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BELGICATHO

  • Léon XIV : entre l’héritage du pape François et la nécessité de regarder vers l’avenir

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV : entre l’héritage du pape François et la nécessité de regarder vers l’avenir

    La semaine où Léon XIV a publié sa première exhortation apostolique, Dilexi Te, a également été la semaine où il a pris la première décision de gouvernement qui a annulé une décision de son prédécesseur – sur la question des finances du Vatican – et ce n’est pas une mince affaire.

    Dilexi Te est, en réalité, profondément l'œuvre du pape François. Son style est reconnaissable, et ses bêtes noires idéologiques, parmi lesquelles les élites et les structures corrompues, sont également mises en lumière. Léon XIV a profondément révisé le texte qu'il a reçu, mais le travail était déjà bien avancé. En bref, Léon a démontré sa volonté de ne pas abandonner complètement l'héritage de son prédécesseur immédiat, tout en le traduisant et en se l'appropriant.

    En ce qui concerne le gouvernement de l’Église – et plus particulièrement du Vatican – les choses ont peut-être commencé à prendre une direction très différente.

    C'est par une décision personnelle du pape François que l'on a confié tous les investissements du Saint-Siège à l'Institut pour les Œuvres de Religion, aussi connu sous le nom de « banque du Vatican ». À tel point que François avait même clarifié ce point par un rescrit qui interprétait de manière restrictive une disposition contenue dans le texte de réforme de la Curie, le Praedicate Evangelium . Pourtant, dans ce cas, Léon XIV n'a pas hésité à annuler cette décision d'un trait de plume, abrogeant le rescrit par un motu proprio en trois articles qui, dès son nom – Coniucta Cura –, témoigne de la volonté de ramener les questions de gestion financière à une pratique plus collégiale.

    Les deux décisions sont différentes en apparence, mais elles s'inscrivent dans la compréhension globale de Léon de sa mission , qui est d'équilibrer l'héritage encombrant de son prédécesseur tout en gardant lui-même et le Vatican - son Vatican, maintenant - ainsi que toute l'Église concentrés sur l'avenir.

    Léon XIV avance sereinement, cherchant avant tout à régler les questions en suspens sans provoquer de nouveaux troubles. Nous ne le verrons pas distribuer les postes à son peuple d'un seul coup, comme si les bureaux de la Curie lui appartenaient dans le cadre d'un système de partage des richesses, mais il assurera la transition nécessaire.

    Cette attitude a bien sûr aussi ses inconvénients.

    Pendant un certain temps au moins, cela donnera un semblant de crédibilité aux partisans d'un récit qui placerait Léon XIV en parfait alignement avec son prédécesseur, selon lequel la synodalité souhaitée par François est plus vivante que jamais, malgré tous les signes contraires, et que la révolution du pape François se poursuivra à un rythme soutenu.

    Dilexi te ne contredit guère ce récit, du moins en apparence. Le fait que les cardinaux Michael Czerny et Konrad Krajewski – deux « créatures » du pape François – aient été appelés à présenter Dilexi te pourrait en être une confirmation supplémentaire.

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  • 13 octobre : le Columbus Day

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    De sur The Catholic Thing :

    Oui, Christophe Colomb

    Essayons donc d'y voir plus clair.

    Pendant la majeure partie de l'histoire qui a suivi ses voyages, la réputation de Christophe Colomb était solide et bien établie. Elle a commencé à changer au XIXe siècle, aux États-Unis, précisément. Washington Irving a eu l'idée que Christophe Colomb devait être protestant et progressiste – il s'est opposé au conseil des théologiens érudits qui lui ont dit (à juste titre) que la distance entre l'Espagne et la Chine était plus grande qu'il ne le prétendait. Mais dans une Amérique en pleine expansion et pleine d'assurance, El Almirante est devenu, dans l'imagination d'Irving, le précurseur de l'initiative et de la vision américaines.

    L'Europe médiévale, malgré un autre mythe concernant Colomb, savait que le monde était une sphère (voir Dante) et non plat, ce que l'historien Jeffrey Burton Russell a qualifié à juste titre de « théorie de la pizza ». Colomb n'a pas « prouvé que la Terre était ronde » et personne ne le pensait jusqu'à ce que l'ignorance de l'époque prémoderne se généralise.

    Les progressistes américains du XIXe siècle avaient cependant d'autres projets pour le marin catholique génois. Andrew Dickson White, fondateur et président de l'université Cornell, l'enrôla dans la cause darwinienne, pour des raisons similaires à celles d'Irving, en tant que franc-tireur qui rompit avec l'obscurantisme religieux pour « suivre la science ».

    D'autres appropriations et détournements ont suivi.

    À la même époque, les Chevaliers de Colomb, principalement irlandais, considéraient l'explorateur comme un catholique américain modèle. Et le nombre croissant d'immigrants italiens... Il suffit de regarder Columbus Circle à Central Park.

    Au cours des dernières décennies, bien sûr, tout cela est devenu le cas pour l'accusation. Une partie importante de l'élite américaine a choisi de renier sa propre histoire, ironiquement en se basant sur des principes chrétiens triés sur le volet que Colomb a contribué à introduire en Amérique.

    Il est désormais souvent accusé d'avoir apporté tous les maux qui auraient affligé les Amériques depuis 1492 : esclavage, génocide, racisme, inégalités, patriarcat, viols, torture, guerre, dégradation de l'environnement, maladies, etc.

