la fête de l’Assomption à Rome par le Pape Théodore (642 † 649), d’origine constantinopolitaine), n’exprimaient pas suffisamment le mystère célébré. A dire vrai, c’était surtout l’évangile de la messe qui étonnait les mentalités contemporaines. En effet, on y chantait Luc 10, 38-42, soit le Christ chez Marthe & Marie. Ce passage pourtant était appliqué à la Sainte Vierge dans l’exégèse patristique et est utilisé également dans les rits byzantin & mozarabe pour la fête du 15 août, il s’agissait donc d’un patrimoine vraiment antique. Quant aux nouvelles pièces du chant liturgique qui furent élaborées en place des anciennes, on peut même noter une régression dans l’affirmation du mystère célébré (comparez ainsi l’antique offertoire : « Assumpta est Maria in cœlum : gaudent Angeli, collaudantes benedicunt Dominum, alleluia » avec le moderne composé en 1950 pour prendre sa place : « Inimitias ponam inter te et mulierem, et semen tuum et semen illius »).

    Avant de laisser la place aux belles images des glorieuses cérémonies de 1950, rappelons que l’Assomption de la Vierge réaffirme « le caractère provisoire de notre mort corporelle qui, en style chrétien, prend le nom de sommeil et de dormition » (R.P. Martin Jugie (1878 † 1954), in « La mort et l’Assomption de la Sainte Vierge », chapitre « Opportunité et avantage de la définition solennelle de la doctrine de l’Assomption »), affirmation non négligeable à notre époque alors que ce développe une civilisation matérialiste qui nie le sens ultime de l’existence humaine.

    Proclamation dogmatique de l'Assomption de la Vierge : le chœur de Saint-Pierre pendant la messe papale

    1er novembre 1950 – Le chœur de Saint-Pierre de Rome durant la messe papale de la proclamation du dogme de l’Assomption de la Sainte Vierge. Le vénérable Pie XII se tient au fond de l’abside de la basilique Saint-Pierre, juste sous le reliquaire de la Chaire, lequel contient les restes de la chaire utilisée par l’Apôtre saint Pierre lorsqu’il enseignait à Rome.

    « Le Ier novembre 1950, à l’exceptionnelle cérémonie, le monde catholique entier était en union de pensée avec ceux qui avaient pu venir. Huit cents évêques étaient autour du Souverain Pontife pendant la Messe Papale, offrant dans l’abside de Saint-Pierre le spectacle d’un concile œcuménique. »

    Mgr Pfister, Rome éternelle. Arthaud, 1954.

    Les noms des 800 évêques présents lors de la proclamation du dogme de l’Assomption ont été gravés sur des grandes tables de marbres qui sont placées sur les portes d’entrée du narthex de la basilique Saint-Pierre. Les pèlerins peuvent toujours les voir.

    « Vision vertigineuse prise du chemin de ronde de la coupole. Les proportions gigantesques, comme l’immensité de la foule sont ici manifestes. »

    Mgr Pfister, Rome éternelle.

    « En ce matin de l’extraordinaire Toussaint de 1950, aucun mouvement de foule n’était possible durant la cérémonie. L’affluence dépassait le demi-million. La plupart avait préféré assister au rite de la définition du dogme à l’extérieur de la basilique. Ceux qui remplissaient l’intérieur, assistèrent à l’entrée du Saint Père et de son cortège, puis à cette Messe dans ce cadre aussi émouvant que grandiose. C’est l’instant si bouleversant de la Consécration. Tous sont à genoux, les Gardes Nobles et les Suisses font en outre le salut militaire. »

    Mgr Pfister, Rome éternelle.

    Le Pape proclame la définition dogmatique de l’Assomption :

    « Nous proclamons, déclarons et définissons que c’est un dogme divinement révélé que Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste. »

    Cette proclamation est faite selon les critères exprimés au Concile de Vatican I de 1870, à savoir ex cathedra, « c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine, en matière de foi ou de morale, doit être admise par toute l’Église, jouit par l’assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue l’Église, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi ou la morale. » (Saint Concile Vatican I).

    Ces vidéos donnent des vues de la cérémonie et de la proclamation dogmatique.

    5 novembre 1950. – Le vénérable Pape Pie XII salue S.E. Francis, cardinal Spellman, archevêque de New-York, à l’issue de l’audience spéciale accordée par le Saint Père aux très nombreux membres de la hiérarchie catholique qui ont assisté aux cérémonies solennelles de la proclamation du dogme de l’Assomption.

    13 novembre 1950. – Le vénérable Pape Pie XII signe la bulle de la proclamation du dogme de l’Assomption de la Sainte Vierge dans son bureau privé, au Palais Apostolique.

