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BELGICATHO

  • IVG: des femmes témoignent

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    Du site de l'ECLJ :

    "Je ne veux plus me taire en me disant que tout le monde le fait, alors c'est OK. Non!"

    Voici le témoignage de Wintana sur son avortement.

    L'ECLJ publie sur cette page une série de témoignages de femmes qui ont eu un ou plusieurs avortements et qui partagent leurs expériences. Nous remercions toutes ces femmes qui avaient témoigné devant des parlementaires, à l'Assemblée nationale et au Sénat, en février et en mai 2024.

  • 22 juillet : Marie-Madeleine, disciple du Seigneur

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    lippo-memmi_saint-marie-madeleine15.jpgSur Missel.free :

    Marie-Madeleine, ainsi nommée en l'évangile selon saint Luc[1] parmi les femmes qui suivent Jésus depuis la Galilée, se retrouve dans les récits de la Passion et de la Résurrection. Son identité avec Marie de Béthanie et la pécheresse[2] est depuis toujours discutée. Si la chose était de nature à pouvoir être parfaitement éclaircie, elle devrait l'être à présent, puisque tant d'habiles personnages l'ont traitée.

    1° La pécheresse

    Invité chez un pharisien, Jésus, la Sagesse de Dieu[3], accueille les pécheurs. Sa parole révèle la puissance de l'amour et la grâce du pardon à l'homme trop préoccupé de soi et peu conscient de son médiocre amour. L'attitude de Simon se caractérise par une triple inaction, alors que la pécheresse multiplie les gestes de repentir et d'amour qui, loin d'être pour Jésus une cause de scandale, manifestent une profonde contrition ; d'elle-même elle dénoue sa chevelure[4] et vénère les pieds du Maître avec une intense émotion. L'onction des pieds est un geste extraordinaire, signe d'un amour d'une intensité exceptionnelle. Le pharisien doute du caractère prophétique de Jésus qui se laisse toucher par une pécheresse au détriment de sa propre pureté, mais Jésus connaît le cœur de cette pénitente et, délicatesse suprême, il ne lui révèle la connaissance de ses péchés qu'au moment de les lui pardonner.

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  • Marie-Madeleine (22 juillet)

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    mariamagdalena01.jpgHomélie du Père Joseph-Marie Verlinde (Famille de Saint-Joseph) (Homelies.frArchive 2008)

    Comme la Bien-aimée du Cantique, Marie-Madeleine cherche « celui que son cœur aime » (1ère lect.) « alors qu’il fait encore sombre ». Mais comment pourrait-elle le chercher si elle ne l’avait pas déjà trouvé ? Son désir témoigne de la présence et de l’action en elle de l’Esprit Saint qui l’attire irrésistiblement vers Jésus. Avec l’intuition sûre de l’amour, elle se rend au rendez-vous de son Seigneur, mais il lui faut du temps pour reconnaître les signes de sa présence. La mise en scène et les dialogues rapportés par Saint Jean sont d’une esquise délicatesse. Marie ne semble même pas s’étonner de voir deux personnages - identifiés à « des Anges vêtus de blanc » - dans l’espace réduit du tombeau. A moins que le caractère saugrenu de cette situation soit une invitation explicite de l’évangéliste à nous élever à une lecture symbolique. Le propitiatoire posé sur l’Arche de l’Alliance n’était-il pas flanqué lui aussi de deux Anges, « l’un à la tête, l’autre aux pieds » ? Ce tombeau vide apparaît tout à coup comme le Temple de Dieu, le lieu où repose sa gloire, où demeure sa présence.

    Ce n’est pas un divin impersonnel qui remplit le tombeau de sa nuée : les « Anges » s’adressent à Marie-Madeleine avec les paroles mêmes que le Ressuscité reprendra quelques instants plus tard. Comme l’étymologie du terme Ange l’indique, ces Etres de lumière sont les messagers, les porte-paroles de Dieu ; ils sont évoqués pour éviter de prononcer le Nom du Seigneur lui-même. Le fait qu’ils prononcent les paroles que reprendra Jésus, sous-entend que celui-ci partage désormais la gloire du « Nom qui surpasse tous les noms » (Ph 2, 9). Il est « le Seigneur », celui devant qui toute créature au ciel et sur la terre fléchit les genoux, et dont toute langue proclame la Seigneurie universelle (cf. Ph 2, 10-11).

    Marie n’en est pas encore là dans son cheminement ; pour le moment, elle cherche encore un cadavre. Aveuglée par la tristesse, elle ne reconnaît pas la présence du Vivant au cœur du tombeau vide dont elle se détourne. Mais le Ressuscité n’est plus lié à un lieu précis ; il n’est plus conditionné ni par l’espace ni par le temps : il est bien réellement présent partout où un cœur le désire ardemment. Marie-Madeleine est littéralement enveloppée de toute part par sa présence qui se fait plus pressante : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Marie ne se trompe pas vraiment en prenant Jésus pour le jardinier : n’est-il pas le nouvel Adam que le Père a établi gardien de cette terre où est planté l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, que sa Résurrection a transformé en Arbre de Vie ? Il faut cependant un appel particulier, personnel de Notre-Seigneur pour la réveiller de sa torpeur et la faire entrer dans le monde nouveau inauguré par la Pâque de celui qu’elle cherche éperdument.

