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BELGICATHO

  • Voici comment l'IA est utilisée pour persécuter les chrétiens

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    De Gia Chacón sur le NCR :

    Voici comment l'IA est utilisée pour persécuter les chrétiens

    COMMENTAIRE : Lorsque la technologie sert le pouvoir au lieu de servir la personne, le résultat n’est pas le progrès mais l’oppression.

    L'intelligence artificielle permet aux gouvernements et aux acteurs hostiles d'identifier, de surveiller et de réduire au silence les chrétiens de manière plus discrète, plus rapide et plus difficile à démasquer. Ce qui nécessitait autrefois une main-d'œuvre considérable peut désormais être réalisé instantanément, à grande échelle et avec une précision que la surveillance humaine ne pourrait jamais égaler.

    En Chine, les autorités ont installé des caméras à l'entrée des églises et, dans certains cas, à l'intérieur des sanctuaires. Ces caméras sont reliées à des systèmes de reconnaissance faciale permettant d'identifier les fidèles et d'alimenter les bases de données de l'État. Incroyablement, la fréquentation des églises peut nuire discrètement à la carrière d'une personne, bloquer l'accès à l'université ou limiter les déplacements. Une plateforme policière nationale, le Système intégré d'opérations conjointes, agrège les données biométriques, l'historique des déplacements et les communications pour signaler les individus « suspects ». D'abord déployé contre les musulmans ouïghours, ce même système a été utilisé pour surveiller les communautés chrétiennes.

    Cette surveillance s'étend également en ligne. Dans un cas documenté, des membres d'un groupe de lecture chrétien ont tenté de recommander L'Imitation du Christ de Thomas à Kempis sur WeChat, l'application de messagerie et de réseau social dominante en Chine, utilisée par plus d'un milliard de personnes. Dès qu'ils ont saisi le mot « Christ », la plateforme a signalé la violation et bloqué la publication, classant le terme aux côtés de la pornographie et de l'« incitation ». Ils n'ont pu partager le titre qu'en remplaçant une lettre par un chiffre. Il s'agit d'une censure pilotée par l'IA en pratique : le contenu chrétien est analysé et supprimé en temps réel avant même qu'il ne parvienne à un public.

    La persécution des chrétiens n'est pas révolue. Elle s'intensifie et évolue. Partout dans le monde, les croyants sont toujours confrontés à une violence brutale : des villages sont attaqués au Nigeria, des pasteurs sont emprisonnés en Inde et des agressions collectives au Pakistan surviennent suite à de fausses accusations de blasphème. Mais parallèlement à ces attaques visibles, une nouvelle forme de répression progresse.

    Les méthodes iraniennes semblent différentes, mais reposent sur le même principe : une visibilité totale. Drones, caméras fixes et logiciels de reconnaissance faciale scannent les espaces publics, les images étant liées aux archives gouvernementales. 

    Officiellement, le système impose des codes vestimentaires islamiques, mais cette même infrastructure peut être utilisée, et sera inévitablement utilisée dans les contextes autoritaires, pour traquer les convertis au christianisme et les églises clandestines. Des enquêteurs des Nations Unies ont documenté l'intégration de ces outils dans les universités, les lieux de travail et les plateformes de transport.

    Entre juin 2023 et mai 2024, les gouvernements d'au moins 41 pays ont bloqué des sites web hébergeant du contenu politique, social ou religieux. Pour les chrétiens vivant dans des environnements restrictifs, la communication numérique n'est pas facultative : c'est le seul moyen de recevoir un enseignement, de participer au culte ou d'écouter leurs pasteurs. Lorsque des algorithmes suppriment automatiquement des sermons, limitent les diffusions en direct ou masquent des contenus religieux, le résultat est comparable à celui d'une église fermée à clé.

    Une autre arme est la fabrication de faux messages. À partir d'un court extrait audio ou de quelques photos, les outils d'IA peuvent créer de fausses vidéos ou de faux enregistrements convaincants. Les réseaux criminels les utilisent déjà à des fins d'extorsion. 

    Dans les pays où les accusations de blasphème peuvent conduire à l'emprisonnement ou à la violence, une déclaration inventée de toutes pièces d'un dirigeant chrétien peut être mortelle. Même dans les sociétés libres, de telles attaques peuvent ruiner des réputations et diviser des communautés avant même que la vérité ne soit connue.

    Le pape Léon XIV a déjà averti que « l'intelligence artificielle exige une gestion éthique et des cadres réglementaires appropriés, centrés sur la personne humaine et dépassant les simples critères d'utilité ou d'efficacité ». Lorsque la technologie sert le pouvoir plutôt que la personne, le résultat n'est pas le progrès, mais l'oppression. Son appel à une « architecture morale » pour l'IA n'est pas une abstraction, c'est un modèle que l'Église doit désormais mettre en pratique.

    Pour l'Église catholique, cela signifie établir ses propres normes de protection des fidèles : exiger des communications sécurisées dans les diocèses et les ministères, former le clergé aux risques numériques et veiller à ce qu'aucune institution catholique ne devienne une source de données exploitables contre les croyants. Cela implique d'utiliser l'autorité morale du Saint-Siège pour faire pression sur les gouvernements et les entreprises afin qu'ils mettent en place des protections contraignantes.

    Et pour les catholiques des pays où règne la liberté, cela signifie défendre ceux qui en sont privés. Les lois, les politiques commerciales et les normes technologiques peuvent soit protéger les persécutés, soit armer leurs persécuteurs. 

    Pour l'Église, la tâche est claire : stopper le flux d'outils favorisant la persécution avant qu'ils ne tombent entre les mains des oppresseurs. La Commission américaine pour la liberté religieuse internationale a identifié les contrôles à l'exportation de systèmes de surveillance basés sur l'IA, de reconnaissance faciale et de suivi biométrique comme l'une des défenses les plus efficaces.

