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Fête-Dieu - Liège - autour du jeudi 19 juin 2025
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Un mois de pontificat pour Léon XIV : les premiers accrocs au bergoglianisme ?
De Franca Giansoldati sur Il Messaggero via Il Nuovo Sismografo :
Un mois de pontificat pour Léon XIV : premiers accrocs au bergoglianisme
La musique a changé. Au-delà de la tifoserie existante, qui reste le reflet évident d'une image générale fortement polarisée, un héritage difficile du pontificat de Bergoglio, Léon XIV, avec son propre style de gouvernement calme et réfléchi, esquisse une ligne médiane saine. Jusqu'à présent, il a montré qu'il avait des idées très claires, ainsi que les priorités à traiter, y compris la restauration et le respect des règles existantes. Bien qu'il y ait ceux qui le tirent à droite et ceux qui le tirent à gauche, ceux qui voient en lui un continuateur congénital de la ligne réformatrice tracée par François et ceux, au contraire, qui pensent qu'il imposera un virage sain à l'Église, la ramenant sur une voie plus traditionnelle, la boussole de Prévost n'a jamais dévié du Code, du Magistère, de la tradition et du Concile Vatican II au cours de ces trente premiers jours de gouvernement. Par conséquent, il sera difficile d'imaginer, pour l'avenir, une voie différente, marquée par des déchirures musclées de la doctrine ou d'autres nouveautés fantaisistes. Il y aura une certaine continuité avec François sur certains sujets (le climat, les pauvres, les migrations, l'universalité), mais pas sur les symboles. C'est d'ailleurs ce qui avait été demandé au nouveau pape lors du conclave par les cardinaux électeurs, qui lui avaient fait part de l'urgence de restaurer l'unité au sein du Vatican, mais aussi la sérénité.
Bien sûr, il ne s'agit pas seulement des vêtements liturgiques portés, comme la décision de reprendre l'usage de la mozzetta rouge et du pantalon blanc sous la soutane. Ou encore la volonté de retourner vivre au Palais apostolique, le désir de passer des vacances à Castelgandolfo (cette fois à la Villa Barberini), d'utiliser des voitures plus dignes et de redonner un rôle central à la Secrétairerie d'État, organe curial vidé et malmené par Bergoglio au travers d'une réforme pleine d'anomalies juridiques. « Le pape a besoin de vous », a déclaré il y a quelques jours M. Prévost aux fonctionnaires de la première et de la deuxième section, accompagnés du cardinal Parolin et du substitut Pena Parra. Des paroles plus qu'emblématiques.
Léon XIV, quant à lui, a remis en ordre l'Institut de la Famille Jean-Paul II, rétabli la procession du Corpus Christi (supprimée par François), relancé la clôture du mois marial dans la grotte de Lourdes au sommet du Vatican.
Et encore : il a immédiatement donné audience à deux réalités ecclésiales particulièrement maltraitées, l'Opus Dei et les néocatéchuménaux.
Enfin, il a lancé une grande opération de raccommodage avec les Etats-Unis et répété au monde que l'avenir de l'humanité ne passe que par la protection de la famille fondée par un homme et une femme (« nous avons besoin d'alliances conjugales »).
Les appels à la défense de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle, n'ont pas manqué non plus. En pratique, ces valeurs non négociables qui, sous le pape François, avaient souvent été reléguées au second plan.
LE JUBILÉ DES MOUVEMENTS
Hier, lors du Jubilé des mouvements, Léon XIV a répété que les diverses réalités ecclésiales nées de l'impulsion du Concile sont fondamentales pour donner corps à l'idée d'une Église multiforme et unie. « Nous sommes un peuple en mouvement dans un monde déchiré et sans paix ». Un passage de son discours l'a interpellé sur tout ce qui pollue les relations humaines « comme les malentendus, les préjugés, les instrumentalisations ». « Mais je pense aussi - avec beaucoup de douleur - quand une relation est infestée par le désir de dominer l'autre, une attitude qui aboutit souvent à la violence, comme le démontrent malheureusement les nombreux et récents cas de féminicides », a-t-il ajouté.En ce qui concerne les femmes, le nouveau pape a offert, au cours de ces trente jours, un signe significatif qui suggère qu'il veut continuer à nommer des figures féminines au sommet de la curie : sa première nomination a été celle d'un sous-secrétaire canoniste dans le Dicastère des Religieux. Cependant, il lui est très difficile d'accepter la très forte poussée venant d'Allemagne, où le vent réformateur souffle fort avec des demandes explicites pour le sacerdoce féminin. Le test du Père Prévost sera de parvenir à maintenir la cohésion entre les forces réformatrices et le Magistère, qui est très clair sur la question : pas d'ordination, même si elles peuvent aspirer à des rôles gouvernementaux s'il n'y a pas d'ordre sacré impliqué. Entre-temps, un premier grief a déjà éclaté.
Prevost a dû accepter la démission de l'évêque allemand Hanke qui part parce que lui et trois autres collègues (Oster, Voderholzer, Woelki) se sont retirés du Synodaler Weg en signe de protestation, car selon eux la synodalité, dans l'état actuel des choses, serait réduite à un mécanisme de prise de décision de type parlementaire. Un nouveau test pour Léon XIV en attendant de voir comment il va gérer le puzzle allemand.
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Des évêques se tournent vers le pape Léon XIV alors que la Cour européenne envisage l'annulation d'actes de baptême
D'Hannah Brockhaus et Angela Ambrogetti sur CNA :
Des évêques se tournent vers le pape Léon XIV alors que la Cour européenne envisage l'annulation d'actes de baptême
6 juin 2025
Un groupe d'évêques européens s'est tourné vers le pape Léon XIV et le Saint-Siège pour obtenir de l'aide alors que la Cour de justice de l'Union européenne examine une affaire judiciaire belge concernant l'annulation de noms dans les registres de baptême.
Lors d'une audience au Vatican le 23 mai, le pape Léon XIV « nous a dit qu'il considérait cette question comme très importante. Il l'a évoquée dès le début. Il a dit : "Je veux vraiment connaître votre avis" », a déclaré Alessandro Calcagno , avocat et secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de l'Union européenne (COMECE), à ACI Stampa, le partenaire d'information en italien de CNA.
La Cour de justice de l'Union européenne examine actuellement une affaire portée par la Cour d'appel de Bruxelles, qui a demandé des éclaircissements sur la question de savoir si le refus de l'Église catholique d'effacer les noms des registres de baptême lorsque cela est demandé constitue une violation du règlement général sur la protection des données de l'Union européenne.
Cette règle régit le traitement des données personnelles au sein de l'Union européenne depuis mai 2018. La décision de la Cour européenne est attendue fin 2026 ou en 2027.
Calcagno a expliqué à ACI Stampa que lorsqu'un catholique baptisé demandait à être radié d'un registre, une note était généralement inscrite en marge du document, mentionnant « l'apostasie formelle de la foi ». Le fait que le baptême ait eu lieu demeurait un fait historique.
Mais fin 2023, dans le diocèse de Gand en Belgique, quelqu'un a demandé que toutes ses données soient complètement supprimées du registre, ce à quoi le diocèse s'est opposé.
Il y a déjà eu des cas similaires en Europe en 1995, a déclaré Calcagno, mais tous avec des décisions de justice nationales favorables à l'Église.
Aujourd'hui, a-t-il déclaré, « c'est la première fois que de petites tentatives sont faites pour saper cette tendance positive. Jusqu'à présent, la jurisprudence stipulait que le jugement visait à ajouter une mention, mais soudain, l'idée de l'annulation [des données] est apparue. »
La question de savoir comment résoudre ce problème est ouverte et fait l’objet d’un bras de fer juridique entre les autorités et l’Église.
« En Belgique comme aux Pays-Bas, les tribunaux civils laïcs tentent d'interpréter le droit canonique pour plaider en faveur de l'annulation », a noté Calcagno. « C'est un grand danger, car si l'on s'engage dans une loi qui n'est pas la sienne, on commence à la manipuler. »
La COMECE travaille avec le Saint-Siège pour défendre la position de l'Église sur la question des registres de baptême.
Le rôle de la COMECE a été de « rassembler des réflexions et des arguments juridiques lorsque certains cas se présentent au niveau de l'Union européenne », a déclaré M. Calcagno, et d'organiser des rencontres avec divers juristes des conférences épiscopales nationales.
