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BELGICATHO

  • Pologne : une pétition veut obtenir l’interdiction de la confession des enfants

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Pologne : L’archevêque de Poznań refuse d’interdire la confession des enfants

    14 janvier 2025
    En Pologne, une pétition veut obtenir l’interdiction de la confession des enfants. L’archevêque de Poznań s’y oppose frontalement : « Un non-sens total ». Il n’est pas le seul à critiquer cette initiative.

    L’archevêque de Poznań, Mgr Stanisław Gądecki, âgé de 75 ans, s’oppose à l’interdiction de la confession aux enfants, la qualifiant de non-sens absolu, selon le média Misyjne.pl. Sa déclaration fait suite à une pétition publiée sur le site Internet « avaaz.org », qui a recueilli plus de 13 000 signatures et a été présentée à la chambre basse du parlement polonais.

    Cette pétition a été initiée par l’acteur et activiste Rafał Betlejewski. Selon lui, la confession serait un événement traumatisant, rejeté par les enfants, et pratiqué par des hommes célibataires qui ne disposent pas de la préparation psychologique nécessaire.

    Mgr Gądecki, qui a présidé la conférence épiscopale polonaise de 2014 à 2024, a exprimé son incompréhension face à la demande d’interdiction de la confession pour les enfants, rappelant que ce sacrement existe depuis près de 2000 ans.

    L’archevêque de Poznań n’a pas été le seul à s’opposer à cette pétition. L’Institut polonais Ordo Iuris a également souligné que le contrôle étatique de la sphère religieuse et de la conscience est une caractéristique des systèmes totalitaires. Mgr Gądecki précise qu’à l’époque du stalinisme, les enfants ne pouvaient être baptisés qu’à partir de l’âge de 18 ans et ne pouvaient donc accéder au sacrement de la confession qu’après cet âge.

    Une autre critique formulée par Mgr Gądecki est que l’auteur de la pétition ne prend pas en compte le fait que les enfants doivent être formés dès leur naissance. Chaque sacrement permet à l’être humain de grandir par étapes successives. Selon l’archevêque, les enfants ont besoin d’être éduqués à la vérité à chaque étape de leur vie.

    Lire également : Dieu n'a pas sa place dans une file d'attente

  • De Thomas l’incrédule à Pierre l’incrédule ?

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    De George Weigel sur le NCR :

    De Thomas l’incrédule à Pierre l’incrédule ?

    COMMENTAIRE : Nous devons avant tout prier pour un pape qui s’agenouille devant le mystère divin tel qu’il est révélé dans l’Écriture et la Tradition.

    L'Incrédulité de saint Thomas est un panneau du retable de la Maestà de Duccio di Buoninsegna.
    L'Incrédulité de saint Thomas est un panneau du retable de la Maestà de Duccio di Buoninsegna. (photo : Wikimedia Commons / Domaine public)

    Ralph Fiennes est un acteur remarquable. Et s'il remporte un Oscar pour sa brillante prestation dans Conclave , cette partie de son homélie magistralement prononcée devant le Collège des cardinaux, dont il joue le rôle du doyen, sera probablement citée fréquemment :

    Laissez-moi parler avec mon cœur pendant un moment.

    Saint Paul a dit : « Soumettez-vous les uns aux autres par respect pour le Christ. » Pour travailler ensemble, pour grandir ensemble, nous devons être tolérants, aucune personne ou faction ne cherchant à dominer l’autre.

    Et s'adressant aux Éphésiens, qui étaient, bien sûr, un mélange de Juifs et de Gentils, Paul nous rappelle que le don de Dieu à l'Église est sa variété, cette diversité de personnes et de points de vue qui donne à l'Église sa force.

    Et au cours de mes nombreuses années de service auprès de notre mère, l’Église, il y a un péché que j’ai appris à craindre plus que tous les autres : la certitude.

    La certitude est le grand ennemi de l’unité. La certitude est l’ennemi mortel de la tolérance. Même le Christ n’était pas sûr à la fin. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » s’écrie-t-il dans son agonie à la neuvième heure sur la Croix.

    Notre foi est vivante précisément parce qu’elle marche de pair avec le doute. S’il n’y avait que la certitude et pas de doute, il n’y aurait pas de mystère et, par conséquent, pas besoin de foi.

    Prions pour que Dieu nous accorde un pape qui doute….

    Non, ne le faisons pas.

    Nous ne devons pas prier pour que Dieu nous accorde un pape qui « doute » que le catholicisme manifeste la vérité du monde et sa destinée, pour notre guérison et notre salut. Nous ne devons pas prier pour un pape qui « doute » que le nom de Jésus « est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2:9-11). Nous ne devons pas prier pour un pape qui ne comprend pas, avec saint John Henry Newman , que « dix mille difficultés ne font pas douter une seule ».

    Nous ne devrions pas prier pour un pape qui inverse les rôles de Thomas et de Pierre de telle sorte que Thomas l’incrédule devienne Pierre l’incrédule.

    Le doute n’est pas la voie qui mène au mystère. Dans la conception chrétienne du terme, un « mystère » est une réalité surnaturelle dont le sens ne peut jamais être pleinement sondé intellectuellement, mais qui peut être saisi avec confiance dans l’amour. La certitude n’est pas non plus « l’ennemi mortel de la tolérance ».

    L’ignorance, l’arrogance et les fausses croyances sont les ennemis mortels de la tolérance. Certains des peuples les plus intolérants du monde occidental actuel sont ceux qui ont abandonné toute notion de vérité et qui cherchent à imposer leur scepticisme, leur relativisme et leur nihilisme à tous par la force coercitive de la loi.

    La foi n’est pas non plus une plongée irrationnelle dans l’inconnu, une couverture psychologique réconfortante dans un monde de doute effrayant. « La foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux 11:1).

    Et la foi chrétienne est « une chose vivante », non pas parce qu’elle marche de pair avec le doute, mais parce qu’elle grandit, à mesure que la grâce de Dieu et l’utilisation de l’intelligence que Dieu nous a donnée nous poussent toujours plus profondément à la rencontre du mystère de l’amour créateur, rédempteur et sanctificateur de Dieu. Les parties vivantes de l’Église mondiale proclament aujourd’hui Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur, avec humilité mais aussi avec audace et une ferme conviction. Les parties mourantes de l’Église mondiale se tordent les mains et proposent l’Évangile du Peut-être.

    Nous devrions certainement prier pour un pape qui connaît ses limites et qui comprenne que le charisme de l’infaillibilité ne fait pas de lui un oracle de sagesse sur une myriade de questions. Nous devrions certainement prier pour un pape qui sait qu’il a besoin de conseils avisés, qui invite à la critique respectueuse et qui fait face à ses erreurs de jugement prudentiel : un pape qui ne gouverne pas de manière autocratique. Nous devrions, par-dessus tout, prier pour un pape qui s’agenouille devant le mystère divin tel qu’il est révélé dans l’Écriture et la Tradition, et qui comprend qu’il est le serviteur du Dépôt de la Foi, et non son maître.

    Mais un pape qui doute ? Non, merci. L’humilité, oui. Mais le doute ? Non. La volonté de reconnaître les difficultés que beaucoup ont à accepter le Christ ? Oui. Mais le doute que Jésus-Christ soit l’unique sauveur du monde, celui qui révèle toute la vérité sur Dieu et sur nous ?

    S'il te plaît, mon Dieu, non.

