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BELGICATHO

  • Comment Dieu s’y prend-t-il pour établir son Royaume ? Homélie pour le dimanche du Christ Roi de l'Univers

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    Nous remercions Monsieur l'abbé Christophe Cossement de nous autoriser à publier ici ses homélies. Voici celle de ce dimanche du Christ Roi de l'Univers (sur son blog) :

    Le Royaume du Christ et ses méthodes

    Tout en nous aspire au Royaume du Christ Roi, tant nous sommes fatigués des ténèbres du mensonge et de la trahison, de la domination et des abus, de l’impureté et de tant de choses qui réduisent l’être humain à un objet entre ses propres mains. Oh oui, comme nous désirons être arrachés « au pouvoir des ténèbres » dont parle saint Paul, afin d’hériter de la lumière du ciel, de la paix et de la joie pour lesquelles nous sommes faits !

    Comment serons-nous libérés de l’oppression de toutes ces choses mauvaises que font les êtres humains et que parfois nous faisons aussi ? Comment serons-nous libérés des erreurs dans lesquelles le diable plonge l’humanité, lui qui est le menteur par excellence, lui qui semble piloter jusqu’aux décisions politiques qui salissent le cœur des jeunes et jettent beaucoup de monde dans la perplexité ? Ah, nous aimerions bien, parfois, une bonne petite remise en ordre… Horrible tentation qui sous couvert de bien insinue la dureté, le rejet de ceux qui ne sont pas conformes ou qui se sont mal conduit ! Ce n’est pas avec un fouet que le Christ est venu dans le monde. Ce n’est pas avec la répression et en accablant le pécheur que Dieu veut redresser le cours de l’histoire, sauver le monde et instaurer son Royaume. Autant nous aspirons à ce que la lumière chasse les ténèbres, autant nous devons choisir aussi les moyens qui sont ceux de la lumière : éclairer, procurer la joie et l’espérance. Parfois, des chrétiens pourraient être attirés par des programmes politiques qui prônent un régime fort qui remet de l’ordre. Ce n’est pas la manière de la véritable lumière qui chasse les ténèbres.

    Comment Dieu s’y est-il pris pour établir son Royaume ? Par la vie, la passion et la résurrection du Seigneur Jésus. Celui « par qui et pour qui tout est créé », celui qui « est avant toute chose », « fait la paix par le sang de sa croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel » (Col 1). C’est ainsi qu’il s’est rendu capable d’introduire le « bon » larron dans le paradis. Il était loin d’être irréprochable, ce larron qui dit qu’être crucifié, pour lui et son compagnon d’infortune, c’est juste. Et Jésus ne dit pas que le mal qu’il a commis est excusable. Il parle comme celui qui a le pouvoir de purifier les cœurs qui s’ouvrent à lui. Lui qui est « le chemin, la vérité et la vie », il a ce pouvoir, il l’a acquis en donnant sa vie.

    Pourtant, l’autre malfaiteur crucifié lui résiste. Il n’ouvre pas son cœur, il ne laisse pas de prise à l’amour de Dieu. Celui qui est le chemin butte sur une impasse. Celui qui est la vérité ne parvient pas à s’imposer à l’autre qui ne veut pas le reconnaître. Celui qui est la vie ne peut se déverser dans le cœur qui veut rester maître de tout. Tant d’hommes aujourd’hui risquent de se retrouver dans la position du deuxième malfaiteur, n’acceptant pas que le Royaume de Dieu vient à leur porte dans l’humilité, la faiblesse, le dépouillement. Ils veulent rester maîtres, continuer à suivre leurs vues comme ils l’entendent. Ils refusent un Dieu qui conteste leur façon de vivre. Ils ne cherchent nul pardon, ceux qui n’acceptent pas qu’on parle encore de péché. Oh comme il nous faut prier pour ceux qui font ainsi barrage au règne du Christ dans leur vie ! Qu’ils ne soient pas perdus à jamais ! Demandons la grâce, pour eux et aussi pour nous, de savoir reconnaître nos torts, nous humilier devant Dieu, afin qu’il nous relève, nous console et nous comble. Celui qui se justifie lui-même ne pourra être comblé que par lui-même. Celui qui laisse Dieu le rendre juste sera comblé par Dieu. C’est vraiment une autre mesure.

  • Le Christ Roi de l'Univers

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    sur Homelies.fr (archive 2007)

    En ce dernier dimanche du temps ordinaire, nous célébrons la solennité de Jésus-Christ roi de l’univers. Cette fête fut instaurée par le pape Pie XI le 11 décembre 1925 par l’encyclique « Quas Primas » pour « ramener et consolider la paix par le règne du Christ ». 

    Les textes de la liturgie présentent plusieurs aspects de cette réalité. Le second livre de Samuel (1ère lecture) parle de l’unification de toutes les tribus d’Israël qui reconnaissent l’autorité royale de David comme dérivant de celle de Dieu. Le Psaume 121 (122), quant à lui, reconnaît Jérusalem, le trône de David, comme le point d’union de ces mêmes tribus pour adorer le Seigneur : « Jérusalem, te voici dans tes murs : ville où tout ensemble ne fait qu'un ! C'est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur. C'est là qu'Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur. C'est là le siège du droit, le siège de la maison de David ». 

    L’évangile présente de son côté une image de roi en net contraste avec celle qui ressort des lectures précédentes. Jésus, objet de dérision et de mépris, meurt sur la croix comme un criminel et l’écriteau qui est cloué au-dessus de lui et qui le désigne comme « roi des Juifs » n’y change rien ! 