    Si l'appel du pape Léonard est pris au sérieux, l'Église prendra l'initiative de veiller à ce que les instruments du temps ne soient pas utilisés contre le corps du Christ. Si cet appel est ignoré, nous aurons renoncé à cette responsabilité, et le silence sera le nôtre.

  • Seule la miséricorde divine « permet de retrouver le chemin de la paix » (Léon XIV)

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    Léon XIV : « La miséricorde de Dieu, seul chemin vers la paix »

    Le pape a célébré la solennité de l'Assomption de Marie à Castel Gandolfo, qualifiant la Vierge de « tissage de grâce et de liberté » qui nous donne confiance. Prevost a ensuite confié la prière pour la paix à son intercession, expliquant que seule la miséricorde divine « permet de retrouver le chemin de la paix ».
    16_08_2025

    Léon XIV, Angélus, 15 août 2025, à Castel Gandolfo (Ap via LaPresse)

    Robert Francis Prevost a célébré sa première solennité de l'Assomption au Trône de Pierre. Une journée marquée par la tradition retrouvée de célébrer la messe pour les paroissiens de Castel Gandolfo. Hier matin, Léon XIV est arrivé pour la deuxième fois à l'église San Tommaso da Villanova, au centre de la Piazza della Libertà, accueilli par l'évêque d'Albano, Mgr Vincenzo Viva. C'est lui qui, avant le conclave, avait présenté Prevost à la région de Castelli en vue de sa nomination comme cardinal titulaire du diocèse suburbain d'Albano. La Providence a ensuite voulu que le frère augustin de Chicago revienne en ces lieux, si chers à Paul VI et Benoît XVI, pour leur succéder.

    Dans son homélie, Léon XIV a déclaré que « notre histoire, l'histoire de l'Église immergée dans notre humanité commune, réside en Marie de Nazareth » et que « son Magnificat fortifie dans l'espérance les humbles, les affamés, les serviteurs de Dieu qui travaillent dur ». Le Pape a évoqué une certaine tendance de la foi à s'assoupir : « Parfois, malheureusement, là où prévalent les certitudes humaines, un certain bien-être matériel et ce relâchement qui berce les consciences, cette foi peut vieillir. Alors la mort prend le dessus, sous les formes de la résignation et des lamentations, de la nostalgie et de l'insécurité. » Au contraire, l'Église « vit dans ses membres fragiles, rajeunis grâce à leur Magnificat ». Cet exemple se poursuit aujourd'hui. Le Pape a cité les « communautés chrétiennes pauvres et persécutées, témoins de tendresse et de pardon dans les lieux de conflit, artisans de paix et bâtisseurs de ponts dans un monde brisé, qui sont la joie de l'Église » et « sa fécondité permanente, les prémices du Royaume à venir ».

    Concernant la solennité d'hier, Léon XIV a observé que « Marie est cette union de grâce et de liberté qui inspire à chacun de nous la confiance, le courage et l'engagement dans la vie d'un peuple ». Malgré la chaleur, une foule nombreuse, rassemblée sur la petite Piazza della Libertà, attendait la fin de la célébration pour saluer le Pape et écouter l'Angélus, récité une fois de plus depuis la porte principale du Palais apostolique. En introduction de la prière, Léon XIV a cité quelques enseignements de Lumen Gentium sur Marie, suivis de la Divine Comédie avec la prière « Fille de ton Fils », que Dante Alighieri place sur les lèvres de saint Bernard de Clairvaux. Après la récitation, le Pontife a confié la prière pour la paix « à l'intercession de la Vierge Marie, élevée au ciel ».

    Il a ensuite cité son prédécesseur Pie XII , qui, dans  Munificentissimus Deus, avait proclamé le dogme de l'Assomption de Marie en 1950. Pacelli écrivait : « Il faut espérer que tous ceux qui méditent sur l'exemple glorieux de Marie seront toujours plus convaincus de la valeur de la vie humaine », et il espérait que « la vie humaine ne sera plus jamais gaspillée, déclenchant des guerres ». Ce passage de la constitution dogmatique est à nouveau d'actualité le jour du sommet Trump-Poutine en Alaska et alors que la situation humanitaire à Gaza demeure préoccupante. « Ces paroles sont tellement actuelles », a commenté le pape, « qu'aujourd'hui encore, malheureusement, nous nous sentons impuissants face à la propagation de la violence dans le monde, de plus en plus sourds et insensibles à toute impulsion humaine. » Cela ne doit cependant pas nous conduire à abandonner l'espoir, car, comme l'a dit Léon XIV, « Dieu est plus grand que les péchés des hommes ». « Avec Marie », a conclu le pape avant de saluer les pèlerins, « nous croyons que le Seigneur continue d'aider ses enfants, se souvenant de sa miséricorde. C'est seulement ainsi qu'il est possible de retrouver le chemin de la paix. » Le Saint-Père s'est arrêté pour déjeuner au presbytère de la paroisse pontificale et a reçu une invitation du curé à assister à la fête de Notre-Dame du Lac (en août prochain). Au pied du lac d'Albano se trouve l'église Notre-Dame du Lac, consacrée par saint Paul VI il y a exactement 48 ans, et où saint Jean-Paul II reviendra plus tard. 

  • Saint Etienne, roi de Hongrie (16 août)

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    Etienne_de_Hongrie_Tatry.jpgde missel.free.fr

    L'Occident, réunifié par les Carolingiens, pouvait croire achevées les invasions barbares, quand, à la fin du IX° siècle, des peuplades venues du midi de l’Oural, les Magyards, poussés par les Petchénègues, envahirent la cuvette du Danube puis s’aventurèrent jusqu'en Lorraine et en Italie du Nord. L’origine de ces hordes de Magyards ou de Hongrois[1] est mystérieuse ; si leur langue se rattachait au finois et au basque, leur civilisation était proche des Turcs et des peuples de la steppe asiatique ; ils rappelaient les Huns ou les Avars, fixés dans la plaine danubienne aux V° et VII° siècles ; nomades qui combattaient à cheval, ils attaquaient les abbayes, rançonnaient les villes pour entasser le butin dans des chariots, et vendre comme esclaves les femmes et les jeunes gens.