  • Saint Antoine, maître de vie spirituelle (17 janvier)

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    m094704_00-007466_p.jpgHistoire de saint Antoine (Source)

    Antoine, né vers 251 en Haute Egypte, avait dix-huit ans lorsque moururent ses parents, chrétiens à la fortune considérable, qui lui laissaient le soin d'élever sa petite sœur. Observant et pratiquant, il fut un jour vivement frappé par cette invitation de Jésus : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel : viens et suis-moi ! » (Mat, XIX 21). Il obéit, mais fit toutefois une réserve des ressources nécessaires à sa sœur. Bientôt il fut impressionné par une autre parole du Sauveur : « Ne vous mettez pas en peine du lendemain. » (Mat, VI 34). Il se débarrassa de sa réserve, confia sa sœur à une communauté de vierges, et se retira dans une solitude voisine de Qéman, entre Memphis et Arsinoé ; conduit par un vieil ascète, Antoine partagea son temps entre la prière et le travail. Cette demi-retraite ne lui suffit pas longtemps ; quand sa réputation lui amena trop des visiteurs, il se réfugia dans un des anciens tombeaux égyptiens de la montagne où, de temps à autre, un ami lui apportait des provisions. Là commencèrent ses tribulations : le démon lui livrait de furieuses attaques. Un matin l'ami charitable le trouva étendu inanimé sur le sol ; il le rapporta au village où, le croyant mort, on prépara ses funérailles. Antoine reprit ses sens et demanda à être ramené immédiatement dans sa grotte.

    Les assauts du démon continuèrent. Antoine chercha une retraite encore plus profonde, au delà du Nil. Vingt ans, il vécut enfermé dans un château ruiné, toujours aux prises avec Satan.

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  • Wikipedia : une fabrique de la désinformation qui peut être corrigée

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    De Stanislas Gabaret sur la Sélection du Jour :

    Wikipédia : un laboratoire de la désinformation qui peut être corrigé

    Forte d'un succès fulgurant depuis son lancement le 15 janvier 2001, Wikipédia vient de célébrer son 24e anniversaire. Consultée environ 500 millions de fois par jour, l'encyclopédie collaborative en ligne offre — en apparence — une information neutre, fournie et précise. Mais dans la réalité, sur Wikipédia comme dans la rue, les militants actuels — souvent d'extrême gauche — font passer leurs idées avec une efficacité redoutable.

    Elle est le premier résultat qui s'affiche après une recherche sur internet. Wikipédia est devenue « La » référence des encyclopédies en ligne avec un concept révolutionnaire : n'importe qui peut écrire sur n'importe quel sujet, à condition de respecter les principes fondateurs du site. Les articles nouvellement créés sont aussitôt mis en ligne avec une seule règle d'or : le contenu doit rechercher la neutralité et s'appuyer sur des sources fiables et vérifiables. Dans sa version francophone, l'encyclopédie compte 3,8 millions de visiteurs et voit environ 17 000 contributeurs effectuer au moins une modification dans le mois. Pourtant, ce chiffre est en baisse, laissant la place à un noyau restreint d'utilisateurs actifs et aux militants les plus virulents. C'est regrettable, d'autant plus que la plateforme repose sur la collaboration de tous : chacun, en tant que simple utilisateur, peut modifier les pages, sauf celles qui sont protégées.

    Les 150 administrateurs de la plateforme — bénévoles pour la grande majorité d'entre eux — empêchent le vandalisme et peuvent réguler la diffusion de fausses informations. Mais ils ne sont pas partout ni forcément exempts de partis pris. L'outil est pourtant apprécié : Wikimédia France (l'association qui finance Wikipédia dans notre pays) a eu l'agrément de l'Éducation Nationale et reçu près de 600 000 € de dons de particuliers en 2022. Une récente enquête du Point (en sélection) permet d'en savoir plus.

    Entreprises, personnalités, sujets divers et variés… Les exemples regorgent de pages modifiées par des groupes suivant un agenda idéologique. Ceux-ci ont recours à un faisceau de sources selon eux tout à fait fiables. On y retrouve Télérama, Mediapart, Arrêt sur images, Reporterre, Libération… C'est sur ce dernier que la page dédiée aux OQTF se fonde pour affirmer qu'il « n'y a pas de lien entre OQTF et délinquance ». Avant l'enquête du Point, un contributeur sous pseudonyme, identifié comme chimiste dans un laboratoire du CNRS à Marseille, avait pris soin de supprimer de cette même page la référence aux affaires de la petite Lola et de la jeune Philippine. Ces deux jeunes filles avaient respectivement été tuées par une Algérienne et un Marocain qui étaient sous l'obligation de quitter le territoire. Le profil de plusieurs contributeurs/activistes correspond à celui d'individus diplômés du supérieur qui ne s'investissent pas forcément dans leurs domaines de compétence, mais plutôt dans des croisades personnelles. Un autre exemple est celui d'un certain « Factsory » — maître de conférences en informatique à l'université de Lille — qui s'est entêté à présenter le glyphosate comme produit cancérogène, contre l'avis de l'Agence européenne des produits chimiques.

    En 2021 (voir LSDJ n°1367), le cofondateur de Wikipédia, Larry Sanger, expliquait que son but originel était d'aider les visiteurs à se faire leur propre opinion, avec — sur un sujet controversé — une présentation équilibrée de différents points de vue. Mais il déplorait en même temps que les équipes de modérateurs se soient politisées. Selon l'un des membres du conseil d'administration de Wikimédia Canada, « on laisse subsister de l'information qui n'est pas toujours fiable, mais on fait le pari que d'autres vont améliorer ce qui est imparfait ». Pari raté souvent, du moins quand les groupes militants ne trouvent pas de contrepoids de la part d'avis politiques divergents.

    Cela se vérifie dans les pages consacrées aux médias de droite, fondées pour la plupart sur l'avis d'une presse recouvrant tout le spectre de la gauche, jusqu'à la plus radicale. Ainsi, Le Point est taxé d'« islamophobe » (la source mentionnée est l'étude d'une universitaire, militante LGBTIQ+ et auteur d'une thèse sur la discrimination à l'embauche des musulmans), Causeur « classé à l'extrême droite » (selon Le Monde, L'Obs, Libération, Les Inrocks, Télérama, Arrêt sur images,...) ou Valeurs Actuelles, qualifié de « faussaire » dans son traitement du réchauffement climatique (selon Basta !, Mediapart, Politis et Reporterre). L'inverse ne se vérifie pas, la presse de gauche n'est pas décrite en fonction de son homologue de droite : la page consacrée au site web Arrêt sur images est un cas d'école, tellement elle est lisse. Pourtant, son fondateur est l'un des journalistes qui a le plus flatté la complaisance de gauche envers l'islamisme.

    Sur Wikipédia, Jordan Bardella est à la tête du « principal parti d'extrême droite en France », avec — en hyperlien sur l'expression « extrême droite » — la définition suivante : « une droite de refus, de rejet. Rejet des institutions gouvernementales ou constitutionnelles, rejet de la démocratie, haine des étrangers (xénophobie), remise en cause de l'ensemble des institutions civiles, administratives, sociales, économiques et religieuses […]. » Voilà ce pour quoi voteraient près de 11 millions d'électeurs du Rassemblement National, alors même que le leader du RN n'a jamais été condamné pour de tels positionnements et qu'un parti qui les revendiqueraient aujourd'hui serait interdit. Dans le même temps, l'encyclopédie évite de qualifier Jean-Luc Mélenchon de leader d'extrême gauche, même si elle se montre critique à certains égards…

    Le traitement est le même sur la page en anglais des personnalités américaines. Les portraits d'Elon Musk ou Donald Trump sont nourris par ceux qu'en font leurs opposants. Le second a notamment droit à la description la plus acerbe : « Plusieurs universitaires et historiens le classent comme un des pires présidents de l'histoire américaine [...]. Bon nombre de ses commentaires et actions ont été qualifiés de provocateurs sur le plan racial, racistes et misogynes. Il a promu des théories du complot et fait des déclarations fausses et trompeuses [...], à un niveau sans précédent dans la politique américaine. » Ses affaires judiciaires sont soigneusement rappelées, mais aucune mention du fait qu'il soit le seul président américain à ne pas avoir déclenché de guerres depuis près de quarante ans.