    C’est la deuxième lecture, extraite de la lettre de saint Paul aux Colossiens, qui nous donne la clef pour entrer dans ce mystère de la mort en croix du Christ comme sommet de la révélation de sa royauté sur l’univers. Il est capital de remarquer que l’apôtre des nations nous présente dans ce passage le règne universel du Christ à travers sa mort sur la croix en termes de réconciliation, de rédemption, de pardon des péchés et de paix : « Car Dieu a voulu que dans le Christ toute chose ait son accomplissement total. Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix ». 

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  • Clôture de l’année liturgique

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    Gregorien-manuscrit-bis.jpgCe dimanche 23 novembre clôture l’année liturgique. Dans la forme ordinaire du rite romain on chante à cette occasion la messe du Christ-Roi et dans l’une et l’autre forme du rite, la célébration peut se conclure aussi par un « Te Deum » d’action de grâce pour l’année écoulée. Sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau », un moine de Triors commente l’alleluia grégorien de cette messe. JPSC :

    « L’alléluia de la solennité du Christ-Roi (forme ordinaire) s’in­spire de l’alléluia du temps pascal, Christus resurgens. Dans l’un et l’autre cas, on ne peut manquer d’être frappé par le contraste un peu saisissant qui existe entre le texte et la mélodie. À Pâques, on célèbre le Christ vainqueur de la mort à tout jamais ; ici, on exalte un pouvoir, une royauté universels et éternels. Or dans les deux cas, la mélodie paisible du premier mode qui a été choisie à dessein, exprime de façon vraiment singulière le caractère transcendant des réalités divines. On devine que Dieu ne triomphe ni ne règne à la manière des hommes.

    Dieu nous surprendra toujours. Il surgira, dans notre vie personnelle comme à la fin des temps, à la manière d’un voleur qu’on n’attendait pas. La puissance de Dieu, son règne éternel, infini, indestructible, n’ont pas besoin de violence pour s’établir, comme nous l’expérimentons avec les tyrans de la terre.

    Un brise légère

    La douceur de son Amour, cette brise légère presque imperceptible qui suffit à gouverner le monde, est bien plus terrible à ses adversaires qu’une violence physique ou morale qui témoignerait plutôt de sa faiblesse. Sa victoire la plus radicale, Dieu a voulu la remporter silencieusement, à l’aide d’un instrument on ne peut plus délicat. Le poète l’a bien saisi quand il affirme : « Tranquille et nu se pose au-dessus du blasphème le pied d’une petite enfant nazaréenne » (Francis Jammes, Clairières dans le ciel). Comprenons bien cela quand nous célébrons le Christ-Roi, quand nous chantons cet alléluia tout en douceur dont le texte nous parle pourtant de puissance et de règne."

    Pour écouter, cliquez ici:

     podcast

     Réf : Alleluia du Christ Roi

  • Léon XIV modifie la composition de la Commission de l'État du Vatican et légalise la nomination de Raffaella Petrini

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    D'InfoVaticana :

    Léon XIV modifie la composition de la Commission de l'État du Vatican et légalise la nomination de Raffaella Petrini

    Léon XIV a promulgué sa deuxième lettre apostolique sous la forme d'un Motu Propriomodifiant la composition de la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican. Cette réforme, purement procédurale, introduit deux changements majeurs : premièrement, la possibilité pour cet organe de ne plus être composé uniquement de cardinaux, permettant au Pape d'y intégrer d'autres membres – laïcs, religieux ou experts – et ainsi favoriser une plus grande diversité au sein de la direction ; deuxièmement, l'établissement d'une durée de mandat de cinq ans, garantissant une gestion plus rigoureuse et responsable.

    L’entrée en vigueur de cet amendement légalise la nomination de la religieuse Raffaella Petrini, qui a pris ses fonctions en mars 2025 sous le mandat du pape François, à la présidence de la Commission pour l’État de la Cité du Vatican.

    Le document, signé le 19 novembre place Saint-Pierre et publié le 21 novembre, souligne la nécessité de consolider un modèle de gouvernance plus coresponsable face aux défis croissants de l'administration de l'État de la Cité du Vatican. Dans la lignée du pape François, le Motu Proprio s'inscrit dans la lignée de l'approche instaurée par Praedicate Evangelium , la Constitution apostolique qui a réorganisé la Curie selon le principe de « communion opérative » entre ses différents organes.

    Une étape conforme au programme synodal

    Cette réforme s’inscrit dans la dynamique synodale qui anime l’Église à l’heure actuelle. Il ne s’agit pas seulement d’ajuster les aspects juridiques de l’État du Vatican, mais aussi d’appliquer au sein de sa propre structure le principe de coresponsabilité exigé des diocèses du monde entier.

    Dans un récent entretien consacré à la mise en œuvre du Synode, Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Secrétariat général du Synode , a expliqué que la véritable synodalité implique « d’investir dans des pratiques concrètes », et non de simples discours. Son point de vue nous aide à comprendre le sens du Motu Proprio : ouvrir l’espace de la prise de décision, élargir les équipes de travail et créer des structures qui reflètent une mission partagée.

    Lire aussi : Nathalie Becquart : « Il existe de nombreuses façons d’être Église et aucun modèle unique de vie ecclésiale ne devrait être imposé »

    Selon Becquart, il n’existe pas de modèle unique pour le chemin synodal. L’essentiel, affirme-t-elle, est que chaque Église locale, en fonction de son contexte, adopte des mécanismes lui permettant de cheminer, de discerner et de décider avec tout le Peuple de Dieu. Cela se traduit par des propositions concrètes : introduire le dialogue spirituel dans les conseils paroissiaux, organiser des assemblées synodales, instituer des conférences pastorales diocésaines, accroître la participation des laïcs (en particulier des jeunes et des femmes) aux responsabilités pastorales, et former les séminaristes et les prêtres à exercer une véritable autorité synodale.