    Le 10 août 955, l'empereur romain-germanique Otton le Grand battit les tribus hongroises à Lechfeld, près d’Augsbourg. Dès lors, les Hongrois se regroupèrent pour se sédentariser sous la famille des Arpads. Dix-huit ans plus tard, quand le duc Géza épousa Sarolta, fille du chef de Transylvanie, le christianisme, venu de Byzance et de Bulgarie, pénétra en Hongrie. De l’union de de Geza et de Sarolta naquit Vajk (ou Vaïk ou Baïk) vers 969, à Esztergom[2]. Après la mort de Sarolta, Géza épousa Ethelgide (ou Adélaïde), fille du prince polonais Miesco qui s’était converti au christianisme en 966. Des missionnaires slaves, comme Vojtech, le futur saint Adalbert, évêque de Prague, entrèrent en Hongrie, en même temps que les évêques bavarois Pilgrim de Passau et Wolfgang de Ratisbonne.

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  • Ma plus belle invention, dit Dieu, c'est ma Mère

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    Ma plus belle invention, dit Dieu, c’est ma Mère (source)

    Ma plus belle invention, c’est ma Mère. 
    Il me manquait une maman, et Je l’ai faite. 
    J’ai fait ma Mère avant qu’elle ne me fasse. C’était plus sûr. 
    Maintenant, je suis vraiment un homme comme tous les hommes. 
    Je n’ai plus rien à leur envier, car j’ai une maman. 
    Une vraie. 
    Ça me manquait. 
    Ma Mère, elle s’appelle Marie, dit Dieu. 
    Son âme est absolument pure et pleine de grâce. 
    Son corps est vierge et habité d’une telle lumière que sur terre Je ne me suis jamais lassé de la regarder, de l’écouter, de l’admirer. 
    Elle est belle, ma Mère, tellement belle que, laissant les splendeurs du ciel, Je ne me suis pas trouvé dépaysé près d’elle. 
    Pourtant, Je sais ce que c’est, dit Dieu, que d’être porté par les anges ; 
    Ca ne vaut pas les bras d’une Maman, croyez-moi. 
    Ma Mère Marie est morte, dit Dieu. 
    Depuis que j’étais remonté vers le ciel, elle me manquait, Je lui manquais. 
    Elle m’a rejoint, avec son âme, avec son corps, directement. 
    Je ne pouvais pas faire autrement. Ça se devait. 
    C’était plus convenable. 
    Les doigts qui ont touché Dieu ne pouvaient pas s’immobiliser. 
    Les yeux qui ont contemplé Dieu ne pouvaient rester clos. 
    Les lèvres qui ont embrassé Dieu ne pouvaient se figer. 
    Ce corps très pur qui avait donné un corps à Dieu ne pouvait pourrir, mêlé à la terre ... 
    Je n’ai pas pu, ce n’était pas possible, ça m’aurait trop coûté. 
    J’ai beau être Dieu, Je suis son Fils, et c’est moi qui commande. 
    Et puis, dit Dieu, c’est encore pour mes frères les hommes que j’ai fait cela. 
    Pour qu’ils aient une maman au ciel. 
    Une vraie, une de chez eux, corps et âme. 
    La mienne. 
    Maintenant, qu’ils la prient davantage ! dit Dieu. 
    Au ciel, ils ont une maman qui les suit des yeux, avec ses yeux de chair. 
    Au ciel, ils ont une maman qui les aime à plein cœur, avec son cœur de chair. 
    Et cette maman, c’est la mienne, qui me regarde avec les mêmes yeux, qui m’aime avec le même cœur. 
    Si les hommes étaient plus malins, ils en profiteraient, 
    ils devraient bien se douter que Je ne peux rien lui refuser ... 
    Que voulez-vous, c’est ma maman. Je l’ai voulue. Je ne m’en plains pas. 
    L’un en face de l’autre, corps et âme, Mère et Fils, Eternellement Mère et Fils...

    Michel Quoist

  • Gaudeamus omnes

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    Gaudeamus omnes in Domino,
    diem festum celebrantes sub honore Mariae Virginis :
    de cuius assumptione gaudent angeli,
    et collaudant Filium Dei.
     
    Réjouissons-nous tous dans le Seigneur,
    en célébrant ce jour de fête en l'honneur de la Vierge Marie ;
    son Assomption cause la joie des anges,
    ensemble ils louent le Fils de Dieu.
     
    Ps.  1
    Eructavit cor meum verbum bonum:
    dico ego opera mea regi.
     
    Mon cœur a fait jaillir la bonne parole:
    je dédie mes œuvres au Roi.
  • 15 août : Marie enlevée au Ciel

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    vecelliotiziano_assumptionofthevirgin-detail.jpgL'Assomption (détail) par Le Titien

    Nous lisons ICI :

    Alors que la culture religieuse s'amenuise année après année dans nos pays de vieille chrétienté, il devient difficile de saisir la portée des grands fêtes liturgiques. La fête de l'Assomption est logée à la même enseigne que les autres. Qui aujourd'hui peut dire en quelques mots la portée de cette fête célébrée le 15 août ?

    Parmi les fêtes mariales apparaît, dès le Ve siècle, l’Annonciation au 25 mars. La fête de la Dormition ou de l’Assomption de la Vierge remonte au VIe siècle, témoin irrécusable de la croyance de l’Église sur ce point. Enfin, la Nativité de la Vierge, au 8 septembre, universellement célébrée en Orient dès le VIIe siècle, ne le fut que depuis le XIe en Occident.