  • La Toussaint : fête de la communion des saints

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    tous_l10.jpg«Je crois en la communion des saints. » Voilà un petit article du credo que nous récitons sans trop y penser. L'Eglise célèbre le 1er novembre la fête de la Toussaint. Une fête en lien direct avec cette merveilleuse réalité que nous nommons la communion des saints.

    L’Eglise, dans ses communautés, dans ses membres, et jusque dans ses structures et son organisation, est appelée à vivre et à témoigner de la sainteté et de la charité du Christ. C'est tout simplement dire que la communion des saints tire son origine de la personne du Christ, le saint des saints. Cet article de foi est fondé sur la pensée de saint Paul qui affirme que nous formons un seul corps, dont le Christ est la tête, que nous pouvons affirmer que chaque membre du corps est en communion avec l'autre.

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  • Fête de la Toussaint: les origines

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    Fête de la Toussaint

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    Une fête collective de tous les martyrs, en relation avec le triomphe pascal du Rédempteur, apparaît en Syrie dès le IVe siècle.

    Les Byzantins la célébraient au contraire le dimanche après la Pentecôte, usage qui fut jadis introduit également à Rome, comme en fait foi le plus ancien Comes publié par D. Morin d’après le célèbre manuscrit de Würzbourg : Dominica in natale Sanctorum.

    Cette fête transplantée de Byzance sur les rives du Tibre fut toutefois de courte durée. Dans la semaine après la Pentecôte, une ancienne tradition imposait aux Romains le jeûne solennel des Trois-Temps avec la grande veillée dominicale à Saint-Pierre. Il était impossible, après la fatigue de cette nuit, de célébrer encore, dans la matinée, la solennité de tous les Saints.

    On renonça donc à l’usage byzantin. Cependant la pensée d’une solennité collective de tous les saints, et non pas simplement des martyrs, gagnait de plus en plus de terrain. Au VIIIe siècle, tandis qu’en Orient les Iconoclastes détruisaient images et reliques, et qu’en Italie, en plein Latium, les cimetières des martyrs gisaient dans l’abandon à cause des continuelles incursions des Lombards dans la campagne romaine, Grégoire III érigea à Saint-Pierre un oratoire expiatoire en l’honneur de tous les Saints, Martyrs ou Confesseurs, morts dans le monde entier. Comment Rome en vint-elle à célébrer aux calendes de novembre la fête de tous les Saints, cela n’est rien moins que clair. Ce changement se fit sous Grégoire IV (827-844), et l’action de Louis le Pieux et de l’épiscopat franc n’y fut pas étrangère ; mais il n’est pas absolument prouvé que l’initiative vînt du Pape plutôt que de l’empereur. Plus tard, Sixte IV ajouta une octave à la fête.

    Le jour où l’Église fête ensemble tous les Saints, la lecture évangélique ne peut être autre que celle des Béatitudes (Matth., V, 1-12). Tous y sont compris, et chacun y reçoit une bénédiction particulière. Pour l’obtenir, point n’est besoin d’une naissance illustre, d’une grande fortune, d’une science ou d’une habileté spéciale ; au contraire, celui qui possède le moins en propre obtient davantage du don céleste, et c’est pourquoi la première bénédiction est pour les humbles et les pauvres d’esprit, c’est-à-dire pour ceux qui, en vue d’acquérir le Christ, se sont dépouillés d’eux-mêmes et se sont faits petits, comme l’enfant de l’Évangile donné par Jésus en modèle à ses Disciples. L’introït de la fête, Gaudeamus sub honore Sanctorum omnium , est le même qui fut primitivement assigné à la fête de sainte Agathe (5 février) : cette antienne appartient au fonds primitif du chant grégorien

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  • Vivre au milieu des saints (homélie pour le jour de la Toussaint 2022)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour la fête de la Toussaint (archive 2022) :

    Vivre au milieu des saints

    Quand on entend le Seigneur dire « votre récompense sera grande dans les cieux » (Mt 5,12), on est souvent un peu dépité, car on aimerait une récompense pour maintenant. Enfin, dans l’ambiance actuelle, c’est déjà quelque chose d’entendre qu’on peut se préparer à un grand avenir… L’avenir nous paraît de nos jours si compliqué… Tout à l’heure je me demanderai si ce bel avenir ne commence pas aujourd’hui, mais explorons d’abord de quoi sera fait cet avenir. Je ne le ferai pas par des suppositions, mais à partir de l’énumération que le Seigneur nous fait en promettant le bonheur.

