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BELGICATHO

  • Les souffrances silencieuses du peuple Amhara en Éthiopie

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    De l'ECLJ :

    Les souffrances silencieuses du peuple Amhara en Éthiopie

    26 avril 2024

    Le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) vient de publier un rapport détaillé sur « La souffrance silencieuse du peuple Amhara en Éthiopie » (The Silent Suffering of the Amhara People in Ethiopia). Ce travail présente un examen approfondi des graves problèmes et violations des droits de l'homme auxquels est confrontée la communauté Amhara en Éthiopie, tout en soulignant la persécution des chrétiens impliqués dans ces crises.

    Sur la base de ce rapport, l'ECLJ a soumis un mémoire pour la 47e session de l'Examen Périodique Universel (EPU), afin de discuter de l'état des droits de l'homme en Éthiopie. En effet, l'ECLJ bénéficie du Statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations unies.

    Le rapport fait état de nombreux incidents importants survenus dans le pays, notamment une série d'attaques contre des chrétiens, le massacre de Burayu, les massacres de Shashemene et de multiples assassinats ciblés dans le Wollega et la zone de Metekel. En expliquant et détaillant ces violations, le rapport met également en lumière le déplacement forcé de la communauté Amhara, en particulier dans les zones situées autour de la capitale. Ces déplacements, souvent justifiés par le gouvernement sous couvert de projets de développement urbain, ont touché de manière disproportionnée les non-Oromos, ce qui indique une discrimination ethnique.

    En outre, le rapport décrit les opérations militaires dans la région Amhara, en particulier après la déclaration de l'état d'urgence en août 2023. Ces opérations ont été marquées par des attaques de drones contre des populations civiles dans des villes telles que Finote Selam[1], Quarit et Dembecha[2], qui ont fait de nombreuses victimes civiles, y compris des femmes et des enfants. L'utilisation de drones contre des populations non combattantes dans ces zones soulève de graves inquiétudes quant au respect par le gouvernement éthiopien du droit international humanitaire et des droits de l'homme.

    Le rapport met également en évidence les exécutions extrajudiciaires et sommaires, avec de nombreux récits d'incidents de ce type survenus au cours d'opérations militaires. Ces opérations impliquent souvent des perquisitions de porte à porte, au cours desquelles les personnes soupçonnées de soutenir les groupes d'opposition sont exécutées sans aucune forme de procès. Il est inquiétant de constater que ces actions ont également visé des personnalités religieuses et des étudiants.

    Les arrestations massives ont aggravé la situation, des milliers d'Amhara étant détenus sous le prétexte de maintenir la sécurité. Ces arrestations, souvent dépourvues de base légale, ont conduit à des centres de détention surpeuplés, où les détenus seraient soumis à des conditions difficiles et n'auraient qu'un accès limité aux soins médicaux. Ces soins de santé inadéquats auraient contribué à une épidémie de choléra en septembre 2023, entraînant plusieurs centaines de décès dans ces centres de détention[3].

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  • Le pape François vient-il d'approuver le "shopping paroissial" ?

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    Le pape François vient-il d'approuver le "shopping paroissial" ?

    COMMENTAIRE : L'anomalie canonique, suggérée par le Saint-Père dans une interview avec CBS News, était autrefois une anomalie mais est devenue la norme parmi les catholiques.

    25 avril 2024

    Dans une interview publiée mercredi, le Pape François a approuvé une pratique qui était autrefois mal vue mais qui est maintenant un phénomène robuste parmi les catholiques pratiquants : choisir sa propre paroisse.

    Le pape François a accordé une interview à Norah O'Donnell de CBS News - sa première interview télévisée avec une chaîne américaine. L'intégralité de l'entretien sera diffusée dans l'émission "60 Minutes" le mois prochain, mais des extraits ont été publiés mercredi, qui traitent des guerres en Ukraine et à Gaza, ainsi que du changement climatique. Les réponses du Saint-Père s'inscrivent dans la lignée de ses récents et fréquents commentaires sur ces questions.

    Ce commentaire ne sera pas considéré comme une nouvelle, mais il reste digne d'intérêt :

    "Je dirais qu'il y a toujours une place, toujours", a déclaré le pape François, s'adressant à ceux qui ne voient pas de place pour eux dans l'Église catholique. "Si dans cette paroisse le prêtre ne semble pas accueillant, je comprends, mais allez voir ailleurs, il y a toujours une place. Ne fuyez pas l'Église. L'Église est très grande. ... Il ne faut pas la fuir".

    Le pape François propose ce que l'on appelait autrefois, par dérision, le "shopping paroissial".

    En droit canonique, un catholique appartient à la paroisse sur le territoire de laquelle il réside. Il existe des exceptions à cette règle, notamment les "paroisses personnelles", dans lesquelles la paroisse inclut les personnes appartenant à certaines catégories "personnelles", telles que la langue, l'ethnie, les associations, le campus, les professions ou les traditions liturgiques. Mais il s'agit là d'exceptions. La norme veut que votre paroisse soit celle où vous vivez.

    À certaines époques de l'histoire récente, ce lien était si fort que les catholiques s'identifiaient à leur paroisse. "Je suis de Sainte-Croix", plutôt que le nom civique du quartier.

    Au cours des dernières décennies, la facilité des transports et la mobilité sociale ayant augmenté, le nombre de catholiques qui choisissent leur paroisse non pas en fonction de leur lieu de résidence, mais selon un autre critère, a augmenté. Les enquêtes indiquent généralement que l'horaire des messes tend à prédominer parmi ces raisons, mais la qualité et le style de l'architecture, de la prédication, de la musique et de la liturgie sont également des facteurs. Parfois, les programmes pour les enfants, les jeunes, les familles ou les personnes âgées sont déterminants. 

    Cette anomalie canonique est mise en évidence lors des baptêmes ou des mariages, pour lesquels le pasteur de la paroisse doit donner son accord. Le couple en question peut être totalement inconnu dans sa paroisse territoriale, car il a choisi de fréquenter une autre paroisse territoriale. Cela peut s'arranger, bien sûr, mais il faut le faire. 