« Nous avons recueilli de nombreux arguments qui ont ensuite été utilisés », a-t-il déclaré. « Plusieurs États membres sont intervenus dans la procédure, et les Églises ont également travaillé au niveau local. De plus, une étroite collaboration a été instaurée avec le Saint-Siège, et une note a été publiée le 17 avril 2025 , spécifiquement sur les radiations des registres de baptêmes, et nous avons travaillé très intensément avec le Saint-Siège à ce sujet. »
La note du Dicastère pour les textes législatifs affirme que « le droit canonique ne permet pas la modification ou l'annulation des inscriptions faites dans le registre des baptêmes, sauf pour corriger d'éventuelles erreurs de transcription. Ce registre a pour but d'assurer la certitude quant à certains actes, permettant ainsi de vérifier leur existence réelle. »
La question est suivie depuis des années et des solutions que la Cour européenne acceptera sont recherchées. Il convient toutefois de préciser, selon Calcagno, que « la Cour ne fait que rédiger une réponse aux questions posées par une juridiction nationale. Il ne s'agit pas d'une initiative de l'Union européenne contre l'Église. Il s'agit d'une réponse aux clarifications demandées au niveau national. »
La réponse prendra quelques années, a-t-il expliqué, car « il faut une audience publique, puis un avocat général donne des orientations, appelées conclusions, et ensuite le jugement arrive ».
Selon un rapport annuel de 2023 , 1 270 catholiques en Belgique ont demandé que leur nom soit retiré du registre des baptêmes, en grande partie en raison des profondes retombées et de l'indignation publique suscitées par la gestion des scandales d'abus sexuels.
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Le site Internet du Vatican supprime les photos d'œuvres d'art créées par le Père Rupnik
De Christopher R. Altieri sur Crux :
Le site Internet du Vatican supprime les photos d'œuvres d'art créées par un prêtre accusé d'abus
9 juin 2025
Des images d'œuvres d'art créées par un célèbre religieux en disgrâce accusé d'abus sexuels en série et d'autres abus ont disparu des sites Web officiels des médias du Vatican sans explication, près d'un an après que le chef de l'agence de communication du Vatican a fermement défendu l'utilisation continue de ces images par son département, même face à un tollé public soutenu.
Les victimes et les défenseurs ont accueilli la nouvelle avec une faveur prudente, mais cette évolution souligne le chemin que le Vatican et l’Église doivent encore parcourir pour parvenir à une véritable réforme de la sauvegarde de la culture et du système de justice ecclésiastique.
« L'art du viol »
Les images incriminées étaient des reproductions numériques d’œuvres créées par le père Marko Rupnik – un ancien jésuite accusé d’avoir abusé spirituellement, psychologiquement et sexuellement de dizaines de victimes sur une période de trente ans – pendant laquelle Rupnik était basé à Rome.
Pendant des décennies, Rupnik a bénéficié de la faveur des papes, des responsables du Vatican et de ses anciens supérieurs de la Compagnie de Jésus.
La plupart des victimes présumées de Rupnik étaient des religieuses, dont plusieurs avaient appartenu à une époque à une congrégation de sœurs que Rupnik lui-même avait contribué à établir dans sa Slovénie natale.Rupnik aurait abusé de ses victimes dans le cadre de son « processus créatif » – un fait qui, selon les survivants, les défenseurs des victimes et les observateurs de tout le spectre de l’opinion au sein de l’Église, rend les abus de Rupnik indissociables de ses œuvres « d’art », que l’on trouve dans des sanctuaires et des chapelles partout dans le monde et même au Palais apostolique.
Certaines victimes et défenseurs ont qualifié l’œuvre de Rupnik d’« art du viol » et beaucoup ont demandé son retrait de l’espace sacré.
Laura Sgrò, une avocate qui exerce dans les domaines civil et ecclésiastique et qui représente un certain nombre de victimes de Rupnik, tant au niveau civil que canonique, a déclaré à Crux que la suppression des images de Rupnik du site Web de Vatican News est une évolution bienvenue.« Mes clients ont accueilli la nouvelle favorablement », a déclaré Sgrò. L'une des victimes accusatrices de Rupnik, Mirjam Kovacs, a déclaré à Crux qu'elle considérait cette évolution comme « un signe encourageant ».
« L’utilisation de telles images a été décriée à plusieurs reprises par les victimes que je représente », a déclaré Sgrò, « qui ont considéré leur utilisation comme pour le moins inopportune, dans la mesure où elles étaient une source de souffrance ultérieure pour mes clients. »
Images discrètement supprimées
Samedi après-midi encore, aux États-Unis, l'œuvre en question était encore visible sur les pages officielles du calendrier liturgique de Vatican News, y compris celles de plusieurs fêtes du mois de juin 2025.
Il n'était pas certain que ces images soient un jour retirées jusqu'à ce que cela devienne un fait accompli, et en fait, leur présence était une question de politique déclarée, malgré les protestations mondiales persistantes contre leur utilisation par le Vatican.
« Il ne s'agit pas d'abus sur mineurs », a déclaré le préfet du Dicastère pour la Communication du Saint-Siège, le Dr Paolo Ruffini, devant une salle de banquet remplie de journalistes en juin 2024, en réponse à une question sur l'utilisation continue des images de Rupnik par son département. « Nous n'avons pas publié de nouvelles photos », a précisé M. Ruffini, « nous avons simplement conservé les images restantes. »
Ruffini a répondu aux questions après avoir prononcé le discours d'ouverture du dernier jour de la Conférence des médias catholiques 2024, le principal événement annuel de la Catholic Media Association aux États-Unis.
Les appels des victimes et des défenseurs de la réforme se sont intensifiés à la suite des propos de Ruffini, demandant non seulement le retrait des images, mais aussi sa démission ou son renvoi. Ruffini, cependant, est resté à son poste, tout comme les images de Rupnik, jusqu'à leur disparition au cours du week-end.
Parmi ceux qui ont appelé à l'arrêt de l'utilisation des images de Rupnik se trouvait le président fondateur de la Commission pour la protection des mineurs du pape François, le cardinal Sean O'Malley, qui a publié une déclaration une semaine après que Ruffini a offert sa défense aux journalistes.
« La prudence pastorale empêcherait d'exposer des œuvres d'art d'une manière qui pourrait impliquer soit une exonération, soit une défense subtile » des agresseurs présumés, « ou indiquer une indifférence à la douleur et à la souffrance de tant de victimes d'abus », a écrit O'Malley dans une lettre adressée aux chefs de département du Vatican à la suite de la controverse.
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Comment communiquer avec espoir dans l'Europe d'aujourd'hui ? : « Seul Dieu est la réponse »
D'EWTN :
Comment communiquer avec espoir dans l'Europe d'aujourd'hui ? : « Seul Dieu est la réponse »
9 juin 2025
Comment communiquer avec espoir dans l'Europe d'aujourd'hui ? C'est la question à laquelle se sont penchés un groupe de communicateurs et de journalistes de l'Église lors d'une rencontre organisée à Prague du 3 au 5 juin par le Conseil des Conférences épiscopales d'Europe.
Dans le cadre du Jubilé de l'Espérance, des experts de 18 pays de l'Union européenne se sont réunis pour réfléchir à une communication qui « redonne du sens » à la vie des gens, c'est-à-dire une communication qui parle de Dieu.
Daniel Arasa, consulteur du Dicastère pour la communication et doyen de la faculté de communication sociale institutionnelle de l’Université pontificale de la Sainte-Croix à Rome, a ouvert la réunion par une présentation intitulée « Le service des communicateurs ecclésiaux à l’Église dans le contexte actuel ».
Lors d'un entretien avec ACI Prensa, partenaire d'information hispanophone de CNA, Arasa a abordé l'un des principaux problèmes auxquels sont confrontés les communicateurs institutionnels : le manque de confiance envers les institutions. Face à ce constat, il a souligné l'importance d'un renouveau axé sur trois axes d'action.
Un appel à la « reforestation culturelle »
Il a d’abord appelé à une « reforestation culturelle », une métaphore qui fait référence à la replantation de valeurs fondamentales dans la société « qui donnent sens et unité à la coexistence ».
Il a précisé que la perte de ces valeurs n’est pas seulement due à l’ignorance religieuse ou à la déchristianisation, mais aussi au processus qui a commencé dans les années 1960 « avec les théories du genre, le féminisme radical, l’exacerbation de l’individualisme et le relativisme ».
Arasa a expliqué que ces phénomènes ont vidé de leur contenu anthropologique des concepts tels que l'homme, la femme, la famille et l'amour. « Jusqu'à récemment, ces concepts étaient partagés à l'échelle mondiale et permettaient le dialogue et la coexistence sociale. Aujourd'hui, ils sont vidés de leur contenu », a-t-il souligné.