    Un signe du style de gouvernement du nouveau pape ?

    Ce changement ne constitue ni une rupture avec les étapes précédentes, ni un changement de style de la part du nouveau pape. Il s'inscrit dans la continuité directe du processus de réforme déjà en cours. (processus initié durant le pontificat de François ndB)

    Le document prend effet immédiatement après sa publication dans L'Osservatore Romano et sera incorporé dans le commentaire officiel des Acta Apostolicae Sedis.

  • Abus : Les fantômes de Chiclayo poursuivent le pape Léon

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Abus : Les fantômes de Chiclayo hantent le pape Léon

    Une déclaration cinglante de la victime présumée d'abus sexuels au Pérou conteste la dispense du sacerdoce accordée par le pape au père Lute, le prêtre accusé. Cette dispense empêche la vérité d'être établie et la justice rendue : une décision terrible.

    22/11/2025

    « Le 13 novembre 2025, l’Église nous a communiqué par écrit que le Pape avait accordé une dispense de l’état clérical au prêtre de Chiclayo, Eleuterio Vasquez Gonzalez, qui nous a agressées sexuellement lorsque nous étions enfants. » C’est ainsi que débute le communiqué de presse – une accusation accablante – signé par Ana Maria Quispe Diaz, la victime présumée qui a dénoncé les abus subis à l’époque où Robert Prevost, devenu le pape Léon XIV, était évêque du diocèse de Chiclayo, dans le nord-est du Pérou.  

    Aujourd'hui, il met en cause le pape Léon XIV lui-même, non seulement pour avoir omis de mener une enquête sérieuse lors du dépôt de sa plainte en 2022, mais aussi pour avoir accordé une dispense au père Lute (son surnom), empêchant ainsi un procès visant à déterminer les véritables responsabilités de l'ex-prêtre et privant de fait les victimes présumées de justice. À tel point que, dans sa déclaration ( dont le texte intégral est disponible ici ), Quispe annonce « l'engagement de poursuites judiciaires auprès des autorités canoniques compétentes contre tous les responsables ecclésiastiques ayant participé à cette négligence ou en étant responsables », faisant référence au « principal responsable de cette affaire, l'évêque Robert Prevost ».

    Il s'agit d'un rebondissement sensationnel dans une affaire qui a émergé il y a un peu plus d'un an — et que La Bussola avait reconstituée en détail  — mais qui, malheureusement, n'a jamais été élucidée comme nous l'espérions au début du pontificat du pape Léon en mai dernier.

    Pour rappel, l'affaire concerne les abus présumés subis par trois sœurs à des périodes différentes entre 2006 et 2010, alors qu'elles étaient âgées de 9 à 11 ans. Cependant, selon Ana Maria Quispe, l'aînée des trois, plusieurs autres enfants auraient été victimes du Père Lute, qui les emmenait régulièrement à la ferme où les abus se produisaient. La plainte a été déposée une première fois par téléphone auprès de l'évêque Prevost en 2020, mais la crise sanitaire liée à la Covid-19 a reporté l'entretien au printemps 2022. Mgr Prevost les a orientées vers le centre d'aide aux victimes du diocèse, mais Mme Quispe accuse régulièrement le diocèse de n'avoir jamais mené d'enquête sérieuse sur ces allégations. Le diocèse s'est toujours défendu en affirmant avoir respecté la procédure et qu'après l'envoi d'un premier rapport à Rome, un second avait été transmis concernant la réouverture de l'enquête demandée par le successeur de Mgr Prevost.

    Mais c'est le délégué actuel du diocèse de Chiclayo pour le procès du père Lute, le canoniste capucin Giampiero Gambaro, qui a admis lors d'une rencontre avec les sœurs Quispe le 23 avril que l'enquête initiale était « gravement viciée, superficielle et entachée d'erreurs de procédure ». L'enquête canonique, a déclaré Gambaro, s'est limitée à une procédure formelle sans fondement, sans que les victimes ni l'accusé lui-même n'aient été interrogés ; ce dernier « n'a rien répondu » ; et par conséquent, « la colère des victimes est légitime ».

    Si cela s'avère vrai et si cela explique les faits, c'est précisément ce que le cardinal Prevost aurait dû clarifier lorsque l'affaire a éclaté l'an dernier. Au lieu de cela, la défense a dénoncé la vendetta de certains membres du Sodalitium Christiane Vitae, l'association péruvienne dissoute le 14 avril dernier suite à des allégations d'abus et de scandales financiers dont certains dirigeants étaient responsables. En effet, Prevost, d'abord comme évêque puis comme cardinal, s'est efforcé de poursuivre les responsables du Sodalitium, puis de dissoudre l'association, en collaborant étroitement avec les deux journalistes – Paola Ugaz et Pedro Solinas – qui avaient mené une enquête approfondie donnant la parole aux victimes.

    Les deux journalistes, présents à Rome durant les jours marquant le début du pontificat de Léon XIV, ont catéchisé tous les journalistes réunis pour l'événement, garantissant l'engagement de Prevost dans la lutte contre les abus sexuels et accusant de sombres complots quiconque évoquait l'affaire des filles de Chiclayo et du père Lute.  

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  • La lente agonie des chrétiens de Turquie

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    Historiquement chrétienne, la Turquie ne cesse de voir le nombre des chrétiens se réduire. Ceux-ci attendent avec espoir Léon XIV, le 27 novembre, tandis que le pouvoir turc maintient la pression sur des fidèles décimés par les massacres du XXe siècle.