    Cela vaut pour les catholiques pratiquants. Pour les couples - souvent la majorité - qui demandent le mariage ou le baptême et qui ne franchissent jamais la porte d'une église, il importe peu de savoir où ils ne vont pas. Ils sont aussi éloignés spirituellement de leur paroisse d'origine que de n'importe quelle autre.

    Pour les catholiques pratiquants de moins de 40 ans qui s'engagent à observer fidèlement l'obligation dominicale, des impressions anecdotiques suggèrent que la plupart d'entre eux choisissent leur paroisse non pas par territoire mais par préférence. Dans les grandes villes, les jeunes catholiques ont pris l'habitude de se rassembler dans quelques paroisses où ils créent des communautés de jeunes adultes dynamiques. 

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  • "Dignitas infinita" :  le retour de Jean-Paul II ?

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    Du Père Raymond J. de Souza sur The Catholic Thing :

    "Dignitas infinita" :  le retour de Jean-Paul II ?

    27 avril 2024

    Lors du dimanche de la Divine Miséricorde en 2014 (27 avril), le pape François a canonisé deux de ses prédécesseurs, Jean XXIII et Jean-Paul II. Dix ans plus tard, le Saint-Père s'est-il tourné vers Jean-Paul II dans ses moments difficiles ?

    De nombreux fidèles de saint Jean-Paul le Grand - le titre de l'un des livres d'entretien du pape François, soit dit en passant - ont été terriblement déçus par l'approche plutôt discrète du Saint-Père lors de la canonisation, qui n'a mentionné brièvement les deux papes qu'en référence à son Synode sur la famille. La date de la canonisation correspondait également au 75e anniversaire du cardinal Stanisław Dziwisz, secrétaire de longue date de Jean-Paul II, assis à quelques mètres de là. Le pape François n'en a pas tenu compte.

    C'était une erreur de lire trop de choses dans cette homélie en demi-teinte. Au cours des années qui ont suivi, il est devenu évident que le fait de ne pas prendre note des saints est typique du Saint-Père. En 2019, il a canonisé la "Mère Teresa du Brésil", Sœur Dulce Lopes Pontes, sans même mentionner son nom. Elle était si célèbre que Jean-Paul II l'a visitée à l'hôpital lors d'un voyage au Brésil.

    L'étrange relation entre François et Jean-Paul II s'est manifestée très tôt. On aurait pu s'attendre à des hourras et des hosannas du premier à l'égard du second, puisque c'est ce dernier qui a sauvé le premier de son exil jésuite à Cordoba.

    En 1990, les jésuites argentins, fatigués des dissensions entre le père Jorge Bergoglio et la communauté, l'ont envoyé à 500 miles au nord de Buenos Aires pour s'occuper de jésuites âgés et entendre des confessions à Córdoba. Si cela n'avait tenu qu'à ses confrères jésuites, le père Bergoglio aurait probablement passé les dix années suivantes à enseigner la chimie dans un lycée quelque part. Au lieu de cela, Jean-Paul II a mis fin à l'exil et l'a renvoyé à Buenos Aires en tant qu'évêque auxiliaire. Six ans plus tard, il était archevêque. L'exil et l'éloignement des Jésuites étaient probablement considérés comme de bonnes références à Rome.

    Pourtant, le pape François a pris une étrange distance lors de son élection. Lorsqu'il s'est agi d'annoncer le miracle nécessaire à la canonisation de Jean-Paul II, cela s'est fait le jour même de la publication de l'encyclique Lumen fidei. Et François et Benoît XVI sont apparus ensemble pour la première fois lors d'un événement au Vatican. François s'est attaqué à l'histoire de Jean-Paul II avec un marteau-pilon.

    De plus, en renonçant à l'exigence d'un miracle pour Jean XXIII afin qu'il puisse être canonisé en même temps que Jean-Paul II, le pape François a laissé entendre qu'il souhaitait diluer l'attention portée au seul Jean-Paul II.

    Les symboles allaient bientôt céder la place à un désir apparent de mettre de côté certaines des réalisations emblématiques de Jean-Paul II.

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  • Ciné-débat « Sacerdoce » à Liège mardi 4 juin 20h00

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    Ciné-débat « Sacerdoce » à Liège mardi 4 juin 20h00

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    Le film documentaire de DAMIEN BOYER qui a rencontré un joli succès depuis sa sortie.

    Dans la grande salle de cinéma du Collège Saint-Louis

    Synopsis

    Depuis des siècles, les prêtres accompagnent de nombreuses personnes dans leur vie, dans les moments de joie comme d’épreuve. Alors que le scandale des abus a entaché l’Église ces dernières années, les prêtres demeurent un mystère. Plus qu’un simple métier, leur fonction exige un style de vie si radical, celui du célibat, de l’abandon de la paternité et d’un style de vie sobre. Antoine, prêtre vagabond, ancien rider, sillonne l’Ariège avec sa caravane pour écouter les villageois. Gaspard, prêtre montagnard, pousse les jeunes à se dépasser, à contempler la création, et à se débarrasser de leurs addictions. François, prêtre parisien expérimenté, apporte son regard empreint de sagesse sur la nature profonde du sacerdoce. Paul souhaite remporter le championnat de France du clergé à vélo. Le Père Matthieu emmène Jésus en procession dans les quartiers chauds des Philippines. A travers leurs vies données au monde s’esquissent les enjeux de leur engagement et de la prêtrise au XXIe siècle.

    Horaire et billets

    Grande salle de Cinéma du Collège Saint-Louis
    Parking gratuit, entrée par la rue Villette 28, Liège.

    Accueil à partir de 19h30, début de la séance à 20h00

    Les billets sont en prévente ici: https://www.billetweb.fr/sacerdoce-cine-debat

    Tarifs: soutien 15€, base 10€, -25 et 65+: 6€

    En vente aussi le jour même au tarif de base de 12 Euros dans la limite des places disponibles.

    Débat

    Un débat sera proposé à la fin du film, animé par Laurent Verpoorten, journaliste RCF, avec les abbés José Gierkens, doyen de la Basse-Meuse et président du conseil presbytéral de Liège, Jean Dewandre, curé de Trois-Ponts et pilote de rallye et Alessio Secci, aumonier de la communauté italienne de Liège.

    Critiques

    PARIS MATCH

    « Sacerdoce »: L’étonnant succès du film sur la vie des prêtres.