    La fête de l’Assomption célèbre tout à la fois la mort, la résurrection glorieuse, l’entrée au ciel et le couronnement de la bienheureuse Vierge Marie. On dit assomption (d’un mot latin qui signifie enlever) et non ascension (monter) pour marquer que Marie fut enlevée au ciel, en corps et en âme, en vertu d’un privilège particulier. Cette fête fut célébrée à partir du Concile d’Éphèse (431) qui avait proclamé Marie Mère de Dieu. Fixée au 15 août, au commencement du VIe siècle, elle s’enrichit d’une vigile dès le début du VIIIe siècle. Elle a donc toujours été un jour de fête dans l’Église, surtout en France, à partir du voeu de Louis XIII, puis dans l’Église universelle, à partir de 1950, année de la proclamation du dogme de l’Assomption par le Pape Pie XII. Comme pour toutes les fêtes chrétiennes, il faut en chercher l'origine dans la vie du Christ. Si Marie est aujourd'hui honorée d'une façon toute particulière, c'est parce qu'elle a accepté d'être la Mère du Sauveur. L'humble fille de Nazareth à qui l'ange Gabriel a annoncé qu'elle serait la mère du Christ a répondu " Oui ". Marie a accueilli dans sa chair, celui qui est l'origine de toute vie. Les Évangiles sont d'une discrétion étonnante sur Marie. Il faut beaucoup d'attention pour apercevoir sa figure, car le cœur du message des Évangiles, c'est la Révélation d'un Dieu Père par son Fils Jésus. Si les Évangiles ne s'attardent pas sur Marie, celle-ci n'en est pas moins présente auprès de son Fils, comme à Cana ou bien encore au pied de la Croix. Marie est " la servante du Seigneur " comme le dit le Magnificat. Marie accompagne la vie de Jésus car elle est à sa manière une disciple. Une femme qui a su écouter la Parole de Vie et se mettre à son service.

    Quand Jésus ressuscite, c'est le triomphe de la vie qui est manifesté au grand jour. La mort n'a pas pu retenir captif le Maître de la vie. Jésus n'a pas connu la corruption du tombeau. C'est notre salut, notre bonheur qui est ainsi annoncé. La mort n'a pas le dernier mot. Avec la Résurrection de Jésus, c'est l'annonce de notre propre résurrection personnelle qui est dévoilée. " Je crois en la résurrection de la chair ". L'affirmation du Credo est constitutive de notre foi chrétienne. Croire en Dieu, croire en son Fils et en sa Bonne Nouvelle, c'est croire aussi à la vie éternelle et à la résurrection des corps.

    Marie est désignée comme la première des croyantes parce qu'elle a cru en la venue du Christ. La fête de l'Assomption est issue de cette " logique " de foi. Si Marie est la première de ceux qui ont placé leur foi en Jésus, il est naturel qu'en elle soit manifestée avant tout autre ce en quoi elle a vraiment cru. Or, la Résurrection de la chair fait partie de sa foi. L'Assomption est la célébration de l'accueil en Marie de la vie éternelle jusque dans sa chair.

  • La pensée de l'Église sur la femme

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    Sur le site web « Salon beige » on peut lire l'homélie, brève et dense à la fois, rédigée pour la Fête de l'Assomption par Dom Courau, père abbé de l'abbaye bénédictine de Triors: un texte écrit à lumière de la véritable anthropologie  chrétienne... (archive 2022)

    « + Signum magnum, mulier.

    Marie et le serpent 540b09a981652e55619bd2599d965696--quito-blessed-mother.jpgÀ partir du mystère de la gloire de Notre Dame au ciel, nous voulons contempler celui de la Femme, grand signe aussi sur la terre. Pourtant Ève, victime de confusions diverses, porte souvent le rôle de l’accusée. Guerric d’Igny au XIIème s. s’en fait l’écho amer : On l’appelle “mère des vivants” ; en réalité, elle est plutôt meurtrière des vivants, mère de ceux qui vont mourir. Pour elle, engendrer n’est rien d’autre que de communiquer la mort (Assomption, Serm. 2). Il ose l’appeler ‘marâtre’ plutôt que ‘mère’, alors que d’autres à l’inverse vantent la mère comme la relation protégée malgré la chute. Ces outrances verbales obligent donc à regarder de près le mystère de la femme sur la terre comme au ciel. Dieu ne fait rien en vain ; en créant, il ne nous tend pas de piège.

    Au début du siècle passé Charles Péguy aurait pu être tenté de le croire : sa conversion à la foi n’eût pas son prolongement sacramentel à cause du refus que lui imposait la femme qui partageait sa vie. Pourtant, derrière la femme-obstacle, il a respecté, patienté, allant à pied confier son souci à Notre Dame de Chartres peu avant sa mort, et de façon posthume, il fut exaucé. Il y a heureusement une foule de signes positifs en faveur de la femme sur la terre. Marie Goretti a fait des émules. Anne-Lorraine assassinée dans le RER il y a 10 ans avait écrit peu avant son désir du martyre pour la dignité féminine, Jeanne-Marie Kegelin est encore dans notre mémoire. Des chrétiennes irakiennes revenues à Qaraqosch après que Daech eût quitté la ville l’an dernier, veulent redonner la vie après la guerre : dans l’église vandalisée elles s’encouragent mutuellement selon leur vocation à refonder la vie sociale : Tout est difficile ici, dit l'organisateur, mais nous voulons reconstruire les femmes avant de reconstruire les maisons; car si nous reconstruisons les femmes, alors nous pouvons reconstruire les enfants, puis la famille, et après cela toute la communauté. Ces exemples héroïques donnent du crédit à la pensée de l’Église concernant la femme unie à l'homme dans le mariage.