    20 novembre 2025

    Agenouillé sur la moquette qui recouvre désormais le sol de Sainte-Sophie à Istanbul, kufi sur la tête, les paumes ouvertes en signe de prière, le président turc Recep Tayyip Erdogan savoure sa victoire : en ce 24 juillet 2020, ce haut lieu de l’Empire byzantin chrétien est à nouveau une mosquée. Construite par l’empereur Justinien en 537, déjà transformée en lieu de culte musulman à la chute de Constantinople en 1453, Sainte-Sophie était devenue simple « musée » en 1934 sous la présidence de Mustafa Kemal Atatürk. Saint-Sauveur-in-Chora, autre joyau byzantin, connaîtra le même destin en 2024. « Provocation » pour les uns, « électoralisme » pour d’autres, ces deux décisions, loin d’être purement symboliques, ont remis en lumière le douloureux destin des chrétiens de Turquie.

    « Répression orchestrée par l’État »

    Un rapport de l’European Center for Law and Justice (ECLJ), publié le 20 novembre, constate qu’au cours du siècle dernier, « la présence chrétienne en Turquie a considérablement diminué, principalement en raison de la marginalisation et de la répression orchestrées par l’État, qui ont entraîné un effondrement démographique sévère ». Les chiffres (cf. encadré) ne font en effet que brosser le terrible tableau du long déclin de la présence des chrétiens en Turquie, qui ne représentent aujourd’hui que 0,3 % des quelque 85 millions de Turcs – les musulmans sunnites représentant, eux, 88 % de la population totale.

    Passer en revue l’histoire chrétienne de la Turquie a en effet de quoi donner le vertige. Connue à l’époque sous le nom d’Asie Mineure, la Turquie a été foulée par saint Paul – né à Tarse, au sud-est du pays –, par saint Jean, accompagné par la Sainte Vierge jusqu’à Éphèse, par les Pères de l’Église Basile de Césarée, Grégoire de Nysse et Grégoire de Naziance… S’y sont tenus des conciles aussi importants que celui de Nicée, en 325 et en mémoire duquel Léon XIV se rendra sur place, et durant lequel le Credo fut institué, ou encore le concile d’Éphèse, en 430, où la Vierge fut proclamée Théotokos : « Mère de Dieu. » « Bon nombre d’églises en Cappadoce [région historiquement chrétienne, au centre du pays, N.D.L.R.] sont creusées dans la pierre, comme si elles l’étaient dans l’âme même du pays. Comment une terre aussi bénie et qui a autant donné à l’Église a-t-elle pu ainsi perdre son identité ? » souffle un diplomate en poste dans la région.

    Le tabou du génocide arménien

    En réalité, si le premier coup porté fut la chute de l’Empire byzantin avec la prise de Constantinople, en 1453, par le sultan ottoman Mehmet II, tout s’est accéléré au XXe siècle. « Au XVIe siècle, on comptait encore 40 % de chrétiens parmi la population ottomane et jusqu’à 20 % avant la Première Guerre mondiale, souligne Joseph Yacoub, professeur honoraire de l’Université catholique de Lyon. Le nombre a énormément décliné à la suite de la tragédie génocidaire qui a touché les Arméniens, Assyro-chaldéens, Syriaques et Grecs pontiques. » Ce massacre, perpétré à partir de 1915 par les Jeunes Turcs nationalistes, aurait fait jusqu’à 2 millions de morts, dont 1,5 million d’Arméniens. Désigné comme « l’un des tabous les plus persistants dans la vie politique et culturelle turque à l’époque moderne » par le rapport de l’ECLJ, le génocide arménien est nié par l’État turc et frappé par l’article 301 du Code pénal turc criminalisant « toute personne qui insulte publiquement le peuple turc, l’État de la République de Turquie […] ». Cruelle ironie : le président turc lui-même a pourtant évoqué, en 2020, « les rescapés de l’épée », expression péjorative visant les survivants du génocide arménien – ceux qui n’ont pas été passés au fil de l’épée. « Il est difficile d’être chrétien en Turquie, car cet État a bâti son identité et son récit national sur le cadavre du peuple chrétien, avance Tigrane Yégavian, chercheur à l’Institut chrétiens d’Orient. Toute remise en question du récit national relève de la sécurité intérieure. Ce négationnisme est ontologique : revisiter ce passé reviendrait à remettre en question ses fonts baptismaux. »

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  • Nigeria : plus de 200 écoliers d'une institution catholique ont été pris en otages par des islamistes

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    De Ngala Killian Chimtom sur Crux :

    Des centaines d'élèves d'une école catholique au Nigéria pris en otages par des islamistes

    22 novembre 2025

    Le Nigeria a de nouveau fait la une de l'actualité internationale suite à une série d'attaques visant des écoles et des lieux de culte.

    Plus de 200 écoliers ont été enlevés vendredi par des hommes armés qui ont attaqué une école catholique St. Mary's dans l'État du Niger, au centre-nord du Nigeria, selon l'Association chrétienne du Nigeria.

    Les hommes armés qui ont envahi l'internat de la communauté de Papiri, dans la zone de gouvernement local d'Agwara, ont également emmené 12 enseignants, selon Daniel Atori, porte-parole de la section de l'État du Niger de la CAN.

    « Je suis rentré au village ce soir après avoir visité l'école où j'ai également rencontré les parents des enfants pour les assurer que nous travaillons avec le gouvernement et les forces de sécurité pour que nos enfants soient secourus et ramenés sains et saufs », a déclaré Atori dans un communiqué.

    Selon un autre communiqué publié par le diocèse de Kontagora, l'incident s'est produit entre 1h00 et 3h00 du matin vendredi, provoquant « peur et détresse au sein de la communauté scolaire ».