Lorsque ces « arbres » sont abattus, a ajouté l'expert en communication, « la montagne s'effondre ». Il a donc souligné la responsabilité des communicateurs ecclésiaux de « reboiser culturellement la société ».
Dans sa présentation, Arasa a également souligné la nécessité de favoriser la créativité et l’empathie dans la communication.
Enfin, il a cité quatre qualités qu’un communicateur religieux doit posséder : « le désir de formation continue, le service, l’unité avec le Saint-Père, la bonne humeur et la joie ».
Face aux guerres et à la sécularisation en Europe, il a précisé que donner de l’espoir ne consiste pas seulement à communiquer de bonnes nouvelles, mais aussi à « pouvoir parler de choses négatives dans un contexte de foi, c’est-à-dire d’espérance ».
Il a également souligné que les gens « veulent entendre des histoires », et que les institutions sont donc mieux présentées à travers des histoires.
L'Italien Alessandro Gisotti, directeur adjoint de la rédaction du Dicastère pour la Communication et ancien porte-parole du Vatican sous le pontificat du pape François, a réfléchi sur le thème de la « Communication du pape François au pape Léonard de Vinci ». Il a déclaré que pour comprendre le pape Léonard de Vinci, « il faut connaître saint Augustin ».
La dernière session a porté sur le thème « Les journalistes et la communication du Vatican », avec des interventions de Javier Martínez Brocal, expert du Vatican et correspondant du journal espagnol ABC, et de Josef Pazderka, rédacteur en chef de Český rozhlas Plus, une station de radio tchèque.
Brocal a souligné que ceux qui ont perdu le sens de la vie ou qui désespèrent trouvent cette réponse dans l’Église, même s’ils ne la recherchent pas directement.
Arasa a fait écho aux propos de Martínez-Brocal, soulignant que « l'Église est l'une des rares, sinon la seule, institution capable de donner un sens à nombre de ces questions ». À cet égard, il a souligné que les mêmes personnes qui penchent vers « l'orientalisme, la pleine conscience, etc., ont été très attentives à ce qui se passait pendant le conclave ».
« La beauté même des rites, des prières, le sentiment de joie qui imprégnait les gens, sur les places… ce sont des choses qui montrent qu’il y a une dimension spirituelle derrière tout cela ; c’est ce qui remplit vraiment les gens de sens », a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, il a rappelé que Léon XIV cherche à « retrouver la primauté du Christ », un thème sur lequel François a également beaucoup insisté. « Les gens ont besoin de réponses, et seul Dieu est la réponse, et nous ne devons pas avoir peur de la présenter de manière très positive et non imposante. Il s'agit de transmettre un message de joie », a indiqué Arasa.
Témoin de vie et de cohérence
Enfin, il a insisté sur l'importance de la cohérence : « Nous ne pouvons pas parler du Christ et le présenter sans témoigner par notre vie. Tout ce que nous disons doit avoir cet esprit évangélisateur, un point que le pape souligne constamment. »
La réunion comprenait également diverses activités culturelles, dont une messe dans la chapelle Saint-Venceslas de la cathédrale de Prague, présidée par l'évêque Josef Nuzík, président de la Conférence épiscopale tchèque.
Cet article a été initialement publié par ACI Prensa, le partenaire d'information en espagnol de CNA. Il a été adapté par CNA.
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"Imagine..." Et si l'on imaginait la paix liturgique ?
De Mark Brumley (président et directeur général d'Ignatius Press) sur le CWR :
Imaginez la paix liturgique
Il semble temps de revoir la mise en garde du pape Benoît XVI selon laquelle l’Église ne doit pas contribuer aux divisions et de se demander si les dirigeants de ces dernières années n’ont pas parfois contribué à un antagonisme inutile.
L'archevêque de San Francisco, Salvatore Cordileone, a « appuyé » les commentaires du cardinal Goh, écrivant que « lever les restrictions sur l'utilisation du Missel de 1962 serait grandiose, apaisant et unificateur ». Il a également souligné comment cela pourrait renforcer l'unité et favoriser l'amour.
Parallèlement, l'évêque Michael Martin du diocèse de Charlotte a récemment décidé de limiter le rite traditionnel de la messe à une seule chapelle dans son diocèse, en raison de l'instruction pastorale du défunt pape François. Ses partisans affirment que cette mesure favorise l'unité du rite romain, tandis que ses détracteurs affirment qu'elle impose une uniformité inutile et risque d'aliéner davantage les catholiques attachés à l'ancienne forme.
L'approche du cardinal Goh et de l'archevêque Cordileone semble tout à fait judicieuse d'un point de vue pastoral, même si la levée des restrictions actuelles sur la Messe traditionnelle ne sera pas automatiquement « apaisante et unificatrice ». Cela demandera du temps et beaucoup de travail : prière, dialogue, patience et explications. Il faudra également de la bonne foi et une marge de manœuvre raisonnable entre catholiques engagés. Il faudra modérer le discours de tous côtés. Par-dessus tout, la charité sera un impératif.
À long terme, une approche apparemment inutilement sévère, inspirée par une pastorale des années 1970 – visant essentiellement à éliminer la liturgie traditionnelle – ne fonctionnera probablement pas. Même de nombreux catholiques peu ou pas intéressés par la liturgie traditionnelle pourraient trouver très « non pastoral » ce qui ressemble à une stratégie brutale de « contention » ou de « suppression ». Nombre de catholiques privilégient une approche du « vivre et laisser vivre », car l'ancienne comme la nouvelle forme sont, de leur point de vue, des expressions de la liturgie romaine.
Pour mémoire, ma femme et moi sommes membres d'une paroisse catholique plutôt moyenne, où la messe est célébrée selon les rubriques. C'est-à-dire celles de 1969. Et en anglais. Pas de Messe Traditionnelle en Théologie. Même là où je travaille – aux éditions Ignatius – la messe est célébrée selon le Novus Ordo, avec toutefois un mélange d'anglais et de latin, et le Canon romain étant proposé ad orientem . Plus ou moins la « réforme de la réforme » prônée par le pape Benoît XVI et d'autres.
Quoi qu'il en soit, je ne suis pas vraiment impliqué dans le débat liturgique autour de la MTL. Mais, comme beaucoup, ma femme et moi avons des amis et de la famille catholiques traditionalistes, et favoriser une communion plus profonde devrait être une priorité pour tout catholique. C'est pourquoi il me semble que les responsables de l'Église devraient s'empresser d'explorer les moyens d'accueillir raisonnablement les catholiques de la MTL et de les aider à contribuer à la vie et à la mission de l'Église. Le nombre de jeunes familles à la MTL est croissant. Pourquoi risquer de les ajouter à la liste déjà longue des personnes désaffiliées ?
Oui, certains traditionalistes insistent haut et fort sur la supériorité de l'ancienne messe sur la messe du Missel de 1969, la soi-disant « nouvelle messe ». Et alors ? Ce genre de chose n'est pas propre aux catholiques traditionalistes. Leurs amis catholiques orientaux affirment souvent que l'Orient « fait mieux », tout en soutenant que toutes les Églises catholiques sont d'égale dignité. Les catholiques orientaux, tout comme les catholiques traditionalistes (et, chut, les catholiques Novus Ordo), ont leurs préférences. Ils les défendent souvent. Ce n'est pas une menace, ou du moins, ce n'est pas nécessaire.
Bien sûr, il est grave que des catholiques traditionalistes extrémistes aient nié la légitimité du Concile Vatican II, qualifié la liturgie Novus Ordo de simple pique-nique et dénoncé le pape François comme un antipape. Critiquer respectueusement est une chose ; attaquer en bloc en est une autre.
J'ai connu des gens qui ont profondément souffert du traditionalisme radical. Leurs histoires ne sont pas réjouissantes. Elles mettent en lumière un problème, et nous ne devrions pas le nier. Mais elles ressemblent beaucoup aux histoires de personnes qui ont été déstabilisées par d'autres formes de catholicisme, y compris des courants du catholicisme progressiste. Ne généralisons pas trop.
D'après mon expérience, la plupart des traditionalistes ne sont ni des radicaux ni des répudiateurs de Vatican II ni des invalidateurs du Novus Ordo. Ils peuvent avoir des inquiétudes et des questions concernant Vatican II, des doutes et des incertitudes sur tel ou tel aspect du Novus Ordo, mais la plupart souhaitent être en pleine communion avec l'Église. Et même certains radicaux sont au moins disposés à discuter.