    LA CROIX

    « Sacerdoce »: entrée dans la vie des prêtres.

    Protestant évangélique, le réalisateur Damien Boyer consacre un film documentaire pour sortir des clichés sur les prêtres, sans esquiver les sujets gênants.

    Point de vue de Blanche Streb sur RCF

    Des hommes comme les autres avec des faiblesses, des blessures mais une vraie lumière.

    La projection se fait au profit du Sanctuaire de sainte Julienne de Cornillon asbl et dans le cadre de Liège Fête-Dieu.

  • Que penser des critiques du document « Dignitas Infinita » du Dicastère de la Doctrine de la foi ?

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    Que penser des critiques du document « Dignitas Infinita » du Dicastère de la Doctrine de la foi ? par Arnaud Dumouch (10 mn)

    https://youtu.be/abwkx-opVpM

    Question : J'espère ne pas vous déranger mais j'ai entendu un Youtuber critiquer « Dignitas Infinita » car « la dignité d'un homme ne peut être infinie mais seulement celle de Dieu ». Pourriez-vous m'éclairer par rapport à cela?

    Réponse : En effet jamais l'homme ne devrait, de sa propre initiative, revendiquer une dignité infinie. 

    C'est Dieu qui, dans son regard sur l'homme, veut lui attribuer cette dignité infinie comme le prouve suffisamment le fait que Dieu s'incarne et décide de mourir sur la croix POUR L'HOMME. Il y a là de la part de Dieu une reconnaissance démontrée de son regard d'amour « infini » sur la dignité « infinie » qu'il confère à l'homme. 

    Cette critique est simplement dans la lignée du rejet des exagérations qui sont sorties de mai 68 où la dignité infinie de l'homme est exaltée en opposition avec la dignité infinie de Dieu qui est première et fondatrice de tout.

  • Pour les courageux : 16 pages d'interview de Mgr Terlinden

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    Pro Petri Sede, le périodique de l'organisation du même nom, publie une interview très approfondie avec l'archevêque Luc Terlinden dans son deuxième numéro de 2024. L'interview est disponible dans son intégralité et ne vous réservera guère de surprises : c'est le religieusement correct d'un prélat à l'heure de la synodalité...

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    cliquer sur l'encadré ci-dessus pour accéder au pdf de l'interview

  • L'impossible débat synodal sur les diaconesses

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    L'impossible débat synodal sur les diaconesses

    25 avril 2024

    Un responsable du synode du Vatican a de nouveau évoqué cette semaine la possibilité d'introduire des femmes diacres dans l'Église dans une interview accordée à un journal catholique allemand. 

    Dans une interview accordée à la publication allemande Die Tagespost, la sous-secrétaire du synode, Sœur Nathalie Becquart, a déclaré que l'introduction de femmes diacres sur une base régionale était "une possibilité" à la suite du processus synodal.

    Depuis sa nomination au secrétariat permanent à Rome en 2021, la religieuse s'est imposée comme une sorte de booster itinérant du processus synodal mondial. 

    Dans son interview, publiée en avant-première le 24 avril, elle souligne que la question des femmes diacres reste un point de discorde, qui n'a pas pu faire l'objet d'un consensus lors des assemblées synodales d'octobre. 

    Au lieu de cela, a-t-elle déclaré au journal, "le synode pourrait mettre l'accent sur cette diversité en poursuivant la décentralisation", et elle a cité le rétablissement du diaconat permanent à la suite du concile Vatican II, qui a été laissé à l'appréciation des conférences épiscopales pour qu'elles le mettent en œuvre, ou non, selon leur convenance.

    Bien qu'elle n'ait pas personnellement soutenu l'institution de femmes diacres, les commentaires de Becquart sont susceptibles de susciter une controverse alimentant les attentes quant à la possibilité même d'une telle évolution, étant donné qu'il semble y avoir peu de consensus parmi les participants synodaux ou les défenseurs d'un diaconat féminin plus largement, sur ce que serait exactement une femme diacre.

    Ce manque d'accord sur ce que pourrait être une "diaconesse" pourrait s'avérer être un obstacle plus important à leur introduction que l'opposition générale à la notion d'un diaconat féminin.

    -

    La question des femmes diacres est débattue dans l'Église depuis plus d'une décennie, souvent dans le contexte des réunions du synode des évêques à Rome, au milieu de discussions plus larges sur la manière d'ouvrir de nouveaux rôles et de nouvelles voies de leadership pour les femmes dans l'Église.

    Pour beaucoup, y compris d'éminents dirigeants de l'Église dans la "voie synodale" controversée d'Allemagne, l'ordination sacramentelle complète des femmes est une ambition déclarée - souvent présentée comme une exigence - pour la "modernisation" de l'Église au cours du troisième millénaire.

    À cette fin, l'avancement de l'ordination diaconale féminine est souvent considéré comme une première étape nécessaire vers l'ordination sacerdotale féminine mais, comme Becquart l'a souligné dans son interview, le pape François a clairement déclaré qu'elle n'était pas possible dans l'enseignement de l'Église, même s'il est apparemment disposé à écouter le cas des "diaconesses", pour lesquelles il y avait un certain précédent dans l'Église ancienne.

    En 2016, François a mis en place une commission au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi pour examiner le rôle historique des "diaconesses" dans l'Église primitive. Bien que cette commission n'ait pas rendu de conclusions définitives, François lui-même a noté que le rôle historique n'était pas apparenté à l'ordination sacramentelle et était plus proche du rôle d'une abbesse dans de nombreux cas.

    La question a refait surface lors du Synode sur l'Amazonie, le document synodal final demandant que la question soit réexaminée, ce que le pape a accepté de faire.

    Entre-temps, l'Église a déclaré à plusieurs reprises que le fait de réserver l'ordination sacerdotale aux seuls hommes est une fonction de la loi divine et que l'Église n'a pas le pouvoir de la modifier ou de s'en écarter. 

    Mais la question de savoir s'il existe une marge de manœuvre théologique ou doctrinale entre l'ordination de femmes prêtres et diacres reste au centre du débat actuel. 