    À LIRE AUSSI : Les débats autour du terme « génocide » occultent la véritable tragédie au Nigéria

    « Le diocèse catholique de Kontagora condamne fermement l’attaque et exprime sa profonde inquiétude quant à la sécurité des enfants enlevés et de leurs familles. Les services de sécurité ont été immédiatement informés et ont entrepris des démarches coordonnées pour assurer le sauvetage et le retour des victimes en toute sécurité. L’évêque assure le public que le diocèse collabore activement avec les forces de sécurité, les responsables communautaires et les autorités gouvernementales », indique le communiqué signé par le père Jatau Luka Joseph.

    « Le diocèse appelle le public au calme, à soutenir les efforts de sécurité et à continuer de prier pour le retour sain et sauf et rapide de toutes les personnes enlevées. Il réaffirme également son engagement envers la protection des enfants et promet de fournir de plus amples informations dès qu'elles seront vérifiées », indique le communiqué.

    L’UNICEF a condamné l’attaque, déclarant dans un communiqué qu’aucun enfant « ne devrait être mis en danger dans le cadre de son éducation », soulignant que les salles de classe doivent rester des lieux de sécurité et non de peur.

    La BBC cite Dominic Adamu, un habitant du quartier, qui affirme que les agresseurs « ont pris tout le monde par surprise ».

    Une femme en détresse, dont les nièces âgées de six et treize ans ont déclaré à la chaîne de télévision britannique qu'elle voulait simplement qu'elles rentrent à la maison.

    Le gouvernement de l'État du Niger a déclaré avoir ordonné la fermeture de tous les internats, invoquant des raisons de sécurité, et a reproché à l'école catholique d'avoir ignoré cet ordre.

    « Malheureusement, l’école St. Mary’s a rouvert ses portes et repris ses activités académiques sans en informer le gouvernement de l’État ni obtenir son autorisation, exposant ainsi les élèves et le personnel à un risque évitable », ont déclaré les autorités dans un communiqué.

    L'attaque contre l'école St. Mary's survient à peine une semaine après qu'un groupe d'hommes armés a pris d'assaut une école publique de l'État voisin de Kebbi et enlevé au moins 25 filles.

    Les assaillants, armés d'armes sophistiquées selon la police, ont échangé des coups de feu avec les forces de l'ordre avant d'escalader les murs de l'établissement. Ils ont ensuite enlevé les jeunes filles dans leurs dortoirs, tué le proviseur adjoint qui tentait de s'opposer à leur enlèvement et blessé un autre membre du personnel.

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  • La fête du Christ-Roi : le centième anniversaire de Quas Primas

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    QUAS PRIMAS

    LETTRE ENCYCLIQUE 
    DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE XI 

    DE L'INSTITUTION D'UNE FÊTE DU CHRIST-ROI.
     

    Aux Patriarches, Primats, Archevêques, Evêques et autres ordinaires de lieu, en paix et communion avec le Siège apostolique.

    1. Dans (1) la première Encyclique qu'au début de Notre Pontificat Nous adressions aux évêques du monde entier (2), Nous recherchions la cause intime des calamités contre lesquelles, sous Nos yeux, se débat, accablé, le genre humain.

    Or, il Nous en souvient, Nous proclamions ouvertement deux choses: l'une, que ce débordement de maux sur l'univers provenait de ce que la plupart des hommes avaient écarté Jésus-Christ et sa loi très sainte des habitudes de leur vie individuelle aussi bien que de leur vie familiale et de leur vie publique; l'autre, que jamais ne pourrait luire une ferme espérance de paix durable entre les peuples tant que les individus et les nations refuseraient de reconnaître et de proclamer la souveraineté de Notre Sauveur. C'est pourquoi, après avoir affirmé qu'il fallait chercher la paix du Christ par le règne du Christ, Nous avons déclaré Notre intention d'y travailler dans toute la mesure de Nos forces ; par le règne du Christ, disions-Nous, car, pour ramener et consolider la paix, Nous ne voyions pas de moyen plus efficace que de restaurer la souveraineté de Notre Seigneur.

    2. Depuis, Nous avons clairement pressenti l'approche de temps meilleurs en voyant l'empressement des peuples à se tourner - les uns pour la première fois, les autres avec une ardeur singulièrement accrue - vers le Christ et vers son Eglise, unique dispensatrice du salut: preuve évidente que beaucoup d'hommes, jusque-là exilés, peut-on dire, du royaume du Rédempteur pour avoir méprisé son autorité, préparent heureusement et mènent à son terme leur retour au devoir de l'obéissance.

    Tout ce qui est survenu, tout ce qui s'est fait au cours de l'Année sainte, digne vraiment d'une éternelle mémoire, n'a-t-il pas contribué puissamment à l'honneur et à la gloire du Fondateur de l'Eglise, de sa souveraineté et de sa royauté suprême?

    Voici d'abord l'Exposition des Missions, qui a produit sur l'esprit et sur le cœur des hommes une si profonde impression. On y a vu les travaux entrepris sans relâche par l'Eglise pour étendre le royaume de son Epoux chaque jour davantage sur tous les continents, dans toutes les îles, même celles qui sont perdues au milieu de l'océan; on y a vu les nombreux pays que de vaillants et invincibles missionnaires ont conquis au catholicisme au prix de leurs sueurs et de leur sang; on y a vu enfin les immenses territoires qui sont encore à soumettre à la douce et salutaire domination de notre Roi.

    Voici les pèlerins accourus, de partout, à Rome, durant l'Année sainte, conduits par leurs évêques ou par leurs prêtres. Quel motif les inspirait donc, sinon de purifier leurs âmes et de proclamer, au tombeau des Apôtres et devant Nous, qu'ils sont et qu'ils resteront sous l'autorité du Christ?