    Débarquement de Colomb par John Vanderlyn, 1847 [Rotonde du Capitole, Washington, DC]

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  • Le cardinal Müller condamne le Synode sur la synodalité qu'il qualifie de « prise de pouvoir laïque »

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    Du Catholic Herald :

    12 octobre 2025

    Le cardinal Müller condamne le Synode sur la synodalité qu'il qualifie de « prise de pouvoir laïque »

    Le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a formulé l'une de ses critiques les plus virulentes à l'encontre du Synode sur la synodalité.

    Dans la préface d'un nouvel ouvrage intitulé The Trojan Horse in the Catholic Church (Le cheval de Troie dans l'Église catholique), écrit sous le pseudonyme « Père Enoch », le prélat allemand met en garde contre le fait que le processus synodal représente une tentative de remodeler l'Église catholique selon des idéaux laïques et démocratiques.

    Le cardinal Müller, qui a participé aux sessions 2023 et 2024 du Synode sur la synodalité à Rome, écrit qu'il a été témoin direct de la manière dont ce processus a été « utilisé comme un moyen de saper la structure hiérarchique et sacramentelle de l'Église et de la remplacer par une pyramide inversée de gouvernance ».

    Il décrit le format des assemblées comme une rupture fondamentale avec les synodes précédents, les évêques étant relégués au même niveau que les participants laïcs. Selon le cardinal, cela représente un éloignement décisif du modèle défini dans Lumen Gentium, la constitution du Concile Vatican II sur l'Église, qui définissait sa nature comme hiérarchique et sacramentelle.

    Il met en garde contre le fait que ce changement marque le passage d'un rassemblement épiscopal offrant des conseils au pape à quelque chose qui ressemble davantage à la Voie synodale allemande ou même à une assemblée de style anglican.

    Le cardinal soutient que l'Église risque de se transformer en « une institution séculière et mondaine guidée non pas par l'enseignement de Notre Seigneur tel qu'il est révélé dans les Saintes Écritures et la Tradition apostolique, mais par des principes démocratiques ». Une telle institution, écrit-il, cesserait d'être le Corps mystique du Christ pour devenir « une ONG avec un programme religieux, émotionnel et moraliste ».

    La critique du cardinal Müller va au-delà de la structure du synode pour s'étendre à son contenu. Il affirme que le processus était « extrêmement contrôlé », seuls certains intervenants sélectionnés étant autorisés à s'adresser à l'assemblée, et que ses résultats étaient prédéterminés par ceux qui le dirigeaient. Parmi ses principaux objectifs, affirme-t-il, figurait la normalisation accrue de l'homosexualité au sein de l'Église.

    Il cite des discussions et des interventions qui, selon lui, visaient à réinterpréter l'enseignement moral de l'Église en invoquant de « nouvelles révélations » du Saint-Esprit qui permettraient de bénir les unions entre personnes du même sexe.

    Le cardinal insiste sur le fait que de telles tentatives constituent un « blasphème contre le Saint-Esprit » et une déformation délibérée de la doctrine catholique. Il qualifie l'idéologie LGBT promue par certains dans le cadre du processus synodal d'« antichrétienne », avertissant que « le Christ et l'Antéchrist ne peuvent être réconciliés ».

    Son avant-propos se termine par un appel aux évêques, aux prêtres et aux laïcs à lire Le cheval de Troie dans l'Église catholique afin de comprendre ce qu'il considère comme les graves dangers spirituels et ecclésiaux que représente l'expérience synodale.

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller a été ordonné prêtre en 1978 pour le diocèse de Mayence. Il a poursuivi des études supérieures en théologie sous la direction de Karl Lehmann et Joseph Ratzinger (futur pape Benoît XVI). Il est devenu professeur de théologie dogmatique à l'université Ludwig Maximilian de Munich en 1986 et a été nommé évêque de Ratisbonne en 2002.

    En 2012, le pape Benoît XVI a nommé Müller préfet de la CDF, faisant de lui l'une des figures les plus influentes de la supervision théologique et doctrinale du Vatican. Il a été élevé au rang de cardinal par le pape François en 2014. Après avoir quitté la CDF en 2017, il est devenu un critique virulent du libéralisme théologique et de nombreux aspects du pontificat du pape François.

  • Le 13 octobre 1917, à Fatima

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    Lu ICI :

    Le 13 octobre 1917, soit 33 ans, jour pour jour, après la vision de Leon XIII, fut pour Fatima la journée décisive. C’était le jour annoncé à Lucie, Jacinta et François, par la Dame qu’ils étaient les seuls à voir, que non seulement un miracle allait avoir lieu mais qu’elle allait dévoiler qui elle était et ce qu’elle voulait.