    La page consacrée à Joe Biden est nettement moins critique, ce qui est logique dans la mesure où les avis sur son image publique reposent sur le New York Times et non sur ce qu'en pensent les Républicains. Celle de son fils Hunter omet les éléments les plus gênants découverts sur son ordinateur portable. Kamala Harris bénéficie elle d'une description qui pourrait presque paraître élogieuse. Son rôle comme première vice-présidente femme, à la fois afro-américaine et d'origine asiatique, est particulièrement mis en avant, contrairement aux raisons de sa défaite calamiteuse face à D. Trump.

    Face à ces pratiques d'orientation idéologique, voire de désinformation, quel avenir se dessine pour Wikipédia ? Renoncer à sa démocratisation pourrait être contre-productif. Cependant, qu'est-ce qui empêche tout un chacun de contrebalancer l'information parfois biaisée du site en apportant, autant que faire se peut, des contenus objectifs et fiables ?

    Wikipédia, plongée dans la fabrique d’une manipulation

    >>> Lire l'article sur le site du Point

  • Du vote de la loi Veil à l’inscription de l’avortement dans la Constitution

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    De gènéthique.org :

    De la loi Veil à l’inscription de l’avortement dans la Constitution

    16 janvier 2025

    Il y a 50 ans, le 17 janvier 1975, la loi Veil était adoptée par l’Assemblée nationale. L’année dernière, l’avortement était inscrit dans la Constitution. Petite rétrospective en quelques étapes clés du processus qui a conduit à graver dans le marbre constitutionnel une mesure prise au départ à titre temporaire.

    17 janvier 1975 : L’Assemblée nationale adopte la loi dite Veil, du nom de la ministre qui l’a défendue après des débats houleux. L’IVG peut être pratiquée par un médecin à la demande de la femme enceinte, avant la fin de la 10e semaine de grossesse. La loi dépénalise, elle ne légalise pas. En d’autres termes, elle ne crée pas de droit à l’avortement mais une exception à la loi : l’avortement ne fait plus l’objet de poursuites, de peines, tant du côté des femmes que de celui des médecins.

    Pour mémoire, le premier article dispose que « la loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu’en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi ». En 1975, elle est adoptée à titre expérimental pour 5 ans.

    31 décembre 1982 : 7 ans plus tard, non seulement la loi n’est plus en débat mais la loi Roudy prévoit le remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale. La solidarité nationale, c’est-à-dire les contribuables, finance désormais les IVG.

    27 Janvier 1993 : Le délit d’entrave à l’IVG est créé par la loi Neiertz. Le fait de tenter d’empêcher une IVG, en perturbant l’accès aux établissements de santé ou en menaçant les femmes souhaitant avorter ou le personnel médical, est passible de deux ans de prison et 30.000 euros d’amende.

    Avril 1999 : La pilule dite « du lendemain » est en vente libre dans les pharmacies, c’est-à-dire qu’il n’est plus besoin de l’intervention d’un médecin, d’une ordonnance pour l’obtenir. Elle sera délivrée gratuitement aux mineures à partir de 2002 et à toutes les femmes depuis 2023.

    Or la dose d’hormones sexuelles administrée en un jour avec la pilule du lendemain est jusqu’à 50 fois plus élevée qu’une pilule ordinaire, qui est, elle, soumise à prescription pour des raisons de sécurité. Par ailleurs, le produit [1] ne « prévient » qu’entre 52% et 85% des grossesses attendues (cf. « Contraception d’urgence » : quelle information des femmes ?).

    4 Juillet 2001 : Le délai légal pour avorter est allongé de 10 à 12 semaines de grossesse. Les mineures qui veulent avorter sont désormais dispensées d’obtenir une autorisation parentale – elles doivent toutefois être accompagnées par un adulte référent.

    17 janvier 2013 : L’IVG est remboursée à 100% pour toutes les femmes. Aujourd’hui, les examens médicaux et l’intervention elle-même sont mieux pris en charge que les frais et les examens liés à la grossesse. La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2021 instaurera en outre « le tiers payant intégral » pour toutes les femmes.

    4 août 2014 : La loi pour « l’égalité réelle entre les femmes et les hommes » supprime la notion de détresse dans les conditions de recours à l’IVG et étend le délit d’entrave à l’IVG à l’accès à l’information sur l’IVG. Au passage, l’égalité entre les hommes et les femmes reste toute relative parce que, sur la question de l’avortement, les hommes sont absolument mis de côté. Toute tentative pour s’opposer à l’avortement de l’être conçu avec leurs gamètes tombe sous le coup de la loi sur le délit d’entrave. Ce nouvel élargissement banalise complètement l’IVG qui n’a plus besoin de motif. On est très loin de l’exception à la loi.

    26 janvier 2016 : La loi de modernisation de notre système de santé portée par Marisol Touraine, à l’époque ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes supprime le délai minimal de réflexion d’une semaine. Le texte est voté sur fond de campagne « Mon corps, mon choix, mon droit » qui a été lancée l’année précédente. Très active notamment via les réseaux sociaux, elle veut informer et déculpabiliser. Preuve s’il en fallait que l’avortement n’est pas un acte banal ou anodin et qu’il ne peut s’apparenter à aucun autre acte chirurgical.

    Elle permet également aux sages-femmes de pratiquer des IVG médicamenteuses. Le but est de pallier la pénurie de médecins qui acceptent de pratiquer des IVG. D’ailleurs, l’acte fera l’objet d’une revalorisation financière pour être plus « attractif ».

    20 mars 2017 : La loi étend le délit d’entrave à l’IVG. Elle punit le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher de pratiquer ou de s’informer sur une interruption volontaire de grossesse par tout moyen, y compris par voie électronique ou en ligne.

    A la même époque, en juillet 2017, au cours d’un petit-déjeuner organisé au Sénat, la sénatrice Françoise Laborde présente une étude comparative sur l’IVG dans 8 pays (cf. Analyse comparée des lois sur l’IVG : vers une prise de conscience au Sénat ?). Elle reconnait à cette occasion que les lois françaises, au coude à coude avec la Suède, sont « en pointe ». Pendant ce même petit-déjeuner, Gilbert Barbier, chirurgien et sénateur du Jura, qui a installé le premier service d’orthogénie de France en 1976, se dit « consterné par le nombre d’avortements ».

    Avril 2020 : Prétextant le contexte de « crise sanitaire », le gouvernement saisit la Haute autorité de santé qui choisit d’étendre l’avortement à domicile « jusqu’à la 9e semaine d’aménorrhée ». Auparavant le délai était fixé à 7 semaines maximum. Il décide aussi de favoriser « la téléconsultation pour la prise en charge de l’IVG médicamenteuse »Une mesure « d’urgence » pérennisée en 2022 par voie de décret. Le ministre de la Santé de l’époque, Olivier Véran, n’a pas jugé utile de consulter la représentation nationale.

    Avril 2021 : Un décret autorise les IVG instrumentales à être pratiquées en centre de santé. Et par les sages-femmes, à titre expérimental, suite à un décret paru le 31 décembre. Fin 2023, la mesure devient définitive.

    23 février 2022 : Rejetée trois fois par les sénateurs, la loi Gaillot est définitivement adoptée par l’Assemblée nationale. Sa mesure phare, l’allongement du délai à 14 semaines de grossesse, est déplorée, y compris par les gynécologues. A 14 semaines, l’avortement est « un geste plus dangereux que les médecins n’aiment pas faire […] parce que le fœtus devient plus grand, plus ossifié », alerte Israël Nisand, chef du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France.

    Outre cet allongement, le texte instaure de multiples dispositions : délai de 7 semaines de grossesse pour les avortements médicamenteux [2], création d’un répertoire de professionnels pratiquant l’IVG, sages-femmes autorisées à pratiquer des avortements chirurgicaux, suppression du délai de réflexion de 48h, sanction des pharmaciens qui refuseraient de délivrer une « contraception d’urgence ». La suppression de la clause de conscience spécifique est la seule mesure que les parlementaires n’auront pas adoptée. De justesse, car elle avait d’abord été supprimée en première lecture (cf. La clause de conscience : seule rescapée de la « loi Gaillot »).