    « Marie » : interpellation empreinte de douceur, mais aussi sans doute supplication de l’amour mêlée d’étonnement : « comment se fait-il que tu ne me reconnaisses pas ? » C’est en prononçant notre nom que Jésus se fait connaître, ce « nom nouveau gravé sur une pierre blanche, que personne ne connaît sauf celui qui la reçoit » (Ap 2, 17). Se retournant une seconde fois, c’est au cœur même du tombeau vide devenu chambre nuptiale, que Marie cherche cette fois à retenir son Seigneur en confessant son amour : « Rabbouni ».

    Pourtant cette rencontre n’est que préfigurative : le temps des noces n’est pas encore venu. Jésus « monte vers son Père et notre Père, vers son Dieu et notre Dieu » pour nous préparer une place dans sa demeure d’éternité. En attendant le face à face, il nous faut comme Marie, et dans la foi, poursuivre notre route et annoncer nous aussi : « J’ai vu le Seigneur ressuscité au fond de mon cœur. Il a pris autorité sur toutes mes morts et transformé mes tombeaux en sanctuaires de sa gloire ; et voilà ce qu’il m’a dit : “Cherchez-moi de tout votre cœur ; je me laisse trouver par les âmes de désir” ».

    « Seigneur arrache de ma poitrine mon cœur de pierre ; cœur lourd, opaque, indifférent, insensible. Et donne-moi un cœur de chair qui “languit de toi comme une terre aride, sans eau” (Ps 62). Accorde-moi de pressentir ta force et ta gloire, afin de réaliser que ton amour éternel vaut mieux que ma pauvre vie mortelle. Je pourrai alors “lever les mains pour te bénir en invoquant ton nom, m’attacher à toi de toute mon âme, et crier de joie à l’ombre de tes ailes” (Ibid.). »

  • Mais qui était vraiment Marie-Madeleine ? (22 juillet)

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    De KTO :

    Marie-Madeleine

    15/04/2018

    Cette semaine, la Foi prise au mot, en partenariat avec le Monde de la Bible, vous propose de revenir sur l’un des personnages les plus attachants et les plus populaires des évangiles : Marie-Madeleine. Qui est-elle cette femme dont on parle tant ? Marie de Béthanie, assise aux pieds du Seigneur pendant que sa soeur Marthe vaque aux tâches de la maison ? Marie de Magdala qui reconnaît son maître ressuscité au matin de Pâques ? Est-elle aussi la pécheresse qui essuie les pieds de Jésus avec ses cheveux ? Universellement célébrée, très à la mode depuis quelque temps, Marie Madeleine fascine et interroge. Pour essayer de percer le mystère nous retrouvons trois invités : Sylvaine Landrivon, théologienne, maître de conférences à l’université catholique de Lyon, Raphaëlle Ziadé, responsable de département des arts byzantins au Petit Palais, et le père Jean Pierre Brice Olivier, prêcheur dominicain.

  • Fêtée aujourd'hui : sainte Marie-Madeleine

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    van_der_weyden_marie_madeleine_lisant.jpgMais qui était cette sainte au sujet de laquelle on a écrit tout et n'importe quoi ?

    (ci-contre : détail de Roger van der Weyden (XVe s.) représentant Marie-Madeleine lisant)

    "... Ce que dit la Bible : Marie Madeleine est une des femmes qui accompagnent Jésus, et dont certains noms sont donnés dans l’évangile (Marthe et Marie : Lc 10, 38-42 ; Jeanne, Marie de Magdala, Suzanne : Lc 8, 1-3). Marie Madeleine se montre profondément attachée au Christ, auquel elle donne le titre solennel de « Rabbouni », lorsqu’elle le rencontre après la résurrection (cf. Jn 20, 16). Jamais les évangiles ne laissent supposer qu’il existe une relation amoureuse entre Jésus et Marie Madeleine. Dans le Nouveau Testament, il est dit clairement, en revanche, que le Christ est l’époux de l’Église, exactement dans le même sens que, dans l’Ancien Testament, Yahvé se présentait comme l’époux de son peuple Israël.

    Quant à Marie Madeleine, les évangiles disent d’elle que Jésus en avait chassé « sept démons » (cf. Mc 16, 9 ; Lc 8, 1-3). Une longue tradition l’a associée à la pécheresse qui oignit de parfum les pieds de Jésus (cf. Lc 7, 36-50), et à Marie, sœur de Marthe et Lazare (cf. Lc 10, 39 ; Jn 11, 1-45 et 12, 1-8). De nos jours, l’identité entre ces trois personnes (Marie de Magdala, Marie, sœur de Marte et Lazare, et la pécheresse pardonnée et aimante) n’est plus considérée comme probable par de nombreux spécialistes.

    Ce que dit l’Église : l’Église n’a d’autre raison d’être que de transmettre fidèlement la foi des Apôtres et la gràce de Jésus-Christ. Elle ne veut rien ajouter ou retrancher du témoignage des Apôtres sur le Christ. C’est sur cette base qu’elle affirme que Jésus n’a jamais pris femme. À partir de ce fait, et de ce qu’en dit l’Ecriture, l’Église approfondit sa compréhension du mystère de Dieu et de son dessein de salut. Dans cette perspective, le fait que le Christ n’ait pas été marié permet à l’Église, Peuple de Dieu, de se reconnaître comme l’épouse du Christ.