    RAPPEL : Le 13 octobre 1884, LEON XIII qui venait de célébrer la Sainte Messe dans la chapelle vaticane, resta alors immobile pendant 10 minutes. Puis, il se précipita vers ses bureaux, livide, pour composer aussitôt une prière à saint Michel Archange, avec instruction qu’elle soit récitée partout après chaque Messe basse. Plus tard, le Pape donnera son témoignage racontant (en résumé) qu’il entendit satan et Jésus avant d’avoir une vision terrifiante de l’enfer : « j’ai vu la terre comme enveloppée de ténèbres et d’un abîme, j’ai vu sortir légion de démons qui se répandaient sur le monde pour détruire les œuvres de l’Eglise et s’attaquer à l’Eglise elle-même que je vis réduite à l’extrémité. Alors, saint Michel apparut et refoula les mauvais esprits dans l’abîme. Puis, j’ai vu saint Michel Archange intervenir non à ce moment, mais bien plus tard, quand les personnes multiplieraient leurs prières ferventes envers l’Archange. »

    Le matin même du 13 octobre, le grand journal libre penseur de Lisbonne, « O Seculo », publiait sous la signature de son rédacteur en chef, Avelino d’Almeida, un article ironique sur les apparitions de Fatima, où il ne voyait que superstition et supercherie, tout en reconnaissant que le clergé y gardait une attitude correcte : correcte « au moins en apparence », ajoutait-il malicieusement !

    Mais aucune de ces manœuvres d’intimidation et de moquerie n’eut de prise sur la foule : dès la veille, toutes les routes, tous les chemins de Fatima étaient déjà encombrés de voitures, de bicyclettes et d’une foule immense de pèlerins qui allaient passer la nuit dehors, sur le lieu d’apparitions, et qui marchaient en récitant le chapelet et en chantant des cantiques. La journée du samedi 13 octobre commençait pourtant mal : le temps était pluvieux, triste et froid. Mais cela n’arrêta nullement la foule qui affluait de partout. Il n’y manquait même pas les représentants des grands journaux et leurs photographes. 

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  • 13 octobre 1917 : "Je suis Notre-Dame du Rosaire"

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    SAMEDI 13 OCTOBRE 1917 :
    « Je suis Notre-Dame du Rosaire »

    Jacinta le 13 octobre 1917Un chauffeur prit Jacinthe dans ses bras.

    « Le 13 octobre, raconte le père de Jacinthe et François, après beaucoup d'efforts, et après avoir été arrêtés souvent en chemin, nous parvînmes enfin à la Cova da Iria.

    « La foule était si serrée qu'on ne pouvait la traverser. Alors, un chauffeur prit dans ses bras ma Jacinthe et, à force de bourrades, s'ouvrit un passage jusqu'aux poteaux où pendaient les lanternes, en criant :

    – Laissez passer les petits qui ont vu Notre-Dame !

    « Je me mis à leur suite. Jacinthe, en me voyant au milieu de tant de gens, se mit à crier, effrayée :

    – N'étouffez pas mon Papa ! N'étouffez pas mon Papa !

    « L'homme qui portait Jacinthe la mit enfin à terre, près du chêne-vert. Mais là aussi, la foule était dense, et la petite pleurait. Alors Lucie et François la mirent entre eux.

    « Mon Olimpia était par là, d'un autre côté, je ne sais où. Mais ma commère Maria Rosa réussit à se mettre tout près de nous. Poussé par la foule, je me trouvai un peu écarté à un certain moment, et je remarquai un homme de mauvaise mine, qui appuya un bâton sur mon épaule. Je pensai en moi-même :

    – Cela pourrait être le commencement du désordre !

    « La foule faisait des remous, d'un côté et de l'autre. Mais au moment de l'Apparition, tout le monde se tut et resta tranquille. »

    Cova da Iria, le 13 octobre 1917Aperçu sur la Cova da Iria durant la matinée du 13 octobre 1917. Soixante-dix mille personnes seront témoins du grand miracle.

    Quant à Antonio, qui avait réussi à faire passer sa femme à travers la foule, il se trouva éloigné de Lucie par ces mêmes remous, et sa fille ne le revit plus jusqu'à ce qu'elle le retrouve le soir, au sein de la famille.

    Il était à peu près 1 heure de l'après-midi, heure légale, et il continuait à pleuvoir.

    « Nous étions parvenus à la Cova da Iria, près du chêne-vert, raconte Lucie, quand je me sentis poussée par un mouvement intérieur, et demandai à la foule de fermer les parapluies pour réciter le chapelet. »

    Du haut de la route, abrités dans leurs voitures, tous ceux qui n'avaient pas eu le courage de s'aventurer dans le bourbier argileux de la Cova assistèrent alors à un spectacle stupéfiant :

    « À un moment donné, nota l'un d'eux, cette masse confuse et compacte fenna les parapluies, se découvrant ainsi dans un geste qui devait être d'humilité ou de respect, mais qui me laissa surpris et plein d'admiration, car la pluie, avec obstination, mouillait toujours les têtes, détrempait et inondait tout. »

    Cependant, quelques minutes avant le miracle, il cessa de pleuvoir. Le soleil perça victorieusement l'épaisse couche de nuages qui le cachait jusque-là, et brilla intensément.

    À l'heure des montres, il était presque 13 h 30, c'est-à-dire environ midi à l'heure solaire. En effet, pour adopter l'heure des belligérants, le gouvernement portugais avait alors imposé au pays une heure légale qui avançait de quatre-vingt-dix minutes sur l'heure solaire.