    8 mars 2024 : « La liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » est officiellement inscrite dans la Constitution française. La loi est promulguée par Emmanuel Macron, pour la journée internationale de la femme. Une femme qui est « libre » de subir un avortement, pas de parler de sa souffrance (cf. « Le deuil caché » : un documentaire pour libérer la parole des femmes ayant vécu une IVG).

    La constitutionnalisation de l’avortement serait-elle le point final de l’histoire ? Loin s’en faut. Les militants envisagent systématiquement la prochaine étape, réclamant encore et toujours la suppression de la clause spécifique et l’extension des délais, entre autres mesures. Et galvanisés par le symbole de cette constitutionnalisation, ils entendent porter leur combat au niveau européen (cf. La France inscrit l’avortement dans sa Constitution. Et ensuite ?).

    Ainsi, en 50 ans, l’avortement qualifié de « drame » par Simone Veil est devenu une « liberté » inscrite dans notre Constitution (cf. 50 ans de la loi Veil : l’IVG, un « drame » devenu une « liberté ») et le nombre d’avortements était encore en hausse en 2023 (cf. France : 243 623 avortements en 2023, un chiffre encore en hausse). Où cela s’arrêtera-t-il ?

    L’histoire de la loi Veil et de ses prolongements législatifs invite à une réflexion approfondie. En effet, chaque étape a entraîné des conséquences plus vastes et plus graves que ce qui était annoncé pour la justifier. Et les garde-fous affichés pour rassurer ont été balayés à l’étape d’après. Cette histoire souligne la nécessité, pour les décideurs publics, d’évaluer les implications à long terme des mesures adoptées, d’anticiper l’ensemble de leur portée. Et de maintenir une attention constante à l’éthique.

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    [1] EllaOne/Norvelo

    [2] Certaines mesures sont redondantes avec des décrets pris précédemment, le gouvernement ayant voulu « assurer » leur mise en œuvre sans attendre le vote de la loi Gaillot.

    Lire également : Accès à l’IVG : encore et toujours plus loin ?

  • La dénatalité : un suicide collectif

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    « Pourquoi la dénatalité est un suicide collectif »

    Chronique d'Eugénie Bastié sur le livre Les balançoires vides de l’économiste Maxime Sbaihi où il fait le point sur les enjeux vertigineux de la crise démographique.

    Notre classe politique est-elle irresponsable ? Il y avait un contraste saisissant cette semaine entre les chiffres catastrophiques de la natalité produits par l’INSEE (le nombre de naissances au plus bas depuis la seconde guerre mondiale) et l’absurde insistance de la moitié des partis politiques français à vouloir abroger une réforme des retraites pourtant minimale. Notre pyramide des âges est en train de s’inverser, le système par répartition est condamné par la dénatalité, mais des politiciens continuent à mentir à leurs électeurs et à sacrifier la jeunesse sur l’autel de promesses intenables.

    « L’exception démographique française n’est plus » résume l’économiste Maxime Sbaihi dans un livre passionnant Les balançoires vides (éditions de l’Observatoire), où il fait le point sur les enjeux vertigineux de la dénatalité. Pendant longtemps, grâce à son modèle culturel (égalité hommes femmes [à voir si cela fut vraiment un facteur décisif]) et social (État providence) la France résistait mieux qu’ailleurs à la tendance globale d’une chute de la natalité. Avec un taux de fécondité historiquement bas à 1,66, c’est terminé. Ouvrir une école c’est fermer une prison disait Victor Hugo.

    En France aujourd’hui, fermer une école c’est ouvrir un Ephad [maisons de retraite médicalisées]. 5000 écoles ont fermé en France depuis 2010, pour 300 maisons de retraite qui sont sorties de terre. La France est un pays vieillissant et le piège de la dénatalité pourrait bientôt se refermer sur elle, avertit Sbaihi. Plus la France vieillit, plus les actifs, qui doivent financer le poids des retraités trinquent. Plus les actifs trinquent, moins ils ont envie de faire d’enfants. Moins ils font d’enfants, plus le pays vieillit, etc… Quand le taux de fécondité descend à 1,4 [le Québec est sous ce seuil!] il devient presque impossible de revenir en arrière.

    Mais après tout, pourquoi est-ce grave ? Certains écolos se réjouissent même de cette nouvelle : moins de bébés, c’est moins de pollueurs. Sbaihi rappelle opportunément à quel point cet argument est de mauvaise foi : « dans l’ordre de grandeur à l’échelle d’une année, un vol transatlantique est plus polluant que d’avoir un enfant ». Avis à Meghan Markle et au Prince Harry qui ont annoncé en grande pompe renoncer à un troisième enfant par « écologie».

    La démographie, c’est le destin, disait Auguste Comte. La stérilité est la mère du déclin. La dénatalité a des conséquences vertigineuses sur l’économie. Un pays vieillissant, c’est un pays précautionneux, qui a peur du risque, qui n’innove plus et qui stagne. Un pays vieillissant, c’est un pays qui s’endette pour financer un modèle social intenable. Un pays vieillissant, c’est aussi un pays où la décision publique est orientée en faveur des électeurs âgés au détriment des plus jeunes, où l’avenir est sacrifié. Jusqu’à présent aucun pays n’a réussi à concilier croissance forte et chut des naissances, sans compenser par l’immigration massive. Le Japon en est un exemple qui a entamé son crépuscule économique en même temps que son crépuscule démographique.

    « O mères françaises, faites donc des enfants, pour que la France garde son rang, sa force et sa prospérité » disait Émile Zola en 1896. Quant à Raymond Aron, il prophétisait dans ses Mémoires : « Les Européens sont en train de se suicider par dénatalité. Les peuples dont les générations ne se reproduisent pas sont condamnés au vieillissement, et du même coup, guettés par un état d’esprit d’abdication, de fin de siècle ». Malheureusement une certaine gauche préfère pratiquer envers le natalisme une reductio ad petainum grotesque et irresponsable. C’est une priorité qui devrait transcender les partis politiques. C’est même la priorité politique par excellence. Car qu’est-ce que la politique sinon le souci des générations futures ?

    Alors peut-on enrayer ce phénomène qui semble à la fois global et irréversible ? Sbaihi explore les trois grandes pistes permettant de pallier la dénatalité : la relance de la procréation, l’immigration et la robotisation. Il n’y a pas de solution miracle. La Hongrie, malgré une politique hyper nataliste n’a réussi que péniblement à relever son taux de fécondité à 1,5 et stagne depuis. L’Allemagne, qui a eu très tôt conscience de sa faiblesse démographique, a importé des millions d’immigrés pour pallier son manque de main-d’œuvre, mais subit aujourd’hui les conséquences d’une intégration impossible. Le Japon a fait le pari de la robotisation, mais les maisons de retraite animées par des androïdes séduisent peu.

    Pourtant il doit y avoir des marges de manœuvre pour réduire l’infécondité involontaire qui subsiste dans notre pays. Le désir d’enfant reste stable en France : 2,2, bien supérieur au taux de fécondité actuel (1,6). Ce hiatus entre la volonté et la réalité prouve qu’il existe une frustration de l’engendrement. A-t-il des racines culturelles ou économiques ? En bon économiste, Sbaihi insiste sur la dimension matérielle: la crise du logement, l’absence de modes de garde abordables, le marasme économique jouent certainement dans l’absence de projection.

    L’essayiste, qui a publié précédemment Le Grand Vieillissement, insiste sur la fracture générationnelle qu’implique la dénatalité. La génération du baby-boom, a profité du dynamisme économique induit par l'essor démographique sans se reproduire elle-même. Elle fait aujourd’hui payer la facture par les générations plus jeunes, grevées par le poids des retraites (un tiers du salaire brut). Rendre aux actifs le fruit de leur travail serait une première mesure nataliste. Mais la dimension anthropologique est centrale. Un article du Financial Times publié cette semaine et intitulé « La récession des relations amoureuses devient mondiale » montre que la chute du couple est l’une des principales causes de la dénatalité. Aux États-Unis, les couples continuent à faire des enfants, mais il y a de moins en moins de couples. En France, les deux tiers des Français vivaient en couple en 1980 contre un peu plus de la moitié aujourd’hui.

