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BELGICATHO

  • Nigéria : le père Sylvester Okechukwu a été tué le mercredi des Cendres, quelques heures après son enlèvement

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGÉRIA - Le père Sylvester Okechukwu a été tué le mercredi des Cendres, quelques heures après son enlèvement

    6 mars 2025
     

    Abuja (Agence Fides) – Un prêtre catholique a été enlevé puis tué dans le nord du Nigeria. Il s'agit du Père Sylvester Okechukwu, Curé de la Paroisse Sainte Marie de Tachira, dans la zone de gouvernement local de Kaura, dans l'Etat de Kaduna.

    Selon les informations communiquées par le diocèse de Kafanchan, le père Okechukwu a été enlevé à son domicile de Tachira le 4 mars 2025, entre 21 h 15 et 21 h 40. Son corps a été retrouvé hier, le 5 mars.

    « Après avoir été enlevé par ses ravisseurs, père Sylvester a été cruellement assassiné aux premières heures du mercredi 5 mars, jour des Cendres. La raison de son assassinat reste encore à établir », affirme le communiqué signé par le père Jacob Shanet, chancelier du diocèse de Kafanchan.

    « Cette perte prématurée et brutale nous a laissé le cœur brisé et dévasté. Le père Sylvester était un serviteur dévoué de Dieu, qui a travaillé de manière désintéressée dans la vigne du Seigneur, répandant un message de paix, d'amour et d'espoir. Il était toujours disponible et chaleureux avec ses paroissiens. Sa mort prématurée a laissé un vide indélébile dans notre famille diocésaine et nous partageons la douleur de sa disparition avec sa famille, ses amis et tous ceux qui le connaissaient et l'aimaient », poursuit le communiqué.

    « Unissons-nous en prière comme une seule famille pour le repos de son âme. Nous invitons tous les prêtres, les religieux et les fidèles à offrir des messes, des rosaires et des prières pour le repos éternel du père Sylvester, qui a donné sa vie au service de Dieu et de l'humanité.

    Nous voulons inviter nos jeunes et les membres de la communauté à rester calmes et fermes dans la prière », conclut-il.

    L'enlèvement du père Okechukwu a eu lieu deux jours seulement après qu'un autre prêtre et un séminariste aient été enlevés dans l'État d'Edo au Nigeria (voir Fides 4/3/2025). (LM) (Agence Fides 6/3/2025)

  • « Critères » : une nouvelle collection de petits livres pour reconstruire sur du solide

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    De "Caelum et terra" (Philippe Maxence) :

    Il nous semble qu’il faut assurer les fondations intellectuelles et morales, transmettre les bons critères de discernement pour reconstruire sur du solide. "

    « Critères », c’est justement le nom d’une nouvelle collection de petits livres que nous venons de sortir. J’ai pensé qu’il ne serait pas inintéressant de découvrir ce petit arsenal de la reconquête à travers sa présentation par le directeur de la collection, le professeur Joël Hautebert

    Avant que vous découvriez son propos ci-dessous, je voudrais mettre en relief un aspect qui me semble important. 

    Cette collection n’est pas un acte isolé. Elle est l’œuvre commune d’un ensemble de personnalités, jeunes pour la plupart, engagées dans la vie professionnelle, à des postes importants et qui veulent mettre leur compétence, leur savoir et ceux de leurs réseaux au service du bien commun pour préparer l’avenir. 

    L’isolement est aujourd’hui l’un des facteurs les plus importants de la démission, du désintéressement, de la perte de confiance et d’espérance. 

    Le miracle, car c’en est un, c’est que les membres du comité scientifique, qui pilotent la collection « Critères » avec le professeur Hautebert, aient pu se connaître et se rencontrer alors qu’ils viennent d’horizon et de formation différents. Mais ils se sont retrouvés, non pour des aspects mondains, mais pour l’essentiel : assumer notre héritage, l’expliciter et le rendre vivant, le transmettre et préparer ainsi la reconstruction qui devient de plus en plus urgente. 

    Je laisse maintenant la parole à Joël Hautebert pour présenter plus précisément la collection « Critères ». Je ne peux évidemment que vous inviter à lui faire un excellent accueil.

    | Vous lancez avec les Éditions Hora Decima une nouvelle collection : « Critères ». Ce nom annonce-t-il un programme ?

    Joël Hautebert : Je ne pense pas qu’au sens le plus strict du terme le titre de la collection annonce un programme, mais il est vrai que nous visons des objectifs qui s’y apparentent. Les questions politiques et anthropologiques constituent l’axe central des publications que nous allons proposer au lecteur à partir de ce mois de mars. Puisque tout s’y rattache à divers degrés, une grande variété thématique est bien sûr envisageable.

    Cependant, notre objectif n’est pas de cumuler des publications, mais de les proposer au public de manière ordonnée, en établissant autant que possible des liens entre elles. Cela permettra de concevoir un ensemble homogène, intégrant des sujets en prise directe avec l’actualité. Alors, oui, il est possible de parler de programme.

    Quant au choix du mot « critères », il nous a semblé que l’idée sous-jacente de discernement inclut fermeté et souplesse. Nous devons tous rechercher un jugement juste et approprié sur ce qu’il faut faire, sur la finalité et les méthodes de nos engagements. Toute action étant guidée par une pensée, celle-ci doit toujours ramener à ce qui est, c’est-à-dire être en adéquation avec le réel et ordonnée, loin des idéologies qui dominent l’espace public.

    Il existe un grand nombre de termes avoisinants, souvent métaphoriques, qui suggèrent plus ou moins la même chose, renvoyant toujours à l’idée d’une épine dorsale, d’une colonne vertébrale, voire pourquoi pas d’un squelette, structurant un ensemble doctrinal. Or, dès qu’il est question de doctrine, il faut user de bien des précautions pour en cerner en même temps l’importance et les limites.

    Si je puis me permettre de poursuivre dans l’usage des métaphores, si un homme squelettique est décharné et sans énergie pour agir, un homme dépourvu de colonne vertébrale ne serait qu’une matière informe, sans élévation ni hauteur de vue. Par ailleurs, une pensée adossée à la philosophie réaliste qui rend compte de la complexité du réel ne doit pas être confondue avec un système mécanique.

    | Les trois premiers ouvrages s’intéresseront à Nietzsche, à la liberté de l’Église et à la cohérence de la déconstruction. Pourquoi commencer par-là ? Quel sera le fil conducteur de votre collection ?

    Puisque « Critères » renvoie au discernement, il faut aussi comprendre que celui-ci repose principalement sur les vérités qui permettent de tendre vers « la tranquillité dans l’ordre », suivant les mots de saint Augustin, qui implique aussi la liberté de l’Église nécessaire à l’accomplissement de sa mission. Voilà le fil conducteur, dont témoignent les trois premières publications.