    Sa pensée est-elle préhistorique ou prophétique, a-t-on ironisé à propos des 50 ans d’Humanae Vitae (La Croix, 27 juillet 2018) ? Avec sa lucidité tranquille, le Cardinal Sarah vient de répondre dans sa conférence à Kergonan (4 août 2018). En voici quelques passages : Dieu lui-même a pris soin de nous révéler les voies du bonheur et du Bien pour le couple humain... Accueillir 'Humanæ Vitæ' n’est pas d’abord une question de soumission et d’obéissance au Pape, mais d’écoute et d’accueil de la Parole de Dieu, de la bienveillante révélation de Dieu sur ce que nous sommes et sur ce que nous avons à faire pour correspondre à son amour. L’enjeu est en fait celui de notre vie théologale, de notre vie de relation avec Dieu... Annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile sur la sexualité et le mariage, c’est ouvrir aux couples la voie d’une vie heureuse et sainte ! C’est notre devoir de pères, de guides, de pasteurs ! Bien entendu, plus nous prêcherons avec force la vérité, plus nous saurons accompagner les personnes avec 'patience et bonté'. On le voit bien l'enjeu est à la hauteur de la crise qui étreint notre société au-delà de ses faux débats.

    L'encyclique de 1968 répond au désarroi contemporain sur la sexualité qui n’a fait que s’accentuer depuis : l’actualité en la matière ressemble à d’impuissants soins palliatifs face à des affectivités déconnectées du réel. Seul contre presque tous, Paul VI voyait venir ces désastres, il fut réellement prophétique, comme l’ont dit ses successeurs. L’intuition profonde se ramène à cette notion toute simple de chercher dans le mariage à marcher au pas de Dieu, tandis que l’athéisme feutré agresse l’intimité des personnes. De plus en plus, il fait du plaisir sans sagesse une drogue qui asservit, tel un nœud coulant. Et c’est le piège. Ne regarde pas le vin, prévient le Proverbe du Sage (Prov. 23,31-35) : comme il est vermeil; comme il brille dans la coupe, comme il coule suavement. Mais il finit par mordre comme un serpent, et par piquer comme une vipère. Tes yeux percevront des choses étranges, et ton cœur s’exprimera de travers. Tu seras comme un homme couché en haute mer, ou couché au sommet d'un mât. On m'a battu, et je n'ai point de mal ! On m'a rossé et je n’ai rien senti ! Et à mon réveil j’en redemanderai encore ! Quel contraste avec l’harmonie conjugale et la paix qu’elle rayonne : les époux s’aiment dans la durée sans chercher à échapper au rythme périodique ; l’homme considère le cycle féminin comme une richesse, heureux de s’y adapter et de se mettre à son école (Cf. G. Vialla, Billings F, recevoir le féminin).

    Oui, il y a un joug, Jésus le dit et ajoute aussitôt qu’il est doux et léger (Mt. 11,30). Humanae Vitae cite le verset et insiste sur cette douceur (HN 25) : les époux qui entrent ainsi dans le beau projet de Dieu rendent visibles aux hommes la sainteté et la douceur de la loi qui unit leur amour mutuel. Coopérer ainsi à l'amour de Dieu auteur de la vie humaine sème la paix. Paul VI évoque bien sûr le prix à payer, l’effort moral, cet heureux piment de la vie. Il le confie au réalisme de la vie théologale et liturgique, spécialement au beau duo sacramentel que forment ensemble la Réconciliation et l’Eucharistie (Cf. HN 25 & 29). »

    Ref. La pensée de l’Eglise sur la femme

    JPSC

  • l'Assomption

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    07 L'Assomption de la Vierge. Sano di Pietro.jpg

    L'Assomption par Sano di pietro (XVe siècle)

    Adest dies laetitiae

    Voici venu le jour de joie
    Eblouissant de sa lumière,
    Voici que la Reine des vierges
    Gravit le céleste chemin.
    Voici qu’autour d’elle s’avance
    La claire légion des anges
    Et derrière elle, célébrée,
    La cohorte des vierges saintes.
    A tous il est bon de croire;
    Brillant du céleste diadème,
    Voici qu’Il court à sa rencontre;
    Le Christ, le Christ naquit d’elle !
    Bien plus que la gloire des anges,
    Ce rameau pur et sans péché,
    Au trône du Père avec Lui,
    En fameux gage il le rapporte.
    La cité du règne céleste
    Et sa plénière dignité
    Honorent du Prince la Mère,
    De leurs vœux et de leur honneur.
    Avec eux chantons l’allégresse
    Dans le triomphe de ce jour,
    Et dans sa joie, célébrons Dieu,
    Louons Dieu et Le supplions.
    Accomplissons de cette fête
    Les éclatants enseignements;
    Va, mon âme, implore et supplie,
    Vous, mes lèvres, chantons la joie.

    Hymne de saint Odilon de Mercoeur (961-1049; abbé de Cluny)

    Qu'est-ce que l'Assomption ?

  • La septième joie de la Vierge Marie

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    Evangile au Quotidien propose, pour cette fête de l'Assomption, cette belle séquence de la liturgie latine (XIVe – XVe siècles - trad. cf Guéranger et Tournay)

    « Mon esprit exulte en Dieu mon sauveur »

          Ô Vierge, Temple de la Trinité, le Dieu de bonté a vu ton humilité ; il t'envoie un messager pour t'apprendre qu'il veut naître de toi. L'ange t'apporte la salutation de la grâce..., il t'explique, et tu consens, et aussitôt le Roi de gloire s'incarne en toi. Par cette joie, nous t'en prions, rends-nous favorable ce grand Roi...

          Ta seconde joie : quand tu as enfanté le Soleil, toi l'étoile..., cet enfantement ne produit en toi ni changement ni peine. Comme la fleur ne perd pas son éclat en donnant son parfum, ta virginité ne peut rien perdre quand le Créateur daigne naître de toi. Marie, mère de bonté, sois pour nous la voie droite qui nous conduit à ton Fils...

          Une étoile t'annonce la troisième joie : celle que tu vois s'arrêter au-dessus de ton fils, pour que les mages l'adorent et lui offrent les richesses variées de la terre... Marie, étoile du monde, purifie-nous du péché !

          La quatrième joie t'est donnée lorsque le Christ ressuscite d'entre les morts... : l'espérance renaît, la mort est chassée. Quelle part tu as à ces merveilles, ô pleine de grâce ! (Lc 1,28) L'ennemi est vaincu..., l'homme est libéré et il s'élève jusqu'aux cieux. Mère du Créateur, daigne prier assidûment : que par cette joie pascale, après le labeur de cette vie, nous soyons admis aux chœurs du ciel!