    La part des jeunes vivant en couple a été divisée par deux. Il y a 11 millions de célibataires en France. Une révolution des modes de vie liée à la longueur des études, au dogme de l’émancipation individuelle, mais aussi à la technologie qui permet et promeut cette épidémie de solitude. Pour retrouver le chemin de la fécondité, il nous faudra donc retrouver le chemin du lien, de l’amour et de la confiance entre les sexes. Un « chantier » plus ambitieux que celui que veut ouvrir François Bayrou sur la réforme des retraites.

    Les balançoires vides: Le piège de la dénatalité Broché
    de Maxime Sbaihi,
    paru le 15 janvier 202,
    aux éditions de L'Observatoire,
    ISBN-13 : 979-1032930663

  • Le Vatican renforce ses frontières tout en prêchant l'ouverture en grand de celles des autres

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    Lu sur Il Giornale (source) :

    Le Vatican renforce ses frontières tout en prêchant l'ouverture en grand de celles des autres

    16 janvier 2025

    Le Vatican sévit contre ceux qui entrent sur le territoire du Vatican sous de faux prétextes. Mais prône l’ouverture des portes pour les autres pays.


    Le Vatican « défend » aussi ses frontières. Il le fait par un décret du 19 décembre qui prévoit une peine de 1 à 4 ans et une amende de 10 000 à 25 000 euros pour « quiconque entre sur le territoire de l’État de la Cité du Vatican par la violence, la menace ou la tromperie ». Le paragraphe 2 de l’article 1 du décret entre dans les détails en précisant que « l’entrée est considérée comme ayant eu lieu par tromperie lorsque l’on se soustrait frauduleusement aux systèmes de sécurité et de protection de l’État ou que l’on se soustrait aux contrôles frontaliers ». La dernière partie concernant les contrôles aux frontières est, selon le quotidien Il Giornale, exactement ce que font les migrants illégaux lorsqu’ils arrivent à pied par la route des Balkans. Et aussi ceux qui embarquent en Tunisie et en Libye en débarquant sans autorisation et souvent sans aucun document sur les côtes italiennes, qui plus est après avoir payé les trafiquants. Le pape François défend tous ces migrants prêchant une politique radicale des portes ouvertes et de l’accueil, mais, nouveau décret en main, si un migrant tentait d’entrer dans l’État du Vatican, il devrait être arrêté ou en tout cas lourdement poursuivi avec une amende. L’article 6 prévoit l’entrée par la violence, la menace ou la tromperie « l’arrestation de toute personne prise en flagrant délit ».

    Cette critique avait déjà été formulée dans le passé par divers représentants de la Lega Nord, à commencer par Umberto Bossi, et la réponse du monde catholique pro-migrants a toujours été qu’il s’agissait d’une « polémique spécieuse ». Le décret ne mentionne jamais l’immigration illégale, mais il ne l’exclut pas non plus en parlant de ceux qui se soustraient aux contrôles frontaliers. L’entrée dans le minuscule État du Vatican est réglementée par des permis, même pour se rendre à la célèbre pharmacie du Saint-Siège. Ceux qui n’ont pas de permis n’entrent pas et il devrait en être de même pour les immigrés clandestins, qui entrent en Europe à la recherche d’un illusoire Eldorado occidental. Le décret a été signé par le président de la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican, un organe doté de fonctions législatives, le cardinal espagnol Fernando Vergez Alzaga. Il était probablement nécessaire en raison du Jubilé et de la possibilité d’infiltration terroriste ou d’envahisseurs.

    Des circonstances aggravantes indiquent « l’utilisation d’armes à feu et d’instruments offensifs » pour s’introduire au Vatican. Ou si l’accès au « territoire de l’État » se fait « au volant d’un véhicule, en évitant ou en forçant un contrôle frontalier ou en n’obtempérant pas à une invitation à s’arrêter émise par la force publique ». On peut penser à la voiture bélier ou piégée d’un terroriste, mais on peut aussi penser aux véhicules des passeurs de la frontière Nord-Est, qui transportent des immigrés clandestins en se soustrayant aux contrôles. Et parfois, s’ils sont interceptés, ils se lancent dans une course-poursuite avec la police.

    Le décret n’était peut-être pas destiné à l’immigration clandestine, mais il réaffirme en fait un principe simple et commun à toutes les nations : la défense des frontières, qui n’est pas reconnue par le Vatican si ceux qui veulent entrer illégalement dans les États d’autrui sont des migrants sans papiers et sans permis, comme l’envisage le Saint-Siège.

  • L'autobiographie du pape met en lumière son esprit complexe et contradictoire

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    De Mélanie McDonagh sur le Catholic Herald :

    L'autobiographie du pape met en lumière son esprit complexe et contradictoire

    15 janvier 2025

    Espère, l'autobiographie  est présentée comme la première biographie jamais publiée par un pape en exercice, mais elle me rappelle le dernier livre que j'ai lu sur François, basé sur des entretiens avec le journaliste Fabio Marchese Ragona :  Mon histoire à travers l'histoire. On y retrouve certains des mêmes récits de sa jeunesse, de son noviciat chez les jésuites, de la junte, de son admiration pour Pedro Arrupe – l'ancien supérieur général des jésuites qui travaillait à Hiroshima lorsque la bombe est tombée –, de son élection à la papauté, de son amour de la musique, de ses nombreuses lectures.

    Cette biographie devait être publiée après la mort du pape, mais ce jour semble heureusement lointain, et elle sert donc à actualiser ses vues.  Espére  a un côté bricolé, comme si Carlo Musso, le « co-auteur » du pape, avait rassemblé quelques passages sur les dernières initiatives de François pour le faire paraître à temps pour l'Année jubilaire de l'espérance. 

    Livré à lui-même, Musso a le goût du récit dramatique ; le prologue raconte le naufrage de l'équivalent italien du Titanic en 1927, la Principessa Mafalda, qui s'est déroulé de manière dramatique, avec l'orchestre jouant, les réfugiés dans la cale et le bruit des coups de feu alors que les officiers prenaient la sortie rapide. C'est le voyage que les parents de Francis n'ont pas fait pour aller en Argentine, parce qu'ils n'avaient pas d'argent pour payer le billet. « Vous ne pouvez pas imaginer combien de fois je me suis retrouvé à remercier la Divine Providence », conclut-il. 

    On y apprend l'enfance de François, son passage à l'école technique (et le destin violent de deux de ses camarades), son attirance pour les filles, sa vocation jésuite. On y parle beaucoup de ses initiatives constantes contre la guerre et les armes, et cet aspect est émouvant. Il y a parfois des surprises : il n'a pas organisé de fête après son ordination parce que ce n'était pas son style ; à la place, il y a eu juste quelques bouteilles d'orangeade pour ses proches assoiffés. 

    Mais il ne voulait pas non plus de scandale après son élection à la papauté. Ce récit n'évoque pas exactement le film Conclave. Donc pas de pantoufles écarlates (il porte des chaussures orthopédiques), pas de blouse et pas de pantalon blanc (il n'allait pas ressembler à un vendeur de glaces, dit-il avec indignation). Et pas de beaux appartements pontificaux non plus. L'inspiration lui est venue lorsqu'il a vu la modeste petite suite préparée pour le patriarche de Constantinople à la Casa Santa Marta et qu'il s'y est installé pour être avec des gens. C'était une décision astucieuse : ceux qui contrôlent l'accès à l'appartement pontifical contrôlent le pape ; dans une maison d'hôtes, c'est le moins possible. 