    L’ouvrage Cohérence de la déconstruction (Joël Hautebert) est « programmatique », pour reprendre votre terminologie, dans la mesure où, à partir du désordre actuel, il donne les pistes qui seront ultérieurement explorées, tant au sujet des agents de la déconstruction en révolte depuis des siècles contre l’ordre des choses, qu’au sujet des fondements de ce dernier qui est, insistons sur ce point, tout sauf un système.

    Le livre Nietzsche ou l’exultation de la transgression (Jean-Marie Vernier) est une première illustration d’étude critique, en l’occurrence de la pensée d’un philosophe qui exerce aujourd’hui une influence dans des milieux dits « antimodernes » en raison de l’aspect réactionnaire de certains de ses propos, alors que les principes qui l’animent (définition de l’homme, origine de la morale…) vont à l’encontre de l’ordre des choses. Il y aura régulièrement des publications de ce type.

    L’Église hors-la-loi ? (Cyrille Dounot) traite des graves atteintes actuelles à la liberté de l’Église qui, comme l’indique le titre de l’ouvrage, tend à être jetée progressivement et contre son gré dans la situation d’un bandit, comme si l’enseignement de l’Église était un danger pour la société. Ce constat alarmant n’est pas un dérapage momentané mais bien le résultat d’un mouvement plus profond, auquel la collection espère apporter quelques éléments de réponse.

    | Pourquoi avoir choisi un format réduit ? Visez-vous un public précis ?

    Notre choix délibéré est de créer une collection de livres au format de poche, comprenant un nombre de pages sensiblement identique pour toutes les publications. Cela implique que tous les sujets abordés seront traités de manière synthétique.

    Cependant, ces sujets seront en général précis, puisque les multiples thèmes annexes du sujet traité feront également l’objet d’une publication. Il sera ainsi toujours possible d’accéder à une connaissance vaste et approfondie en lisant plusieurs ouvrages de la collection. Ce format réduit n’empêche nullement une grande rigueur intellectuelle, sans académisme, ce qui veut dire que la lecture doit être à la fois nourrissante et peu chronophage. Ces livres seront ainsi accessibles à un lectorat peu enclin à se tourner vers des ouvrages volumineux.

    | Cette collection est dirigée par un comité scientifique. De qui est-il composé et quel est son rôle ?

    Puisque la collection vise à proposer des ouvrages de manière ordonnée, le conseil scientifique a pour mission principale d’en choisir les thèmes et leurs auteurs. Il assure ainsi l’homogénéité de la collection. Cette tâche passe aussi par la relecture des manuscrits, comme dans toute bonne collection d’ailleurs.

    Pour l’instant, ce conseil est composé de six personnes. Jean-Marie Vernier (professeur de philosophie), Adrien Peneranda (maître de conférences en sciences de gestion), Nicolas Warembourg (professeur de droit), Laurent de Capellis (cofondateur des Éditions Hora Decima), Philippe Maxence (directeur de Hora Decima), Joël Hautebert (professeur de droit).

    Les auteurs sont et seront choisis en fonction de leurs compétences pour traiter les thèmes déterminés par le conseil scientifique, conformément à la ligne éditoriale de la collection dont j’ai parlé précédemment.

    | Pouvez-vous déjà nous annoncer d’autres titres pour l’année qui arrive ?

    Oui, bien sûr. Nous avons entamé ce travail éditorial depuis sept mois, ce qui nous permet d’annoncer qu’une quinzaine de livres sont déjà programmés entre ce mois-ci et la fin du printemps 2026, dont dix en 2025. À titre d’exemple, je vous donne quelques-uns des thèmes de ces prochaines publications : dans le domaine des principes du politique, l’homme animal politique (Guillaume Bergerot), l’amitié politique (Philippe Pichot), le bien commun (Sylvain Luquet), l’autorité (Guilhem Golfin) ; au sujet des pratiques et doctrines subversives, la société technicienne (Adrien Peneranda), le fascisme (Frédéric Le Moal).

    D’autres sont également prévus dans les mois à venir, y compris sur le thème de l’art et de la beauté. Les thèmes à aborder ne manquent pas et nous avançons déjà sur les publications ultérieures, tout en sachant que nous sommes aussi réactifs aux sujets qui peuvent surgir dans l’actualité et mériter une étude approfondie.

    Propos recueillis par Marguerite Aubry

  • PMA, GPA : un cas emblématique qui interroge

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    De gènéthique :

    PMA, GPA : Omerta sur le sort de l’enfant

    3 mars 2025

    Krystena Murray, une Américaine de 38 ans ayant eu recours à une fécondation in vitro, a donné naissance à un enfant noir alors que ni elle, ni le donneur de gamètes ne le sont. La clinique a reconnu son « erreur » : l’embryon d’un autre couple lui a été implanté (cf. « Mère porteuse contre son gré » : une Américaine perd la garde de l’enfant qu’elle a porté). Une histoire qui finalement met en avant la douleur de la femme qui s’est vue « transformée en mère porteuse contre son gré », là où nul n’évoque le drame subi par l’enfant dont la souffrance, l’intérêt supérieur, sont ignorés. Anne Schaub, psychothérapeute spécialisée depuis près de 25 ans dans l’analyse et le traitement des mémoires prénatales, analyse pour Gènéthique les enseignements de cette histoire. Décryptage.

    Ce qu’a vécu Krystena Murray est une véritable tragédie. On est bien entendu choqués face à l’histoire de cette mère trompée. Mais l’attention ne porte que sur elle. Qui, dans d’autres histoires, s’émeut de l’enfant que l’on trompe en l’implantant à dessein et sans rien lui demander dans le ventre d’une inconnue, pour ensuite, toujours sans son accord, le rendre, le vendre, aux parents commanditaires avec ou sans lien génétique, comme c’est le cas dans toute GPA ? Eu égard à ces enfants, qui ose parler d’« erreur »? Ces pratiques sont acceptées sans réflexion de fond. L’enfant est sans voix, sans parole pour contester. Il ne peut, comme cette mère le fait, réclamer justice.

    Une souffrance silencieuse

    Krystena Murray explique qu’elle ne pourra jamais se remettre de cet arrachement, et de toute évidence, on peut la comprendre. Que dire des enfants nés de GPA, comme Olivia Maurel qui, au prix de luttes psychiques obsédantes cherchent à s’en remettre ? (cf. Olivia Maurel née par GPA : « Il n’y a pas et il n’existera jamais de GPA dite “éthique” »)

    Les enjeux pour les enfants nés de PMA avec donneur, ne sont pas moindres (cf. « L’AMP avec tiers donneur n’est pas quelque chose d’anodin » ni pour les receveurs, ni pour le donneur). La vie qui commence en laboratoire, dans une boite de Petri, prive dès le départ l’enfant de l’enveloppe charnelle maternelle, riche d’une quantité de transmission d’affects. L’engendrement est une histoire souterraine, silencieuse, mais qui peut se révéler bruyante dans la vie. Combien souffrent en silence car embrigadés dans d’inextricables conflits de loyauté, doublés d’une dette d’existence ? (cf. PMA avec donneur : une « dette existentielle » ?). Olivia Maurel témoigne de la rencontre avec de nombreux enfants nés de GPA : ils se taisent en raison de la terreur qu’ils éprouvent à l’idée de perdre à nouveau leurs parents. Peu sont prêts à affronter une telle situation. Olivia Maurel l’a fait… elle endure la réaction de rupture avec ses parents. En dépit de cela, elle ne leur en veut pas, incriminant le système !