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Comment le paysage religieux mondial a changé de 2010 à 2020
De Madalaine Elhabbal sur CNA :
Rapport Pew : Comment le paysage religieux mondial a changé de 2010 à 2020
9 juin 2025
Alors que le christianisme est resté la plus grande religion mondiale de 2010 à 2020, la dernière étude de Pew Research a révélé que les adeptes de l’islam ont dépassé toutes les religions du monde en termes de population au cours de la décennie.
Le rapport récemment publié, « Comment le paysage religieux mondial a changé de 2010 à 2020 », inclut des données provenant de plus de 2 700 sources, dont des recensements nationaux, des enquêtes démographiques et des registres de population. Certaines des estimations présentées dans le rapport proviennent de données relatives à 2020 qui n'ont été disponibles qu'en 2024 en raison de la pandémie de COVID-19, qui a retardé la publication des données de recensement dans au moins 65 pays.
Le rapport couvre 201 pays et se concentre sur sept catégories religieuses : les chrétiens, les musulmans, les hindous, les bouddhistes, les juifs, les personnes appartenant à d’autres religions moins connues et celles qui n’ont aucune affiliation religieuse.
Selon le rapport, le nombre total de chrétiens a augmenté de 122 millions entre 2010 et 2020, tandis que le nombre total de musulmans a augmenté de 327 millions, soit « plus que toutes les autres religions réunies ». La population chrétienne mondiale s'élevait à 2,3 milliards en 2020, tandis que la population musulmane mondiale atteignait 2 milliards.
Outre les musulmans, le seul autre groupe dont le pourcentage de la population mondiale a augmenté est celui des personnes qui s’identifient comme n’ayant aucune religion, appelées « sans ».
Le rapport décrit ce phénomène comme « frappant » car les personnes sans appartenance religieuse sont généralement plus âgées et ont des taux de fécondité plus faibles, ce qui les place dans une situation de « désavantage » en termes de croissance démographique.
Cependant, à la fin de 2020, les « sans » représentaient 24,2 % de la population mondiale, ce qui en fait le troisième groupe le plus important de l’étude, après les chrétiens et les musulmans.
Selon le rapport, « les personnes abandonnant leur identité religieuse après avoir été élevées dans la foi chrétienne » est la principale raison pour laquelle les personnes sans appartenance religieuse ont dépassé les personnes pratiquant une religion au cours de la décennie. Après le christianisme, le bouddhisme est le deuxième groupe ayant perdu le plus d'adeptes en raison de ces conversions religieuses.
Les États-Unis font partie des nombreux pays où une grande partie de leur population chrétienne a cessé d'adhérer à une religion entre 2010 et 2020. Cependant, Pew a constaté que les résultats depuis 2020 indiquent que ce déclin semble s'être stabilisé. En 2020, les États-Unis comptaient la deuxième plus grande population de personnes sans appartenance religieuse au monde, après la Chine.
En termes de répartition régionale, l'Afrique subsaharienne abrite désormais la majorité des chrétiens du monde, avec 30,7 % vivant dans la région en 2020. Il s'agit d'un changement par rapport à 2010, lorsque 24,8 % vivaient en Afrique subsaharienne et 25,8 %, la majorité des chrétiens du monde, vivaient en Europe.
Ce changement est dû à la fois à l’augmentation naturelle de la population en Afrique subsaharienne et à « la désaffiliation chrétienne généralisée en Europe occidentale », selon le rapport, qui note : « Il s’agit d’un changement géographique majeur depuis le début des années 1900, lorsque les chrétiens d’Afrique subsaharienne représentaient 1 % de la population chrétienne mondiale et que les deux tiers des chrétiens vivaient en Europe. »
En fait, les chrétiens ont connu des changements substantiels dans plus de pays que tout autre groupe religieux, diminuant en tant que part de la population dans tous les pays sauf un : le Mozambique, où la part des chrétiens a augmenté de 5 points de pourcentage.
Les concentrations régionales de Juifs ont également évolué, note le rapport, avec 45,9 % vivant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et 41 % en Amérique du Nord. En 2010, le plus grand nombre de Juifs vivait en Amérique du Nord. Cette évolution est en grande partie due à la croissance de la population israélienne, passée de 5,8 millions à 6,8 millions d'habitants, due aux migrations et à l'accroissement naturel au cours de la décennie.
Selon le rapport, peu de pays ont connu une évolution substantielle de la proportion de musulmans dans leur population, malgré la plus forte croissance démographique mondiale. Cela s'explique par le fait que cette croissance s'est produite dans des pays où les musulmans constituaient déjà le groupe religieux dominant. La croissance de la population musulmane a été largement attribuée à des taux de fécondité élevés.
Les hindous constituaient le quatrième groupe religieux en importance en 2020, avec une croissance d'environ 12 % entre 2010 et 2020. La croissance la plus notable a eu lieu dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord, où ils ont atteint 3,2 millions, soit une hausse de 62 %. Néanmoins, la majorité des hindous vivent toujours en Inde, et leur part dans la population mondiale est restée stable à 14,9 % au cours de la décennie.
De toutes les religions représentées dans le rapport, les bouddhistes ont été le seul groupe à connaître un déclin mondial entre 2010 et 2020, le nombre de bouddhistes dans le monde ayant diminué de 5 %, passant de 343 millions en 2010 à 324 millions en 2020. « Cela est dû à la fois à la désaffiliation religieuse des bouddhistes d’Asie de l’Est et à un taux de natalité relativement faible parmi les bouddhistes, qui ont tendance à vivre dans des pays où la population est plus âgée », explique le rapport.
Pew a également étudié la croissance du nombre de personnes adhérant à d'« autres religions », notamment les bahaïs, les jaïns, les shintoïstes, les sikhs, les taoïstes, les wiccans et les zoroastriens. Pew a estimé que le nombre de personnes appartenant à cette catégorie a augmenté de 12 %, passant de 154 millions à 172 millions entre 2010 et 2020. Cependant, la population mondiale a augmenté à peu près au même rythme, laissant le pourcentage d'adeptes d'« autres religions » stable, autour de 2 % de la population mondiale.
Madalaine Elhabbal est journaliste pour l'agence de presse catholique basée au bureau d'EWTN à Washington, DC.
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"Il existe une pollution du cœur et de l'esprit qui étouffe et empoisonne l'existence spirituelle..." Méditons l'homélie de Benoît XVI pour la Pentecôte 2009
CHAPELLE PAPALE EN LA SOLENNITÉ DE PENTECÔTE
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Basilique Vaticane
Dimanche 31 mai 2009Chers frères et sœurs!
A chaque fois que nous célébrons l'Eucharistie, nous vivons dans la foi le mystère qui s'accomplit sur l'autel, c'est-à-dire que nous participons à l'acte suprême d'amour que le Christ a réalisé par sa mort et sa résurrection. Le même et l'unique centre de la liturgie et de la vie chrétienne - le mystère pascal - assume ensuite, dans les différentes solennités et fêtes, des "formes" spécifiques, avec des significations différentes et des dons de grâce particuliers. Parmi toutes les solennités, la Pentecôte se distingue par son importance, parce qu'en elle se réalise ce que Jésus lui-même avait annoncé comme étant le but de toute sa mission sur la terre. En effet, alors qu'il montait à Jérusalem, il avait déclaré à ses disciples: "Je suis venu jeter un feu sur la terre et comme je voudrais que déjà il fût allumé!" (Lc 12, 49). Ces paroles trouvent leur réalisation la plus évidente cinquante jours après la résurrection, à Pentecôte, antique fête juive qui, dans l'Eglise, est devenue par excellence la fête de l'Esprit Saint: "Ils virent apparaître des langues qu'on eût dites de feu;... Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint" (Ac 2, 3-4). Le feu véritable, l'Esprit Saint, a été apporté sur la terre par le Christ. Il ne l'a pas arraché aux dieux, comme le fit Prométhée, selon le mythe grec, mais il s'est fait le médiateur du "don de Dieu" et il l'a obtenu pour nous, par le plus grand acte d'amour de l'histoire: sa mort sur la croix.