    Ses funérailles seront également épurées. Il sera enterré à Santa Maria Maggiore, et il n’y aura aucun des symboles sonores habituels pour les papes : « pas de catafalque, pas de cérémonie pour la fermeture du cercueil, ni la déposition du cercueil de cyprès dans un deuxième de plomb et un troisième de chêne ». On aimerait que quelqu’un lui dise : « Il ne s’agit pas de toi… le symbolisme est destiné à nous dire quelque chose sur l’histoire de ces choses et sur la nature de la mort. »  

    Il nous dit que « l’évêque de Rome est un pasteur », mais si j’étais romain, je me sentirais un peu lésé ; il dit qu’en tant que pape, il a eu le temps de visiter très peu d’églises de Rome. Pourtant, c’est le travail d’un évêque, non ? En lisant ce livre pour essayer de comprendre la conception de François de la papauté, il est effectivement fait mention de son initiative de synodalité comme d’un moyen pour l’Église d’écouter ses propres parties, mais il n’y a pas beaucoup de sentiment de collégialité avec ses frères évêques, même s’il peut prendre cela pour acquis. Il s’agit d’une autobiographie, pas d’une analyse de son rôle, mais on y trouve encore moins de détails sur le sentiment de John Henry Newman selon lequel la papauté est la cour d’appel finale contre l’erreur, un rôle négatif. 

    L’intérêt de ce livre réside en grande partie dans la manière dont François gère les critiques de ses initiatives. La réponse est : combative. Il se défend à propos de Fiducia Supplicans, la déclaration sur la bénédiction des personnes en situation irrégulière, notamment les couples homosexuels et les divorcés remariés, qui a presque fait capoter les relations de Rome avec les Églises orthodoxes. « Ce sont les personnes qui sont bénies, pas les relations », dit-il. Sauf qu’il faut prévoir à quoi ressemblent ces choses, surtout si elles sont faites à l’église. Pour ceux qui luttent dans des mariages difficiles, une bénédiction pour les divorcés remariés ne ressemble pas à une confirmation de leurs efforts. 

    Francis est positif dans son approche des transsexuels, et c’est tout à fait juste, mais il a des limites : « Toute colonisation idéologique est extrêmement dangereuse, observe-t-il, comme la théorie du genre qui cherche à annuler les différences sous prétexte de rendre tout le monde égal. De la même manière, toute pratique qui transforme la vie humaine – qui est à chaque étape un don et un droit inaliénable – en objet contractuel ou en commerce illicite est inacceptable. » Il fait donc peu de cas de la maternité de substitution, car elle exploite les femmes pauvres, et tant mieux pour lui. Il est également très opposé à l’euthanasie, et il est intéressant de citer le roman dystopique de R.H. Benson, Le Maître de la Terre, comme exemple de l’euthanasie devenue l’équivalent de l’extrême-onction. Son libéralisme a donc des limites évidentes. 

    Il en va de même pour l’ordination des femmes. Il s’y oppose avec brio, en affirmant que cela aggraverait le problème du « cléricalisme ». Au contraire, il souhaite que les femmes aient plus de pouvoir au sein de l’Église, ce qu’il fait déjà. Il formule un principe intéressant : « L’Église est féminine – elle n’est pas masculine » (selon saint Paul), et elle doit, dit-il, être « démasculinisée ».

    « Il ne s’agit pas de coopter toutes les femmes dans le clergé… de renforcer le principe marial, de sorte qu’il soit encore plus important dans l’Église que le principe pétrinien. Marie est plus importante que Pierre, et la nature mystique de la femme est plus grande que le ministère. » Cela ressemble à une élévation des femmes au-dessus même de la papauté, mais cela met également fin à la prétention des femmes au ministère ordonné. 

    Cela réjouira les traditionalistes, mais ils seront moins contents de son intransigeance sur la question de la messe traditionnelle latine. Il maintient l'  interdiction de fait  de la célébration du rite tridentin (seul le Dicastère pour le culte divin, peu compréhensif, peut accorder la permission), renversant ainsi le compromis raisonnable de son prédécesseur, sur la base qu'il « n'est pas sain que la liturgie devienne une idéologie ».

    La célébration de la messe telle qu’elle a été célébrée pendant un demi-millénaire n’a rien d’idéologique, mais le pape n’en veut pas. « Cette rigidité [de ceux qui sont spirituellement attachés au rite] s’accompagne souvent de costumes élégants et coûteux, de dentelles, de passementeries, de rochets. Non pas un goût pour la tradition mais une ostentation cléricale… Ces manières de s’habiller cachent parfois des déséquilibres mentaux, des déviations émotionnelles, des difficultés de comportement… »

    C'est un véritable réquisitoire, qui va jusqu'à confondre l'amour de la messe ancienne avec un trouble psychosexuel. Il ne dit pas que seuls les homosexuels campent comme les adeptes du rite tridentin, mais il est proche d'assimiler le conservatisme liturgique à l'effémination. Il cite avec approbation un cardinal américain qui, lorsque deux prêtres nouvellement ordonnés lui ont demandé la permission de célébrer la messe en latin, leur a conseillé d'apprendre le vietnamien et l'espagnol avant d'apprendre le latin, sous prétexte que ces langues sont parlées dans le diocèse. De tels évêques ne méritent pas de vocations. 

    Ce livre nous rappelle une fois de plus que François est un homme complexe, à la fois compatissant et autoritaire. Et bien qu'il dispose d'une lettre de démission du chambellan pontifical au cas où il souffrirait d'un empêchement médical, il n'a jamais pensé à démissionner. À 88 ans, il est toujours en pleine forme, et c'est impressionnant. 

  • "Donald Trump doit agir en leader et non en agitateur" (George Weigel)

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    Maximilien Lutz interviewe George Weigel sur le Tagespost :

    « Trump exagère la force de son mandat »

    Donald Trump doit agir en leader et non en agitateur, déclare le théologien américain et biographe du pape George Weigel. Une conversation sur les politiciens messianiques, la « pression réveillée » sur l’Église et l’influence d’Elon Musk.

    16 janvier 2025

    Le théologien et journaliste George Weigel, né en 1951 à Baltimore, dans le Maryland, est l'un des intellectuels catholiques les plus renommés des États-Unis. Il travaille comme chercheur principal au Centre d'éthique et de politique publique de Washington. Weigel a écrit de nombreux livres, dont une biographie du pape Jean-Paul II. Il a reçu dix-neuf doctorats honorifiques et l'ordre papal Pro Ecclesia et Pontifice. Aux Etats-Unis, il analyse régulièrement dans les médias la situation politique de son pays.

    Il y a un peu plus d'un an, le professeur Weigel déclarait que Donald Trump ne serait pas un dictateur - sauf le premier jour de son mandat. Maintenant qu’il est sur le point de prêter serment, qu’attendez-vous de Trump dès le premier jour ? 

    Je pense que nous devrions tous désormais nous préoccuper davantage de ce que fait Trump plutôt que de ce qu’il dit. J’espère voir un discours inaugural qui appelle les Américains à écouter ce qu’Abraham Lincoln a appelé « les meilleurs anges de notre nature » dans son premier discours inaugural. Il est temps que Trump devienne un véritable leader et non un agitateur.

    Lors de l'investiture de Joe Biden en 2021, les évêques américains ont publié une déclaration soulignant l'avortement comme une question prioritaire – ce qui a été considéré comme une critique de la position pro-vie de Biden. Pensez-vous que les évêques publieront cette fois une déclaration similaire, abordant peut-être la position de Trump sur l’immigration ?

    Je ne sais pas ce que prévoit la conférence épiscopale américaine, mais les évêques ont clairement indiqué que l’avortement et l’immigration sont deux questions qualitativement différentes. 

    Comment évaluez-vous l’état d’esprit général des évêques américains à l’égard de Trump ?