    Tout à coup, les trois enfants virent l'éclair, et Lucie s'écria :

    « Silence ! Silence ! Notre-Dame va venir ! Notre-Dame va venir ! »

    Maria Rosa, qui avait réussi à rester là, toute proche, n'oublia pas de donner à son enfant un conseil maternel :

    « Regarde bien, ma fille. Prends garde de ne pas te tromper ! »

    Mais Notre-Dame apparaissait déjà au-dessus du chêne-vert, posant ses pieds sur les rubans de soie et les fleurs, pieusement disposés la veille par la fidèle Maria Carreira.

    Alors, le visage de Lucie devint de plus en plus beau et prit une teinte rose ; ses lèvres s'amincirent. Jacinthe, dans un geste de sainte impatience, donna un coup de coude à sa cousine et lui dit :

    « Parle, Lucie, Notre-Dame est déjà là ! »

    Lucie revint à elle-même, respira deux fois profondément, comme quelqu'un qui n'avait plus le souffle, et commença son entretien, d'une politesse toujours aussi exquise, avec Notre-Dame.

    Apparition du 13 octobre à Fatima

    « Que veut de moi Votre Grâce ?

    – Je veux te dire que l'on fasse ici une chapelle en mon honneur. Je suis Notre-Dame du Rosaire. Que l'on continue toujours à réciter le chapelet tous les jours. La guerre va finir et les militaires rentreront bientôt chez eux.

    – J'avais beaucoup de choses à vous demander : de guérir quelques malades et de convertir quelques pécheurs, etc.

    – Les uns oui, les autres non. Il faut qu'ils se corrigent, qu'ils demandent pardon pour leurs péchés.

    Et, prenant un air plus triste :

    – Que l'on n'offense pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé !

    – Vous ne voulez rien de plus de moi ?

    – Non, je ne veux rien de plus de toi.

    – Alors, moi, je ne demande rien non plus. "
    Comme le 13 septembre, pendant que Notre-Dame s'entretenait avec Lucie, la foule put voir par trois fois se former autour du chêne-vert la même nuée qui s'élevait ensuite dans l'air avant de se dissiper.

    Un autre signe se renouvela pour la seconde fois, lorsque Notre-Dame remonta dans le ciel, au moment où Lucie s'écria :

    « Elle s'en va ! Elle s'en va ! »

    « À cet instant, rapporte Maria dos Anjos, ma mère sentit le même parfum que celui du 19 août ! »

    Puis Lucie cria :

    « Regardez le soleil ! »

    « Ouvrant alors les mains, raconte Lucie, Notre-Dame les fit se réfléchir sur le soleil et, pendant qu'Elle s'élevait, le reflet de sa propre lumière continuait à se projeter sur le soleil. »
    « Ce fut alors que l'on put regarder parfaitement le soleil, rapporte le père de Jacinthe et de François, sans en être incommodé. On aurait dit qu'il s'éteignait et se rallumait, tantôt d'une manière, tantôt d'une autre. Il lançait des faisceaux de lumière, de-ci, de-là, et peignait tout de différentes couleurs : les arbres, les gens, le sol, l'air. Mais la grande preuve du miracle était que le soleil ne faisait pas mal aux yeux. »

    Nul n'aurait pu imaginer ce qui survint alors : le soleil eut quelques secousses puis se mit à tourner sur lui-même.

    « Tout le monde demeurait immobile. Tout le monde se taisait... Tous regardaient le ciel. À un certain moment, le soleil s'arrêta, et puis recommença à danser, à tournoyer ; il s'arrêta encore une fois, et se remit encore une fois à danser, jusqu'au moment, enfin, où il parut se détacher du ciel et s'avancer sur nous. Ce fut un instant terrible ! »

    Pèlerins lors de l'apparition du 13 octobre 1917 à FatimaQuelques pèlerins durant la danse du soleil.

    Maria Carreira décrit dans les mêmes termes la stupéfiante chute du soleil :

    « Il produisait différentes couleurs : jaune, bleu, blanc ; et il tremblait, tremblait tellement ! il semblait une roue de feu qui allait tomber sur la foule. On criait : “ Ô Jésus ! nous allons tous mourir ! ” “ Ô Jésus ! nous mourons tous ! ” D'autres s'écriaient : “ Notre-Dame, au secours ! ” Et ils récitaient l'acte de contrition. Il y avait même une dame qui faisait sa confession générale, et disait à haute voix : “ J'ai fait ceci, j'ai fait cela... et cela encore ! ”

    « Finalement, le soleil s'arrêta, et tous poussèrent un soupir de soulagement. Nous étions vivants, et le miracle annoncé par les enfants avait eu lieu. »

    La promesse de Notre-Dame s'était réalisée à la lettre. Tous avaient vu. Maria Rosa aussi ! Son témoignage fut donc d'autant plus probant que son opposition avait été, depuis le début, tenace et systématique.