    Nous vivrons avec des gens qui ont un cœur de pauvre, pas avec des orgueilleux, des râleurs, des mal-contents, des méprisants… Quel bonheur de vivre avec des gens qui cherchent à promouvoir l’autre plutôt qu’eux-mêmes ! Nous vivrons avec des doux, avec des miséricordieux qui ne font pas la liste de leurs griefs envers nous mais nous accueillent avec un grand cœur. Avec des personnes sensibles qui osent pleurer du mal qui frappe l’homme. Avec des pacifiques. Avec des amoureux de la justice — non pas seulement la justice sociale, mais aussi celle qui concerne Dieu : que Dieu soit honoré comme il convient, et le prochain servi comme il convient ! Nous vivrons avec des gens qui ont tant aimé le Seigneur qu’ils n’ont pas craint les insultes ou la persécution. Bref, quel paradis partagé avec de tels frères et sœurs, à contempler l’auteur de toute beauté, de toute joie, de tout amour : nous verrons Dieu tel qu’il est ! (1 Jn 3,2)

    Vous me direz : et pour tous ceux qui ne sont pas comme le dit Jésus, qu’y aura-t-il pour eux ? C’est pour eux que la méditation de l’Église, a partir des indications de l’Écriture qui parlent d’une purification possible après la mort, a imaginé qu’il y avait un Purgatoire : un lieu où l’âme trop tournée vers elle-même apprend à s’ouvrir, à devenir généreuse, à entrer dans le pardon et la louange. C’est pourquoi nous prions pour nos morts, afin de les soutenir dans ce processus de transformation qui introduit à la vie du ciel.

    Revenons à la question qui demande : est-ce seulement pour l’avenir ?  En réalité nous pouvons déjà commencer le paradis maintenant. Le Royaume des cieux est déjà présent. Regardez-vous : nous sommes entre saints ! Il n’y a pas que les saints canonisés, ni les saints inconnus que nous fêtons en cette fête de Toussaint qui méritent ce nom de saint. Saint Paul appelait souvent « saints » les chrétiens auxquels il s’adressait. Vous me direz : avec tous les défauts de l’Église, ce n’est pas trop ça… Mais qui donne la sainteté ? Le saint fait des efforts pour se corriger, pour devenir plus aimant et plus persévérant, mais ce ne sont pas ses efforts qui lui donnent la sainteté. Le saint n’est pas celui qui est irréprochable, mais celui qui se laisse purifier par Dieu. Plus déterminant que les efforts que nous faisons, ce sont les efforts que Dieu fait qui changent la donne. Ce qui nous rend saints, c’est d’accueillir sa miséricorde, c’est de se laisser animer par lui. Lui seul est capable de nous rendre purs, de redonner à notre âme sa beauté, son ardeur à aimer. En cette fête de tous les saints, désirons à notre tour être saints : désirons que Dieu nous transforme par son amour, et qu’ainsi nous allions de l’avant.

  • « Âmes errantes » ou mascarade démoniaque ? Pourquoi ce débat continue d’agiter exorcistes et théologiens

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    « Âmes errantes » ou mascarade démoniaque ? Pourquoi ce débat continue d’agiter exorcistes et théologiens

    On s'interroge sur des questions ancestrales concernant la vie, la mort et le mystère qui les unit.

    La frontière entre cette vie et l'au-delà peut-elle s'estomper d'une manière que l'Église n'a pas pleinement définie ? Chaque année, la Toussaint et le mois de la Toussaint ravivent des questions ancestrales sur la vie, la mort et le mystère qui les unit.

    Dans la culture populaire, les fantômes sont souvent imaginés comme des esprits prisonniers entre deux mondes, errant parmi les vivants. Cette image diffère sensiblement du concept d’« âmes errantes » qui, selon les théologiens et les exorcistes, ne sont pas condamnées à errer indéfiniment, mais peuvent être des âmes au purgatoire, temporairement autorisées par Dieu à prier ou à se repentir.

    Le sujet des âmes errantes, qui fascine nombre d'internautes, est devenu source de malaise au sein de l'Église, révélant des divergences de points de vue entre exorcistes, théologiens et évêques. Sur le terrain, plusieurs exorcistes rapportent avoir rencontré ce qu'ils interprètent comme des âmes errantes : des entités qui paraissent humbles, repentantes et implorant la prière, plutôt que démoniaques.

    Les âmes des défunts pourraient-elles, par permission divine, s'attarder quelque temps sur terre durant leur purification au purgatoire ? Ou une telle affirmation remet-elle en cause l'immédiateté du jugement particulier après la mort ?

    Le débat a été relancé ces derniers mois lorsque l'Association internationale des exorcistes (AIE) a publié une note interne condamnant la théorie des « âmes errantes », citant notamment l'exorciste espagnol, le père Javier Luzón Peña, et son ouvrage Las seis puertas del Enemigo: Experiencias de un exorcista  (2017). Fuité dans la presse en avril 2025, ce document mettait en garde contre les opinions jugées incompatibles avec la doctrine catholique.