    Je soupçonne que de nombreux évêques sont soulagés car ils ne sont probablement plus soumis à la pression réveillée - en particulier sur des questions telles que les LGBTQ+ ou l'idéologie de genre - qui s'appliquait auparavant à l'Église, à ses institutions et à ses représentants sous l'administration Biden. Un gouvernement dirigé par Kamala Harris aurait certainement intensifié cette pression. Dans le même temps, de nombreux évêques sont évidemment déçus que le Parti républicain ait plus ou moins abandonné une position pro-vie cohérente. Bien que cela soit en partie dû au fait que le mouvement pour le droit à la vie n’a pas agi comme un seul mouvement après l’arrêt historique Roe v. Wade a annulé la loi de 1973, qui avait créé un « droit à l’avortement » sans aucun fondement. Par ailleurs, les évêques ont toutes les raisons de s’inquiéter de la rapidité avec laquelle une avalanche d’euthanasie déferle sur le pays, sous le couvert orwellien de « suicide médicalement assisté ». Il me semble très peu probable que l’administration Trump prenne une position claire contre cette attaque contre la vie.

    Trump a longtemps été célébré par le mouvement pro-vie pour avoir nommé des juges lors de son premier mandat qui ont ensuite statué sur l'affaire Roe c. Wade s'est renversé. Qu’attendez-vous de lui désormais en termes de protection de la vie ?

    Le « tournant » de Trump vers la vie pro-vie m’a toujours semblé être une démarche commerciale, même si cette activité a finalement eu un impact positif sur la législation américaine. Trump a raison lorsqu’il souligne que la législation sur l’avortement est désormais de nouveau entre les mains des États, là où elle appartient en vertu de notre Constitution. Il a tort de préconiser un accès quasi-libre à la mifépristone, une pilule abortive, et il a également tort de préconiser la fécondation in vitro (FIV), qui commercialise la reproduction. À ce jour, environ 1,5 million de petits êtres humains ont été créés et le processus de congélation les empêche de vivre.

    Trump a souligné à plusieurs reprises que les électeurs lui avaient donné un large mandat. Cependant, il a également dû faire face à des vents contraires au sein de son parti, par exemple lorsque les républicains du Congrès l'ont contourné et ont évité la fermeture du gouvernement. Le parti va-t-il continuer à lui poser des problèmes dans les prochaines années ?

    Trump exagère la force de son mandat, tout comme il a tendance à exagérer tout le reste. Le Parti républicain constitue actuellement une coalition fragile. Leur gestion constituera un défi majeur pour Trump. Je pourrais facilement l'imaginer déléguer cette tâche à son vice-président, JD Vance.

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  • Poutine, Assad et l’Iran : les dangereux compagnons de route du Pape

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur Diakonos.be) :

    La chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie a infligé un sérieux revers aux puissances qui le soutenaient : la Russie et l’Iran. Mais la géopolitique incarnée par le Pape François en est également sortie écornée.

    En effet, c’est avec la Syrie et la Russie que, depuis le début de son pontificat, en 2013, Jorge Mario Bergoglio a construit l’image résolument pacifiste de sa politique internationale, aux antipodes du bellicisme des États-Unis et de l’Occident qu’il n’a cessé de vilipender.

    En Syrie, la guerre civile qui faisait rage entre le régime d’Assad et ses opposants a connu l’un de ses épisodes les plus atroces le 21 aout avec le bombardement de Ghouta, ce quartier rebelle du Sud-Est de Damas, faisant d’innombrables victimes.

    Les jours suivants, une enquête des Nations Unies a détecté des traces de gaz sarin dans les zones bombardées, s’en suivit une menace de représailles armées contre le régime syrien de la part du président des États-Unis, Barack Obama, pour avoir franchi la « ligne rouge » tracée par les États-Unis depuis 2012 en utilisant des armes chimiques.

    De leur côté, la Russie et l’Iran rejetaient sur les rebelles, voire sur l’Occident, l’accusation d’avoir utilisé ce gaz sarin. Et c’était également ce que pensait le Pape François, si l’on s’en tient à ce qu’il avait déclaré un an plus tard, lors de la conférence de presse à bord du vol de retour de son voyage en Turquie : « je pense à l’an dernier, en septembre, quand on disait que la Syrie avait des armes chimiques. Moi, je crois que la Syrie n’était pas en mesure de fabriquer des armes chimiques. Qui les lui a vendues ? Peut-être ceux-là même qui l’accusaient d’en posséder ? ».

    Il n’en demeure pas moins que quelques jours après ce bombardement, le Pape François a consacré la totalité de l’Angélus du dimanche 1er septembre à un appel à épargner le régime syrien de représailles armées des États-Unis et des alliés, avant de décréter une journée de jeûne et de prière dans ce même but pour le 7 septembre suivant.

    Et sur qui le Pape a‑t-il compté pour relayer son appel sur la scène internationale ?

    Nul autre que président russe Vladimir Poutine en personne, via une lettre qu’il lui a adressée et qui a été rendue publique le 4 septembre.

    Dans cette lettre, profitant l’occasion de la rencontre des vingt plus grandes économies mondiales sur le point de s’ouvrir à Saint Pétersbourg présidée par Poutine, le Pape François demandait au président russe de « trouver des chemins pour abandonner toute vaine tentative d’apporter une solution militaire » au conflit syrien.

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  • Le Nigéria arrive en tête du classement des chrétiens tués et kidnappés en 2024

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    D'Hannah Brockhaus sur CNA :

    Le Nigéria arrive en tête du classement des chrétiens tués et kidnappés en 2024

    NigeriaÉglise du Grand Séminaire du Bon Pasteur à Kaduna, au Nigéria. | Crédit : Père Samuel Kanta Sakaba, recteur du Grand Séminaire du Bon Pasteur à Kaduna

    Le Nigeria est le pays où le plus de chrétiens ont été tués et kidnappés en 2024, selon le dernier rapport du groupe de défense Open Doors.

    La World Watch List , publiée le 15 janvier, révèle que 3 100 chrétiens ont été tués et 2 830 chrétiens ont été kidnappés au Nigeria en 2024, soit bien plus que dans d'autres pays la même année.

    Le rapport indique également que le pays ayant enregistré le plus grand nombre de chrétiens arrêtés en 2024 était l'Inde, avec 2 176, et que le Rwanda a connu le plus grand nombre d'attaques contre des églises ou des bâtiments chrétiens, avec 4 000.

    La liste de surveillance Open Doors a confirmé que la persécution des chrétiens a continué de croître « en termes absolus » parmi la centaine de pays surveillés par le groupe en 2024, avec 13 pays classés à des « niveaux extrêmes » de persécution des chrétiens.

    Le groupe estime que plus de 380 millions de chrétiens dans le monde ont subi au moins un « niveau élevé » de persécution et de discrimination en raison de leur foi.

    La Corée du Nord, la Somalie, le Yémen, la Libye et le Soudan figurent parmi les cinq pays où les persécutions contre les chrétiens sont les plus nombreuses en 2024. Le Nigeria occupe la 7e place du classement. L'Érythrée, le Pakistan, l'Iran, l'Afghanistan, l'Inde, l'Arabie saoudite et le Myanmar complètent le top 13 des pays, tous classés comme ayant des niveaux « extrêmes » de persécution contre les chrétiens.

    À l’occasion de la publication de la World Watch List 2025, le directeur d’Open Doors Italie, Cristian Nani, a déclaré : « 380 millions de chrétiens dans le monde ne jouissent pas du droit fondamental de croire ce qu’ils veulent. Combien de chrétiens encore tués, déplacés, maltraités et emprisonnés devons-nous compter avant de placer la liberté religieuse au centre du débat public ? »

    « En 32 ans de recherche, nous constatons une augmentation constante des persécutions antichrétiennes en termes absolus », a ajouté Nani. « 2024 est à nouveau une année record d’intolérance : 1 chrétien sur 7 subit des discriminations ou des persécutions en raison de sa foi. Il est crucial de revenir à la question de la liberté religieuse dans le débat public. »

    Open Doors, qui soutient les chrétiens persécutés dans plus de 70 pays, établit sa World Watch List annuelle à partir d'informations provenant de réseaux locaux, de chercheurs nationaux, d'experts externes et d'une équipe ad hoc d'analystes. 