    « Maintenant, déclarait-elle, on ne peut pas ne pas y croire ; car le soleil, personne ne peut y toucher. »

    Durant les dix minutes où la foule put contempler le grandiose miracle cosmique, les trois voyants jouissaient d'un spectacle différent. La Vierge Marie réalisait pour eux ses promesses du 19 août et du 13 septembre. Il leur fut donné d'admirer, en plein ciel, trois tableaux successifs. Écoutons Lucie :

    LA VISION DE LA SAINTE FAMILLE

    Vision de la Sainte-Famille le 13 octobre 1917 à Fatima

    « Notre-Dame ayant disparu dans l'immensité du firmament, nous avons vu, à côté du soleil, Saint Joseph avec l'Enfant-Jésus et Notre-Dame vêtue de blanc avec un manteau bleu. Saint Joseph et l'Enfant-Jésus semblaient bénir le monde avec des gestes qu'ils faisaient de la main en forme de croix. »

    LA VISION DE NOTRE-DAME DES DOULEURS

    « Peu après, cette Apparition ayant cessé, j'ai vu Notre-Seigneur, et Notre-Dame qui me donnait l'impression d'être Notre-Dame des Douleurs. Notre-Seigneur semblait bénir le monde, de la même manière que Saint Joseph. »

    LA VISION DE NOTRE-DAME DU MONT-CARMEL

    La vision de Notre-Dame du Mont-Carmel

    « Cette Apparition disparut, et il me sembla voir encore Notre-Dame sous l'aspect de Notre-Dame du Carmel, parce qu'Elle avait quelque chose qui pendait de sa main. » Ce “ quelque chose ” était le scapulaire.

    Lorsque le soleil reprit sa place, mais pâle et sans éclat, se produisit un fait inexplicable naturellement. Tous ces gens, qui avaient été trempés par la pluie, se trouvèrent soudain, avec joie et stupéfaction, complètement secs. La Très Sainte Vierge avait ainsi multiplié les merveilles, en Mère attentive et bienfaisante, pour confirmer la vérité des affirmations des enfants.

    On remarqua aussi avec étonnement et soulagement que, dans la masse des gens qui empruntèrent des moyens de transport si nombreux et si divers, pas un seul accident ne fut à déplorer ni un seul désordre à enregistrer.

    « Alors, raconte le docteur Carlos Mendès, je pris Lucie dans mes bras pour la porter jusqu'à la route. Ainsi, mon épaule fut la première tribune d'où elle a prêché le message que venait de lui confier Notre-Dame du Rosaire.

    « Avec un grand enthousiasme et une grande foi, elle criait :

    – Faites pénitence ! Faites pénitence ! Notre-Dame veut que vous fassiez pénitence. Si vous faites pénitence, la guerre finira... »

    Faire pénitence, en portugais, équivaut à “ se convertir ”, “ revenir à Dieu ”,“ fuir le péché ”, et non “ faire des pénitences, des mortifications ”.

    « Elle paraissait inspirée... C'était vraiment impressionnant de l'entendre. Sa voix avait des intonations comme la voix d'un grand prophète. »

    Aussitôt après le miracle, les témoins harcelèrent de nouveau les voyants d'innombrables questions. Autour d'eux, la foule des curieux était comme une fourmilière.

    « Un souvenir que j'ai conservé de ce jour, rapporte Lucie, est que j'arrivai à la maison sans mes nattes, qui me tombaient plus bas que la ceinture. Je me rappelle le mécontentement de ma mère quand elle me vit avec encore moins de cheveux que François ! Qui me les a volés ? Je ne sais pas. Dans la foule qui nous serrait, il ne manquait pas de ciseaux ni de voleurs. Mon foulard, lui, aurait pu se perdre facilement, sans qu'il fût volé. Mes tresses avaient été pas mal écourtées les deux derniers mois. Patience ! Rien ne m'appartient. Tout appartient à Dieu. Qu'Il en dispose donc comme il Lui plaît ! »

    Une telle presse autour des trois petits et cette avalanche de questions avaient commencé dès le matin et n'avaient pas cessé depuis, sans leur laisser le moindre instant de répit. Ils passèrent ensemble l'après-midi de cette journée, mais la multitude cherchait à les voir et à les observer, comme s'ils étaient des bêtes curieuses. Le soir, ils étaient épuisés.

    « Plusieurs personnes qui n'avaient pu m'interroger, dit Lucie, restèrent jusqu'au lendemain à attendre leur tour. Quelques-uns voulurent encore me parler à la veillée. Mais moi, vaincue par la fatigue, je me laissai tomber sur le plancher pour dormir. » (...)

    Extraits de Francisco et Jacinta, si petits et si grands !,
    Sœur Françoise de la Sainte Colombe, p. 265-276

    source

  • Les 522 bienheureux martyrs de la guerre civile espagnole (13 octobre)

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    D'Evangile au Quotidien : 

    BBx 522 martyrs de la guerre d’Espagne († 1936-1939)

    Fête Le 13 Octobre

    Commémoration commune : le 13 octobre (jour de la béatification)

    Quand nous parlons des martyrs espagnols des années 1930, nous les appelons par erreur « les martyrs de la guerre civile ». Ce n’est pas le cas, car les premiers martyrs nous les trouvons en octobre 1934, au cours de la révolution des Asturies (neuf d'entre eux furent canonisés par St Jean-Paul II en 1999). Il manquait, alors, près de deux ans au début de la guerre civile, avec laquelle ces témoins n’avaient rien à voir.

    Dans ces années terribles beaucoup de membres du clergé et de consacrés furent assassinés simplement parce qu’ils appartenaient à l’Église ; et le martyre des hommes et des femmes de l’Action  Catholique et d’autres mouvements ecclésiaux était de même nature. Mais aucun d’eux ne fut impliqué dans des luttes politiques ou idéologiques. 