    En Marie Madeleine, la tradition chrétienne a toujours reconnu une figure insigne du repentir, un modèle de l’amour confiant du pécheur pardonné par le Christ, un exemple de vie contemplative. Loin de dévaluer Marie Madeleine, l’Église l’honore comme sainte Marie Madeleine, et de nombreux sanctuaires lui sont dédiés (comme la basilique de Vézelay). Il n’existe aucune trace de la prétendue lignée royale de Marie Madeleine. Pour les chrétiens, la noblesse des origines n’est rien : c’est l’accueil de la grâce et du pardon de Dieu qui fait la grandeur du chrétien. Le Royaume des Cieux, a dit Jésus, est pour les pauvres, les enfants, et ceux qui leurs ressemblent. «  Les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers » (Mt 20, 16)." (source)

  • Aujourd'hui, on fête sainte Marie-Madeleine

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    images.jpgA la suite de la sortie d'un mauvais fillm (déjà oublié), transposé d'un roman (médiocre) qui a constitué un succès de librairie (inconcevable), le personnage de Marie-Madeleine est devenu l'objet de toutes les affabulations possibles et imaginables, totalement dénuées de fondements historiques mais d'autant plus appréciées par les faiseurs d'opinion qu'elles semblaient mettre à mal l'approche catholique de cette grande sainte.

    Documents sur Marie Madeleine

    Les métamorphoses de Marie-Madeleine (évangiles synoptiques, évangile de St Jean, évangiles gnostiques) par le Père JEAN-MARIE SEVRIN, Franciscain
      http://www.lalibre.be/article.phtml?id=11&subid=118&art_id=187885    
     

    Régis Burnet, Marie-Madeleine, De la pécheresse repentie à l'épouse de Jésus ( Histoire de la réception d'une figure biblique) Cerf. 2004    http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?n_liv_cerf=6715   

    Jésus a-t-il épousé Marie-Madeleine ?    http://www.opusdei.fr/art.php?p=15400    

    Jésus et Marie-Madeleine   http://dominique-le-tourneau.hautetfort.com/archive/2006/02/16/jesus-et-marie-madeleine.html  

    Benoît XVI nous rappelle l'histoire de Marie de Magdala

  • Vatican II, de 1962 à 1965, a entraîné une baisse de la fréquentation des services religieux catholiques dans le monde par rapport à celle des autres confessions

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    Du National Bureau of Economic Research (via le Forum Catholique):

    Regard sur le passé : la fréquentation des services religieux à long terme dans 66 pays

    Document de travail 34060
    DOI 10.3386/w34060
    Date d'émission 

    Le taux de fréquentation des services religieux est une variable importante pour la sociologie et l'économie des religions, mais les données à long terme et mondiales sont rares. Les questions rétrospectives du Programme international d'enquêtes sociales (ISSP) permettent de déterminer les taux de fréquentation des services religieux depuis les années 1920 dans 66 pays, dont la moitié sont du Sud. Plusieurs vérifications confirment la fiabilité des informations rétrospectives. Un exercice démontre la cohérence entre les données d'enquêtes rétrospectives et contemporaines lorsque les deux se chevauchent. Une autre procédure montre que les valeurs rétrospectives sont similaires lorsqu'elles sont générées à partir d'enquêtes individuelles de l'ISSP pour 1991, 1998, 2008 et 2018 ; autrement dit, il n'y a pas de dépendance claire de la mémoire au nombre d'années de rappel. Les nouvelles données documentent une « Grande Divergence Religieuse » séculaire entre le Nord et le Sud. Nous utilisons ces données pour réaliser des études événementielles sur les effets de deux événements majeurs sur la fréquentation des services religieux. Vatican II, de 1962 à 1965, a entraîné une baisse de la fréquentation des services religieux catholiques dans le monde par rapport à celle des autres confessions. En revanche, la fin du communisme au début des années 1990 n'a pas eu d'impact systématique sur la fréquentation des services religieux. Enfin, dans un large échantillon, la fréquentation des services religieux réagit positivement aux guerres et aux dépressions.

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  • Léon XIV et le début du changement générationnel

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV et le début du changement générationnel

    Le cardinal Agostino Vallini a 85 ans et n'a plus exercé de fonction au Vatican depuis un certain temps. Depuis 2017, il était cependant légat pontifical auprès des basiliques papales d'Assise, poste que le pape François lui avait confié après le décès du cardinal Attilio Nicora. Le 16 juillet, Vallini a également quitté ce poste.

    La semaine dernière également, le pape Léon XIV a nommé le cardinal Miguel Ángel Fernández Artime, salésien et pro-préfet du Dicastère pour la vie consacrée, comme légat à Assise. Ces changements n'ont pas été bouleversants. En fait, ils ont été à peine remarqués, même dans la presse catholique.