    Voici les canonisations, où Nous avons décerné, après la preuve éclatante de leurs admirables vertus, les honneurs réservés aux saints, à six confesseurs ou vierges. Le règne de notre Sauveur n'a-t-il pas, en ce jour, brillé d'un nouvel éclat? Ah! quelle joie, quelle consolation ce fut pour Notre âme, après avoir prononcé les décrets de canonisation, d'entendre, dans la majestueuse basilique de Saint Pierre, la foule immense des fidèles, au milieu du chant de l'action de grâces, acclamer d'une seule voix la royauté glorieuse du Christ: Tu Rex gloriae Christe!

    A l'heure où les hommes et les Etats sans Dieu, devenus la proie des guerres qu'allument la haine et des discordes intestines, se précipitent à la ruine et à la mort, l'Eglise de Dieu, continuant à donner au genre humain l'aliment de la vie spirituelle, engendre et élève pour le Christ des générations successives de saints et de saintes; le Christ, à son tour, ne cesse d'appeler à l'éternelle béatitude de son royaume céleste ceux en qui il a reconnu de très fidèles et obéissants sujets de son royaume terrestre.

    Voici encore le XVIe centenaire du Concile de Nicée qui coïncida avec le grand Jubilé. Nous avons ordonné de célébrer cet anniversaire séculaire; Nous l'avons Nous-même commémoré dans la basilique vaticane, d'autant plus volontiers que c'est ce Concile qui définit et proclama comme dogme de foi catholique la consubstantialité du Fils unique de Dieu avec son Père; c'est lui qui, en insérant dans sa formule de foi ou Credo les mots cuius regni non erit finis, affirma du même coup la dignité royale du Christ.

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  • Deux prêtres italiens, martyrs sous le nazisme en 1944, seront béatifiés

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    D'Alessandro Di Bussolo sur Vatican News :

    Deux prêtres italiens, martyrs sous le nazisme en 1944, seront béatifiés

    Don Ubaldo Marchioni et le père Martino Capelli ont été tués lors des représailles allemandes en Émilie-Romagne, partageant le sort de leurs fidèles, alors qu'ils auraient pu se mettre en sécurité. Ce vendredi des décrets concernant quatre nouveaux vénérables ont été promulgés. Ils concernent Mgr Bartoletti, Don Gaspare Goggi, jeune disciple de Don Orione; Sœur Maria del Sacro Cuore, médecin australienne et missionnaire en Inde, et la laïque consacrée brésilienne Maria Lourdes Guarda.

    L'Église aura bientôt deux nouveaux bienheureux, deux jeunes prêtres italiens martyrs, tués par les nazis en 1944 en Émilie-Romagne, pendant l'occupation allemande. Lors de l'audience accordée ce vendredi 21 novembre au cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère des Causes des Saints, Léon XIV a autorisé la promulgation des décrets concernant le martyre, en haine de la foi, de Don Ubaldo Marchioni, 26 ans, économe de la paroisse de San Martino di Caprare, et du père Martino Capelli, religieux dehonien, 32 ans, aumônier à San Michele di Salvaro, qui n'ont pas voulu abandonner les communautés de fidèles qui leur étaient confiées, tragiquement touchées par les rafles des SS.

    Les décrets reconnaissant les vertus héroïques de quatre serviteurs de Dieu, qui deviennent ainsi vénérables, ont également été promulgués. Il s'agit de l'archevêque Enrico Bartoletti, pasteur à Lucques et secrétaire de la CEI ; Don Gaspare Goggi, prêtre de la Petite Œuvre de la Divine Providence de Don Orione ; Sœur Maria del Sacro Cuore, de son vrai nom Maria Glowrey, médecin et religieuse australienne de la Société de Jésus Marie Joseph, fondatrice de la Catholic Health Association of India ; Maria de Lourdes Guarda, Brésilienne, laïque consacrée de l'Institut séculier Caritas Christi.

    Don Ubaldo, tué par les nazis sur l'autel

    Le premier prêtre martyr, Don Ubaldo Marchioni, originaire de Vimignano di Grizzana Morandi, dans la province de Bologne, est né en 1918. Il entre au séminaire diocésain à l'âge de dix ans et est ordonné prêtre à 24 ans dans la cathédrale de Bologne. Curé à San Nicolò della Gugliara, il est ensuite nommé, en mars 1944, économe spirituel à San Martino di Caprara, paroisse située à proximité de la zone occupée par les troupes allemandes, engagées dans des combats avec les partisans locaux. Pendant ces mois de guerre, Don Ubaldo reste aux côtés de ses paroissiens, partageant avec eux les risques de l'occupation et des représailles nazies. Le 29 septembre 1944, alors qu'il se rend à l'Oratoire des Anges Gardiens de Cerpiano pour célébrer la messe, il s'arrête à l'église Santa Maria Assunta de Casaglia pour mettre en sécurité le pain et le vin de l’Eucharistie et donner refuge à une petite foule de personnes effrayées par l'arrivée des soldats allemands. Don Marchioni invite les hommes à se réfugier dans les bois, ne gardant dans l'église que les femmes et les enfants, mais les négociations avec les nazis pour les libérer échouent: ils sont tous emmenés au cimetière et tués. Don Ubaldo est ramené à l'église puis assassiné d'une balle dans la tête, devant l'autel. Cela révèle le mépris des nazis de la SS pour la religion chrétienne, et le fait que le corps du serviteur de Dieu ait été particulièrement martyrisé démontre la prévalence du martyre in odium fidei, «en haine de la foi». Il s'agit également d'un martyre ex partae victimae, «du côté des victimes», car le jeune prêtre, tué à l'âge de 26 ans, avait consciemment pris le risque de mourir en choisissant de rester aux côtés des fidèles, alors qu'il avait la possibilité de se mettre en sécurité.