    Il est attesté que la persécution a commencé bien avant la guerre civile et qu’elle n’était pas la conséquence d’une prise de position de l’Église qui, seulement à partir de juillet 1937, appuya ouvertement une des parties en conflit parce l’autre avait cessé d’exister et on continuait de tuer les ecclésiastiques et les catholiques pratiquants.

    Le dimanche 13 octobre 2013, le cardinal Angelo Amato s.d.b., préfet de la congrégation pour les causes des saints, a béatifié cinq cent vingt-deux nouveaux martyrs au cours d'une messe célébrée à Tarragone en Catalogne. Une cérémonie exceptionnelle à laquelle ont participé de très nombreux prêtres, religieux et religieuses, des familles des martyrs et près de 25.000 personnes.

    Parmi ces martyrs figurent trois évêques, 97 prêtres, 3 séminaristes, 412 consacrés et 7 laïcs provenant de différents diocèses espagnols. Ils ont été tués pour la plupart entre 1936 et 1939 par les forces républicaines. Sept d'entre eux étaient étrangers: trois Français, un Cubain, un Colombien, un Philippin et un Portugais... « Louons le Seigneur pour leurs courageux témoignages, et par leur intercession, supplions-le de libérer le monde de toute violence » a dit le pape François à l'issue de l'angélus ; il a également enregistré un message vidéo qui a été retransmis au cours de la cérémonie espagnole dans lequel il demande aux nouveaux martyrs d’intercéder pour que nous ne soyons pas des chrétiens « sans substance », eux qui étaient des chrétiens « jusqu’au bout ».

    Liste des 522 martyrs selon les 33 causes de béatification (en bleu entre parenthèses) et par nom ou groupe avec en tête (par ordre alphabétique) le premier membre du groupe.

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  • Réflexions sur Dilexi Te, le premier document magistériel du pontificat de Léon XIV

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    De sur le CWR :

    Réflexions sur Dilexi Te, le premier document magistériel du pontificat de Léon XIV

    S'appuyant abondamment sur les écrits de ses prédécesseurs, le pape Léon XIV souligne la profonde continuité christologique de l'enseignement de l'Église sur notre obligation de voir le visage du Christ dans les pauvres.

    Le pape Léon XIV signe sa première exhortation apostolique, « Dilexi te », au Vatican, le samedi 4 octobre 2025 (Crédit : Vatican Media)

    Le premier document magistériel du pape Léon XIV, 
    Dilexi Te  (« Je t'ai aimé »), a naturellement suscité un vif intérêt. Une exhortation apostolique est un document relativement peu contraignant au regard des critères classiques d'autorité des textes magistériels. Durant les premiers mois de son pontificat, le pape Léon XIV a gardé le silence, faisant et disant peu de choses susceptibles de susciter de vives controverses. L'intérêt pour ce premier document est donc à son comble. Il n'est donc pas surprenant que de nombreux catholiques de tous bords ecclésiaux aient soumis le nouveau texte à une analyse détaillée afin de dégager des pistes quant à la direction que le pape Léon XIV entend donner à l'Église.

    Je pense que cela a conduit beaucoup à suranalyser le texte et à y voir plus que ce qu'il prétend ou laisse présager. Globalement, pour des raisons que j'expliquerai plus loin, je pense que  Dilexi Te , bien qu'étant un excellent document, par moments à la fois profond et beau, n'apporte que très peu de nouveauté théologique, ne propose pratiquement rien de controversé, et s'efforce de se positionner comme en totale continuité avec la Tradition. J'ai apprécié le texte, mais je pense que ceux qui cherchent à approfondir la pensée du pape Léon XIV repartiront bredouilles.

    Aucune nouvelle perspective sur la pensée du pape Léon

    Tout d'abord, il s'agit d'un texte déjà largement écrit par le pape François. Il est difficile, voire impossible, de distinguer les passages de lui de ceux de Léon XIV. On peut dire que ces éléments importent peu puisque Léon a signé sa version finale, mais ils comptent. Il se peut que, comme pour la première encyclique du pape François ( Lumen Fidei ), rédigée en grande partie par Benoît XVI, la publication des écrits finaux, presque achevés, d'un pape récemment décédé (ou retraité) soit davantage un hommage papal à son prédécesseur qu'une expression pleinement programmatique des convictions profondes du nouveau pape. Il pourrait s'agir simplement d'un geste magistériel dans la continuité avec son prédécesseur plutôt que d'une déclaration ferme sur la direction que le nouveau pape entend donner à sa pensée et à son pontificat.

    En revanche, la première encyclique du pape Jean-Paul II,  Redemptor Hominis , était une anthropologie théologique christocentrique qui lui tenait particulièrement à cœur. Et comme son pontificat l'a clairement démontré, il s'agissait bien d'une déclaration programmatique précise du nouveau pape sur les principaux thèmes de son pontificat. Cependant,  Lumen Fidei  n'était pas cela, et je soupçonne que  Dilexi Te ne l'est pas non plus .

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  • Un homme profane l'autel de la basilique Saint-Pierre

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    De National Catholic Register (NCR) :

    Un homme profane l'autel de la basilique Saint-Pierre

    Vue de la basilique Saint-Pierre pendant la messe de la solennité de l'Immaculée Conception, avec le baldaquin du Bernin et l'autel papal décoré de fleurs blanches, le 8 décembre 2024.
    Vue de la basilique Saint-Pierre pendant la messe de la solennité de l'Immaculée Conception, avec le baldaquin du Bernin et l'autel papal décoré de fleurs blanches, le 8 décembre 2024. (photo : Daniel Ibáñez / EWTN News)

    Un homme a uriné vendredi sur l'autel de la confession de la basilique Saint-Pierre avant d'être emmené par les agents de sécurité de la célèbre basilique, selon les médias.