          Ta cinquième joie : quand tu as vu ton fils monter au ciel, la gloire dont il était entouré te révélait plus que jamais celui dont tu étais la mère, ton propre Créateur. Montant aux cieux, il montrait la voie par où l'homme s'élève aux palais célestes... Par cette nouvelle joie, Marie, fais-nous monter au ciel pour jouir avec toi et ton fils du bonheur éternel !...

          C'est le divin Paraclet qui, sous la forme de langues de feu, fortifiant...et enflammant les apôtres, t'apporte encore la sixième joie : pour guérir l'homme que la langue avait perdu et purifier son âme du péché. Par la joie de cette visite, prie ton fils, Vierge Marie, d'effacer en nous toute tache pour le jour du jugement.

          Le Christ t'a conviée à la septième joie lorsqu'il t'a appelée de ce monde à son séjour céleste, lorsqu'il t'a élevée sur le trône où tu reçois des honneurs incomparables. Une gloire t'entoure plus qu'aucun autre habitant du ciel... Ô Vierge, mère de bonté, fais-nous sentir les effets de ta tendresse... Par ta joie, purifie-nous, conduis-nous à l'allégresse éternelle ! Emmène-nous avec toi dans la joie du paradis. Amen.

  • 15 août: fête de l'Assomption

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    De Jean-Pierre Snyers :

    15 août: fête de l'Assomption
     
    15 août: chaque année, les catholiques fêtent l'Assomption; autrement dit l'entrée corps et âme de la Vierge Marie au ciel. Qu'est-ce à dire? Le Nouveau Testament affirme que le Christ a été en Marie, conçu par l'Esprit Saint. Risible? Pas tant que ça. En effet, si comme les chrétiens le pensent, Dieu existe, qu'y a t-il de plus difficile pour Lui: de créer l'univers ou de faire naître une personne sans intervention humaine? Comparant la création et la résurrection, un grand penseur (il me semble que c'est Pascal) écrivait: "quelle est la plus grande difficulté: de faire en sorte que ce qui n'a jamais existé soit ou de faire en sorte que ce qui a déjà existé existe encore"?

    Cela dit, je constate que tous les chrétiens ne croient pas que la Mère de Jésus est restée Vierge. La preuve? Les "frères" de Jésus. Mais, outre le fait que le mot "frère" peut aussi désigner des cousins ou de simples croyants appelés "frères en Jésus-Christ", je note que jamais dans l'Ecriture, les "frères de Jésus" ne sont appelés "fils de Marie". De plus, au pied de la croix, c'est à Jean que le Messie confie sa Mère; non pas à ses prétendus "frêres". De plus, quand Il invite Jean à la prendre chez lui, ne nous invite t-il pas aussi à la prendre chez nous, dans notre coeur? Oui mais l'Eglise dit également que Marie a été conçue immaculée et dans ce cas-là, quel serait son mérite de ne jamais avoir péché? Sauf que, comme on le lit dans la Bible, Eve aussi fut créée sans péche et cela, jusqu'au jour où elle a rompu avec Dieu.

    Nouvelle Eve, créée comme elle "immaculée" afin de pouvoir accueillir le Sauveur dans un corps sans taches, Marie n'a jamais succombé au mal. Elle aurait pu, puisqu'Elle était libre, mais Elle ne l'a jamais fait et c'est là tout son mérite. Un jour, une dame m'a dit: "Marie était tout ce que Dieu attendait d'une personne". Touchante réflexion il me semble. Et le culte marial dans tout ça? Invention du Moyen Age, inexistant à l'époque des premiers chrétiens?  Mais non! Sur un papyrus égyptien daté de l'an 250 (qui n'est jamais qu'une copie d'un orginal forcément plus ancien) on lit cette prière (qui était en vigueur dans la liturgie): "Sous l'abri de ta miséricorde, nous nous réfugions sainte Mère de Dieu. Ne repousse pas nos prières dans l'épreuve, mais du danger délivre-nous, toi seule chaste, toi seule bénie". A signaler aussi, en marge de Celle, que le verset 1 du chapitre 12 de l'Apocalypse appelle "la femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur sa tête", les peintures de la Mère du Christ dans les catacombes de Priscilia à Rome dont "L'adoration des mages" (datant de l'an 180 après J-C) et "La Vierge à l'Enfant" (an 210 après J-C).

    Terminons. Pensant à la Vierge Marie dans l'autre monde, comment ne pas songer également à ses visites dans notre monde? Lourdes, Beauraing, Fatima, Guadalupe, Paris; autant de lieux où l'invisible s'est rendu visible, où l'éternel rejoint le temporel comme pour nous confirmer l'essentiel de la foi qui est: "le Christ mort et ressuscité pour nous délivrer du péché et de la mort éternelle". "Car notre véritable cité est dans les cieux, d'où nous reviendra notre Sauveur Jésus-Christ, qui transformera notre corps humilié pour le rendre semblable à Son corps de gloire". Cette parole écrite par saint Paul dans le troisième chapitre de son épître aux Philippiens m'en rappelle deux autres que je vous laisse en guise de conclusion. "Quand on a vu un coin du ciel, il est très difficile de rester dans la brume d'ici-bas" (Albert Voisin, voyant de Beauraing). "Qu'Elle était belle, si belle que quand on l'a vue, il tarde de mourir pour la revoir" (Sainte Bernadette de Lourdes). Allez, un dernier verre; "La vie est un rêve dont la mort nous réveille" (parole attribuée à saint Jérôme).

  • Pourquoi la mort du Père Kolbe est-elle si inspirante ?