Dieu veut continuer à donner ce "feu" à chaque génération humaine, et naturellement, il est libre de le faire quand et comme il le veut. Il est esprit, et l'esprit "souffle où il veut" (cf. Jn 3, 8). Mais il y a une "voie normale" que Dieu a choisie pour "jeter le feu sur la terre": cette voie c'est Jésus, son Fils unique incarné, mort et ressuscité. A son tour, Jésus a constitué l'Eglise comme son Corps mystique, afin qu'elle prolonge sa mission dans l'histoire. "Recevez l'Esprit Saint" - a-t-il dit aux Apôtres au soir de la résurrection, en accompagnant ces paroles par un geste expressif: il a "soufflé" sur eux (cf. Jn 20, 22). Il a ainsi montré qu'il leur transmettait son Esprit, l'Esprit du Père et du Fils. Et maintenant, chers frères et sœurs, dans la solennité d'aujourd'hui, l'Ecriture nous dit encore une fois comment doit être la communauté, comment nous devons être, pour recevoir le don de l'Esprit Saint. Dans le récit, qui décrit l'événement de Pentecôte, l'auteur sacré rappelle que les disciples "se trouvaient tous ensemble en un seul lieu". Ce "lieu" est le Cénacle, la "chambre haute", où Jésus avait tenu la Dernière Cène avec ses apôtres, où il leur était apparu, ressuscité; cette pièce qui était devenue pour ainsi dire le "siège" de l'Eglise naissante (cf. Ac 1, 13). Cependant, plutôt que d'insister sur le lieu physique, les Actes des Apôtres veulent faire remarquer l'attitude intérieure des disciples: "Tous d'un même cœur étaient assidus à la prière" (Ac 1, 14). Donc, la concorde entre les disciples est la condition pour que vienne l'Esprit Saint; et le présupposé de la concorde est la prière.
Chers frères et sœurs, cela vaut aussi pour l'Eglise d'aujourd'hui, cela vaut pour nous, qui sommes ici réunis. Si nous ne voulons pas que Pentecôte se réduise à un simple rite ou à une commémoration, même suggestive, mais qu'elle soit un événement actuel de salut, nous devons nous préparer dans une attente religieuse au don de Dieu, par l'écoute humble et silencieuse de sa Parole. Pour que Pentecôte se renouvelle à notre époque, il faut peut-être - sans rien ôter à la liberté de Dieu - que l'Eglise soit moins "essoufflée" par les activités et davantage consacrée à la prière. C'est ce que nous enseigne la Mère de l'Eglise, la Très Sainte Vierge Marie, Epouse de l'Esprit Saint. (...) La musique et le chant qui accompagnent notre liturgie, nous aident eux aussi à être unanimes dans la prière, et c'est pourquoi j'exprime ma vive reconnaissance au chœur de la cathédrale et à l'orchestre de chambre (Kammerorchester) de Cologne. Pour cette liturgie, à l'occasion du bicentenaire de la mort de Joseph Haydn, a été choisie de façon très opportune son Harmoniemesse, la dernière des "Messes" composées par ce grand musicien, une symphonie sublime à la gloire de Dieu. A vous tous, venus pour cette circonstance, j'adresse mon salut le plus cordial.
Pour désigner l'Esprit Saint, dans le récit de Pentecôte, les Actes des Apôtres utilisent deux grandes images: l'image de la tempête et celle du feu. Il est clair que saint Luc a à l'esprit la théophanie du Sinaï, racontée dans les livres de l'Exode (19, 16-19) et du Deutéronome (4, 10-12.36). Dans le monde antique, la tempête était vue comme le signe de la puissance divine, devant laquelle l'homme se sentait subjugué et empli de crainte. Mais je voudrais souligner aussi un autre aspect: la tempête est décrite comme un "vent impétueux" et cela fait penser à l'air qui différencie notre planète des autres astres et nous permet d'y vivre. Ce que l'air est à la vie biologique, l'Esprit Saint l'est à la vie spirituelle; et de même qu'il existe une pollution atmosphérique qui empoisonne l'environnement et les êtres vivants, de même il existe une pollution du cœur et de l'esprit qui étouffe et empoisonne l'existence spirituelle. De même qu'il ne faut pas s'habituer aux poisons de l'air - c'est pourquoi l'engagement écologique représente aujourd'hui une priorité -, on devrait faire tout autant pour ce qui corrompt l'esprit. Il semble au contraire que l'on s'habitue sans difficulté à de nombreux produits qui polluent l'esprit et le cœur et qui circulent dans notre société - par exemple les images qui transforment en spectacle le plaisir, la violence ou le mépris de l'homme et de la femme. Cela aussi est une forme de liberté, dit-on, sans reconnaître que tout cela pollue, intoxique l'esprit, surtout des nouvelles générations, et finit ensuite par conditionner la liberté elle-même. La métaphore du vent impétueux de Pentecôte fait penser au contraire à quel point il est précieux de respirer un air propre, un air physique, avec les poumons, et un air spirituel, avec le cœur, l'air sain de l'esprit qui est l'amour!
L'autre image de l'Esprit Saint que nous trouvons dans les Actes des Apôtres est le feu. J'ai mentionné au début l'opposition entre Jésus et la figure mythologique de Prométhée, qui rappelle un aspect caractéristique de l'homme moderne. S'étant emparé des énergies du cosmos - le "feu" - l'être humain semble aujourd'hui s'affirmer comme un dieu et vouloir transformer le monde en excluant, en mettant de côté, ou même en refusant le Créateur de l'univers. L'homme ne veut plus être image de Dieu, mais de lui-même; il se déclare autonome, libre et adulte. Il est évident qu'une telle attitude révèle un rapport non authentique avec Dieu, conséquence d'une fausse image qu'il s'est faite de Lui, comme l'enfant prodigue de la parabole évangélique qui croit se réaliser lui-même en s'éloignant de la maison de son père. Entre les mains d'un tel homme, le "feu" et ses immenses potentialités deviennent dangereux: ils peuvent se retourner contre la vie et contre l'humanité elle-même, comme hélas le démontre l'histoire. Les tragédies de Hiroshima et de Nagasaki, dans lesquelles l'énergie atomique, utilisée à des fins belliqueuses, a fini par semer la mort dans des proportions inouïes, en représentent une mise en garde constante.
En vérité, on pourrait trouver de nombreux exemples, moins graves et pourtant tout aussi symptomatiques dans la réalité de chaque jour. L'Ecriture Sainte nous révèle que l'énergie capable de mettre le monde en mouvement n'est pas une force anonyme et aveugle, mais l'action de "l'Esprit de Dieu qui planait sur les eaux" (Gn 1, 2) au début de la création. Et Jésus Christ a "apporté sur la terre" non pas la force vitale qui l'habitait déjà, mais l'Esprit Saint, c'est-à-dire l'amour de Dieu qui "renouvelle la face de la terre" en la purifiant du mal et en la libérant de la domination de la mort (cf. Ps 103/104, 29-30). Ce "feu" pur, essentiel et personnel, le feu de l'amour est descendu sur les apôtres, réunis dans la prière avec Marie au Cénacle, pour faire de l'Eglise le prolongement de l'œuvre rénovatrice du Christ.
Enfin, une dernière réflexion tirée du récit des Actes des Apôtres: l'Esprit Saint vainc la peur. Nous savons que les disciples s'étaient réfugiés au Cénacle après l'arrestation de leur Maître et y étaient restés enfermés par peur de subir le même sort. Après la résurrection de Jésus, leur peur ne disparaît pas à l'improviste. Mais voilà qu'à Pentecôte, lorsque l'Esprit Saint se posa sur eux, ces hommes sortirent sans peur et commencèrent à annoncer à tous la bonne nouvelle du Christ crucifié et ressuscité. Ils n'avaient pas peur, parce qu'ils se sentaient entre les mains du plus fort. Oui, chers frères et sœurs, l'Esprit de Dieu, là où il entre, chasse la peur; il nous fait savoir et sentir que nous sommes entre les mains d'une Toute-Puissance d'amour: quoi qu'il arrive, son amour infini ne nous abandonne pas. C'est ce que montrent le témoignage des martyrs, le courage des confesseurs de la foi, l'élan intrépide des missionnaires, la franchise des prédicateurs, l'exemple de tous les saints, certains même adolescents et enfants. C'est ce que révèle l'existence même de l'Eglise, qui, en dépit des limites et des fautes des hommes, continue de traverser l'océan de l'histoire, poussée par le souffle de Dieu, et animée par son feu purificateur. Avec cette foi et cette joyeuse espérance, nous répétons aujourd'hui, par l'intercession de Marie: "Envoie ton Esprit, Seigneur, qu'il renouvelle la face de la terre".