    L'homme a escaladé l'autel et « a uriné sous le regard médusé de centaines de touristes », selon l' édition romaine du Corriere della Sera. La vidéo de la profanation a été largement diffusée sur les réseaux sociaux.

    Il Tempo rapporte que l'homme « a été rapidement rejoint par des policiers en civil présents dans la basilique » et a été escorté hors de l'église.

    Ce dernier journal a affirmé que le pape Léon XIV avait été « choqué d'apprendre la nouvelle », bien que le bureau de presse du Saint-Siège n'ait pas publié de déclaration sur l'incident au 11 octobre.

    Ce n'est pas la première fois cette année qu'un vandale s'attaque à l'autel d'où le pape dit la messe.

    En février, un homme a profané l'autel en grimpant dessus et en jetant au sol six candélabres qui se trouvaient sur l'autel .

    En juin 2023, alors que la basilique allait fermer, un Polonais s'est approché du maître-autel, s'est déshabillé et est monté sur l'autel. Des photos publiées en ligne montraient les mots « Sauvez les enfants d'Ukraine » écrits au marqueur sur son dos. Le Vatican a procédé à un rite pénitentiel après cet acte de profanation .

  • L'Occident reste indifférent alors que des chrétiens sont massacrés et persécutés dans le monde entier

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    L'Occident reste indifférent alors que des chrétiens sont massacrés et persécutés dans le monde entier

    Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées au Nigeria depuis 2009, mais ce n'est même pas le pire endroit où être chrétien

    Un policier monte la garde à l'intérieur de l'église catholique Saint-François, au lendemain d'une attaque qui a visé des fidèles à Owo, au Nigeria, en 2022.

    Depuis le début du siècle, ce « massacre silencieux » aurait fait 62 000 victimes chrétiennes au Nigeria.

    En Corée du Nord, les personnes reconnues comme chrétiennes peuvent être tuées sur-le-champ par les forces gouvernementales ou envoyées dans des camps de travail.

    Au Pakistan, les lois sur le blasphème entraînent la peine de mort et environ 25 % de toutes les affaires de blasphème concernent des chrétiens, alors qu'ils représentent moins de 2 % de la population.

    Pour beaucoup, la persécution des chrétiens évoque les images anciennes des Romains jetant des gens aux lions, mais on assiste à une recrudescence mondiale des massacres et de l'oppression de ceux qui suivent Jésus-Christ.

    La tragédie croissante au Nigeria a récemment attiré l'attention, mais dans l'ensemble, l'Occident a ignoré le sort des chrétiens massacrés en masse.

    Et pourtant, l'Occident n'est pas à l'abri du fanatisme anti-chrétien. La situation n'est pas aussi grave que dans d'autres parties du monde, mais il existe une intolérance croissante à l'égard des chrétiens en Occident qui, si elle n'est pas maîtrisée, pourrait avoir des effets profonds sur notre société.

    Selon Michael Higgins dans le National Post, le Canada a besoin de faire un sérieux examen de conscience lorsque l'incendie de plus de 100 églises chrétiennes passe pratiquement inaperçu et que le musicien et pasteur chrétien Sean Feucht est banni de certaines salles parce que ses « opinions » soulèvent des questions de sécurité.

    Cependant, c'est le niveau effroyable de violence et de mort au Nigeria qui a commencé à éveiller les consciences.

    Fin septembre, l'humoriste et commentateur Bill Maher a condamné les médias pour ne pas avoir rendu compte de ce qu'il a qualifié de tentative de génocide au Nigeria.

    Des personnes en deuil pleurent lors d'un enterrement collectif près de l'église Saint-Sébastien à Negombo, au Sri Lanka, le 24 avril 2019, après que neuf kamikazes ont perpétré plusieurs attentats qui ont tué plus de 350 personnes le dimanche de Pâques.

    Des chrétiens coptes de la ville égyptienne de Minya se préparent à enterrer leurs morts le 3 novembre 2018, au lendemain d'une embuscade tendue par des terroristes contre trois bus transportant des pèlerins chrétiens en route vers un monastère isolé dans le désert, qui a fait plusieurs morts et blessés.

    « Si vous ne savez pas ce qui se passe au Nigeria, c'est que vos médias sont nuls. Vous vivez dans une bulle », a-t-il déclaré.

    « Je ne suis pas chrétien, mais ils tuent systématiquement les chrétiens au Nigeria. Ils en ont tué plus de 100 000 depuis 2009. Ils ont brûlé 18 000 églises.