    Le point chaud espagnol

    Le débat s'est intensifié en Espagne avec la parution du Traité des âmes errantes (2021) du père José Antonio Fortea. Ces deux auteurs, exorcistes expérimentés, suggéraient que certaines âmes, sauvées mais non pleinement purifiées, pouvaient temporairement demeurer proches de la réalité terrestre pour solliciter des prières. Initialement bien accueillis dans certains milieux catholiques, leurs ouvrages ont ensuite suscité de vives inquiétudes chez les évêques et les théologiens, qui craignaient une confusion entre la prière d'intercession légitime pour les défunts et les formes interdites de spiritisme.

    Cette théorie des âmes errantes a été dénoncée par d'éminents théologiens et exorcistes, dont Mgr Rubens Miraglia Zani, membre de l'AIE à Rome, comme étant théologiquement intenable. Dans un entretien accordé au Register, Mgr Zani a rappelé que la « Lettre sur quelques questions d'eschatologie » de 1979 de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi rejetait explicitement l'idée d'un état intermédiaire où le destin de l'âme demeurerait indécis. Il a également cité les Prénotanda du Rite d'Exorcisme, qui enjoignent aux exorcistes de ne croire aucun esprit possesseur se faisant passer pour un défunt. Reprenant les idées de saint Thomas d'Aquin, il a souligné que les démons peuvent imiter les âmes des morts pour semer la confusion et l'erreur, et que la position de l'Église sur ce sujet repose sur l'Écriture, la Tradition et l'enseignement magistériel. « Quiconque n'est pas d'accord sur ce point », a-t-il insisté, « se situe en dehors de la foi catholique ». Fort de son expérience, Mgr Zani a affirmé que la véritable libération s'opère toujours par l'autorité du Christ dans les sacrements et la prière, et jamais par une prétendue communication avec les morts.

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  • Le Vatican se prononcera sur le rôle de Marie dans le salut par un document doctrinal le 4 novembre

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    De kath.net/news :

    Annonce du Vatican : Un nouveau document « Mater Populi Fidelis » sera publié le 4 novembre.

    31 octobre 2025

    Vatican : « Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi publiera le 4 novembre le document « Mater Populi Fidelis », une note doctrinale sur certains titres mariaux en rapport avec la participation de Marie à l’œuvre du salut. » Par Petra Lorleberg

    Cité du Vatican (kath.net/pl) Cette nouvelle risque de faire sensation dans le monde catholique : « Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi publiera le 4 novembre le document « Mater Populi Fidelis », une note doctrinale sur certains titres mariaux en rapport avec la participation de Marie à l’œuvre du salut. » Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi l’a annoncé hier. Le blog « Silere non possum », proche du Vatican, a publié la lettre correspondante du Dicastère. « Mater Populi Fidelis » signifie « Mère fidèle du peuple ». 

    Parmi les participants à cette annonce, le 4 novembre, figureront le préfet du dicastère, Víctor Manuel Fernández, et le professeur Maurizio Gronchi, titulaire de la chaire à l'Université pontificale urbanienne de Rome et conseiller du dicastère. L'annonce sera animée par Mgr Armando Matteo, secrétaire du dicastère.

    Parmi les titres mariaux, on trouve Marie Reine, Théotokos et Mère de l'Église. Cependant, le titre de « Marie Corédemptrice » a longtemps fait l'objet de vifs débats au sein de l'Église catholique. Avant le concile Vatican II, environ 500 Pères conciliaires préconisaient de définir Marie comme « Médiatrice » (médiatrice des grâces). Une cinquantaine d'entre eux souhaitaient même la définir comme « Corédemptrice », c'est-à-dire « Co-Rédemptrice ». 

    Il est probable que la rédaction de la « note doctrinale » ait été commandée sous le pontificat du pape François. Un autre titre, tel que « Dénouer les nœuds », pourrait alors être envisagé, mais pour l’instant, cela reste incertain.

  • Personne n'est en sécurité dans la nouvelle Syrie

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    L'archevêque de Homs : Personne n'est en sécurité dans la nouvelle Syrie

    Les Syriens, persécutés comme ils l'étaient sous Assad, et les musulmans courent autant de danger que les chrétiens. Le prélat, ami et confrère du père Dall'Oglio, lui aussi enlevé, témoigne : « Si j'ai réussi à échapper à mes ravisseurs, c'est grâce à la force de la prière. »

    31/10/2025

    La Fondation pontificale Aide à l'Église en Détresse, qui se consacre à l'assistance aux chrétiens persécutés dans le monde entier, a récemment publié son Rapport 2025 sur la liberté religieuse , également relayé par La Nuova Bussola Quotidiana. Pour marquer la parution de ce document, qui analyse le niveau de liberté religieuse dans 196 pays, la section italienne de la Fondation a organisé à Florence, en collaboration avec le diocèse local et l'association Agata Smeralda, la rencontre publique « Témoins d'espérance de la Syrie blessée ». L'invité d'honneur était Son Excellence Monseigneur Jacques Mourad, moine syriaque catholique et ancien abbé du monastère Saint-Élian, archevêque de Homs à partir de 2023. Monseigneur Mourad a un parcours singulier : né et élevé à Alep, il est issu d’une famille de syriaques catholiques qui a fui Mardin (aujourd’hui en Turquie) en 1915 en raison des persécutions des Jeunes-Turcs contre les chrétiens, notamment les Arméniens (le tristement célèbre génocide), mais aussi les syriaques catholiques, les Chaldéens, les orthodoxes grecs et les Assyriens.