    Certains théologiens et évêques ont fait valoir que, puisque les diacres n'ont pas le pouvoir du ministère sacramentel au-delà de ceux qui sont communs à tous les fidèles, conférer l'ordination diaconale aux femmes ne remettrait pas directement en cause l'enseignement sur la réservation de l'ordination sacerdotale aux seuls hommes.

    Cependant, d'autres théologiens ont souligné que l'Église reconnaît et enseigne qu'il n'y a qu'un seul sacrement de l'ordre, commun aux diacres, aux prêtres et aux évêques, chaque classe d'ecclésiastiques recevant une plénitude d'ordres croissante. L'enseignement de l'Église qui exclut les femmes de l'ordination sacramentelle, affirment-ils, s'applique aux trois grades puisque la nature essentielle du sacrement ne peut être divisée.

    François lui-même a souligné, pas plus tard qu'en octobre dernier, que l'enseignement immuable de l'Église sur l'ordination masculine concerne le sacrement unifié des "ordres sacrés", plutôt qu'une compréhension plus étroite de "l'ordination sacerdotale", et il a précédemment resserré le langage canonique pour refléter cette compréhension.

    En 2021, le pape a promulgué une version révisée du livre VI du Code de droit canonique, le code pénal universel de l'Église. Dans le cadre de cette révision, une nouvelle version du canon 1379 a été publiée.

    La formulation précédente de la loi prévoyait la peine d'excommunication pour "une personne qui simule l'administration d'un sacrement", alors que la nouvelle version excommuniait spécifiquement "à la fois une personne qui tente de conférer un ordre sacré à une femme, et la femme qui tente de recevoir l'ordre sacré". 

    Cette formulation a été considérée par de nombreux canonistes comme un renforcement important à la fois de la discipline d'interdiction de l'ordination diaconale féminine et de la théologie de la nature unifiée des ordres sacrés, puisqu'elle reconnaissait la nature " simulée " d'une telle tentative d'ordination à n'importe quel niveau, ce qui signifie qu'elle serait invalide de par sa nature, et pas seulement un acte illicite comme ce serait le cas d'une consécration irrégulière d'un homme en tant qu'évêque, par exemple.

    Néanmoins, les partisans des femmes diacres continuent d'utiliser le langage de l'"ordination" dans leurs pressions sur la question, y compris dans le processus synodal mondial - et même de lier explicitement ces discussions à la perspective de l'ordination sacerdotale des femmes.

    Dans son interview avec Tagespost, Becquart semble faire une référence similaire à une division des rangs des ordres sacrés. 

    Selon le journal, alors que Sœur Nathalie Becquart a déclaré que le pape François n'était pas disposé ou pas en mesure d'introduire des femmes diacres à l'heure actuelle en raison de préoccupations pour l'unité de l'Église; le pape n'est "pas ouvert à l'ouverture de l'ordination sacerdotale aux femmes" pour des raisons sacramentelles.

    Pourtant, alors que les théologiens, les cardinaux et les activistes continuent de débattre pour ou contre l'impossibilité de l'ordination diaconale sacramentelle pour les femmes, peu de conversations ou de réflexions ont été menées pour explorer les autres modèles de "diaconesses" qui seraient possibles en accord avec l'enseignement de l'Église et en s'appuyant sur des exemples anciens.

    Au lieu de cela, la discussion actuelle sur les femmes diacres, tant de la part de ceux qui y sont prudemment opposés que de ceux qui y sont farouchement favorables, reste bloquée au niveau du débat sur l'impossibilité sacramentelle. 

    Lorsqu'on les presse, toutes les parties concèdent que d'autres modèles de diaconesses non sacramentelles pourraient être envisagés. Mais, jusqu'à présent, aucune des deux parties au débat ne semble intéressée à développer les aspects pratiques de ces possibilités. 

    Jusqu'à ce qu'ils le fassent, les appels synodaux ou les recommandations pour que les Églises locales aient la latitude d'instituer des diaconesses - comme le suggère Becquart - semblent avoir peu de chances de figurer dans un document synodal final, et encore moins de trouver la faveur du Pape.

  • Selon Parolin, les réformes du pontificat de François sont irréversibles

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    De Vatican News (it) (Salvatore Cernuzio) :

    Parolin : pas de retour en arrière sur les réformes du pontificat de François

    Qu'adviendra-t-il des réformes entreprises par le Pape ? Ces "processus" sur l'évangélisation, sur le rôle des femmes et des laïcs, et d'autres encore, initiés ou en cours, non pas pour occuper l'espace - comme le disait Jean XXIII - mais pour susciter des réflexions, des questions et surtout des réponses pour l'Église et le monde d'aujourd'hui ?

    La question fait partie des "Cinq questions qui agitent l'Église", comme le titre le livre du journaliste Ignazio Ingrao, vaticaniste pour Tg1, publié par San Paolo, et présenté cet après-midi, 24 avril, dans une salle Spadolini bondée au ministère de la Culture. Il s'agit d'un volume vaste et multiforme qui va des nouvelles et de l'actualité de l'Église universelle - les nominations à la Curie ou l'expansion des églises pentecôtistes en Amérique latine - au magistère du pape François et aux documents du Saint-Siège. Fiducia Supplicans n'est pas en reste.

    Le risque d'un demi-tour

    C'est le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, qui s'est attardé sur chacune des questions posées par le livre, en commençant par la dernière, celle sur les processus engagés au cours de ces onze années de pontificat : "Qu'adviendra-t-il des réformes entreprises par le pape François ?" À cette question, a dit le cardinal - assis à la table des orateurs avec le ministre de la Culture, Gennaro Sangiuliano - "il y en a aussi une qui sonne pour certains comme une menace et pour d'autres comme une illusion : y a-t-il le risque d'un demi-tour ?".

    "Pour tenter d'apporter une réponse, le cardinal s'est ensuite référé aux paroles de la Lettre de Jacques : "Soyez donc patients, mes frères, jusqu'à l'avènement du Seigneur...". Ici, a ajouté le Secrétaire d'Etat, "le discernement, qui n'est pas une simple intuition mais le fruit d'une prière continue dans l'Esprit, indiquera, dans le temps détendu de ceux qui savent être patients, comment continuer et ce qu'il faut rendre institutionnel. C'est précisément parce qu'il s'agit de l'action de l'Esprit qu'il ne peut y avoir de demi-tour".