    Des pratiques contre-nature

    D’une part la société met en exergue la primauté du lien génétique, au point d’arracher un enfant à la mère qui l’a porté « par erreur » pour le rendre aux parents génétiques, mais trouve banal et consent, sans sourciller, aux procréations techniques avec donneurs.

    Le témoignage de Krystena Murray interpelle : bien qu’elle se rende compte que ce n’est pas son bébé génétiquement parlant, c’est la chair de sa chair qu’on lui arrache. Elle aurait voulu garder cet enfant.

    Cette mère, convaincue de porter son enfant, s’y est attachée. Est-ce à dire que tout dépendrait de la pensée ? Une mère porteuse, sachant que l’enfant porté n’est pas le sien, aurait-elle plus de facilités à ne pas s’attacher à l’enfant ? Notons que le « détachement » est l’injonction faite aux mères porteuses par les agences de GPA. Mais ces femmes se fourvoient elles-mêmes. Elles croient pouvoir le faire, sans réaliser que la nature humaine et ses principes fondateurs peuvent reprendre le dessus. La symphonie hormonale propre à toute grossesse met en effet tout en œuvre dans le corps de la mère pour que « ce » petit embryon devienne « son bébé », et s’y attache. Il serait d’ailleurs intéressant de mener des études relatives à la dépression du post-partum chez les mères porteuses. Qu’elle soit plus fréquente chez les mères porteuses étant donné ce facteur hormonal créant de facto biologiquement l’attachement réciproque, n’étonnerait personne. Quant au microchimérisme fœtal, il atteste de la conservation de cellules fœtales dans la moëlle sanguine des femmes jusqu’à 30 ans après chaque fœtus porté (cf. Microchimérisme : « Nous nous construisons d’emblée par et avec les autres »). Ainsi, il y a de fortes chances pour que l’enfant porté par une mère porteuse et dont elle s’est séparée, se rappelle à elle au long de sa vie.

    « Rien ne peut exprimer le choc et la violation que représente le fait d’apprendre que votre médecin a introduit dans votre corps l’embryon d’une inconnue », déclare Krystena Murray. Bien sûr ! La femme n’est pas faite pour porter l’embryon de quelqu’un d’autre. Aucun mammifère ne procède ainsi, contre-nature. Une femme qui accepte d’être mère porteuse s’oblige à éteindre certains « interrupteurs humains ». Elle s’oblige à un clivage, se coupant de son instinct de maternité afin de permettre un procédé parfaitement contre-nature, « anti-maternel ». Le monde s’affole au sujet de l’écologie de la nature, mais, qu’en est-il des folies réalisées dans le domaine de l’engendrement, témoignant d’une absence d’écologie de l’Homme à l’aube de la vie ? C’est l’objet de mon prochain livre.

    Une omerta sur le sort de l’enfant

    Induire une séparation psychique avec l’enfant porté, est un facteur traumatique qui s’inscrit dans les premiers plis de la vie de l’embryon. Le besoin primordial pour l’enfant étant précisément la qualité d’attachement maternel, source d’influence dans son devenir affectif et relationnel. Quoi qu’il se passe pour la femme enceinte, l’enfant, sous peine de se perdre, s’attachera.

    Cet enfant de cinq mois porté par Krystena Murray est arraché des bras de celle qui, pour lui, est bien sa mère, celle qui l’a bercé, nourri de son sang et à qui il est attaché de tous ses sens et de tout son être. C’est un drame innommable, une blessure d’abandon qui le marque à vie. Or on n’en parle pas. Si des voix s’élèvent, c’est essentiellement autour de la femme, les féministes s’opposant d’ailleurs – à juste titre – à l’utilisation de la femme, quasiment réduite en esclavage par la maternité de substitution. Mais qui se soucie du plus vulnérable, de celui qui n’a pas de voix : l’enfant ? Instrumentalisé, manipulé par la technique, il devient l’objet des désirs les plus fantasques, au détriment de sa dignité de sujet.

    Ce silence, cette omerta sur le sort de l’enfant interroge. Si l’infortune de cette mère scandalise, des choix adultes ont cependant été faits dès le départ. L’enfant quant à lui, n’a aucun choix, il ne peut que subir.

  • Euthanasies en hausse, augmentation des « polypathologies » : la Commission de contrôle belge rend son rapport bisannuel

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Euthanasies en hausse, augmentation des « polypathologies » : la Commission de contrôle belge rend son rapport bisannuel

    25 février 2025

    Le 22 janvier dernier, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie a publié son rapport bisannuel. Une obligation qui lui est faite par la loi belge du 28 mai 2002. La Commission est en effet chargée de « vérifier, sur la base de documents d’enregistrement qui doivent lui être transmis, si l’euthanasie a été pratiquée conformément aux conditions et à la procédure prévus par la loi ». Ce onzième rapport traite des années 2022 et 2023.

    Les euthanasies toujours en hausse

    Les chiffres officiels recensent 33 615 euthanasies depuis 2002. Avec 3423 euthanasies pratiquées, l’année 2023 a enregistré une hausse de 15% par rapport à 2022.

    La Commission précise toutefois qu’elle « n’a pas la possibilité d’évaluer la proportion du nombre d’euthanasies déclarées par rapport au nombre d’euthanasies réellement pratiquées ». Un rappel qu’elle effectue dans tous ses rapports.

    L’augmentation des « polypathologies »

    Bien qu’une mineure ait été euthanasiée, 70,3% des personnes l’ayant été sur la période étaient âgés de plus de 70 ans. Plus de la moitié étaient atteintes de cancer. A la deuxième place viennent les polypathologies, « une combinaison de maladies évolutives, non améliorables et de plus en plus handicapantes ».

    Parmi ces 1375 personnes, 45% ont indiqué souffrir d’affection du système musculosquelettique, avec troubles articulaires, 27% de « troubles croissants de la vue ». Ainsi, la moitié des patients décédés après une euthanasie alors que leur mort n’était pas « attendue à brève échéance » souffrait de polypathologies (soit 611 personnes).