    Après des études de théologie au Liban, il entre dans la communauté monastique de Mar Moussa, fondée par le père jésuite italien Paolo Dall’Oglio, enlevé en 2013, vraisemblablement par des militants de l’État islamique. Ordonné prêtre, Mourad répond à la demande de son évêque de restaurer l’ancien monastère de Mar-Élian, dans la région de Homs, dont il devient l’abbé. En 2015, il est lui-même victime d’un enlèvement par l’État islamique, mais parvient à s’échapper après quatre mois de captivité.

    En marge de la réunion publique, Monseigneur Mourad a accordé un long entretien à Nuova Bussola Quotidiana au sujet de la Syrie et de son expérience personnelle en tant que chrétien.

    Monseigneur Mourad, dans un entretien accordé à l'Agence Fides le 31 janvier, vous aviez évoqué la profonde confusion qui régnait en Syrie après la prise de pouvoir par l'ancien groupe d'Al-Qaïda, Hayat Tahrir al-Sham. Quelle a été la situation aujourd'hui, près d'un an plus tard ?

    Il est difficile de se prononcer, car la situation est complexe et surtout parce que le nouveau gouvernement manque de clarté : ceux qui sont au pouvoir adoptent une stratégie de manipulation, c'est-à-dire qu'ils disent une chose et en font une autre. Les relations avec la population sont marquées par une absence totale de franchise. Pour les nouveaux dirigeants, la population syrienne, composée en grande partie de résistants ayant souffert et été persécutés sous le régime d'Assad, est une population de « flul » (alliés, terme sous-entendu par l'ancien régime) à persécuter.

    C'est ainsi que le peuple syrien a souffert et souffre encore aujourd'hui…

    Bien sûr. Le peuple subit innocemment les représailles contre Assad, et le paradoxe est que le nouveau gouvernement utilise, encore plus raffiné, les mêmes méthodes criminelles déjà éprouvées par l'ancien régime. De plus, le peuple syrien est appauvri : le nouveau gouvernement a licencié la plupart des fonctionnaires, les laissant sans salaire. Les rares qui ont pu conserver leur emploi sont payés en livres syriennes, tandis que les nouveaux arrivants le sont en dollars : 60 dollars par mois pour les premiers, 500 dollars pour les seconds. Le gouvernement a récemment déclaré que la situation allait changer le mois prochain et que tous seraient payés de la même manière. Espérons-le.

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  • 15 nouvelles béatifications dont celle de onze martyrs

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    De zenit.org :

    15 serviteurs de Dieu en route vers la béatification 

    11 sont reconnus martyrs et 4 deviennent vénérables 

    30 octobre 2025

    Les neuf martyrs polonais, Jan Świerc et 8 compagnons © causesanti.va

    Les neuf martyrs polonais, Jan Świerc et 8 compagnons © causesanti.va

    Jeudi 24 octobre 2025, le pape Léon XIV a reçu en audience le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints. Il l’a autorisé à promulguer les décrets concernant 15 serviteurs de Dieu, ouvrant ainsi la voie à leur béatification : 11 sont morts martyrs « en haine de la foi » et quatre deviennent vénérables.

    Parmi les martyrs, Jan Świerc et ses huit compagnons ont trouvé la mort dans des camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale. Prêtres polonais de la Société salésienne de saint Jean Bosco, ils ont été tués entre 1941 et 1942 à Auschwitz et à Dachau.

    Les deux autres martyrs sont Jan Bula et Václav Drbola, prêtres diocésains, tués entre 1951 et 1952 en Tchécoslovaquie.

    Les martyrs tchèques Jan Bula et Václav Drbola © causesanti.va

    Les martyrs tchèques Jan Bula et Václav Drbola © causesanti.v

    Le pape Léon XIV a également reconnu les vertus héroïques de quatre serviteurs de Dieu. Le plus proche dans le temps est le P. Angelo Angioni (1915-2008), prêtre diocésain brésilien et fondateur de l’Institut missionnaire du Cœur immaculé de Marie. Les trois autres sont José Merino Andrés (1905-1968), prêtre espagnol de l’ordre des Frères prêcheurs, Gioacchino della Regina della Pace (né Leone Ramognino, 1890-1985), religieux italien de l’ordre des Carmes déchaux, et María Evangelista Quintero Malfaz (1591-1648), religieuse espagnole cistercienne.