    Ecclesia semper reformanda

    Nous parlons donc de "processus irréversibles", comme l'a dit Ingrao lui-même dans son introduction, auxquels doit correspondre "une réponse pastorale" qui est "importante et nécessaire mais pas suffisante" parce qu'"une réponse éthique et morale est nécessaire". Mgr Parolin s'est fait l'écho de ces déclarations de l'auteur, en rappelant également l'expression latine bien connue "Ecclesia semper reformanda", qui signifie, a-t-il expliqué, que "l'Église doit toujours être ramenée à sa forme propre". Lumen Gentium l'exprime ainsi : "Alors que le Christ n'a pas connu le péché", l'Église "qui comprend en son sein des pécheurs" a "besoin de se purifier, en avançant sur le chemin de la pénitence et du renouveau".

    Des difficultés comme autant d'opportunités

    Dans son discours, le cardinal a ensuite réfléchi au verbe contenu dans le titre du livre d'Ingrao, "agitate" : "Il m'a frappé", a-t-il dit, car "il semble inviter le lecteur à parcourir le texte avec cette conscience et cette prudence avec lesquelles nous abordons la narration d'une situation de trouble et de peur que nous trouvons dans l'Évangile de Matthieu" avec l'épisode de la barque déchaînée. "Toute traversée, même celle de l'histoire, est une traversée", a affirmé le cardinal, "les difficultés peuvent être lues non seulement comme des troubles, non seulement comme des dangers, mais aussi comme des opportunités" ; cela "fait partie de la sage pédagogie de Dieu avec laquelle il nous éduque, nous fait mûrir et progresser". 

    La joie de l'Évangile

    Le cardinal a également fait référence à Evangelii Gaudium, le document programmatique du pontificat de Jorge Mario Bergoglio, en réponse à l'une des cinq questions du volume : "Où en est l'Église sortante ? Quelle est la distance qui sépare l'Église de la réalité d'aujourd'hui, malgré ses efforts ? M. Parolin a ajouté une autre question : "Qu'est-il advenu de cette joie de la redécouverte de l'Évangile ? "Le grand risque du monde d'aujourd'hui est une tristesse individualiste", a-t-il déclaré.

    Les jeunes et les églises pentecôtistes

    Mgr Parolin a ensuite analysé une à une les cinq questions. La première, tout d'abord : une "fresque sur les jeunes", toujours en équilibre entre "explorateurs" et "avant-postes d'une société distraite par les médias sociaux". Des jeunes avec une sensibilité écologique et sociale, "avec une attention profonde à l'époque et aux défis du pontificat", dont les vrais sentiments et la capacité de rêver doivent être "réveillés". Sur la deuxième question, centrée sur la "fascination" exercée en Europe et surtout en Amérique latine par les églises pentecôtistes, le cardinal a rapporté les différentes opinions sur ce phénomène : entre ceux qui parlent d'une conséquence du soutien économique des Etats-Unis "pour contrer la dérive marxiste alimentée par la théologie de la libération" et ceux qui au contraire voient un paradoxe : "L'Eglise a choisi les pauvres et les pauvres ont choisi les pentecôtistes". Mgr Parolin a plutôt voulu rappeler ce que Benoît XVI et François ont dit à maintes reprises : "L'Église ne grandit pas par le prosélytisme mais par l'attraction".

    L'ouverture aux laïcs et aux femmes

    La troisième question sur l'ouverture aux laïcs et aux femmes est également d'actualité : "Est-ce une réalité ou une façade ? demande Ingrao dans le livre. Et Parolin a répondu précisément avec les mots du livre dans lequel il rappelle les expériences des femmes, qui pour le Pape François ont un point de vue privilégié et qui sont racontées "en filigrane par rapport à ce qui est énoncé dans l'exhortation post-synodale Querida Amazonia". Des femmes qui offrent une contribution à l'Église "à leur manière, en prolongeant la tendresse de Marie, la Mère". Les femmes sont l'un des thèmes au centre du Synode sur la synodalité dont la deuxième phase est en cours de préparation : "L'accent est mis sur la relation entre le Synode de l'Église universelle et les questions et les attentes qui découlent des chemins synodaux entrepris par les différentes Églises locales".

    Début et fin de vie

    Des "urgences anthropologiques" qui s'ouvrent à la quatrième question sur le début et la fin de la vie, les frontières de la médecine et les questions de genre : "Des thèmes qui demandent beaucoup de réflexion", a dit le cardinal, pour lesquels - a-t-il ajouté en citant l'auteur - "il faut avancer avec une prudence absolue" : "Il ne s'agit pas de chercher des réponses plus ou moins en phase avec l'époque ou alignées sur la défense d'une morale translationnelle. Il s'agit plutôt de faire mûrir un nouvel humanisme qui, enraciné dans le personnalisme chrétien, sache répondre aux questions d'aujourd'hui".

    Partir de ce qui unit

    Pour parvenir à "une réponse morale", a poursuivi M. Ingrao, il faut "une réflexion anthropologique sur ce que deviendront les hommes et les femmes d'aujourd'hui", en dépassant les barrières qui divisent et en voyant au contraire ce qui unit. Pour sa part, le ministre Sangiuliano a rappelé l'importance du caractère sacré de l'Église qui, a-t-il dit, "a survécu à tout parce qu'elle répond au besoin intérieur de l'être humain", répond "au besoin philosophique de croire en Dieu : aussi bien Dostoïevski que Heidegger arrivent à la conclusion que seul Dieu peut nous sauver".

    La parole désarmée de l'Eglise

    Enfin, le journaliste Ingrao remercie le cardinal secrétaire d'État pour sa volonté constante de s'arrêter et de répondre aux questions des journalistes à chaque événement public : un geste "de grand respect pour notre travail". Mais surtout, "un message profond au-delà du contenu : la réponse d'une parole douce, d'une parole qui sert la croissance de l'autre. Dans un monde de paroles violentes qui blessent et divisent, la parole du cardinal est la parole de l'Eglise qui peut apparaître comme une parole désarmée", alors qu'il s'agit au contraire d'une parole de force qui est aussi la marque de la diplomatie vaticane. Une force "construite sur la rencontre avec l'autre".