    En effet, comme le relève la Commission, « la polypathologie est associée au processus de vieillissement que subissent les patients ». Ce qui « revient à pathologiser la vieillesse pour justifier d’y mettre un terme prématurément via l’euthanasie », souligne l’Institut européen de bioéthique.

    Depuis la dépénalisation de l’euthanasie, la proportion des patients atteints de polypathologies est en « hausse constante ». Elle a atteint 23% en 2023.

    Des euthanasies de personnes autistes ou anorexiques

    Les troubles cognitifs [1] ont concerné 83 personnes euthanasiées en 2022-2023, les affections psychiatriques 74. Plus précisément, 36 personnes souffraient de troubles de l’humeur (dépression, bipolarité, …), 10 personnes de troubles de la personnalité et du comportement, 9 personnes de trouble de stress post-traumatique, de trouble dissociatif et de trouble anxieux, 6 personnes de schizophrénie et troubles schizo-affectif et de troubles délirants, 3 personnes de troubles mentaux organiques comme l’autisme, 3 personnes de syndromes comportementaux comme l’anorexie.

    En outre, 38 personnes ont été euthanasiées sur la base d’une déclaration anticipée. Des personnes dans un « état de coma jugé irréversible » au moment où le médecin a mis fin à leur vie. Actuellement, une proposition de loi visant à autoriser l’euthanasie de personnes incapables d’exprimer leur volonté au moment de l’acte, comme des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, est en cours d’examen à la Chambre (cf. « Aide médicale à mourir » : le Québec autorise les demandes « anticipées »).

    Des décès précipités

    Dans 19% des cas répertoriés, le décès des patients n’était pas « attendu à brève échéance ». Un chiffre en augmentation. Pour la Commission, les euthanasies pratiquées sur la base d’une déclaration anticipée ne relèvent pas de cette catégorie. Une « interprétation unilatérale » de l’instance qui associe ainsi le fait d’être « irréversiblement inconscient » à un décès attendu à brève échéance.

    Des médecins militants ?

    La procédure prévoit que le médecin qui reçoit la demande doive consulter un autre médecin. Seuls 3% des médecins consultés étaient formés aux soins palliatifs. En tout état de cause, « un patient, en vertu de la loi sur les droits du patient, a la faculté de refuser un traitement palliatif ou un soin palliatif qui allègerait sa souffrance ».

    Un tiers des médecins « indépendants » consultés avaient à l’inverse suivi une formation dispensée en collaboration avec l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité [2]. Dans 1.9% des cas, les praticiens avaient reçu les deux formations.

    Des euthanasies pour donner ses organes ?

    Les médecins ne sont pas tenus de mentionner le don d’organes dans la déclaration qu’ils effectuent mais cela a été fait pour 12 patients. Pour 9 d’entre eux, le décès n’était pas attendu à brève échéance (cf. Belgique : les euthanasies en hausse, les prélèvements d’organes aussi).

    « La vérification de la qualité des organes implique en amont des analyses médicales sur le patient, ce qui tend à fragiliser son consentement libre à être euthanasié », pointe l’Institut européen de bioéthique. En outre, « la possibilité de donner ses organes après une euthanasie permettrait, chez certains patients, de donner du sens à la mort ». Une adolescente de 16 ans atteinte d’une tumeur au cerveau a choisi de le faire en 2023 (cf. Eva, 16 ans : une euthanasie et 5 organes prélevés).

    Un contrôle de façade ?

    La Commission « s’en tient aux déclarations qui lui sont remises par le médecin et n’a donc aucun moyen de vérifier la véracité de ces déclarations », rappelle l’Institut européen de bioéthique.

    Dans son rapport l’instance se plaint de son manque de moyens, financiers comme humains, « risquant à terme de fragiliser son fonctionnement ». (cf. Belgique : la Commission de contrôle de l’euthanasie est débordée). Elle appelle ainsi à « la création d’un département dédié à l’euthanasie, qui regrouperait l’ensemble des compétences administratives, scientifiques et communicationnelles nécessaires à une gestion modernisée ».

    Dans 24.8% des dossiers, la Commission a demandé de lever l’anonymat de la déclaration afin d’obtenir un « complément d’information » auprès du médecin déclarant. Il s’agissait d’« imperfections dans les réponses, d’erreurs d’interprétation concernant les procédures suivies, de plusieurs points insuffisamment/mal complétés ou non complétés, de points de procédure qui n’ont pas été suivis correctement, etc. ».

    La Commission veut toutefois rassurer sur le fait que « ces déclarations ne remettaient pas en cause les conditions légales ». Ce qu’interroge l’Institut européen de bioéthique. Selon lui, au fil des rapports bisannuels, la Commission fédérale « interprète très librement le texte de la loi jusqu’à réduire à néant le contrôle qu’elle doit exercer sur un certain nombre de conditions légales [3] ».

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    [1] démence

    [2] médecins LEIF/EOL (LevensEindeInformatieForum / Forum EndOfLife)

    [3] « subjectivité du caractère insupportable de la souffrance, gravité de l’état de santé du patient du fait d’une combinaison de pathologies qui ne sont pas graves en elles-mêmes, interprétation large du critère de décès prévu à brève échéance, distinction entre les conditions substantielles et non  substantielles, ces dernières ne justifiant pas un renvoi au procureur du Roi, … »

    Source : Institut européen de bioéthique, Analyse du onzième Rapport de la Commission Fédérale belge de Contrôle et d’Évaluation de l’Euthanasie aux Chambres Législatives (14/02/2025)

  • Une dévotion oubliée : le premier vendredi du mois

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    a96d8a5b252b480dcbe03cbd524aa188_w600.jpgParmi les dévotions tombées en désuétude depuis la réforme conciliaire, il y a celle qui consiste à consacrer le premier vendredi du mois au Coeur sacré de Jésus.

    En 1688, au cours d'une apparition à Sainte Marguerite-Marie, Notre-Seigneur Jésus-Christ daigna lui adresser ces paroles : « Je te promets, dans l'excessive miséricorde de mon Cœur, que son amour tout-puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis du mois, neuf mois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu'ils ne mourront point dans ma disgrâce ni sans recevoir leurs sacrements, et que mon divin Cœur se rendra leur asile assuré aux derniers moments ».

    Georges Rouault, le Sacré Coeur

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  • Félicité et Perpétue... (7 mars)

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    Des martyrs qui ont été semence d'évangélisation, dont on se souvenait avec reconnaissance à chaque messe, aujourd'hui passés sous silence...