    15 serviteurs de Dieu en route vers la béatification  | ZENIT - Français

  • Hannut, 1er novembre : Holywins 2025

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    Holywins 2025

    1 novembre 11:30 – 21:00

    Le concept ? Fêter tous les saints dans la joie et la lumière.
    En avant les enfants, en route avec les anges et les saints !

    Vous souhaitez participer ainsi que vos enfants à la 17ème grande fête HolyWins 2025, le samedi 1 novembre? La fête aura lieu dans un super lieu inspirant situé à Hannut, entre Liège, Bruxelles et Namur..

    PROGRAMME :
    11h30 Messe de la Toussaint
    12h30 Holy-buffet partagé, en mode auberge espagnole
    14h00 Holy-jeu de la Toussaint, animé par les ados
    15h30 Spectacle Pipo & Cooky (Un clown ventriloque nous parle de Jésus)

    16h30 Le saint du jour
    17h00 Holy-Goûter (crêpes, gauffres, chocolat chaud, rien que des délices)
    18h00 Holy barbecue

    CONCERT DE LOUANGE « REVIVAL »

    20h00 Concert de louange par le groupe Revival, visite leur page Instagram : https://www.instagram.com/revival_bxl?igsh=ODZub2R3bjV3Mjdk

    UNE EXPERIENCE A VIVRE EN FAMILLE.

    Evènement ouvert à tous, de 0 à 99 ans. Une expérience à vivre en famille, en équipe de caté ou groupe.

    Les enfants sont invités à venir déguisés en saints, saintes ou anges.

    PRIX

    • 20 eur pour la famille ou groupe de maximum 4 adultes et enfants
    • Si vous venez à plus de 4, il faut compter 4 EUR par participant (adulte et enfant).
    • 5 eur par personne pour le concert de Revival à 20h00
    • A verser sur le compte IBAN BE46 0018 6802 9636 , au nom de ASBL MANUB ou en cash sur place

    AU MILIEU DU CAMP ADOS DE LA TOUSSAINT

    L’évènement est au milieu du camp de Toussaint des ados de l’Emmanuel, qui accueillera une centaine d’ados. Ces ados et leurs animateurs prépareront la fête, de super jeux et animation

    Merci de vous inscrire en remplissant le formulaire en haut de la page.

    Cet évènement est proposé par la Communauté de l’Emmanuel, mouvement catholique. Contact : holywins.liege@gmail.com ou info@emmanuelyouth.be

  • Quatre problèmes majeurs au sein de l'Église dont peu parlent

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    De InfoCatolica :

    Quatre problèmes majeurs au sein de l'Église dont peu parlent

    Ces dernières années, le discours de l'Église s'est largement concentré sur des questions mondaines telles que le changement climatique, les politiques d'immigration et le dialogue interreligieux. Bien que ces sujets soient pertinents, ils détournent souvent l'attention de l'essence même de la vie de l'Église. Tandis que Rome organise des synodes, des conférences et publie des documents sur des sujets superficiels, on ne parle guère de ce qui est à la racine de tout : la foi, la grâce, le péché, la liturgie et le salut des âmes.

    Il existe des problèmes silencieux, profondément spirituels, qui n'apparaissent plus ni dans les plans pastoraux ni au sein des équipes synodales pourtant réputées actives, mais qui minent l'essence même de l'Église. Les classer en quatre catégories est une réduction insuffisante, simpliste et imprécise, mais je crois que, dans un contexte complexe, clarifier ces idées peut s'avérer utile.

    1. Communion sacrilège généralisée

    Dans des milliers de paroisses, une scène quasi identique se répète : de longues files d'attente pour la communion et des confessionnaux vides. L'idée qu'il est nécessaire d'être en état de grâce s'est estompée. La communion est reçue par habitude, sans examen de conscience, comme si le simple geste suffisait. Nombre de prêtres ont cessé de parler de péché mortel ou de jugement, et il en résulte une communion routinière, parfois même sacrilège.

    Le remède est simple et concret : les homélies doivent rappeler aux fidèles la nécessité de la confession sacramentelle avant la communion s’ils sont en état de péché mortel ; elles doivent expliquer ce qu’est le péché mortel ; et des confesseurs doivent être disponibles avant et après la messe. Il n’est pas nécessaire d’être sévère, mais plutôt d’enseigner avec clarté et charité. Les fidèles ont été infantilisés, mais la réalité est qu’ils sont prêts à entendre une proposition exigeante pour une vie de grâce. Par crainte de paraître durs ou de susciter le rejet, de nombreux prêtres abordent rarement le sujet du péché. Est-ce là le chemin du salut des âmes ?