    Prises ensemble, elles marquent cependant véritablement la fin d'une époque, ou plutôt le début d'un changement générationnel. Vallini était sur la loggia centrale avec le pape François en 2013, et en tant que vicaire du pape pour le diocèse de Rome (en 2008, Vallini a succédé au légendaire cardinal-vicaire de l'époque de Jean-Paul II, Camillo Ruini), il a accompagné François lors de toutes ses premières sorties, à commencer par sa première visite à Sainte-Marie-Majeure, qui deviendrait un élément constant du pontificat de François et où il repose.

    Vallini ne peut être considéré comme un cardinal du pape François, pourtant il fut une figure clé de la première période du pontificat de François, jusqu'à sa retraite . Le fait qu'il n'occupe plus aucune fonction témoigne d'un monde vatican qui va rapidement changer de démographie et de repères.

    Dans les prochains mois, Léon XIV sera appelé à gérer un changement de génération qui marquera aussi un changement d'époque. Les cardinaux Kurt Koch, Kevin J. Farrell, Marcello Semeraro, Arthur Roche et Michael Czerny ont tous 75 ans . Ainsi, les dicastères pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens, les Laïcs, la Famille et la Vie, les Causes des Saints, le Culte Divin et le Développement Humain Intégral auront de nouveaux dirigeants.

    Tous les nouveaux chefs de dicastère ne seront pas cardinaux. Cependant, sachant que le nombre de cardinaux électeurs ne descendra à la limite de 120 que l'année prochaine, il est peu probable que Léon XIV les nomme cardinaux immédiatement.

    Cette décision n'affecterait cependant pas la mise en œuvre du Praedicate Evangelium, la constitution apostolique par laquelle le pape François a réformé la Curie. Les nouveaux chefs de dicastères pourraient ne pas être cardinaux, simplement parce que Léon XIV pourrait juger inapproprié d'augmenter le nombre de chapeaux rouges, que le pape François avait déjà porté à plus de 120 membres votants.

    Il est intéressant, cependant, que le changement générationnel commence par une nomination considérée comme « mineure », à savoir celle du légat pontifical pour les basiliques papales d’Assise.

    Français Les basiliques papales d'Assise sont directement soumises au pape depuis la bulle Is Qui Ecclesiam de Grégoire IX, promulguée le 22 avril 1230. En 1753, Benoît XIV , par la constitution apostolique Fidelis Dominum, élève la basilique d'Assise au rang de « basilique patriarcale » — titre qui tombe ensuite en désuétude lorsque Benoît XVI décide de supprimer le titre de « patriarche d'Occident » de l'Annuaire pontifical.

    En 1968, Paul VI décida d'assigner à la Basilique un cardinal légat résidant à Rome avec le pouvoir d'exercer, au nom du Pontife, la juridiction ordinaire et immédiate sur la Basilique, lui accordant en même temps le droit de déléguer cette juridiction au Custode du Sacré Couvent comme son vicaire.

    Benoît XVI a modifié le statut de la basilique par le motu proprio Totius Orbis , qui attribuait à l'évêque d' Assise-Nocera Umbra-Gualdo Tadino « la juridiction prévue par la loi sur les églises et les maisons religieuses pour toutes les activités pastorales ».
    Benoît XVI a également établi un cardinal comme légat, « qui, bien que ne jouissant pas de juridiction, aura pour tâche de perpétuer par son autorité morale les liens étroits de communion entre les lieux consacrés à la mémoire du Poverello et ce Siège apostolique ».

    En bref, le cardinal Artime n'a pas été muté à un autre poste. Son rôle de « pro-préfet » demeure (et demeure une configuration juridique et institutionnelle étrange, puisque « pro » signifie « à la place de », mais Artime travaille aux côtés de la préfète du dicastère, sœur Simona Brambilla, qui, entre autres, n'étant pas prêtre, ne peut prendre de décisions disciplinaires à l'égard des prêtres).

    Léon XIV n'a donc pas complètement modifié la réforme souhaitée par le pape François. Il a cependant manifesté des intérêts différents et, surtout, une plus grande attention à son rôle institutionnel.

    Il reste à voir comment cette orientation institutionnelle se traduira concrètement. Pour l'instant, nous observons un changement d'attitude, avec une plus grande attention portée aux symboles et au protocole, qui s'est étendue à tous les cardinaux.

    Léon XIV entame désormais le changement générationnel, à partir d'Assise, rassurant ceux qui s'attendaient à un changement radical et rapide. Pas à pas, il prendra des décisions, parfois surprenantes, parfois non.

    Alors, quel genre de Curie devrait-on entourer Léon XIV ?

    Jusqu'à présent, les personnes personnellement choisies par le pape – son secrétaire personnel, son directeur de voyages – ont certains traits de caractère en commun : la tranquillité, la loyauté et le sens du devoir . Il est probable que les autres collaborateurs directs choisis iront également dans ce sens.

    Léon XIV n'est pas un pape solitaire et définitif , comme l'était le pape François, mais il devra apprendre à déléguer, ce qui est indispensable. Pendant ce temps, Léon est à Castel Gandolfo et travaille sur sa première encyclique, dont le sujet reste flou. Il constituera ensuite son équipe, et de là, nous pourrons déduire l'orientation que pourrait prendre son pontificat. Du moins dans un premier temps.
    Léon XIV est un jeune pape, et il lui reste au moins un changement générationnel majeur à gérer.