    C'est bien plus qu'une tentative de génocide, contrairement à ce qui se passe à Gaza. Ils essaient littéralement d'exterminer la population chrétienne de tout un pays. Où sont-ils ceux qui protestent contre cela ? »

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  • BXL, 22 octobre : avant-première du film "Les chrétiens du Kérala"

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    KTO Belgique a la joie de vous inviter à l'avant-première du film documentaire

    LES CHRÉTIENS DU KERALA

    Un film de Richard Martin Jordan

    Coproduction KTO - Nomade Production

    le mercredi 22 octobre

    à 15h30 ou 19h (séance au choix, sur inscription sur ce lien

    Adresse du jour : Fondation N.A. Heusghem

    Rue de Livourne 129, 1000 Bruxelles

    Le film sera présenté par le père Vincent Kundukulam,

    vice-directeur du séminaire Saint-Joseph à Mangalapuzha, et suivi d’une réception.

    Une plongée dans le Kerala, État indien où le christianisme occupe une place unique, avec 18% de la population, et éclairage sur le dialogue interreligieux.

    Entrée gratuite, don libre.

    Réservation obligatoire sur ce lien

    ou par mail : contact.belgique@ktotv.com

    ou en appelant le 0485 71 83 79

  • Si iniquitates observaveris (Introit du 28e dimanche du temps ordinaire)

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    Si iniquitates observaveris Domine,
    Domine quis sustinebit?
    Quia apud te propitiatio est, Deus Israel.
     
    Si vous examinez les iniquités, Seigneur,
    Seigneur, qui subsistera?
    Car près de vous est le pardon, Dieu d'Israël.
     
    Ps.  1
    De profundis clamavi ad te, Domine:
    Domine, exaudi vocem meam.
     
    Des profondeurs j’ai lancé vers vous mon appel, Seigneur:
    Seigneur, exaucez ma voix.
     
  • Qu'attendons-nous de Dieu ? Homélie pour le 28e dimanche du temps ordinaire

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    Homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 28e dimanche du temps ordinaire (année C) (source)

    Nous demandons le maximum

    C’est étonnant que Jésus dise à un seul des lépreux : ta foi t’a sauvé ! Car en fait tous les dix ont été purifiés de leur lèpre suite à leur prière à Jésus ; ne pourrait-on pas dire de tous que leur foi les a sauvés ? Eh bien non, un seul s’entend dire cela, celui qui est revenu à Jésus pour initier une relation plus personnelle avec lui, pour « rendre gloire à Dieu ».

    Cet événement nous pose la question : qu’attendons-nous de Dieu ? Chez les croyants, une tendance majoritaire fait de Dieu celui qui peut nous préserver des malheurs et rendre notre vie plus belle. Dans cette perspective on lui demandera telle ou telle amélioration pour notre vie ou celle de ceux que nous aimons. Un jour, dans l’évangile, un homme vient demander la guérison pour son fils et il s’entend dire : « Génération incrédule, jusqu’à quand serai-je auprès de vous ? Jusqu’à quand aurai-je à vous supporter ? » (Mc 9,19). À d’autres moments, Jésus se cache et ne veut pas faire de miracle (Mc 1,35-38). S’il est venu du Père jusque dans le monde, ce n’est pas pour contenter nos attentes, même les plus légitimes, mais pour proclamer le règne de Dieu et le réaliser.

    Les 10 lépreux ont obtenu leur guérison mais un seul a été sauvé, un seul est entré en relation avec le Christ, un seul s’est mis à vivre avec le Père sur le mode de l’action de grâce, de la reconnaissance. Lui, le Samaritain, celui que l’on n’attendait pas, à l’image du Syrien Naaman, a commencé d’accueillir Dieu dans sa vie, plutôt que de simplement mettre Dieu à son service. Désormais sa vie a un sens, elle est orientée vers le cœur du Père. Et le Père le comblera au-delà de toute espérance, il lui ouvrira la vie éternelle au moment venu. Pour lui retentit l’annonce que fait Paul à son disciple Timothée, celle du « salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle. » (2 Tm 2,10)

    Souvent je me demande : pourquoi n’y a-t-il plus de miracle dans l’Église aujourd’hui, ou alors si peu ? L’Esprit ne s’est pourtant pas éteint. La puissance de Dieu n’a pas été exténuée. Mais notre monde est devenu si matérialiste qu’il ne comprendrait plus le sens du miracle, il se focaliserait sur la réussite et ne trouverait pas l’occasion de lever la tête vers Dieu et vers la vie éternelle. Ce n’est pas 1 sur 10 qui se mettrait à chercher Dieu, mais encore bien moins. Et d’abord parce que nous non plus, les chrétiens, ne levons plus nos regards vers Dieu et vers la vie éternelle. Le christianisme est devenu si souvent un christianisme des valeurs chrétiennes plutôt que du Christ. La relation avec Dieu — ce que l’on appelle savamment la mystique — est devenue un passe-temps pour ceux qui s’ennuient. Prier chaque jour est désuet. Du coup, pour nous aussi, le salut c’est la santé et la réussite. Et quand quelqu’un va mourir, nous faisons tout pour qu’il ne s’en aperçoive pas plutôt que de l’aider à se tourner vers Dieu.

    Hier je célébrais un mariage, et dans la bénédiction nuptiale on ose dire : donne-leur, Père, la joie d’être un jour tes convives au festin de ton Royaume. C’est ça la foi chrétienne, oser penser, un jour de mariage, au moment où nous quitterons cette terre pour rejoindre le Seigneur. Quelle liberté ! Quelle audace ! Remplissons-nous d’espérance afin que notre regard sur la vie change et que notre foi soit vraiment un désir de vivre avec le Seigneur !