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Le bienheureux Edouard Poppe (10 juin)
De Dom Antoine Marie, abbé de l'abbaye Saint-Joseph de Clairval (Lettre mensuelle du 15 novembre 2000 reproduite ici avec l'aimable autorisation de son auteur) :
«N'avez-vous pas remarqué quel nimbe de lumière enveloppe les saints prêtres et illumine tout autour d'eux? Quelles transformations ils suscitent par la silencieuse prédication de leur sainte vie! Que d'imitateurs ils attirent à leur suite, les entraînant dans leur idéal sacerdotal! Puisse Jésus nous faire la grâce d'entrer en contact avec un tel prêtre!» L'auteur de ces lignes, l'abbé Édouard Poppe (1890-1924) – que le Pape Jean-Paul II a béatifié le 3 octobre 1999 –, ne se doutait pas que ses paroles allaient s'appliquer à sa propre histoire.
Édouard Poppe est né le 18 décembre 1890, dans une famille flamande profondément catholique. Son père, Désiré, et sa mère, Josefa, habitent une modeste maison dans la petite ville de Temse, près de Gand (Belgique). Boulanger de son métier, Désiré travaille dur pour faire vivre les siens. Dans les épreuves, il a coutume de dire: «Il faut toujours être content de la volonté de Dieu». Josefa met dans son ménage une chaude affection en même temps qu'une ferme discipline. Elle assiste chaque jour à la Messe, autant qu'elle le peut, car la famille s'agrandit rapidement. Onze enfants viendront réjouir le foyer: trois mourront en bas âge, les deux garçons deviendront prêtres, cinq filles seront religieuses, une seule restera auprès de sa mère.
Un enfant espiègle et têtu
Dès ses premières années, Édouard manifeste un naturel aussi heureux que remuant. Mais il n'est pas un enfant facile: il bouscule tout, au risque de casser bien des choses et de se faire mal. Espiègle et têtu, il ne peut laisser ses soeurs en paix. Celles-ci prennent leur revanche lorsqu'elles le surprennent en train de se peigner devant une glace, prenant alors plaisir à le décoiffer. Édouard va volontiers à l'école, mais préfère tout de même rester à la maison où son exubérance peut plus facilement se donner libre cours. Gourmand, comme beaucoup d'enfants, Édouard s'attaque fréquemment aux friandises de la boulangerie. Cependant, on remarque en lui franchise et gaieté. À douze ans, il fait sa première Communion, puis reçoit la Confirmation. Alors, sous l'influence bienfaisante des sacrements, Édouard devient plus sérieux: farces et taquineries se raréfient.
Au printemps 1904, M. Poppe s'ouvre à Édouard de projets d'agrandissement de son commerce; il souhaite le voir entrer en apprentissage de pâtissier. Édouard reste tout d'abord muet, car il a résolu de devenir prêtre. Il répond finalement à son père qu'il ne veut pas être boulanger. Quelques temps après, un prêtre ami exprime à M. et Mme Poppe un avis favorable sur la vocation d'Édouard. M. Poppe dit à son épouse: «Je préfère ce que Dieu veut. D'ailleurs ne soyons pas égoïstes. Dieu ne nous a pas donné nos enfants pour nous». C'est ainsi qu'à l'automne, le garçon part pour le Petit-Séminaire Saint-Nicolas à Waas.
Le 10 janvier 1907, M. Poppe meurt d'épuisement. Édouard, qui a 16 ans, envisage de renoncer pour un temps aux études et de prendre en mains la boulangerie, mais sa mère lui dit: «Papa m'a fait promettre avant de mourir de te laisser poursuivre tes études. Je veux tenir ma promesse».
En septembre 1910, Édouard est appelé au service militaire, dans la Compagnie universitaire, où il pourra commencer ses études de philosophie. À la caserne, on apprend bientôt son désir du sacerdoce, ce qui lui attire moqueries et provocations. La trivialité et la débauche de ses compagnons lui deviennent insupportables, un «enfer», dira-t-il. De plus, il ne peut assister à la Messe et communier en semaine. Cette privation lui coûte beaucoup. En revanche, l'expérience de la vie militaire l'éclaire sur la misère humaine, et lui sera utile lorsqu'en 1922 on lui confiera le soin des séminaristes et des religieux tenus au service militaire. Après quelques mois, il retrouve la sérénité et puise dans l'Eucharistie, qu'il peut recevoir à nouveau, la force pour transformer l'épreuve en occasion d'apostolat. Il comprend mieux maintenant la vie et les difficultés des soldats et se met au service de tous. Il constate combien les fortes têtes ont besoin d'amitié; grâce à sa gentillesse, à sa serviabilité et à sa bonne humeur, il réussit à ouvrir les coeurs et à porter les âmes à la vie spirituelle.
Un jour, il découvre la vie de sainte Thérèse de Lisieux: «Ce livre, écrira-t-il, m'a donné plus de plaisir et de profit que n'importe quel ouvrage de philosophie; j'y ai appris des choses que des années d'étude ne m'auraient pas fait découvrir». Ce qui le charme chez la jeune Carmélite, c'est sa façon d'entendre la contemplation, qui correspond si bien à ses goûts: une prière toute simple, familière, pratique, épousant les contours de tous les événements et de toutes les occupations, faisant corps avec la vie, devenue elle-même la vie et sanctifiant tout. Ainsi disparaît le conflit entre prière et travail. Saint Louis-Marie Grignion de Montfort lui apporte le sourire maternel de Marie, mais il semble que le saint préféré de l'abbé Poppe soit saint François d'Assise, à cause de son amour pour la Croix de Jésus.
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L'homélie du pape Léon XIV pour la fête de la Pentecôte
MESSE EN LA SOLENNITÉ DE PENTECÔTE
JUBILÉ DES MOUVEMENTS, DES ASSOCIATIONS ET DES COMMUNAUTÉS NOUVELLESCHAPELLE PAPALE
HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV
Place Saint-Pierre
Dimanche 8 juin 2025Frères et sœurs,« Le jour où […] le Seigneur Jésus-Christ, glorifié par son ascension au ciel après sa résurrection, a envoyé le Saint-Esprit, nous apparaît comme un jour heureux » (St Augustin, Discours 271, 1). Et aujourd’hui encore, ce qui s’est passé au Cénacle revit : le don de l’Esprit Saint descend sur nous comme un vent impétueux qui nous secoue, comme un bruit qui nous réveille, comme un feu qui nous éclaire (cf. Ac 2, 1-11).
Comme nous l’avons entendu dans la première Lecture, l’Esprit accomplit quelque chose d’extraordinaire dans la vie des Apôtres. Après la mort de Jésus, ils s’étaient enfermés dans la peur et la tristesse, mais maintenant ils reçoivent enfin un regard nouveau et une intelligence du cœur qui les aident à interpréter les événements qui se sont produits et à faire l’expérience intime de la présence du Ressuscité : l’Esprit Saint vainc leur peur, brise leurs chaînes intérieures, apaise leurs blessures, les oint de force et leur donne le courage d’aller à la rencontre de chacun pour annoncer les œuvres de Dieu.
Le passage des Actes des Apôtres nous dit qu’à Jérusalem, à ce moment-là, il y avait une multitude de personnes de diverses origines, et pourtant « chacun d’eux les entendait dans son propre dialecte » (v. 6). C’est alors qu’à la Pentecôte, les portes du Cénacle s’ouvrent parce que l’Esprit ouvre les frontières. Comme l’affirme Benoît XVI : « L’Esprit Saint leur donne de comprendre. En surmontant la rupture initiale de Babel – la confusion des cœurs, qui nous élève les uns contre les autres – l’Esprit ouvre les frontières. […] L’Église doit toujours redevenir ce qu’elle est déjà: elle doit ouvrir les frontières entre les peuples et abattre les barrières entre les classes et les races. En son sein, il ne peut y avoir de personnes oubliées ou méprisées. Dans l’Eglise, il n’y a que des frères et des sœurs de Jésus Christ libres » (Homélie de Pentecôte, 15 mai 2005).
Voici une image éloquente de la Pentecôte sur laquelle j’aimerais m’arrêter avec vous pour méditer.
L’Esprit ouvre les frontières avant tout en nous. C’est le Don qui ouvre notre vie à l’amour. Et cette présence du Seigneur dissout nos duretés, nos fermetures, nos égoïsmes, les peurs qui nous bloquent, les narcissismes qui nous font tourner uniquement autour de nous-mêmes. Le Saint-Esprit vient défier en nous le risque d’une vie qui s’atrophie, aspirée par l’individualisme. Il est triste de constater que dans un monde où les occasions de socialiser se multiplient, nous risquons paradoxalement d’être davantage seuls, toujours connectés mais incapables de “créer des réseaux”, toujours immergés dans la foule mais restant des voyageurs désorientés et solitaires.