    Père Capelli, martyr à Pioppe di Salvaro

    Le deuxième prêtre martyrisé par les nazis est le père Martino Capelli. Né à Nembro, dans la province de Bergame, en 1912, il est baptisé sous le nom de Nicola Giuseppe et, à 17 ans, il commence son postulat à la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus (Dehoniens) dans la maison d'Abisola Superiore (Savone). Comme novice, il prend le nom de Martino, en mémoire de son père, et après des études de théologie à Bologne, il est ordonné prêtre en 1938, à l'âge de 26 ans. À Rome, il étudie à l'Institut biblique pontifical, à l'Université de Propaganda Fide et suit les cours de l'École vaticane de paléographie. Appelé à enseigner l'Écriture Sainte et l'histoire de l'Église à l'internat des Missions des Dehoniens à Bologne, puis à Castiglione dei Pepoli, il s'installe pendant la guerre avec ses étudiants à Burzanella, dans les Apennins toscans-émiliens. Au cours de l'été 1944, le père Capelli rejoint Salvaro pour aider le vieux curé de San Michele dans son ministère pastoral au village, bien que la région soit le théâtre d'affrontements armés entre les militaires allemands, les Alliés et les groupes de partisans. Il ne rejoint pas la communauté comme le lui ont demandé les Dehoniens, qui craignent pour sa vie, mais reste aux côtés de la population du village. Lorsque l'armée allemande occupe en force la région de Marzabotto et de Monte Sole, où elle exterminera plus de 770 personnes, le 29 septembre 1944, après le massacre perpétré par les nazis dans la localité voisine appelée «Creda», le père Martino se précipite pour apporter du réconfort aux agonisants. Il est emprisonné et contraint de transporter des munitions. Avec le salésien Don Elia Comini, qui collaborait avec lui à Salvaro, et une centaine d'autres personnes, dont d'autres prêtres (qui ont ensuite été remis en liberté), il est emmené dans une écurie à Pioppe di Salvaro, où il réconforte et confesse les autres prisonniers. Le soir du 1er octobre 1944, il est assassiné avec Don Comini et un groupe de personnes considérées comme «inaptes au travail», près de la citerne de la filature de Pioppe di Salvaro. Son corps, comme celui des autres victimes, est jeté dans les eaux du fleuve Reno. Il est considéré comme un martyr in odium fidei, sa mort étant liée au mépris des troupes nazies envers son ministère sacerdotal. Mais il s'agit également d'un martyre ex parte victimae, car, conscient des dangers, alors qu'il pouvait rentrer avec ses confrères à Bologne, il décide de rester pour assister les agonisants du massacre de Creda et les prisonniers de Pioppe di Salvaro.

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  • Sainte Cécile (22 novembre)

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    Sainte Cécile par Maderno

    (sourceSainte Cécile, selon sa Passion, a vécu à Rome au premier ou au deuxième siècle. Jeune fille de la plus haute noblesse elle est contrainte par sa famille d'épouser le noble romain Valerius alors qu'elle a fait vœu de virginité. Toutefois, dans la chambre nuptiale, elle convertit le jeune homme au christianisme après l'apparition d'un ange, et elle le convainc à recevoir le baptême avec son frère Tiburce. Puis Cécile qui a refusé de sacrifier aux dieux païens, est condamnée à mourir étouffée dans une chaudière. Mais un miracle se produit : elle est rafraîchie par une nuée venue du ciel. Elle est alors promise à la décapitation ; le bourreau, malgré trois coups violents, ne parvient pas à détacher la tête de son corps ; elle agonise ainsi mutilée pendant trois Jours. L'iconographie représente principalement le mariage de Cécile et la conversion de Valerius (avec l'apparition de l'ange) et le martyre de la sainte dans la chaudière. A partir de la fin du XV° siècle, quand elle est figurée seule, Cécile reçoit de plus en plus souvent pour attribut un instrument de musique : orgue portatif (Raphaël, 1516), harpe, luth et même violon. Cette Cécile « musicienne » trouve son origine dans un contresens fait à la fin du Moyen Age sur une phrase du récit de sa Passion : on a cru qu'elle se rendait au supplice en jouant de l'orgue, alors qu'au contraire elle cherchait à ne pas entendre la musique qui accompagnait son martyre. Quoi qu'il en fût, elle est à l'époque moderne la patronne de la musique sacrée, des musiciens, des chanteurs et des fabricants d'instruments.

    - Litanies de Sainte Cécile ici
    - L’hymne médiévale « O felix Caecilia » ici & ici
    - « L’extase de Sainte Cécile » par Raphaël ici
    - « Cantantibus organis » d’Henry du Mont ici

  • Sainte Cécile, patronne des musiciens (22 novembre)

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    Du site des Servants d'autel de Cotonou :

    Sainte Cécile, Patronne des musiciens

    Jeune sainte qui souffrit le martyre sous l'empereur Alexandre Sévère, Cécile est l'une des fleurs les plus suaves de la virginité chrétienne. Elle voua sa vie très jeune à Dieu; mariée de force vers l'âge de quinze ou seize ans, elle continua à respecter son vœu de virginité.

    L'histoire de Sainte Cécile, qui n'est pas dénuée de beauté et de mérite, est construite en partie de légendes. La romance de Cécile et Valérien est connue depuis la légendaire passion de Cécile écrite en 535. Toutefois, son nom, le fait qu'elle fonda une église et qu'elle fut enterrée dans une crypte des catacombes de saint Callixte, le contexte tout comme l'existence d'un Valérien et d'un Tubercius, tous faits historiquement vérifiables à son sujet, il est certain que cette vie de saint est basée sur quelques faits réels. C'est l'un des martyrs des débuts de l'Église les plus vénérés, mentionné dans le canon de la messe depuis 496.