    Source : missel.free

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    Saintes Félicité & Perpétue

    Lors de la persécution ordonnée par Septime‑Sévère[1], Perpétue et Félicité furent arrêtée à Thuburbo, ville épiscopale de la Proconsulaire (aujourd’hui Tebourba, en Tunisie). Perpétue, âgée de vingt‑deux ans, était patricienne ; elle était encore catéchumène et mère d’un tout jeune enfant. Félicité qui était esclave, était enceinte et elle accoucha d’une fille dans la maison. Malgré les supplications de son père qui l’implore de se soumettrez et malgré son angoisse d’avoir à priver son enfant de sa mère, Perpétue demeure ferme jusqu’au bout. Perpétue et Félicité sont martyrisées dans l’amphithéatrum Castrense de Carthage, le 7 mars 303, avec Saturus, Satuminus, Revocatus et Secundulus.

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  • Conclave / Des « primaires » entre cardinaux pour éviter les divisions et assumer l'héritage complexe de François

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    Conclave, des « primaires » entre cardinaux pour éviter les divisions et assumer l'héritage complexe de Bergoglio

    de Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

    L'héritage de François est complexe, fait de nombreuses réformes, parfois critiquées, et de processus ouverts.

    Cette attitude profondément ancrée qui, depuis des siècles, incite les cardinaux à regarder autour d'eux en pensant au bien de l'Église pour l'avenir, a déjà été mise en branle. Et ce, de manière transversale. Ce sont les « primaires » préliminaires à un Conclave. Un peu comme les joueurs d'échecs qui analysent tous les scénarios possibles pour le prochain coup. « Ce que je vois, c'est un débat normal et, franchement, il n'y a rien d'irrespectueux à l'égard du souverain pontife. Cela s'est toujours produit. Et c'est un signe de grande responsabilité qu'ils aient commencé à raisonner à ce sujet maintenant ». Gian Maria Vian, historien et philologue, professeur depuis trente ans à l'Université Sapienza et depuis onze ans rédacteur en chef de L'Osservatore Romano, analyse ce temps suspendu, marqué par l'hospitalisation prolongée du Pape, même s'il gouverne pleinement à partir de l'hôpital. Mais en douze ans de règne, le collège des cardinaux a radicalement changé, il s'est mondialisé à l'extrême, à tel point que Bergoglio lui-même, un jour, s'adressant à des journalistes, en a plaisanté, se demandant ce qui pourrait un jour sortir d'un corps électoral aussi anormal par rapport au passé. Les membres votants n'ont jamais été aussi nombreux - 137 - et parmi eux, ils ne se connaissent même pas bien. « Avec Jean-Paul II, par exemple, il y a eu des consultations au moins dix ans avant sa mort. Il n'y a rien de scandaleux à cela. Au contraire, les cardinaux y sont obligés, puisque leur tâche principale est de donner un évêque à Rome et donc un pape à l'Église ». Le dernier livre publié par Vian avec un titre curieux, presque provocateur (« Le dernier pape », Marcianum Press), fait référence à une interview de Benoît XVI et à une prophétie, celle attribuée à saint Malachie, moine ami de saint Bernard, selon laquelle Ratzinger serait le dernier des papes. Nous sommes au milieu du XIIIe siècle. « Lors de cette conversation, Benoît XVI a démonté la prophétie en affirmant qu'il s'agissait d'un faux fabriqué en 1590 pour soutenir un candidat réformateur des cercles de saint Philippe Néri (même si ce candidat n'a pas été élu par la suite). On lui a alors demandé : « Mais avez-vous le sentiment d'être le dernier pape ? ». Et lui : « Je n'appartiens plus à l'ancien monde, mais le nouveau n'a pas encore commencé ». Et cela signifiait bien sûr que même François, selon Ratzinger, n'appartient pas au « nouveau monde ».

    D'où la question qui se pose désormais aux cardinaux de savoir qui pourrait être le nouveau pape à l'avenir. Les conservateurs craignent depuis longtemps que François ne veuille réformer la Constitution apostolique « Universi dominici gregis » pour abaisser le quorum et favoriser, par ce stratagème, un pontife « bergoglien » pour perpétuer son héritage (il faudrait actuellement 91 ou 92 voix, un nombre très élevé, les deux tiers des votants). Vian est plutôt sceptique. « La rumeur a également circulé avec insistance ces derniers temps, mais je ne pense pas que ce sera le cas. Au cours des neuf derniers siècles, la majorité des deux tiers n'a jamais été levée, ce qui est objectivement une règle de bon sens pour ne pas diviser l'Église. La dernière fois que cela s'est produit, cela a eu des conséquences inquiétantes ». Le professeur rappelle qu'en 1378, Grégoire XI, septième pape français en Avignon, voulait une majorité simple. En même temps, il a ramené la papauté à Rome et, « immédiatement après, comme par hasard, le schisme occidental a commencé ». Bien sûr, d'autres dynamiques étaient également en jeu, mais l'histoire enseigne qu'il n'est jamais sage de se contenter d'une majorité simple. Cela signifie que l'Église est divisée ».

    L'héritage de François est complexe, fait de nombreuses réformes, même critiquées, et de processus ouverts. À l'avenir, c'est le successeur qui devra s'en occuper. « Rien n'est jamais irréversible, plusieurs acquisitions seront poursuivies et d'autres devront être corrigées, mais cela dépendra évidemment beaucoup de la personne qui sera élue. Pour l'instant, je ne vois pas de candidats qui s'imposent, même s'il y a une sorte d'agenda défini par le cardinal Müller dans son livre « In good faith » (Solferino), qui me semble être l'agenda potentiel du futur Conclave ». M. Vian ne croit pas non plus qu'il y ait des « dauphins » évidents, comme le cardinal philippin Tagle ou l'italien Zuppi. « Il y a ensuite, à mon avis, des figures plus couvertes, par exemple le Hongrois Erdő, l'Italien Filoni, le Suédois Arborelius, l'Américain Prevost, et même un deuxième Italien, mais probablement considéré comme trop jeune, Pizzaballa. » Jeune, c'est-à-dire avec un long pontificat devant lui. Le fait que les papes nomment leurs propres « dauphins » est physiologique : Pie XI a succédé à Pacelli et Jean XXIII à Montini. Ce qui est amusant, c'est que le pape Bergoglio aurait déjà identifié le nom de son successeur. « Il l'a dit lui-même à deux reprises lorsqu'on lui a demandé s'il irait à Raguse en 2025, puis au Vietnam, et qu'il a répondu : ce ne sera pas moi, mais Jean XXIV ».

  • Le Carême et une mémoire purifiée

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    De George Weigel sur le CWR :

    Le Carême et une mémoire purifiée

    Le 20 décembre 2002, alors que je déjeunais dans l'appartement pontifical, la conversation à bâtons rompus que Jean-Paul II encourageait toujours prit une tournure inattendue : le pape me demanda comment allait le président Ronald Reagan. Il se trouve que j'avais récemment rencontré l'ancien procureur général de Reagan, Edwin Meese, et que je lui avais posé la même question. La réponse était attristante.