  • « Arrêtez la barbarie à Gaza » : le pape appelle la communauté internationale

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    « Arrêtez la barbarie à Gaza » : le pape appelle la communauté internationale

    Le droit humanitaire doit être « appliqué (...) ainsi que l'interdiction des punitions collectives, de l'usage indiscriminé de la force et des déplacements forcés de populations ». Telle a été la déclaration de Léon XIV hier à l'Angélus, dans une déclaration forte sur la situation à Gaza.
    - Les paroles du pape à l'Angélus
    - Erreurs et promesses d'enquêtes, tandis qu'Israël poursuit les massacrespar Nicola Scopelliti
    - Massacres en Syrie, et le monde entier nous regardepar Elisa Gestri

    21_07_2025

    Il faut mettre un terme « immédiatement à la barbarie de la guerre » et appeler la communauté internationale à « faire respecter le droit humanitaire (…) ainsi que l'interdiction des châtiments collectifs, de l'usage indiscriminé de la force et des déplacements forcés de populations ». Les paroles prononcées hier par le pape Léon XIV à l'Angélus étaient fortes et claires.

    Le pape Léon XIV a clairement condamné les actions et les projets du gouvernement israélien à Gaza. Lors de son entretien téléphonique d'une heure vendredi, le Premier ministre Benjamin Netanyahou n'a manifestement pas réussi à convaincre le pontife de ses raisons et de sa bonne foi. Et l'invitation qui lui a été adressée à se rendre en Israël ressemble à une tentative désespérée – et vaine – de gagner en crédibilité auprès du Saint-Siège après l'attaque imprudente contre la paroisse catholique de Gaza, le jeudi 17 juillet, qui a coûté la vie à trois personnes et en a blessé de nombreuses autres.

    L'histoire de l'erreur, qui est la version officielle du gouvernement israélien, n'a pas du tout convaincu et c'est le secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin, dans une déclaration du samedi 19 juillet sur Tg2 , qui a exprimé ce sentiment explicitement : « Donnons-leur le temps nécessaire pour qu'ils nous disent réellement ce qui s'est passé », a déclaré Parolin, « s'il s'agissait vraiment d'une erreur, ce qui peut légitimement être mis en doute, ou s'il y avait une intention d'attaquer directement une église chrétienne, sachant combien les chrétiens sont un élément de modération dans le cadre du Moyen-Orient et aussi dans les relations entre Palestiniens et Juifs. » ( Sur la photo de gauche, le cardinal Pizzaballa rend visite aux blessés de l'attaque contre l'église catholique de Gaza .)

    Mais le discours du pape à l'Angélus hier ne concernait pas seulement les chrétiens pris pour cible par l'armée israélienne – auxquels il a également adressé de profonds encouragements – mais la guerre dans son ensemble, une barbarie qu'il faut arrêter. Tout aussi barbare que le massacre commis par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, la réponse du gouvernement israélien et son action militaire de grande ampleur, qui ne fait aucune distinction entre cibles civiles et militaires, doivent l'être aussi.

    Dans une interview accordée au Corriere della Sera, l'ambassadeur d'Israël en Italie, Jonathan Peled, tout en regrettant l'attaque contre la paroisse catholique, a déclaré : « Les terroristes sont partout, même dans les bâtiments publics comme les écoles et, malheureusement, les lieux de culte. Ils utilisent les Palestiniens comme boucliers humains. Nos forces combattent et ripostent aux attaques du Hamas. Parfois, elles parviennent à atteindre le point précis d'où proviennent ces attaques, mais d'autres fois, de manière totalement involontaire, elles ne parviennent pas à atteindre précisément les terroristes. »

    S'il est vrai que le Hamas utilise les civils comme bouclier et utilise ensuite cet argument de propagande, cela ne justifie en rien les dizaines de milliers de civils tués par Israël au cours de ces vingt mois de guerre. La question des boucliers humains est désormais devenue un prétexte pour cibler aveuglément quiconque, y compris les femmes et les enfants, afin de forcer la population palestinienne à partir.

    Et en tout état de cause, rappelant le respect du droit humanitaire , le pape Léon XIV réaffirme « la validité permanente de la  loi morale pendant les conflits armés », comme l'indique le n° 2312 du Catéchisme de l'Église catholique, qui cite également la Constitution pastorale Gaudium et Spes où il est affirmé que « ce n'est pas parce qu'une guerre a malheureusement éclaté que tout est permis entre les parties au conflit ». Cela inclut également l'utilisation sans scrupules de la faim comme arme de guerre, qui viole, comme le rappelle le Compendium de la doctrine sociale de l'Église, « le principe d'humanité, inscrit dans la conscience de chaque personne et de chaque peuple », qui « comporte l'obligation de protéger la population civile des effets de la guerre » (n° 505).