    2. Le manque de foi des évêques et des prêtres

    Le second problème est invisible de l'extérieur, mais ses effets sont dévastateurs. Nombre de prêtres et d'évêques ne croient pas en Dieu incarné. Ils remplissent leurs fonctions, gèrent, organisent et vivent une sorte de mascarade, mais ils ont perdu la certitude intérieure du surnaturel. Par conséquent, ils célèbrent la messe sans conviction profonde, prêchent sans ferveur et gouvernent comme si l'Église n'était qu'une institution parmi d'autres. Le cléricalisme ne se limite plus à l'abus de pouvoir, mais englobe également la dépouillation spirituelle du ministère.

    La solution réside dans le retour du clergé à ses racines spirituelles. Un plan radical pourrait s'avérer bénéfique, autorisant les prêtres à se retirer un mois par an dans le désert. Un programme exigeant de croissance et de développement spirituels est également nécessaire. Les séminaires devraient instaurer des procédures de sélection plus rigoureuses, un véritable discernement des vocations et accorder une plus grande importance au silence et à la prière. Un prêtre qui prie peu finit par avoir peu de foi. Et lorsque les pasteurs perdent la foi, le troupeau se disperse.

    3. Mouvements sectaires

    De nombreux mouvements nés après le concile Vatican II se sont transformés en cercles fermés aux dynamiques sectaires. Ils partagent tous une vision salvifique : l’Église aurait commis de graves erreurs depuis Constantin jusqu’à leur avènement, et leur charisme serait supérieur à 1700 ans de tradition et de doctrine séculière. Le groupe devient la fin en soi ; le fondateur, une figure intouchable ; l’obéissance, une forme de contrôle. Par le biais de discussions fraternelles ou d’examens de conscience, la prise de conscience du péché et de la faiblesse d’un membre devient non seulement un élément pervers de cohésion, mais aussi une déformation pseudo-sacramentelle sacrilège et abusive.

    L’Église ne peut fermer les yeux. Une vigilance réelle est nécessaire : examens diocésains, limitation des mandats, transparence économique et doctrinale, et contrôle externe des pratiques spirituelles.

    4. La banalisation de la liturgie

    L'un des problèmes directement liés à tous les autres est sans doute la perte du sens sacré de la liturgie. Trop souvent, la messe s'est transformée en un spectacle improvisé. La prière est modifiée, tout est permis, l'autel est théâtralisé, et le tabernacle et le Saint-Sacrement sont réduits à de simples éléments décoratifs. Ce qui est présenté comme une tentative de rapprochement aboutit à une perte totale de mystère et à des produits jetables, chargés d'émotion.

    La liturgie n'a besoin ni de créativité ni d'émotion, mais de fidélité et de beauté. Elle est le langage de la foi : si elle est déformée, nos croyances le sont aussi. La véritable réforme ne consiste pas à retourner au passé, mais à s'ancrer dans l'intemporel. Il s'agit de se souvenir que Dieu lui-même est présent dans la messe. Là où la liturgie est respectée, la foi s'épanouit ; là où elle est banalisée, elle dépérit.

  • Nostra Aetate : un anniversaire opportun

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    De George Weigel sur le CWR :

    Un anniversaire opportun

    L'antisémitisme est une trahison du christianisme, car la haine des Juifs est une haine du Christ.

    Il y a soixante ans, le 28 octobre 1965, le concile Vatican II adoptait, et le pape Paul VI promulguait, la Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes, connue sous le nom de  Nostra Aetate  (De notre temps) dans le texte latin officiel. Je retrace le parcours parfois tumultueux de Nostra Aetate au sein de Vatican II dans mon ouvrage Sanctifier le monde : L’héritage essentiel de Vatican II .

    Il suffit de noter ici que le refus obstiné de certains États arabes de reconnaître la réalité et la permanence d'Israël en tant qu'État juif s'est immiscé dans les débats du Concile, engendrant des difficultés. Néanmoins, et en grande partie grâce au travail inlassable de l'ancien confesseur du pape Pie XII, le cardinal Augustin Bea, SJ, bibliste allemand,  la déclaration Nostra Aetate  a finalement été adoptée par le Concile – et Dieu merci, compte tenu de la résurgence actuelle du fléau culturel qu'est l'antisémitisme.

    Lors de la cérémonie commémorative de Charlie Kirk, Tucker Carlson a poursuivi sa descente aux enfers en attribuant la mort de Jésus aux « mangeurs de houmous ». Heureusement, l’Église catholique a solennellement déclaré, dans  Nostra Aetate, que « ni tous les Juifs sans distinction » au temps du Christ, « ni les Juifs d’aujourd’hui, ne peuvent être accusés des crimes commis pendant [la] Passion » – et a affirmé sans équivoque que l’Église « déplore toutes les haines, persécutions et manifestations d’antisémitisme, d’où qu’elles viennent et à quelque époque que ce soit, dirigées contre les Juifs ».