  • Le Pape fait sa première interview sur une chaîne de télévision américaine

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    Du Catholic Herald :

    Le Pape fait sa première interview sur une chaîne de télévision américaine

    25 avril 2024

    En 11 ans de pontificat, le pape François a accordé sa première longue interview en tête-à-tête avec une chaîne de télévision américaine.

    Le 24 avril, le pape, âgé de 87 ans, s'est entretenu à Rome avec la présentatrice Norah O'Donnell de CBS (abréviation de Columbia Broadcasting System), l'un des principaux réseaux commerciaux de télévision et de radio aux États-Unis.

    Au cours de l'entretien, le pape a "partagé ses idées sur l'état du monde" et a parlé de "la guerre, la paix, la famine et le changement climatique", explique Norah O'Donnell dans une courte vidéo promotionnelle de CBS.

    Des extraits de l'interview "révolutionnaire" ont été diffusés dans le journal télévisé du soir de CBS mercredi soir, tandis qu'une version plus longue est prévue pour la célèbre émission "60 Minutes", suivie d'une émission spéciale d'une heure à une heure de grande écoute, qui sera diffusée le 20 mai.

    L'interview de CBS porte sur la prochaine Journée mondiale de l'enfance, rapporte Crux. Cette journée, qui se tiendra au Vatican les 25 et 26 mai, est organisée par le père franciscain Enzo Fortunato, récemment désigné par François comme le tout premier porte-parole de la basilique Saint-Pierre.

    Le pape a évoqué les conséquences négatives de la guerre sur les enfants, en se référant en particulier à l'Ukraine et en répétant un point qu'il a souvent soulevé dans le passé :

    "Ces enfants ne savent pas sourire", a déclaré le pape. "Je leur dis quelque chose, mais ils ont oublié de sourire. Et c'est très dur quand un enfant oublie de sourire. C'est vraiment très grave. Très grave."

    Après qu'on lui a demandé s'il avait un message pour Vladamir Poutine concernant la guerre en Ukraine, il a élargi sa réponse pour l'appliquer à tous les pays en guerre, y compris Gaza, réitérant ses appels insistants à un cessez-le-feu dans cette région et affirmant qu'"une paix négociée vaut mieux qu'une guerre sans fin", rapporte Crux.

    Plus tôt dans la conversation, on a demandé à François ce qu'il pensait de ceux qui décrivent la violence à Gaza comme un "génocide". Le pontife a simplement répété le terme, note Crux, puis a décrit comment il appelle la seule paroisse catholique de Gaza tous les soirs vers 19 heures, heure de Rome, pour faire le point, ajoutant qu'il avait récemment entendu dire que les gens se battaient pour les réserves de nourriture limitées qui parviennent dans la région.

    François a largement balayé les inquiétudes concernant son état physique, déclarant : "Ma santé est bonne". Il s'est également attaqué aux sceptiques du changement climatique. "Il y a des gens qui sont stupides, et qui sont stupides même si vous leur montrez des recherches, ils n'y croient pas", a-t-il déclaré. "Pourquoi ? Parce qu'ils ne comprennent pas la situation, ou parce qu'ils sont intéressés, mais le changement climatique existe.

    Interrogé sur la baisse des effectifs de l'Église catholique aux États-Unis, François a répondu par une version de sa réponse classique "de la place pour tout le monde". "Je dirais qu'il y a toujours une place, toujours. Si dans cette paroisse le prêtre ne semble pas accueillant, je comprends, mais allez voir ailleurs, il y a toujours une place", a déclaré François. "Ne fuyez pas l'Église. L'Église est très grande. C'est plus qu'un temple... il ne faut pas la fuir".

    Le pape a également évoqué la nécessité pour l'Église catholique de trouver un équilibre entre ses règles en matière d'avortement, de mariage homosexuel et de contraception et la nécessité d'être plus accueillante, selon le site web de CBS.

    Pendant l'interview, qui a duré une heure, le pape s'est exprimé en espagnol et ses réponses ont été traduites en anglais par un interprète.

  • 60 000 personnes se sont réunies place Saint-Pierre

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    De Vatican News (Jean-Benoît Harel) :

    François accueille «à bras ouverts» l'Action catholique italienne

    À l’appel de l’Action catholique italienne, 60 000 personnes se sont réunies place Saint-Pierre à Rome ce jeudi 25 avril, pour une rencontre avec le Pape François. Dans son discours, il a insisté sur l’importance de garder les bras ouverts pour accueillir toute personne, à l’image de l’étreinte du Père qui sauve.

    Une foule colorée, de tous âges et de toute l’Italie s’est amassée dans une ambiance joyeuse sur la place Saint-Pierre. Ce jeudi 25 avril, jour férié en Italie qui célèbre sa libération de l’occupation de l'Allemagne nazie et du pouvoir fasciste, 60 000 membres ou sympathisants de l’Action catholique italienne ont participé à l’audience du Pape François.

    Lors de son discours, le Saint-Père est revenu sur le titre de l’événement, «À bras ouverts», justement situé entre les colonnades du Bernin sur la place Saint-Pierre dont il est dit qu’elle s’ouvre pour embrasser le monde.

    Pour le Souverain pontife, «l'étreinte est l'une des expressions les plus spontanées de l'expérience humaine». La vie de l’homme s’ouvre avec l’étreinte de ses parents, a-t-il expliqué. Elle est suivie de nombreuses autres qui «donnent sens et valeur aux jours et aux années, jusqu'à la dernière, celle de quitter le chemin terrestre». Le Souverain pontife a insisté sur «la grande étreinte de Dieu» à l’image de la parabole du Père miséricordieux (cf. Lc 15) , et a distingué entre trois types d’étreinte: celle qui manque, celle qui sauve et celle qui change la vie.

    Le chemin de l'étreinte est le chemin de la vie

    Face aux membres de l’Association catholique italienne engagés dans le service auprès des plus pauvres, François a déploré les «étreintes qui manquent», qui se heurtent à des résistances ou des fermetures, et qui engendrent les guerres. «Oui, à l'origine des guerres, il y a souvent des étreintes manquées ou refusées», a-t-il insisté, encourageant les membres de l’AC à «témoigner à tous que le chemin de l'étreinte est le chemin de la vie».