Au contraire, l’Esprit de Dieu nous fait découvrir une nouvelle façon de voir et de vivre la vie : il nous ouvre à la rencontre avec nous-mêmes au-delà des masques que nous portons ; il nous conduit à la rencontre avec le Seigneur en nous éduquant à faire l’expérience de sa joie ; il nous convainc – selon les paroles mêmes de Jésus que nous venons de proclamer – que ce n’est qu’en restant dans l’amour que nous recevons aussi la force d’observer sa Parole et donc d’en être transformés. Il ouvre les frontières en nous, afin que notre vie devienne un espace accueillant.
L’Esprit ouvre également les frontières dans nos relations. En effet, Jésus dit que ce Don c’est l’amour entre Lui et le Père qui vient habiter en nous. Et lorsque l’amour de Dieu habite en nous, nous devenons capables de nous ouvrir à nos frères, de vaincre nos rigidités, de surmonter la peur de ceux qui sont différents, d’éduquer les passions qui s’agitent en nous. Mais l’Esprit transforme aussi les dangers les plus cachés qui polluent nos relations, comme les malentendus, les préjugés, les instrumentalisations. Je pense aussi – avec beaucoup de douleur – lorsqu’une relation est infestée par la volonté de dominer l’autre, une attitude qui débouche souvent sur la violence, comme le montrent malheureusement les nombreux cas récents de féminicide.
Le Saint-Esprit, quant à lui, fait mûrir en nous les fruits qui nous aident à vivre des relations authentiques et bonnes : « Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Ga 5, 22-23). De cette manière, l’Esprit élargit les frontières de nos relations avec les autres et nous ouvre à la joie de la fraternité. Et cela est également un critère décisif pour l’Église : nous ne sommes vraiment l’Église du Ressuscité et les disciples de la Pentecôte que s’il n’y a ni frontières ni divisions entre nous, si, dans l’Église, nous savons dialoguer et nous accueillir mutuellement en intégrant nos différences ; si, en tant qu’Église, nous devenons un espace accueillant et hospitalier pour tous.
Enfin, l’Esprit ouvre également les frontières entre les peuples. À la Pentecôte, les Apôtres parlent la langue de ceux qu’ils rencontrent et le chaos de Babel est enfin apaisé par l’harmonie produite par l’Esprit. Lorsque le Souffle divin unit nos cœurs et nous fait voir dans l’autre le visage d’un frère, les différences ne deviennent plus une occasion de division et de conflit, mais un patrimoine commun dont nous pouvons tous tirer parti et qui nous met tous en chemin, ensemble, dans la fraternité.
L’Esprit brise les frontières et abat les murs de l’indifférence et de la haine, car “il nous enseigne tout” et “nous rappelle les paroles de Jésus” (cf. Jn 14,26) ; et, par conséquent, il enseigne, rappelle et grave avant tout dans nos cœurs le commandement de l’amour, que le Seigneur a placé au centre et au sommet de tout. Et là où il y a l’amour, il n’y a pas de place pour les préjugés, pour les distances de sécurité qui nous éloignent de notre prochain, pour la logique d’exclusion que nous voyons malheureusement émerger aussi dans les nationalismes politiques.
C’est précisément en célébrant la Pentecôte que le Pape François a fait remarquer qu’« aujourd’hui dans le monde, il y a beaucoup de discorde, beaucoup de divisions. Nous sommes tous reliés et pourtant nous nous trouvons déconnectés les uns des autres, anesthésiés par l’indifférence et opprimés par la solitude » (Homélie, 28 mai 2023). Les guerres qui agitent notre planète sont un signe tragique de tout cela. Invoquons l’Esprit d’amour et de paix, afin qu’il ouvre les frontières, abatte les murs, dissolve la haine et nous aide à vivre comme des enfants du seul Père qui est aux cieux.
Frères et sœurs, c’est la Pentecôte qui renouvelle l’Église et le monde ! Que le vent puissant de l’Esprit vienne sur nous et en nous, ouvre les frontières de notre cœur, nous donne la grâce de la rencontre avec Dieu, élargisse les horizons de l’amour et soutienne nos efforts pour construire un monde où règne la paix.
Que Marie Très Sainte, Femme de la Pentecôte, Vierge visitée par l’Esprit, Mère pleine de grâce, nous accompagne et intercède pour nous.
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Billboard Chris arrêté à Bruxelles pour avoir voulu parler d'idéologie du genre
De Carl Deconinck sur Brussels Signal :
Billboard Chris arrêté à Bruxelles pour avoir voulu parler d'idéologie du genre
Chris Elston, alias Billboard Chris, qui militait pour la protection des enfants contre « l'idéologie du genre », a été arrêté dans le centre de Bruxelles pour ne pas avoir retiré une pancarte qu'il portait pour encourager la discussion sur le transgenrisme.
Lois McLatchie, de l'Alliance Defending Freedom International (ADF), a également été arrêtée à ses côtés pour la même raison.
Chris et McLatchie se promenaient dans le quartier de la Bourse de Bruxelles le 5 juin, portant des pancartes indiquant : « Les enfants ne naissent jamais dans le mauvais corps », cherchant à avoir des conversations avec les gens sur le sujet.
Ils se sont retrouvés face à une foule en colère d’agitateurs de gauche qui les ont encerclés.Plutôt que de s'en prendre à la foule, la police a arrêté McLatchie et Billboard Chris.
Brussels Signal a pu parler avec McLatchie au téléphone après sa libération.
Elle a déclaré que c'étaient eux qui avaient appelé la police, se sentant menacés par la foule en colère.
Un grand nombre d'agents sont arrivés, mais plutôt que d'affronter la foule, ils ont exigé qu'elle et Chris retirent leurs pancartes, ce qu'ils ont refusé de faire.
Vers midi, le 6 juin, ils ont mis en ligne la vidéo complète des événements.
Par conséquent, ils ont été arrêtés pour avoir prétendument troublé l'ordre public et ont été emmenés à un poste de police où ils ont été fouillés à nu, selon McLatchie.
Elle a déclaré qu'ils avaient été libérés sans inculpation après plusieurs heures.
Leurs pancartes ont été confisquées et probablement détruites par la police.
Selon McLatchie, leurs droits ne leur ont pas non plus été communiqués, malgré le fait qu'en vertu des lois en Belgique, la police est tenue d'informer les suspects de leurs droits. Cela concerne notamment l'accès à l'assistance juridique, avant et pendant les interrogatoires.
Sur les réseaux sociaux, Billboard Chris a déclaré que l'incident était un abus d'autorité et équivalait à une censure sanctionnée par l'État, ajoutant que c'était « l'expérience la plus folle que j'ai vécue dans la rue en près de cinq ans ».
« Nous n’avons pas le droit de parler du plus grand scandale de maltraitance d’enfants de l’histoire de la médecine moderne. »
McLatchie a déclaré qu’elle ne pouvait pas croire qu’ils aient été considérés comme les « méchants » dans cette situation.
Dans une vidéo décrivant l'incident, Billboard Chris a déclaré qu'il poursuivrait en justice car, selon lui, il s'agissait d'une violation de leurs droits.
Brussels Signal a contacté la police bruxelloise. Son porte-parole a indiqué qu'il évaluait la situation et travaillait à une réponse, mais que celle-ci ne serait disponible que plus tard dans la journée.
Le 3 juin, Billboard Chris et McLatchie avaient parlé avec Brussels Signal de leur voyage à Bruxelles.
Ils se promenaient également dans les rues de Bruxelles et se heurtaient à une réaction hostile. À un moment donné, un jeune homme miteux lança un verre lourd vers Billboard Chris, qui lui tournait le dos, manquant de peu une jeune fille.
Chris et McLatchie étaient dans la capitale de l'UE pour discuter des dangers des bloqueurs de puberté avec les membres du Parlement européen.
L'affaire a attiré l'attention du Département d'État américain qui, selon le média américain The Daily Wire , a déclaré « examiner la question ». Un porte-parole a ajouté : « Le Département d'État soutient fermement la liberté d'expression pacifique pour tous. »
Paul Coleman, directeur exécutif d'ADF International, un groupe de défense juridique chrétien conservateur basé aux États-Unis, a déclaré : « Les autorités belges n'ont pas seulement failli au droit fondamental de s'exprimer librement, elles ont retourné le pouvoir de l'État contre ceux qui exerçaient pacifiquement leurs droits, à la demande d'une foule.