    Tout aussi important, nous avons la reconnaissance par le Concile de la dette religieuse que le catholicisme a envers le judaïsme :

    L’Église du Christ reconnaît que… les fondements de sa foi et de son élection se trouvent déjà parmi les patriarches, Moïse et les prophètes. Elle professe que tous ceux qui croient en Christ — les fils d’Abraham selon la foi (cf. Galates 3, 7) — sont inclus dans l’appel du même patriarche, et que le salut de l’Église est mystérieusement préfiguré par l’exode du peuple élu hors du pays d’esclavage. L’Église ne peut donc oublier qu’elle a reçu la révélation de l’Ancien Testament par le peuple avec lequel Dieu, dans son ineffable miséricorde, a conclu l’Ancienne Alliance. Elle ne peut oublier non plus qu’elle puise sa nourriture à la racine de cet olivier cultivé sur lequel ont été greffés les rejetons sauvages, les païens (cf. Romains 11, 17-24).

    L’Église garde toujours à l’esprit les paroles de l’Apôtre concernant ses frères : « à eux appartiennent l’adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte et les promesses… » (Romains 9, 4-5)… Elle rappelle également que les Apôtres, piliers et fondements de l’Église, ainsi que la plupart des premiers disciples qui ont proclamé l’Évangile du Christ au monde, étaient issus du peuple juif.

    En compagnie des Prophètes et de saint Paul, l’Église attend ce jour, connu de Dieu seul, où tous les peuples s’adresseront au Seigneur d’une seule voix…

    Comme je l'ai dit lors d'une conférence le mois dernier à l'Université du Colorado à Boulder, l'antisémitisme est une trahison du christianisme, car la haine des Juifs est une haine du Christ.

    Pourquoi ? Parce que Jésus de Nazareth n'a aucun sens sans le comprendre comme il se comprenait lui-même : comme un fils de l'alliance de Dieu avec le peuple juif qui, depuis la Croix, a évoqué le Psaume 22 et son affirmation triomphante que « la domination appartient au Seigneur », qui « règne sur les nations » et devant qui « tous les orgueilleux de la terre se prosternent ».

    De plus, le christianisme est incompréhensible sans son fondement juif, tout comme le Nouveau Testament chrétien est incompréhensible sans la Bible hébraïque. Sans son ancrage dans le judaïsme, le christianisme n'aurait été qu'un culte à mystères éphémère de l'Antiquité, avec Jésus de Nazareth comme version galiléenne thaumaturge du néopythagoricien Apollonius de Tyane, lui aussi thaumaturge au premier siècle. Les premiers chrétiens l'avaient compris. Ainsi, dès ses débuts, historiquement parlant, le catholicisme a rejeté avec fermeté l'hérésie du marcionisme, qui méprisait l'Ancien Testament et proposait une caricature répugnante du Dieu de la Bible hébraïque.

    L’antisémitisme est un fléau pour la société. Tout au long de l’histoire politique moderne, sa montée a été un signe indéniable de déclin culturel. Et comme la politique est le reflet de la culture, les conséquences publiques de ce déclin peuvent être draconiennes, comme l’histoire nous l’enseigne : des passions déchaînées lors de l’affaire Dreyfus sous la Troisième République française, à l’effondrement culturel de l’Allemagne de Weimar et ses conséquences politiques génocidaires, jusqu’à la barbarie démente du Hamas le 7 octobre 2023.

    Si nous imaginons le monde occidental du XXIe siècle immunisé contre ces passions politiques, nous nous leurrons et nous ne prêtons pas attention.

    Alors, célébrons le 60e anniversaire de  Nostra Aetate  en faisant taire, puis en clouant, la fenêtre d'Overton qui s'élargit sur l'antisémitisme.

    George Weigel est chercheur émérite au Centre d'éthique et de politique publique de Washington, où il occupe la chaire William E. Simon d'études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont * Témoin de l'espérance : Biographie du pape Jean-Paul II* (1999), *La fin et le commencement : Jean-Paul II – La victoire de la liberté, les dernières années, l'héritage* (2010) et *L'ironie de l'histoire catholique moderne : Comment l'Église s'est redécouverte et a interpellé le monde moderne sur la réforme *. Ses publications les plus récentes sont *Le prochain pape : Le ministère de Pierre et une Église en mission* (2020), *Inoubliables : Élégies et souvenirs d'une multitude de personnages, pour la plupart admirables* (Ignatius, 2021) et *Sanctifier le monde : L'héritage essentiel de Vatican II* (Basic Books, 2022).