    Pour établir son classement, l'association analyse les pressions exercées sur la vie des chrétiens dans cinq domaines : la vie privée, la vie familiale, la vie communautaire, la vie ecclésiale et la vie publique. La violence est ajoutée comme élément distinct dans l'analyse.

    Le Nigeria est aux prises avec la violence des extrémistes musulmans depuis 2009, perpétrée par des groupes tels que Boko Haram, qui persécuteraient les chrétiens, les enlevant parfois contre rançon et, dans certains cas, les tuant.

    Alors qu'un rapport de 2025 de l'organisation caritative pontificale Aide à l'Église en Détresse indique que les enlèvements de membres du clergé et de religieux catholiques au Nigéria ont diminué de 28 en 2023 à 12 en 2024, ce pays reste l'un des pays les plus dangereux pour être prêtre ou religieux.

    Les dernières religieuses à avoir été kidnappées au Nigeria, les sœurs Vincentia Maria Nwankwo et Grace Mariette Okoli, qui ont été enlevées le 7 janvier dans l' archidiocèse d'Onitsha , ont été libérées et sont « en bonne santé », selon la direction de leur congrégation, le Cœur Immaculé de Marie, Mère du Christ (IHM).

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    Hannah Brockhaus est la correspondante principale de l'agence de presse catholique du Vatican. Après avoir grandi à Omaha, dans le Nebraska, elle a obtenu un diplôme d'anglais à la Truman State University dans le Missouri. En 2016, elle s'est installée à Rome, en Italie, où, pendant son temps libre, elle aime lire et vivre des aventures avec son mari et son fils.

  • Inde : les fondamentalistes hindous se déchaînent contre les chrétiens

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    D'Angéline Tan sur la NBQ :

    Inde : les fondamentalistes hindous se déchaînent contre les chrétiens

    Rien qu’en 2024, plus de 70 cas de violence contre les communautés chrétiennes ont été signalés chaque mois, soit une augmentation de 700 % en 10 ans de gouvernement nationaliste. L'État de l'Uttar Pradesh est le plus dangereux. Appel des associations chrétiennes au respect de la Constitution.

    16_01_2025

    Alors que la nouvelle année commence, les chrétiens en Inde sont de plus en plus exposés aux violences des extrémistes hindous du pays, qui estiment que tous les Indiens devraient être hindous.

    Un récent rapport du United Christian Forum (UCF) basé à New Delhi, intitulé « Violence Monitor Report 2024 », a révélé que de janvier à novembre 2024, 745 incidents de violence contre des chrétiens ont été enregistrés à travers le pays.

    Selon le même rapport, sur les 673 cas de violences et de discrimination présumées jusqu'en octobre 2024, seuls 47 ont donné lieu à une action formelle de la police sous la forme de premiers rapports d'information (FIR). Par ailleurs, selon le même rapport de l'UCF, l'Uttar Pradesh est l'État indien où se sont produits le plus grand nombre d'accidents.

    L'UCF a également souligné que le nombre d'incidents violents antichrétiens n'a cessé d'augmenter au cours de la dernière décennie . En 2014, peu avant que le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) n’accède au pouvoir fédéral, moins de 100 incidents de violence contre des chrétiens ont été enregistrés. Cependant, en 2018, ce nombre s’élevait déjà à près de 300 incidents et augmente chaque année depuis lors.

    « Selon les plaintes reçues via la hotline dédiée, il y a eu 127 incidents en 2014, 142 en 2015, 226 en 2016, 248 en 2017, 292 en 2018, 328 en 2019, 279 en 2020, 505 en 2021 et 601 en 2022 », il a expliqué un communiqué de presse de l'UCF, cité par UCA News .

    AC Michael, coordinateur de l'UCF, a déclaré à UCA News que ces chiffres n'incluent pas les agressions contre les chrétiens et leurs églises dans le Manipur déchiré par la guerre, où les violences sectaires, qui ont débuté en mai 2023, ont fait 250 morts et 60 000 personnes déplacées, pour la plupart Chrétiens.

    "Et tout cela malgré l'article 25 de la Constitution indienne, qui garantit le droit de choisir la religion de son choix", a déclaré Michael, ancien membre de la Commission des minorités de l'Inde, avant de demander au gouvernement du Premier ministre Narendra "d'envisager d'établir une enquête nationale pour examiner les cas croissants de persécution des minorités chrétiennes en Inde.

    Le BJP et les groupes hindous alliés soutiennent l’idée de faire de l’Inde une nation hindoue théocratique et s’opposent aux activités de conversion et même aux missions villageoises, les considérant comme des tactiques visant à convertir les tribus crédules et les villageois socialement pauvres.

    L'UCF a déclaré qu'en plus des incidents de violence qu'elle a documentés, il y avait probablement de nombreux autres incidents qui n'ont pas été signalés par les victimes pour diverses raisons. « La police locale est de connivence avec les auteurs des violences et ferme les yeux sur les crimes commis contre les chrétiens », a déclaré l'association de défense des droits de l'Union populaire pour les libertés civiles (PUCL).

    Le 31 décembre, 30 groupes religieux ont envoyé une lettre au président indien Droupadi Murmu et au Premier ministre Narendra Modi pour les exhorter à une action immédiate et décisive contre les foules violentes menaçant les minorités religieuses, a rapporté UCA News . Les signataires de la lettre comprennent l'avocat de la Cour suprême A.C. Michael, sœur Mary Scaria, l'avocat et président de l'UCF Michael Williams.

    Le 1er janvier, le révérend Vijayesh Lal , secrétaire général de l'Evangelical Fellowship of India (EFI), a déclaré à UCA News que la lettre « met en évidence les abus des lois anti-conversion, les menaces croissantes contre les libertés religieuses et les politiques d'exclusion qui privent les chrétiens dalits de droits statut de caste. »

    « La multiplication des discours de haine, notamment de la part des élus, a poussé la population à commettre des actes de violence contre les chrétiens. La foule a perturbé les rassemblements chrétiens pacifiques et a menacé les chanteurs en toute impunité », a déclaré Lal, faisant allusion à plusieurs incidents survenus pendant la période de Noël.

    «La liberté de distribuer et de vendre des textes religieux comme la Bhagavad Gita (le livre sacré des hindous) aux coins des rues et sur les marchés hebdomadaires est un témoignage des valeurs chères à l'Inde, inscrites dans notre Constitution. Les chrétiens, en revanche, sont régulièrement battus s'ils distribuent la Bible ou même seulement une petite partie de celle-ci", a poursuivi Lal.

    « Ces disparités dans le traitement des différentes confessions portent atteinte à l’article 25 de notre Constitution, qui garantit à tous les citoyens le droit de professer, de pratiquer et de diffuser librement leur religion. »

    Le rapport de l'UCF intervient à un moment où l'on s'inquiète de l'insuffisance de la réponse du gouvernement indien à la violence religieuse, notamment aux incidents violents survenus à Manipur. L'animosité envers les chrétiens s'est accrue lorsque Modi a remporté un troisième mandat en juin 2024, menant son parti Bharatiya Janata (BJP), à orientation hindoue, aux élections nationales indiennes.

    Le nord de l'Uttar Pradesh, l'État le plus peuplé de l'Inde, est devenu l'endroit le plus risqué pour les chrétiens , le gouvernement de l'État, dirigé par le parti Bharatiya Janata (BJP), ayant encore renforcé une loi anti-conversion déjà stricte.

    Le projet de loi de l'Uttar Pradesh sur l'interdiction des conversions illégales de religion (amendement), adopté le 20 juillet 2024, prévoit une peine maximale d'emprisonnement à perpétuité et renforce les dispositions contre les conversions fausses ou forcées. En outre, l'amendement permet à toute personne de déposer une plainte pour violation de la loi, contrairement à ce qui était prévu précédemment, lorsque la plainte ne pouvait être déposée que par la victime de la conversion ou un proche.