    Le Pape rappelle à juste titre qu'il est du devoir de la communauté internationale d'intervenir non seulement pour garantir le respect du droit humanitaire, mais aussi pour empêcher la poursuite des châtiments collectifs infligés à un peuple, l'usage aveugle de la force et les déplacements forcés de populations. Cela revient à dire : arrêtez Israël, arrêtez le gouvernement Netanyahou. Et ce n'est pas tout, il faut l'ajouter, car en Syrie aussi, des massacres de minorités religieuses sont perpétrés, dans le silence total de l'Occident ( voir ici ).

    Il ne s'agit en aucun cas d'une position partisane, car la condamnation de cette barbarie concerne également le Hamas, car la haine et le désir d'anéantir l'ennemi habitent aussi les différentes factions palestiniennes. Mais à l'heure actuelle, nous ne pouvons ignorer les violations flagrantes du droit international par Israël. Son gouvernement est asservi par l'illusion que sa sécurité et son droit à l'existence dépendent uniquement du recours à la force. C'est pourquoi il a ouvert des fronts de guerre non seulement dans les territoires palestiniens, mais aussi au Liban, en Syrie, en Iran et au Yémen.

    Dans ces conditions, un cessez-le-feu effectif ne sera possible que si le gouvernement israélien est contraint de changer de stratégie, de renoncer au moins à l’expansion de ses territoires ; et d’autre part, si le Hamas et ses sponsors sont contraints de renoncer à la destruction d’Israël et du peuple juif.

  • Le Christ Roi doit être couronné à nouveau pour sauver le monde

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    D'Andrew Pollard sur le site The Remnant sous le titre : « Christ the King must be recrowned to save the world  » via le Forum Catholique :

    18 juillet 2025

    LE CHRIST-ROI A ÉTÉ DÉCOURONNÉ

    Le plus grand désastre qui ait frappé le monde a été le découronnement du Christ-Roi : l’abandon par une grande partie du monde de la croyance en Jésus-Christ comme Roi de tous les individus et de toutes les autorités civiles. Cette rébellion des individus et des gouvernements contre le Christ-Roi a conduit au rejet des vraies croyances et à l’acceptation d’idées et d’idéologies fausses. Plus grave encore, elle a conduit à la mort du monde.

    Par le passé, la doctrine du Christ-Roi était une croyance catholique fondamentale, qui enseignait que Jésus-Christ est le Roi de tous les individus du monde – la Royauté Individuelle – incluant les catholiques, les non-catholiques et les non-chrétiens. Le Christ est également le Roi de toutes les autorités civiles – la Royauté Sociale ou Collective.

    Non seulement le monde a rejeté le Christ-Roi, mais il a également nié les enseignements de la sainte Église du Christ – l’Église catholique – et l’a exclue de la vie active des pays – une erreur grave et destructrice. Tragiquement, dans le monde moderne, l’homme s’est couronné lui-même à la place de Jésus-Christ. « l'État-Dieu » et « l'Homme-Dieu » ont remplacé le Christ-Roi et l'enseignement de son Église catholique par de fausses idées laïques. Les résultats sont effroyables. Les êtres humains détruisent leurs pays et leurs civilisations.

    Le monde a rejeté l'enseignement du Christ selon lequel « tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, faites de toutes les nations du monde des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tous les commandements que je vous ai donnés. » (Mt 28, 18-20).

    L'exclusion du Christ de la vie quotidienne remonte à des siècles, avec la Réforme et la Révolution française. La Déclaration des Droits de l'Homme a rejeté le Règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ et l'a remplacé par l'hérésie selon laquelle tout pouvoir réside dans le peuple. Elle rejetait les paroles de saint Paul selon lesquelles « il n'y a d'autorité que de Dieu seul. » (Rm 13, 1).

    Le pape Pie XII espérait que la nouvelle fête du Christ-Roi renforcerait la foi des hommes en Jésus-Christ et en sa sainte Église catholique, le Royaume du Christ sur terre. La doctrine du Christ-Roi met l'accent sur la vérité de la foi catholique et sur la fausseté des autres religions. Pourtant, le pape, s'il était encore en vie aujourd'hui, serait horrifié de découvrir que, depuis 1925, le pouvoir et l'autorité du Christ et de sa sainte Église ont considérablement décliné.

    De nombreux commandements du Christ et de son Église sont ignorés et remplacés par de fausses croyances laïques et des politiques gouvernementales contraires à l'enseignement catholique et à la réalité objective, malgré l'avertissement du Christ à ses disciples : « Si vous m'aimez, gardez mes commandements. »

    Le Christ-Roi a même été découronné par une partie de l'Église catholique elle-même, qui a largement tourné le dos à la doctrine catholique traditionnelle concernant le Christ-Roi. Dans certaines parties de l'Église catholique, l'enseignement du Règne social de Jésus-Christ a même été interdit.

    Pie XI a institué la fête du Christ-Roi, célébrée le dernier dimanche d'octobre. Pourtant, en 1969, moins de cinquante ans après la promulgation de Quas Primas, le pape Paul VI a remplacé la fête du Christ-Roi par une solennité intitulée « Jésus-Christ Roi de l'Univers », célébrée à la fin de l'année liturgique de l'Église, vers la fin novembre.