    Le Pape s’est ensuite intéressé à «l’étreinte qui sauve», d’abord humaine mais surtout spirituelle, car Dieu vient sauver chacun, avec «l'étreinte miséricordieuse du Dieu qui sauve, du Père bon qui s'est révélé en Jésus et dont le visage se reflète dans chacun de ses gestes, de pardon, de guérison, de délivrance, de service».

    “Ne perdons donc jamais de vue l'étreinte du Père qui sauve, paradigme de la vie et cœur de l'Évangile, modèle de la radicalité de l'amour, qui se nourrit et s'inspire du don gratuit et toujours surabondant de Dieu. Laissons-nous embrasser par Lui, comme des enfants pour pouvoir embrasser nos frères et sœurs avec la même charité.”

    L’étreinte de la charité

    À l’image de nombreux saints bouleversés par une étreinte, comme saint François qui décide de tout quitter pour suivre le Seigneur, après avoir embrassé un lépreux, «l’étreinte de la charité» doit être le «dénominateur commun de la vie associative», de l’Action catholique italienne. «Qu'elle façonne tous vos efforts et votre service, afin que vous viviez fidèles à votre vocation et à votre histoire», a lancé le Pape François devant une place Saint-Pierre remplie de drapeaux et de banderoles.

    Pour l’évêque de Rome, en se faisant témoins de la charité, les membres de l’Action catholique italienne pourront «donner des signes concrets de changement selon l'Évangile, au niveau social, culturel, politique et économique» dans leurs différents contextes. Il les encourage à faire grandir la culture de l’accueil «en renouvelant les relations familiales et éducatives, les processus de réconciliation et de justice, les efforts de communion et de coresponsabilité, en construisant des liens pour un avenir de paix».

    L'importance de la synodalité

    Enfin, le Pape trace un parallèle entre cette rencontre avec des personnes de tous âges et de tous horizons, et le Synode qui approche de sa dernière phase avec la seconde session prévue en octobre 2024. «Mais l'aspect le plus important de ce Synode est la synodalité. Les sujets, les thèmes, doivent mettre en avant cette expression de l'Église qu'est la synodalité. C'est pourquoi il faut des hommes et des femmes synodaux, qui sachent dialoguer, interagir, chercher ensemble», a-t-il expliqué.

    Après cette rencontre avec François, un millier de responsables de l’Action catholique italienne se réuniront jusqu’au 28 avril pour leur 18e assemblée nationale. L’association forte de plus de 200 000 membres est présente dans plus de 5000 paroisses italiennes.

  • La loi « anti haine » écossaise : un kit totalitaire pour « Big Brother » en kilt

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    De Ludovic Lavaucelle sur la Sélection du Jour :

    Loi « anti haine » écossaise : un kit totalitaire pour « Big Brother » en kilt

    Le gouvernement écossais poursuit son combat pour une « société bienveillante »Sa priorité est de mener une lutte implacable contre la « haine » qui – semble-t-il – est un cancer qui ronge le pays. « Police Scotland » a déjà le droit de répertorier les « incidents haineux non criminels » — sur la simple dénonciation de plaignants depuis la promulgation du Hate crime and public ord act de 2021. Les faits importent peu : seule la perception de la personne offensée compte… Pas assez pour combattre la menace qui s'étend sur les terres calédoniennes au nord du mur d'Hadrien – si l'on en croit le gouvernement d'Édimbourg. Les parlementaires ont approuvé le renforcement de la loi avec des mesures plus radicales applicables depuis le 1er avril 2024. Toute attitude « haineuse » envers des catégories de personnes listées par le gouvernement (la race, l'âge, l'infirmité, la religion et l'identité transgenre) devient passible de poursuite criminelle. Et ce n'est pas tout… La police écossaise est tellement bienveillante qu'elle s'inquiète que les membres de ces communautés n'osent pas porter plainte dans un commissariat. D'où l'ouverture de « centres de dénonciation délocalisés » à travers le pays. On note dans la liste qu'un sex-shop de Glasgow aura, près de ses rayons, un comptoir dédié aux dépôts de plaintes…

    Ce renforcement de la loi a été accompagné d'une campagne à la télévision – tellement infantilisante qu'elle a vite été tournée en ridicule par le grand public… On y voit un étrange personnage (dont le poil tend vers le roux) – le « Monstre haineux » qui habiterait les âmes de tous les Écossais et que le gouvernement invite à combattre. Sous peine de condamnation criminelle tout de même. « Vous vous sentez frustré, fragile ? Votre situation sociale vous met en colère ? » C'est parce que vous laissez grandir en vous le « Monstre haineux » bien sûr ! Rien à voir avec les décisions des gouvernants si l'économie est en berne et le chômage largement au-dessus du taux moyen au Royaume-Uni…

    Malgré la polémique, le Premier Ministre Humza Yousaf est très enthousiaste et souligne que cette nouvelle étape va conduire l'Écosse vers des lendemains enchantés. Les cibles prioritaires sont tout à la fois la lutte contre l'islamophobie et contre la transphobie, une sorte de haggis (spécialité locale odorante à base de tripes) à la pointe du wokisme. La Française Sandrine Rousseau doit être ravie puisque cette loi s'applique au sein même des foyers : des enfants sont encouragés à dénoncer les propos de leurs parents au centre de dénonciation le plus proche… L'universitaire Kathleen Stock note pour UnHerd (voir l'article en lien) que la liste des communautés n'inclut pas le sexe mais protège explicitement ceux qui se travestissent. Il est réconfortant, dit-elle, que les femmes en pantalons soient enfin mieux protégées quand leurs congénères en mini-jupe ne rencontrent jamais de problèmes dans la rue… Les transsexuels représenteraient 0,18 % de la population et sont au centre des préoccupations de leur gouvernement.

    La loi anti haine écossaise est bâtie sur des fondations particulièrement vagues. Ses promoteurs, dont le Premier Ministre en exercice, sont capables tout à la fois d'affirmer avec gravité que la réalité biologique du sexe n'existe pas et que la « haine » est un crime que la législation peut contrôler… J.K. Rowling, célèbre auteur de Harry Potter qui réside en Écosse, s'est indignée de ce nouveau coup de boutoir aux relents totalitaires. Déjà mise à l'index par son éditeur pour avoir osé affirmer sur les réseaux sociaux que la binarité sexuelle était une réalité naturelle, elle a défié la police de l'arrêter pour « crime de haine ». Très embarrassé, le gouvernement a fait savoir qu'il ne comptait pas intenter de poursuites à son encontre.