« C’est le type d’autoritarisme que nous contestons dans d’autres parties du monde, et il est profondément troublant de le voir ici, au cœur même de l’Europe.
« Bien que nous soyons reconnaissants que notre collègue ait été libérée en toute sécurité, nous sommes profondément préoccupés par le traitement qu’elle subit aux mains de la police à Bruxelles.
« Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que des citoyens pacifiques sont criminalisés pour avoir exprimé leur opinion sur des questions vitales, en particulier lorsque la sécurité et le bien-être des enfants sont en jeu », a ajouté Coleman.
L'ADF international a également été impliqué dans une action en justice contre un maire de Bruxelles l'année dernière, alors qu'il aurait tenté de fermer illégalement la Conférence nationale du conservatisme.
Quelques heures avant l'arrestation de Billboard Chris et McLatchie, l'ambassade américaine à Bruxelles avait partagé un tweet citant le vice-président américain JD Vance disant : « Les démocraties européennes sont nettement moins fragiles que beaucoup de gens le craignent apparemment et permettre à tous vos citoyens d'exprimer leur opinion les rendra encore plus forts. »
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Afrique : une église attaquée. Entre bandits et djihadistes, la paix est impossible
D'Anna Bono sur la NBQ :
Afrique : une église attaquée. Entre bandits et djihadistes, la paix est impossible.
Le terrorisme islamiste, les groupes armés, les bandes criminelles, les violences intercommunautaires et interethniques menacent les religieux et les fidèles. Le début du mois de juin est déjà très sanglant en Ouganda, au Kenya et surtout au Nigéria.
09_06_2025
Terrorisme islamique, groupes armés, bandes criminelles, violences intercommunautaires et interethniques : l’aggravation de ces phénomènes dans une grande partie de l’Afrique constitue une menace croissante également pour l’Église catholique, ses religieux et ses laïcs.
Le 3 juin, l'Ouganda a déjoué un attentat suicide à la basilique des Martyrs de l'Ouganda à Munyonyo. L'attentat aurait dû avoir lieu le jour même, le 3 juin, qui marquait la fête liturgique des saints martyrs de l'Ouganda : 22 catholiques et 23 anglicans convertis au christianisme au Buganda, un royaume aujourd'hui intégré au pays, et tués entre le 31 janvier 1885 et le 27 janvier 1887.
Deux individus suspects s'approchaient de la basilique à moto. L'unité antiterroriste de la police les a interceptés et a ouvert le feu sur eux, provoquant l'explosion des gilets explosifs qu'ils portaient, comme on l'a constaté plus tard. La police était en état d'alerte maximale pour garantir le bon déroulement des célébrations. À cette époque, jusqu'à 2,5 millions de fidèles se rendaient chaque année au sanctuaire, principalement des Ougandais, mais aussi des pays voisins et d'autres régions du monde. Heureusement, personne ne se trouvait à proximité immédiate des deux assaillants au moment des faits. Le chef de la police ougandaise, Abas Byakagaba, a confirmé qu'il n'y avait pas d'autres victimes.
Bien qu'il n'y ait pas encore eu de revendication , l'attaque serait l'œuvre des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe djihadiste formé en Ouganda, implanté depuis des années en République démocratique du Congo voisine et affilié à l'EI depuis 2019. Ceci est confirmé par le fait que l'un des assaillants a été identifié et qu'il s'agit de la fille du djihadiste des ADF qui s'est fait exploser au commissariat central de la capitale Kampala en 2021, année au cours de laquelle plusieurs attentats suicides ont été perpétrés, tous revendiqués par les ADF.
Au Kenya voisin, deux prêtres ont été tués en l'espace de quelques jours. Le 15 mai, le père John Maina est décédé à l'hôpital où il avait été admis, après avoir été retrouvé quelques heures plus tôt par un motocycliste au bord de la route reliant la ville de Nakuru à la capitale Nairobi. Des criminels l'ont kidnappé pour voler une somme d'argent que lui avait remise un parlementaire lors d'une cérémonie religieuse. Ils l'ont ensuite empoisonné et se sont débarrassés de lui. Le 22 mai, à Tot, dans la vallée de Kerio, des inconnus ont tendu une embuscade au père Alloyce Cheruiyot Bett et ont ouvert le feu sur lui. Le père Bett a reçu une balle dans le cou et est mort sur le coup. Les coupables étaient probablement des voleurs de bétail qui craignaient d'être reconnus et dénoncés par le prêtre. Les vols de bétail et les actes de banditisme sont de plus en plus fréquents dans la vallée de Kerio et dans le nord du pays en général. Au cours des trois premiers mois de 2025, 167 vols de bétail ont été recensés et 21 personnes ont perdu la vie lors d'attaques armées et d'opérations policières. Les autorités ont ordonné la fermeture de la quasi-totalité des écoles de la vallée de Kerio. L'Église contribue également à cette situation d'insécurité persistante. Suite à l'assassinat des deux prêtres, les Sœurs Bénédictines Missionnaires du Prieuré du Sacré-Cœur ont annoncé avec regret, le 1er juin, la fermeture définitive de toutes leurs structures dans la vallée de Kerio. Personne n'aurait imaginé que la situation en arriverait là au Kenya, où les missionnaires catholiques sont toujours restés aux côtés et au service de la population, même dans les années 1950, pendant la guerre des Mau Mau, alors que la chasse aux Blancs faisait rage.
Entre-temps, un autre prêtre a été enlevé au Nigeria , le dernier d'une longue série. Le père Alphonsus Afina rentrait à Maiduguri, capitale de l'État de Borno, au nord-est du pays, dans la nuit du 1er juin après avoir célébré la messe dans un village, lorsqu'il a été interpellé et capturé. La plupart des enlèvements au Nigeria ont pour but l'extorsion, mais la zone où se trouvait le père Afina est le territoire de deux groupes djihadistes – Boko Haram, affilié à Al-Qaïda, et Iswap, affilié à Daech – et il pourrait donc s'agir d'un acte d'odium fidei. Depuis janvier, les deux groupes ont intensifié leurs activités. Toujours à Borno, le 26 avril, une explosion a détruit deux véhicules, tuant 26 personnes, et le 1er juin, les djihadistes ont fait exploser un engin à l'arrêt de bus du village de Mairari : au moins neuf personnes ont perdu la vie et de nombreuses autres ont été blessées. Dans l'État voisin d'Adamawa, un village chrétien a été attaqué le 15 avril. Les djihadistes ont tué deux personnes et incendié plus de 30 maisons et une église. Le 26 avril, ils ont ciblé la communauté chrétienne de Kopre, où au moins dix personnes ont été tuées.
Plus au sud, dans les États de la ceinture centrale , des bandes armées de Peuls, bergers de confession musulmane, sèment la terreur et la mort. Fin mai, une série d'attaques contre des villages chrétiens de l'État de Benue a fait au moins 42 morts. Le 20 avril, commentant cette situation, aggravée par la propagation de la criminalité de droit commun, Mgr Hassan Kukah, évêque de Sokoto, a déclaré : « Un sombre manteau de mort recouvre le pays du nord au sud. Il n'y a pas de foyer, de famille ou de communauté qui soit épargné par cette barbarie. Le Nigeria atteint un point de rupture et se transforme progressivement en une immense morgue. » Interviewé par l' agence de presse Fides le 7 juin, le Père Solomon Patrick Zaku, directeur national des Œuvres pontificales missionnaires au Nigeria, a également évoqué l'insécurité de plus en plus grave et généralisée, ainsi que les dommages souvent irréparables causés aux structures de l'Église – paroisses, centres de santé, écoles – par les attaques djihadistes. Récemment, les Peuls ont attaqué trois diocèses de l'État de Benue en particulier : Makurdi, Gboko et Katsina. Au moins 50 personnes ont été tuées en quelques jours. Face à la gravité de la situation, 15 paroisses du diocèse de Makurdi ont dû être fermées. Mais, explique le Père Zaku, « l'Église poursuit ses activités. Malgré les attaques et les violences, les fidèles continuent de se rendre à la paroisse. En voyant les zones touchées par les attaques sur les réseaux sociaux, on pourrait croire que les fidèles désertent les offices religieux, mais ils continuent d'aller à la messe malgré les conditions de sécurité précaires. L'Église fait de son mieux pour réconforter et soutenir les populations qui vivent dans la précarité et l'insécurité. »