    Meese avait assisté au baptême de l'USS  Ronald Reagan, un  porte-avions de classe Nimitz , et avait rapporté à l'ancien président une des casquettes de baseball traditionnelles portant le nom du navire. Reagan, en parfait gentleman, remercia Meese puis dit : « Mais Ed, pourquoi quelqu'un donnerait-il mon nom à un navire ? » La maladie d'Alzheimer qui le tuerait quelques années plus tard avait effacé sa mémoire à tel point que Ronald Reagan n'avait aucun souvenir d'avoir été président des États-Unis pendant huit ans.

    Quand je lui ai raconté cette histoire, Jean-Paul II, assis juste en face de moi, avait l’air complètement bouleversé, et il s’en est suivi un silence qui m’a semblé durer une minute entière. Le pape était dans un état physique précaire à cause de la maladie de Parkinson. Mais c’était comme s’il imaginait maintenant un sort pire que celui d’être enfermé dans un corps de plus en plus figé : une vie dans laquelle il aurait perdu la capacité de réfléchir à sa vie. Le silence a été rompu par Jean-Paul II qui m’a demandé à voix basse de « faire savoir à Mme Reagan que je prie pour son mari » – un message que j’ai transmis par l’intermédiaire d’Ed Meese à mon retour à la maison.

    Ce fait met en relief une prière autrefois familière à de nombreux catholiques, le  Suscipe de saint Ignace de Loyola :

    Prends, Seigneur, et reçois toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté. Tout ce que je suis et tout ce que je possède, tu me l'as donné : je te le remets entièrement pour que j'en dispose selon ta volonté. Donne-moi seulement ton amour et ta grâce ; avec cela je serai assez riche et je ne désirerai plus rien.

    J’ai appris le  Suscipe  quand j’étais enfant et je dois avouer que, pendant un demi-siècle, j’ai hésité à offrir ma mémoire au Seigneur. Cela me semblait aller trop loin, une auto-immolation de caractère presque suicidaire. Que resterait-il de moi si je perdais la mémoire ? Je pourrais perdre ma liberté et rester moi-même. Je pourrais perdre le peu de compréhension que j’avais acquise et rester moi-même, car je pourrais toujours mieux comprendre.

    Quant à la perte de mon entêtement, ce serait sûrement une bénédiction si la volonté divine prenait le dessus dans ma vie, sans réserve. Mais ma mémoire ?

    À première vue, la réaction de Jean-Paul II lorsque je lui ai parlé de la perte de mémoire du président Reagan suggère que lui aussi s'est étouffé, au moins métaphoriquement, à l'idée de perdre sa mémoire en plus de sa mobilité.

    L'arrivée du Carême suggère cependant que le don de sa mémoire à Dieu implique la purification constante de la mémoire tout au long d'une vie, comme le savait sûrement un saint comme Jean-Paul.

    Le pèlerinage annuel de quarante jours à travers le désert du Carême, calqué sur les quarante jours du Seigneur dans le désert de Judée en préparation de son ministère public, est le moment prééminent de l'année de grâce de l'Église pour la purification de la mémoire - en particulier nos souvenirs des succès et des échecs du discipulat missionnaire vivant depuis la Pentecôte 2024 qui a clôturé la saison de célébration pascale de l'année dernière.

    Comme je le note dans  Pèlerinage romain : les églises de la station, le Carême, tel qu'il est actuellement constitué dans la liturgie sacrée, se divise en deux périodes. Les deux premières semaines et demie nous demandent de procéder à un examen de conscience approfondi : qu'est-ce qui en moi a besoin d'être purifié pour que je devienne plus efficacement le disciple missionnaire pour lequel j'ai été baptisé ? Quelles sont les scories de mon âme qui doivent être incinérées pour que je devienne un témoin aussi transparent de l'amour du Christ que je devrais l'être ?

    La seconde moitié du Carême a un caractère baptismal. Alors que nous nous préparons à recevoir la bénédiction de l'eau pascale, qui est l'eau baptismale, à la veillée pascale ou le dimanche de Pâques, nos souvenirs purifiés nous permettent de rencontrer à nouveau, et plus profondément, la soif du Christ pour nous (comme dans l'histoire de la femme au puits de l'Évangile du Carême), l'illumination du Christ pour nous (comme dans l'histoire de l'aveugle-né de l'Évangile du Carême) et le pouvoir du Christ sur la mort (comme dans l'histoire de Lazare de l'Évangile du Carême).

    Le Seigneur purifie notre mémoire afin que nous puissions, le moment venu, « voir sa face… et… régner aux siècles des siècles » (Apocalypse 22:4-5).

    À propos de George Weigel  531 articles 
    George Weigel est membre éminent du Centre d'éthique et de politique publique de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont Witness to Hope: The Biography of Pope John Paul II (1999), The End and the Beginning: Pope John Paul II—The Victory of Freedom, the Last Years, the Legacy (2010) et The Irony of Modern Catholic History: How the Church Rediscovered Itself and Challenged the Modern World to Reform . Ses ouvrages les plus récents sont The Next Pope: The Office of Peter and a Church in Mission (2020), Not Forgotten: Elegies for, and Reminiscences of, a Diverse Cast of Characters, Most of Them Admirable (Ignatius, 2021) et To Sanctify the World: The Vital Legacy of Vatican II (Basic Books, 2022).
  • Nicaragua: la réaction de l'Église face à la montée de la persécution religieuse

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    De Thibault van den Bossche sur le site de l'ECLJ :

    Nicaragua: face à la montée de la persécution religieuse, la réaction de l'Église

    4 Mars 2025

    Suite à la publication du Rapport de l'ECLJ sur la persécution des chrétiens au Nicaragua, Thibault van den Bossche, chargé de plaidoyer pour les chrétiens persécutés répond aux questions de Carlos Zapata pour Aleteia. Entretien publié en espagnol en deux parties ici (partie 1 et partie 2) et traduit en français :

    1. Y a-t-il un lien entre les condamnations publiques du Pape ou de l'Église catholique à l'étranger et la persécution qui a lieu au Nicaragua?

    La persécution des chrétiens au Nicaragua suscite des condamnations publiques de la part du Pape François. Mais les représailles d’Ortega sont à chaque fois encore plus sévères, ce qui pousse désormais le Pape François à modérer et espacer ses propos. Malheureusement, si le Pape ne parle pas régulièrement de cette persécution, elle restera méconnue et donc impunie.

    Le 6 mars 2022, Ortega renvoya le nonce apostolique, Mgr Waldemar Stanislaw Sommertag. Le 12 février 2023, lors de l'Angélus dominical, le Saint-Père s’est dit attristé et inquiet à la suite de la condamnation à 26 ans de prison de Mgr Rolando Alvarez, l’évêque de Matagalpa, et de l'expulsion de 222 opposants vers les États-Unis.