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    De sur The Catholic Thing :

    Kolbe comme témoin

    14 août 2025

    Comment peut-on, simplement en regardant la photo de quelqu'un, être convaincu qu'il est un saint ? Cette conviction semble être une simple intuition, mais on découvre plus tard qu'elle est fondée. Il en fut de même pour Maximilien Kolbe et moi. Avant qu'il ne devienne célèbre, en voyant sa photo dans un journal paroissial – le journal familier, où il porte sa longue barbe et son habit –, une conviction profonde s'est imposée en moi : je devais suivre cet homme, car il était l'un des « saints ». C'est ainsi que je l'ai suivi et que j'ai appris sa mort remarquable et sa vie extraordinaire.

    Vous connaissez probablement les détails de sa mort. Comme d'autres religieux en Pologne, il fut arrêté et envoyé à Auschwitz. Là, un prisonnier s'évada et les gardes du camp de concentration, suivant leur méthode habituelle de représailles, s'apprêtaient à exécuter dix prisonniers innocents par la famine dans la tristement célèbre salle de torture, le « Bunker de la Faim ». Un malheureux homme, lorsqu'on le sortit de la file d'attente, s'écria : « Ma femme, mes enfants ! »

    À ce moment-là, Kolbe, qui se tenait à proximité, s'avança, se présenta comme prêtre catholique et déclara qu'il prendrait sa place. Le commandant adjoint du camp, Karl Fritzsch, accepta, et Kolbe se rendit au bunker de la faim, passant les jours suivants à encourager les hommes par des prières et des chants. Il ne mourut pas de faim dans le délai imparti ; il fallut donc le tuer par une injection d'acide phénique.

    La vie d'apôtre de Kolbe en Pologne et au Japon, où il a édifié les Chevaliers de l'Immaculée et enseigné la vérité catholique, fut tout aussi extraordinaire, quoique discrète. Mais je souhaite ici me concentrer sur sa mort et sa signification.

    Si vous doutez du pouvoir inspirant de la mort de Kolbe, je vous invite à découvrir, et à soutenir si vous le souhaitez, un nouveau film sur lui, judicieusement intitulé Le Triomphe du Cœur. Le scénariste et réalisateur, Anthony d'Ambrosio, raconte comment il s'est tourné vers Kolbe alors qu'il souffrait d'une grave maladie :

    L'obscurité s'est installée et j'ai perdu la foi. Je ne voulais plus vivre. Mais soudain, je me suis souvenu de Kolbe… J'ai pensé à la façon dont il avait forgé une fraternité dans cette obscurité, à la façon dont il avait transformé le désespoir en espoir. Lentement, une lumière a commencé à percer. L'histoire de Kolbe m'a ouvert la voie, et ce film est ma façon de partager cette lumière avec le monde.

    Mais pourquoi sa mort est-elle si inspirante ? Comment le sacrifice d’un saint homme peut-il « triompher » sur les millions de meurtres commis par les nazis ?

    Saint Kolbe au Japon , vers 1932 [photo : domaine public]

    En étudiant le dossier de Kolbe, j'ai découvert qu'un témoin avait déclaré que c'était un miracle que le commandant adjoint Fritzsch ait laissé Kolbe prendre la place de l'autre homme. Il aurait été plus représentatif de sa façon de se moquer de l'idéalisme de Kolbe en l'envoyant au Bunker de la Faim comme onzième homme.

    C'était aussi un miracle, je suppose, qu'un prisonnier se soit échappé d'Auschwitz (un événement rare) juste au moment où Kolbe était là ; que les dix malheureux aient été choisis parmi le groupe de Kolbe ; que Kolbe se soit trouvé juste là ; que les paroles de Kolbe aient même été entendues ; que quelqu'un ait survécu pour pouvoir en rendre compte.

    Autrement dit, nous considérons l'acte de Kolbe comme un acte héroïque, mais plus fondamentalement, il s'agissait de son acceptation d'un don, de jouer un rôle et d'être le témoin éclairé d'une vérité. Enfant, Kolbe vit la Vierge Marie lui apparaître et lui tendre deux couronnes, lui demandant laquelle il choisirait : la couronne blanche de la sainte pureté ou la couronne rouge du martyre sanglant. Kolbe répondit qu'il aimerait les deux.

    Ce qui amène un autre miracle dans toute cette affaire, à savoir que les nazis décidèrent de lui injecter de l'acide phénique le 14 août 1944, la veille de l'Assomption, afin que son dies natalis soit, semble- t-il , aussi proche que possible d'une grande solennité de Notre-Dame.

    Et un autre miracle est que l'homme que Kolbe a sauvé (Franciszek Gajowniczek) a survécu à Auschwitz et a vécu assez longtemps pour assister, à l'âge de 80 ans, à la canonisation de Kolbe par le pape Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre le 10 octobre 1982.

    Il faudrait être une personne assez stupide pour se familiariser avec cette série d’improbabilités extrêmes et ne pas conclure que la mort de Kolbe était un moyen conçu par Dieu pour nous enseigner une vérité importante – une vérité à mettre en pratique et à vivre.

    Quelle est cette vérité ? Ce n'est pas une vérité sur le simple héroïsme, le sacrifice de soi, l'altruisme, l'amour du prochain, ni rien de ce genre. Il ne s'agit pas de savoir comment le monde pourrait être réformé ou sauvé. (C'est l'Armée rouge, après tout, qui a libéré Auschwitz.) C'est plutôt une vérité sur le rapport de cette vie à l'éternité. (Rappelons-nous comment Viktor Frankl souhaitait interpréter les camps comme ayant une signification éternelle.)

    Kolbe, en tant que prêtre catholique, est un autre Christ, se tenant à la place du Christ, ipse Christus.  Par conséquent, ce que fait Kolbe symbolise ce que le Christ a fait et fait encore pour chacun de nous :

    • Kolbe a pris la place d’un étranger : le Christ a donné sa vie en échange de la créature humaine éloignée de Dieu.
    • Kolbe a pris la place d’un homme condamné mais innocent : le Christ a donné sa vie pour la créature humaine condamnée par le péché mais toujours « innocente », dans le sens où elle est faite à l’image de Dieu et n’est pas « destinée » à être ruinée par le péché.
    • Kolbe a gagné la vie au-delà des camps et la liberté des camps pour cet homme : le Christ gagne pour nous la liberté de cette « vallée de larmes » et la vie au-delà.