    Paul VI a également remplacé de nombreuses prières et hymnes de la messe originale du Christ-Roi et du bréviaire. Auparavant, ces prières étaient axées sur l'ici et maintenant [hic et nunc] ; mais dans la nouvelle solennité, l'accent est mis sur la fin des temps. Par exemple, dans l'hymne des Vêpres de la traditionnelle fête du Christ-Roi, on pouvait lire :

    « La foule des impies vocifère : “Nous ne voulons pas du Christ-Roi !”.
    Mais nous, nous vous acclamons comme Roi suprême & universel. »

    Ces deux vers ont été abandonnés en 1969. Ont également été abandonnés des couplets d'autres hymnes qui avaient clairement énoncé la doctrine traditionnelle de la royauté du Christ et que les autorités des années 1960 considéraient comme obsolètes.

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  • Saint Laurent de Brindisi (21 juillet)

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    Lors de l'audience générale du 23 mars 2011, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Laurent de Brindisi (source) :

    Parrocchia San Lorenzo da Brindisi - Brindisi - Sant'Elia

    Chers frères et sœurs,

    Je me souviens encore avec joie de l’accueil festif qui m’a été réservé en 2008 à Brindisi, la ville où, en 1559, naquit un éminent docteur de l’Eglise, saint Laurent de Brindisi, nom que Giulio Cesare Rossi prit en entrant dans l’Ordre des capucins. Dès son enfance, il fut attiré par la famille de saint François d’Assise. En effet, orphelin de père à l’âge de sept ans, il fut confié par sa mère aux soins des frères conventuels de sa ville. Quelques années plus tard, toutefois, il s’installa avec sa mère à Venise, et c’est précisément en Vénétie qu’il connut les capucins qui, à cette époque, s’étaient placés généreusement au service de l’Eglise tout entière, pour approfondir la grande réforme spirituelle promue par le Concile de Trente. En 1575, Laurent, à travers la profession religieuse, devint frère capucin, et en 1582, fut ordonné prêtre. Dès l’époque de ses études ecclésiastiques, il révéla les éminentes qualités intellectuelles dont il était doté. Il apprit facilement les langues anciennes, comme le grec, l’hébreu et le syriaque, et modernes, comme le français et l’allemand, qui s’ajoutaient à sa connaissance de la langue italienne et de la langue latine, à l’époque couramment parlée par tous les ecclésiastiques et hommes de culture.

    Grâce à la connaissance de tant de langues, Laurent put accomplir un intense apostolat auprès de diverses catégories de personnes. Prédicateur efficace, il connaissait de façon si profonde non seulement la Bible, mais également la littérature rabbinique, que les rabbins eux-mêmes en étaient stupéfaits et admiratifs, manifestant à son égard estime et respect. Théologien expert de l’Ecriture Sainte et des Pères de l’Eglise, il était en mesure d’illustrer de façon exemplaire la doctrine catholique également aux chrétiens qui, surtout en Allemagne, avaient adhéré à la Réforme. A travers une présentation claire et douce, il montrait le fondement biblique et patristique de tous les articles de la foi mis en discussion par Martin Luther. Parmi ceux-ci, le primat de saint Pierre et de ses successeurs, l’origine divine de l’épiscopat, la justification comme transformation intérieure de l’homme, la nécessité des bonnes œuvres pour le salut. Le succès dont Laurent bénéficia nous aide à comprendre qu’aujourd’hui aussi, en poursuivant avec tant d’espérance le dialogue œcuménique, la confrontation avec la Sainte Ecriture, lue dans la Tradition de l’Eglise, constitue un élément incontournable et d’une importance fondamentale, comme j’ai voulu le rappeler dans l’Exhortation apostolique Verbum Domini (n. 46).

    Même les fidèles les plus simples, dépourvus d’une grande culture, tirèrent profit de la parole convaincante de Laurent, qui s’adressait aux personnes humbles pour rappeler à tous la cohérence de leur vie avec la foi professée. Cela a été un grand mérite des capucins et d’autres ordres religieux, qui, aux XVI° et XVII° siècles, contribuèrent au renouveau de la vie chrétienne en pénétrant en profondeur dans la société à travers leur témoignage de vie et leur enseignement. Aujourd’hui aussi, la nouvelle évangélisation a besoin d’apôtres bien préparés, zélés et courageux, afin que la lumière et la beauté de l’Evangile prévalent sur les orientations culturelles du relativisme éthique et de l’indifférence religieuse, et transforment les diverses façons de penser et d’agir en un authentique humanisme chrétien. Il est surprenant que saint Laurent de Brindisi ait pu accomplir de façon ininterrompue cette activité de prédicateur apprécié et inlassable dans de nombreuses villes d’Italie et dans divers pays, alors qu’il occupait d’autres charges lourdes et de grandes responsabilités. Au sein de l’Ordre des capucins, en effet, il fut professeur de théologie, maître des novices, plusieurs fois ministre provincial et définiteur général, et enfin ministre général de 1602 à 1605.