    Le 21 février 2023, Ortega a alors déclaré qu’une "mafia" au sein du Vatican décidait de l’élection du Pape et des hauts responsables religieux. Le 10 mars 2023, dans un entretien au quotidien argentin Infobae, le Pape fit référence au « déséquilibre » de Daniel Ortega. De plus, il compara la dictature d’Ortega à la dictature communiste de 1917 et à la dictature hitlérienne de 1935, les qualifiant toutes de dictatures grossières.

    La réaction d’Ortega n’a pas tardé : le 17 mars 2023, Ortega fermait la nonciature et expulsait Mgr Marcel Diouf, qui assurait l’intérim du nonce apostolique Mgr Sommertag expulsé un an plus tôt.

    Le 1er janvier 2024, lors de l'Angélus, le Pape a exprimé sa « vive préoccupation » concernant la situation au Nicaragua, où « des évêques et des prêtres ont été privés de la liberté ». Les 29 et 30 décembre 2023, au moins cinq prêtres avaient été arrêtés.

    Le 19 août 2024, Ortega a décrété la fermeture de 1 500 associations, pour la plupart chrétiennes, ce qui porte alors à plus de 5 100 le nombre d’organisations civiles dissoutes depuis 2018. Le Pape encourage les Nicaraguayens face aux épreuves lors de l'Angélus du 25 août 2024.

    Le 2 décembre 2024, dans une lettre adressée au peuple nicaraguayen, le Pape François a exprimé son affection et sa proximité, surtout pendant la neuvaine de l'Immaculée Conception. Il a encouragé les fidèles à renouveler leur confiance en Dieu et leur fidélité à l'Église, soulignant que « la foi et l'espérance font des miracles ».

    2. Le rapport mentionne l’existence d’un «schéma d’abus systématiques» entre 2018 et 2024. Sur la base des nouvelles données en cours de traitement à l’ECLJ, diriez-vous que les abus systématiques du régime d’Ortega se sont intensifiés ces derniers mois?

    La persécution contre l’Eglise catholique, seule voix critique et indépendante qui subsiste encore, s’est intensifiée ces derniers mois.

    Le 5 octobre 2024, l’Espagne a annoncé qu’elle offrira sa nationalité à 135 opposants nicaraguayens déchus et expulsés de leur pays le 5 septembre 2024 et accueillis dans un premier temps au Guatemala. Parmi eux figurent des fidèles catholiques et treize membres d’une organisation missionnaire évangélique du Texas, Mountain Gateway.

    Courant novembre 2024, il est révélé que le gouvernement de Daniel Ortega empêche désormais les prêtres de se rendre dans les hôpitaux et de donner aux patients le sacrement des malades.

    Le 14 novembre 2024, Mgr Carlos Herrera Gutiérrez, évêque du diocèse de Jinotega et président de la conférence épiscopale du Nicaragua (CEN), a été expulsé par le gouvernement nicaraguayen vers le Guatemala. Mgr Herrera est le troisième évêque de la conférence épiscopale à être exilé par les autorités nicaraguayennes, après Mgr Rolando Álvarez et Mgr Isidoro del Carmen Mora Ortega, du diocèse de Siuna, en janvier 2024 vers le Vatican. En avril 2019, le Pape François a demandé à Mgr Silvio José Báez, évêque auxiliaire de Managua, de s’exiler après avoir reçu des menaces de mort.

    Début décembre 2024, le gouvernement nicaraguayen a exigé que toutes les religieuses encore présentes dans le pays quittent le territoire avant la fin du mois. Cette nouvelle intervient quelques jours à peine après la publication d’une lettre pastorale du Pape François, le 2 décembre 2024, à destination du peuple nicaraguayen.

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  • Son pontificat touche à sa fin mais le Pape François est toujours seul aux commandes

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Son pontificat touche à sa fin mais le Pape François est toujours seul aux commandes

    En dépit de ses conditions de santé précaires, non seulement le Pape François ne fait pas mine de vouloir renoncer à la papauté mais il ne veut pas non plus déléguer à d’autres le pouvoir sur tout ce qui lui tient le plus à cœur.

    Et il le fait sans imposer la moindre limite aux pouvoirs de monarque absolu qu’il s’est toujours attribué. Il n’aura pas fallu deux ans après qu’il ait adopté le nouvelle Loi fondamentale de l’État de la Cité du Vatican, est en soi inviolable à l’instar toutes les constitutions, pour qu’il l’enfreigne sans vergogne à deux reprises, et tout cela depuis son lit d’hôpital à Gemelli.

    La première fois, c’était le 15 février, un jour après son hospitalisation, quand il a nommé sœur Raffaela Petrini gouverneur de l’État de la Cité du Vatican, sans tenir compte des articles de la Loi fondamentale qui réservent cette charge à un cardinal.

    La seconde fois, c’était le 25 février, quand il a nommé deux secrétaires généraux de ce même gouvernorat, alors que le Loi fondamentale n’en prévoit qu’un seul, avant d’attribuer à la sœur Petrini le rôle répartir les missions entre les deux.

    Dans ce dernier cas, la publication de cette double nomination a été assortie d’un avertissement précisant que le Pape modifiait et approuvait dans le même temps les canons de la Loi fondamentale et de la Loi n°CCLXXIV sur le gouvernement de l’État du Vatican qui stipulaient le contraire. Mais jusqu’à aujourd’hui, en consultant le site officiel du Saint-Siège, il semble qu’aucun changement n’ait été apporté au texte de ces deux lois.

    Pas le moindre signe de correction non plus de cette première ligne surprenante du préambule de la Loi fondamentale qui – pour le première fois dans l’histoire – attribue au pape « en vertu de son ‘munus’ pétrinien » l’exercice de « pouvoirs souverains notamment sur l’État de la Cité du Vatican », comme s’il exerçait sur cette dernière un pouvoir de droit divin.

    Quand la Loi fondamentale a été promulguée le 13 mai 2023, cette ligne a fait frémir d’horreur les spécialistes en droit canon du monde entier, à de rares exceptions près, dont celle notable du cardinal jésuite Gianfranco Ghirlanda, le canoniste à l’œuvre derrière tout cela et bien d’autres choses encore, un personnage entièrement dévoué au Pape François. Il n’est donc pas surprenant que le Pape ait manifesté son irritation depuis son lit d’hôpital quand la télévision italienne a imprudemment diffusé la « fake news » selon laquelle le 20 février le cardinal Ghirlanda se serait rendu à son chevet, alimentant les suspicions d’on ne sait quelle nouvelle machination, peut-être même pour changer les règles du conclave et du préconclave, suscitant un démenti immédiat de la salle de presse du Saint-Siège, obéissant de toute évidence à un ordre venu d’en-haut.