    Alors, comment le sacrifice de ce saint homme peut-il « triompher » des millions de meurtres nazis ? Non. Mais le sacrifice du Christ, oui, dont Kolbe est témoin.

    La dernière photo de Saint Kolbe, prise peu avant son arrestation par la Gestapo. [photo : domaine public]

  • Les vocations philippines pourraient redessiner l’avenir du catholicisme

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    De Samanta Smith sur le Catholic Herald :

    Les vocations philippines pourraient redessiner l’avenir du catholicisme

    13 août 2025

    Si l’avenir de l’Église catholique est d’avoir une nouvelle lingua franca , il y a de fortes chances que ce soit le tagalog, l’une des langues parlées aux Philippines.

    Ce pays archipel d'Asie du Sud-Est, qui abrite déjà la plus grande population chrétienne du continent asiatique, est sur le point de remodeler le paysage clérical du catholicisme, en particulier alors que les patries d'Europe languissent dans un déclin vocationnel.

    Les taux d'ordination et de formation au séminaire sont en constante augmentation dans l'archipel philippin. Alors que les séminaires centenaires du monde entier peinent à atteindre les effectifs minimums, l'Asie résiste à cette tendance avec une hausse de 1,6 % du nombre de nouveaux prêtres et une faible augmentation de 0,1 % du nombre de femmes s'engageant dans les ordres sacrés en Asie du Sud-Est.

    Les Philippines sont considérées comme les chefs de file de cette charge, avec une communauté catholique de plus de 93 millions de personnes, représentant environ 77 % de sa population nationale.

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Alors que le reste du monde voit ses séminaires se vider comme une cave paroissiale après la veillée pascale, et que même l'Église latino-américaine, pourtant si résiliente, s'effondre face à la laïcité, l'Église philippine prend le relais.

    Pour Rome, les Philippines apparaissent comme un don providentiel parfait. Offrant un parfait mélange d'orthodoxie asiatique et de pragmatisme occidental – l'anglais est l'une des langues officielles du pays, et une grande partie de la population alphabétisée le maîtrise –, les Philippines offrent une flexibilité culturelle naturelle qui est parfaitement adaptée aux séminaristes philippins qui partent prêcher la Parole de Dieu.

    Tout comme l’Irlande a autrefois fourni des missionnaires à l’Afrique et aux Amériques, tandis que la Pologne a discrètement réapprovisionné les paroisses allemandes dans les années 1990, les Philippines sont aujourd’hui sur le point de devenir le grand exportateur moderne de clergé.

    Et aucune discussion sur l’influence catholique philippine ne serait complète sans faire référence au cardinal Luis Antonio Tagle, dont l’ascension d’un humble prêtre métropolitain à pro-préfet du Dicastère pour l’évangélisation a fait de lui le clerc philippin le plus mondialement reconnu de l’histoire.

    Le « facteur Tagle », récemment mis en lumière par les moments viraux des « évêques du peuple » observés lors du récent conclave papal – allant des karaokés à tue-tête aux homélies larmoyantes prononcées devant la foule dans les rues de Manille – a suscité un vif enthousiasme international et propulsé les Philippines dans la conscience catholique mondiale. Parallèlement, les efforts de Tagle pour rapprocher les structures du Vatican des préoccupations sociales locales, ainsi que sa présence enthousiaste, ont fait de la soutane un choix de carrière viable pour les jeunes Philippins.

    En effet, lorsque Tagle fut nommé archevêque de Manille en 2011, les séminaires diocésains de la ville virent leurs inscriptions augmenter en deux ans, grâce notamment à l'habitude de Tagle de venir sans prévenir pour discuter, chanter et prier avec les séminaristes. Au milieu des années 2010, les diocèses influencés par le style pastoral de Tagle enregistrèrent une augmentation à deux chiffres du nombre d'inscrits en philosophie. Et aujourd'hui, depuis son siège au sein des salles sacrées du Vatican, celui que beaucoup surnomment le François asiatique exporte cette même inspiration à l'échelle mondiale.

    Plus de 60 % des séminaristes du monde entier viennent des continents asiatique et africain. Il est donc logique que la prochaine génération de prêtres philippins soit en première ligne de notre combat pour revitaliser une foi chancelante.

    Les Philippines sont porteuses d'un catholicisme culturel qui n'a pas honte de ses processions animées, de sa Semaine Sainte vibrante et de son style de culte public résolument énergique. Là où la foi chrétienne en Occident semble se réduire à un murmure timide, la présence philippine pourrait raviver une attitude incarnée plus animée, porteuse du parfum des guirlandes de sampaguita, la fleur nationale des Philippines, plutôt que des odeurs et des cloches du catholicisme européen traditionnel.

    Bien sûr, cela ne se fera pas sans heurts. L'implantation d'une personnalité catholique brillante et fervente dans l'Europe post-chrétienne pourrait susciter autant de résistance que d'acceptation. Les paroissiens habitués aux messes en semaine, célébrées en moins de 25 minutes, pourraient être gentiment scandalisés par des processions de plusieurs heures mêlant Écritures, proverbes et plaisanteries occasionnelles.

    Mais la beauté du catholicisme réside dans sa capacité d'adaptation. De l'ombre des jacquiers aux immenses cathédrales de Montréal et de Milan, c'est la propension de l'Église à l'universalisme scripturaire qui lui permet si souvent de surmonter les différences culturelles. Les prêtres philippins, en particulier, ont été formés pour prêcher partout et dans toutes les conditions.

    Si le XXe siècle a appartenu au missionnaire irlandais, le XXIe pourrait bien appartenir à la version philippine : avec une génération de prêtres formés à l’intensité humide de Manille, mais toujours capables de toucher les cœurs dans l’humidité d’une paroisse rurale du Yorkshire.