    La cible de la campagne "don't feed hate" (« ne nourrissez pas la haine ») est claire : les jeunes hommes de 18 à 30 ans, tout particulièrement ceux issus des classes populaires. L'insécurité et le désœuvrement ne sont, pour les élites d'Édimbourg, que des « sentiments » qui conduisent à la « haine » — qui n'est pour sa part plus un sentiment mais un crime. Il s'agit, grâce à cette loi, de libérer ces jeunes gens de l'influence néfaste de leur famille pour accueillir la société bienveillante aménagée brique par brique par les élites aux affaires.

    Face à la levée de boucliers, le gouvernement et les ONG qui soutiennent cette loi cherchent à rassurer. Rebecca Crowther, qui dirige l'antenne écossaise de l'ONG Equality Network, demande du calme… Selon elle, il ne s'agit pas d'empêcher la liberté d'expression mais uniquement de punir les « abus ». Mais qui décide de ce qui constitue un « crime de haine » ? Le gouvernement botte en touche : il suffit de prendre un point de vue « raisonnable ». Est-il donc « raisonnable » de prendre en compte pour seuls critères de condamnation les émotions d'individus offensés ? George Orwell, auteur du célèbre 1984, aurait des choses à répondre. D'autant plus qu'il a écrit son chef d'œuvre sur une île écossaise...

    Pour aller plus loin :

    La loi écossaise sur les crimes de haine

    >>> Lire l'article sur UnHerd

  • Des incendiaires brûlent les maisons de chrétiens égyptiens assiégés

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    De Martin Barillas sur CNA :

    Des incendiaires brûlent les maisons de chrétiens égyptiens assiégés

    24 avril 2024

    Des extrémistes musulmans ont incendié plusieurs maisons de chrétiens à Minya, une province du sud de l'Égypte, dans le cadre d'une poursuite des violences antichrétiennes, moins de deux semaines avant la célébration de Pâques par les chrétiens orthodoxes. 

    Selon The New Arab, les fanatiques antichrétiens n'ayant pas réussi à déposséder les chrétiens de leurs maisons en représailles à la tentative de construction d'une église dans le village d'Al-Fawakher, ils ont procédé à l'incendie des maisons dans la soirée du 23 avril.

    Sur son compte Twitter officiel, l'évêque copte orthodoxe Anba Macarius a écrit le 24 avril que les forces de sécurité égyptiennes "ont maîtrisé la situation, arrêté les instigateurs et les auteurs", et que le gouvernement "indemnisera les personnes touchées et demandera des comptes aux auteurs". 

    Après avoir noté que le calme règne désormais à Al-Fawakher, M. Macarius a ajouté : "Que Dieu protège notre cher pays, l'Égypte, de tout mal". 

    CNA a contacté les autorités de l'Église orthodoxe copte mais n'a pas reçu de réponse au moment de la publication. Des vidéos des maisons en feu ont été diffusées sur les médias sociaux, avec de la musique de célébration et des paroles en arabe.

    Le christianisme en Égypte remonte aux origines de la foi et près de 10 % des 111 millions d'habitants du pays sont chrétiens. La plupart des chrétiens égyptiens appartiennent à l'Église copte orthodoxe, tandis qu'environ 2,5 % appartiennent à l'Église copte catholique et à d'autres églises particulières. 

    Les chrétiens constituent la plus grande minorité en Égypte, et Macarius dirige les chrétiens coptes de la province de Minya, où vivent environ un tiers des chrétiens du pays. Il a survécu de justesse à une tentative d'assassinat il y a plus de dix ans. 

    L'organisation Open Doors, qui surveille la persécution des disciples du Christ, classe l'Égypte au 38e rang des pays les plus dangereux au monde pour les chrétiens. En 2018, sept chrétiens ont été tués par des terroristes musulmans qui ont attaqué un bus transportant des pèlerins. En 2017, des terroristes de l'État islamique ont fait exploser deux églises coptes orthodoxes, tuant plus de 40 personnes. Et en décembre 2016, un terroriste a fait exploser une bombe, se tuant lui-même ainsi que 189 fidèles à l'église Saints Pierre et Paul, blessant plus de 400 autres personnes. 

    Lors de sa visite en Égypte en 2017, le pape François a célébré une messe pour la petite communauté catholique et a appelé les chrétiens à pardonner les atrocités. Les relations entre le Vatican et l'Église copte orthodoxe, dont le chef est le pape Tawadros II, se sont améliorées ces dernières années. 

    Au début de l'année, le pape François a reconnu la canonisation par l'Église copte orthodoxe de 21 martyrs coptes orthodoxes de Libye. 

    L'année dernière, le pape Tawadros II a célébré une Divine Liturgie à l'Archibasilique Saint-Jean-de-Latran, où il a prononcé une homélie sur l'unité des chrétiens. Depuis lors, cependant, Tawadros II a réduit ses relations avec le Vatican à la suite de la publication en décembre 2023 de Fiducia Supplicans.

    La Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (USCIRF), tout en notant que le gouvernement du président Abdel Fattah El-Sisi a nommé le tout premier chrétien à la Cour constitutionnelle suprême et a également condamné un musulman extrémiste meurtrier d'un prêtre, a critiqué la "lenteur des approbations pour l'arriéré des demandes de légalisation", qui permettraient la construction de nouvelles églises. L'Égypte figure sur la liste de surveillance spéciale de l'USCIRF pour avoir toléré de graves violations de la liberté de religion.

    En 2016, le parlement égyptien a adopté la loi sur la construction des églises, censée légaliser ce type de construction avec des permis.

    Martin Barillas est écrivain et traducteur. Il a été diplomate américain en Europe et en Amérique du Sud. Catholique depuis toujours, il vit dans le Michigan avec sa femme Alice, leurs quatre enfants et leur petit-enfant. Il a écrit sur divers sujets, notamment les droits de l'homme, la politique et la religion. Il est également romancier.