    Fille d'un illustre patricien de la famille des Caecilii, dont sont issus beaucoup de sénateurs, seule chrétienne de sa famille, alors qu'elle eût consacré sa virginité à Jésus-Christ, elle dut se résigner à sortir de la maison paternelle, où elle vivait dans la prière, lecture des livres saints et le chant des cantiques, pour épouser le jeune Valérien, homme que ses parents lui choisirent, noble et bon, connu pour être de grande compréhension, mais païen.

    Le soir des noces, quand les époux se trouvèrent seuls, Cécile s'adressa doucement à Valérien : « Ami très cher, lui dit-elle, j'ai un secret à te confier : mais peux-tu me promettre de le garder ? » Ayant reçu le serment du jeune homme, elle reprit : « Écoute. Un ange de Dieu veille sur moi, car j'appartiens à Dieu. S'il voit que tu m'aimes d'un mauvais amour, il me défendra, et tu mourras ; mais si tu respectes ma virginité, alors il t'aimera comme il m'aime, et sa grâce s'étendra aussi sur toi. » Troublé, Valérien répondit : « Cécile, pour que je puisse croire à ta parole, fais-moi voir cet ange.

    - Si tu crois au vrai Dieu et si tu reçois le baptême des chrétiens, tu pourras voir l'ange qui veille sur moi. »

    Valérien accepta la condition, se rendit près de l'évêque Urbain (Urbanus), à trois milles de Rome (non le pape homonyme) lut l'évangile selon Luc, fut instruit, reçut le baptême et revint près de Cécile. Près d'elle, il aperçut un ange au visage lumineux, aux ailes éclatantes, qui tenait dans ses mains deux couronnes de roses et de lis, et qui posa l'une de ces couronnes sur la tête de Cécile, l'autre sur la tête de Valérien, et leur dit : « Je vous apporte ces fleurs des jardins du Ciel. » Les deux jeunes époux vécurent dans la chasteté et se dévouèrent aux bonnes oeuvres.

    Valérien avait un frère nommé Tiburce ; au récit de ces merveilles, il abjura les idoles et se fit chrétien. Valérien et Tiburce s'employèrent à donner des sépultures aux corps des martyrs que le préfet Amalchius faisait tuer comme criminels. Les deux frères furent bientôt dénoncés, demeurèrent invincibles dans la confession de leur foi et eurent la tête tranchée. Maximus, l'officier chargé de rendre la sentence, après avoir vu une apparition de martyrs, se convertit soudainement à la religion chrétienne et subit le même sort. Les trois hommes furent exécutés aux alentours de Rome. Cécile parvint à racheter les corps et les ensevelit au cimetière Praetextatus, sur la Via Appia.

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  • Le cardinal Zen demande de mettre un terme à la dérive synodale et de revenir à la doctrine apostolique

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    D'InfoVaticana

    Le cardinal Zen demande de mettre un terme à la dérive synodale et de revenir à la doctrine apostolique

    21 novembre 2025

    Le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, a publié une longue réflexion dans laquelle il critique fermement l'orientation actuelle du Synode sur la synodalité et met en garde contre le risque réel d'une déformation de l'identité catholique. À 93 ans, le cardinal s'impose à nouveau comme l'une des voix les plus claires face à la confusion doctrinale que connaît l'Église.

    Une leçon de fidélité : l'exemple d'Éléazar

    Zen part de la liturgie de ces jours-ci, où l'on lit le martyre d'Éléazar, le vieux maître de la Loi qui a préféré la mort plutôt que de scandaliser les jeunes en feignant de manger de la viande interdite. Le cardinal avoue s'identifier à ce personnage et souligne qu'un vieillard ne peut, à la fin de sa vie, donner un mauvais exemple à ceux qu'il a formés dans la foi.

    Le cardinal souligne qu'en cette époque de relativisme, la vérité est un « trésor caché » qui doit être partagé : il n'y a pas « ta vérité et ma vérité » ; il y a la vérité du Christ, qui révèle que nous sommes enfants de Dieu et héritiers de la vie éternelle.

    Les basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul et la nature de l'Église

    À l'occasion de la dédicace des basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul, Zen rappelle la structure apostolique de l'Église et la primauté de Pierre. Il affirme que l'Église est un corps visible et mystique fondé sur les apôtres, réalité aujourd'hui méconnue même au sein de l'Église elle-même.

    Critique frontale du processus synodal

    Il consacre la partie centrale de sa réflexion à une critique détaillée du processus synodal. Zen accuse la structure actuelle d'avoir transformé le Synodus Episcoporum en un « hybride » où la responsabilité épiscopale est diluée au profit d'un modèle confus de participation.

    Il accuse ainsi le synode d'utiliser des méthodologies « infantiles » qui évitent le véritable débat. Il y a un manque de transparence dans la conduite des sessions, le contrôle de la dynamique synodale par des facilitateurs et des experts. Le retrait des questions sensibles vers des groupes d'étude sans supervision claire et un document final précipité et présenté comme un « magistère expérimental ».

    Il ajoute en outre que la publication de Fiducia supplicans entre les deux sessions synodales a généré confusion et division, en introduisant des bénédictions pour les couples homosexuels dans certains contextes, en contradiction avec la discipline traditionnelle.

    « Vers l'autodestruction ? »

    Zen met en garde contre le risque de conduire l'Église vers une situation similaire à celle de la Communion anglicane, où l'adaptation au monde a provoqué de profondes ruptures. L'Église, affirme-t-il, ne peut pas jouer avec sa propre identité.

    Appel à prier pour le Pape et l'unité dans la vérité

    Loin de toute attitude rebelle, Zen insiste sur son obéissance filiale : il critique parce qu'il aime le Successeur de Pierre. Il demande de prier pour que le Pape reste ferme dans la vérité et que l'Église retrouve l'unité fondée sur la foi apostolique.