    Parmi tant de travaux, Laurent cultiva une vie spirituelle d’une ferveur exceptionnelle, consacrant beaucoup de temps à la prière et, de manière particulière, à la célébration de la Messe, qu’il prolongeait souvent pendant des heures, absorbé et ému par le mémorial de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Seigneur. A l’école des saints, chaque prêtre, comme cela a souvent été souligné au cours de la récente Année sacerdotale, peut éviter le danger de l’activisme, c’est-à-dire d’agir en oubliant les motivations profondes de son ministère, seulement s’il prend soin de sa propre vie intérieure. En s’adressant aux prêtres et aux séminaristes dans la cathédrale de Brindisi, la ville natale de saint Laurent, j’ai rappelé que «le moment de la prière est le plus important dans la vie du prêtre, celui où la grâce divine agit avec le plus d’efficacité, en donnant sa fécondité au ministère. Prier est le premier service à rendre à la communauté. Les temps de prière doivent donc avoir une véritable priorité dans notre vie... Si l’on n’est pas intérieurement en communion avec Dieu, on ne peut rien donner non plus aux autres. Dieu est donc la première priorité. Nous devons toujours réserver le temps nécessaire pour être en communion de prière avec notre Seigneur». Du reste, avec l’ardeur incomparable de son style, Laurent exhorte chacun, et pas seulement les prêtres, à cultiver la vie de prière car au moyen de celle-ci nous parlons à Dieu et Dieu nous parle: «Oh, si nous considérions cette réalité! — s’exclame-t-il — C’est-à-dire que Dieu est vraiment présent à nous quand nous lui parlons en priant; qu’il écoute vraiment notre prière, même si nous prions seulement avec le cœur et avec l’esprit. Et que non seulement il est présent et nous écoute, mais qu’il peut même et qu’il désire volontiers répondre, et avec le plus grand plaisir, à nos questions».

    Un autre trait qui caractérise l’œuvre de ce fils de saint François est son action pour la paix. Les Souverains Pontifes, ainsi que les princes catholiques lui confièrent à plusieurs reprises d’importantes missions diplomatiques pour résoudre des controverses et favoriser la concorde entre les Etats européens, menacés à cette époque par l’empire ottoman. L’autorité morale dont il jouissait faisait de lui un conseiller recherché et écouté. Aujourd’hui, comme à l’époque de saint Laurent, le monde a un grand besoin de paix, il a besoin d’hommes et de femmes pacifiques et pacificateurs. Tous ceux qui croient en Dieu doivent toujours être des sources et des agents de paix. Ce fut précisément à l’occasion d’une de ces missions diplomatiques que Laurent conclut sa vie terrestre, en 1619 à Lisbonne, où il s’était rendu auprès du roi d’Espagne, Philippe III, pour défendre la cause de ses sujets napolitains, opprimés par les autorités locales.

    Il fut canonisé en 1881 et, en raison de son activité vigoureuse et intense, de sa science vaste et harmonieuse, il mérita le titre de Doctor apostolicus, «Docteur apostolique», que lui donna le bienheureux Pape Jean XXIII en 1959, à l'occasion du quatrième centenaire de sa naissance. Cette reconnaissance fut accordée à Laurent de Brindisi également parce qu'il fut l'auteur de nombreuses œuvres d'exégèse biblique, de théologie et d'écrits destinés à la prédication. Il y offre une présentation organique de l'histoire du salut, centrée sur le mystère de l'Incarnation, la plus grande manifestation de l'amour divin pour les hommes. En outre, étant un mariologiste de grande valeur, auteur d'un recueil de sermons sur la Vierge intitulé «Mariale», il met en évidence le rôle unique de la Vierge Marie, dont il affirme avec clarté l'Immaculée Conception et la coopération à l’œuvre de la rédemption accomplie par le Christ.

    Avec une fine sensibilité théologique, Laurent de Brindisi a également mis en évidence l'action de l'Esprit Saint dans l'existence du croyant. Il nous rappelle qu’avec ses dons, la Troisième Personne de la Très Sainte Trinité, éclaire et aide notre engagement à vivre dans la joie le message de l'Evangile. «L'Esprit Saint — écrit saint Laurent — rend doux le joug de la loi divine et léger son poids, afin que nous observions les commandements de Dieu avec une très grande facilité, et même avec plaisir».

    Je voudrais compléter cette brève présentation de la vie et de la doctrine de saint Laurent de Brindisi en soulignant que toute son activité a été inspirée par un grand amour pour l'Ecriture Sainte, qu'il savait presque par cœur, et par la conviction que l'écoute et l'accueil de la Parole de Dieu produit une transformation intérieure qui nous conduit à la sainteté. «La Parole du Seigneur — affirme-t-il — est lumière pour l'intelligence et feu pour la volonté, pour que l'homme puisse connaître et aimer Dieu. Pour l'homme intérieur, qui au moyen de la grâce vit de l'Esprit de Dieu, il est pain et eau, mais un pain plus doux que le miel et une eau meilleure que le vin et le lait... C'est un maillet contre un cœur durement obstiné dans les vices. C’est une épée contre la chair, le monde et le démon, pour détruire tout péché». Saint Laurent de Brindisi nous enseigne à aimer l'Ecriture Sainte, à croître dans la familiarité avec elle, à cultiver quotidiennement le rapport d’amitié avec le Seigneur dans la prière, pour que chacune de nos actions, chacune de nos activités ait en Lui son commencement et son achèvement. Telle est la source à laquelle puiser afin que notre témoignage chrétien soit lumineux et soit capable de conduire les hommes de notre temps à Dieu.