    En revanche, cette même salle de presse a rendu compte de l’audience accordée à l’hôpital par le Pape au cardinal Pietro Parolin, le Secrétaire d’État, et à son substitut pour les affaires générales, l’archevêque vénézuélien Edgar Peña Parra. Le motif de cette audience était d’autoriser le Dicastère pour les causes des saints à proclamer de nouveaux saints et bienheureux, avec le consistoire de cardinaux de circonstance en de tels cas de figure, mais avec un pape dont la santé chancelante est une source d’inquiétude, ce qui rappelle ce même consistoire du 11 février 2013 où Benoît XVI a annoncé sa démission, à la surprise générale.

    Mais dans ce communiqué sur l’audience du 24 février, il y avait également un non-dit : la volonté du Pape François de montrer que ses références de premier ordre dans la Curie – qu’il a reçu une nouvelle fois le 2 mars – sont Parolin et Peña Parra, et ce dernier plus encore que le premier.

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  • Contentieux ukrainien : les intérêts nationaux passent avant les valeurs que l’on proclame

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    De Richard Cascioli sur la NBQ :

    Quatre vérités révélées par l'affaire ukrainienne

    La stratégie du président américain Trump dans le conflit russo-ukrainien met en lumière certains faits jusqu’ici cachés par la propagande. Y compris le constat que les intérêts nationaux passent avant les valeurs que l’on proclame.

    6_3_2025

    L’accélération donnée à la question ukrainienne par le président américain Donald Trump est révélatrice de certaines vérités qui, ces dernières années, ont été ensevelies sous une mer de rhétorique et de propagande, sur tous les fronts.

    Tout d’abord, il apparaît aujourd’hui évident que les véritables adversaires du conflit sont la Russie et les États-Unis . Trump a toujours affirmé que cette guerre n’aurait pas éclaté s’il avait été président, et il avait probablement raison. Ses priorités, déjà en 2020, étaient différentes et il aurait au moins essayé de trouver un compromis préventif avec le président russe Vladimir Poutine. L’administration Biden a plutôt misé sur la résistance de l’Ukraine pour affaiblir Moscou et le rendre inoffensif pour de nombreuses années à venir.
    Pour assurer la sécurité de l’Europe ? Il semblerait que non, l’Europe n’a fait qu’aider les États-Unis dans cette stratégie visant à éliminer une menace qui, combinée à celle de la Chine, aurait mis en péril l’hégémonie américaine dans le monde.

    Même d’un point de vue économique, l’administration Biden a effectivement fait d’une pierre deux coups : en remplaçant les approvisionnements énergétiques que la Russie garantissait à l’Europe et en affaiblissant en même temps économiquement l’Europe elle-même, obligée de payer des coûts énergétiques beaucoup plus élevés. Pendant un certain temps, Washington a même joué avec l’idée d’ un changement de régime à Moscou, mais ce n’était qu’une illusion. Nous verrons avec le temps dans quelle mesure la Russie souffre réellement de la longueur imprévue de la guerre, économiquement et politiquement, mais en fait, cette stratégie a lié encore plus la Russie à la Chine dans une optique anti-américaine et s’est révélée être une impasse.

    Trump a pris un autre chemin, il préfère avoir de bonnes relations avec la Russie , et se concentrer sur la Chine, et donc il est pressé de fermer le jeu ukrainien : un Zelensky qui ne renonce pas à la guerre est donc devenu un obstacle. Le président ukrainien a compris trop tard que la musique avait changé et après le choc sensationnel de Washington, il fait maintenant marche arrière rapidement, aussi parce qu'il a compris que l'Europe sans les États-Unis n'est pas en mesure de garantir quoi que ce soit (à part des proclamations). En effet, ce sont Moscou et Washington qui décident du sort de la guerre. Une triste constatation, car en fin de compte, la population ukrainienne paie cher un conflit voulu et géré par d’autres.

    À cela s’ajoute un deuxième aspect : malgré la rhétorique européenne et ukrainienne sur la guerre « jusqu’à la victoire finale », il était réalistement impossible de penser que même la résistance héroïque ukrainienne avait la possibilité de repousser les Russes jusqu’au point de rétablir les frontières d’avant 2014. La seule possibilité d’une défaite russe était – et est – une intervention directe de l’OTAN, ce qui aurait signifié la Troisième Guerre mondiale et, dans tous les cas, le risque d’utiliser des armes nucléaires. Un risque que Biden lui-même (ou quiconque en son nom) n’avait pas vraiment l’intention de prendre. En fin de compte, les calculs les plus réalistes ne remettaient pas tant en cause la victoire de la Russie que le temps et les coûts humains, militaires et politiques que Poutine devrait payer pour y parvenir. Zelensky a toujours été parfaitement conscient de la situation et a même tenté à plusieurs reprises d’impliquer l’OTAN ; et c'est pour cette raison que, lors de la dure confrontation du 28 février dernier, Trump l'a accusé de « jouer avec la troisième guerre mondiale ».

    Une troisième vérité concerne l’incohérence de l’Europe, totalement désorientée et désunie face aux changements rapides en cours. Encline à la politique de l’administration Biden jusqu’à l’autodestruction – oubliant que les intérêts européens ne coïncident pas avec ceux des États-Unis – elle continue de fantasmer contre Trump sur une « victoire totale » de l’Ukraine pour laquelle il faudrait continuer à se battre.

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  • Les prétendues « visions », « révélations » et « messages » contenus dans les écrits de Maria Valtorta ne peuvent être considérés comme ayant une origine surnaturelle

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    DICASTERE POUR LA DOCTRINE DE LA FOI

    Communiqué de presse

    À propos des écrits de Maria Valtorta

    Le Saint-Siège reçoit fréquemment des demandes de la part du clergé et des laïcs visant à obtenir des éclaircissements sur la position de l'Église concernant les écrits de Maria Valtorta, tels que son ouvrage Il poema dell'Uomo Dio  ( Le poème de l'Homme-Dieu ), désormais connu sous le titre L'Evangelo come mi è stato rivelato  ( L'Évangile tel qu'il m'a été révélé ), et d'autres publications.

    Il convient de rappeler que les prétendues « visions », « révélations » et « messages » contenus dans les écrits de Maria Valtorta – ou, en tout cas, qui lui sont attribués – ne peuvent être considérés comme ayant une origine surnaturelle. Il faut plutôt les considérer comme de simples formes littéraires que l’auteur a utilisées pour raconter à sa manière la vie de Jésus-Christ.

    Dans sa longue tradition, l'Eglise n'accepte pas comme normatifs les Evangiles apocryphes et autres textes similaires, car elle ne les reconnaît pas comme divinement inspirés. Elle se réfère plutôt à la lecture sûre des Evangiles inspirés.

    Cité du Vatican, le 22 février 2025

    Pour en savoir plus : Selon les nouvelles normes, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi se prononce sur une prétendue mystique